Carnet de bord rédigé par les jeunes…

1 septembre 2015
Leur QG; le tipi!

Leur QG; le tipi!

Comme promis les jeunes ont rédigés leur journal de bord que voici. Ce qu’ils ont réalisé m’a beaucoup impressionné et ému. En quelques jours ils ont su devenir une équipe soudée et solidaire. Un bout de vie qui restera gravé dans nos âmes pour très longtemps.

Carnet de bord ÂTAA

Jour 1 – (Mardi 18)

C’est enfin le grand départ. La voie est dégagée, les icebergs se sont évadés. Un petit pêcheur d’Ilullissat nous offre une incroyable traversée. Le trajet est beau, magique et froid mais nous permet après 2 heures de secousse et de paysage à couper le souffle d’atteindre la belle île d’Âtaa. Tout s’organise.  Montage du Tipi. Découverte des lieux. La magie commence à opérer.

Jour 2 – (Mercredi 19)

C’est un grand Sentiment de liberté qui domine la journée, vide la tête et donne des ailes. Réveil tranquille, après notre première nuit sous le tipi. La douche (la rivière) est froide, très froide mais le froid nous met sur les railles d’une belle journée qui commence. S’en suit d’une belle petite promenade qui nous a permis de découvrir un peu plus notre immense terrain de jeux où nous resteront encore une dizaine de jour. Et bien sur on en profite pour faire un repérage de toutes les petites bêtes qui vont rapidement finir dans notre assiette. Les possibilités sont infinies. Quinze heures, retour au bercail, on reprend des forces et on s’occupe du dîner du soir. Petite pêche journalière dans la rivière, que l’on accompagnera des petits champignons locaux.

Jour 3 – (Jeudi 20)

Réveil à l’aube pour les hommes. Frank nous fait encore croire qu’il a péché des truites et qu’il les a relâché. Le déjeuner est péché dès 8 heures, les premières truites pêchées par les aventuriers. S’en suit un entraînement à la chasse, avant que le temps ne se gate. La toundra et le froid nous rattrapent et alors que la pluie fait son apparition, Frank nous apprend à faire un Four à base de Pierre et de glaise avec lequel on a ensuite fait du pain, puis le repas tout entier. Belle économie de gaz.

Jour 4 – (Vendredi 21)

Réveil sous un soleil magnifique. La vue au réveil est toujours aussi agréable. La petite routine commence à s’installer, l’eau chaude et les sacs sont prêts, c’est parti pour une longue randonnée jusqu’à la baie voisine. Après deux heures de marche, la rencontre avec un petit longue oreille, et quelques pauses pour goûter aux myrtilles, le déjeuner se fera sur la plage, personne à l’horizon, mais les 5 degrés d’été nous empêchent de nous mettre en maillot. On commence à apprivoiser l’île tranquillement. Le retour est calme. Les garçons en quête de protéines vont ramasser de belles moules polaires pour le repas du soir pendant que les filles récoltent les myrtilles pour faire un petit dessert. Cinq kilos de moules et quelques centaines de myrtilles plus tard, la nouvelle mission est de trouver du bois sec pour le feu et alimenter notre nouvelle gazinière. Puis s’en suit du moment le plus attendu, et mérité, le dîner. Grâce à notre nouveau four maison, au devant de cette magnifique baie d’iceberg, les moules polaires sont savourées.

Jour 5 – (Samedi 22)

Après une longue et belle journée de canoë dans la mer, et des petites escales sur des îlots proches du camp, une petite surprise nous attendait à la maison. Julien en famille, était la nous attendant, avec de la bonne baleine fraîche, que l’on a tous englouti sans en laisser une miette.

Jour 6 – (Dimanche 23)

Sunday chill. Un vrai dimanche, Frank nous fait la surprise de nous préparer un gros plat de pattes pour le déjeuner, fromage râpé et même une petite sauce tomate pour faire les choses bien. Et tout ça accompagné d’un bon hareng au curry acheté à Illulissat, que l’on apprécie tous ! L’après midi, un peu de rangement dans le Tipi pour les filles pendant que les hommes ramassent quelques baies pour le dessert du soir.

La journée est reposante, beau temps donc grosse toilette pour tout le monde. Puis préparation d’une petite soupe de baleine avec les restes de la veille pour le dîner, un délice.

Jour 7 – (Lundi 24)

Très belle journée, la plus belle jusqu’à présent, le réveil est agréable mais de plus en plus froid, l’automne arrive. On prépare les sacs et on part pour une belle randonnée, qui s’avérera être la plus longue du séjour. On commence à grimper, la vue est sublime, on est sur la plus grande montagne du coin.  Après 3/4 heures on arrive au sommet de la montagne, que l’on renomma « Mont Elisa » en l’honneur de la petite cadette chérie du clan.

