Zicavo-Levie

8 octobre 2014
Une partie de l'équipe au petit dejeuné...

Une partie de l'équipe au petit déjeuné...

La mascotte se prépare!

La mascotte se prépare!

De vrais pros...

De vrais pros...

Zicavo-Levie

Quel accueil les amis, le diné de hier soir était pantagruélique avec un petit déjeuné de même ligné et juste avant notre départ la si gentille dame de l’hôtel du tourisme nous remet un paquet de charcuterie locale pour la route. Tous émus nous lui promettons de repasser l’année prochaine, la mascotte prend note de l’adresse !!! Steve et Patrick ont décidé d’alterner leur effort, ils pédaleront à tour de rôle col après col. Le faux plat montant est juste bien pour chauffer les machines, des dizaines de petits cochons nous ovationnent en « groingroin » sportif, le silence du maquis est juste magique, loin des grandes villes la nature nous offre sa plénitude. En peloton groupé, Jérôme est fantastique, sur une jambe il déroule sans sembler forcer. La bonne ambiance est l’huile essentielle du groupe, l’amiral Festor s’est remis de sa dure journée d’hier, sa cadence est parfaite. Au bout de 1H15 le col de Vaccia est passé, il nous suffira de glisser tout en bas de la vallée. Le rallye de voitures historiques nous double avec beaucoup d’encouragement, au village d’Aulléne, nous sommes accueillis par des supporters de Bout de vie, des beignets au bruccio nous sont proposés, comment les refuser ! Mais la route est encore longue, Patrick prend le relais de Steve et le second col attend notre venue. L’itinéraire est toujours aussi beau que calme, et la fatigue ne semble pas vouloir nous rendre visite. Le village de Quenza est atteint par une autre belle côte, l’effort est devenu notre compagnon de route sans jamais poser le moindre souci au team des raccourcis. Enfin, les dernières bornes sont une simple formalité pour nous amener au village de San Gavinu di Carbini où nous pouvons nous restaurer. Encore une fois un admirateur nous offrira le café, elle n’est pas belle la vie ? Ce soir la rencontre avec les amis de l’association  Livia in via  sont la « myrtille sur la crêpe », la salle est archicomble  avec un public très attentif le film Arcticorsica est présenté avec une série de question-réponses toujours aussi passionnant. Un grand merci à José et Ange pour ce beau moment de partage.

PS: Toute l’équipe Bout de vie dédie cette journée à François-Joseph…

Corte-Zicavo

7 octobre 2014
Le col de Sorba, d'une beauté suprême...

Le col de Sorba, d'une beauté suprême...

La petite pluie de la nuit a rendu la température idéale pour une journée de « haute » montagne. Le col de Sorba et de Verde nous attendent de pied ferme. Steve et Patrick ont la sagesse de ne pas tenter l’ascension de ces deux murs, la semaine est encore longue et une blessure pourrait tout gâcher. Le rythme est bon et chacun tente de trouver son bon rythme. Le premier dénivelé jusqu’au village de Venaco nous remet vite dans le bain, le cortège de véhicule de la nationale nous encourage ce qui est un élément de motivation supplémentaire. Au pied du col de Vizzavona nous bifurquons pour Sorba, l’amiral Festor et ses 100kilos de dynamite, tente l’impossible. Félix et Jérôme partent à leur allure, les Fran©ks moulinent. Mais le dénivelé devient « sauvage » et le mollet restant retourne en enfer. Franck sait se taire dans la souffrance mais dans la ligne des 12% ils décident de jeter l’éponge, on n’est pas là pour se blesser mais pour une série de partage et de fraternité. Le cabochard ne changera pas et je pars à la chasse de mes deux acolytes à deux épingles plus loin. Mon cardio est en mode « veille », ce n’est pas une pompe qui va m’empêcher de « m’amuser », non ? L’équipe de logistique me demande si je ne veux pas leur demander de m’attendre, à les sagouins, ils me piquent au vif et j’accélère ma « pédalerie », le Col de Sorba nous délivre de cette échappée sanglante. La descente jusqu’au village de Ghisoni est sublime à l’unanimité nous lui décernons la palme du plus beau col de Corse. Mais ne croyez pas que l’étape est finie, Bocca di Verde est juste là pour une finition de notre acide lactique. Jérôme nous impressionne, amputé fémoral il ne pédale que sur une jambe et les 9% pendant 5 kilomètres vont être durs, mais de la graine de grand champion sommeille en lui. Il gardera le sourire et à plus de 10km /h  gravira ce dernier obstacle avec une banane qui en dit long. Un petit « spuntinu » (casse-croute) et nous glissons vers Zicavo avec un beau 80 kilomètres au compteur. Les élèves nous attendent dans la cour où nous arrivons avec nos montures. Un établissement à l’ancienne qui en ferait rêver plus d’un, une seule classe pour les 8 niveaux des primaires de la vallée. Marion la directrice-institutrice n’a pas parlé de nos différences et les enfants auront la surprise de le découvrir par eux même. Un film débat est lancé et Jo Zef est de suite pris en otage par les élèves qui ont eu la délicatesse de nous préparer des gâteaux.

