Le clip de l’ascension du Mont Blanc par les 3 Monts…

13 septembre 2019

En mode machine…

1 août 2018

Ce matin ça pique un peu, le vent est nul il va falloir que le soleil chasse les nuages pour nous réchauffer, à midi grosse canicule 15° à l’ombre ! Si les moustiques perdent un peu de vigueur leur cousins germains sont arrivés les valises pleines de désirs : bouffer de l’estropié! Des milliers de toutes petites mouches qui rentrent dans tous les orifices et qui adorent découper la viande qui leur est offerte, un pur bonheur…. Mais je crois que vous avez bien compris que ces petits détails ne nous touchent que très peu. Ce matin je lance un défi à l’équipe. Puisque le ravalement est totalement fait on va attaquer la peinture de la grande salle qui sert de salon et coin repas. Ange et Rémi vont suivre à la lettre mes consignes, il va falloir aller vite, sans discuter en étant efficace et discipliné. Marion et Elisa sous le contrôle de Patrick auront la tache de badigeonner les portes et Audrey de récurer les caisses de pêche que j’ai trouvé et qui me serviront de tiroir… Une, deux, trois partez! Une merveille de travailler avec ce duo, humour, sérieux et efficacité. De temps à autres la radio groenlandaise nous souffle quelques airs assez fun de musique locale, mais nous restons concentrés. Dehors quelques baleines viennent contrôler les travaux, Jozef veille aussi au grain ! A peine quelques tartines de pain de mie beurrées à midi et nous repartons de plus belle, à 16h la salle est comme neuve. Sol débâché, balayé, lavé au savon et à l’eau chaude, cela est devenu un doux nid qui redonne un bon coup au moral.

Mais comme tous les soirs, nous reprenons les cours. Et oui ici, ce ne sont pas des vacances mais bel et bien de l’apprentissage. Au programme, utilisation d’une carte avec un GPS, fonctionnement d’un téléphone satellite avec la balise de détresse, et plein de trucs et astuces pour survivre en pleine toundra près de rien et loin de tout. Je vous entend marmonner « mais pourquoi » ? Demain, à leur demande, je vais les déposer  en bateau dans le sud du village à environ 15kms près d’un lac.  Seuls, ils devront rejoindre la cabane à pied. La toundra spongieuse va leur offrir un beau cours de vie et comme je le dis en boucle : un souvenir ne s’achète pas, il se vit !!!

A pluche

Ps :BAPP

Des Cols et des Ecoles cinquième édition

13 octobre 2017

La cinquième édition Bout de vie des rencontres Des Cols et des Ecoles, sous l’égide de la Fondation d’entreprise Française des Jeux, vient de se conclure en beauté. La salle de l’école primaire de Muratello était comble, les questions ont fusé, la vie est une alchimie, le malheur peut devenir force et énergie, les enfants ont tout pris, ils seront les adultes de demain…

Lundi nous sommes partis de Bastia, la première étape nous a mis devant une réalité digne de Lapalissade : la Corse est une montagne en plein milieu de la Méditerranée ! Les jambes ont brulé !  Oups ; suis-je bête, la jambe ! Etre unijambiste est une épreuve supplémentaire dans l’ascension d’un col, mais surtout ne confondez pas les mots : handicap et handicapé. Toute l’équipe est composée de cyclistes porteurs d’un handicap mais pas une seule fois nous avons refusé le « combat pacifique » du dénivelé, seuls les handicapés refusent la vie, nous on la croque. Si je devais vous offrir une image, la première qui me vient en tête est celle-ci. Alors que nous roulions en pleine montagne, les cantonniers en pleine action, (je vous assure ça existe), en fauchant les bas côtés, ont laissé sur plus d’un kilomètre une route recouverte de chardon sec, un vrai champ de mines pour nos pneus. Patrick notre samaritain, a instantanément chargé les vélos de ceux qui ne pédalent que sur une jambe, mais plutôt que de les voir se vautrer dans le fourgon ils ont enfourché leurs béquilles et pratiqué la borne à bonne cadence. Et dire que certains se plaignent pour une peccadille !..

