Le Pole Nord à pied…

28 avril 2011

defi-polaire_003

Dans mon dernier billet, je vous mettais en lien le film de la traversée du Groenland, mais avant d’en arriver à ce pari fou, j’avais été invité à rejoindre une équipe russe…

Victor Boyarski, figure emblématique du monde polaire n’avait pas  hésité un seul instant à m’accepter dans son équipe. Une base dérivante au nom de Barnéo est installée sur la banquise à quelques degrés du pôle nord, camp scientifique, mais qui est le départ de pas mal d’expédition qui tente de rejoindre la latitude 90° Nord. Je me joignais à Victor Serov et Vadim Vasiliev. Moins de 90 jours avant je venais de traverser l’Atlantique à la rame, je n’avais pas repris tout les kilos perdus, mais je  tentais ma chance avec  cette opportunité incroyable. Arrivé au Svalbard le décor était planté, entre iceberg et banquise ce lieu est une terre fascinante  de glace…

Durant cette montée, des images ont été tournées et un film monté, mais jamais diffusées, comme je suis en plein classement des rushs de mes expéditions pour un beau projet de documentaire qui voit enfin le jour, voici en exclu pour vous, ma balade au Pôle Nord.

Bistra bistra… (Vite vite) en russe…

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Morceaux choisis – Défi Polaire

10 mai 2006

Bravo à Frank et à son équipe !

5 mai 2006

frankPensée polaire,

De retour sur mon petit Cabochard, physiquement je suis ici mais ma tête est encore dans la glace.

Les images se succèdent et se bousculent. Le bon renverse le mauvais, la douleur est changée en bonheur, les grimaces deviennent sourires. Le blizzard est encore dans mes oreilles, c’est vrai, ici plus besoin d’être prudent, on ne gèle pas. se sont les âmes des gens qui sont gelées.

On ne craint plus l’attaque de l’ours blanc, mais prudence, l’Homme rode et peut être plus meurtrier que l’animal sauvage. Sûrement qu’en partant dans ces aventures, je me cache et fuis cette société si corrompue, alors que le paradis, j’en suis convaincu, c’est ici, mais.

Je ne veux absolument pas démonter le monde mais ne fais qu’écouter les mots et maux de notre planète, elle nous parle mais personne ne l’écoute. Comme lors de mon retour de l’Atlantique, j’ai beaucoup de difficultés à m’identifier et à adhérer à la banalité que j’entends. Un soir sur la glace, Vadim m’a dit, dans un demi-sourire caché derrière sa moustache gelée, que « nous sommes ici que pour quelques jours », je pensais qu’il parlait d’ici de l’Arctique. Non pas du tout, il me parlait de notre passage sur terre, quelques milliers de jours pour les plus chanceux.

Je suis heureux d’avoir retrouvé ma Véro car je n’ai pas besoin de m’expliquer, elle comprend sans poser de question. Je suis déjà reparti pour d’autres aventures et encore d’autres et à l’infini. Par moment, je me pose la question de savoir si je suis bien normal mais dans toutes ces péripéties, je croise d’autres fous qui vivent comme moi l’instant présent.

Mon amputation a accentué ce désir de vivre et en essayant de vous faire partager ces forts moments, j’espère vous transmettre cette fibre de folie qu’est et doit être la Vie.

Je vous remercie du fond de mes tripes pour vos messages de soutien car, dans ces croisades que je mène, je me sens souvent bien seul, souvent, je me pose la question « est-ce que de mener une association comme je le fais sert à quelques chose ? »

Je me persuade que quand on donne, il ne faut absolument pas attendre de retour.

Donc je continuerais !!!
Pour réaliser tous ces projets, c’est toute une équipe qui travaille dans l’ombre et je les remercie de m’avoir épaulé, soutenu, encouragé pour poser un pied au sommet.

defi_reussiLe défi : qu’est-ce que c’est ?

Le Pôle Nord géographique à ski.

« Lieu de toutes les rencontres, convergence des imaginaires, le Pôle nord est un des axes de rotation de la Terre. En ce lieu, toutes les heures se rejoignent, toutes les directions vont vers le sud.c’est un point mythique qui nous dépasse complètement ! », avait écrit Alain Hubert dans son journal de bord le 16 mai 1994 après avoir, pour la première fois, atteint le sommet de la Terre avec un de ses amis, Didier Goetghebuer.

