Premiers pas à Oqaatsut…

8 août 2019

Le journal de bord reprend du service, les 6 équipiers bout de vie sont biens installés depuis avant-hier dans le petit village d’Oqaatsut situé à plus de 300km au nord du cercle polaire sur la côte nord-ouest du Groenland. Bien qu’en été la température est bien différente d’une saison de canicule dans la lointaine Europe. Ici pas de nuit en ce moment et un silence à couper le souffle. Le village de 23 habitants semble vivre au ralenti, seul les chiens de temps à autre donnent de l’ambiance pour réclamer leur part de morue ou de phoque. Le tipi est installé sur la zone réservée au « camping ». Pas de commodité mais une vie absolument surréaliste pour un habitant des villes. La vie de baroude peut commencer. Les baleines et les phoques sont au rendez-vous, comme cette année je n’en ai jamais vu autant, incroyable. La première journée fut ensoleillée, ce qui leur a permis de prendre pied avec un environnement très différent de leur quotidien. Rando sur les hauteurs du village et récolte de myrtilles pour la première tarte de la petite maison bleue. Les règles sont stricts, personne ne doit partir seul, personne n’a le droit d’improvisé, ici en un claquement de doigt tout peut basculer dans l’extrême. Les repas se font dans la maison mais il est hors de question de la squatter, tous doivent rester dehors à comprendre et humer ce pays fascinant. Mon pote Steen est venu me prêter main forte pour ramener tout le monde d’Ilulissat au village, son sourire nous a beaucoup touchés. Ici la rigueur du pays rend les gens silencieux et avare en sourire, un bon mot, un regard pétillant cela est un cadeau inestimable, il nous a comblés.                                                                                                   Aujourd’hui le crachin à rendu la journée comme je les aime, mystérieuse à souhait. Entre deux icebergs nous avons caboté jusqu’à une grande dalle minérale pour attaquer notre exploration du jour. Toundra, myrtilles, camarines à n’en plus finir et des espaces vide de toute âme, de toute connotation humaine nous et le vide. Là-bas au large un souffle, dame baleine nous offre une aubade, serait-elle l’ange gardien du groupe… Ce soir le poêle à pétrole est allumé, les têtes en l’air font sécher leurs chaussettes, mon rôle de grand frère me demande de les rassurés mais aussi de leur exprimer ma manière de voire les choses. Ici, dans le grand nord des affaires mouillées peuvent vite engendrer des situations compliquées. Les jeunes ont compris la première leçon. Devant leur visage rougit par le froid et l’océan arctique je suis ému en douce, de les voir sous mon toit. Et dire que pour un cheveu on aurait pu ne pas être là… Demain le voilier polaire la Louise devrait arriver au mouillage, là commencera encore une autre aventure. Vive la vie…

» En lire plus:Premiers pas à Oqaatsut…

Unis par nos souffrances

20 mai 2017

La semaine c’est déjà envolé, les âmes blessées se sont renforcé, l’horizon leur semble moins vaste et leurs rêves plus accessibles. C’est le moment du débriefing, là bas au large les moutons aux ordres d’Eole, paissent tranquillement, la houle enfle, un souvenir vient de s’écrire profondément dans nos tripes. Chacun à tour de rôle donne son avis, mais les mots manquent, les lèvres vacillent, des gouttes d’eau salée tachent la terrasse de bois de la capitainerie. Chaque participant, s’applique à proposer son ressenti, des blancs sont nécessaires pour continuer, les gorges se serrent, dans un monde où l’on ne fait qu’entendre, là, tous écoutent avec attention.  A tour de rôle le stage est décortiqué, notre capitaine Christophe, n’arrive plus à causer, il se paralyse puis ses mots surgissent, me piquent les yeux, me faisant trembler les lèvres, que c’est bon d’être encore debout dans une vie de personnes assissent dans leur tête. La mer unit les âmes en peine, même le virtuel en prend pour son grade. Vivre coupé de la fourmilière est un quotidien qu’ils ont découvert, là, l’égo n’a plus sa place, l’apparence est amputée de tous ses membres. Bout de vie se veut d’être atypique, loin des ghettos, ici la seule place réservée bleue est la Méditerranée, pas de catégorie handisport, ils sont tous  handicapable et bien plus…

Pour la réalisation de ce stage je me dois de remercier tous les mécènes qui ont permis cette semaine de mer inoubliable.