Ici les journées sont longues et intenses, après avoir englouti quelques nouilles chinoises, c’est l’heure de redescendre pour de pas trop fatiguer les jambes et les esprits. Interlude myrtilles en bas de la montagne avant de retrouver le camp vers 17 heures.

Jour 8 – (Mardi 25)

Repos. Gravir et renommer une montagne, ça fatigue les esprits. Réveil tranquille, avant l’atelier « inukchtuk » guerrier de pierre en inuit. Kulushnuk selon Rémi.

La journée se termine par une bonne petite soirée devant le feu, pour réchauffer les corps et les esprits et une bonne nuit de sommeil pour attaquer le lac demain.

Jour 9 – (Mercredi 26)

Les nuits se rafraîchissent de plus en plus, l’automne arrive et les températures négatives sont déjà la. Aujourd’hui, le départ est programmé à 9heures pour traverser le lac en canoë, 10 km de long. Déjeuner de l’autre côté et visite des lieux, et bien sûr nouilles chinoises habituels. Puis 10 km de plus pour rentrer, belle balade, encore des paysages sublimes, et encore une belle expérience. Le vent se lève sur la fin, mais sans soucis on arrive au bout. Le feu du soir est de plus en plus important pour nous réchauffer avant de s’endormir dans le froid sous le tipi et alors que les corps se réchauffent en dégustant un bon petit poisson pêché dans la rivière, les baleines passent nous faire un coucou dans le fjord à 100 mètres de nous. Magique.

Jour 10 – (Jeudi 27)

Petite randonnée. Belle mais triste car la dernière. On dit au revoir aux beaux paysages de ce petit coin de nature paradisiaque où l’on est seuls 60km à la ronde depuis 10 jours déjà. Petite et tranquille car les filles ont déjà fait énormément d’effort sur les deux dernières jours avec la découverte du Mont Elisa et la traversée du lac Juliette. Dernière car demain c’est le dernier jour sur place. Immaqa. Et le dernier jour est significatif de récolte des petits et beaux souvenirs l’on va ramener sur le continent.

Jour 11 – (Vendredi 28)

Ça sent la fin. Le départ est proche. Le temps est triste, nous aussi. On essaye de profiter de cette dernière journée complète sur l’île. On ramasse quelques souvenir et on profite une dernière fois des beaux paysages, sous la pluie. Ramassage de thés du Labrador, de quelques Niviarsiaq et de quelques beaux cailloux. Puis démontage du Tipi pour passer la dernière nuit dans la maison communale du village.. Village de 3 habitants….. Où quelques familles viennent parfois passer des week-ends en été.

Jour 12 – (Samedi 29)

Grand départ d’Ataa. Tout est plié à 9 heures.

Surprise Julien arrive avec Elimut pour nous récupérer. Après 12 jours d’autonomie complète, 22 truites, 7804 myrtilles, 58 champignons, une baleine, un phoque, 2 morues, 923 moules, des algues, des crevettes, des bons thés du Labrador et surtout 60 nouilles chinoises, c’est la fin de ce beau voyage.

Le retour est agréable, au vent sur le petit bateau d’Eli, la dernière balade est belle au milieu des icebergs.

Corsican Race Forza é solidarita.

29 juin 2015
Audrey dans de bonnes mains...

Audrey dans de bonnes mains...