 Nous voilà dans la cité de Pasquale Paoli, premier homme en 1755 à avoir rédigé les droits de l’homme, un sacré clin d’œil pour nous les « rabotés » que l’on essaye de mettre de côté sans cesse. La salle de la Faculté de Science est archi comble, des chaises supplémentaires sont coincées de-ci de-là, les plus en retard seront assis par terre, le thème du jour est : Création d’un projet. Sans aucun support audiovisuel ce fût un vrai régal de leur transmettre nos expériences. Bien après le coup de la fin du cours, les étudiants sont restés là à nous questionner. Un vrai bonheur…

Mais la montagne Corse nous a proposé quelques passages de catégories dignes des Alpes, le col de Sorba, le col de Verde, le col de la Vaccia, le col de Bavella, plus quelques bosses à vous couper les pattes, tout ça pour retrouver les scolaires de Zicavo, Conca, Muratello. Ils nous ont écoutés, ils nous ont questionnés. Oui les enfants ; la différence ne doit pas faire peur, elle doit être un vecteur de curiosité et non de rejet, nous sommes tous l’étranger de quelqu’un disait Sarthe. Mais comment oublier l’accueil des habitants de Levie, souriants, avenants, nous sommes venus l’espace d’un soir l’un de leurs citoyens. Les kilomètres se sont égrainés, les graines ont été semés, la vie est un potager on ne récolte que ce que l’on sème, très certainement des vocations vont s’inspirer de notre passage, qui sait.

Un grand merci à tous ces sourires croisés, un grand merci à la vie de nous avoir réunis. Un grand merci à toi Patrick, notre chauffeur, à toi Steve la force tranquille, à toi Jean-Luc le skieur de l’impossible, à toi Jérôme le charmeur du groupe qui ne lâche rien, à toi Alexis notre champion du monde mais bien plus que ça, à toi Karin la seule fille du groupe, à la Corse si belle sans la foule. Si cette aventure est une bouffée d’oxygène il nous faut remercier la Fondation d’entreprise la Française des Jeux qui finance en totalité depuis 5 ans ces rencontres, merci Dalila, merci Stéphanie…

Bientôt je vais reprendre la route pour aller rencontrer pendant 3 jours les jeunes de la région de Bulles en Suisse romande, à force de planter des graines peut-être une forêt de liberté verra le jour…

A pluche

Oqaatsut

22 avril 2017

Elisa graine de championne…

3 mai 2016
Elisa ou la totale liberté

Elisa ou la totale liberté

 

Depuis 13 ans Bout de Vie tente de changer le regard des bipèdes, sur vous, sur nous, les « raccourcis ». Une longue croisade qui tout doucement donne ses premières boutures, j’aurais pu dire qui dévoile de nouveaux pieds ! Je me souviens d’une petite- fille de 3 ans qui posait sa petite prothèse sur la Galiote, elle venait à peine de perdre sa jambe, sa maman était soucieuse, mais Elisa ne voyait pas pourquoi son entourage s’inquiétait autant, avec deux ou une jambe sa vie ne serait que force et défi. Puis elle est venue aux 10 ans de l’association, je sentais une ado pleine d’énergie et de volonté alors elle a rejoint seule, le stage de plongée deux ans après. Une semaine où, elle a découvert de nouvelles limites, un nouvel horizon. Un jour de grand vent sur la plage arrière du bateau je l’engueulais pour qu’elle trouve sa serviette, car trempée comme un mérou elle grelottait face au mistral. Du haut de ses 12 ans elle me lâchait une tirade que je ne pourrais oublier : Si un jour tu m’amènes dans le Grand Nord il faut que je sache gérer le froid.  Ni une ni deux pour ses 14 ans elle embarquait pour une aventure hors norme. Vivre sur une île déserte de la côte Ouest du Groenland en autonomie complète, elle était la cadette du groupe. Là-bas sur la terre des « Nanoq » elle m’a ému profondément, elle a su s’adapter de manière remarquable. Nos journées étaient composées soit de balade en canoë, soit de randonnée en terrain très accidenté. Une muraille encerclée l’île et pour rejoindre le haut plateau à 600Mts au-dessus du niveau de la mer il valait crapahuter sur des corniches assez vertigineuses. Son emboîture l’avait blessée, mais pas une seule fois je ne l’ai entendu se plaindre, pas une fois je ne l’ai vu grimacer. Après 3h de marche nous trouvions une montagne sans nom, depuis sur l’île d’Ataa un sommet s’appelle le mont Elisa. Le retour en France, après de si belles expériences, permet de comprendre dans quel luxe nous vivons, dans quel confort nous évoluons. Alors Elisa encore plus forte, encore plus haut, continue sa vie de jeune femme et hier la une du quotidien régional Sud-Ouest lui a consacré un bel article dont voici un extrait qui m’a beaucoup touché :

