Conférence: s’adapter

14 septembre 2019

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Du Camp des Solitudes…

8 septembre 2019

 

Le camp des Solitudes. Ce petit bout de maquis si isolé, que je n’y ai jamais vu personne, sauf mes hôtes et ils sont rares.  C’est là où je dis au revoir à mes amis les « anges gardiens », quand je pars pour longtemps barouder au bout du monde. C’est là encore où je reviens en premier leur raconter comment étaient les qivitoqs qui ont bien joué avec un boiteux un poil têtu. Ici je me sens bien, apaisé, comme si plus rien ne pouvait m’atteindre. Il est situé à quelques kilomètres à vol d’oiseau, des plages encore sur fréquentées, du bruit, des choses qui à mes yeux n’ont pas leur place en bord de mer. Comme je ne peux rien changer, c’est moi qui transhume !  Déjà deux mois où je suis parti, deux petits mois pour partager, offrir un peu de liberté à ceux qui n’ont pas encore ma chance de réaliser leur rêve. Là-haut sur la terre du grand Nanoq, ils sont venus écouter le silence, comprendre un peu plus la beauté de la nature. Ne leur dites pas qu’ils sont courageux, ils vont se moquer de vous, c’est sur. Ils sont vivants et ça ils le savent.                                                                                                                                          Je repense à mes escapades solitaires puis à celle avec ma compagne, un vrai délice. Et puis ce fameux Mont Blanc, sans aucune préparation, avec une prothèse qui m’a laminé le moignon pendant 2 longs mois. J’ai réussi cette « put… » de traversée par les 3 monts sans que je comprenne encore maintenant comment j’ai pu faire. Mais voilà comme dirait Bastien : Mont-Blanc fait !!! MDR  

 Devant le feu ce soir j’ai le temps de repenser, de dérouler le film de cet été polaire, j’imagine comment décrire au mieux les paysages boréaux pour ceux qui ne connaîtront jamais le Groenland, à ceux qui se sont emprisonné dans une vie virtuelle. Je peux enfin écouter la radio et la comprendre, je peux surfer sur le net… Mon dieu, mais quel gâchis ! Tout se mélange, tout se contredit, les paradoxes s’entrechoquent ! Je critique le virtuel et j’écris un billet sur mon blog que pourra lire le terrien du bout du monde. Je fuis les écrans et j’anime une page Facebook, pour passer mes messages, mes humeurs, mes colères, mes joies. La perversité de la vie nous rend addict, nous emprisonne, mais j’ai encore la chance de pouvoir le gérer, de le ranger par moments au fond du coffre de mes contraintes. Le camp des solitudes me rattrape, ses anges gardiens aiment bien me bousculer, je redeviens le petit garçon perdu dans la forêt. Alors j’écris, je prends des notes et un malin plaisir à me moquer. Dans certains stages de survie, je passe par le camp des solitudes, mais je ne fais que l’effleurer, ici c’est trop personnel, trop mon « moi » pour le livrer. Une nuit et hop il me faut vite le libérer. J’ai essayé d’y amener du monde pendant plusieurs jours mais je me suis senti pris au piège d’un partage impossible. Ce coin je l’ai sué, j’y ai versé mon sang à plusieurs reprises, les blablas, le bruit des pas des autres m’est difficile à encaisser. Ce soir je crois l’avoir compris vraiment. Oui ici c’est une partie de mon âme, je n’aime pas qu’on se l’approprie, pourtant c’est moi qui les ai amené, c’est moi qui ai essayé de leur transmettre ma vibration. J’y ai vécu plusieurs mois d’affilée seul pour écrire mon dernier bouquin « Carnet de voyage d’un homme libre », j’y ai beaucoup réfléchi, on me prend souvent pour un dingue. J’aime me qualifier d’ « extra-merrestre ».Ancien habitant de la mer, devenue trop fréquentée et qui a déménagé au fond d’une vallée perdue. Oui bien des choses ont changé, évolué depuis la découverte de ce petit coin de paradis. Ce soir la lune joue à cache-cache avec de gros nuages noirs, ce soir un petit feu me réchauffe, me reénergise, je me sens vidé, cuit juste envie d’être là parmi eux mes « anges-gardiens ». Envie d’être égoïste, envie de silence immense, envie de vie rustique, envie de m’endormir là au milieu de ceux que les autres appellent : lieu sauvage !