Il s’appelle Bruno Matteï, prof de boxe thaï, depuis 5 ans il c’était mis en tête d’organiser une Spartan race, puis un jour en cherchant des vidéos sur le net il tombe sur une course un peu particulière, puisque au milieu de valides, des hommes mutilés, aidés de copains, réussissent ce pari fou…                                               28 juin 2015 la Corsican Race voit le jour ! Contre toute attente, 800 participants seront là et comme le souhaitait Bruno et son équipe une poignée d’éclopés sont sur la ligne de départ. Forza e solidarita sont les slogans de l’événement. Depuis quelques mois l’organisateur m’avait contacté pour lui trouver des « clients » mais les handis se sont cachés et très peu sont venus. Peur de l’inconnu, appréhension du regard du public, phobie de l’échec ? Peut-être un peu de tout ça mais ce qui est certain c’est que j’ai eu le grand bonheur de croiser Audrey qui est venue spécialement de Bretagne en voulant vivre cette folle aventure avec ou sans son fauteuil ! Donc nous voilà au départ, les vagues de 40 concurrents s’élancent, les compagnons d’Audrey sont plus que motivé, le public pousse, l’épreuve s’annonce émouvante. Top départ, le premier piège est un parterre de pneus, qu’il faut traverser, Audrey quitte son fauteuil et encadrée par ses amis, passe sur ses jambes ce nid d’abeille de gomme. Les 10 km de course n’ont aucune envie de s’apitoyer sur des « bancales » et une immense mare de boue nous barre la route, ni une ni deux elle se lève et aider par ses potes se lance dans le grand bain, au loin des grosses canalisations nous attendent de pied ferme il va falloir ramper dans l’orifice. Comment faire ? L’équipe décide de faire une corde humaine et les plus costauds n’auront qu’à tirer les maillons, Audrey sera fermement agrippé au dernier et passera sourire aux lèvres. Une terrible côte nous calme un peu, avec des sangles, telles des bêtes de sommes, la jeune Bretonne est hissée jusqu’au pied d’un immense mur qu’il faut absolument gravir. Ni une, ni deux, garçons et filles font un mur humain où elle sera hissée, les caméras suivent, les autres équipes veulent donner la main, les drones n’en loupent pas une. Pour corser la chose j’ôte ma prothèse et passe à cloche pied, le public, les concurrents ne sont plus passifs, ils veulent tous aider, porter… La solidarité parfume la course…. Nous sommes au dixième kilomètre, les chasubles sont boueuses, mais les visages sont radieux, une des dernières épreuves est le remorquage d’un très gros tracteur, la jeune athlète se met au volant et encourage ses amis pour l’ultime effort… Le dernier relais est devant nous, Audrey se lève, j’enlève ma « guibole » et aidés de nos fideles compagnons de course nous pouvons enfin passer la ligne d’arrivée. Accolade, émotion, remise de la médaille de « finisher » nous sommes tous heureux d’avoir, une fois de plus démontré que le handicap pouvait être une force. L’important est de ne pas être assis dans sa tête…                                                                                                   Bravo à tous et merci pour la soirée « paillotte » qui a été organisée pour récolter des fonds pour Bout de vie. Le rendez-vous est déjà pris Octobre 2016 capu di Fenu au nord d’Ajaccio…

Frederic Parise pour un bout de vie…

10 mars 2015

Ce matin un SMS m’a mis sur le chemin de l’effroi, des fleurs de mon jardin secret sont allées subitement rejoindre les étoiles. A froid, j’ai eu la rage, la colère, l’injustice m’a nargué. Pourquoi eux ? On avait des projets ensemble, on avait encore des « trucs » à partager ! Des fleurs de mon jardin secret ont été arrachées. A toi Flo, Camille et Alexis…

Show must go home…

Il ya quelques mois un marathonien me contactait pour réaliser une course aux couleurs Bout de vie. Le pauvre était reçu de manière peu fraternelle ! En 12 ans d’existence l’association a su tirer son épingle du jeu et régulièrement des oiseaux de mauvais augure tentent d’en tirer profit. Ma réponse avait été sèche et sans appel. Si vous voulez arborer les couleurs de l’asso, prouvez-moi que vous en valez la peine ! Je sentais mon interlocuteur un peu désabuser d’un tel accueil. Deux semaines plus tard, cet homme rempli de courage me rappelait, mon refus l’avait boosté et il me présentait un partenariat qui tenait la route. Vendredi soir, à Besançon, Fréderic Parise finalisait son opération, après une conférence de presse, un grand groupe d’amis avait rejoint le restaurant de Corinne pour une soirée de présentation. Mais dans tout cela un lien ! Eté 2009 la petite Louane, alors âgée de 3 ans prenait part avec sa maman au stage de plongée Bout de vie, cela faisait à peine dix mois qu’une tondeuse à gazon lui avait amputé la jambe droite. Sa maman est Corinne…

Son restaurant « Chez Elle » était plein à craquer, des anciens stagiaires de Bout de vie avaient fait le déplacement et avec une joie non dissimulée je retrouvais, Myriam, Jean-Luc, Gaby, Valentin et bien sûr Louane. Le député-maire de la région était là aussi et avec des mots de maux, je lui ai condensé la vie d’une personne avec un bout en moins. Son discours était teinté d’émotion et de sagesse. Fred prenait la parole, je le sentais ému de cet aboutissement, sa spécialité n’étant pas les discours, sa sensibilité l’aidait à trouver les bonnes vibrations pour toucher le public. Une soirée très émouvante, très « vraie » sans chichi sans paillette. Les apparences une fois de plus n’avaient pas leur place, et dans une réelle communion Bout de vie recevait des mains de son champion un chèque de 4000,00€.

