Corsaire des glaces: Le film

25 avril 2011

En 2007 je m’élançais  dans une première, tenter la traversée de l’Inlandsis Groenlandais à pied !!! Déjà fait par des bipédes mais pas par un corsaire un poil Cabochard!!!

Je me demandais pourquoi aucune personne handicapée n’avait, ne serait-ce qu’en partie, tentée cette traversée polaire !

Nicolas Dubreuil avait constitué une équipe atypique, Hogan Beernart, venait de se remettre d’une lourde chute d’un arbre, ses vertèbres bien que brisées, s’était échappé du pire, Serge Bogros habitué des expéditions polaires venait de subir un pontage cardiaque. Niko lui voulait porter ce projet pour promouvoir la cause de la « différence ». Deux ans auparavant il était passé à travers la banquise et avait commencé à geler, les médecins lui avaient prédit l’amputation de ses mains et pieds…Sa bonne étoile et les miracles de la médecine lui ont évité de prendre l’adhésion Bout de vie !!!

Parti de Kangerlussuaq cote Ouest du Groenland nous devions être héliportés en haut de la calotte, mais l’hélico quelques jours avant notre arrivée devait s’abimer dans les glaces ! Plutôt que d’abandonner nous prenions la décision un peu folle de gravir les 2000 mts de dénivelé de la langue du glacier. Grimper, muni de nos traineaux pesant 120 kilos pièces, devait se relever d’un travail de gladiateur, les crevasses à multiples reprises nous tendaient des pièges, chacun d’entre nous devions  détecter les gouffres qui auraient pu être nos sarcophages. Hogan a failli y perdre sa vie d’ailleurs…

Au bout de 4 jours, Serge jetait l’éponge, un petit avion pouvait encore nous rejoindre et le rapatrier, pour nous trois nous attaquions cette croisade blanche…

Pendant 34 jours nous avons erré sur l’un des endroits le plus désertique du monde, rien n’y vit car tout y meurt. .. Mon moignon m’a fait souffrir en plus des gelures,  mais la volonté et la détermination m’ont permis de réaliser ce rêve incroyable. Niko s’est révélé comme  un frangin d’ailleurs depuis nous aimons nous appeler : Frères de glace.

Alors que tout allait mal pour moi, venu de nul part, un bruant des neiges est venu se poser sur ma pulka, un signe d’espoir qui m’a permis de continuer.

Ce film n’est pas mixé et ne fût pratiquement jamais diffusé dans son intégralité, donc pour vous en toute intimité je vous amène au pays des trolls des neiges,( les Kilitoqs.)

Mon livre Bout de vie édition Arthaud retrace aussi cette épopée.

Un grand coup de chapeau à Nicolas Dubreuil qui  a pris beaucoup de risque pour filmer, dans certaines séquences la température était inférieure à -45° !!!

Marche et rêve…




Info Sport – Frank Bruno

30 mai 2007

Frank Bruno, athlète unijambiste, en interview sur Info Sport pour présenter son nouveau défi : traverser le Groënland en autonomie complète.

Préparation physique Inlandsis

30 mai 2007

Inlandsis – Traversée du Groenland

30 mai 2007

Traversée de la calotte glaciaire du Groenland à ski et en autosuffisance.

Inlandsis – Entraînements

30 mai 2007

Les entraînements physiques de Frank, préparations et tests du matériel en condition réelles.

Découverte du Groënland

30 mai 2007

Merci à Nicolas Dubreuil pour ses photos nous donnant un vaste aperçu de la calotte glaciaire… un avant goût des « vacances » hein Frank ??? 🙂

Les Partenaires

20 avril 2007

born4sportscollectivite_corseccmipsangecomlittle_dreamsandaskaim2slagarrigueeafitdroles_dimpressionquicksilver

Et un remerciement tout particulier à la grande famille de :

Quiksilver Europe : www.quiksilver-europe.com

Média intéressés par le projet à l’heure actuelle :
Radio France (France bleu, France info, France Inter)
France Télévision (TF1, FR3, Equipe TV, TV 5 MONDE…)

