Stage de survie: Du bleu au vert!

27 mars 2015
La moindre ru avait pris du volume.

Le moindre ru avait pris du volume.

22h10 ; le torrent prend de plus en plus de volume, il faut dire que les averses nous tombent dessus, myrtille sur la crêpe, les rafales de vent se sont intensifiée en devenant violentes… Sous ma bâche, je tente de trouver un semblant de sommeil, ce soir je ne suis plus seul, un groupe m’accompagne, cela me rend attentif et prêt à intervenir, je crains que leur bivouac ne résiste pas au coup de tramontane. 22h15 : « Frank, Frank, cash le vent, ma bâche, elle s’est envolé, c’est la misère, sur la vie de ma mère ; walla !!! » Oui ; vous avez compris, mon groupe est un peu particulier, ce sont des minots du quartier de la Castellane à Marseille. Ils se nomment, Raïsse, Eddy, Karim, Yanis et Manu, leur vie, la zone. Comme me l’a dit au téléphone le responsable du centre : ce sont des funambules. Un faux mouvement et c’est la chute vers la prison, le règlement de comptes, l’enfer. Homme de défi j’ai tenté l’aventure, j’ai accepté en laissant au fond du sac mes préjugés, mes inquiétudes, mes doutes. La généralité est perfide, elle met KO l’exception, alors je me suis lancé de plain-pied ! Ces gamins de 17 à 25 ans ne connaissent que les tours et le goudron, ils n’ont jamais eu l’opportunité de se fondre dans la nature sans artifices. Les sacs à dos sont lourds et le guide n’est pas là pour les materner. A peine une heure que nous sommes partis que déjà je leur impose une traversée de torrent, jusqu’à la taille ! En petite tenue, les chaussures nouées autour du cou, ils se lancent dans le grand bain. L’eau n’est pas vraiment froide, mais pour des non initiés, les petits 8° degrés semblent polaires. Le groupe prend forme, mais je sens beaucoup d’inquiétude, ils ne savent pas trop pourquoi ils sont là, le stage leur a été quasiment imposé. La marche n’est pas très longue, mais pour eux tout est nouveau, donc compliqué. Nous sortons de la piste en terre pour tailler du maquis vierge et dur. Les mains sont griffées par les ronces, les pieds butent sur les racines, leurs mines en disent long sur leur désarroi ! Puis il est temps de planter le bivouac, la nuit va bientôt s’inviter au tour du feu. Faire des nœuds, trouver des branches pour donner un semblant d’habitabilité à la toile camouflée, la chose n’est pas simple, certains marmonnent qu’ils veulent rentrer chez eux ! Mal assis autour d’un feu, nous causons, nous apprenons à nous connaître. Je leur apprends l’utilisation des plantes, ils m’initient à leur langage urbain. Quatre jours sont passés, il est temps de se dire au revoir, comme des chrysalides ils se sont métamorphosé en papillon, comme des enfants ils ont eu peur, ils ont eu froid, mais ils se sont confié. Ils se sont livrés, ils ont compris que c’était possible, que la vie sans « kalash » était viable, que les « transacs » pouvaient se faire entre un sachet de thé contre un de café. Très émus nous nous sommes quittés, en se promettant de se revoir, très certainement je vais passer dans leur monde, pour essayer de comprendre l’incompréhensible. Quatre jours où la nature ne les a pas jugés, quatre jours pour comprendre que devenir un Free Man c’était possible…                      Inch allah.

Vous êtes des vaillants les gars…

Le dernier soir je leur ai demandé un titre que l’on pourrait donner à ce billet, voilà leurs propositions :

Yanis : La Castellane de la survie à la survie.

Eddy : De la vie des quartiers à la vie des forêts.

Manu : Construction d’Hommes.

Raïsse : Du béton au maquis, un drôle de Bout de vie.

Karim : Tous différents mais tous unis.

Leur préféré : Du bleu au vert. (Bleu étant la couleur des tenues des CRS qui patrouillent la Castellane.)

