Du Camp des Solitudes…

8 septembre 2019

 

Le camp des Solitudes. Ce petit bout de maquis si isolé, que je n’y ai jamais vu personne, sauf mes hôtes et ils sont rares.  C’est là où je dis au revoir à mes amis les « anges gardiens », quand je pars pour longtemps barouder au bout du monde. C’est là encore où je reviens en premier leur raconter comment étaient les qivitoqs qui ont bien joué avec un boiteux un poil têtu. Ici je me sens bien, apaisé, comme si plus rien ne pouvait m’atteindre. Il est situé à quelques kilomètres à vol d’oiseau, des plages encore sur fréquentées, du bruit, des choses qui à mes yeux n’ont pas leur place en bord de mer. Comme je ne peux rien changer, c’est moi qui transhume !  Déjà deux mois où je suis parti, deux petits mois pour partager, offrir un peu de liberté à ceux qui n’ont pas encore ma chance de réaliser leur rêve. Là-haut sur la terre du grand Nanoq, ils sont venus écouter le silence, comprendre un peu plus la beauté de la nature. Ne leur dites pas qu’ils sont courageux, ils vont se moquer de vous, c’est sur. Ils sont vivants et ça ils le savent.                                                                                                                                          Je repense à mes escapades solitaires puis à celle avec ma compagne, un vrai délice. Et puis ce fameux Mont Blanc, sans aucune préparation, avec une prothèse qui m’a laminé le moignon pendant 2 longs mois. J’ai réussi cette « put… » de traversée par les 3 monts sans que je comprenne encore maintenant comment j’ai pu faire. Mais voilà comme dirait Bastien : Mont-Blanc fait !!! MDR  

 Devant le feu ce soir j’ai le temps de repenser, de dérouler le film de cet été polaire, j’imagine comment décrire au mieux les paysages boréaux pour ceux qui ne connaîtront jamais le Groenland, à ceux qui se sont emprisonné dans une vie virtuelle. Je peux enfin écouter la radio et la comprendre, je peux surfer sur le net… Mon dieu, mais quel gâchis ! Tout se mélange, tout se contredit, les paradoxes s’entrechoquent ! Je critique le virtuel et j’écris un billet sur mon blog que pourra lire le terrien du bout du monde. Je fuis les écrans et j’anime une page Facebook, pour passer mes messages, mes humeurs, mes colères, mes joies. La perversité de la vie nous rend addict, nous emprisonne, mais j’ai encore la chance de pouvoir le gérer, de le ranger par moments au fond du coffre de mes contraintes. Le camp des solitudes me rattrape, ses anges gardiens aiment bien me bousculer, je redeviens le petit garçon perdu dans la forêt. Alors j’écris, je prends des notes et un malin plaisir à me moquer. Dans certains stages de survie, je passe par le camp des solitudes, mais je ne fais que l’effleurer, ici c’est trop personnel, trop mon « moi » pour le livrer. Une nuit et hop il me faut vite le libérer. J’ai essayé d’y amener du monde pendant plusieurs jours mais je me suis senti pris au piège d’un partage impossible. Ce coin je l’ai sué, j’y ai versé mon sang à plusieurs reprises, les blablas, le bruit des pas des autres m’est difficile à encaisser. Ce soir je crois l’avoir compris vraiment. Oui ici c’est une partie de mon âme, je n’aime pas qu’on se l’approprie, pourtant c’est moi qui les ai amené, c’est moi qui ai essayé de leur transmettre ma vibration. J’y ai vécu plusieurs mois d’affilée seul pour écrire mon dernier bouquin « Carnet de voyage d’un homme libre », j’y ai beaucoup réfléchi, on me prend souvent pour un dingue. J’aime me qualifier d’ « extra-merrestre ».Ancien habitant de la mer, devenue trop fréquentée et qui a déménagé au fond d’une vallée perdue. Oui bien des choses ont changé, évolué depuis la découverte de ce petit coin de paradis. Ce soir la lune joue à cache-cache avec de gros nuages noirs, ce soir un petit feu me réchauffe, me reénergise, je me sens vidé, cuit juste envie d’être là parmi eux mes « anges-gardiens ». Envie d’être égoïste, envie de silence immense, envie de vie rustique, envie de m’endormir là au milieu de ceux que les autres appellent : lieu sauvage !

