L’eveil

18 janvier 2019

Un thème m’a été proposé pour une future conférence, voici la synthèse que je développerai.

L’éveil:

Rien de mieux qu’une cabane, des journées courtes et un hiver qui semble enfin s’éveiller. Envie d’écrire, de me confier, de reprendre mes carnets de notes, de mettre en couleur mes rêves au travers de poésies boiteuses, de rimes brinquebalantes.

 Eveil de la nature qui balbutie au gré des frimas et des pluies hivernales. Eveil de l’enfant qui découvre le sein de sa mère bien avant l’éveil de la prière des saints une fois en mer. Eveil de l’homo erectus promu sapiens, sans se douter qu’il déforesterait ses fondations pour vivre sur des décombres. Eveil des sans-culottes élevant des barrières de sang impur abreuvant les sillons. Eveil de l’adolescent prenant son sac et qui d’un pas révolutionnaire referme sans regret pour une dernière fois sa geôle familiale sans jamais se retourner. L’éveil, cette petite voix, cette flamme qui brule en nous et qui d’un seul coup, en une fraction de seconde nous fait lâcher prise. Mais pourquoi ne plus être Ulysse préférant les nymphes du large aux bras de Penelope, de la douceur d’un foyer à l’appel de l’horizon incertain. Une poitrine ferme et inconnue, aurait-elle plus d’attrait que des bras réconfortants et bienveillants ? L’éveil, le phare de nos vies. L’éveil celui qui nous portera loin des écueils de la routine. Pourquoi refuser le confort d’une couche bien ordonnée pour un bivouac boueux parsemé de doute ? L’éveil courant boréal qui bouscule les questions fades et sans intérêt. L’éveil qui se moque de la sécurité, de l’emploi et d’un mari bienfaisant. L’éveil compagnon de route de Dame Liberté, elle sans lui, lui sans elle et se brisent les ailes du Grand Voyage. Eveil, tel l’oisillon découvrant la forêt sans connaitre la légende du loup et du chasseur. Eveil, naïveté de la blancheur de la vierge Marie avant qu’elle ne soit enfantée par un soi disant charpentier ou un miracle, désolé je ne les ai pas connus !  L’éveil qui manque terriblement à mes frères, à mes semblables, un bonnet rouge, un gilet jaune, un black Friday, un badge arc en ciel. Mais où est la couleur de l’éveil de la Liberté, je n’ai pas de réponse, à moins que je sois trop pudique, trop orgueilleux pour vous la confier. L’éveil est la seule route vers Nous, l’éveil se passe d’une application ou d’un « like », l’éveil ébranle celui qui lâche-prise, qui se coupe de la virtualité. Pas de chef ou de subalterne, l’éveil est un freelance sur un chemin poussiéreux. Retournez-vous de temps à autres, vos traces de pas vous sembleront légères et libertines. Certains traiteront l’éveil d’utopie non conservatrice. D’autres la fuiront pour leur bien être, alors que l’éveil nous offre un mieux-être ! L’éveil ne connait pas les heures sup, les CDI, les ITT, l’impôt sur la fortune, les week-ends avec pont. L’éveil est une tortionnaire qui te demande de bosser à temps plein 24h/24. Pas de congé payé, pas de camping des Flots bleus ou de neige câblée et artificielle…

L’éveil serait un sale gosse qui te prend la main pour t’amener devant un miroir en te disant : tu vois là, devant la glace ; eh bien ce n’est pas toi, alors bouge tes fesses et devient Toi…

Oqaatsut selon Dume

22 août 2018

Oqaatsut le 21 aout 2018

Latitude 69°13 Nord 51° 06 Ouest : température 6° vent nul ciel couvert avec crachin.