Bnk4 sponsorise le défi polaire de Franck

L’association Bout de vie a été créée dans le but d’aider les personnes amputées à reprendre goût à la vie.

A sa tête Frank Bruno et Dominique Benassi, eux-mêmes amputés font preuve d’une grande force de caractère et d’un moral résistant à toute épreuve. L’association a déjà fait un bout de chemin et c’est aussi grâce à vous qu’elle continuera d’exister et d’aider les personnes qui en ont le plus besoin.

Jeudi 27 Avril 2006

27 avril 2006

Blanche, froide, blafarde mais unique et majestueuse

Hier fut la journée la plus longue, 13 heures de marche ininterrompue, juste un arrêt de 5 minutes toutes les 55 minutes. Plus de temps d’arrêt et on commencerait à geler, donc il faut avancer.

Victor a reçu une mauvaise nouvelle : une grosse tempête risque de nous arriver dessus d’ici 48 heures et on n’aurait pas assez de kerozen pour nos réchauds pendant ces jours de blizzard et l’hélico ne pourrait plus venir nous chercher, donc il faut absolument avancer pour rejoindre notre objectif coûte que coûte aujourd’hui.

Je commence à être épuisé et cherche tout au fond de moi la raison pour laquelle je suis ici ?

Comme d’habitude plein de raisons me disent de jeter l’éponge et pourtant quelques autres me poussent à ne plus m’écouter et juste avancer.

campUne croisade ça se vit et ce n’est pas des complaintes de niais qui doivent tout foutre en l’air, bien sûr le corps il est cuit, bien sûr que c’est douloureux, ce ne sont pas ces paramètres qui vont détruire un rêve, un objectif. Etre amputé est une constatation mais pas un moyen d’être, planter le pavillon de « Bout de vie » là-bas au Pôle telle est ma mission et j’irai jusqu’au bout.

Le décor est toujours aussi démesuré, grand, nous ressemblons à de minuscules fourmis parmi ce chaos de glace. L’équipe entière est silencieuse, tout le monde sert les dents et sait pertinemment que cet instant est unique et ne se reproduira jamais plus, alors tout le monde avance, chacun sa raison, son histoire, sa légende.

Beaucoup de chute pour tout le monde, on a plus le réflexe, quand la pulka nous retient en arrière, de compenser avec le pied pour éviter la chute mais pas de gros bobos. Une fois j’ai failli partir à la baille avec la pulka et vu l’état de fatigue, je pense que cela aurait été fatal, mais on ne va pas toujours se plaindre.

Finalement hier soir à 21h27, le pavillon de « Bout de vie » flottait sur le campement le plus au nord de la planète : 90 degrés 00 minutes 00 secondes…

Grosses accolades entre nous et les amis Victor et Vadim non habitués aux effusions de sentiments étaient tout émus du résultat. Une salve a été tirée : que les Ours blancs restent bien planqués, nous on est heureux d’avoir réussi. On a même droit à la liqueur sibérienne « Balsa », un truc que quand tu le bois tu as l’impression qu’on t’arrache avec des pinces bouillantes ton estomac. Même Jo Zef a refusé un truc pareil.

Voila une belle histoire vient d’être écrite, l’histoire d’un pied au sommet !

La bise et à demain pour la conclusion.

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Vers 14 heures un hélico vient nous récupérer et nous rejoingnons l’expé anglaise qui est arrivée pratiquement en même temps que nous.

L’un d’eux a eu le visage qui a gelé et le résultat est impressionnant. Pour notre équipe absolument rien à déclarer comme blessure grave.