Merci à Bixente Lizarazu et son association LIZA pour une mer en bleu. Steve Enginger directeur du Géant de Porto-Vecchio. Roch Simoni directeur du SPAR de Pianottoli. Jean-Louis Bianconi capitaine du port de Pianottoli-Caldarello. Daniel Perret du magasin de plongée Subdadou. Karin ma compagne, qui a proposé des cours de yoga et qui m’a épaulé pour le module plongée-sous-marine. Christophe skipper du catamaran Nomade et son armateur Alain. Jean-François Puddori chanteur guitariste au cœur en or. Nadia Amar Corse-Matin. Aux Dieux des mers et des vents qui ont su nous accueillir et à vous tous qui êtes les adhérents de Bout de Vie…

L’important est de ne jamais boiter dans sa tête…

 

A bord de Nomade

14 mai 2017

 

Pour détendre les nouveaux arrivants, Karin leur offre un cours de yoga…

Ce n’est pas le temps qui passe mais nous, une maxime de circonstance. Depuis 2003 Bout de vie offre un stage annuel en mer dans l’extrême Sud de la Corse, 14 semaines différentes avec des personnalités toutes riches en émotions aux drames surmontés. Gunther et sa vaillante Galiote en a réalisé 12 sur 13 mais au 14éme round une retraite bien mérité a sonné pour mon vieil ami. Les idées ont fusés, comment faire, comment le remplacer… Mais Bout de vie a sa bonne étoile, un Nomade a croisé notre route. Christophe est à mes yeux un grand Marin, un tour du monde à la voile de 7 ans lui ont permis de caresser les vents de tous les océans et son expérience est une aubaine pour un public en quête de liberté. L’équipage sera de 7 personnes, toutes issues de milieux sociaux différents et des 4 coins de France et de Suisse. Le premier pas à bord est toujours rempli de doute, vacances, croisière, balade ne sont pas les mots représentatifs de cette aventure. Je dirais plutôt, initiation, travail sur soi, partage, échange, courage de vie, compréhension des Autres… Le programme est chargé, l’horizon est infini alors vogue la galère, nos blessures ne sont que le terreau de notre présent alors la fleur qui va germer de cette expérience aura une douce fragrance de Liberté… A demain

2017 du bon pied!

14 janvier 2017

 