Extrait du journal de bord de Dume Benassi :

 

Village plus que paisible où les gens sont quasiment transparents. Seuls les icebergs troublent le silence, ce qui semble l’une des distractions les plus importantes des touristes très rares qui viennent s’échouer dans la baie.. Ici les heures ne sont pas comptées, elles s’écoulent, comme le courant qui joue avec ces immenses blocs d’eau douce. Les gens qui vivent là, n’ont certes pas perdu la clé, mais vivent dans leur monde comme nous dans le nôtre. Ce qui fait la beauté de notre planète c’est le paysage, qui est époustouflant de rigueur et d’incertitude. Comme le dit le proverbe groenlandais : seul le temps et la glace sont maîtres. Nos yeux d’occidentaux doivent s’habituer aux silences des pas, aux chiens de traineaux qui attendent la glace pour pouvoir s’exprimer dans leur savoir. Nous découvrons ce que vivre et survivre veut dire. Chaque pas, chaque souffle, devient aussi important qu’une flamme qui nous réchauffe, la vie ici ne s’arrête pas pour celui qui sait épier, qui cherche son avenir, son devenir. L’essentiel de mettre un pas devant l’autre, une quête comme une inaccessible étoile. Comment rester insensible devant tant d’émotion et devant la certitude que nous ne sommes là que pour quelques instants…

 

Peut-on vivre dans un Monde qui va mal?

17 mars 2017

Mes départs me semblent salutaires, toniques, les sédentaires y voient une fuite, les solitaires une croisade pacifique, on fond de mes tripes, c’est un vrai stage de bonheur énergisant. La première question est sans réponse : est-ce la solitude qui m’a choisi ou le contraire ! A défaut de m’isoler, elle m’offre aux autres, mais pour ce présent elle me cajole au sein de ses entrailles pour enfin me libérer sans contrainte. Mais le sujet semble s’éloigner, alors revenons-y : peut-on vivre dans un Monde qui va mal ? Elle est pourtant liée à mon raisonnement précédent ! Le Monde va mal, serait le verbatim du moment, désordres après scandales, conflits après révolutions, épidémies après pandémies, tous nous poussent au plus grand pessimisme, mais est-ce le Monde qui va mal ou les Hommes qui y gravitent ? Depuis sa création, par un Big bang, la planète tient bon le rythme, ces cycles ne varient pas d’un iota, 24 heures par année, rien ne bouge. L’astronome américain Edwin Hubble  serait des premiers à l’affirmer, ma sensibilité Darwiniste me le suggère aussi. Le Monde se moquerait-il des religions, des possessions, des obsessions ? Les glaciers ont grandi puis fondu, les forêts ont recouvert les déserts puis péris, mais le Monde ne c’est point déréglé, il tourne sans métronome d’une précision parfaite. Un jour les Hommes se sont érigé, Homo erectus, puis, les plus savants ont découvert le feu, la première convoitise était en lumière. Le foyer protégeait, chauffait, rassurait, éloignait les prédateurs mais attirait aussi les « autres », ceux qui en rêvaient, car ils ne le maîtrisaient pas encore. Puis les grottes ont été murées, les cabanes assemblées, les murailles maçonnées, les portes blindées, le partage est devenu une sorte d’utopie sanguinaire. Les Hommes se sont regroupés pour mieux lutter, la solitude fût mise à la diète, mais des « sages » des ascètes, des oblates, ont résisté, on les a souvent pris pour des hérétiques, des sorciers, des illuminés. Les plus charismatiques ont su fédérer mais leurs mots ont été traduit, interprétés pour en faire des barrières et non des ponts. Le mot traduire viendrait de l’italien : Traduttore, traditore, expression signifiant littéralement : «Traducteur, traître », soit : « Traduire, c’est trahir ». Mais le solitaire ôte cette mue qui nous carapace dans la routine violente, dans le marasme psychique qui demande « du toujours plus » ! L’ascète se nourrit de rien, car il pratique le vide qui est propice à recevoir. Une cruche ne peut se remplir qu’à condition d’être vide, c’est encore mieux si elle est propre, car elle pourra nous désaltérer sans filtre. Mais le vide fait peur, le silence terrorise, notre Monde est de plus en plus bruyant pour peut-être cacher inconsciemment nos angoisses. Le nanti collectionne l’inutile pour ne jamais le partager, la foule propose le lynchage plutôt que la réflexion, l’émotion est mise en cage, le partage devient virtuel, aimer est un like, les larmes sont canalisées, alors oui le Monde va mal. Mais une part de la population ouvre les yeux, son cœur pour plus de simplicité, de silence, de quiétude, alors même si le Monde va mal, j’en suis convaincu nous pouvons vivre heureux, j’en suis sur c’est contagieux.