Deux jours sont passés, deux jours rien que pour moi. Chut c’est mon secret. Demain je repars pour transmettre par le biais des conférences, des films, des écrits. Je vais poster des messages sur les liens sociaux, accepter mais juste un peu, ceux qui me diront qu’ils savent ce que j’ai vécu, ceux qui croient connaitre mes secrets ?   Oui je ne vais pas me refaire, je suis un cabochard têtu comme une vieille mule corse mais paraît-il très attachant. Lisez mon dernier bouquin, de toute façon j’ai bien compris que cette histoire était devenue la vôtre…

Takuss.

 

Histoire d’eau

26 février 2016

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En écoutant les infos cette semaine, un journaliste annonçait que la région extrême du Sud de la Corse pourrait devenir en situation de sécheresse et que des restrictions risqueraient d’être appliquées pour certains agriculteurs, qui sur l’île, ne sont que des artisans avec de très petites exploitations ! Ni une ni deux, je m’infiltre dans les rendez-vous du matin de France bleu Frequenza Mora pour donner mon souffle. A-t-on oublié bien avant les petits paysans, de mettre des clauses strictes au niveau des piscines privées, des golfs (3 pour l’extrême Sud, région de France où il y a le moins de pluviométrie), et des ports où l’été les yachts de luxe et les compagnies de location de bateaux s’en donne à cœur joie en gaspillant l’eau potable. Ce n’est pas un coup de gueule mais plutôt une constatation affligeante, une fois de plus l’égoïsme basé sur la négligence et le manque de lucidité endosse le rôle du je -m’en- foutisme ! Les « escrologistes » comme il me plait de les appeler, nous bassinent, de sauver la planète. Au secours, c’est nous qu’il faut sauver, le jour ou les carburants auront disparus il y aura une guerre civile mais le jour où l’eau manquera, en quelques jours seulement nous nous déshydraterons avec un avenir certain en fossile. Pourquoi faut-il en arriver à des lois, alors que nous pouvons, en changeant notre quotidien, être ce Colibri qui entreprend de sauver la forêt embrassée. Ayant vécu plus de 20 ans sur un bateau j’ai appris la restriction de l’eau potable, en voyageant beaucoup, j’ai vu des régions en situation d’apocalypse car des « bien-pensants », qui en exploitant des mines à coup d’explosifs, ont fait disparaître les couches phréatiques. Chez nous sur l’hexagone trop de régions sont des zones sinistrées, avec des cours d’eau pollués. Les trusts de l’agriculture industrielle, réclament un allègement des restrictions sanitaires !!! En deux mots : ils demandent de tout détruire pour remplir leur compte en banque ! Des gars comme Pierre Rabhi, sont pris pour des illuminés, mais heureusement qu’ un mouvement de simple logique semble vouloir germer dans ceux qui ont un cœur à la place du portefeuille. De ma cabane je vois enfin mon potager prendre vie, pas d’engrais et encore moins de pesticide ne sont au programme, la vie elle seule me dira si quelques fruits et légumes seront les invités de ma table. Les natifs du Grand Nord canadien disent que la Terre ne nous appartient pas mais qu’elle nous a été prêtée par nos enfants.  Je vous laisse le soin d’y penser, de réagir, d’agir, l’eau potable est un luxe qui est notre plus grand trésor.