La nouvelle année a déjà perdu quelques plumes et il est temps que Bout de vie vous envoie ses vœux pour 2017. C’est déjà la quatorzième année de rencontres, d’échanges, de rire, de pleur, de joie, de doute, le tout, teintés d’une certaine souffrance. Etre amputé, c’est accepter la douleur sans se laisser submerger, c’est une satanée emboiture qui use, qui tuméfie un moignon pas toujours coopérant. Mais chacun de nous, entiers et raccourcis, devons accepter nos souffrances. La vie est souffrance ! Mais non je ne suis pas devenu pessimiste, bien au contraire mais la vérité est bonne à dire, cacher, c’est trahir. Alors la nouvelle année Bout de vie va tenter d’apporter encore un bout de bonheur aux futurs stagiaires. Des stages, oh oui il va y en avoir. Le stage de plongée va se transformer en stage de découverte « mer », la Galiote et son équipage ont pris une retraite méritée et c’est dans le sud Sardaigne qu’elle repose pour une vie plus reposante. Alors il va y avoir une autre semaine, d’un autre angle. Plus une croisière farniente, mais une vraie vie de mer avec ses quarts, ses corvées, ses responsabilités. Non ce ne va pas être le bagne mais ensemble nous allons tenter de créer un renouveau. Les dates et le bateau restent encore à officialiser. Deux stages de survies sont aussi prévus, le premier début mars, est d’ores et déjà complet celui de la Toussaint a encore des places disponibles. Le 16 avril une expédition, au Groenland est déjà calée, 4 jeunes « hors-normes » vont tenter de suivre les traces de l’explorateur Paul-Emile Victor, chacun en binôme avec un chasseur de phoques, Julien Caquineau sera le chef d’expédition, une histoire qui ne les laissera pas de glace ! Puis du 15 juin au 15 septembre, je partirai en solo avec mon kayak entre Ilulissat et la baie de Melville, soit 1200km pour une balade poétique sur la côte nord-ouest du Groenland. Sans transition en partenariat avec la Fondation d’entreprise Française des Jeux, début octobre, se déroulera l’opération des Cols et des Ecoles, un peloton de cyclistes amputés traverseront la Corse en vélo tout en rencontrant les scolaires l’après-midi. Bien sur d’autres événements seront aux programmes, le film Frères de sport sera diffusé par la chaîne Ushuaia TV début mars, le même mois le magazine Carnets d’aventures va consacrer une grande partie de son édito sur le thème du handicap et de l’aventure, il paraît que j’ai eu droit à plusieurs pages. Donc une belle année de partage et de rencontre, mais avant de conclure ce billet je tenais au nom de l’association à remercier vous tous les « gens » de l’ombre, organisateur de récoltes de fonds pour Bout de vie, sans vous rien ne serait possible. Je ne peux pas nommer tout le monde mais certain se reconnaîtront : Fred, Corinne, Tof, Antoine, Philippe, Dalila, Stéphanie, Charlotte, Ludo, Franck, Patrick, Julien et plein d’autres, mille mercis. Les autres, venez rejoindre Bout de vie en adhérant ici le lien.
Un grand merci et que la paix et la santé soient vos alliés.

Premier jour de mer…

19 septembre 2016

 

 

Pas mal non?

Pas mal non?

Quelques nouvelles des Lavezzi : Nous voilà dans le repaire des corsaires, ouf le vent d’ouest est là, il évite aux marins des pontons de roder sur nos traces. Le coin ? Comment vous dire ! Un paradis mais en mieux. Ici Adam et Eve devait y vivre il y bien longtemps mais ce n’est pas la pomme qu’ils ont croqué mais très certainement un détendeur pour aller dans le ventre de mer nourricière. Un bloc de granit, un goéland ; une passe inondée de courant violent, oui c’est bien ici que va se dérouler le 14éme stage de plongée sous marine Bout de vie… A pluche.

Les pieds dans l'eau (LOL)

Les pieds dans l’eau (LOL)

Des sirénes

Des sirènes!

 

stage de sur-vie douce…

3 mars 2016
OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Juste en forme l’accompagnateur!

Je reviens à peine de repérage, Houlà la, les conditions vont être au top. L’hiver qui n’est jamais venu cette année, c’est juste ébroué au bon moment. Les torrents ont repris de leur superbe, le terrain est détrempé à soin et mes copains les sangliers n’ont pas tous fini au fond de la marmite. En deux mots le summum pour un vrai stage de sur-vie douce !