Avant de conclure ce billet je me dois de vous dévoiler la personnalité de Fréderic Parise. La cinquantaine, il a été professionnel de football, mais sa vocation il l’a trouvé dans l’ultra trail. Depuis quelques années il réalise des course longue distance au bout du monde. Après avoir réussi la Diagonale des fous à l’île de la Réunion, du 3 au 13 avril il va porter les couleurs Bout de vie pour courir la fameuse course du Marathon des sables soit une distance totale de 250km. Je sais que vous les « raccourcis » de la vie, par ce billet, vous allez lui offrir votre soutien. C’est un grand Homme et je suis très fier qu’il ait eu le cran de pousser les portes de Bout de vie. Pour son site cliquez ici.

Va  Fred, on est tous derrière toi. N’oublie pas que beaucoup d’amputés penseront à toi. Quand ça fera mal, quand le sommeil et la faim tenteront le croche patte, ils seront tous derrière toi pour que tu puisse arriver au bout de ton rêve.

L’important est de ne pas boiter dans sa tête.

PS : enfin avec Jo Zef nous avons croisé la plus fidèle de ce blog, Marie de Voujeaucourt… Quelle belle rencontre !

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Soutien à Jêrome Tant

23 janvier 2015
Fait de ta vie un rêve et de tes rêves une réalité.

Fait de ta vie un rêve et de tes rêves une réalité.

La vie par moments nous conte de belles histoires, pourtant celle-ci démarre de manière sanglante.                                                                                                                                                                            Aout 1999, Jérôme est victime d’un accident de deux roues, en 2004 il est amputé fémoral. Mais le temps a fait son travail, bien sur on n’oublie pas mais on s’habitue disait Brel. Le jeune Sarthois a effectué les stages de plongée sous-marine et de ski Bout de vie, il a rencontré aussi Dominique Benassi, dit Dume. Un beau jour, il se lance dans le triathlon, jusque là, c’est une histoire comme une autre, enfin presque !  Entre-temps Bout de vie organise la semaine des Cols et des Ecoles, le but traverser la Corse en vélo le matin et rencontrer les scolaires l’après-midi. A l’insu de son plein gré, comme dirait un certain cycliste, je l’engage de force dans cette escapade. Plusieurs coups de téléphone me confirment sa crainte de gravir les cols insulaires sur une seule jambe. Sournoisement je lui confirme qu’il n’aura pas besoin de cet effort puisque le fourgon conduit par notre Patrick canal historique sera là pour le charger du trop-plein d’effort. Mais je savais qu’il ne savait pas, chaque col fut gravi haut la main et sur une jambe il a réussi plusieurs fois cette épreuve. Mais alors pourquoi se contenter de cette première palme. En 2014, Dominique Benassi 15 fois champion du monde de triathlon sur une seule jambe, lui lançait le défi de participer à un triathlon longue distance en Corse. Une épreuve de taille vu la topographie de l’île ! Il devait terminer 97ème en 6h11.  Son courage et sa ténacité ne sont plus à prouver mais là où le bas blesse c’est au sujet de son matériel. Son vélo est une antiquité et ses projets d’Iron Man lui présagent une machine de haute performance à la hauteur de ses espoirs. Depuis hier il a lancé l’opération Kiss kiss Bank bank pour récolter la somme nécessaire à cet investissement, si vous ne connaissez pas ce système Anglo-Saxon, cliquez sur le lien et soutenez le projet de ce Héro des temps modernes apportant votre obole à ce rêve.

Corte-Zicavo

7 octobre 2014
Le col de Sorba, d'une beauté suprême...

Le col de Sorba, d'une beauté suprême...