Le vol se fait sous un soleil radieux et malgré la fatigue, nous avons tous ce regard de personnes ayant réalisé un rêve, les yeux étincelant… Barnéo est en fin de mission et la première tente messe est déjà démontée, car dans deux jours tout disparaîtra car la débacle des glaces commencera et dame nature reprendra ses droits.

vadim_victorChacun ici a son boulot et son aventure : Victor Karrasef, le radio du camp, est la seule attache avec la civilisation par BLU, Morse et parfois même par internet via le satellite. Sarga, la cuisinière, qui m’a pris sous sa coupelle et a pleuré quand elle su notre réussite. Boyarski, la figure du camp, même lui ne sait plus combien de journées il a arpenté la calotte glaciaire en tant que chasseur d’ours avant son interdiction et les pilotes d’hélico capables de voler avec toutes sortes de conditions météo pour venir récupérer tout ces fous furieux partis rejoindre le « Pôle » de leur rêve, la latitude 90.

110 kilomètres en autonomie complète, pour rejoindre le Pôle, une première pour une personne unijambiste, en tout cas un rêve de plus réalisé et comme a dit St Exupéry : Fait de ta vie un rêve et de tes rêves une réalité.

Nous attendons maintenant l’Antonov qui doit nous ramener à Longyearbyen, qui nous paraîtra capitale internationale : moins de 1000 âmes y vivent.
La bise.

Mercredi 26 Avril 2006

26 avril 2006

defi_reussi« Bout de vie est arrivé au Pôle Nord »

Le drapeau de « Bout de Vie » flotte depuis 21h30 au Pôle Nord.

Après avoir effectué une marche intensive de 13 heures d’affilée car du très mauvais temps est prévu dès demain, nous devions accélérer notre rythme pour arriver à temps.

Aussi étant totalement épuisé, je ne me sentais pas d’écrire et de ce fait, vous prévenir que je donnerais de nos nouvelles dès que possible.

Mardi 25 Avril 2006

25 avril 2006

Fini le Printemps !!!

Ce matin : petite surprise – 27 degrés, on ne rigole plus, ça déménage !!

Démontage du campement, Jo Zef au fond de la pulka (lui dès qu’il y a à bosser, il se débine). Puis reprise de notre marche polaire ; En quelques minutes nous givrons comme des

« cornetto » mais on n’est pas comestible !!!

L’ordre est toujours le même : Victor ouvre la marche, je suis juste derrière puis Stephen, Patrick son fils et Vadim ferment la marche. Nous attaquons par un vaste plat qui nous fait avancer droit sur notre objectif mais pourquoi faire simple alors qu’on peut faire compliqué ?? Une barre de ridges gigantesque nous coupe la route. On essaie de la contourner jusqu’au moment où Victor décide de la franchir, de l’escalader avec derrière nos luges de 50 Kilos : c’est très acrobatique mais personne ne tombe, tant mieux.

Ouf !! c’est passé, mais non, il y en a une autre et oui et puis une autre. Au total 7 : de quoi avoir les jambes coupées… Si on ne peut plus rigoler ? Mais l’avant dernière restera gravée à vie dans ma mémoire. Au moment où nous étions dans ce cahot de glace, tout s’est mis à bouger et impossible de faire quoi que ce soit à part une petite prière !! Tiens, je l’avais déjà entendue sur l’Atlantique celle-là !! Hein !! Dumé ça te rappelle rien ??? !!!

Bref, les glaçons jouent à saute-mouton et les cinq malades aux équilibristes. Même plus froid, on a détalé comme des malades, pour après le passage, contempler subjugués cette merveille de dame nature.

Finalement c’est vers 19h30 qu’on monte le camp, notre position ce soir est 89 51 774 nord et 160 29 450 est soit 15,2 kilomètres du Pôle nord.

Dans peu de temps on y est !!

Bise à tous.
Jo Zef s’est juré de plus mettre de glaçons dans ses sodas !!!

Lundi 24 Avril 2006

24 avril 2006

Epoustouflant, mais…

La journée d’hier fut la plus magique mais aussi la plus pénible. Le soleil au rendez-vous, presque pas de vent bien que dans le nez mais beaucoup d’obstacles. Des « ridges », points de compression de la glace qu’il faut ou contourner sur plusieurs centaines de mètres ou franchir mais avec les pulkas c’est très très physique. En plus, il faut être prudent où l’on met les pieds car c’est gorgé d’eau de mer et si par malheur on y passe dedans cela peut devenir problématique car on se gèlerait le membre de suite. Car même s’il fait bon c’est « quand même » que -20.