Courant décembre 2007, les Éditions ARTHAUD mettront en vente une autobiographie de Frank Bruno, réalisée en collaboration avec Rémi Fière du magazine l’Equipe et préfacée par Bixente Lizarazu. Cet ouvrage incluera aussi cette aventure. Titre du livre : L’AVENTURE A CLOCHE-PIED…

L’équipement

20 avril 2007

Matériel fourni gracieusement par les magasins Andaska :

Vêtements :

  • 3 slips coupe-vent
  • 3 collants Gore-Tex
  • 3 paires de chaussettes grand froid régulatrices de la circulation sanguine
  • 3 tricots de peau Gore-Tex
  • 3 sous-pull Gore-Tex
  • 1 pull fin polaire
  • 1 pull épais polaire
  • 1 sur-veste et 1 sur-pantalon (type alpinisme hivernal)
  • 1 pantalon duvet grand froid -60°
  • 1 parka grand froid -60°
  • 1 cagoule
  • 1 cache-visage en néoprène
  • 1 chapka en fourrure
  • 3 paires de sous-gants
  • 3 paires de gants polaires
  • 2 paires de mouffles faisant aussi mitaines
  • 3 paires de sur-gants (grand froid)
  • 1 paire de lunettes de glacier
  • 1 masque pour les jours de vent
  • 1 paire de chaussons duvet de tente

Le tout conditionné dans des sacs étanches transparents.

Locomotion :

  • Skis de rando équipés de peaux de phoques synthétiques
  • Chaussures spécialement conçues pour le froid extrême
  • Fixations type skis de fond
  • Bâtons de ski alpin avec de grosses rondelles
  • Pulka type Alain Hubert
  • 1 paire de crampons
  • 1 piolet
  • 20 m de cordes

Campement :

  • Tente igloo 2 places grand froid condition extrême
  • 8 broches à glace
  • 1 pelle à neige ultra-légère
  • 2 matelas de sol gonflables
  • 1 sac à viande en polaire
  • 1 sac de couchage -60°
  • Réchaud tout carburant et ses containers
  • Popotes aluminium et cuillère en bois (le métal peut coller à la peau en dessous d’une certaine température !!!)
  • 1 planchette en bois pour poser les récipients chauds dans la tente
  • 1 lampe frontale
  • 1 crayon papier
  • 1 calepin
  • 1 GPS
  • 1 montre altimètre

matos

Matériel fourni gracieusement par Eafit

Compléments diététiques :

  • Barres de protéines
  • Barres énergisantes
  • Acides aminés

Nourriture :

  • Pâtes et riz lyophilisés
  • Purée et brandade de morue lyophilisées
  • Soupes chinoises
  • Compotes lyophilisées
  • Noix et baies lyophilisées
  • Céréales
  • Fromage corse
  • Lonzo (type de jambon sec Corse)
  • Galettes de blé
  • Thé, infusions et café

matos2

Matériel fourni gracieusement par Born4sports :

Communication et sécurité :

  • 1 téléphone satellitaire iridium
  • 1 PDA pour transmettre le journal de bord
  • 1 panneau solaire pour recharger les accus
  • balise satellitaire Mac Murdo
  • Fusées de détresse marines aussi valables en cas d’attaque d’ours blancs

Pharmacie :

  • La trousse classique
  • En plus pour mon handicap ! ! ! Une pommade anti-brûlure, quelques compeed.
  • 2 bonnets pour mon moignon s’il devait maigrir, ce qui ne m’est jamais arrivé jusqu’à présent en aventure un peu poussée.

Matériel fourni gracieusement par les centres Lagarrigue :

Prothèse :

  • Ma vieille lame de flexfoot que je tiens à garder au désespoir de toute l’équipe de mes prothésistes.
  • Par contre le plus important, une emboîture ajustée au millimètre, non pas par un ordinateur sans vibration, mais par le meilleur prothésiste au monde pour moi, jamais aucune blessure dans tous mes raids aux quatre coins de la planète depuis une bonne vingtaine d’années (Merci Monsieur Patrick !!)

flex

L’équipe

20 avril 2007

traversee_groenland_023Frank Bruno

Né le 31 décembre 1964 dans les Alpes-Maritimes à Menton, Frank prend part à sa première expédition à l’age de 11 ans en suivant son père plongeur professionnel. Sans le savoir sa voie et en train de s’ouvrir :« l’aventure » !