L’adolescente, d’une maturité impressionnante, a même participé à des stages de survie, dont un au Groenland, avec l’association Bout de vie. « Je suis devenue plus volontaire, curieuse, résistante. Abandonner, ce n’est pas dans mon état d’esprit. Et quand je vois une personne valide abandonner parce que c’est dur, je l’encourage à continuer. »

Cliquez ici pour voir la totalité de l’article.

Pour conclure ce billet, je tiens à remercier toutes les personnes qui de prêt ou de loin permettent à Bout de Vie d’œuvrer dans ce partage si essentiel. Bout de Vie n’est pas là pour assister les amputés, Bout de Vie a la seule vocation de permettre à qui veut de vivre plus fort qu’avant.

Que Dieu vous prothèse !

Des cols et des écoles suite et fin

18 octobre 2015

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Contre vent, brouillard et froid l’équipe Bout de vie est arrivée au bout de la semaine. Il y aurait tellement de beaux moments à vous raconter qu’il me faudrait plusieurs pages, mais je vais aller à l’essentiel. Alexis le « petit » dernier c’est révélé comme un futur espoir dans le sport de haut niveau, il ne lui reste plus qu’à travailler sérieusement sans jamais faire confiance aux éloges et aux victoires. Jérôme confirme son potentiel de champion de triathlon. Monter la côte de la haute ville de Bonifacio sur une seule jambe, révèle d’une volonté trempée comme l’acier damassé. Steve a serré les fesses et malgré quelques douleurs, il n’a su qu’écouter son courage. Patrick lui aussi à teinter l’épopée de sa bravoure et de sa détermination, je sais que la motivation pour continuer va fleurir. Le grand Franck avec ses 115kg malgré quelques casses matérielles a toujours forcé le respect. Mais je vous rassure Félix, Karin, Yves, Bruno, Jean-François, Mario et bien d’autres n’en sont pas moins les rouages d’une aventure de partage. Cette année la « cible » était la Corse du sud, de la maternelle aux primaires nous avons apposé les fondations pour que la différence puisse se bâtir. Les « petits » sont natures, ils ne jugent pas, ils constatent et passent à autre chose. Les grands sont plus craintif, ils fuient le mutilé, ils détournent le regard pour ne pas voir ce bout en moins. Alors pour la troisième fois nous avons gravi les cols de la différence, de là-haut il est facile de se laisser glisser en roue libre sur les routes de la tolérance. Pour conclure ce billet je tenais à remercier, tous les enseignants qui ont osé le premier pas pour nous recevoir, un grand salut à Ange et José de l’asso Via Livia, la soirée fût agrémentée par le témoignage du doyen Paul qui malgré son grand âge et sa « patte » en moins m’a ému aux larmes. Un grand merci à tous les hôteliers, aux restaurateurs et bien évidement à la Fondation d’Entreprise Française des Jeux qui a financé l’opération. Un peu à l’avance je suis certain qu’en 2016 nous allons renouveler cette « pédalerie » différente.

Einstein à dit : La vie c’est comme le vélo, pour ne pas perdre l’équilibre il faut toujours avancer…

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La solitude mots par maux…

11 novembre 2012
La solitude m'a mené sur un chemin lumineux... La liberté

La solitude m'a mené sur un chemin lumineux... La liberté

« Y avait-il une réponse ? Une réponse à quoi ? Je n’étais pas en quête d’une pensée ni d’une philosophie ! J’étais en quête… D’un battement de cœur. » Satprem