Hier une personne du groupe a craqué et le chef d’expédition a appelé Barnéo et par miracle l’équipe de parachutiste espagnole allait se faire larguer au pôle et donc a récupérer notre équipier ! Ici comme sur mer rien n’est pardonné. Le groupe est restreint mais solide.

Stephen, le sexagénaire, ancien triatlhète de « Ironman » (ça me poursuit !!! bise à Dumé qui me manque !!!), son fils Patrick, commando dans l’armée américaine et nos deux guides Victor et Vadim. Donc l’équipe des éclopés, Jo Zef et moi, on a fort à faire surtout qu’hier, je me suis blessé le moignon, sans gravité, mais quand même, à cause du froid je n’ai pas senti que mon manchon avait roulé et derrière mon genou la peau est partie mais je vous rassure pas le moral. Le décor est grandiose et même si c’est un peu dur c’est magique d’être ici.

givreOn est pas givrés !!!

Ouf ! bien content que la journée soit terminée. Dur d’être un tireur de pulka. La température est de -22, ça sent le printemps mais on n’a pas vu encore les moustiques (Jo Zef a déjà allumé un « totillos » au cas où !!!).

Depuis ce matin la progression est difficile, mais magnifique en même temps. Pas mal de pièges nous sont tendus mais Victor et Vadim veillent au grain et aucun problème. Les plaques de compression sont plus fréquentes et nous devons ou les contourner ou se frayer un passage au milieu de ces gros glaçons, passer dessus à ski, ça va mais y faire passer la pulka c’est une autre histoire. Elle bloque, alors on tire comme un malade, soudain elle passe elle tombe dans le trou en dessous du glaçon passé, et chavire. Alors sans se vautrer, avec toujours les skis aux pieds, on essaie de revenir en arrière pour la remettre dans le bon ordre et re belote… Une fois, ça va, deux encore ça passe mais alors 10 à 15 fois, ça réchauffe le bout des doigts « totally frozen ».

Pour l’instant les caméras tiennent bien le coup et entre Victor et moi-même, ça risque de faire des belles images. La santé ça va, à part un ongle incarné et toujours ma pelade sur le moignon.

Sinon, ce soir, ce fut le festin. Viandes de renne rôti avec galette de maïs et fromage fondu, mon éternel plat de pâtes lyophilisées et une tasse d’airelles sèches re-hydratée dans une infusion de karkadé. La température dans la tente est de13 degrés et le moral est au beau fixe. Jo Zef veut rajouter : « Ici, c’est pas un chien de mer qu’il faut être mais un chien de traîneau, ouaf ouaf. »

La bise et bonne nuit même si ici la nuit n’existe plus à cette période.

Dimanche 23 Avril 2006

23 avril 2006

Le soleil retrouvé !

Hier fut une longue journée, la marche est très physique mais surtout très technique. Des pièges redoutables nous sont tendus sans que l’œil du novice, que je suis, ne puisse détecter. Nous sommes au printemps et la débâcle des glaces se fait sentir. Des fissures de quelques centimètres nous barrent la route et se comblent de neige, le tour est joué : si la crevasse dépasse de la longueur des skis, on tombe dans l’océan arctique et avec les skis aux pieds, il serait impossible de s’en sortir. Même si s’était le cas, il faudrait une grande rapidité pour monter la tente, allumer le réchaud et se sécher pour éviter de geler.

Mais ne vous inquiétez pas : mon ami Victor a le coup d’œil ! Si on atteint le pôle ce sera pour lui la 22ème fois !!! Pas mal !! Je me régal à l’observer, sous sa moustache gelée, il hume la glace, il n’arrive pas à t’expliquer « le pourquoi, le comment », mais pourtant c’est comme ça. Pour monter sa tente, je suis écœuré : le temps que je mette à sortir les trois éléments de mon sac, il a déjà installé la sienne. Il m’explique des tas de trucs avec toujours la même rengaine et un fort accent russe « it’s easy ».

Je m’applique à faire des cubes de neige pour bloquer et isoler la tente du blizzard et là aussi ses coups de pelle sont magiques et les cubes sont comme des parpaings fabriqués en usine. Bref je suis le vrai débutant dans toute sa splendeur.