La petite pluie de la nuit a rendu la température idéale pour une journée de « haute » montagne. Le col de Sorba et de Verde nous attendent de pied ferme. Steve et Patrick ont la sagesse de ne pas tenter l’ascension de ces deux murs, la semaine est encore longue et une blessure pourrait tout gâcher. Le rythme est bon et chacun tente de trouver son bon rythme. Le premier dénivelé jusqu’au village de Venaco nous remet vite dans le bain, le cortège de véhicule de la nationale nous encourage ce qui est un élément de motivation supplémentaire. Au pied du col de Vizzavona nous bifurquons pour Sorba, l’amiral Festor et ses 100kilos de dynamite, tente l’impossible. Félix et Jérôme partent à leur allure, les Fran©ks moulinent. Mais le dénivelé devient « sauvage » et le mollet restant retourne en enfer. Franck sait se taire dans la souffrance mais dans la ligne des 12% ils décident de jeter l’éponge, on n’est pas là pour se blesser mais pour une série de partage et de fraternité. Le cabochard ne changera pas et je pars à la chasse de mes deux acolytes à deux épingles plus loin. Mon cardio est en mode « veille », ce n’est pas une pompe qui va m’empêcher de « m’amuser », non ? L’équipe de logistique me demande si je ne veux pas leur demander de m’attendre, à les sagouins, ils me piquent au vif et j’accélère ma « pédalerie », le Col de Sorba nous délivre de cette échappée sanglante. La descente jusqu’au village de Ghisoni est sublime à l’unanimité nous lui décernons la palme du plus beau col de Corse. Mais ne croyez pas que l’étape est finie, Bocca di Verde est juste là pour une finition de notre acide lactique. Jérôme nous impressionne, amputé fémoral il ne pédale que sur une jambe et les 9% pendant 5 kilomètres vont être durs, mais de la graine de grand champion sommeille en lui. Il gardera le sourire et à plus de 10km /h  gravira ce dernier obstacle avec une banane qui en dit long. Un petit « spuntinu » (casse-croute) et nous glissons vers Zicavo avec un beau 80 kilomètres au compteur. Les élèves nous attendent dans la cour où nous arrivons avec nos montures. Un établissement à l’ancienne qui en ferait rêver plus d’un, une seule classe pour les 8 niveaux des primaires de la vallée. Marion la directrice-institutrice n’a pas parlé de nos différences et les enfants auront la surprise de le découvrir par eux même. Un film débat est lancé et Jo Zef est de suite pris en otage par les élèves qui ont eu la délicatesse de nous préparer des gâteaux.

PS : La mascotte ne veut plus revenir avec nous !!!