Deux jours sont passés, deux jours rien que pour moi. Chut c’est mon secret. Demain je repars pour transmettre par le biais des conférences, des films, des écrits. Je vais poster des messages sur les liens sociaux, accepter mais juste un peu, ceux qui me diront qu’ils savent ce que j’ai vécu, ceux qui croient connaitre mes secrets ?   Oui je ne vais pas me refaire, je suis un cabochard têtu comme une vieille mule corse mais paraît-il très attachant. Lisez mon dernier bouquin, de toute façon j’ai bien compris que cette histoire était devenue la vôtre…

Takuss.

 

L’eveil

18 janvier 2019

Un thème m’a été proposé pour une future conférence, voici la synthèse que je développerai.

L’éveil:

Rien de mieux qu’une cabane, des journées courtes et un hiver qui semble enfin s’éveiller. Envie d’écrire, de me confier, de reprendre mes carnets de notes, de mettre en couleur mes rêves au travers de poésies boiteuses, de rimes brinquebalantes.

 Eveil de la nature qui balbutie au gré des frimas et des pluies hivernales. Eveil de l’enfant qui découvre le sein de sa mère bien avant l’éveil de la prière des saints une fois en mer. Eveil de l’homo erectus promu sapiens, sans se douter qu’il déforesterait ses fondations pour vivre sur des décombres. Eveil des sans-culottes élevant des barrières de sang impur abreuvant les sillons. Eveil de l’adolescent prenant son sac et qui d’un pas révolutionnaire referme sans regret pour une dernière fois sa geôle familiale sans jamais se retourner. L’éveil, cette petite voix, cette flamme qui brule en nous et qui d’un seul coup, en une fraction de seconde nous fait lâcher prise. Mais pourquoi ne plus être Ulysse préférant les nymphes du large aux bras de Penelope, de la douceur d’un foyer à l’appel de l’horizon incertain. Une poitrine ferme et inconnue, aurait-elle plus d’attrait que des bras réconfortants et bienveillants ? L’éveil, le phare de nos vies. L’éveil celui qui nous portera loin des écueils de la routine. Pourquoi refuser le confort d’une couche bien ordonnée pour un bivouac boueux parsemé de doute ? L’éveil courant boréal qui bouscule les questions fades et sans intérêt. L’éveil qui se moque de la sécurité, de l’emploi et d’un mari bienfaisant. L’éveil compagnon de route de Dame Liberté, elle sans lui, lui sans elle et se brisent les ailes du Grand Voyage. Eveil, tel l’oisillon découvrant la forêt sans connaitre la légende du loup et du chasseur. Eveil, naïveté de la blancheur de la vierge Marie avant qu’elle ne soit enfantée par un soi disant charpentier ou un miracle, désolé je ne les ai pas connus !  L’éveil qui manque terriblement à mes frères, à mes semblables, un bonnet rouge, un gilet jaune, un black Friday, un badge arc en ciel. Mais où est la couleur de l’éveil de la Liberté, je n’ai pas de réponse, à moins que je sois trop pudique, trop orgueilleux pour vous la confier. L’éveil est la seule route vers Nous, l’éveil se passe d’une application ou d’un « like », l’éveil ébranle celui qui lâche-prise, qui se coupe de la virtualité. Pas de chef ou de subalterne, l’éveil est un freelance sur un chemin poussiéreux. Retournez-vous de temps à autres, vos traces de pas vous sembleront légères et libertines. Certains traiteront l’éveil d’utopie non conservatrice. D’autres la fuiront pour leur bien être, alors que l’éveil nous offre un mieux-être ! L’éveil ne connait pas les heures sup, les CDI, les ITT, l’impôt sur la fortune, les week-ends avec pont. L’éveil est une tortionnaire qui te demande de bosser à temps plein 24h/24. Pas de congé payé, pas de camping des Flots bleus ou de neige câblée et artificielle…