La bonne nouvelle est que le soleil est de retour et qu’il nous reste 40 km pour atteindre le pôle. Dans ma tente douillette, plein d’images de l’atlantique me revienne. Bien sur, ici c’est plus cool et surtout moins difficile mais l’infiniment grand est palpable, une sensation d’être vulnérable à chaque seconde et tout reprend vraiment sa place, sa vrai place ; plus de bouffonnerie ou de vantardise par rapport à notre société de paraître et de surconsommation.

Une tasse fumante redonne le sourire, le soleil qui pointe son nez et c’est du bonheur, d’imaginer le rire de Véro m’émeut, les blagues de Dumé pendant notre traversée me font rire, tout reprend logiquement sa place.

Bon dimanche à tous.

Au fait hier à Devon en Angleterre, c’était la remise des prix de notre traversée, bien sur Dumé y était accompagné de ma Véro, j’aurais bien aimé y être mais on ne peut être au four et au moulin. Mais entre nous, je préfère être ici que là-bas.
Jo Zef demande s’il y aurait une possibilité d’avoir un croissant chaud et un dessin animé ?

Samedi 22 Avril 2006

22 avril 2006

pulka

Finalement hier nous sommes partis. Mais le mauvais temps est toujours là, vents forts et surtout humides. La température est douce pour la région, seulement -17.

La progression est lente, nous sommes tous givrés. Jo Zef dis oui…

Le terrain est très accidenté car les plaques en se brisant se chevauchent et créent des mini éboulis de 2 à 4 mètres à escalader, avec la pulka ce n’est pas très simple. Greg, américain de Boston, a pris la décision de pas venir pour rester à Barnéo au camp russe des scientifiques.

Mon moignon va bien malgré des blessures légères à l’endroit où le manchon se termine mais vraiment pas gênant pour la marche à ski.

Cette nuit le blizzard a soufflé avec violence, mais avec des bouchons dans les oreilles et une cagoule, je me suis endormi comme un bébé. Ce matin, il faisait quand même -12 dans la tente, mais le réchaud chauffe le petit refuge.

Bise à tous
Frank et Jo Zef

Vendredi 21 Avril 2006

21 avril 2006

depart
Après un vol au-dessus de l’archipel de Svalbard et de la mer de Barent, nous avons atterri avec un avion russe Antonov de 24 places sur la banquise, je peux vous dire que l’émotion était forte de nous poser sur la glace.

Dans le groupe, il y a une équipe d’espagnols qui sont là pour effectuer une chute à 8000 sur le pôle pour enchaîner bientôt sur le pôle sud. Des fous

furieux qui se sont jetés l’été dernier de la stratosphère au-dessus de Gibraltar !!! Ça fait plaisir de rencontrer des plus fous que soi, on se sent moins seul !!

L’accueil par les scientifiques fut chaleureux et à ma grande surprise les médias russes ont fait écho de notre régate et donc connaissaient le personnage. Ils m’ont remis une breloque souvenir et m’ont fait remplir une lettre de mon parcours qui sera expédiée, où ? je n’ai pas tout compris car notre anglais est assez basique mais en tous cas très chaleureux.

victor-radio-de-la-baseNous avons monté nos tentes et finalement, à 1 heure du matin, je pouvais manger mes pâtes

lyophilisées pour ensuite me glisser dans mon duvet multi-couches. Avec le réchaud allumé, l’ambiance est tiède, mais tout à l’heure au réveil, à 8 heures, la température dans la tente était de -12.

La banquise dérive du nord ouest vers le sud est, et en une nuit, nous avons reculé par rapport au pole de 2,1 km. La température est de -24 mais très humide est de suite on givre style « sorbet au citron ». Jo Zef boude, je lui refuse une boule de glace de peur qui se transforme en glaçon.

A ma grande surprise pour l’instant mon moignon résiste ainsi que l’emboîture. Une petite douleur due au froid mais j’ai compris comment y palier : même dans la tente, je dois garder la prothèse. Juste une question d’adaptation.

Bise à vous tous et à demain.

Le taux d’humidité vient d’augmenter anormalement et la vie dehors est très difficile.
Tout gèle instantanément, donc on s’est réfugié dans le camp.
Nous attendons un changement de météo.

A bientôt
Bise
Frank