Depuis la sortie de mon dernier livre je suis amené à répondre régulièrement  à cette question : Que vous apporte la solitude, en avez-vous peur, ne mène t’elle pas à la folie à moins que ce soit une philosophie de vie ?  Les poètes, les chanteurs la reprennent en boucle. A tellement la décortiquer certains philosophes en sont morts de démence, un sujet de philo pour le BAC ! Mais je vais tenter avec tact et sagesse d’apporter une réponse à cette question, avec mes images de références bien-entendu ! D’abord définir la solitude ; il y a celle qui est subie, destructrice, sans engagement, dénuée de communication ; puis la choisie, qui permet le rêve, la création, la réflexion, la contemplation. La première est terrible, un mal sociétal. On retrouve un homme mort dans son lit quinze ans après, personne ne s’était inquiété de son absence ! La deuxième, c’est celle que je  pratique, mais elle a plusieurs niveaux. Suivant la géographie, la vie sociale du moment elle peut prendre une intensité différente. Si j’ai choisi de vivre la solitude c’est que je la désire car elle me fait peur mais elle m’offre l’essentiel : la vie ! Découvrir ses peurs c’est les comprendre. Jusqu’à présent j’avais vécu la solitude en tant qu’intermittent ; rando en montagne de quelques jours, visite d’un pays en solo, plongée profonde sans binôme… Mais le Yukon comme je le raconte dans mon livre c’est mon Everest de  solitude. Le Vendée Globe, course à la voile, vient de prendre le large, trois mois de solitude extrême, pourtant pas un seul marin ne l’a vivra à l’identique.  Beaucoup de moines ou autres penseurs sont allés s’isoler dans des coins reculés pour comprendre le temps présent, le pourquoi de la vie. La solitude c’est avant tout une sensation, un ressenti. Sur ce grand fleuve j’étais seul sur des centaines de kilomètres, je ne devais et ne pouvais compter que sur moi-même. Le vide qui s’offrait à moi ne pouvait être comblé par une présence, la sécurité je ne pouvais la trouver qu’au fond de moi, « l’autre » ne pouvait s’y substituer, je devenais l’explorateur d’un « moi » inconnu. Bien-sur grande différence immense, je sentais l’amour des personnes laissées de l’autre côté du globe, la distance géographique ne comptait pas pour mon âme toujours en compagnie des êtres aimés.  Le soir je pointais sur une carte de l’Amérique du Nord ma position, je me surprenais à blêmir quand je visualisais ma position précise, près de rien, loin de tout… Il m’aura fallu des semaines pour comprendre qu’elle était constructive, après mes journées de pagaie et  mes taches finies, je n’avais personne à qui parler, personne à écouter, pas de radio car trop loin, pas de musique, j’avais oublié de charger des chansons sur mon MP3 ! La machine à cogiter se mettait en marche, vous allez me dire pas besoin de ça pour méditer. Détrompez vous, ici en Corse je connais assez bien la montagne pour pouvoir m’isoler mais en mon fond intérieur je ne me sens pas seul, au pire, en une journée de marche, je sais que je trouverai un village ; la vibration n’est plus la même. Ce n’est plus une vraie solitude, je ne compte pas combien de fois j’ai traversé avec mon Cabochard entre la Corse et le continent, mais la sensation et l’émotion  sont différentes. Se trouver en situation de non retour exerce un sixième sens qui transforme cette solitude en compagne, en professeur. Comme je n’étais plus en contact avec l’extérieur, certaines évidences devenaient plus floues, et certains doutes disparaissaient ; une sorte d’équilibre. L’essentiel avait une autre saveur. Certain jour sans vent le silence était d’une profondeur telle  que je le vivais comme une découverte, juste le son du cœur qui bat chamade. Un soir je me surprenais à entendre le froncement de mes yeux qui clignaient. Les autres sont loin, on se retrouve dans une vitrine, la foule, le stress, le temps qui passe cela ne nous touche plus. Le travail commence enfin, les histoires anciennes surgissent, elles ne semblent plus si importantes, les coups bas de la vie sont plus faciles à accepter, la vie si compliquée par moment semble simple car basique. La solitude est une sorte de savon, on se récure avec, on se sent propre quand on la vit. Être maître de son destin. Elle opprime le corps qui n’est plus qu’un pauvre support, le plexus semble écrasé, la gorge est sèche et puis c’est l’explosion enfin on comprend, enfin ; l’homme libre surgit, ne plus se préoccuper de son moi puisque nous sommes universel. Je pense que chacun peut y trouver une force incroyable mais elle éprouvante. Dans une époque de crise grandissante une des industries qui ne souffrent pas est celle de la communication. Quand j’observe quelqu’un qui est  seul, la première chose qu’il fait c’est contrôler son Iphone pour vite se connecter avec quelqu’un, mais ce n’est que du virtuel. La solitude est un miroir qui nous renvoie ce que l’on fuit. Aimer et savourer la solitude ce n’est pas fuir les autres bien au contraire, en se découvrant on comprend mieux le Monde. Mais attention  comprendre c’est aussi découvrir ce que vous n’aviez pas perçu avant et le bâton peut rebondir sévèrement au visage. La solitude m’a grandi mais elle m’a rendu encore plus exigeant car elle ne pardonne pas. La solitude m’a donné une montre ! Oui je sais maintenant que je ne suis pas immortel, quoi que l’on fasse l’aiguille avance et l’idée ne me fait plus peur. S’assoir sans rien faire est la plus belle chose qu’elle m’a apprise, combien de soir blotti près d’un grand feu ; j’ai été contemplatif… La rivière, la forêt à perte de vue, le chemin de ma vie certainement…