L’éveil serait un sale gosse qui te prend la main pour t’amener devant un miroir en te disant : tu vois là, devant la glace ; eh bien ce n’est pas toi, alors bouge tes fesses et devient Toi…

Le courage…

8 avril 2018

 

Très souvent à la vue d’une personne un peu « différente », mais qui a envie de vivre, les « autres » la définissent comme courageuse. Une maladresse, une incompréhension qui peuvent irriter, voire bloquer à jamais certains. L’une des définitions du courage, version dictionnaire est : (dérivé du mot cœur) il est une vertu qui permet d’entreprendre des choses difficiles en surmontant la peur, et en affrontant le danger, la souffrance, la fatigue. Depuis l’Antiquité et dans la plupart des civilisations, le courage est considéré comme l’une des principales vertus, indispensable aux héros. Son contraire est la lâcheté. Chacun son avis sur le sujet mais cette définition ne me convient pas.

Vivre coute que coute n’est pas du courage mais une ferme volonté de vouloir continuer à vibrer, à respirer et à croquer la vie. Un accident, un abandon, une maladie, nous plongent dans les ténèbres. Tout s’écroule, les plaies sont béantes, purulentes. Perdre un membre de son corps, de sa famille, être rejeté, bafoué par ses proches, sont des chocs émotionnels d’une grande violence qui nous rendent la vie difficile, voire impossible, mais la machine humaine est bien faite, bien pensée. Il faut un temps certain, une phase d’adaptation plus ou moins longue pour stocker ces informations en les enfouissant au plus profond de nos âmes. Mais ces données sont en nous, difficiles, impossible de les jeter, elles rodent. Un moment de bonheur intense, une fraction de sourire et on ne sait d’où, elles peuvent apparaître avec leur lot de souffrance et d’images qui font de nouveau mal. Alors nous n’avons pas le choix, il faut prendre une bonne inspiration et relever la tête, redresser les épaules et reprendre pied pour ceux qui en ont encore ! Avancer sans se retourner, car la vie est un cadeau qui ne se conjugue qu’au présent. Le courage ce n’est pas d’aimer la vie, le courage ce n’est pas la volonté de découvrir de nouvelles limites, le courage ce n’est pas de se lever le matin malgré le poids de nos blessures sur nos épaules meurtries. Le courage est tout autre, il est une perle rare à notre époque, l’égo l’a assassiné et quand il apparaît, il semble inaccessible. Un gendarme vient de sacrifier sa vie pour en sauver une autre, acte courageux, décision héroïque où le Moi a laissé sa place pour un Nous universel. L’altruisme est courage, l’envie de vivre est naturelle. Attention vouloir sauver le monde n’est pas sans intérêt, aider les autres et une manière de s’aider soi –même. Soigner les autres c’est se sauver un peu aussi. L’acte de courage n’est pas une décoration, c’est une action instantanée qui défend des vies, une décision bien pensée où l’on s’oublie pour réaliser l’impossible. Donc vivre avec une blessure n’est pas un acte de courage, il est juste une logique de vie. La personne qui a eu la chance de passer à travers les mailles des drames, voit en une âme blessée qui s’acharne à vivre un acte héroïque mais il n’en est rien. Traverser un torrent en cru sur une seule jambe avec des béquilles n’a rien d’un acte de courage. Croire en un nouvel amour alors que les échecs se sont succédé n’est pas un acte de courage mais de vie. C’est le test d’un nouveau point de vue de vivre, c’est ouvrir une porte fermée qu’on pensait verrouillée. Un orphelin, un handicapé, sont vivants aussi, un gamin de la DDASS a un avenir, mais ce n’est pas du courage qui leur faudra mais une motivation, un but avec quelques rencontres. La vie est un bien précieux, qui par moment se cache derrière un nuage noir, mais qui dit ombre dit lumière, alors soyons «fêlés » et laissons passer le premier rayon de soleil, il nous semblera incroyablement bon, doux, chaud.