L’eau seule est éternelle disait Yun Son Do

 

 

 

 

Cataclysme

4 octobre 2015

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Victor Hugo disait : la nature nous parle mais l’homme ne l’écoute pas. Une bien triste vérité qui a encore fait des morts ce week-end. Là-haut au camp des solitudes rien n’a bougé pourtant le torrent a fait une forte poussée d’au moins 3,50mts, histoire de faire un peu de ménage. Mais les nouvelles me sont venues jusque là-bas. L’eau a tué, la nature ne juge pas, ne pense pas bien ou mal, elle fait sa vie ce moquant des « fourmis » qui croient tout maîtriser. Les villes poussent comme des champignons, le béton devient la seule solution, le confort prend les « autres » en otage, puis un jour d’orage les drames surgissent laissant sans voix les insouciants. Les applications Iphone auraient elles tuées le sens pratique, le nez est vissé sur l’écran et non plus sur la Terre. Qu’il est bon de garer son véhicule sous son immeuble, bien au chaud, la définition parking est erroné ont devrait l’appeler tombeau, la pluie ne s’infiltre plus, elle est faite prisonnière par le béton, le bipède aurait-il si peur de la vase ! Mais je vous rassure cela fait des décennies qu’il en est ainsi. Gamin je me souviens d’un immeuble qui était parti sous une coulée de boue, le destin avait été tolérant les habitants avaient été évacués quelques minutes avant.  Un vieux de la région m’avait fait remarquer que sur cette colline, super bien exposé au sud, aucune vieille bergerie ou ferme n’y avaient été construites, la sagesse des anciens était appliquée. Mais Hélios qui fit pleuvoir une pluie d’or pour séduire une belle a envouté mes « frères » ! Les terrains inondables sont déclassés en constructibles, les bassins de retentions sont calculés à la perfection, les barrages sont inviolables, les torrents canalisés et les centrales nucléaires absolument sans failles. Mais un frisson de notre vieille terre et les catastrophes fauchent des vies. Une tempête d’hiver et la belle Xintia détruit tout sur son passage, une onde Pacifique et l’Asie est submergé, un éternuement et l’Himalaya s’écroule. Je ne sais même pas pourquoi j’écris ce billet, par moment je me demande si je suis de ce monde. On me traite d’extra terrestre, alors que je ne suis qu’un simple habitant de ce vaste monde qui ne demande qu’à être lu pour que tous soit le plus simple à vivre. Pour finir en feu d’artifice arrêter d’écouter les requins qui ont fait de l’écologie et ne notre avenir leur fond de commerce. Une révolution ce n’est pas vouloir changer les autres mais soi-même. Quand j’entends; que c’est la faute à pas de chance et que les moutons acquiescent, je suis atterré! La grâce de la vie, pour certain nous a offert des yeux, ouvrez les ! Notre tête est munie d’un cerveau, servez-vous en.  Je vous rassure je ne suis pas en colère mais triste de voir à quel point le confort à rendu les « autres » esclaves. Les andouilles crient qu’il faut sauver la planète, mais c’est l’homme qui doit se sauver, dame Terre va très très bien! Si ce billet vous a ouvert les yeux et bien maintenant apprenez à regarder !

La semaine prochaine on va pédaler avec ou sans pluie ; à pluche.

Elles ont besoin de vous…

1 février 2015
Complicité avec Tanja. Et si notre différence etait notre force?

Complicité avec Tanja. Et si notre différence etait notre force?