Vous n’êtes pas prisonniers de vos corps, ni confinés dans vos maisons ou dans vos champs. L’essence de votre être demeure au-dessus des montagnes et vagabonde avec le vent.Ce n’est pas une chose qui rampe vers le soleil pour se chauffer, ou creuse des trous dans la terre pour se protéger.  Mais une chose libre, un esprit qui enveloppe la terre et se déplace dans l’éther.

Khalil Gibran

A pluche !

La semaine de l’emploi chez les « différents »…

7 novembre 2012
La reléve...

La relève...

Dés lundi commencera la semaine pour l’emploi des personnes  handicapées, un vaste sujet…

Fait du hasard c’est aussi le début de la promotion de mon nouveau livre. Je vais commencer par la Corse pour poursuivre sur le continent. Quelques rendez-vous : vendredi 16 novembre, l’émission de Via Stella FR3 Corse (aussi sur le câble) Inseme de 12h à 13h30, me sera consacrée, puis une signature du livre à la librairie la Marge d’Ajaccio de 17h30 à 19H30, samedi 17 novembre signature au centre commerciale Leclerc de Porto-Vecchio de 17h30 à 19h30. Sur France Bleu Frequenza Mora des ITW avec des jeux pour gagner le livre et quelques témoignages dans la presse écrite insulaire… Ouf ! Après ? Signature à Monaco, Bastia, Corte et Paris mais laissez moi respirer ce n’est pas la priorité de ce billet.

Donc lundi 12 novembre démarre la semaine pour l’emploi des personnes  handicapées. Je ne vous apprends rien en vous disant que la France est en retard de plusieurs années par rapport aux pays Scandinaves et Anglo saxons. C’est à nous les « différents » de nous imposer en douceur mais avec tact. Personne ne peut et ne doit se mettre à la place de l’autre mais chacun doit donner et recevoir. Ouverture sans vulnérabilité, proximité sans fusion et sensibilité sans affectivité. L’échange tout vient de là. Un employeur recherche d’abord un collaborateur, l’handicapé doit absolument fournir un résultat à part entière. On ne doit plus avoir un handicapé qu’on emploie mais plutôt un employé avec un handicap. Il m’aura fallu presque 10 ans pour devenir un aventurier « différent ». Ce ne sont pas mes coups de gueules ou mes droits qui m’ont permis d’en arriver là mais bel et bien mon travail de fond. Notre handicap n’est qu’une spécificité, pas plus qu’une taille, une couleur de cheveux, ou une religion. Vu que notre société fonctionne par case autant se trouver dans la bonne. Se faire embaucher par la case handicap aura peu de chance, la case performance sera la bonne. A nous de bosser et cessons de se plaindre. Les droits, quels droits. Les lois sont votées mais pas appliquées, nous le savons tous, alors à nous de nous adapter.  Nous devons être un cadeau, une chance pour l’autre et ce sera inversement proportionnel…  Rentrer dans le bureau d’un recruteur avec l’habit de « l’éclopé » n’aboutira jamais, proposer vos compétences c’est la seule chose que l’on doit retenir. Le français a ce malin plaisir de toujours tout contester, point noir  valable pour tout le monde : quand on donne une règle, il  dira « pourquoi ? », l’allemand lui dira « d’accord ! ». Et après on s’étonne qu’ils soient plus forts que nous ! Attention accepter ne veut pas dire être un mouton mais il y a des conventions dans chaque entreprise, les respecter c’est le premier pas de la réussite. Une des raisons pour lequel je boycotte la FFH, est la mise à part systématique. La mixité est une richesse, une équipe de valides et moins valides peut être détonante, l’un amènera l’autre au bout de ses peines. Hier j’ai testé une photo que j’ai « piquée » sur le net. Des gosses amputés sur la ligne de départ d’une course à pied. Les facebookeur ont repris par milliers cette photo avec pleins de chaleureux témoignages. J’y ai souvent lu : En voyant ça nous n’avons plus le droit de nous plaindre… Je le sais par mes expériences de coaching avec des sportifs valides, la mixité est une sacrée aubaine pour l’entreprise de la réussite. Râler ne sert à rien, dialoguer, bosser, démontrer à soi-même puis aux autres c’est l’une des solutions d’intégration. Nous y venons tout doucement. Dans le billet précédent je présentais le projet « Jolokia » un équipage mixte pour s’aligner sur les plus grandes régates de la planète. C’est un début. Une comparaison frappante, le milieu maritime. Il y a des siècles seuls les pêcheurs et quelques découvreurs  s’aventuraient sur les océans, puis vint le transport, une sorte de secte se créait : les marins. Il était absolument inconcevable que l’on puisse en faire un loisir, puis Joshua Soclum fut le premier plaisancier solitaire à effectuer un tour du monde, les autres (pécheurs, commerçants) ne voulaient même pas en entendre parler. Des régates s’organisaient aux quatre coins des pays du Commonwealth, les français voulaient aussi les leurs . Un truc de mec bien-sur, les femmes c’est juste bon à torcher les gosses ! Et puis de couettes ont battu les tatoués, encore un pas dans l’intégration. Les handis débarquent sur la pointe des prothèses, que les borgnes fesses et les tordus démontrent que notre différence peut-être une force… A votre tour adaptez vous, bossez, ce n’est pas un droit c’est un devoir…