La vie nous malmène, le remède miracle pour vivre n’existe pas, le seul cachet qui apaise s’appelle Liberté, attention aux médicaments générique, Liberté ne peut être cloné…

…Vive la vie même avec des nuages                                                                                                                                     Vivre ce n’est pas du courage…

Violence et habitude

2 octobre 2017

Voilà bientôt 3 semaines que le Groenland n’est plus qu’un souvenir, je suis revenu dans ma belle cabane cachée en Corse, 21 jours à reprendre pied et à observer « mon » Monde. Ces 3 mois dans ma bulle, m’ont dépollué, m’ont ôté ce trop-plein d’information qui rend dingue. Si je devais définir ma sensation sur « ma » société c’est que la violence est devenue une habitude, un mode de vie. Le fanatisme prend son temps et il s’installe à tous les étages de la tour de Babel. Le sang est versé, les guerres se succèdent, la radicalisation endoctrine, le nationalisme monte des barricades sur des lits d’hémoglobine, mais il y a aussi la violence des petits, plus pervers. Pour une faute d’inattention, un doigt tendu est brandi, pour un avis différent les mots s’envolent en devenant gras et rugueux. La petite ménagère en un claquement de doigt se mue en monstre de grossièreté. Nous voulons tous, notre liberté, cela fait partie des quelques mots-clés à la mode, au même titre que zènitude, bio, silence, partage mais au fond de tout ça une détresse immense provoque le chaos. De nature optimiste, pourtant des questions me sont sans réponses. En 3 mois de vie monacale polaire, j’ai retrouvé ce que mes précédentes aventures m’avaient apportés. Et le retour me plonge dans une grande tristesse. Steven Hawking, le célèbre physicien américain, ne donne pas un siècle à notre civilisation avant le grand boum mais pourquoi un tel pessimisme ? Plus personne ne sait ouvrir les yeux, plus personne ne veut ouvrir ses sens et reprendre pied avec la seule vérité, la Nature, qui nous supporte depuis si longtemps. Nous vivons dans un monde violent, où on a érigé la possession – d’argent, de biens, de pouvoir – au rang de but suprême. D’où le développement de peurs et de frustrations, qui génèrent la colère, qui génère la haine, qui génère la violence … Mais peut-on lâcher ce mode de vie ? Peut-on déjouer l’issue fatale, ensemble on le pourrait, mais nous devons tous revoir nos priorités, rabaisser notre fierté, ouvrir nos cœurs aux autres, à ceux que l’on ne connait pas. En se renfermant on ne peut le découvrir et ces replis laissent place au refus qui engendre la violence. Alors tout est foutu me diriez-vous ! Non il y a une part d’espérance, il y a une petite lumière qui vacille au bout de l’horizon mais bien plus que la volonté c’est une immense motivation qu’il faut trouver. La plupart des médias vous programment des nouvelles noires, sanglantes, tout ça en boucle, les chaînes d’infos en font leur fonds de commerce. Le drame fait vendre, les catastrophes gonflent les audiences, le cerveau est plus attiré par le négatif que le positif. Mais tout ça peut-être changé, la route n’est pas tracée, devenons les explorateurs de nos vies sans se laisser polluer par les forces obscures. Une vie est unique, hélas trop peu s’en souvienne. Mes baroudes au bout du monde me rendent optimistes, j’ai rencontré d’autres freemen et freewomen des personnes de la « vraie » vie. Ceux qui ont compris la puissance d’une fleur qui s’ouvre, la force d’un rayon de soleil sur une banquise du Grand Nord, de la beauté sur la migration d’un tout petit oiseau polaire. Ce que vous ne voyez plus est bien plus important que ce vous brandissez avec force. Un drapeau qui flotte n’aura jamais la force d’une feuille d’automne parti à la recherche d’un sol pluvieux. Un missile n’est rien en comparaison d’un alizé soutenu qui court le tropique du Capricorne. Le rire d’un enfant à bien plus de raison qu’un long discourt politique fastidieux. Notre vie, notre Monde nous appartient, à nous d’en faire un lieu eternel, les natifs du Grand Nord disent : La Terre ne nous appartient pas elle nous a été prêté par nos enfants.