Et vous ?

La théorie du rat!

20 novembre 2015

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Après l’attentat de Charlie j’avais écris un billet au titre de : Jamais plus ça. Quelques mois plus tard le venin était de nouveau déversé. La haine a pris une excuse, la religion. Mais d’où peut-elle venir, comment des « gens » peuvent en arriver là ? Cette funeste réflexion m’a rappelé un texte qui traite de la hiérarchie des rats qui d’après les scientifiques est très proches des hommes ; je vous l’ ai retrouvé.

Pour mieux comprendre ce mécanisme de hiérarchie, Didier Desor plaça six rats exploiteurs ensemble. Ils se battirent toute la nuit. Au matin, ils avaient recréée les mêmes rôles. Deux exploiteurs, deux exploités, un souffre douleur, un autonome. Et on a obtenu encore le même résultat en réunissant six exploités dans une même cage, six autonomes, ou six souffre douleur.

Puis l’expérience a été reproduite avec une cage plus grande contenant deux cents individus. Ils se sont battus toute la nuit, le lendemain il y avait trois rats crucifiés dont les autres avaient arraché la peau. Moralité: plus la société est nombreuse plus la cruauté envers les souffre douleur augmente. Parallèlement, les exploiteurs de la cage des deux cents entretenaient une hiérarchie de lieutenants afin de répercuter leur autorité sans même qu’ils aient besoin de se donner le mal de terroriser les exploités.

Autre prolongation de cette recherche, les savants de Nancy ont ouvert par la suite les crânes et analysés les cerveaux. Or les plus stressés n’étaient ni les souffre-douleur, ni les exploités, mais les exploiteurs. Ils devaient affreusement craindre de perdre leur statut privilégié et d’être obligés d’aller un jour au travail.

Je ne suis ni scientifique ni chercheur en la matière mais je pense qu’il serait bon de faire un rapprochement avec cette expérience. Plus les gens souffrent ou ont souffert et plus à la moindre occasion ils tentent de s’emparer du « pouvoir ». Les grandes révolutions du monde l’ont prouvé, quand les monarques furent décapités les insurgés devenaient à leur tour des monstres, Robespierre, Danton, Panis et Marat en sont la preuve. En Yougoslavie à la chute de Tito les libérateurs se sont montrés démoniaques, en Libye idem et la liste est longue. Les peuples qui ont été oppressés sous les dictatures se métamorphosent en fanatiques et sans aucun signe tentent de frapper de manière des plus anarchiques et cruelles. Nous en payons les conséquences.Un autre fait marquant que personne ne relève: les pays touchés sont ceux qui vendent le plus d’armes, une balle est tirée dans notre pied et nous dansons ! Que faire ? Oh mes amis n’attendez pas que je trouve une solution mais mes yeux sont ouverts ainsi que mes sens, la guerre civile nous pend au bout du nez, car personne ne veut changer. Petit article passé inaperçu sur le journal Le Monde, en 2015 la France bat le record de vente d’armes, les pays clients ? La péninsule Arabique !!! Je ne suis d’aucun parti politique mais les 30 000 personnes en France qui travaillent dans ce secteur le savent, nous donnons le bâton pour nous faire battre. Je n’aurais jamais pu croire qu’aux 21éme siècle en France on puisse parler de couvre-feu dans certains quartiers et pourtant nous y sommes arrivés. Je suis de nature très optimiste mais sincèrement je ne suis pas certain que la situation aille en s’améliorant, les amalgames vont encore plus pourrir la situation, les imbéciles vont sortir leurs plus belles étoffes pour nous gratifier d’actes insupportables qui vont encore plus aggraver la situation. A l’habitude mes billets sont plutôt optimistes mais ce soir le vent d’Ouest ne pas réconforté sur notre devenir d’homme libre.

Pour conclure cette pensée de Sénèque: Si tu veux être heureux Etre un homme libre. Laisse les autres te mépriser.

PS: Si vous voulez vous exprimer allez y je ne vais rien censurer sauf les propos injurieux…

Pour la nouvelle année : Lâcher-prise!