Toujours très attentifs à mes explications.

Toujours très attentifs à mes explications.

Comment filtrer de l'eau contaminée avec peu de moyen...

Comment filtrer de l'eau contaminée avec peu de moyen...

Trois sortes de menthe en un seul coin, les jeunes découvrent.

Trois sortes de menthe en un seul coin, les jeunes découvrent.

Teddy le photographe du stage, il est à l'initiative de ce beau projet.

Teddy le photographe du stage, il est à l'initiative de ce beau projet.

Sur-vie douce et maquis

16 mars 2015
Sous un chêne liege centenaire...

Sous un chêne liège centenaire...

C’est le quatrième jour que nous arpentons le maquis sauvage de « ma » vallée perdue. Quatre jours entre nous, sans aucun lien avec le monde des « autres », quatre jours sans le moindre écran, quatre jours de « ma » vraie Vie. Le groupe est comme je les aime, rien à priori ne peut les unir, pourtant l’alchimie du nomadisme a créé l’union. Ghislaine, Corinne, Samuel, Didier, Jean-Luc et Sylvain sont les survivalistes, tous ont une personnalité, une âme différente, mais chacun est venue chercher une réponse à l’une de ses questions. Le guide est raccourci d’une jambe, mais ma prothèse ne permet pas de déceler ma mutilation. Sur ce stage, vu la méchante blessure qui vient enfin de guérir, j’ai pris la sage décision de changer mes bâtons de marche par des béquilles. Malgré la crainte de semer l’inquiétude dans le groupe, personne n’y a apporté attention. Je crois que je vais continuer à les utiliser, leur confort de marche hors sentier m’a convaincu de leur bienfait. Mais surtout, la « première » dans cette aventure de sur-vie douce, est que l’un des participants, Sylvain amputé fémoral, ne porte pas de prothèse ! Le pari était audacieux, mais homme de défi, j’ai de suite accepté le challenge. Grimper une montagne hors sentier, en se frayant un chemin au milieu des ronces et des racines croche-pattes, est une épreuve épuisante pour un valide mais pour un unijambiste non appareillé cela fait partie de l’exploit de haut vol. A bon pas nous avons arpenté la rudesse de la vie sauvage, le soir les bâches camouflées n’avaient pas pour premier rôle de rassurer leur occupant mais le feu prenait l’apparence du confident qui réchauffe les âmes. Mal assis nous tentions de ne vivre que l’instant présent. Le torrent, le soir nous ouvraient ses bras pour nous débarrasser du trop de sueur de la journée, comme par enchantement les « petits baigneurs » savouraient les biens-faits d’une eau vivifiante. Oui ; vivre sans rien est un luxe immense, oui ; le nomadisme est le retour à l’essentiel : Vivre. Mais ce quatrième jour fût une sorte de feu d’artifice, toute la nuit précédente, les grains n’ont cessé de gonfler les torrents et à ma grande surprise nous nous retrouvions « prisonniers » d’une sorte d’île encerclée d’eau bouillonnante ! La seule solution était le franchissement de l’un d’eux pour pouvoir se retrouver en zone de chemin retour. Sous ma parka je jubilais d’un tel dénouement, mes « élèves » allaient devoir découvrir de nouvelles limites.  Un passage facile était choisi, mais assez engagé pour un non initié. Avec un bout de corde, un peu d’ingéniosité et d’expérience, l’aventure allait prendre toute sa dimension. A tour de rôle chacun retenait son souffle pour ne pas glisser dans ce « jacuzzi » géant, l’exercice offrait sa part d’adrénaline. Mais le meilleur est toujours pour la fin, Sylvain sur une seule jambe traversait le torrent en furie en nous offrant une sacrée leçon de vie.                                                                                Voilà le stage est fini, l’équipe a repris le chemin de sa vraie vie, mais j’en suis certain tout le monde aura dans un coin de la tête ses moments de partage si forts et si sincères. Du pays où les apparences n’ont aucun pouvoir nous vous envoyions une bouffée d’air pur et humide du maquis.

