Pour la nouvelle année : Lâcher-prise!

27 décembre 2014

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La fin d’année, nous amène son flot de résolutions, d’engagements qui au moindre souffle seront balayés par la routine et les acquis. Pourtant la tenue de nos promesses est la clé fondamentale à notre « moi » futur, le lâcher-prise fait parti de ces priorités. Mais pour lâcher quelques choses faut-il déjà savoir ce que l’on a ! S’identifier par rapport à son égo est la préface du livre de notre vie, notre « moi » est puissant à la limite du dictat, il nous inflige ses caporaux de camp, la peur et l’illusion. L’égo n’aime pas lâcher, il se cramponne pour nous amener dans ses ténèbres. Après moi le déluge, nous fredonne-t-il en boucle, alors l’abysse nous happe, finie la lumière, disparu l’avenir, les illusions nous ligotent, les séparations nous flagellent. Lâcher-prise ce n’est pas le renoncement, bien au contraire, lâcher-prise c’est prendre conscience de la dimension de l’océan à traverser, une savante dose de détermination et de lucidité. Désirer plus que tout un objectif n’est pas une finalité, Confucius l’a dit : « Ce n’est pas l’arrivée qui compte mais le chemin qui y mène ». En ne ciblant que l’objectif on passe à côté des chemins de traverse, on occulte le temps présent indispensable à notre évolution. Je dois rester ce que je suis sans jamais désirer l’autre, car il n’est pas Nous. Le paradoxe de l’amour sournoisement destructeur, il nous empêche la lucidité, il opacifie la lumière car le moi n’accepte pas le « Tu ». Le lâcher-prise devient libération quand nous acceptons sans concession l’autre. Dans une société où avec un click on obtient tout, le désir devient caprice destructeur, il nous harcèle à nous rendre fou, tout et tout de suite, devient l’erreur fatale vers la détresse. Demain, hier, faux amis perfides, le présent est le seul sage confident, la seul voie vers la paix intérieure. Oublions nos refus, nos entêtements pour avancer en toute quiétude, ne rien attendre pour tout avoir, offrir sans jamais espérer le retour, tendre la main sans retenue. Nos espoirs sont vains s’ils ne sont pas tolérants, s’ils ne sont pas libérateurs de l’autre. Pourquoi désirer que le vent tourne, il nous suffit de changer de cap pour hisser les voiles, s’obstiner à contre courant nous use, nous fait piétiner, en perdant toute énergie.

Au quotidien le lâcher-prise devient un repas obligatoire, une respiration bienfaitrice, une vision claire sans brume. En cette nouvelle année je vous souhaite, le meilleur du monde, que vos chemins vers vos désirs soient teintés de sagesse et de joie, là-bas au bout du tunnel, l’arrivée. Attention, peut-être qu’en prenant votre temps, qu’en appréciant l’immédiateté absolue, votre objectif se muera comme la physalie, et au bout de la route vous obtiendrez quelque chose absolument différent mais qui vous remplira encore plus de bonheur car inattendu !

Le lâcher prise…

13 août 2012
A Rome les oies gardaient le capitole, ici elles semblent proteger Immaqa.

A Rome les oies gardaient le capitole, ici elles semblent protéger Immaqa.

Depuis mon arrêt ici à Vaxholm je m’exerce au « lâcher-prise ».  C’est à dire, permettre au corps de s’exprimer sans aucune pression, l’autoriser à  se relâcher, exercice compliqué pour un hyper actif ! Pendant 42 jours je n’avais qu’un seul but, avancer quoi qu’il en soit. Respiration, méditation, nourriture et un minimum de repos, pour me donner les clés de la réussite. Le corps donnait son maximum en prenant soin de laisser de côté les futilités réclamées. J’ai atteint mon objectif mais la route n’est pas finie, alors il faut récupérer en profondeur. Depuis jeudi je me suis trouvé le bivouac de rêve, beau, silencieux et suffisamment près d’un village pour la consommation courante ! Mais le repos du corps ne venait pas, j’ai bossé dur, Immaqa avait des blessures sérieuses et la route est loin d’être finie alors j’ai réparé et improvisé avec les moyens du bord. Maintenant, Il semble sorti d’usine ! Du grand nettoyage de tout le matos, le réchaud en premier qui ne fonctionnait plus très bien et plein d’autres bricoles qui à la longue rendent les journées pénibles si tout cela ne fonctionne pas comme il le devrait. Mais le principal, mon corps, je ne lui avais pas encore permis le statique, le vide, le rien faire absolu. Mes anges gardiens l’ont bien compris, ils sont là pour m’aider, alors ils m’ont bloqué, séquestré ! Comment ? En m’infligeant une belle infection au genou. Quasiment impossible de marcher sans souffrir, le duvet devenait insupportable à peine il m’effleurait. Ok, je baisse la garde, je reste calme, je n’ai plus le choix. Le moral en chute libre, je reste allongé, et qu’est ce qu’on fait dans cette position ? On dort ! La fièvre se glisse dans mon couchage, j’ai froid, je peine à allumer un feu. Pendant deux jours tout me semble insurmontable, faire le petit kilomètre en kayak pour prendre une douche chaude me parait un océan à traverser ! Je ne me soigne qu’aux huiles essentielles et pommade maison. Après plusieurs cataplasmes de crème de plante Imperator valaisane (merci Chantal), mon abcès explose, mon genou enfin se vide de ce trop de fatigue. L’hématome dégonfle enfin, je reste sans bouger. Le reste du voyage me semble plus facile, la partie mer de la Toscane à la Corse sort de mes cauchemars, je la vois calme, belle avec une brise qui me pousse vers mon île… Ce matin le soleil est de retour, j’essaie la prothèse, les douleurs se sont enfin envolées. Je me sens d’attaque pour une petite balade de 3000km à vélo. Je viens d’avoir des nouvelles des jeunes qui sont bien arrivées à Lulea hier soir mais qui ont laissé les clés du fourgon dans l’un des sacs de soute. Grosse erreur de débutant. Les bagages n’ont pas suivi à Stockholm !!! Les compagnies se renvoient les fautes ce qui ne change rien au problème. La mode de notre société c’est de toujours renvoyer les erreurs au voisin. Depuis ce matin ils sont devant le comptoir SAS et à chaque arrivée d’un vol depuis Stockholm ils ont espoir d’y voir leurs bagages. Le plan B et C existe mais il m’en coutera beaucoup d’énergie. J’ai un double des clés. Si demain midi leur affaires ne sont toujours pas arrivées j’essaierai de trouver un système très rapide pour faire envoyer un double au jeune à Luléa ou sinon au pire je louerai une voiture pour faire les 1000km  jusqu’à Luléa et faire un  échange standard avec le fourgon et tout mon barda vélo. Sincèrement je ne voudrais pas  effectuer ce périple… Je croise les doigts.

Merci à vous tous qui soutenez ce projet, j’ai lu avec attention tous vos mots qui ont guéris mes maux durant ce difficile périple en kayak, un grand MERCI.

Comme me l’a soufflé Dume : Qu’il est bon de rien faire quand tout autour de soi le monde s’agite…

A pluche !