Peut-on vivre dans un Monde qui va mal?

17 mars 2017

Mes départs me semblent salutaires, toniques, les sédentaires y voient une fuite, les solitaires une croisade pacifique, on fond de mes tripes, c’est un vrai stage de bonheur énergisant. La première question est sans réponse : est-ce la solitude qui m’a choisi ou le contraire ! A défaut de m’isoler, elle m’offre aux autres, mais pour ce présent elle me cajole au sein de ses entrailles pour enfin me libérer sans contrainte. Mais le sujet semble s’éloigner, alors revenons-y : peut-on vivre dans un Monde qui va mal ? Elle est pourtant liée à mon raisonnement précédent ! Le Monde va mal, serait le verbatim du moment, désordres après scandales, conflits après révolutions, épidémies après pandémies, tous nous poussent au plus grand pessimisme, mais est-ce le Monde qui va mal ou les Hommes qui y gravitent ? Depuis sa création, par un Big bang, la planète tient bon le rythme, ces cycles ne varient pas d’un iota, 24 heures par année, rien ne bouge. L’astronome américain Edwin Hubble  serait des premiers à l’affirmer, ma sensibilité Darwiniste me le suggère aussi. Le Monde se moquerait-il des religions, des possessions, des obsessions ? Les glaciers ont grandi puis fondu, les forêts ont recouvert les déserts puis péris, mais le Monde ne c’est point déréglé, il tourne sans métronome d’une précision parfaite. Un jour les Hommes se sont érigé, Homo erectus, puis, les plus savants ont découvert le feu, la première convoitise était en lumière. Le foyer protégeait, chauffait, rassurait, éloignait les prédateurs mais attirait aussi les « autres », ceux qui en rêvaient, car ils ne le maîtrisaient pas encore. Puis les grottes ont été murées, les cabanes assemblées, les murailles maçonnées, les portes blindées, le partage est devenu une sorte d’utopie sanguinaire. Les Hommes se sont regroupés pour mieux lutter, la solitude fût mise à la diète, mais des « sages » des ascètes, des oblates, ont résisté, on les a souvent pris pour des hérétiques, des sorciers, des illuminés. Les plus charismatiques ont su fédérer mais leurs mots ont été traduit, interprétés pour en faire des barrières et non des ponts. Le mot traduire viendrait de l’italien : Traduttore, traditore, expression signifiant littéralement : «Traducteur, traître », soit : « Traduire, c’est trahir ». Mais le solitaire ôte cette mue qui nous carapace dans la routine violente, dans le marasme psychique qui demande « du toujours plus » ! L’ascète se nourrit de rien, car il pratique le vide qui est propice à recevoir. Une cruche ne peut se remplir qu’à condition d’être vide, c’est encore mieux si elle est propre, car elle pourra nous désaltérer sans filtre. Mais le vide fait peur, le silence terrorise, notre Monde est de plus en plus bruyant pour peut-être cacher inconsciemment nos angoisses. Le nanti collectionne l’inutile pour ne jamais le partager, la foule propose le lynchage plutôt que la réflexion, l’émotion est mise en cage, le partage devient virtuel, aimer est un like, les larmes sont canalisées, alors oui le Monde va mal. Mais une part de la population ouvre les yeux, son cœur pour plus de simplicité, de silence, de quiétude, alors même si le Monde va mal, j’en suis convaincu nous pouvons vivre heureux, j’en suis sur c’est contagieux.

Et vous ?

La simplicité volontaire

4 avril 2016
J'écoute les conseils de la cascade!

J’écoute les conseils de la cascade!