Si cela vous tente il y a encore 4 places pour le stage de novembre. Aucune condition physique particulière n’est requise pour cette aventure, la seule condition, vouloir, l’espace de quatre jours devenir un Free man…

Un souvenir ne s’achète pas il se vit.
Un aperçu en vidéo:

Et pourquoi pas?

Et pourquoi pas?

Le sommet enfin atteint!

Le sommet enfin atteint!

Après l'effort le reconfort.

Après l'effort le réconfort.

Paire ou impaire!

Paire ou impaire!

Après une nuit de déluge!

Après une nuit de déluge!

Didier ouvre le bal du torrent en cru!

Didier ouvre le bal du torrent en cru!

Il va y aller!

Il va y aller!

Façon équilibriste!!!

Façon équilibriste!!!

Frederic Parise pour un bout de vie…

10 mars 2015

Ce matin un SMS m’a mis sur le chemin de l’effroi, des fleurs de mon jardin secret sont allées subitement rejoindre les étoiles. A froid, j’ai eu la rage, la colère, l’injustice m’a nargué. Pourquoi eux ? On avait des projets ensemble, on avait encore des « trucs » à partager ! Des fleurs de mon jardin secret ont été arrachées. A toi Flo, Camille et Alexis…

Show must go home…

Il ya quelques mois un marathonien me contactait pour réaliser une course aux couleurs Bout de vie. Le pauvre était reçu de manière peu fraternelle ! En 12 ans d’existence l’association a su tirer son épingle du jeu et régulièrement des oiseaux de mauvais augure tentent d’en tirer profit. Ma réponse avait été sèche et sans appel. Si vous voulez arborer les couleurs de l’asso, prouvez-moi que vous en valez la peine ! Je sentais mon interlocuteur un peu désabuser d’un tel accueil. Deux semaines plus tard, cet homme rempli de courage me rappelait, mon refus l’avait boosté et il me présentait un partenariat qui tenait la route. Vendredi soir, à Besançon, Fréderic Parise finalisait son opération, après une conférence de presse, un grand groupe d’amis avait rejoint le restaurant de Corinne pour une soirée de présentation. Mais dans tout cela un lien ! Eté 2009 la petite Louane, alors âgée de 3 ans prenait part avec sa maman au stage de plongée Bout de vie, cela faisait à peine dix mois qu’une tondeuse à gazon lui avait amputé la jambe droite. Sa maman est Corinne…

Son restaurant « Chez Elle » était plein à craquer, des anciens stagiaires de Bout de vie avaient fait le déplacement et avec une joie non dissimulée je retrouvais, Myriam, Jean-Luc, Gaby, Valentin et bien sûr Louane. Le député-maire de la région était là aussi et avec des mots de maux, je lui ai condensé la vie d’une personne avec un bout en moins. Son discours était teinté d’émotion et de sagesse. Fred prenait la parole, je le sentais ému de cet aboutissement, sa spécialité n’étant pas les discours, sa sensibilité l’aidait à trouver les bonnes vibrations pour toucher le public. Une soirée très émouvante, très « vraie » sans chichi sans paillette. Les apparences une fois de plus n’avaient pas leur place, et dans une réelle communion Bout de vie recevait des mains de son champion un chèque de 4000,00€.

Avant de conclure ce billet je me dois de vous dévoiler la personnalité de Fréderic Parise. La cinquantaine, il a été professionnel de football, mais sa vocation il l’a trouvé dans l’ultra trail. Depuis quelques années il réalise des course longue distance au bout du monde. Après avoir réussi la Diagonale des fous à l’île de la Réunion, du 3 au 13 avril il va porter les couleurs Bout de vie pour courir la fameuse course du Marathon des sables soit une distance totale de 250km. Je sais que vous les « raccourcis » de la vie, par ce billet, vous allez lui offrir votre soutien. C’est un grand Homme et je suis très fier qu’il ait eu le cran de pousser les portes de Bout de vie. Pour son site cliquez ici.