Pour beaucoup vous avez dû voir l’émission de Sophie Davant, Toute une histoire avec pour thème : Mon handicap ne m’a pas emporté. Les témoignages étaient forts en émotion et surtout sincère sans aucun misérabilisme. De beaux messages me sont arrivés, d’ailleurs je me suis engagé à répondre à tout le monde. Mais quelle surprise de recevoir un signal de détresse de Magali et Tanja qui se sont fait démonter par certaine pour leur prestation. Mes deux nouvelles amies de plateau ont été remarquables, la sincérité était leur fil rouge et pas une fois je n’ai senti de pathos ou de noirceur. Mais le monde du handicap est un échantillonnage de notre pauvre société sclérosée, les « bofs » qui ne réussiront jamais en rien sont toujours aux aboies pour attaquer ceux qui sont eux –même, ceux qui osent, ceux qui amènent de la lumière dans le cœur des êtres en zone d’ombre ! Magali est tombée des nues par des attaques non fondées sur sa prestation, sa passion est la danse malgré sa vie assise et elle ose se faire voir, elle ose la réalisation de son rêve. Cela peut choquer certain mais le monde doit être un assemblage de surprise et de nouveauté. Tanja tout en gardant sa dignité s’est dénudée pour s’affirmer en tant que femme et non plus comme handicapée. Je reprendrais bien volontiers la phrase de Paulo Coelho : « Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, je vous propose d’essayer la routine… Elle est mortelle. » En compagnie de Magali et Tanja l’habitude a été foudroyée, jetée aux oubliettes du vaisseau de la vraie vie. Avec elle le nouvel horizon n’est plus une utopie, le ciel d’orage ne sera qu’éphémère puisque juste derrière le soleil brille. Alors vous mes chers amis lecteurs, je sais que vous allez soutenir nos deux héroïnes, vos mots vont soigner les maux qu’elles ne méritent pas. Je compte sur vous.

Qui sait souffrir peut tout oser. Vauvenargues

Un coup de gueule pas amputé!

14 octobre 2014
On m'avait dit que ce n'était pas possible que je n'étais pas à ma place. Et pourtant!

On m'avait dit que ce n'était pas possible que je n'étais pas à ma place. Et pourtant!

Je crois que je vais donner un p’tit coup de gueule aux « zandis » ! La semaine dernière fût parfaite, à chaque échange les gens ont pu rencontrer de vrais sportifs avec une insignifiante différence. Mais hélas le milieu du handicap n’est pas fait que de battant, une grande majorité s’en sert pour faire pleurer dans les chaumières.                                                                                                                                                           Je vais vous raconter la dernière : Lundi prochain va débuter le stage de vie sauvage, une vraie aventure « cabocharde ». De la marche, du bivouac, de la sueur, des doutes et pour sûr des victoires. Comme le dirait un certain cycliste – à l’insu de mon plein gré- un gentil journaliste fidèle de ce blog me contacte pour suivre l’aventure. Il est hyper motivé et la cause lui semble noble pour être présentée au JT de TF1 qui est son employeur. Je frétille, encore un bon coup de pied dans la fourmilière de ceux qui croient qu’avec un bout en moins on est tous diminués. On échange, on planifie, tout nous semble calé. Puis patatra, la commission de direction n’accorde pas le tournage pour un motif simple et précis : Trop d’images d’handicapées en ce moment, une prochaine fois. De prime abord vous allez en vouloir à la chaîne mais là je dis non, car depuis dix ans je ne compte plus les fois où ma croisade y a été présentée et de belle manière. Non je hurle contre toutes ces personnes qui sous le carcan de personnes mutilées jouent les pleureuses pour donner une image de pitié aux « normaux ». Je ne compte plus les entreprises qui m’ont contacté avec le souhait d’engager des personnes en situation de handicap et qui quelques semaines plus tard me rappellent pour me demander conseil car leur « gars » s’est mis en arrêt prolongé sous une avalanche d’excuses plus que douteuse. Les gros organismes du handicap créent de plus en plus des ghettos pour y enfermer les « pôvres » brebis égarées. Attention si un Frank Bruno passe par là, un collier d’aulx avec un crucifie sera tendu devant l’hérétique. Oui Bout de vie rencontre du succès, et pourquoi ? Parce que personne dans l’asso ne se plaint, car quand les mécènes passent entre mes pattes ils rêvent, et oui un handi fait rêver les valides, c’est ça le seul et vrai message qu’il faut faire passer. Bixente Lizarazu est toujours le fidèle parrain de Bout de vie pourquoi ? Parce qu’il a pitié ? Pour se donner bonne conscience ? Non parce que quand il est avec son « frère » raccourci il s’éclate, il fonce en oubliant que son pôte est dans la case que certains baptisent handicapé…  Il y a des milliers de raisons de se plaindre et peut être une ou deux d’être heureux et joyeux alors choisissons la positive attitude. Mon coup de gueule est sincère il vient du fond du cœur, lundi je vais encore être le précurseur d’un « truc » que personne n’a jamais osé : amener des « éclopés » en stage de survie sans que rien du tout ne soit adapté. Une vraie histoire d’hommes et de femmes qui ont envie de croquer la vie même si celle-ci leur en a bouffé un bout. Très certainement il y en a qui vont casser du sucre sur mon dos, ce n’est pas grave je suis « baraqué » et puis la folie c’est si bon. Depuis 12 ans bientôt Bout de vie a fait des « choses » hors normes, alors je ne regrette rien, ni le bien ni le mal disait Piaf… Bon je vais prendre un ris à la grande voile et me mettre à l’abri dans le cockpit, la vie est belle mais de bleu que les « zandis » sont tristes. Debout les morts !

