Champ de ruine…

29 septembre 2014

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Les nouvelles plus ignobles les unes que les autres m’ont rappelé ces maux que j’avais écrits il y a déjà un moment et que vous pouvez retrouver dans mon dernier livre « Carnet de voyage d’un homme libre » Édition Clémentine

Champ de ruine, le combattant en kaki qui sous prétexte d’une patrie, d’une religion, d’une langue, assassine au nom de « sa » liberté.

Champ de ruine, les « escrologistes » qui se servent de notre autodestruction polluante pour leur fond de commerce.

Champ de ruine, l’exode massive des pauvres qui n’ont rien et veulent tout vers les riches qui ont tout et ne donnent rien.

Champ de ruine, les enfants qui brandissent ces armes jouets et qui comme les grands, tuent, violent, torturent.

Champ de ruine, les torrents souillés, les océans vidés, les nuages noircis par une industrie au label éco citoyen.

Champ de ruine, les grincheux qui font grève à cause d’une délocalisation massive de leur emploi en pays asiatique et qui ne se gênent pas le samedi pour remplir leurs caddies de « made in china » !

Champ de ruine, ceux qui ne voient plus l’arbre fleurir, le vieux vieillir, l’enfant grandir, le vent tourner, la pluie poindre.

Champ de ruine, l’homme vaniteux qui veut changer la planète. La vieille dame, de quelques milliards d’années,  a supporté sur son dos plein de fourmis de notre espèce sans pour autant s’inquiéter de son sort.

Champ de ruine à rebâtir avec des fondations solides, non pas pour des palaces ou des châteaux mais  pour des bivouacs de bonheur. Nous ne sommes que des nomades éphémères errant, vivant les plus beaux moments de nos vies, car très courtes. Même si la nuit et l’orage par moment m’obscurcissent la route, je pose mon sac, observe et aime.

Faut il souffrir pour aimer encore plus la vie…

25 février 2013
Ce regarder dans un miroir droit dans les yeux, c'est le premier pas de la joie de vivre...

Se regarder dans un miroir droit dans les yeux, c'est le premier pas de la joie de vivre...

J’ai suivi avec attention tous les commentaires sur le post amour sexe et handicap ce qui m’amène à une autre réflexion : Faut il souffrir pour apprécier encore plus la vie? On m’engage régulièrement comme coach mental, pour donner de l’énergie et du baume au cœur mais en y pensant bien ma vie fut  parsemée  de « baffes » plus ou moins noires et sordides. Comment de ces coups bas j’en ai tiré une énergie positive ?  Plusieurs facteurs sont importants voir primordiaux : Échec et victoire doivent être traités d’égal à égal, quand ça fait mal, le bien n’est pas loin et inversement. En appliquant cette théorie le ring de la vie peut être vécu avec un peu plus de sérénité. Anticiper les coups tordus c’est déjà les digérer un peu. Imaginer sa mort ou celle de ses proches c’est leur donner moins de place et d’improvisation, il faut tordre le coup aux sujets tabous. Tout a une réponse ! Même un enfant qui meurt innocemment ce n’est pas du hasard ou de l’injustice ! C’est surement une manière de nous guider. Ne tressaillez pas les réponses sont très difficiles à avaler pourtant elles sont notre survie, le temps nous aide, c’est un prof de philo, encore est-il qu’il faut savoir l’écouter et lui laisser le droit de s’exprimer. Nous sommes tous amputés de quelques choses, de quelqu’un. Ces coups doivent nous guider, la commotion doit être vite acceptée puis elle doit laisser place à la réflexion. Rien ne sert d’en vouloir au monde entier, ce n’est pas une injustice mais un texte à déchiffrer. Au lendemain de ma mutilation j’en voulais à la terre entière, j’avais la sensation que personne au monde ne pouvait comprendre ma souffrance, que c’était une injustice insurmontable. Il m’aura fallu de longues années pour accepter, décortiquer et analyser mon cas. Être différent m’a permis de m’ouvrir, de grandir et de fixer la vie droit dans les yeux. Fuir ne vaut rien, mais regarder trop devant non plus. Ce moment présent doit être vécu avec amour, force et énergie positive. Un arbre qui meurt peut-être sauvé après la coupe de quelques branches majeures, pourtant après l’élagage il n’a plus sa superbe. Miracle de la vie en fin d’hiver il refleurira et donnera de beaux et bons fruits. Nous sommes des arbres de vie alors laissons nous guider et si quelques éraflures nous font souffrir elles ne sont là que pour nous faire grandir…

Le présent est un cadeau.