Va  Fred, on est tous derrière toi. N’oublie pas que beaucoup d’amputés penseront à toi. Quand ça fera mal, quand le sommeil et la faim tenteront le croche patte, ils seront tous derrière toi pour que tu puisse arriver au bout de ton rêve.

L’important est de ne pas boiter dans sa tête.

PS : enfin avec Jo Zef nous avons croisé la plus fidèle de ce blog, Marie de Voujeaucourt… Quelle belle rencontre !

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Entre douleur et souffrance

28 février 2015
Douleur et souffrance oubliées quelques instants...

Douleur et souffrance oubliées quelques instants...

Etre amputé a pour vocation de bien connaître hélas ces deux maux. Mais si l’Homme n’oublie pas, de temps à autre, une piqure de rappel est nécessaire pour nous recadrer. Depuis quelques jours mon beau moignon est un hymne à la douleur. Rien de grave, juste un peu de patience et de soin et tout, sera inscrit au mausolée des souvenirs. Alors plutôt que de me morfondre je prends mon mal en patience. L’immobilisme a pour vocation de me rendre philosophe, la remise en question s’assoie en face de moi et nous échangeons. Les Autres n’ont plus accès, je suis en bonne compagnie, dame douleur est possessive, elle exige réflexion et humilité. Mon bout perdu est tuméfié, mon bout de jambe est pelé, mais mon bout de vie reprend du sens. Rien ne sert de pleurer ou de perdre le temps à écouter les gémissements de ceux qui vont me dire : moi à ta place ; tu devrais prendre soin de toi ; ce n’est pas grave j’espère !!! Si la blessure est là c’est que j’en suis l’auteur, c’est moi qui l’ai invité alors je vais en profiter pour l’écouter. Je vous rassure elle ne prend pas toute la place, le soleil brille même quand les nuages envahissent le ciel, les blessures de la vie ne sont pas injustes, ce sont des épreuves pour nous faire grandir. Chaque matin j’enfile ma jambe artificielle sans jamais penser au bonheur d’être si bien appareillé, chaque jour je réalise des activités que je n’aurai jamais pu faire il y a 100 ans en arrière, alors tout logiquement, ces moments de blessures sont des arrêts obligatoires pour penser, pour se retrouver, pour changer quelques bricoles dans mon quotidien. Il faut savoir accepter, il faut avoir le cran de poser le genou à terre sans rougir. Nous les « jambes de bois », nous sommes voués à apprendre la patience sans jamais haïr quoi que ce soit, qui que ce soit, nous sommes des êtres blessés de corps mais pas d’esprit. L’âme ne peut être touchée, sauf si on lui laisse les ténèbres nous envahir, nous sommes le capitaine de notre esprit, la liberté est l’océan sur lequel nous pouvons naviguer, là-bas à Terre les contraintes du corps qui est fragile, de ceux qui s’ensevelissent d’obligations matérialistes. Ces moments de douleurs sont en vérité des moments de réflexion, de la méditation malgré nous. Vous aussi vous connaissez la souffrance et la douleur, vous aussi le doute dans ces moments d’arrêts forcés sont contraignants mais plutôt que d’en devenir des victimes devenez en les gestionnaires et dites-vous que demain est proche, que la paix sera encore plus belle, seul le présent est un cadeau, avec ou sans douleur…

Comme un seul Homme…

16 février 2015
Free man...

Free man...