Vos réactions ici sur ce blog qui n’est pas éphémère comme Face Book, merci.

10 pages affligeantes!

23 mars 2014
A mes yeux cette image refléte l'esprit Bout de vie!

A mes yeux cette image reflète l'esprit Bout de vie!

Je ne vais pas en faire une « crêpe farcie, » mais j’avoue que je ne m’attendais pas à une lettre de 10 pages calomnieuses de la part d’un délégué d’une organisation aussi importante qu’elle. Qui ? Mais l’APF, l’Association des Paralysés de France. Cette missive reçue la semaine dernière m’a décoiffé, m’a écorché, m’a profondément blessé, cependant comme le chat qui retombe toujours sur ses pattes je m’en suis vite remis, mais je me devais de vous en faire part. (Je l’ai précieusement gardée en cas de coups tordus procéduraux de ces donneurs de leçons!) Oui, j’ai pris l’initiative seul de diffuser dans la presse une lettre ouverte au sujet du report de l’accessibilité des lieux publics pour les personnes à mobilité réduite.  Oui, j’ai poussé seul les politiques de l’extrême sud de Corse à ouvrir une plage à Bonifacio et deux à Porto-Vecchio pour les personnes à mobilités réduites. Si je n’ai pas cité cet organisme c’est qu’il a été inexistant et stérile dans ces démarches. Seul je suis monté à l’assaut des élus pour forcer ce pas supplémentaire d’accessibilité aux « assis ». Oui, j’ai conseillé aux personnes handicapées croisées de créer leur propre association sans se fédérer aux sectes du genre si vous voyez de qui je veux causer. Non je ne fais pas ça pour me mettre à l’honneur, la preuve on ne me voit jamais aux inaugurations de ces initiatives, les petits fours et caresses dans le dos, cela ne me convient pas. Depuis onze ans je mène Bout de vie à ma manière et comme j’ai osé le dire crument dans un droit de réponse sur les ondes de France Bleu RCFM, « je ne supporte plus qu’on me casse les c……s », c’est la première fois que je lâche une telle phrase dans les médias, mais là, c’est sorti du cœur. Je retiendrai deux magnifiques comparaisons dans tout les messages de soutien que j’ai reçu : Frank c’est une sorte de Coluche du handicap, un autre m’a qualifié de Kersauson, les deux me vont bien. Oui, Bout de vie est atypique mais entre vous et moi depuis onze ans de présidence quelques initiatives ont vu le jour, à chaque fois les « autres » m’ont dit : mais ça ne marchera jamais ton histoire. En 2001, bien avant Bout de vie, j’avais exaucé le souhait d’une jeune femme tétraplégique complète qui rêvait de plonger; je m’en souviens comme si c’était hier, le moment était d’une force inégalable. Une fois de plus les grandes instances avaient tenté de me laminer car je ne m’étais pas soumis à leur règle. En créant Bout de vie en électron libre on m’avait traité de dingo, mais en onze ans de vie associative des centaines d’amputés ont touché du bout de leur moignon leur possibilité infinie. Attention j’ai beaucoup appris sur le public handi, un grand nombre se cachent derrière le  carcan du handicap, plutôt que de se bouger les fesses. Avec Bout de vie ce n’est pas de l’assistance, demandez autour de vous, certains ont défrisé quand ils couinaient dans ma palme. L’incident est clos, j’ai trop de « trucs » en cours pour m’égarer dans ces gamineries de maternelle.