PS : La mascotte ne veut plus revenir avec nous !!!

Messagers de Valin’Cap: Ajaccio-Propriano

21 septembre 2013
Il y a déjà une semaine, au Cap Corse, quand l'amitié efface les souffrances.

Il y a déjà une semaine,départ du Cap Corse, quand l'amitié efface les souffrances.

Ce matin c’est la dernière étape, ils nous semblent que c’était hier que nous quittions le Cap Corse. Pendant une heure nous roulons sur un terrain plat, la moyenne s’en ressent puisque nous sommes au delà des 30km/h de moyenne, la houle est encore puissante je tente en vain de deviner là-bas au large où peut se trouver Thierry qui est en train de palmer. Un peloton d’une cinquantaine de cyclistes est en vu, le sourire en coin nous allons les chercher. Bien calés sur nos machines nous nous appliquons quand l’assaut est lancé, nos âmes de chenapans surgissent, à plus de 45km/h nous les figeons. Mais la rigolade est bien finie, un mur de trois kilomètres attends les frères de souffrance, les visages se figent, la cadence est plus souple il faut faire le vide, 13% ça calme le chien fougueux ! Je tente de trouver les bons mots pour supporter Jérôme, je crois savoir ce qu’il pense, la chaleur est au rendez-vous mais le bonheur est enfoui au fond de nos âmes. Avec délivrance le col est atteint, nous surplombons le golf d’Ajaccio, à l’horizon un homme sans bras nage, ici des unijambistes pédalent, paradoxes de la vie les valides gémissent ! Sur un petit nuage nous déroulons sans trop de problème, la route est assez peu fréquentée et nous pouvons de nouveau nous amuser avec nos moyennes. Les corps sont en pleines formes mais les vélos ont du mal à récupérer de l’étape accidentée Calvi-Porto, en pleine relance mon dérailleur « déraille », normal me diriez-vous, mais je dois abdiquer, il me manquera les derniers 15km à la randonnée du jour. Jérôme est seul face à lui-même, mon vélo en soute nous le suivons de prés, c’est un vrai plaisir de le sentir heureux. Notre but est atteint, pour la frime je pratique les derniers mètres en courant, nous passons notre ligne d’arrivée ensemble. La journée n’est pas finie, Valin’Cap va lancer l’ouverture de son week-end, une conférence très instructive est offerte au public, le thème l’accessibilité des lieux publics, calepin en main je note quelques réflexions. Mais tous nous savons que le Dolfinu s’approche, nous rejoignons le port pour en savoir plus. Il reste une place sur un bateau, je saisi l’occasion pour m’approcher de mon pote nageur, La houle s’est allongée et le passage de Cap di Muro à émoussé le physique de notre champion, sa nage est toujours aussi harmonieuse mais l’on sent de la fatigue. Une belle escadre l’accompagne, son « sherpa » en kayak lui aussi semble éprouvé par ses 11heures d’efforts non stop. Un bateau nous rejoint en compagnie de l’épouse de Thierry, Véro, Jérôme ; Patrick  a su convaincre un bénévole de sortir à la rencontre du héro du jour. La digue du port s’approche, on arrive à deviner une foule immense, finalement après 12h d’effort Thierry réalise la traversée Ajaccio-Propriano en mono palme soit 40km d’endurance. Plus de 1500 personnes à l’arrivée, cette fois les gens ont compris le message. Joe Kals paraplégique D12 a effectué en 10 jours de marche pendulaire les 70 km entre Bonifacio et Propriano, les trois Messagers de Valin’ Cap ont rempli leur mission, show must go home.