Une Isolette…

27 janvier 2014

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Vendredi,Le jour n’est qu’à son balbutiement, je me connecte au « monde », en allumant mon téléphone, un appel brise la quiétude du bord, l’écran affiche un 0088… synonyme de contact par une connexion satellite. Emmanuel Coindre, rameur d’océan m’appelle, l’Indien a bien voulu lui accorder une grâce, devant lui, l’île de la Réunion, cela fait 57 jours qu’il est parti de l’Australie, il devient le premier au monde à avoir ramé les trois océans. L’un de ses mécènes m’offre un billet d’avion pour l’archipel des Mascareignes, mon vol est prévu dans quelques heures. Je suis encore en Corse et il me sera pratiquement impossible de rejoindre l’aéroport de Roissy en temps voulu, mais ce qui penche dans la balance c’est que je me suis engagé à me rendre samedi soir à une soirée caritative à Porto-Vecchio. Une manière de récolter des fonds,  pour permettre aux enfants d’Isolette, hospitalisée sur le continent, de rejoindre régulièrement leur maman victime d’un très grave accident de la route… Ma sortie vélo, aux airs de Laponie méditerranéenne, me remettra de la décision de rester en Corse, la pluie, le vent, ont le pouvoir d’épousseter mes idées parfois floues. Samedi matin je prends la direction de mon camp, je vais poursuivre mes entraînements en pleine nature, me gaver d’ions négatifs, promis, juré, à 16h je rentre ! La journée se passe à merveille, l’âme d’enfant, là-bas, prend toute sa place, aucun Homme pour juger. Précis comme un valaisan, je rejoins mon véhicule à l’heure ; depuis quelques jours les orages ont largement inondés le massif montagneux. Le sol est gorgé d’eau et gras à souhait, les roues patinent, elles n’accrochent plus, tel une savonnette, elles creusent une belle tranchée ! Un peu surpris de cet imprévu, il m’en faut plus pour m’inquiéter, je sais que je ne dois compter que sur moi, la piste n’est que très rarement empruntée et il est improbable qu’en fin d’après-midi quelques 4X4 puissent roder ; mais je regorge de plan B C et D ! J’arrime un tire fort à un arbre qui pour pourra me sortir de cette tranchée boueuse et commence mon travail de gladiateur, je pompe énergiquement mais mon outil gadget, montre des signes de faiblesse. Le réa, aux à-coups de mon pompage, se déforme, je perds confiance en ma réussite en temps imparti. 18h, le soleil a disparu depuis un petit moment, je dois prendre une décision, si Véro n’a pas de mes nouvelles, elle s’inquiétera, mais ici pas de réseau ! Je bois une grosse gorgé d’eau me glisse une barre de céréale dans ma poche latérale tout en contrôlant la présence de mon briquet, de mon couteau et pars à la première maison susceptible de détenir un téléphone fixe, 5km de marche forcée, m’attendent ! Je sais que je ne dois pas courir mon moignon ne supporterait pas cet exercice, alors je m’invente une cadence aux pas très rapide, je souffle, me concentrant sur la piste qui s’obscurcit de plus en plus, je n’ai pas de frontale avec moi, puisque ce n’était qu’une petite journée « pépère » ! Des  bruits sourds me confirment que la forêt est infestée de sangliers mais je n’ai pas le temps de les taquiner, il faut avancer ! 37’ après, je frappe à la porte d’une vieille demeure en pierre de granit, nous nous connaissons depuis peu sans trop avoir approfondi nos états d’âmes, ici le coin est rude, les protocoles urbains ne sont pas tolérés. Dominique m’offre un verre d’eau que je refuse, je dois prévenir que je suis vivant, c’est tout, mais qu’à contre –cœur il y a peu de chance que je sois présent à la soirée. Mon hôte tente de trouver un gros 4X4 pour me décoller de mon piège de boue mais personne ne répond à l’appel, me résignant que ce soir je dormirai à la belle étoile. Le vieil homme ne me demande même pas si je veux rester chez lui, il a déjà compris avec qui il avait à faire. Dans son vieux fourgon rouillé entre fusils et cartouches il reprend courageusement la piste pour me ramener aux pieds du « chemin des Dames », au loin, sous une belle chênaie, mon véhicule est en mauvaise posture, la bataille fut rude, les tranchées, aux lueurs des étoiles, semblent encore plus imposantes. Connaissant la forêt par cœur, à tâtons je tente de rejoindre mon camp perdu, sans lumière je deviens un membre entier de la sylve, chaque pas est une victoire, la lune est absente, la lueur artificielle n’est que très peu tolérée. Un feu prend de sa superbe, le froid me pénètre, je suis peiné de cette issue, mais s’il en est ainsi c’est que c’était mon destin, un bol de soupe brulante et une poignée de riz seront le banquet de ce soir. En bas, là-bas, aux pays des Hommes, le paraître a disparu pour un soir et plusieurs centaines de personnes se sont réunis en solidarité pour la famille d’Isolette.  Enfouis dans le fond de mon duvet, je me promets qu’en contre parti, dés que les médecins lui donneront le feu vert, je la guiderai jusqu’au camp des solitudes. Si ses jambes ne marcheront pas encore il y aura d’autres solutions, si les médecins seront craintifs on passera au feu orange. Pendant que Manu traversait l’océan Indien en ramant, Isolette s’accrochait pour survivre, tout les deux, moi, vous peut-être ? savons à quel point le présent est un cadeau…

Pour toi Isolette: Les hommes, les Femmes sont des continents qui se transforment après un drame en une île déserte, après un long périple je suis devenu une presqu’ile.

Un final de bonheur

14 septembre 2013
Encore un nouveau mouillage de rêve à l'abri du vent...

Encore un nouveau mouillage de rêve à l'abri du vent...

Mettre des mots sur cette semaine est très difficile. Le stage fut une belle réussite, Bout de vie n’est pas une association mais plutôt une belle bande de copains qui l’espace de quelques jours se reboostent mutuellement. Les jours se sont écoulés dans une très grande harmonie, la Galiote toujours fidèle à sa gentillesse fut la clé de ce bonheur partagé, la plongée est une grosse excuse pour se retrouver en « famille. » La balade en hélico donne toujours la note d’émotion supplémentaire et la soirée de clôture une sorte de feu d’artifice pour l’association qui cette année fêtait ses dix ans d’existence. Une quarantaine de personnes était venue des quatre coins de France et de Suisse pour une assemblée formidable, tous les âges représentés, nos bouts en moins prenaient moins d’importance. Un concert privé des Mantini et la visite surprise de Dume Benassi qui nous offrait son quatorzième titre mondial de triathlon était une sorte de myrtille sur la crêpe comme le dirait si bien Jo Zef la mascotte ! Les images, les écrits, les vidéos ne rendront jamais la sensibilité de ces instants précieux. Comme par enchantement les bassesses sociétales perdent de leur superbe, partage, écoute, confidence, attention, se regroupent pour une potion magique de joie et de plénitude. A la soirée quelle émotion de voir dans un coin de table les ados partager leur sourire, la « différence » quand on est jeune est une marche supplémentaire à gravir dans l’escalier de la vie. Ses stages ne pourraient vivre sans la spontanéité de certaines personnes formidables. Un grand merci aux pompiers de Bonifacio et Porto-Vecchio,aux hôtels Solemare et Santateresa  au groupe musicale I Mantini, au restaurant Cavallu Morto qui a offert les 40 repas, à tous les bénévoles de l’association qui tout au long de l’année m’épaule dans cette « croisade » sur la différence. Bout de vie va rentrer dans sa deuxième décennie et gardera le cap de « bande de copains », régulièrement on tente de m’en dévier en voulant rendre l’association plus protocolaire, plus vaste, plus urbaine. Elle fût, elle est et elle sera à mon image, libre comme l’oiseau de mer, profonde comme  la mer, salée comme les larmes de joie. Un grand merci à tous les sourires croisés vous m’avez donné l’énergie pour continuer. Seul le présent est un cadeau.