Quand deux « Free man » se rencontrent, la liberté prend finalement plus de sens, l’horizon est encore plus lumineux. Pendant 4 jours avec le grand marin Eric Bellion nous avons pris le maquis, une excuse de vie sauvage en plein milieu de la « mère » nature. Cet élément, nécessaire aux oiseaux de mer que nous sommes, nous a apporté certaines réponses à nos demandes de nomade au long cours. La planète n’est qu’une petite île où il est bon de tailler son chemin, pas de trace, juste quelques herbes déplacées qui au premier coup de vent reprendront leur forme initiale. Un stage de survie douce pour vibrer, exister encore plus. Là-bas dans ce maquis sauvage, pas de houle dévastatrice, pas de pot au noir, pas de contre courant, là-bas, la forêt nous a offert sa sagesse, sa quiétude, sa bonne humeur. Vibrer de manière basique est une forme de nettoyage, déambuler avec pour maison son sac à dos est un luxe immense, un confort indescriptible. Juste avant la nuit nous avons monté nos bâches en forme de cockpit, en guise de cabane du Grand Nord, le feu nous a donné la chaleur nécessaire pour sécher nos affaires trempées par les caresses du torrent. Mais aussi il a réuni deux hommes en perpétuelle quête du bonheur de l’instant présent. Pendant que la purée se réhydratait, nos souvenirs des mers australes en ont profité, pour s’inviter à se poser sur un caillou pas forcement confortable. Et là, miracle ; le grand albatros est apparu, le canal du Drake nous a rappelé que nous étions des chanceux d’avoir vécu un bout de vie là-bas en Antarctique. Pourquoi ces jours de baroude ? Bonne question ! Aucune raison mais juste une forte envie de la vivre. Pourquoi toujours donner des réponses aux départs, pourquoi s’évertuer à trouver un sens à nos folies ! Nous avons vécu une histoire d’hommes libres, nous avons libéré nos émotions, par moments mêmes, le torrent eu droit à des gouttes d’eau salée, et pourtant l’océan n’était pas invité ! Cueillir une feuille pour cicatriser la main tuméfiée par trop d’effort, en récolter une autre pour obtenir un bon bouillon du soir, sont des choses si simples qu’elles en sont souvent oubliées. Marcher de nuit en plein milieu d’une forêt sans lumière est une sorte de prière pour la vie, pour la nature. Nos sens s’éveillent, nos existences prennent encore plus de raison, nous sommes deux simples brindilles. Mais attention un petit bout de branche peut faire chavirer l’équilibre du grand chêne, peut propulser au sol un immense arbre. Nous sommes devenus infiniment petit pour trouver enfin l’essentiel. Le paraître n’a pas sa place dans nos vies d’hommes de mer, la seule possibilité de s’apercevoir est par le reflet furtif dans l’océan quand il est assagi, comme quoi ce n’est pas si souvent. Dans nos marches humides et engagées les silences nous ont inspirés. Entre une bruyère et un arbousier, Eric se confie : Frank; avec toi pas de conversation meublée. La quiétude m’inspira cette réplique : Normal Eric dans nos vies de nomades les meubles n’ont pas de place…

Le 6 novembre 2016 Eric s’élancera dans la course du Vendée Globe challenge. La régate la plus dure au monde, des Hommes, un bateau et de l’eau à courir, l’Everest de la voile. Il a lancé cette opération dans la continuité de sa vie, son équipe à terre sera composée de personnes aussi différentes que compétentes, comme quoi : La différence est une force. Son bateau se nomme : Comme un seul homme, il a besoin de beaucoup d’énergie, de beaucoup de force pour aller tout au bout de son rêve d’homme libre, vous êtes sa force, alors apportez-lui votre soutien…

Que Dieu te bénisse Eric, va vibre et reviens.

Un pas après l'autre...

Un pas après l'autre...

Un cépe rescapé, accompagné de quelques herbes, un bouillon de luxe.

Un cèpe rescapé, accompagné de quelques herbes, un bouillon de luxe.

Home sweet Homme!

Home sweet Homme!

Aprés 4 jours de baroude un peu humide!

Aprés 4 jours de baroude un peu humide!