La semaine dernière c’était le stage annuel de plongée Bout de Vie cette autre semaine une « rando » en vélo entre potes amputés, je me pose la question de ce que j’aurai pu faire pendant ces quinze jours si je n’avais pas perdu une jambe !

A pluche.

Patricia, Véro et Jérôme en admiration devant la performance de Thierry, alias U Dolfinu.

Patricia, Véro et Jérôme en admiration devant la performance de Thierry, alias U Dolfinu.

Juste avant de reprendre l'avion, un petit arret Cabochard pour un petit-déjeuner corsé!

Juste avant de reprendre l'avion, un arrêt Cabochard pour un petit-déjeuner corsé!

L'image parle par elle même...

L'image parle par elle même...

Messagers de Valincap: Porto-Ajaccio

19 septembre 2013
Les calanques de Piana comme fond d'écran!

Les calanques de Piana comme fond d'écran!

Un supporter de choix...

Un supporter de choix...

Porto est encore endormie, mais le team Bout de vie est déjà sur pied et le bon, bien-sur ! C’est le quatrième jour de suite que nous pédalons sans pour autant que les organismes soient usés. Une méchante côte nous prend à froid jusqu’au village de Piana, 56’ de dénivelé à gérer, nous serrons les dents mais le décor est fascinant, les calanques ont été classées patrimoine mondial de l’Unesco. Un bus souffre plus que nous, son chauffeur est un virtuose du bitume, nous montons quasiment à la même vitesse. La houle encore violente délivrent ses fragrances qui mélangées à celle du maquis nous dopent ! Bien calés sur nos selles nous nous ne laissons pas envahir par des idées noires bien que nos muscles en souffrance nous aient déclarés la guerre. Chaque coup de pédale est une victoire, et dire que pour un cheveu nous aurions pu ne jamais être là, ce n’est pas un petit bout en moins et  quelques gouttes d’acide lactique qui gâcheront cette belle journée de fin d’été. Un semblant de plat nous permet de récupérer, nous doublons le bus ce qui nous vaut une sacrée volée de félicitations par ses occupants. La route est serrée, mais pas nos cœurs, nous sommes des Free-Mans, Piana est déjà derrière, Cargèse la grecque est traversée sans anicroche, comment ne pas penser à l’un de ses habitant emprisonné à vie sur des doutes et non des preuves ! Mes yeux s’embuent, j’imagine sa vie ici,  ses amis, ses coins planqués… La route s’élargit, les voitures qui nous doublent nous congratulent, ça c’est un bon stimulant, notre cap le sud toujours et encore. Jérôme ne me lâche pas il tient une forme déconcertante, sur son visage un sourire est accroché en permanence, une question me revient en boucle : faut-il souffrir pour dévorer la vie ? Je vous laisse philosopher, nous on doit pédaler pour ne pas perdre l’équilibre ! Des « victimes » sont régulièrement doublées, les pauvres cyclotouristes doivent ronger leur frein quand deux vélos munis que de deux jambes les doublent à en décrocher les plates bandes. Patrick warning en fonction est notre ange gardien, les trois mousquetaires de la pédale, Jo Zef se prend pour d’Artagnan, mais un fou nous frôle, nous insulte, un chauffard de la route prend des risques, Atos va réagir : Un pour tous, tous pour un… Finalement le calme revient, nous retrouverons les bijoux de la reine, la mascotte s’en charge. La baie de Liscia qui détient le record de noyade en Corse est à la hauteur de sa réputation, les rouleaux s’entrechoquent, la mer s’enlaidit de tellement de haine, nous lui tournons le dos pour nous élever vers le col de San Sebastianu, 35’ pour en arriver à bout. Là-bas vers le nord à plusieurs centaines de kilomètres le Cap Corse, c’est de là que nous sommes partis, le temps s’est arrêté sans doute, la petite aiguille de la grande horloge s’est calée sur nos fréquences de pédalage, un souvenir ne s’achète pas il se vit. Ajaccio est devant nous, une longue descente va nous griser, amitié quand tu nous tiens, à un carrefour, Thierry alias le Dolfinu nous tend ses bras fantômes, accolade, sourire regard : Elle est pas belle la vie ? Lui aussi messager de Valin’Cap il tentera demain de relier Ajaccio-Propriano en mono palme.                                                                                                                                                                                                                        A la quatre-vingtième bornes nous avons atteint l’objectif du jour, douche, étirement mais la journée n’est pas finie, une centaine de jeunes sportifs de haut niveau nous attendent pour une soirée film-débat au Creps d’Ajaccio.