27 décembre 2014

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La fin d’année, nous amène son flot de résolutions, d’engagements qui au moindre souffle seront balayés par la routine et les acquis. Pourtant la tenue de nos promesses est la clé fondamentale à notre « moi » futur, le lâcher-prise fait parti de ces priorités. Mais pour lâcher quelques choses faut-il déjà savoir ce que l’on a ! S’identifier par rapport à son égo est la préface du livre de notre vie, notre « moi » est puissant à la limite du dictat, il nous inflige ses caporaux de camp, la peur et l’illusion. L’égo n’aime pas lâcher, il se cramponne pour nous amener dans ses ténèbres. Après moi le déluge, nous fredonne-t-il en boucle, alors l’abysse nous happe, finie la lumière, disparu l’avenir, les illusions nous ligotent, les séparations nous flagellent. Lâcher-prise ce n’est pas le renoncement, bien au contraire, lâcher-prise c’est prendre conscience de la dimension de l’océan à traverser, une savante dose de détermination et de lucidité. Désirer plus que tout un objectif n’est pas une finalité, Confucius l’a dit : « Ce n’est pas l’arrivée qui compte mais le chemin qui y mène ». En ne ciblant que l’objectif on passe à côté des chemins de traverse, on occulte le temps présent indispensable à notre évolution. Je dois rester ce que je suis sans jamais désirer l’autre, car il n’est pas Nous. Le paradoxe de l’amour sournoisement destructeur, il nous empêche la lucidité, il opacifie la lumière car le moi n’accepte pas le « Tu ». Le lâcher-prise devient libération quand nous acceptons sans concession l’autre. Dans une société où avec un click on obtient tout, le désir devient caprice destructeur, il nous harcèle à nous rendre fou, tout et tout de suite, devient l’erreur fatale vers la détresse. Demain, hier, faux amis perfides, le présent est le seul sage confident, la seul voie vers la paix intérieure. Oublions nos refus, nos entêtements pour avancer en toute quiétude, ne rien attendre pour tout avoir, offrir sans jamais espérer le retour, tendre la main sans retenue. Nos espoirs sont vains s’ils ne sont pas tolérants, s’ils ne sont pas libérateurs de l’autre. Pourquoi désirer que le vent tourne, il nous suffit de changer de cap pour hisser les voiles, s’obstiner à contre courant nous use, nous fait piétiner, en perdant toute énergie.

Au quotidien le lâcher-prise devient un repas obligatoire, une respiration bienfaitrice, une vision claire sans brume. En cette nouvelle année je vous souhaite, le meilleur du monde, que vos chemins vers vos désirs soient teintés de sagesse et de joie, là-bas au bout du tunnel, l’arrivée. Attention, peut-être qu’en prenant votre temps, qu’en appréciant l’immédiateté absolue, votre objectif se muera comme la physalie, et au bout de la route vous obtiendrez quelque chose absolument différent mais qui vous remplira encore plus de bonheur car inattendu !

Alchimiste…

19 décembre 2014

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Alchimiste.