Dans ma brève réponse au délégué qui m’a « allumé » une pensée de Confucius lui a été soumise, je ne suis pas sûr qu’il a compris.                         Quand le sage montre la lune, le sot regarde son doigt. Je vous rassure je ne me prends pas pour un sage, d’ailleurs je n’ai jamais aimé être sage !

Rendez-vous : à la librairie Raconte-moi la Terre de Lyon le vendredi 28 mars à 19h et à la médiathèque de Firminy le samedi 29 mars à 10h pour des cafés littéraires. En effet mon dernier ouvrage Ayeltgnu le défi d’une vie debout a été présélectionné avec 180 autres livres par le Festival Curieux voyageur et à ma grande surprise il fait parti des quatre retenus par les lecteurs.

A pluche.

Report du droit d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite

27 février 2014

utopieVoici la lettre envoyée ce matin aux médias nationaux et régionaux. J’attends vos réactions et commentaires, n’hésitez pas à la diffuser à votre tour.

A une période où l’information atteint la vitesse supersonique une brève est passée à travers les mailles du net : Le droit à l’accessibilité aux personnes en fauteuil a été repoussé de plusieurs années. Porteur d’une jambe de « bois » ma vie est debout et je pourrai enfouir cette nouvelle au fond de mon emboiture de prothèse, mais comme dirait Drucker dans la chanson des Restos du cœur : cela ne m’empêche pas de dormir la nuit mais ça gâche un peu mon plaisir

Cette lettre n’est pas une leçon de moral ou de morale mais plutôt un cri du cœur. Et si j’étais moi aussi cloué sur un fauteuil ? Et si vous aviez votre propre enfant assis pour le restant de sa vie ? Et si vous ne pouviez pas avoir la chance de rentrer dans ce magasin pour offrir une fleur à votre amoureuse parce que c’est aujourd’hui la date anniversaire de ce « putain » d’accident ! Un cri du cœur qui saigne parce que les autres n’ont plus le temps, parce que les autres courent sans cesse et eux les assis, doivent-ils être euthanasiés ?  Oui le mot est fort mais pourtant quand la ville devient un Everest sans camp de base, quand le quotidien devient une première mondiale de difficulté, la mort semblerait douce en comparaison de ces regards complaisants qui assassinent le « handicapé roulant ». Les lois sont votées mais pas appliquées, le refrain est connu alors c’est à nous tous de changer. Votre porte d’entrée pourra-t-elle faire passer un pote en « siège à roulettes », votre magasin a-t-il un accès sympa pour les « non-debout », la jeune mère avec sa poussette découvre le parcours du combattant de la visite urbaine. Ce n’est plus des mots que vous lisez mais des maux qui font mal, qui blessent. Oui  l’existence est possible en fauteuil car la vie est un présent mais sans le lien fraternel qui devrait unir les Hommes les choses se compliquent. Les élections municipales arrivent, mesdames, messieurs les futurs mandatés ouvrez les yeux car votre poste sera éphémère, le handicap quand il vous fauche,  c’est pour la vie que vous êtes élus ! Oui il est possible de vivre assis mais nous devons tous ouvrir nos portes. Pourquoi les pays scandinaves et anglo-saxons sont en avance d’un demi-siècle, je vous laisse réfléchir ! Pour finir d’un pas boiteux, je compte sur vous ! Notre futur est l’assemblage d’un puzzle et vous êtes cette pièce manquante. Rentrez chez vous et observez votre domicile, votre mairie, votre poste, votre salle de sport, demain peut-être votre enfant vous dira : Dis, pourquoi je ne peux plus rentrer à la maison ? C’est parce que je suis handicapé, maintenant ? Pendant que vous lisez ces lignes, avec mon vélo la route de la vie m’attend, la pluie, le vent violent, l’orage ne me dérange pas  si je les sens sur le bout de ma jambe de bois cela signifie que je suis encore vivant !