La simplicité volontaire

Mes billets sont plus rares car il me semble bon d’aller de plus en plus vers l’essentiel, alors aujourd’hui je m’envole vers une pensée qui me tient à cœur : le minimalisme. N’y voyez pas du simplisme, mais un quotidien qui de plus en plus me rassure sur ce choix de vie, qu’est le minimalisme. Notre société n’est basée que sur l’expansion, la croissance, le profit, la consommation mais rarement sur la qualité de vie. Une consommation toujours accrue conduit à des besoins financiers également accrus et donc à un surcroît de travail. Le toujours plus nuit à la vie simple, la course à l’éternel profit mène au « burn out », anglicisme à la mode. Vivre n’est pas une course mais un chemin, pas toujours paisible certes, mais qui vaut le coup d’être vécu en prenant le temps de comprendre, d’écouter plutôt que d’entendre, d’observer plutôt qu’apercevoir et surtout de délimiter ses «indispensables. Il y aura toujours mieux, plus moderne, plus dans le coup, mais cette démarche nous projette dans le labyrinthe infernal de la dépendance. Les crédits se croisent, les banques en font leur fonds de commerce, la pub à outrance balance des images subliminales qui ne laissent aucune chance au minimaliste en herbe. Il faut du nerf pour sortir d’une grande surface sans avoir eu le coup de cœur pour le « gadget » indispensable qui sera vite remisé au fond de la cave. Nous sommes maîtres de nos vies, capitaines de nos envies, mais pourtant le paraître prend toute la place, il ne laisse aucune chance aux « objets » réparés, aux envies décapitées. Qu’il est dur de résister aux chants des sirènes du toujours plus. Je ne propose aucune recette miracle, il y a certainement une application pour gérer tous ça, si si ; j’en connais une ! Elle est enfouie au fond de vous, alors démaquisez tout ça et devenez les seuls maîtres de vos envies. Pourquoi attendre une mesure gouvernementale pour utiliser moins d’énergie, pourquoi toujours devoir être « moutonné » pour comprendre que c’est notre vie et que personne ne doit nous l’enlever et nous la dicter.  Le monde est partagé en deux, il y a ceux qui passent leur vie à faire des régimes et l’autre moitié se bat pour ne pas mourir de faim. L’injustice est l’huile essentielle de l’Homme, mais au fait ! C’est vous, moi, toi, qui pouvez métamorphoser tous ça. Ce billet ne changera pas grand-chose, mais comme une pluie n’est qu’une multitude de gouttes d’eau je tente d’être l’une d’elles.

L’aventurier scénariste acteur américain Will Rogers disait

« Trop de gens dépensent de l’argent qu’ils n’ont pas gagné, pour acheter des choses qu’ils ne veulent pas, pour impressionner des gens qu’ils n’aiment pas. »

Violence

16 février 2016

A hand writes the word "Violence" on a chalkboard.

Me voilà plongé dans une réflexion vraiment d’actualité, la violence. Un ami écrivain m’a demandé de lui apporter mon ressenti sur ce thème qu’est la violence. Je ne sais pas pourquoi j’ai accepté mais depuis sa requête je ne cesse de tout décortiquer ! La violence n’est pas dans les gènes de l’homme, du moins j’essaie de m’en convaincre, rien que sur ce point, cela a fait couler beaucoup d’encre. La justice ne reconnaît pas le chromosome de la violence pourtant il existe. On ne devient pas bon, on nait bon, ça c’est mon humble avis ! Sommes-nous violents de nature ou pas ? Comme je suis de nature optimiste je vais dire non, même si parfois l’actualité me met des doutes. En premier lieu tout commence par l’éducation, une famille calme et paisible devrait engendrer des enfants de même vibration, mais là aussi ce n’est pas certain à 100%. Et inversement une famille continuellement en état conflictuel donnera des gamins violents prêts à en découdre dès que l’on ne va pas dans leur sens. Puis vient l’école, lieu où l’élève est papier buvard tout en découvrant la vie de groupe avec les leaders et les suiveurs .L’histoire nous livrent ses horreurs de violence, la nuit de la saint Barthélemy, les assiégés de Massada, les tranchées de 14-18… Les premières injustices apparaissent, elles s’accumulent avec celle des parents. Les professeurs trop laxistes laisseront la braise se consumer sans jamais apaiser ces brulures. Puis la société, qui pourtant en France semble pacifiée, donne l’estocade. Si la personne n’a pas de repaire, de frontière, la violence pourra s’épanouir sans limite. La surconsommation, le paraître, l’appartenance communautaire et l’accumulation d’injustices sont les moteurs de la violence. Comment expliquer qu’une vieille dame toute tranquille, devienne un Mad Max des routes en prenant son volant, une vie de brimade la fera sortir des gonds au moindre écart d’un automobiliste étourdi. La violence est un manque de contrôle, une anémie de réflexion, un vide abyssal d’amour. Dans l’un de mes stages de survie j’avais des jeunes issus d’un quartier défavorisé, ils étaient tous déjà dans le viseur de la justice. En quatre jours ces gars sont devenus paisibles, tranquilles, voir polis parce qu’ils avaient trouvé leurs limites. Le manque d’analyse des conséquences donnera libre cours à un débordement catastrophique, la justice n’y peut plus rien car elle vient en bout de processus, nous sommes tous responsables de nos actes mais aussi de ceux qui nous entourent. Nous devons le respect aux autres mais surtout à soi-même, comment donner si on n’a pas ? Comment être aimé si nous n’aimons pas ? Le sujet est vaste et je vais continuer à noter, à réfléchir sur ce thème si vaste qu’est la violence. Votre avis m’intéresse…