Les vies dansent…

9 février 2015

capt ecran LVD

Janvier 2006, aéroport de Paris Charles De Gaulle, avec Dume nous sommes surpris du nombre de personnes qui nous accueillent. Nous venons de réaliser une traversée à la rame de l’océan Atlantique, une course de gladiateur, où nous finirons sur le podium devant une multitude de valide. Mais je crois que vous connaissez par cœur cette épopée ! Parmi tout ce monde, une jeune femme caméra au poing nous attend. Fanny a entendu nos témoignages in situ sur France Info, elle veut en savoir plus sur nos bouts de vie. De là un Thalassa nous mettra à l’honneur, pour la jeune réalisatrice c’est son premier documentaire. Une grande amitié en est née, et depuis très régulièrement on se retrouve pour partager des bouts de stage pour le petit écran. En 2009 avec Olivier Bonnet elle rejoint la Galiote, une bande de jeunes éclopées est à bord, encore un sujet que Thalassa diffusera. La rencontre est forte et de cette semaine aux Lavezzi une idée germe : faire un documentaire sur des jeunes femmes amputées. Etre une demoiselle avec un bout en moins est un sacré défi à relever, le sujet est amené avec beaucoup de tact et de beauté, aucunement le pathos n’en ressort, jamais une fois le misérabilisme n’apparait. Mais les télés de l’hexagone, refusent le sujet, le reportage ne passera jamais sur le moindre petit écran. Je ne vais pas m’énerver, ou m’emporter, ce n’est pas aux médias à changer, mais à nous, les « différents » ! Le plan B est simple, car il y en a un, c’est la diffusion sur le net. Mais comme il n’y a pas de diffuseur pour payer ce travail de 6 années de rencontre, Fanny et Olivier font un appel au mécène pour finaliser le projet. Sur ce lien vous pouvez visionner le teaser du documentaire et devenir un humble souscripteur.

Un pas après l’autre.

Elles ont besoin de vous…

1 février 2015
Complicité avec Tanja. Et si notre différence etait notre force?

Complicité avec Tanja. Et si notre différence etait notre force?

Pour beaucoup vous avez dû voir l’émission de Sophie Davant, Toute une histoire avec pour thème : Mon handicap ne m’a pas emporté. Les témoignages étaient forts en émotion et surtout sincère sans aucun misérabilisme. De beaux messages me sont arrivés, d’ailleurs je me suis engagé à répondre à tout le monde. Mais quelle surprise de recevoir un signal de détresse de Magali et Tanja qui se sont fait démonter par certaine pour leur prestation. Mes deux nouvelles amies de plateau ont été remarquables, la sincérité était leur fil rouge et pas une fois je n’ai senti de pathos ou de noirceur. Mais le monde du handicap est un échantillonnage de notre pauvre société sclérosée, les « bofs » qui ne réussiront jamais en rien sont toujours aux aboies pour attaquer ceux qui sont eux –même, ceux qui osent, ceux qui amènent de la lumière dans le cœur des êtres en zone d’ombre ! Magali est tombée des nues par des attaques non fondées sur sa prestation, sa passion est la danse malgré sa vie assise et elle ose se faire voir, elle ose la réalisation de son rêve. Cela peut choquer certain mais le monde doit être un assemblage de surprise et de nouveauté. Tanja tout en gardant sa dignité s’est dénudée pour s’affirmer en tant que femme et non plus comme handicapée. Je reprendrais bien volontiers la phrase de Paulo Coelho : « Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, je vous propose d’essayer la routine… Elle est mortelle. » En compagnie de Magali et Tanja l’habitude a été foudroyée, jetée aux oubliettes du vaisseau de la vraie vie. Avec elle le nouvel horizon n’est plus une utopie, le ciel d’orage ne sera qu’éphémère puisque juste derrière le soleil brille. Alors vous mes chers amis lecteurs, je sais que vous allez soutenir nos deux héroïnes, vos mots vont soigner les maux qu’elles ne méritent pas. Je compte sur vous.

Qui sait souffrir peut tout oser. Vauvenargues

Soutien à Jêrome Tant

23 janvier 2015
Fait de ta vie un rêve et de tes rêves une réalité.