A partir de demain Patrick, Jérôme seront à mes côtés pour une  virée vélo entre le Cap Corse et Propriano soit 400km en 5 jours. Le but, pédaler le matin et deux soirées film-débat l’après-midi. Rendez-vous mardi 17 sept 18h30 à l’île Rousse; Jeudi 19 sept à 20h au CREPS d’Ajaccio. Nous arriverons le vendredi 20 sept à Propriano où les festivités Valin’Cap débuteront. Heureux et fiers d’en être les messagers.

Une belle journée d’été !

25 juillet 2012
L'accueil chaleureux d'une suédoise chez qui je ferai le plein d'eau.

L'accueil chaleureux d'une suédoise chez qui je ferai le plein d'eau.

Hier soir en me dérouillant les jambes j’ai découvert de grands murs en pierre sèche ainsi qu’une sorte de cercle fait avec des pierres d’au moins 1 tonne pièce, peut-être un ancien camp de viking ! Le vent est vraiment devenu une faible brise de sud et je peux vous dire que j’en suis ravi. La mer est d’huile, je me sens observer ! Une bouille à moustache détaille le kayak rouge et noir qui passe. Le quatrième en 700km cela n’est pas beaucoup, la race est en train de disparaître, jusqu’à il y a peu on avait le droit de les chasser. J’arrive sur un presqu’île si proche du continent que le passage ne fait que 8mts de large, un pont de bois l’enjambe. Des cabanes de chaque côté, le lieu est un paradis pour qui aime la nature et la quiétude. Je trouve une plage de sable blanc avec une table et des bancs, c’est le départ d’une randonnée pédestre qui permet de découvrir cette île sauvage. Je savoure mon café.  Le soleil brille est la température frise les 23°, l’été serait-il scandinave aussi ? Je poursuis ma navigation, il ne me reste plus que 3litres d’eau potable, il faudrait que je fasse le plein. Les maisons sont vides et je ne veux pas m’y aventurer comme un délinquant. Je trouverais bien quelqu’un quand même ! A la fin du canal, une dame est dans son jardin, je l’interpelle, elle vient à ma rencontre. Sans aucune hésitation elle accepte bien volontiers de me pourvoyer en eau. Mais avant nous nous présentons brièvement. J’attends patiemment qu’elle revienne, en plus de l’eau elle reviendra avec une tasse de café et un polar kaka skinka (Galette moelleuse avec beurre et jambon), je ne sais comment la remercier. Nous parlons, nous échangeons mais je dois repartir, ma journée n’est pas encore finie. Elle me sert chaleureusement la main et me lance : « Take care » qui me touche énormément. « Hej da Catarina Tack ! »
Je crois que je réalise la plus belle partie de mon voyage aujourd’hui, je navigue dans une myriade d’îles plus belles les une que les autres. J’en croise une qui ne doit pas dépasser les 100m2 et qui a une mini forêt. Un paradis à  kayak, j’en croiserais 3 qui me salueront de très loin. Je suis serein, cette belle rencontre plus la beauté du paysage, me remplisse de bonheur. Au détour du cap, je stopperais ma journée mais encore faut-il que je trouve un terrain plat. Une toute petite île me semble acceptable, j’accoste et y trouve un bon replat un peu caillouteux. En face une autre île un peu plus grande, je vois un homme qui semble m’observer, je suis à 200m de chez lui, je traverse pour lui demander l’autorisation. Un kayak est sur son ponton et de suite le courant passe. Il n’a jamais vu de Nautiraid qui pourrait être l’équivalent d’un camion du Paris-Dakar par rapport à une C1 ! Je lui demande la permission qui est de suite acceptée mais il demande à voir ma carte. Là-bas à 200mts tu as encore une autre île avec une plage de sable fin, tu seras mieux que sur ce tas de caillou. Encore une belle journée pour marquer ma quatrième semaine depuis Lulea. Sur un tapis quasi indécent de lichen et de mousse je dresse le camp, j’ai l’impression d’être sur un matelas plein d’air, ça change des derniers jours où l’on dormait sur de la « caillasse » . Un petit 27 km avec une brisette de sud dans le nez, c’est pas mal pour un handicapé !!!
PS : Norra apprend le suédois à Jo Zef, il m’impressionne ! « When arriven korsiken, pour crepen soiren ? » Chu pa sur que c’est du suédois !!!
A pluche !

