Corse Matin, 18 Novembre 2012
13 janvier 2013Une leçon d’aventure pour les élèves de CM1 de Bonifacio…
8 mars 2011Article du Corse Matin du 23 février 2011 signé Alex Rolet:
A l’invitation d’Eric Volto, directeur de l’école élémentaire, Frank Bruno a offert une grande leçon d’humanisme à plus de 40 élèves, captivés par ses récits d’aventures, plus étonnantes les unes que les autres.
Un Bonifacien de réputation internationale
Bonifacien d’adoption, résident sur son bateau nommé Cabochard et aventurier de profession, Frank Bruno est connu et reconnu dans le monde entier pour ses exploits physiques et ses défis surhumains. Il a même été lauréat en 2009 du Trophée Peter Bird qui récompense un aventurier « normal », si l’on peut dire. Car dès l’âge de 20 ans, il doit être amputé d’une jambe lors d’un accident à bord du porte-avions Foch. Un handicap qui n’aura de cesse de le motiver à se dépasser, à nous dépasser même. Car ce qu’il réalise aujourd’hui, bien peu d’entre nous en sont capables. D’ailleurs, devant des enfants amusés et médusés, il nous affirme non sans humour : « aujourd’hui, mon seul handicap, c’est que je fais des fautes d’orthographe ». Ce qui n’est pas sans poser problème quand on écrit un livre comme il le fait en ce moment.
Ayeltgnu : le titre de son nouveau livre
Prononcez « alietnou », ce qui veut dire « tu as de la chance » en langue athapascan, du nom du peuple de « natives » qui habitent le bassin du Yukon. Ce fleuve coule sur plus de 3 000 kilomètres, de l’ouest du Canada en traversant l’Alaska jusqu’à la mer de Béring. Il offre des paysages aussi extraordinaires que quasi désertiques, parsemés de milliers de lacs. Mais seul, Frank ne le sera jamais. Lors de la descente en kayak de cette rivière puissante, parfois large de 15 kilomètres, Frank fera les 300 premiers kilomètres accompagné de 6 enfants invités, eux aussi handicapés, dont Elliott résident à Bonifacio. Ensuite, oui, Frank fera la descente en solitaire.
Mais toujours accompagné de Jo-Zef, sa mascotte (qui déteste qu’on dise d’elle qu’elle est une simple peluche), et de nombreux animaux tels que loups, renard des neiges, orignal, lynx et quelques autres biens moins sympas que des peluches, même si de loin il y a ressemblance.
En effet, ours noirs et grizzly (3 mètres debout, 500 kg, griffes de 15 centimètres et vitesse de pointe de 66 kilomètres/heure) sont omniprésents tout au long du parcours. Comme nous le disait un élève de CM1 imaginatif et émerveillé par les performances de Frank Bruno, « le grizzly, il est plus haut que le plafond de la classe ».
Des rafales de questions
Après plus d’une heure de récits palpitants, la séance de questions a été très animée. Les unes concernant les diverses expéditions de Frank (dont la traversée de l’atlantique à la rame), mais beaucoup de questions ont fusé aussi au sujet du handicap d’être unijambiste voire même d’être différent. La prothèse de Frank baptisée Maggie (car « ma guibole ») est passée de main en main, d’abord avec appréhension, mais très vite, les enfants ont compris que Frank n’est pas différent de nous. Sauf peut-être que depuis des années, il a développé plus de volonté, plus de combativité et plus d’humanité que la grande majorité. Sur une jambe, il nous a tous doublés, il faut bien l’avouer. Rendez-vous sur le site www.boutdevie.org pour découvrir ses aventures, les pensées de Jo-Zef et quelques coups de gueule justifiés.
Alex Rolet
MCSP le prime du 9 octobre 2010 avec Frank Bruno
11 octobre 2010Pendant 80 minutes Frank est l’invité de Laurent Vitali pour présenter en exclusivité les premières images de son expédition sur le fleuve Yukon…
Depeche Agence France Presse de ce matin…
17 septembre 2010Le livre de l’aventure: Ayeltgnu, le défi d’une vie debout…
La Yukon River en kayak sur une jambe: l’aventure avec un grand « A »
dépêche de Patrick Filleux:
PARIS — « Ne va pas plus loin… Ils sont affamés… Ils vont te bouffer… »: les ours blancs remontent le cours de la Yukon River en Alaska. Frank Bruno, unijambiste est seul sur son kayak. Sans arme. C’est son défi. Il écoute les conseils de Dylan, un colosse chevelu, icône du personnage « d’un vol au-dessus d’un nid de coucou ».
Amputé d’une jambe, Frank Bruno, animateur et créateur de l’association « Bout de vie », s’était lancé ce nouveau défi en tentant de descendre en kayak, seul et sans assistance, les 3.100 km de la Yukon River, entre le Canada et la mer de Béring en Alaska.
Bruno, 45 ans, figure charismatique du monde du handicap, ne compte plus ses performances sur terre et mer, à pied, à ski, à la rame, du Groenland à la Géorgie du Sud, des fonds marins corses à la banquise du pôle nord ou sur les sommets de la cordillère des Andes… sur une jambe.