La solitude mots par maux…

11 novembre 2012
La solitude m'a mené sur un chemin lumineux... La liberté

La solitude m'a mené sur un chemin lumineux... La liberté

« Y avait-il une réponse ? Une réponse à quoi ? Je n’étais pas en quête d’une pensée ni d’une philosophie ! J’étais en quête… D’un battement de cœur. » Satprem

Depuis la sortie de mon dernier livre je suis amené à répondre régulièrement  à cette question : Que vous apporte la solitude, en avez-vous peur, ne mène t’elle pas à la folie à moins que ce soit une philosophie de vie ?  Les poètes, les chanteurs la reprennent en boucle. A tellement la décortiquer certains philosophes en sont morts de démence, un sujet de philo pour le BAC ! Mais je vais tenter avec tact et sagesse d’apporter une réponse à cette question, avec mes images de références bien-entendu ! D’abord définir la solitude ; il y a celle qui est subie, destructrice, sans engagement, dénuée de communication ; puis la choisie, qui permet le rêve, la création, la réflexion, la contemplation. La première est terrible, un mal sociétal. On retrouve un homme mort dans son lit quinze ans après, personne ne s’était inquiété de son absence ! La deuxième, c’est celle que je  pratique, mais elle a plusieurs niveaux. Suivant la géographie, la vie sociale du moment elle peut prendre une intensité différente. Si j’ai choisi de vivre la solitude c’est que je la désire car elle me fait peur mais elle m’offre l’essentiel : la vie ! Découvrir ses peurs c’est les comprendre. Jusqu’à présent j’avais vécu la solitude en tant qu’intermittent ; rando en montagne de quelques jours, visite d’un pays en solo, plongée profonde sans binôme… Mais le Yukon comme je le raconte dans mon livre c’est mon Everest de  solitude. Le Vendée Globe, course à la voile, vient de prendre le large, trois mois de solitude extrême, pourtant pas un seul marin ne l’a vivra à l’identique.  Beaucoup de moines ou autres penseurs sont allés s’isoler dans des coins reculés pour comprendre le temps présent, le pourquoi de la vie. La solitude c’est avant tout une sensation, un ressenti. Sur ce grand fleuve j’étais seul sur des centaines de kilomètres, je ne devais et ne pouvais compter que sur moi-même. Le vide qui s’offrait à moi ne pouvait être comblé par une présence, la sécurité je ne pouvais la trouver qu’au fond de moi, « l’autre » ne pouvait s’y substituer, je devenais l’explorateur d’un « moi » inconnu. Bien-sur grande différence immense, je sentais l’amour des personnes laissées de l’autre côté du globe, la distance géographique ne comptait pas pour mon âme toujours en compagnie des êtres aimés.  Le soir je pointais sur une carte de l’Amérique du Nord ma position, je me surprenais à blêmir quand je visualisais ma position précise, près de rien, loin de tout… Il m’aura fallu des semaines pour comprendre qu’elle était constructive, après mes journées de pagaie et  mes taches finies, je n’avais personne à qui parler, personne à écouter, pas de radio car trop loin, pas de musique, j’avais oublié de charger des chansons sur mon MP3 ! La machine à cogiter se mettait en marche, vous allez me dire pas besoin de ça pour méditer. Détrompez vous, ici en Corse je connais assez bien la montagne pour pouvoir m’isoler mais en mon fond intérieur je ne me sens pas seul, au pire, en une journée de marche, je sais que je trouverai un village ; la vibration n’est plus la même. Ce n’est plus une vraie solitude, je ne compte pas combien de fois j’ai traversé avec mon Cabochard entre la Corse et le continent, mais la sensation et l’émotion  sont différentes. Se trouver en situation de non retour exerce un sixième sens qui transforme cette solitude en compagne, en professeur. Comme je n’étais plus en contact avec l’extérieur, certaines évidences devenaient plus floues, et certains doutes disparaissaient ; une sorte d’équilibre. L’essentiel avait une autre saveur. Certain jour sans vent le silence était d’une profondeur telle  que je le vivais comme une découverte, juste le son du cœur qui bat chamade. Un soir je me surprenais à entendre le froncement de mes yeux qui clignaient. Les autres sont loin, on se retrouve dans une vitrine, la foule, le stress, le temps qui passe cela ne nous touche plus. Le travail commence enfin, les histoires anciennes surgissent, elles ne semblent plus si importantes, les coups bas de la vie sont plus faciles à accepter, la vie si compliquée par moment semble simple car basique. La solitude est une sorte de savon, on se récure avec, on se sent propre quand on la vit. Être maître de son destin. Elle opprime le corps qui n’est plus qu’un pauvre support, le plexus semble écrasé, la gorge est sèche et puis c’est l’explosion enfin on comprend, enfin ; l’homme libre surgit, ne plus se préoccuper de son moi puisque nous sommes universel. Je pense que chacun peut y trouver une force incroyable mais elle éprouvante. Dans une époque de crise grandissante une des industries qui ne souffrent pas est celle de la communication. Quand j’observe quelqu’un qui est  seul, la première chose qu’il fait c’est contrôler son Iphone pour vite se connecter avec quelqu’un, mais ce n’est que du virtuel. La solitude est un miroir qui nous renvoie ce que l’on fuit. Aimer et savourer la solitude ce n’est pas fuir les autres bien au contraire, en se découvrant on comprend mieux le Monde. Mais attention  comprendre c’est aussi découvrir ce que vous n’aviez pas perçu avant et le bâton peut rebondir sévèrement au visage. La solitude m’a grandi mais elle m’a rendu encore plus exigeant car elle ne pardonne pas. La solitude m’a donné une montre ! Oui je sais maintenant que je ne suis pas immortel, quoi que l’on fasse l’aiguille avance et l’idée ne me fait plus peur. S’assoir sans rien faire est la plus belle chose qu’elle m’a apprise, combien de soir blotti près d’un grand feu ; j’ai été contemplatif… La rivière, la forêt à perte de vue, le chemin de ma vie certainement…