L’alchimie, funeste invention ou réalité mystique, la réflexion mérite une prose, voir une pause. La douleur est-elle gratuite, la souffrance serait-elle une injustice, la mutilation une incompréhension, la séparation une trahison ? La vie nous mène aux portes de notre devenir, au seuil de la nouvelle vie, franchir le pas, c’est se muer en alchimiste. Le grand Sénèque, il y a plus de 2000 ans, l’avait déjà transcrit : « Plutôt qu’attendre que l’orage passe, dansons sous la pluie ». Ce pas-de-porte semble douloureux à franchir, en vérité il n’en est rien, il est grisant pour certains ; insurmontable pour d’autres. La peur nous prend aux tripes, les « bonnes » habitudes nous rassurent. Lâcher le connu pour l’inconnu demande une part de folie, à moins que ce soit la quintessence de la liberté. L’horizon est éternel et infini pour celui qui ose, inaccessible pour le peureux et le multirécidiviste en blessure profonde. Pourtant ce premier pas même s’il est boiteux est nécessaire, se moquer des « autres » pour devenir ce que l’on doit être. La première étape est d’ouvrir la porte, puis se lancer sans se retourner, sans trembler, le vent de folie vous enveloppera et tout deviendra possible, l’inaccessible vous semblera une pitrerie inventée par les moroses. Le plus incroyable est que lorsqu’on a franchi ce seuil, le chemin parcouru semble facile et aisé. Nous sommes des marcheurs sans sentier, nous sommes des navigateurs sans voile, nous sommes des oiseaux sans ailes, devenons le chemin, déployons nos voilures, défroissons nos élytres, et le monde nous sera prêté un bref instant. Oui c’est ça la clé, un bref instant ! Ne perdons pas de vue que demain il sera trop tard, que demain c’est du gâchis, demain est une offense à maintenant. Vivre plutôt que survivre, pourquoi être déjà mort alors que notre sang rempli nos cœurs, alimente nos organes, gonfle nos sens. Vivre de mon vivant pourrai dire la Palisse, mais pourtant trop à mon goût se sont éteints bien avant la mise en bière, bien avant la dernière pensée. Etre ce que l’on est pour devenir l’alchimiste de sa vie, pour endosser le rôle de Merlin l’enchanteur, du Robin des bois de la forêt de Sherwood… Ne fermez pas la porte, prenez une grande respiration et foncez, vous allez voir c’est facile…

Il ne savait pas que c’était impossible, c’est pour ça qu’il l’a fait…

Elle vascille mais ne meurt pas.

21 septembre 2014

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Une bougie vacille, le vent est son juge, va-t-elle éclairer ou mourir ?

Un homme meurt toutes les 4 secondes de faim, l’occident recycle sa nourriture périmée en arme de guerre.

La bougie, va-t- elle briller ou mourir ? Les rafales la frôlent mais pour l’instant elle résiste.Darwin a certainement raison mais alors de grâce pourquoi n’est-il pas devenu Dieu, oups ; je m’égare, nous sommes tous Dieu, à moins que ce soit une erreur. Le ciel bleu se cache dans chaque fleur, la pluie dans chaque fruit, le monde ne serait-il qu’un grain de sable qui tient dans la paume d’un enfant. Depuis combien de temps n’ai-je parlé à quelqu’un ? Je ne me souviens plus, à moins que cela soit volontaire, ce détail. Pourquoi la contemplation est si perfide, elle mène l’ermite à la réflexion absolue et universelle. Qui oserait déranger un homme assis le nez en l’air sous les étoiles qui semble ne rien voir mais qui scrute sans relâche ? Les Hommes voient le visible ; l’Homme libre voit l’invisible. Ici tout est différent, parce que le « je » deviens autre, parce que le « moi » n’est rien.

La bougie vacille, une bourrasque a failli l’éteindre, mais elle résiste, mais qui s’en préoccupe ?  La fourmi serait-elle aussi intelligente que nous, je n’en sais rien mais alors si je ne sais pas c’est que peut-être elle est plus intelligente que moi, que nous, que vous ! Les silences causent, ils mènent à l’essentiel de la vie, ne rien faire pour être, alors que là-bas c’est le contraire, ils font tout pour sembler être. Les corvidés, d’après des recherches scientifiques, utiliseraient des instruments pour améliorer leur quotidien. L’enquête poursuit en stipulant qu’ils amèneraient leurs outils à chaque changement de région, mais cette analyse ne stipule pas si certains en deviennent esclaves.                                                                                                                                                                      Aïe, la chandelle s’est éteinte, ce n’est pas grave, il fait jour, et puis ce n’est qu’une bougie. Le vent est plus fort que la lumière, je l’aurai parié !

Mais revenons à nos oiseaux, ils embarquent leurs bouts de bois pour trouver une nourriture inaccessible, je comprends mieux pourquoi cet animal est le totem de bien des civilisations, nous sommes tous des corbeaux qui trimballons nos « outils ». Attention il n’est pas de la famille du paon, rien à voir, Jean De la Fontaine ne s’y est pas trompé d’ailleurs, demander au renard, il vous racontera l’histoire.                                                       La cire de la bougie s’est figée, elle a enseveli la mèche, c’est fini elle n’éclairera plus !  Suis-je bête, nous aussi nous avons des outils, mon couteau pourra la retrouver. Mais où est-il, l’aurai-je perdu ? Sans lui la vie est impossible, ouf ; il est là, au sol, sur le passage d’une route à fourmis ; elles le gravissent déjà.  Il est temps de partir, mon baluchon est prêt, je n’ai rien oublié, je suis « corbeau » qui trimballe ses bouts de bois.