A pluche !

La Fenice…

21 septembre 2012
Vue d'en haut c'est encore plus beau, mais il faut le suer...

Vue d'en haut c'est encore plus beau, mais il faut le suer...

Je reprends les bonnes habitudes de France Bleue Frequenza Mora en donnant la météo du vendredi à 7h37 en compagnie de mon très cher Jean-Pierre Aquaviva… Je sais qu’aujourd’hui sera une étape difficile de montagne mais je ne pouvais imaginer ce qui m’attendait. « Si j’avais su, j’aurais pas venu ! » Pendant 45’ je grimpe en douceur pour passer une sacrée bosse qui me fera dévaler sur Lavagna, il ne fait pas encore trop chaud mais malgré tout je suis déjà en sueur. Le trafic urbain est fouilli et je peux vous dire que je suis prudent, ici le clignotant est en option et les stops, c’est bien connu c’est pour les couillons ! J’ouvre l’œil et le bon ! Je retrouve enfin le calme mais le long et tortueux massif des « Cinque terre » m’attend de pied ferme. Je ne dois surtout pas penser à la moyenne, le col du Bracco a mauvaise réputation. La route est devant moi, je dois y aller molo. Je grimpe et un émouvant souvenir me vient en tête. Il y a presque 50 ans mon parrain Walter, prof de sport était parti de Menton pour rejoindre la Toscane en vélo, il m’avait souvent raconté le fameux Passo del Bracco. La grimpette est monstrueuse mais je ne suis plus seul, il m’accompagne, j’entends encore son rire. Je lui cause, non je vous promets je ne prends pas des produits illégaux. Il est parti subitement quelques semaines avant mon expédition au Yukon et quand mon moral était en berne il apparaissait. Il y en a qui vont dans des églises où des « trucs » du genre pour prier, moi je cause avec les disparus. Chacun sa bible !  Mais Dieu que c’est dur, Jo Zef se demande si Marlène, Gilles et Taïko vont venir nous enlever du poids ! Eh ben non la mascotte, y sont trop loin, à nous de nous débrouiller. Quelques cyclistes nous doublent en nous encourageant mais c’est long, c’est épuisant, c’est éreintant ! Soudain alors que je reprends ma causerie avec mon ange gardien je sens une présence derrière moi, un cycliste est dans ma roue. La route est tellement isolée que l’on peut rouler de front, ce vieux champion veut faire un bout de chemin avec moi, il est impressionné par le poids que je monte et par mon bout en moins. Sergio est de bonne compagnie, il a beaucoup d’expérience et sait que sa présence me donne de l’énergie, on papote, on échange mais il doit retourner chez lui. On se serre la main comme si on se connaissait depuis toujours. Cela fait 2h30 que je grimpe, je commence à sentir une lassitude, finalement un panneau m’annonce le village de Bracco, je crois être arrivé au sommet. Un bar est ouvert, je vais tellement doucement que je peux saluer les clients devant l’entrée, je décide de stopper pour un café. Je suis la diversion du jour, ici personne ne passe, l’autoroute canalise le flux routier et un unijambiste en vélo cela se fête. J’ai droit à mon expresso explosif et mon verre d’eau gazeuse, pour récupérer un peu de sels minéraux. Je ne peux pas payer mon café, tout le monde est enthousiaste et me souhaite bonne route. Je fais l’erreur de demander le dénivelé jusqu’à La Spezia, on me prévoit encore du dur !!! En vérité je ne suis qu’au village, le col est encore à 4km plus haut, je prends mon mal en patience mais je ne sais pas où je vais chercher cette énergie pour grimper, aucun « bobos » ne se réveille et mon moignon bien cicatrisé