Vous n’êtes pas prisonniers de vos corps, ni confinés dans vos maisons ou dans vos champs. L’essence de votre être demeure au-dessus des montagnes et vagabonde avec le vent.Ce n’est pas une chose qui rampe vers le soleil pour se chauffer, ou creuse des trous dans la terre pour se protéger.  Mais une chose libre, un esprit qui enveloppe la terre et se déplace dans l’éther.

Khalil Gibran

A pluche !

La liberté et ses limites…

12 septembre 2012
12 juin départ de Sletness, trois mois déjà!

12 juin départ de Sletness, trois mois déjà!

Jour de repos, si on peut dire, les grandes villes m’usent plus qu’elles ne me ressourcent. Ce qui est sur c’est que je ne suis pas en selle et mes jambes se reposent un peu. Alex m’a organisé une rencontre média, la suisse romande est toujours friande de mes aventures. Puisque je suis en stand by je vais essayer de répondre aux questions de Jean-Luc. Liberté où est la limite ? Un vaste sujet défendu depuis la nuit des temps. Si hier j’ai fait cet arrêt devant ce palace où j’avais donné une conférence il y  a deux ans, c’est juste par curiosité. Curieux de voir que j’avais été reçu en « héros » pour débattre du dépassement de soi, au petit soin, toutes les meilleures attentions m’avaient été apportées. En arrivant avec mon vélo poussiéreux et surchargé, les agents de sécurité de l’hôtel ne pouvaient se permettre de laisser ce nomade devant leur établissement de luxe. L’apparence défini de suite la personne. L’enveloppe a plus d’importance que le contenant. La limite n’est qu’une question d’habit et de présentation. Libre, oh, oui !  En connaissant la faiblesse et la limite des gens  on peut s’en servir à bon escient et devenir un électron LIBRE. Liberté de ne pas être dépendant de cette sorte de « luxe » car un 5 étoiles à mes yeux n’a pas la qualité d’hébergement qu’aura une plage isolée du golfe de Botnie. Libre de pouvoir choisir est le plus grand luxe qui existe à mes yeux. Pour le sujet de la Birmanie, la fin d’une dictature a son revers de médaille. Pour l’opprimé oriental, l’occident représente le must de la liberté et ses produits sont synonymes d’évasion. Si la grande marque US de soda va s’implanter ce n’est pas pour apporter de la liberté au birman mais pour créer le besoin et la dépendance. Le sucre rassure autant qu’il empoisonne le corps. La limite de la liberté est sur le fil du rasoir, déguster un hamburger en Asie pourquoi-pas, en devenir adicte, là est le danger ! Il est rassurant de parcourir le monde et manger pareil d’Istanbul à Pékin, les fast-foods, de dormir dans le même confort de Manille à Buenos-Aires, les grandes chaînes d’hôtels, de regarder le même programme TV dans sa langue, je ne parle pas d’Internet qui robotise une grande part de la jeune génération. Tout a sa limite, à chacun de la trouver. Liberté de pouvoir s’en passer comme le fumeur qui stoppe du jour au lendemain. La Birmanie va bénéficier d’un grand rush des trusts du monde entier qui vont amener leur part de « rêve » mais le revers de la médaille va une fois de plus être violent. La liberté c’est de savoir se passer de l’indispensable. Une retraite en terrain isolé fait apprécier le retour au « confort ». Le black-out d’une ville fait redécouvrir à l’urbain la joie d’une veillée, le manque de pitance ne permettra plus au consommateur de mettre à la poubelle de la nourriture encore comestible. Le tout est de savoir naviguer entre les deux. Mes réflexions se font au fil de mes rencontres et ce qui me sidère le plus dans des « soirées people » où je croise ceux qui font rêver le monde, c’est que ces gens là sont accrocs de la surconsommation. Quand la conversation s’engage autre que sur les apparences, le refrain est toujours le même : Frank ta liberté me fait rêver ! Le public qui pense les connaître par le biais du petit écran ou des magazines les considère comme des images de référence, alors que pour beaucoup détresse est compagne de voyage… La frontière de la liberté est une sacrée route sinueuse ouverte à tout le monde, dans son sac de voyage prévoir un miroir pour se regarder dedans droit dans les yeux, une trousse à pharmacie avec beaucoup d’arnica pour réduire les hématomes abondants sur ce chemin et un lexique du lâché prise indispensable… Pour finir ma bafouille perso avec JL, les tee-shirts sont usés, fatigués mais toujours aussi beau comme l’équipe Arcticorsica !!!