Fait de ta vie un rêve et de tes rêves une réalité.

La vie par moments nous conte de belles histoires, pourtant celle-ci démarre de manière sanglante.                                                                                                                                                                            Aout 1999, Jérôme est victime d’un accident de deux roues, en 2004 il est amputé fémoral. Mais le temps a fait son travail, bien sur on n’oublie pas mais on s’habitue disait Brel. Le jeune Sarthois a effectué les stages de plongée sous-marine et de ski Bout de vie, il a rencontré aussi Dominique Benassi, dit Dume. Un beau jour, il se lance dans le triathlon, jusque là, c’est une histoire comme une autre, enfin presque !  Entre-temps Bout de vie organise la semaine des Cols et des Ecoles, le but traverser la Corse en vélo le matin et rencontrer les scolaires l’après-midi. A l’insu de son plein gré, comme dirait un certain cycliste, je l’engage de force dans cette escapade. Plusieurs coups de téléphone me confirment sa crainte de gravir les cols insulaires sur une seule jambe. Sournoisement je lui confirme qu’il n’aura pas besoin de cet effort puisque le fourgon conduit par notre Patrick canal historique sera là pour le charger du trop-plein d’effort. Mais je savais qu’il ne savait pas, chaque col fut gravi haut la main et sur une jambe il a réussi plusieurs fois cette épreuve. Mais alors pourquoi se contenter de cette première palme. En 2014, Dominique Benassi 15 fois champion du monde de triathlon sur une seule jambe, lui lançait le défi de participer à un triathlon longue distance en Corse. Une épreuve de taille vu la topographie de l’île ! Il devait terminer 97ème en 6h11.  Son courage et sa ténacité ne sont plus à prouver mais là où le bas blesse c’est au sujet de son matériel. Son vélo est une antiquité et ses projets d’Iron Man lui présagent une machine de haute performance à la hauteur de ses espoirs. Depuis hier il a lancé l’opération Kiss kiss Bank bank pour récolter la somme nécessaire à cet investissement, si vous ne connaissez pas ce système Anglo-Saxon, cliquez sur le lien et soutenez le projet de ce Héro des temps modernes apportant votre obole à ce rêve.

Mon handicap ne m’a pas emporté :

19 janvier 2015
De gauche à droite. Caroline, Sophie, Marin, Tanja et Meherez

De gauche à droite. Caroline, Sophie, Martin, Tanja et Meherez

Le jeudi 29 janvier sur France 2 à partir de 14h, l’émission présentée par Sophie Davant, « Toute une histoire aura pour thème » : Mon handicap ne m’a pas emporté. Je vais vous présenter les invités qui m’accompagnaient, mais surtout par quelques mots, je vais tenter de retranscrire le fil rouge de cette magnifique rencontre. A une époque où tout doit être mis dans une case, des cassés de la vie, qui s’alignent avec les valides, cela n’est pas correctement correct. Magalie est de naissance IMC, prématurée de 6 mois son cerveau n’a pas été alimenté correctement, mobilité réduite et d’autre symptômes la classent dans le handicap lourd. Mais plutôt que de se plaindre ou de se morfondre, elle a réalisé son rêve de jeune fille ; devenir danseuse professionnelle. Un pari un peu fou mais qu’elle a su réaliser par beaucoup de rigueur et de travail. Son témoignage est tout simplement fantastique, le public qui assistait à ce débat lui a offert un hommage très émouvant. Puis vous y verrez Martin, après une course en booster un poteau lui a stoppé violemment sa route, la nuit est devenue sa fidèle compagne. Timide et tout jeune il a trainé de centre de rééducation en centre d’apprentissage pour non –voyant. Des petits boulots lui ont été proposés mais aucun ne lui convenait, un jour, une rencontre lui change la vie. Un homme lui fait confiance, de platine en platine il apprend le mixage et depuis il anime des soirées musiques. Un aveugle pour des soirées dansantes cela n’est pas courant. Ensuite vous y verrez Tanja, amputé de naissance du bras gauche, elle a passé sa vie à conquérir les hommes ! Elle le raconte sans tabou, la peur de ne pas plaire, la rendait boulimique de conquêtes. Puis un jour un homme a croisé sa route et il est devenu son mari. Alors que son bout en moins lui ramenait toujours un reflet de personne mutilée, elle a osé une campagne de pub. Sur cette photo en noire et blanc, vêtue d’un simple dessous, elle a osé exhiber sa nudité avec un moignon apparent. La photo a fait le tour du monde ! Puis pour conclure, l’apollon Meherez racontait comment dans une bagarre de bande un assaillant lui poignardait le dos en lui sectionnant net la moelle épinière. Depuis que sa vie était assise il n’avait pas baissé les bras, bien au contraire, il était devenu un séducteur avec comme gageur son fauteuil roulant. Sophie Davant était souvent émue car chaque intervenant apportait sa part de rage, de rigueur, et de sensibilité.