Mais son infortune, survenue lorsqu’il avait 18 ans, militaire sur le porte-avions Foch au large du Liban en guerre en 1983, homme de pont dont la jambe droite fut écrasée sous le train d’atterrissage d’un chasseur Crusader, est devenue un sacerdoce.
« J’ai cru que ma vie était foutue, dit-il. Le mot espoir était sorti de mon vocabulaire. Mais c’est lorsque que j’ai cessé de ne penser qu’à ma petite personne, que j’ai réalisé que j’avais des centaines de compagnons handicapés comme moi, amputés d’un bras, d’une jambe et qui eux aussi avaient perdu espoir, que j’ai créé +Bout de Vie+ ».
« Je n’ai jamais recherché l’exploit personnel qui n’a pas de sens, mais à travers mes aventures, je veux démontrer à tous ceux qui ont perdu le goût de la vie avec un ou deux membres en moins, que nous sommes comme les autres bien portant, que nous ne sommes pas diminués même si nous devons en faire plus que les autres à force de volonté et de rage de vivre ».
« Mon message, résume-t-il, c’est +Si vous voulez, vous pouvez. N’écoutez pas ceux qui vous disent que tout est foutu. Eteignez la télé, bougez…+ ».
« Les coyotes sont à l’affut. Les ours en quête de proies tournent autour du kayak. Les saumons remontent le cours de la Yukon. J’ai peur. Je parle avec la rivière. Elle est ma seule amie. Je suis seul avec moi-même. Je rame, je rame. Je pense à ces chercheurs d’or de la Yukon River de la fin du 19e siècle.
« Mais, j’ai peur… j’accoste ».
Et Frank de poursuivre: « j’installe mon campement sur la berge et un enfant paraît. Ne restez pas ici Monsieur. C’est dangereux. Venez voir mon papa… »
« J’avais remarqué, dit Frank, plusieurs mecs à la mine patibulaire, armés, tournant autour de ma tente et visiblement avinés ».
Et l’enfant conduit Frank chez son papa, Dylan (un colosse de 2 mètres, contrairement à l’original dont le talent donna le nom à l’hôte de Frank). « Des cheveux tombant sur les épaules, une carrure de boxeur et un regard de la plus grande humanité ».
« Tu dois arrêter ici, m’a-t-il dit. Veux-tu la mort ? C’est elle qui te guette. Tu as fait 2.500 km sur cette rivière de furie. Tu as suivi courageusement les recommandations des esprits. C’est ton honneur et celui de celles et ceux pour qui tu combats. »
1’35 » en compagnie d’un beau grizzli…
13 septembre 2010Je suis en train de repérer les rush des images que j’ai ramené de ma « yukonnerie » et j’ai trouvé ceci.
Ça bouge c’est court mais j’ai fait avec les moyens du bord. Je négocie pour un reportage donc wait and see…
En attendant préparer le spray bear et courage je crois qu’ils vous a repéré…
Frequenza Mora…
22 avril 2010Interview de Frank par Jean-Pierre Acquaviva sur Frequenza Mora.
David Guiber vient nous rejoindre dans cette émission de 60′ ou il livre son « Bout de vie » de personne différente depuis peu.
Frequenza Mora, Préparation Yukonles derniéres sorties en photos…
21 avril 2010
Photos prisent par Olivier Bonnenfant.
Avec tous mes sincères remerciements.
Photos que vous retrouverez dans le magazine « Carnets d’aventures » du mois de juin.
Ecoutez l’interview de France Bleu Frequenza Mora animée par mon pote Jean-Pierre Acquaviva qui tend son micro à David Guiber livrant son Bout de vie différente depuis seulement quelques mois. Dans quelques semaines il fera parti de l’équipe du Yukon…
Jo Zef et Immaqa au milieu des dauphins…
16 avril 2010De retour au bercail je tombe sur une bande de copains, bien sur Jo Zef au grand cœur les invite à partager ses crêpes?!?
Et une crêpe pour Flipper, une!
A pluche
Préparation psychique…
15 avril 2010Dans 31 jours je m’envole pour Whitehorse et les derniers préparatifs sont importants. Ce matin j’ai repris la mer avec mon Kayak au nom Groenlandais « Immaqa » (peut être en Inuit)!!!
Tout un programme, chaque projet est une multitude de petits réglages à effectuer et à peaufiner mais le principal c’est la tête qu’il faut avoir en place. Cet hiver fut rude, mais avec le recul c’était une préparation. Comme un punching-ball, j’ai encaissé une multitude de coups émotionnels et je l’avoue ça a failli me déstabiliser. Mais je crois que c’était vraiment nécessaire, de toute façon je n’avais pas le choix, comme le boxeur qui subit j’ai baissé le menton et me suis protégé du mieux possible en encaissant et puis sans que je m’y attende le match c’est fini et je suis toujours debout ! L’arbitre a déclaré match nul !
Donc dans ma préparation psychique j’ai travaillé sur mes peurs et mes angoisses, je les ai laissé m’envahir pour mieux les connaître, en stratégie de guerre il vaut mieux faire rentrer l’ennemi dans un vallon pour assurer une embuscade efficace que de l’affronter en terrain découvert.