“La violence est le dernier refuge de l’incompétence.” Isaac Asimov

 

Faire le deuil!

18 janvier 2016

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Dans le documentaire Frères de sport je finis le film par une réflexion qui vous a fait énormément réagir.  On ne peut faire le deuil de l’accident ! Beaucoup d’entrevous avez commenté, vous avez acquiescé à cette sortie sincère et sans tabou, j’ai tenté à chaque lettre de répondre au plus juste avec « mes » réponses, issu d’une expérience très personnelle, alors par ce billet je vais tenter de le développer, tout en allant à l’essentiel, une confidence pour vous tous, un peu pour moi aussi très certainement.

Le deuil quelque qu’il soit, est une épreuve de vie, personne ne peut y échapper, mais la soupe est difficile à avaler, encore plus à digérer. Les phases se succèdent plus ou moins dans le même protocole, mais la finalité est difficile à atteindre. Le choc, le refus, la colère, la tristesse, la résignation, l’acceptation et la reconstruction sont à mes yeux les multiples phases du coup dur qui traversent nos existences.  Le choc est éphémère, même si chaque seconde semble un siècle, l’immense coup de massue se métamorphose assez rapidement en refus total. Pas à moi, non ce n’est pas possible. Puis la colère nous prend en otage, on la masque par des calmants, des thérapies, des réunions philosophiques, même parfois la religion, pour ma part j’ai choisi la fuite, concrétisée par un voyage de plusieurs années. La mer pour ôter l’amer ! La tristesse prend de la place, elle s’installe confortablement, elle aime bien se glisser dans les nuits noires hivernales, alors elles salent nos joues, nos âmes, nos espoirs sont noyés sous une tonne de sel, mais le petit jour nous délivre jusqu’à la prochaine nuit. Alors le temps érode, corrode et on se résigne, on croit accepter, on pense devenir sage, mais sur une ruine on ne peut construire une nouvelle vie sainement ! La restauration d’une vieille maison est remplie de surprise. On gratte, on déblaie et on trouve une pièce oubliée remplie de poussière, de vieux manuscrits qui nous offrent des chapitres qui racontent, nos vies sous un autre angle. On époussette, et les yeux piquent de nouveau, on lit, on relit on décrypte, les mots sont des restes de maux, on doit panser, mais aussi penser, mais qu’il est difficile de cautériser ces plaies. Alors on prend du recul on essaie de voir de quoi se composent les restes, on pousse quelques briques, on établit un nouveau plan. Les passants passent, quoi de plus normal, nous on reste, à moins que ce soit le contraire ! Puis un jour pour certains, pour les plus sages, les plus grands, les plus sensibles, de la ruine, surgit une cabane qui nous rassure, qui nous surprend et même si quelques larmes s’invitent sous son toit, on apprend à vivre sans « toi », notre si beau passé…

Votre avis m’intéresse, nous intéresse, une bâtisse ne peut se construire seule !