En curetant je retrouve la mèche, je vais rallumer la bougie cette fois elle ne s’éteindra pas c’est dans mon cœur que je l’ai cachée…

Carnet de voyage d’un homme libre.

16 juin 2014

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D’ici quelques jours il sera chez votre libraire.  Pour vous faire patienter voici la quatrième de couverture écrite par la romancière Marie-Hélène Ferrari.

Parce qu’il y a deux façons de vivre, deux façons de réagir, quand frappe le malheur, le livre de Frank Bruno s’adresse à tous. De l’Océan Arctique à la Corse, il traverse le monde avec des ailes. » You are a free Man  » lui a-t-on dit… Il s’est fait lui-même un grand homme, parce qu’il démontre que rien, quand on ne le veut pas, n’est une fatalité. Cette jambe que la vie lui a prise, il l’a convertie à force de volonté, de courage, en une chance. Cela s’appelle l’orphisme, ou la renaissance. En tout cas, il nous propose avec optimisme, une vraie leçon de vie. Cette vie qu’il découvre dans les coins les plus secrets et les plus exotiques du monde… Une expérience rare et inoubliable.

Une simple feuille…

19 janvier 2014

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Vivre sans toit, peut-être une continuité de vie spirituelle, sans ce carcan d’abri, la planète devient une simple cabane, aucune idée ne peut vous enfermer, aucune religion ne pourra vous guider. Notre vie est trop éphémère et provisoire, ce bref passage sur terre est une sorte d’enseignement, une préparation mentale pour poursuivre dans le Grand voyage astral. Nous sommes ce qui ne se voit pas, nous pensons de manière universelle. La maison « Terre » est si vaste que chaque pays devient un vestibule, on y stocke quelques règles mais ils sont trop étroits pour une âme libre. La vie, la mort, invention diabolique, ce transit n’est qu’une fraction de seconde dans notre vie éternelle. Les montagnes, les océans n’ont plus d’âge, pourquoi en aurions-nous un ? Les fanes automnales se détachent de l’arbre « père », notre corps matériel est cette feuille, notre âme universelle est cet arbre. Il est irrationnel de croire qu’elle est venue pour rien, tout a un sens, à nous de trouver. L’énergie que certains appellent Dieu ou Esprit lui a permis de bourgeonner, la lumière l’a nourrie, elle s’est ouverte pour donner de l’ombre au pèlerin, elle frémit pour inspirer le poète, puis un jour automnal, elle s’envole pour son Grand voyage. De là haut elle découvre l’immensité de la forêt, elle qui se croyait unique. Elle dépasse la canopée et devine en bas ceux qui visent avec leur cartouche le cœur du rouge-gorge qui chante. Les courants ascendants lui font parcourir le monde, elle est immortelle, indispensable, sans elle plus rien ne peut fonctionner, pense-t-elle. Mais la petite feuille, n’est qu’une feuille parmi tant d’autres, un jour, le vent, la pluie, lui font rejoindre le pied d’un nouvel arbre, plus grand, plus loin, encore plus différent. Elle comprendra que c’est là où elle devra pourrir, puis renaitre feuille et poursuivre ce beau voyage. Il me plait de savoir que je peux être cette feuille, alors moi aussi je vais me préparer au long voyage. Qu’y verrai-je ? Je ne veux pas savoir, le temps, s’il existe me guidera, je ne suis pas pressé. Mais je vous l’avoue je suis heureux de savoir que je ne suis qu’une simple feuille.

Oublier comment on « doit » vivre pour tout simplement vivre.

Le camp des solitudes

12 novembre 2013
Un lutin très "troll" garde le camps des solitudes.

Un lutin très "troll" garde le camps des solitudes.