Donc mes trouilles je les connais par cœur et du coup je sais quand elles peuvent se pointer et gérer au mieux leurs conséquences.
Au moment où je vous écris ce billet je suis au même endroit qu’il y a quelques mois mais à la différence c’est que ce soir je suis serein, le coin est toujours aussi désert mais j’ai changé les données au disque dur du Cabochard.
Pour la traversée à la rame avec Dume nous avions pratiqué pas mal de disciplines qui n’avaient rien à voir avec la mer pour nous mettre en situation de stress, chute libre, via ferrata en se bandant les yeux à tour de rôle pour travailler la confiance mutuelle et des sorties vélos en hypoglycémie.
Bien sur toutes les semaines 1 an avant le départ nous étions en mer à ramer, d’où la réussite du projet, pour mes traversées polaires j’ai pratiqué seul en hiver les montagnes Corse et quand le temps se dégradait j’apprenais les bases du froid et de tous les problèmes que cela engendre au démontage et remontage de camp et surtout à la progression dans le brouillard givrant. Pour le Yukon depuis deux ans le kayak est sur le ponton devant mon bateau qui est ma maison et depuis ces 24 mois je ne compte plus le nombre de sorties que j’ai effectué, petit à petit j’ai découvert ce moyen de transport ancestrale des régions du grand nord et à chaque sortie j’en ai tiré des enseignements essentiels ; quand j’ai chaviré à 2 kilométres des côtes et que les déferlantes m’empêchaient de monter à bord, quand je me suis imposé de pagayer toute une nuit non stop après une belle journée de kayak avec un vent violent de face et qu’au petit jour j’atteignais mon bercail, quand je me faisais bloquer par le mauvais temps et que la petite passe m’empêchait de reprendre la mer… Toutes ces petites choses sont des grains de riz que j’ai déposés dans une bourse et quand là bas dans le pays de l’immensité la peur m’invitera à diner j’aurai de quoi me rassasier en la regardant droit dans les yeux.
Ce soir là haut sur mon cailloux je vois mon bivouac avec le feu qui l’illumine, Immaqa est bien amarré et quand je me glisserai dans mon duvet je partirai me réfugier dans les bras de ma Vrai pour laisser dehors tous les « kilitoqs » (démons Groenlandais) chercher un autre compagnon de jeu.
Demain de très bonne heure pendant que vous serez en train de vous réveiller je serai déjà en mer à la recherche d’une légende qui s’appelle Amour de vivre…
Le Yukon en deux mots…
14 avril 2010Pour ceux qui visite en profondeur le site de Bout de vie vous avez du constater que la page du Yukon s’était franchement étoffée : photos animalière de Nicolas Dory et surtout la nouveauté, la carte qui vous permettra de nous suivre à la trace sur google earth. J’ai « pondu » un petit texte qui bientôt va être envoyé à pas mal de rédactions qui je l’espère prendront le relais. Si vous voyez quelque chose à améliorer, je suis preneur.
Mon amputation de la jambe droite à l’âge de 18 ans fut très éprouvante je ne savais pas à l’époque que ce n’était qu’une préparation physique et mentale qui m’ont amené à traverser l’Atlantique à la rame comme un défi, à monter à pied au Pôle Nord comme une découverte, à traverser à pied le Groenland comme une aventure extrême, les quelques sommets au delà des 6000mts gravis une manière de m’élever, le tout pour ma croisade associative Bout de vie.
Dans quelques jours je pars dans le grand nord sur les traces de Jack London et Grey Owl, en effet je vais tenter la descente en solitaire muni de mon kayak du fleuve Yukon du lac Laberge au Canada à la mer de Béring en traversant sur sa totalité l’Alaska. Je ne pars ni sur un défi, ni sur une aventure mais sur un voyage de l’intérieur. En effet sur ces 3100 kilomètres je serai seul face à toute la beauté des ses grandes contrées encore sauvages, la solitude sera ma compagne de voyage et même si le physique sera à rude épreuve les seuls vrais dangers rencontrés seront mes fantômes embarqués.
Un homme, un kayak,un fleuve pour un bout de vie!
Bien sur comme à chaque fois je ferai partager mon rêve à des jeunes adhérents de mon association, en effet sur les premiers 320 kilomètres 6 jeunes âgés de 13 à 24 ans vont pagayer avec moi, 2 amputés, 2 cancéreux en rémission et 2 valides. Deux guides de Whitehorse m’épauleront pour guider ces jeunes aventuriers jusqu’au village de Carmacks ; de là je prendrai ma pagaie tout seul pour essayer de rejoindre le village Eskimo d’Emmonak en mer de Béring. La date d’arrivée? Avant que la glace ne refasse geler le grand fleuve !
Régulièrement j’enverrai mon journal de bord via téléphone satellite et quelques photos prises à la volée.
PS : Jo Zef vous demande en douce si vous n’avez pas quelques bonnes adresses sur le fleuve Yukon de crêperies dignes de ce nom ???