Les 6 candidats sont dans les starting-blocks, le stage va bientôt pouvoir se réaliser. Comme à l’habitude il y a quelques abandons de dernière minute, mais cette fois j’ai anticipé et nous serons 6 au complet. 3 femmes et 3 hommes, un guide un peu boiteux et une vallée encore préservée. Dans le groupe un amputé en plus du Cabochard, la mixité est au rendez-vous. A une époque où l’aventure est virtuelle nous allons nous plonger au plus profond de nous-même. « Krotte en tas » et autres âneries télévisées pourrissent ce qu’est l’aventure. Vivre ses rêves c’est être en osmose avec son environnement, c’est fusionner 6 personnages en une équipe soudée et prête à se surpasser. Pas de feu de friction, ou de larves grillées, mais de la cohésion de groupe, des successions de petits gestes qui rendent la forêt douillette. Les marches seront courtes mais pénibles, le maquis ne prévoit pas le passage des gros sacs à dos, il aime bien voir le rêveur poser genou à terre. Mais pendant ces 4 jours le temps qui passe sera laissé dans le monde de ceux qui courent, ici on est ailleurs. Depuis quelques années maintenant j’en ai vu des sourires entre les gouttes de pluie et de sueurs, des moments de désespoir devant le torrent en cru, des grimaces quand il faut dérouler sa bâche sur un sol détrempé. Je me réjouis de pouvoir guider un petit groupe, qui je l’espère trouvera l’essentielle de la nature, sa quiétude et sa justesse. Les marches seront silencieuses, pas de blabla en randonnant, le bruit est l’ennemi du poète. Le soir auprès du foyer, si les élèves arriveront à l’allumer, ils pourront raconter leurs histoires mais comme par magie la plénitude de la vie de nomade efface d’où l’on vient et qui on est là-bas en face. Le crépitement du feu qui ronronne est bien plus ludique que n’importe quelle chaîne TV. Le craquement d’une branche dans le dos du campement annonce toujours un frisson collectif, bien qu’ici en Corse les derniers ours à avoir vécu sont d’époque moyenâgeuse. Le stage de sur-vie est tout simplement un retour à l’essentiel, à une vie minimaliste où tout le superflu est en mode « indésirable ».  Les gadgets modernes seront temporairement bannis, les écrans ont la fâcheuse manie de flinguer l’instant présent.  Il y a bien un endroit où on doit être attentif, cet endroit, c’est ici au milieu de nous-même. Plus aucun moyen de fuir l’instant présent, de combler le vide qui donne le vertige, de « virtualiser » sa vie pour la rendre plus vivante. Ici le moindre bruit, le moindre souffle, la simple miette trouve enfin sa vraie place.  Je me ferais un vrai plaisir à vous faire un simple récit de cette belle aventure.

Si vous aussi, vous êtes tenté par cette expérience sachez qu’il reste 2 places encore en novembre. Par contre si vous êtes un groupe de 4 minimums je peux étudier avec vous une date et un lieu. Le prix du stage est totalement reversé à l’association Bout de vie.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Ration pour 4 jours pour 7 personnes!

A pluche !

13 éme stage de plongée

1 juin 2015

P6050022.JPGblog

Le Stage annuel de plongée sous-marine Bout de vie vient de débuter, déjà le treizième ! Comme chaque année une palanquée d’hommes et de femmes amputés ont rejoint le bord de la Galiote pour une semaine de mer. Mais celui-ci sera rempli, encore plus d’émotion, en effet mon vieil ami Gunther tire sa révérence en prenant une retraite bien méritée. Depuis 2004 Bout de vie loue les services de ce grand bonhomme et de son équipage, des stages tous bien-sûr différents mais toujours avec le même baume de calme et de partage. Mon « vieux clou », comme j’aime l’appeler avec affection, va vendre sa vieille Galiote pour finir ses jours en Thaïlande. Alors avant le grand bain, je vais savourer encore plus profondément, les quelques jours passés à bord. Ils s’appellent Aline, Véronique, Marie-Laurence, Thierry, Raynald, David, Ali, Alexis, Christophe. Pour eux cela va être une expérience hors-norme. Pendant ces stages, la vie prend un autre cap, les questions aux fils des soirs se recentre vers l’essentiel, vivre. Là-bas au large plus personne pour nous juger, nos malheurs sont restés à Terre avec ceux qui prennent un malin plaisir à gémir. Pendant ces quelques jours la vie va retrouver sa place, avec l’apesanteur de la plongée les moignons ne seront plus douloureux, entre vous et moi je n’ai jamais vu un poisson boiter ! Alors chaque soir quand le soleil rejoindra le bout de l’horizon, sachez que des Femmes et des Hommes à bord d’un vieux bateau en bois vont oublier leur souffrance. A demain soir pour le journal de bord et des photos.