La tempête est annoncée sur la Corse, je vérifie pour la énième fois les amarres de mon Cabochard et prends la route en terre qui mène à mon Monde. Véro est loin là-bas aux pays des gens qui courent, sa formation l’a prise en otage, mais elle en reviendra riche d’enseignement. Les mascottes sont prêtes, le sac étanche rempli de victuailles, il ne reste plus qu’à ne pas se tromper de chemin. A chaque arrivée au tipi, je ne sais pas ce qu’il se passe mais une plénitude m’enveloppe, me transcende, une sensation d’avoir déjà vécu ici à une autre époque. Tout est en place, mes grigris planqués dans les arbres ont l’air d’être joyeux de me revoir, ici c’est « ma » forêt enchantée. Le premier boulot est l’allumage du feu, puis d’aérer ma tente, le ciel est déjà très chargé et un silence lourd laisse présager un bon coup de balai. Il me faut toujours quelques heures pour décrocher « d’en bas », ici pas de connexion virtuel que du réel, je pars me laver au torrent qui a encore perdu un ou deux degrés, le feu sera là pour me réchauffer. En ai-je besoin ? La vie est chaleur et je ne me gène pas pour la vivre ! Mon riz se prépare, les lampes tempêtes ont reçu leur ration d’essence blanche, la nuit peut s’inviter à notre table. J’amène toujours des lectures surprenantes pour le cancre que les savants professeurs voyaient en moi, je note, je stabilote et tombe nez à nez avec cet extrait de poème de Mikhaïl Lermontov : Nous faisons partie de ces rebelles qui désirent la tempête, comme pour y chercher la paix et qui pensent que la vérité ne se trouve que dans une recherche sans fin. Le feu crépite, je garnis mon crâne d’un bonnet, c’est étrange il n’est pas rouge, ni jaune, la température chute brutalement, puis soudain des flashes crépitent, un missile s’abat sur la vallée, la tempête s’annonce bruyamment. Je ferme les sacs étanches et confine les mascottes dans le duvet de ma « Vrai » qui ce soir me manquera terriblement. Le vent caresse la canopée, il l’a pénètre et vient me saluer, cela faisait un moment que l’on ne c’était pas affronté. Je souris car je sais que cette nuit sera teintée de blanc, la pluie s’abat d’une force titanesque, la grêle en profite pour ce joindre à ce festival automnale, ensemble elles veulent m’étreindre. Que cela ne tienne, je capèle mon ciré et pars en randonnée nocturne, la frontale serait une sorte de violation au règle du jeu, demandez aux anciens stagiaires, la marche en nuit noire les a agréablement surpris. Le sentier est lumineux, les pénombres me guident, par moment un éclair rend la forêt blanche étincelante, à son couvert je ne risque rien, du moins  je le pense. Mais ils sont là, ils rodent, une armée des ténèbres vient à ma rencontre. Je me mets à gamberger au lieu de gambader, soudain devant moi des hommes en armures sur des étalons majestueux brisent ma quiétude. Mon imagination, me joue un sale tour, je suis seul et ce n’est rien que de l’irrationnel. La peur m’envahit ; c’est ça ;  une lame m’a transpercé, je me défends mais rien n’y fait ils sont trop nombreux, la foudre s’abat à quelques encablures, ils battent en retraite… Je me relève, mais rien au tour de moi, pas la moindre marre de sang, je n’ai fait que trébucher sur une racine de bruyère morte et mes propres fantômes. A petits pas je rejoins mon abri de toile, je suis surpris de voir Jo Zef se servant de la poêle à crêpe comme bouclier, il hurle : Vade retro satanas, personne n’enlèvera ma princesse.- Et du calme la mascotte ce n’est que moi ! Je me demande si les chevaliers des ténèbres sont issus de mon imagination ! Dans l’abside de la tente j’abandonne mes habits trempés et me glisse dans mon duvet pour reprendre un peu mes esprits, je cogite, je ris, c’est vrai, elle est fantastique la vie…

Un autre gardien des lieux, savament scuplté par un ancien stagiaire Bout de vie...

Un autre gardien des lieux, savamment sculpté par un ancien stagiaire Bout de vie...

Passe muraille made in Corsica!

Passe muraille made in Corsica!