Par ce billet je voulais aussi faire un au revoir au cuistot du bateau la Galiote. Depuis 9 ans, Bout de vie, grâce à la vedette de plongée de Guenther, organise la semaine de stage plongée. Les repas soignés étaient conçus par Rudy alias Astérix, il a décidé de rejoindre les cieux. Sa liberté avait été emprisonnée par l’alcool qui a eu raison de lui. Du bar du ciel il nous regarde. Une pensée à l’équipage de la Galiote…

A pluche !

Le lâcher prise…

13 août 2012
A Rome les oies gardaient le capitole, ici elles semblent proteger Immaqa.

A Rome les oies gardaient le capitole, ici elles semblent protéger Immaqa.

Depuis mon arrêt ici à Vaxholm je m’exerce au « lâcher-prise ».  C’est à dire, permettre au corps de s’exprimer sans aucune pression, l’autoriser à  se relâcher, exercice compliqué pour un hyper actif ! Pendant 42 jours je n’avais qu’un seul but, avancer quoi qu’il en soit. Respiration, méditation, nourriture et un minimum de repos, pour me donner les clés de la réussite. Le corps donnait son maximum en prenant soin de laisser de côté les futilités réclamées. J’ai atteint mon objectif mais la route n’est pas finie, alors il faut récupérer en profondeur. Depuis jeudi je me suis trouvé le bivouac de rêve, beau, silencieux et suffisamment près d’un village pour la consommation courante ! Mais le repos du corps ne venait pas, j’ai bossé dur, Immaqa avait des blessures sérieuses et la route est loin d’être finie alors j’ai réparé et improvisé avec les moyens du bord. Maintenant, Il semble sorti d’usine ! Du grand nettoyage de tout le matos, le réchaud en premier qui ne fonctionnait plus très bien et plein d’autres bricoles qui à la longue rendent les journées pénibles si tout cela ne fonctionne pas comme il le devrait. Mais le principal, mon corps, je ne lui avais pas encore permis le statique, le vide, le rien faire absolu. Mes anges gardiens l’ont bien compris, ils sont là pour m’aider, alors ils m’ont bloqué, séquestré ! Comment ? En m’infligeant une belle infection au genou. Quasiment impossible de marcher sans souffrir, le duvet devenait insupportable à peine il m’effleurait. Ok, je baisse la garde, je reste calme, je n’ai plus le choix. Le moral en chute libre, je reste allongé, et qu’est ce qu’on fait dans cette position ? On dort ! La fièvre se glisse dans mon couchage, j’ai froid, je peine à allumer un feu. Pendant deux jours tout me semble insurmontable, faire le petit kilomètre en kayak pour prendre une douche chaude me parait un océan à traverser ! Je ne me soigne qu’aux huiles essentielles et pommade maison. Après plusieurs cataplasmes de crème de plante Imperator valaisane (merci Chantal), mon abcès explose, mon genou enfin se vide de ce trop de fatigue. L’hématome dégonfle enfin, je reste sans bouger. Le reste du voyage me semble plus facile, la partie mer de la Toscane à la Corse sort de mes cauchemars, je la vois calme, belle avec une brise qui me pousse vers mon île… Ce matin le soleil est de retour, j’essaie la prothèse, les douleurs se sont enfin envolées. Je me sens d’attaque pour une petite balade de 3000km à vélo. Je viens d’avoir des nouvelles des jeunes qui sont bien arrivées à Lulea hier soir mais qui ont laissé les clés du fourgon dans l’un des sacs de soute. Grosse erreur de débutant. Les bagages n’ont pas suivi à Stockholm !!! Les compagnies se renvoient les fautes ce qui ne change rien au problème. La mode de notre société c’est de toujours renvoyer les erreurs au voisin. Depuis ce matin ils sont devant le comptoir SAS et à chaque arrivée d’un vol depuis Stockholm ils ont espoir d’y voir leurs bagages. Le plan B et C existe mais il m’en coutera beaucoup d’énergie. J’ai un double des clés. Si demain midi leur affaires ne sont toujours pas arrivées j’essaierai de trouver un système très rapide pour faire envoyer un double au jeune à Luléa ou sinon au pire je louerai une voiture pour faire les 1000km  jusqu’à Luléa et faire un  échange standard avec le fourgon et tout mon barda vélo. Sincèrement je ne voudrais pas  effectuer ce périple… Je croise les doigts.