Programme 1er semestre 2015

5 janvier 2015
Les stages de plongée sous-marine fil rouge de l'association. Le décor est idylique.

Les stages de plongée sous-marine sont le fil rouge de l'association. Le décor est idyllique.

Pour commencer de bon pied l’année 2015 voici une esquisse du programme de l’association.

Janvier :

Comme à l’accoutumé j’irai à la rencontre des scolaires, voile avec les élèves du primaire de Bonifacio vendredi 9 janvier, film débat « l’aventure à cloche pied » avec le centre adapté de St Lucie de Porto-Vecchio isatis mardi 13 janvier, film débat « Corsaire des glaces » avec les primaires de Zicavo vendredi 16 janvier…

Enregistrement mercredi 14 janvier de l’émission sur France 2 « Toute une histoire », le thème : Mon handicap ne m’a pas emporté.

Février:

stage de survie en tête à tête avec le marin Eric Bellion qui prépare le Vendée Globe challenge.

Mars:

Deux stages de survie chez moi en Corse du Sud, l’un d’eux, sera composé de 5 jeunes en grosse difficulté sociale. Les participants, en payant cette formation, financent les projets Bout de vie.

Rencontre dans la région du Doubs de Fréderic Parise qui est en train de récolter des fonds pour Bout de vie, en contre partie il pourra porter les couleurs de l’asso pour sa première participation au Marathon des sables au Maroc.

Partenariat avec l’école d’orthopédie Mont-plaisir de Valence ; conférence avec les jeunes futurs prothésistes et stage de survie en ma compagnie. Une manière directe et sans tabou d’échanger avec des futurs appareilleurs.

Avril:

Série de conférence à travers l’Europe francophone, le thème est toujours le même : Ma différence est ma force. Les dates et lieux sont encore à définir.

Mai:

13éme stage de plongée Bout de vie, pendant une semaine une belle équipe de bancale va être initiée à la plongée sous-marine en plein milieu du parc marin international des Bouches de Bonifacio.

Eté 2015 expédition Niviarsiaq. Du 9 juin à fin aout je vais tenter en solitaire de remonter la côte ouest du Groenland avec mon kayak, soit 1200 km d’un voyage de l’intérieur. D’un autre côté une équipe de jeune de l’association va me rejoindre au village de Kullorsuaq, où Nicolas Dubreuil a sa cabane. Du 15 au 31 aout ils devront s’adapter à la vie d’un village esquimau situé à plus de 1000 km du cercle polaire…

Vous voyez l’actualité du premier semestre est bien chargée, à noter que la Fondation Française des Jeux a renouvelé sa confiance pour l’opération « Des cols et des Ecoles » qui aura lieu début octobre. Le Rotaract 17 30 est aussi venu rejoindre l’association en effectuant une opération vente de chocolat pour les fêtes, d’autres événements sont en train de se mettre en place.

Bout de vie a besoin de vous pour transmettre de l’espoir à ceux qui n’y croient plus, alors en cliquant sur ce lien vous allez pouvoir vous aussi nous aider en adhérent. Merci de votre ralliement.

Que Dieu vous prothèse.

Ce n’est qu’un aurevoir…

7 juin 2014
Véro et les musiciens nous ont rejoint.

Véro et les musiciens nous ont rejoint.