Il y a des gens à mobilité réduite, certains gestes leur sont impossibles ; puis il y a des gens à mentalité réduite, c’est leur vie entière qui est figée.

Frank BRUNO président de l’association Bout de vie.

PS: Pétition en ligne cliquez ici.

Article 10 ans bout de vie.

15 octobre 2013
Les 10 ans de Bout de vie

Les 10 ans de Bout de vie

Tous derrière Laurent Benezech…

12 avril 2013
Un pilier de coeur et de sincérité.

Un pilier de cœur et de sincérité.

Depuis de longues années je pratique le vélo avec Laurent Benezech, sa franchise me plait, et une fois de plus je l’applaudis longuement et surtout le soutien de tout cœur. Depuis quelques semaines des révélations ont permis d’identifier un dopage massif dans le monde de l’ovalie. Laurent ancien pilier du XV de France n’a fait que conforter les dires des suspicions en cours. Dans une interview du Monde il s’exprime sans agressivité mais avec sagesse, voici un extrait :

«Quand je croise des joueurs de rugby et que je vois, par exemple, une évolution de leur mâchoire, ce qui est la marque d’une prise d’hormone de croissance, je ne peux qu’être inquiet de l’évolution de mon sport et de la santé à long terme de ses joueurs».

«Le rugby est exactement dans la même situation que le cyclisme avant l’affaire Festina» Benezech ne se contente pas de constater les dérives, il accuse les instances de les encourager. «Quand j’entends un sélectionneur national annoncer que le temps de jeu effectif, qui est actuellement de quarante minutes en moyenne, doit passer à cinquante minutes pour la Coupe du monde 2015 et que seuls les joueurs capables de tenir ces cadences pourront prétendre à jouer en équipe nationale, je ne peux y voir qu’un appel au dopage». Et de comparer les augmentations de masses musculaires constatées ces dernières années dans le rugby aux dérives du football américain et d’annoncer que «le rugby est exactement dans la même situation que le cyclisme avant l’affaire Festina».

Surtout, Benezech pointe du doigt la politique de l’autruche menée par le monde officiel du rugby. «La grande famille du rugby s’est ridiculisée en allumant des contre-feux grotesques plutôt que d’aborder le problème à sa juste mesure (…) Cette saison, en Top 14, un jeune joueur est tombé dans le coma lors d’un échauffement d’avant-match. On nous a expliqué que c’était la faute à pas de chance et à la santé précaire d’un gaillard de 100 kilos. Je comprends que « the business must go on », mais on ne peut pas dire qu’on n’aura pas été prévenu !»

Avant l’affaire Cahuzac, on ne parlait pas de compte dans les paradis fiscaux pour les élus, depuis que certains ont eu le cran de le dénoncer, l’avalanche prend de la force et les politiques de tout bord tremblent. Laurent suit ce blog et je sais qu’en ce moment il doit se sentir seul, je crois qu’un petit mot de votre part lui ferait un grand bien. Il est depuis longtemps le parrain de Bout de Vie et tous les adhérents qui ont eu le bonheur de le croiser en garde un super souvenir.

Lolo on t’aime et continue. Pour que le sport ne meurt pas d’overdose!

Mon prochain défi !