Le festival de Cannes mérite le carton rouge et non le tapis…

23 mai 2011

La belle Neeta dans les bras de Bixente parrain de cœur toujours prêt à m'épauler...

La belle Neeta dans les bras de Bixente parrain de cœur toujours prêt à m'épauler...

Un courriel m’a attiré l’attention, les mots clés ne pouvaient se connecter : Festival de Cannes ; handicap ; discrimination ; réalisateur !

Après quelques échanges via le web, je reçu un appel téléphonique de Montréal, l’assistante du jeune réalisateur Canado-argentin Sean Marckos tentait de m’expliquer l’inexplicable.

Après avoir réalisé un long métrage tout en étant atteint d’une dystrophie musculaire, son film reçût les éloges de 11 festivals. Il roule en fauteuil électrique, mais surtout au rêve et à la foi qui ont raison de l’indifférence. En 2008 il est à Cannes au plus prestigieux de tous les festivals de films, mais un gros problème, les escaliers du tapis rouge où se pavanent les stars du grand écran n’ont pas prévu une rampe d’accès ! Devant des centaines de paparazzis et de caméras, les organisateurs sont pris au dépourvu et décident de le faire passer par le monte charge bien loin du public massé pour voir leur idole !!! Incident clos pour Sean ? Non ! En 2009 sa demande lui est simplement refusée, car il est en fauteuil !!! Tout au long de ses déboires une caméra le suivait et ayant pris le temps de visionner le teaser je suis écœuré du comportement de ce « beau ramassis » de célébrités. Pas un seul n’a levé le doigt pour changer la donne, trop préoccupé par leurs paillettes…

En contactant Bout de vie, il décide de faire une sorte de chaîne de solidarité partout dans le monde et bien sûr nous le soutenons. En raccrochant je ne voulais pas en rester là et j’en ai causé à Bixente Lizarazu mon frangin d’océan. Sans hésité il s’est joint à l’idée de soutenir ce jeune réalisateur qui j’en suis sûr n’est qu’au début d’une belle carrière cinématographique.

Une pétition est en ligne et si vous en voyez l’intérêt vous pouvez la signer. Le réalisateur autrichien qui s’est venté d’être un nazi a été viré ce qui est un minimum mais son film est resté en course et a reçu un prix ! Cerise sur le gâteau Samy Naceri qui est connu pour ses frasques provocatrices est invité en tant que célébrité…

Rien ne sert de briller si tu n’éclaires personne…

Concert Bout de vie à Ajaccio.

5 décembre 2010

ENSEMBLE conception école maternelle d'Ajaccio

conception école maternelle d'Ajaccio ( Ensemble )

Une belle soirée de solidarité au palais des congrès d’Ajaccio organisée par :

Degortes Anne, Lorenzi Mathea, Essajai Nawal et Maéva Ottavy.

Les instigatrices de la soirée complice avec la mascotte.

Les instigatrices de la soirée complices avec la mascotte.

Les chants se sont succédés avec une qualité professionnelle.

Cantique Corse, balade Irlandaise et composition personnelle ont enchanté un beau public enthousiaste.

Un défi par ses demoiselles d’honneur puisque dans la même soirée le Téléthon d’envergure nationale était déclaré ouvert.

Je ne pourrais citer tous les jeunes chanteurs insulaires présents bénévolement à la soirée. Merci à tous, vous avez été un rayon de lumière dans un bout de vie parfois obscure.

Entre autre, le trio féminin Altagna nous a bluffé de par leur charisme.  Comme un air d’océan un futur grand nous a emporté en Irlande sur des airs de Glen Hansard, Bastien Vincensini nous a donné le frisson.

Merci au public venu nombreux et à toutes les personnes qui ont œuvré pour une soirée de solidarité.

Bise particulière à la famille Ottavy qui est à l’initiative de tout cela.

A chi si muta Diu l’aiuta

Le trio Altagna.

Le trio Altagna.