En Corse les chants ont une grande importance et pour conclure en beauté, Jean-François et Paul nous ont enchantés avec violon, mandoline et guitare. Mais avant cette belle soirée, la journée s’est déroulée avec une succession de nouvelles limites découvertes. Sans aucune exception, la totalité de la bande est sortie de la crique de l’éléphant. Les plus aguerris m’ont accompagné avec une surprise énorme, un spectacle que personne ne pourra oublier. Pour commencer une araignée de mer et une grande cigale nous ont longuement observés, mais une drôle de sensation me mettait la puce à l’oreille. Les anthias et amandes qui vivent normalement en pleine eau étaient regroupées en forme de boule, je prévenais la palanqué que le prédateur devait rôder. Soudain surgissant du grand bleu un banc de 8 thons de +- 100kilos nous contournaient, une vision rare en plongée. Le reste de l’exploration nous menait vers une succession de mérous bruns, corbs, dentis et barracudas, cette « bullade » restera gravée dans nos esprits pour longtemps. Les autres copains à leur tour se transformaient l’espace d’une plongée en explorateur de leur âme. Cette discipline est un retour dans le ventre de la mer(e), une bulle où la pesanteur est abolie. Sourires accrochés aux visages, les stagiaires rayonnaient de leur parcours, ils avaient trouvé peut-être un nouveau sens à leur injustice. Les langues se sont déliées, les âmes se sont ouvertes, quelques larmes ont apporté leur part de sel à la méditerranée. Nous sommes entre nous, nous pouvons oser l’épanchement, nous avons les oreilles calées sur la même fréquence. La Galiote a repris son mouillage dans la baie de Santa-Manza, chacun va retrouver son quotidien, sa vie, mais dans les passages tempétueux, quand les doutes s’inviteront aux cœurs des blessés de vie, les images de référence de ce stage seront les antalgiques naturels de la crise de doute. La semaine vient de s’achever, à mon tour je voudrais simplement dire à tous les stagiaires :  » Merci ! vous êtes ma force… »

Résumé du stage de survie…

17 mars 2014

Mais où sommes nous?

Mais où sommes nous?

