Lundi 24 Avril 2006

24 avril 2006 par webmaster Laisser une réponse »

Epoustouflant, mais…

La journée d’hier fut la plus magique mais aussi la plus pénible. Le soleil au rendez-vous, presque pas de vent bien que dans le nez mais beaucoup d’obstacles. Des « ridges », points de compression de la glace qu’il faut ou contourner sur plusieurs centaines de mètres ou franchir mais avec les pulkas c’est très très physique. En plus, il faut être prudent où l’on met les pieds car c’est gorgé d’eau de mer et si par malheur on y passe dedans cela peut devenir problématique car on se gèlerait le membre de suite. Car même s’il fait bon c’est « quand même » que -20.

Hier une personne du groupe a craqué et le chef d’expédition a appelé Barnéo et par miracle l’équipe de parachutiste espagnole allait se faire larguer au pôle et donc a récupérer notre équipier ! Ici comme sur mer rien n’est pardonné. Le groupe est restreint mais solide.

Stephen, le sexagénaire, ancien triatlhète de « Ironman » (ça me poursuit !!! bise à Dumé qui me manque !!!), son fils Patrick, commando dans l’armée américaine et nos deux guides Victor et Vadim. Donc l’équipe des éclopés, Jo Zef et moi, on a fort à faire surtout qu’hier, je me suis blessé le moignon, sans gravité, mais quand même, à cause du froid je n’ai pas senti que mon manchon avait roulé et derrière mon genou la peau est partie mais je vous rassure pas le moral. Le décor est grandiose et même si c’est un peu dur c’est magique d’être ici.

givreOn est pas givrés !!!

Ouf ! bien content que la journée soit terminée. Dur d’être un tireur de pulka. La température est de -22, ça sent le printemps mais on n’a pas vu encore les moustiques (Jo Zef a déjà allumé un « totillos » au cas où !!!).

Depuis ce matin la progression est difficile, mais magnifique en même temps. Pas mal de pièges nous sont tendus mais Victor et Vadim veillent au grain et aucun problème. Les plaques de compression sont plus fréquentes et nous devons ou les contourner ou se frayer un passage au milieu de ces gros glaçons, passer dessus à ski, ça va mais y faire passer la pulka c’est une autre histoire. Elle bloque, alors on tire comme un malade, soudain elle passe elle tombe dans le trou en dessous du glaçon passé, et chavire. Alors sans se vautrer, avec toujours les skis aux pieds, on essaie de revenir en arrière pour la remettre dans le bon ordre et re belote… Une fois, ça va, deux encore ça passe mais alors 10 à 15 fois, ça réchauffe le bout des doigts « totally frozen ».

Pour l’instant les caméras tiennent bien le coup et entre Victor et moi-même, ça risque de faire des belles images. La santé ça va, à part un ongle incarné et toujours ma pelade sur le moignon.

Sinon, ce soir, ce fut le festin. Viandes de renne rôti avec galette de maïs et fromage fondu, mon éternel plat de pâtes lyophilisées et une tasse d’airelles sèches re-hydratée dans une infusion de karkadé. La température dans la tente est de13 degrés et le moral est au beau fixe. Jo Zef veut rajouter : « Ici, c’est pas un chien de mer qu’il faut être mais un chien de traîneau, ouaf ouaf. »

La bise et bonne nuit même si ici la nuit n’existe plus à cette période.

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