ne fait plus le malin pour se faire remarquer. Finalement atteints le sommet, je suis cuit, extra cuit. Je roule en libre en me croyant sorti d’affaire, je ne pédale même plus en descente, ce qui est une erreur car je n’élimine pas mon acide lactique, mais je zappe le protocole pour récupérer différemment. Je m’aperçois que je perds trop vite du dénivelé, ça sent le piège. J’arrive dans un bled et découvre devant moi un mur, le col du Bracchetto me fait un pied de nez. Du 10% pendant 2 bornes avec les derniers 100mts à 15%, je ne pose pas pied à terre en mémoire de mon parrain disparu, mais je peux vous dire que je force comme un bœuf. Je reprends une longue descente, je pense que cette fois ci je suis sorti d’affaire. Pour être léger j’ai fait le choix de ne pas avoir ma nourriture de midi, mais je n’avais pas anticipé que cette route était déserte. Pour l’instant ça descend alors j’oublie mon déjeuné. Je retrouve une rivière, je sens la fin de mon calvaire, elle doit descendre à la mer donc il ne devrait plus y avoir de côte. Enfin un village animé, il y a un bar restaurant, je stoppe ma « pédalerie ». Pas de plat à emporter, au diable le protocole, je m’attable. Alors que je me déshydrate avec une grande bouteille d’eau gazeuse, je m’aperçois que le local se nomme : « La Fenice » le Phoenix en français. Je cause avec le gérant sur ce nom, renaître de ses cendres comme le phœnix, ca me parle. Une date avec un patchwork de photos est dans mon dos, il est écrit la date du 25 octobre 2011, pour ne jamais oublier. Je prends le soin de détailler les images, il semble qu’une inondation aurait ravagé le village. Effectivement des pluies très violentes ont en amont formé un barrage de branchages et quand il a cédé une très grosse vague a envahi la région. 3 morts et des vies de labeurs mis à terre, Davide est très jeune et il vit mal, l’après drame. Le village au lieu de s’unir, s’est divisé et une mini guerre s’est installée. Il me parle de partir travailler au Mexique mais la peur le freine, peur de l’inconnu, peur de ne pas savoir s’adapter. On cause un bon moment, il me prend pour un surhomme mais je lui cause de mes craintes quotidiennes. Elles ne m’arrêtent pas, bien au contraire, elles sont justes là pour m’avertir du danger et je découvre que je peux les surmonter. Allez Davide, fait ton sac et tu verras que la Terre n’est qu’une petite île, où que l’on soit on y rencontre que de bons voisins… Je reprends la route ventre repus et cœur léger de cette belle rencontre, j’aime bien transmettre de l’énergie positive à qui veut la recevoir. Mais la route est longue encore une grosse montée le vent dans le nez, j’abdique, je baisse la tête et fait le vide il faut que j’avance c’est tout. Enfin, j’arrive aux abords de La Spezia, deux routes se présentent à moi, droite, gauche ? C’est une longue descente, je vais vite et je n’arrive pas à détailler ma carte, je choisis celle qui mène vers le Sud-est. Hasard ou pas je me trompe d’itinéraire, j’avais décidé de stopper dans ce grand port mais c’est une périphérie qui me l’a fait éviter. Ok, j’ai compris ce sera une très longue journée, le plat descendant au programme, ce n’est pas si mauvais quand même. J’avance, le compteur affiche bientôt les 100km, je trouve une auberge de campagne, ok les mascottes, on va pas faire les difficiles. Une chambre proprette pour une poignée de figue, c’est le camp de ce soir. On est à la frontière avec la Toscane.