16 octobre 2012
 « La guerre, c’est la guerre des hommes ; la paix, c’est la guerre des idées. » Victor Hugo

« La guerre, c’est la guerre des hommes ; la paix, c’est la guerre des idées. » Victor Hugo

Mais non le free man n’était pas au fond de sa grotte, il était en train de digérer ces quatre mois de « balade ». Depuis mon retour une question revient en boucle : Qu’est ce qui fût le plus difficile, la partie vélo ou kayak ? Les deux et aucune mon général !

Oui le kayak fût rude car les éléments n’ont pas été des plus faciles, mais le vélo non plus, car je devais affronter les « autres ». Dans les deux cas je relativisais cette adversité, en me disant que ma souffrance endurée était choisie. Au même moment dans le monde, des gamins subissaient la guerre des hommes en uniformes sans pouvoir y échapper. Ce qui ne tue pas rend plus fort, ils deviendront des durs à cuir mais le risque de  revanche risque d’être périlleux.

Le voyage comme je le pratique depuis bien longtemps ne me fait qu’effleurer les gens, je suis en contact juste le temps d’un diner, d’une route partagée, d’une plage bivouaquée. Je n’en prends que l’huile essentielle, le côté obscure n’a pas le temps de pénétrer le pèlerin qui s’est invité. Mais le retour me sédentarise de nouveau, il me fige et les avalanches se succèdent. Quand je suis parti sous les drapeaux je rentrais avec un bout en moins, plusieurs mois d’absence. Je trouvais que tout le monde avait changé. Mais ce n’était qu’un mirage la seule personne qui s’était transformée c’était moi. Puis j’ai voyagé de plus en plus loin et longtemps, en revenant de deux ans d’absence je n’arrivais plus à être en connexion avec qui que se soit, je devenais un déraciné marginal. Depuis une semaine je suis de retour sur mon île, les habitudes sont vite revenues, la radio du matin m’apporte les nouvelles « indispensables ». La violence des hommes doit être toujours la même, mais pendant quatre mois j’ai vécu dans une bulle, aucune info de l’extérieur ne m’avait atteint. Les dépêches me sont insupportables, le fric, le pouvoir gangrène notre monde,  « Mon » île, « ma » plage, « ma » montagne. Les hommes s’entretuent ! Cela ne me touche plus :  «Tuez vous- les gars, de toute façon c’est notre destin de mourir », mais une vie est trop courte pour se trucider pour quoi que se soit. Depuis quelques jours les médias insulaires insistent sur le futur derby Ajaccio-Bastia en football. Il faut que le peuple corse démontre un fairplay pour que les continentaux voient en nous des insulaires unis. Je dois être un vrai mouton noir, ce n’est pas aux autres qu’il faut le démontrer mais à soi même. S’aimer pour pouvoir être aimé. Encore ce matin la Corse a offert au monde entier sa violence, alors si dimanche les bleus siffleront les rouges je ne vois pas ce que les chinois penseront de plus ou de moins de nous…

Je me recrais  ma bulle, je bosse sur mon bateau, reprend doucement mes entrainements vélo-kayak, me remets de ce beau périple et allume une bougie parce que cela me fait plaisir. Je n’ai pas trop envie de causer, d’expliquer pourquoi je suis parti, pourquoi je suis revenu, quel sera mon prochain défi… Je profite d’un bel automne qui finalement se rafraîchit et me donne les moyens de repartir dans la nature sans avoir à affronter les « autres ». N’y voyez pas de l’amertume, mon petit bateau est bien planqué et rare est celui qui y passe. Le  seul visa délivré est pour ma « Vrai » et quelques élus. Je suis heureux d’être un « free man », je dors en paix, mes rêves se réalisent. Le mot aventure y reçoit quelques superlatifs : solitude, partage, engagement, échange, réflexion … Donc pour revenir à la question initiale qui a ouvert ce billet. Quelle fût la partie la plus rude, vélo où kayak ? Le retour mon général, mon prochain défi !!!

Yes I’m a free man…