Mais le destin en décide autrement. Alors qu’il a 18 ans en effectuant son service militaire sur le pont d’envol du Porte avion FOCH un avion de chasse lui broie la jambe droite.

Le verdict est lourd amputation tibiale de la jambe droite.

Trois ans plus tard il se présente au CREPS d’Antibes pour son monitorat et sort major de promotion, la vie lui sourit.

Le sport et l’aventure lui font des appels du « pied ». D’expéditions de plongée en aventures, il crée son école de plongée ainsi que l’association « BOUT DE VIE » qui a pour but d’organiser des stages de plongées et de ski gratuits à des personnes fraîchement amputées.

Les grands défis le poussent à gravir le Kilimanjaro en ascension hivernale, à être le gardien de but de l’équipe de football de la star team du Prince Albert II de Monaco et à participer à l’Atlantic Rowing Race, course transocéanique en double à la rame entre les îles Canaries et Antigua aux Antilles. En 54 jours avec Dominique Benassi ils terminent 3ème sur 26 bateaux d’équipages valides.

Moins de 85 jours après avoir traversé l’Atlantique, il rejoint le Pôle Nord en ski en autonomie totale depuis la base scientifique russe de Barneo, soit 110 kilomètres dans des conditions extrêmes.

Réaliser ces expéditions, en étant bien sur le seul “handi”, sont une fois de plus le signe que nos accidents ne sont pas des malheurs mais juste des défis à relever.

En savoir plus sur Frank Bruno

Nicolas Dubreuil

nicolasLe chef de l’expédition est Nicolas Dubreuil, c’est l’un des meilleurs spécialistes français du Groenland où il a effectué de nombreuses premières, en équipe et en solitaire.

Guide d’expéditions polaires Arctique et Antarctique, il s’occupe de la logistique et de la sécurité du voyage. Il est également le réalisateur d’un documentaire.

Vous pouvez trouver plus de renseignements sur le site : www.sikumut.com

Serge Bogros

67 ans. C’est un ingénieur de l’Aérospatiale à la retraite. Aguerri des régions polaires avec plus de 6 expéditions au Groenland, Nunavut et en Islande, il se relance dans l’aventure polaire après son triple pontage cardiaque.

Pour lui, cette traversée, c’est la calotte vermeille !

Hogann Beernaert

42 ans. Il est belge de la ville de Courtraix. Alpiniste chevronné, il a gravi entre autre le Cho Oyu (8201 mètres) au Tibet. C’est le meilleur ami de Serge. Il l’accompagne et le soutient dans toutes ses aventures.

Jo Zef

jozefC’est la mascotte de Bout de vie, toujours prêt pour l’aventure.

Il reste très discret sur sa venue au monde, et l’on pense que d’après l’origine de son nom il viendrait d’un pays du vent où les gens sont courageux : J’ose zef !!!

Mais ce qui est sur, c’est qu’il est toujours là où il faut quand il faut.

Toujours avec Frank, c’est lui en vérité qui le guide un peu comme le maître Jedi. Quand Frank cherche lune réponse qui lui paraît insoluble, il est là pour le conseiller.

Il aime les crêpes et les gaufres (pas n’importe lesquelles : celles de Marie et Véro)

Il n’aime pas : qu’on le traite de peluche ! ! !

Et aussi dans l’ombre…

Véronique Lafont : Webmaster du site Bout de Vie
Véronique Stéfani : Secrétaire de Bout de Vie
Dominique Benassi : Préparateur physique
France Barbé : Webmaster de cette aventure

Un peu d’Histoire : La traversée de Nansen

20 avril 2007

histoire1Tout au long de ses études à Bergen, Nansen avait en tête le projet de traverser la calotte glaciaire du Groenland.