La théorie du rat!

20 novembre 2015

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Après l’attentat de Charlie j’avais écris un billet au titre de : Jamais plus ça. Quelques mois plus tard le venin était de nouveau déversé. La haine a pris une excuse, la religion. Mais d’où peut-elle venir, comment des « gens » peuvent en arriver là ? Cette funeste réflexion m’a rappelé un texte qui traite de la hiérarchie des rats qui d’après les scientifiques est très proches des hommes ; je vous l’ ai retrouvé.

Pour mieux comprendre ce mécanisme de hiérarchie, Didier Desor plaça six rats exploiteurs ensemble. Ils se battirent toute la nuit. Au matin, ils avaient recréée les mêmes rôles. Deux exploiteurs, deux exploités, un souffre douleur, un autonome. Et on a obtenu encore le même résultat en réunissant six exploités dans une même cage, six autonomes, ou six souffre douleur.

Puis l’expérience a été reproduite avec une cage plus grande contenant deux cents individus. Ils se sont battus toute la nuit, le lendemain il y avait trois rats crucifiés dont les autres avaient arraché la peau. Moralité: plus la société est nombreuse plus la cruauté envers les souffre douleur augmente. Parallèlement, les exploiteurs de la cage des deux cents entretenaient une hiérarchie de lieutenants afin de répercuter leur autorité sans même qu’ils aient besoin de se donner le mal de terroriser les exploités.

Autre prolongation de cette recherche, les savants de Nancy ont ouvert par la suite les crânes et analysés les cerveaux. Or les plus stressés n’étaient ni les souffre-douleur, ni les exploités, mais les exploiteurs. Ils devaient affreusement craindre de perdre leur statut privilégié et d’être obligés d’aller un jour au travail.

Je ne suis ni scientifique ni chercheur en la matière mais je pense qu’il serait bon de faire un rapprochement avec cette expérience. Plus les gens souffrent ou ont souffert et plus à la moindre occasion ils tentent de s’emparer du « pouvoir ». Les grandes révolutions du monde l’ont prouvé, quand les monarques furent décapités les insurgés devenaient à leur tour des monstres, Robespierre, Danton, Panis et Marat en sont la preuve. En Yougoslavie à la chute de Tito les libérateurs se sont montrés démoniaques, en Libye idem et la liste est longue. Les peuples qui ont été oppressés sous les dictatures se métamorphosent en fanatiques et sans aucun signe tentent de frapper de manière des plus anarchiques et cruelles. Nous en payons les conséquences.Un autre fait marquant que personne ne relève: les pays touchés sont ceux qui vendent le plus d’armes, une balle est tirée dans notre pied et nous dansons ! Que faire ? Oh mes amis n’attendez pas que je trouve une solution mais mes yeux sont ouverts ainsi que mes sens, la guerre civile nous pend au bout du nez, car personne ne veut changer. Petit article passé inaperçu sur le journal Le Monde, en 2015 la France bat le record de vente d’armes, les pays clients ? La péninsule Arabique !!! Je ne suis d’aucun parti politique mais les 30 000 personnes en France qui travaillent dans ce secteur le savent, nous donnons le bâton pour nous faire battre. Je n’aurais jamais pu croire qu’aux 21éme siècle en France on puisse parler de couvre-feu dans certains quartiers et pourtant nous y sommes arrivés. Je suis de nature très optimiste mais sincèrement je ne suis pas certain que la situation aille en s’améliorant, les amalgames vont encore plus pourrir la situation, les imbéciles vont sortir leurs plus belles étoffes pour nous gratifier d’actes insupportables qui vont encore plus aggraver la situation. A l’habitude mes billets sont plutôt optimistes mais ce soir le vent d’Ouest ne pas réconforté sur notre devenir d’homme libre.

Pour conclure cette pensée de Sénèque: Si tu veux être heureux Etre un homme libre. Laisse les autres te mépriser.

PS: Si vous voulez vous exprimer allez y je ne vais rien censurer sauf les propos injurieux…