Merci à vous tous qui soutenez ce projet, j’ai lu avec attention tous vos mots qui ont guéris mes maux durant ce difficile périple en kayak, un grand MERCI.

Comme me l’a soufflé Dume : Qu’il est bon de rien faire quand tout autour de soi le monde s’agite…

A pluche !

Pourtant il y en a qu’un !

11 juillet 2012
Un coin paisible aprés une belle et bien longue journée...

Un coin paisible après une belle et bien longue journée...

Hier fut la journée à cogiter, trop de vent trop de risque, je pense donc je suis ! 4h45 pas besoin de réveil je suis d’attaque, enfin disons plutôt je commence la routine du déménagement, mais nous sommes deux sans compter Jo Zef bien-sur ! Ce matin il y a Frank le guerrier et Frank le gamin. Les deux s’affrontent et commencent un drôle de dialogue :

–          On ne part pas il y a trop de houle, trop de pluie et si le vent se lève de nouveau, t’as vu le baro comme il est encore bas !

–          Oh le gosse tu ne vas pas t’y mettre, on démonte tout et on s’arrache, pas de trouille à avoir on est des durs à cuir, des tatoués, des vrais mecs qui en ont !!!

–          Allez, on remet le départ à demain, je viens de grimper là-haut sur le rocher et le ressac fait peur, il y a une immense barre noire dans la direction où l’on doit aller.

–          Écoute moi bonhomme, ici les mecs qui ont la trouille, pas de volonté et qui ruminent sans cesse que faut pas y aller y morfle avec moi, remue toi le cul et plie moi ce foutoir.

Jo Zef n’en croit pas ses oreilles, il y aurait deux personnes dans la même. Finalement le gros dur a eu le dessus et Immaqa est reparti en mer. Mais les engueulades continuent à bord,  le temps fait son boulot et la mer s’assagit alors les deux mectons se calment, s’unissent et décident de ne faire plus qu’un. Le premier cap est passé, la logique dirait de tirer tout droit mais la prudence nous fait passer par un archipel bien à l’abri de la houle qui se meurt et finalement au bout de 9heures d’efforts une charmante crique accueille  le pèlerin en kayak pour une douce soirée calme. Il semble que le ciel veuille s’éclaircir. Jamais ce matin j’aurais pensé que l’on puisse parcourir 32km dans ces conditions. La volonté, la rigueur, l’analyse sont les éléments essentiels pour réussir une telle entreprise. Mon frangin Dume m’a envoyé un très bref message comme il en raffole :  » Ne sois jamais satisfait de toi, ça pourrait t’empêcher de devenir ce que tu n’es pas encore.  »
D’un petit caillou isolé du golfe de Botnie je vous envoie toute l’énergie du monde, prenez la, ne la gaspillez pas, elle si éphémère.

PS : Quand je suis en journée off, Véro m’envoie tous  vos messages de soutien. Je suis très heureux de constater que ce périple vous passionne et vous en remercie du fond du cœur. Merci  aussi pour les privés.