Encore un petit moment…

31 janvier 2014

Madame_Duberry

Jeanne Bécu, Comtesse du Barry, condamnée à mort, eut cette réplique célèbre : Encore un petit moment Mr le bourreau…

Oh, mais qu’elle est précieuse la vie, un joyau aux reflets eternels, une fleur éphémère que l’on ne peut cueillir, un simple grain de blé sur une prairie infinie. Mais qu’il est âpre d’accepter la tragédie, qu’il est compliqué de tolérer la fin. Très souvent les couples explosent quand surgit la catastrophe, les familles se déchirent quand le drame rejoint le couffin. L’accident, la mort, nous catapultent sur une voie qui semble sans issue, les lambeaux de vie nous collent aux bottes fraîchement ensanglantées. Je trouvais étrange, à la sortie de plusieurs mois d’hospitalisation, le comportement des « autres », mais eux, étaient restés sur leur chemin habituel, j’étais devenu une sorte de maquisard. Intuitions ou hasard, je pensais souvent, que si la vie devait me mutiler j’aurai choisi la mort, mais voilà, je suis toujours debout, un homme, à part entière ! Ce n’est pas les « autres » qui changent, mais nous, c’est cela qui fait toute la différence. Notre enveloppe devient le miroir des passants, nous sommes, à notre insu devenus « extra »ordinaires, certaines gens n’osent plus nous regarder dans les yeux. J’ai beaucoup d’exemples, dans mon association, qui font frémir ; des cas incroyables de ruptures totales, des fuites à bout de souffle, plutôt que de devoir accepter la « nouvelle » vie de l’autre. La mort pourrait être la seule issue, pourtant la vie est si riche, que le temps nous permet de continuer, même avec une mobilité plus réduite, plus contraignante ; même avec son être cher disparu. Nous semblons être programmés, organisés, mais « l’habitude » est fragile, un moindre souffle froid et la fièvre s’en empare. Un remède infaillible ? Il n’en existe pas ! Au fond de nos âmes nous avons nos réponses, nous avons les moyens de surmonter cet Everest. La recherche du bonheur est une utopie, car le fait d’être là maintenant, est déjà un miracle incroyable, ne désirons pas ce que nous n’aurons jamais, mais apprécions, ce que nous avons là, maintenant.

Encore un petit moment Mr le bourreau…

Faut il souffrir pour aimer encore plus la vie…

25 février 2013
Ce regarder dans un miroir droit dans les yeux, c'est le premier pas de la joie de vivre...

Se regarder dans un miroir droit dans les yeux, c'est le premier pas de la joie de vivre...

J’ai suivi avec attention tous les commentaires sur le post amour sexe et handicap ce qui m’amène à une autre réflexion : Faut il souffrir pour apprécier encore plus la vie? On m’engage régulièrement comme coach mental, pour donner de l’énergie et du baume au cœur mais en y pensant bien ma vie fut  parsemée  de « baffes » plus ou moins noires et sordides. Comment de ces coups bas j’en ai tiré une énergie positive ?  Plusieurs facteurs sont importants voir primordiaux : Échec et victoire doivent être traités d’égal à égal, quand ça fait mal, le bien n’est pas loin et inversement. En appliquant cette théorie le ring de la vie peut être vécu avec un peu plus de sérénité. Anticiper les coups tordus c’est déjà les digérer un peu. Imaginer sa mort ou celle de ses proches c’est leur donner moins de place et d’improvisation, il faut tordre le coup aux sujets tabous. Tout a une réponse ! Même un enfant qui meurt innocemment ce n’est pas du hasard ou de l’injustice ! C’est surement une manière de nous guider. Ne tressaillez pas les réponses sont très difficiles à avaler pourtant elles sont notre survie, le temps nous aide, c’est un prof de philo, encore est-il qu’il faut savoir l’écouter et lui laisser le droit de s’exprimer. Nous sommes tous amputés de quelques choses, de quelqu’un. Ces coups doivent nous guider, la commotion doit être vite acceptée puis elle doit laisser place à la réflexion. Rien ne sert d’en vouloir au monde entier, ce n’est pas une injustice mais un texte à déchiffrer. Au lendemain de ma mutilation j’en voulais à la terre entière, j’avais la sensation que personne au monde ne pouvait comprendre ma souffrance, que c’était une injustice insurmontable. Il m’aura fallu de longues années pour accepter, décortiquer et analyser mon cas. Être différent m’a permis de m’ouvrir, de grandir et de fixer la vie droit dans les yeux. Fuir ne vaut rien, mais regarder trop devant non plus. Ce moment présent doit être vécu avec amour, force et énergie positive. Un arbre qui meurt peut-être sauvé après la coupe de quelques branches majeures, pourtant après l’élagage il n’a plus sa superbe. Miracle de la vie en fin d’hiver il refleurira et donnera de beaux et bons fruits. Nous sommes des arbres de vie alors laissons nous guider et si quelques éraflures nous font souffrir elles ne sont là que pour nous faire grandir…

Le présent est un cadeau.