Il se lança dans les préparatifs de cette expédition en 1887. Son plan était audacieux et original, voire particulièrement téméraire de l’avis de beaucoup.

Au lieu de débarquer sur la côte ouest – la côte habitée -, et de gagner l’intérieur en partant de cette côte-là, il envisageait d’aborder la côte est et de se diriger vers l’ouest. Il pensait qu’en partant de l’ouest, il faudrait que les hommes fassent le trajet deux fois, car aucun navire ne les attendrait sur cette côte inhospitalière de l’est, ce qui doublerait la longueur du trajet comparé à l’itinéraire d’est en ouest. S’ils partaient de l’est, ils n’auraient pas à revenir sur leurs pas. Rationnellement, on ne pouvait aller que dans un seul sens : vers l’ouest.

Ce type de philosophie correspondait tout à fait à la nature de Nansen qui était homme à miser le tout pour le tout. Couper tous les ponts derrière soi était une stratégie qu’il allait encore utiliser par la suite et avec tout autant de succès.

La tâche qui attendait l’équipe était considérable, la côte étant presque continuellement barrée par une banquise que les courants polaires entraînaient avec eux. De nombreux navires s’étaient précédemment abîmés dans ces eaux, corps et biens. D’énormes icebergs dérivaient dans les rares golfes abrités et des ponts de glace menaçaient constamment de s’effondrer. Derrière cette barrière terrifiante, les crêtes des montagnes se dressaient comme une forteresse tout au long de la côte.

histoire2La question du financement était un autre obstacle. En dépit des recommandations de l’Université, le Storting – le Parlement norvégien – n’était guère disposé à accorder de l’argent à un projet si hasardeux qui, a priori, ne devait nullement contribuer à faire avancer la science. Pourtant, mille dollars offerts par un riche négociant de Copenhague allaient suffire à lancer l’opération.

La préparation de l’expédition, poussée dans les moindres détails, était caractéristique de la manière de travailler de Nansen, tant à cette époque-là que plus tard. Chaque étape fut consciencieusement étudiée.

Lorsque la réussite finit par couronner ce coup d’audace, ce fut justement à cause de la minutie apportée aux préparatifs. Une expédition de six hommes s’embarqua au cours de l’été 1888. Le 17 juillet, les hommes quittèrent la sécurité que leur offrait le bateau et mirent le cap vers la terre dans des embarcations ouvertes. Ils pensaient y parvenir en deux ou trois heures. Ils mirent en fait douze jours.

En cours de route, ils furent souvent bloqués par de grosses plaques de glace ; pour continuer à avancer, ils devaient fréquemment tirer les embarcations sur la glace, jusqu’à ce qu’ils atteignissent de nouveau des eaux libres. Ils purent enfin mettre pied sur la terre ferme le 29 juillet, à cinquante kilomètres au sud de l’endroit initialement envisagé, vents contraires et courants les ayant déportés. Près d’un mois après avoir quitté leur navire, ils pouvaient enfin se lancer vraiment dans la traversée de la calotte glaciaire, après avoir forcé les falaises abruptes qui bordaient la côte. L’expédition dura jusqu’à la fin du mois de septembre, avant qu’ils n’atteignissent enfin la côte ouest, après des efforts quasi surhumains et par des températures qui pouvaient descendre à – 50 °C.

À 27 ans, Nansen avait conduit son équipe, sans incident majeur, dans des régions jusqu’alors inexplorées. Au cours de leur périple éprouvant, les membres de l’équipe avaient soigneusement noté leurs observations sur les conditions météorologiques et d’autres considérations scientifiques. Aucun bateau ne devait quitter la côte ouest avant le printemps suivant. Nansen dut donc passer l’hiver au Groenland, hiver qu’il utilisa à étudier les Esquimaux et à rassembler des matériaux pour un ouvrage qu’il devait publier plus tard : «La vie des Esquimaux» (1891).

En mai 1889, Nansen et ses hommes étaient de retour en Norvège. Ce retour fut triomphal, et ils reçurent l’accueil convenant aux héros nationaux qu’ils étaient devenus.

histoire3