Pour « être » il faut oser, ne nous indignons pas, agissons !                                                                                                                                                               Un message fort à une époque où la différence fait de plus en plus peur…

Elle a osé!

Elle a osé!

Vos réactions et expériences sont les bienvenues.

Plus jamais ça…

7 janvier 2015

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La barbarie a encore déversé son venin, des penseurs, des rieurs, des rêveurs sont tombés sous les balles de fanatiques. Mais pourquoi cette haine, pourquoi cette folie. La vie est un trésor qui nous est prêté l’espace de notre existence, mais de quel droit peut-on en arriver là. Trancher la tête d’un guide qui rêvait de montagne, cribler de balles des dessinateurs qui prenaient à dérision le mal des Hommes. Nous sommes une fourmilière, certains labeurs, d’autres commandent, dés que l’emprise du dominant est menacée, il invente des fausses règles. A l’âge de pierre celui qui découvrit le feu est devenu la première victime, quand l’Homme a, il ne peut plus lâcher, il ne veut plus concéder. Sa possession devient son TNT, sa tour d’ivoire. Un jour les terres ont été clôturées et celui qui a franchi la limite est devenu le premier ennemi. L’Homme a possédé et pour cela il a dû exploiter ses semblables, il y aura toujours les faibles et les chefs, les ordres ont été dictés sans concessions, mais faire travailler un esclave toute sa vie sans qu’il se révolte est un exercice périlleux. Dieu en est né, il a pris toute son envergure pour rendre la vie sur terre plus sereine. « Ici c’est l’enfer mais tu verras après le paradis te recevra, un jardin d’Eden où tout est facile ». Les moutons y ont cru, ils se sont convertis, ils ont adhéré à cette utopie et les clans de tous bords ont vu le jour. Les Dieux ont laissé place à la religion qui a donné le coup de grâce ! Les castes ont déclaré les « autres » impures, le clergé est devenu une armée. Les poèmes ont été transformés en psaumes qui dictent la vérité des hommes qui désirent plus que tout au monde le pouvoir. J’ai eu la chance de vivre plus d’un an en terre musulmane, et j’y ai découvert des gens de tolérance et d’accueil mais le vin parfois devient un amer vinaigre. L’amalgame est dangereux, la généralisation est une poudrière. La violence est un manque d’amour à la base. Quand tout va bien on prend le temps de pardonner, dés que les malheurs s’accumulent la tolérance s’évapore et la folie devient infernale. Ne cédons pas à la démance de la vengeance mais plutôt à la compréhension du « pourquoi ». Œil pour œil, dent pour dent est depuis la nuit des temps le poison des Hommes. Notre seul salut avant une guerre mondiale est la compréhension de l’autre, l’acceptation du différent. Quand les Hommes se tuent, le sang versé est de la même couleur, preuve flagrante que notre âme est universelle… Plus jamais ça…