A pluche…

En Suisse…

9 septembre 2012
Je me rafraichis dans une fontaine d'eau glacée, la fontaine de jouvence!!!

Je me rafraichis dans une fontaine d'eau glacée, la fontaine de jouvence!!!

Je ne sais pas pourquoi mais depuis hier soir le moral est descendu en chute libre, ce matin au réveil j’avais envie de partir en vélo comme d’aller me faire guillotiner. Je me remue les méninges, me raisonne. Je lis déjà vos commentaires ! Finalement j’enfourche mon deux roues et repars plein sud. Adieu les pistes cyclables nauséabondes, adieu le stress de se perdre avec du kilomètre en plus pour rien. J’ai bien calé mon GPS point par point pour rejoindre la nationale helvète qui me conduira vers Soleure. Je sais que j’ai du gros dénivelé au programme ce sera un test pour les Alpes. La première heure me demande une grosse concentration pour respecter mon fléchage électronique. Chaque carrefour est enregistré et en ce dimanche matin je suis assez heureux de constater que je contourne la grande ville grise et blafarde sans le moindre problème. Au fil des heures je comprends ma baisse de régime, le physique est à un bon niveau, le vélo est sans le moindre souci mais cette épreuve allemande m’a pompé une énergie incroyable. L’effort ne me fait pas peur mais il faut que j’évolue dans un cadre qui me convienne. Les routes que j’ai empruntées depuis Lubeck m’ont fait traversée des régions avec un taux de pollution que j’ignorais, si je devrais les qualifier je dirais la traversée des produits chimiques. La nature est mon moteur, la fourmilière des hommes polluante me fait fondre comme névé au soleil. Je prends des petites routes qui deviennent sympa, petit village de montagne avec le sifflet des marmottes et le son des cloches de mes copines les vaches. Le dénivelé n’attend pas pour me rendre visite. Je ne suis pas pressé et prend ma cadence, je suis à 6km/h ! Normalement quand c’est dur physiquement le moral devrait suivre. Là c’est le contraire, je peine à monter mais je sens l’énergie de la montagne me requinquer. La moyenne baisse aussi vite que mon moral remonte, je transpire à grosse goutte. Je vide ma bouteille d’eau de réserve ainsi que la plus grande partie d’eau chaude du thermos, 2litres en moins ! En quatre heures je franchis 3 cols, je me fais un break à l’ombre, la température est estivale, 27°. Une grande descente m’amène sur la nationale, je sais qu’il y aura une piste cyclable sur sa bordure. Ce n’est plus une descente c’est une épreuve de luge, j’enchaîne les virages les uns après les autres à plus de 55km/h. Puis au fond de la vallée la route reprend du dénivelé, je me résigne, je mouline en appréciant le paysage. Encore un col en perspective, je sens que quelqu’un se met dans ma roue, tiens je ne serai pas seul à transpirer. Sur un coin de dégagement je m’arrête à la demande de mon poursuivant. Joseph, je n’ai pas fait exprès, sur un beau vélo de route veut savoir d’où je viens. Je lui raconte mon périple, mais il me demande des détails. Il ne parle que la langue alémanique et avec un peu de mal nous partageons un bout de vie. Un détail, il a 96 ans et roule tous les jours de l’année. Nous reprenons la route et au moment de partir il me serre la main avec des larmes aux yeux. Je suis sous le charme de ce vieil homme, je ne connais pas son passé mais à mon humble avis ma « différence » a dû lui souvenir un bout de sa vie. Je le vois partir comme une fusée et moi avec mon poids-lourd je peine en souriant.
Finalement je passe le dernier col de la journée et file en roue libre vers Soleure. 92 km au compteur avec un moral au beau fixe mais une grosse fatigue que la nuit va estomper.
A pluche !