Les deux véhicules sont enfin garés au départ de la piste défoncée qui mène au sein de « ma » vallée perdue. Les quatre stagiaires, puisque deux se sont désistés au dernier moment, sont au pied du test grandeur nature de survie façon Cabochard. Les doutes sont leurs compagnons de route depuis leur folle décision de suivre l’aventurier à cloche-pied. Jean-Louis, sera mon binôme, une sorte de capitaine de stage, son épaule est réconfortante, à son effectif plusieurs années comme commando-para et de pompier spécialisé en intervention en montagne. Grâce à son expérience je peux compter sur lui pour partager nos trucs et astuces. En premier lieu le but est de savoir se placer sur le terrain, la carte et le compas sont là pour satisfaire à ce besoin essentiel pour l’évolution en tant que « survivants ». La piste suit le court d’un torrent qualifié de fleuve puisqu’il se jette directement en mer, la marche est forcément silencieuse, le passé n’a pas sa place ici, le futur est pris en otage par quelques « djinns » des forêts, le silence commence son effet de lavage de cerveau. Le pas est paisible bien qu’engagé, chaque 55’ une pose de 5’ permet de s’alimenter et de vérifier les éventuels « bobos ». Mais nous sommes  loin de la randonnée du dimanche, survivre est une quête de tous les sens, l’un des carburants de ce type d’expérience est la récolte de nourriture sur le terrain. Asperge, ail, épinard sauvage, ombilic, dent de lion, cépe amélioreront la soupe en poudre du soir. Le sentier corrompt la piste qui sera à son tour asphyxié par un maquis dense, épineux et surtout déroutant pour le novice. La marche devient plus compliquée les sacs à dos accrochent ; les pieds butent sur les racines, les genoux caressent les restes de granit, les mains enfin encaissent les piqures de ronces, la survie n’aime pas ceux qui gémissent. L’emplacement du soir est enfin choisi, une berge sableuse sera le « cocon » nocturne.  La journée est loin d’être terminée, les bâches servant de toit doivent être installées, le bois ramassé et le feu allumé pour le diner qui s’annonce frugal. Le protocole de bivouac est simple mais sans concessions, les tâches sont distribuées, l’usage du torrent comporte des règles immuables, au plus en amont ce sera le lieu où l’eau pour les gourdes sera puisée, puis la salle de bain et au plus en aval le nettoyage des gamelles et sous-vêtements. L’apprentissage des nœuds et du feu concentrent les élèves, sans ce savoir la vie de nomade est impossible. L’invité du soir intimide mes nouveaux amis, l’obscurité ; la forêt glace le sang des plus sensibles, les grands silences laissent place à tous les fantasmes, le  salut du soir collectif est une foutaise car la nuit bien que sombre sera blanche. Les bruits des arbres qui plient sous les rafales de vent semblent s’animer d’une âme de revenant, les autochtones eux s’adonnent à la récolte de leur nourriture tout en étant intrigués par ce groupe d’hommes et de femmes entassés autour d’un feu palot. Les sangliers et renards semblent prendre plaisir à faire du bruit pour rendre nerveux les SDF de la vallée. Le petit jour  dévoile au fur et à mesure les têtes qui émergent de sous les bâches, les cernes en disent long sur leur sommeil… Le feu réchauffe les âmes en peine mais la cohorte reprend la route dans une journée dense en imprévu, l’objectif du jour sera de rejoindre le point Ouest le plus haut de la montagne qui domine la vallée. De là, un feu pourra avertir les secours qu’un groupe en perdition qui a besoin d’aide. Le mode survie commence à rentrer dans la peau de chacun d’eux, les modules sont très variés, traversée de torrent les pieds dans l’eau, fabrication d’un brancard avec comme seul instrument un couteau,  le découpage d’un arbre à l’opinel est l’art de la patience et du savoir-faire. Puis la construction d’un four en pierre pour cuire du pain et bien sûr la baignade en eau vivifiante de fin de journée fournissant l’énergie aux  muscles courbaturés…                                                                                                                                                                                                                              Je pourrai encore vous raconter comment Sandrine a réussi à gérer le froid qui l’envahissait, comment Martine la doyenne du groupe a su faire preuve de sang-froid à l’occasion d’une chute dans le torrent, de quelle manière Karine m’a impressionné sur sa capacité à s’adapter, comment Samuel à accepter mon sermon sur le non-respect de quelques bases écrites pourtant noir sur blanc dans le dossier d’inscription, comment Jean-Louis a su rendre ce stage encore plus attractif…

La vie de groupe en mode survie est un exercice de style qui révèle instantanément le fin fond des personnalités, sans cohésion, l’esprit d’équipe ne peut se former car le seul but de ce type d’expérience est l’osmose des genres.

Si vous aussi vous rêvez d’une aventure similaire vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire au prochain stage en envoyant un mail à l’asso, qui vous enverra un dossier d’inscription.

NB : (Je rappelle que le règlement du stage doit être fait au nom de l’association Bout de vie, il sera considéré comme un don déductible de vos impôts.)

Un jour l'homme découvra le feu.

Un jour l'homme apprit le feu.

Samuel réfléchi au moyen de récuperer sa cuillére perdu au fond du torrent!

Samuel réfléchi au moyen de récupérer sa cuillère perdu au fond du torrent!

Le sommet est atteint le module sauvetage hélico peut-être exécuté.

Le sommet est atteint le module sauvetage hélico peut-être exécuté.

Le foyer, celui qui réchauffe l'âme des sur-vivants!

Le foyer, celui qui réchauffe l'âme des sur-vivants!

Karine, une aventuriére née...

Karine, une aventurière née...

Sandrine, se préte au jeu du "robinson" des forêts.

Sandrine, se prête au jeu du "Robinson" des forêts.

Rien ne vaut une bonne tasse de tisane pour se réchauffer.

Rien ne vaut une bonne tasse de tisane pour se réchauffer.