Être capable de trouver sa joie dans la joie de l’autre : voilà le secret du bonheur.

Georges Bernabos.

1175622_10201478745543296_46297227_n

A pluche !

Il pleut sur Nantes…

19 juillet 2012

P7190004.JPGweb

La météo m’autorise à tenter encore une grande et longue traversée, depuis mon bivouac au cap Björkön, il y a 20 km tout droit plein Sud-SudEst. Je me cale dans Immaqa, une dernière vérification visuelle que tout soit bien fermé et étanche et nous prenons la mer. La forte brise de Nord-ouest est déjà là, nous sommes deux à être matinaux. Je pagaie au milieu de quatre îlots qui créée une sorte de dépression dans la ventilation du golfe ce qui me donne de violentes rafales assez inédites. Au passage de chaque caillou les vagues la contournent et viennent lécher le tribord de mon kayak. J’essaie par trois fois d’envoyer mon cerf-volant mais le vent est trop irrégulier et il ne peut s’envoler, je rage, je peste contre ces maudites perturbations. Au dernier îlot je peux un peu me protéger et lire le dernier bulletin de prévision météo, ça me rassure dans ma décision de couper tout droit.
Les sms de prévision marine de Véro comporte toujours un petit mot d’encouragement, ce matin j’en ai encore plus besoin que d’habitude ! Je sors de sous le vent de l’île et m’installe sur mon cap à suivre ; le ciel est bleu azur mais le vent du nord me glace les os. Pour l’instant c’est un ouest et non un nord-ouest annoncé qui me décoiffe et je suis ballotté par ce vent tribord arrière, le clapot devient déferlant ! Je tente de scruter l’horizon et suis convaincu qu’il prendra quelques degrés pour être à ma convenance. J’essaie avec calme et tact d’envoyer le cerf-volant, sans les turbulences créées par les îles, il s’envole dès le premier coup. Je ralenti un peu ma cadence mais ma vigilance s’accrue, les séries de déferlantes augmentent. Malgré le vent je retire ma capuche pour mieux entendre et sentir arriver les murs d’eau dans mon dos. Je n’ai pas peur, je n’en ai pas le temps et ce n’est surtout pas le moment de cogiter, j’y suis, je dois gérer. Je sens que je dois augmenter la vitesse du kayak, il faut qu’il reste dans l’axe des rouleaux qui nous doublent, si l’on se met en travers, c’est échec et mat. Je compte mes coups de pagaies, 60 à la minute, je ne sais pas si je vais tenir longtemps, mais ce qui est sur c’est que l’on va très vite. Une heure et je devine le passage du cap, j’arrive dans une zone
où il y a des hauts fonds, la carte mentionne 0,6 mts ! Je force l’observation tout en gardant le cap et la cadence, soudain à mon bâbord, je vois les roches affleurer, elles sont loin de moi, le courant est plus fort que je ne pensais. Deux heures de lutte fratricide, je ne suis toujours pas fatigué, le stress stimule mes glandes qui sécrètent de l’endomorphine, je serai fatigué une autre fois ! Le cap n’est plus très loin, trois heures que je mouline, je m’habitue, je suis plus à l’aise, Immaqa est un sacré kayak, je n’en connais qui ne tiendraient pas dans une mer aussi hostile, je m’y sens bien, un vrai ami sur qui je peux compter. 10h je double le cap Björkön, je suis enfin passé, je rentre doucement mon cerf-volant et savoure la paix d’une eau calme, malgré quelques rafales rebelles j’entends le vacarme de la houle qui s’écrase sur les hauts fonds du cap. Je me retourne pour mieux voir, je ne vois même plus d’où je viens, je ne m’en rappelle plus, je ne sais plus c’est déjà loin tout ça. Je ne sais pourquoi mais le refrain de la chanson de Barbara me vient en tête, et sans trop me rappeler les paroles je fredonne l’air de : « Il pleut sur Nantes ». Fatigue, fin de stress, passé qui ressurgit, en même temps que les mots sortent, je me mets à pleurer. I’am a free man.
Je longe à l’abri du vent et de la houle une côte sublime, des petits îlots couverts de forêt, à chaque fois je me promets d’y amener ma belle, je cabote, je suis heureux. Finalement  je trouve un petit caillou plat que je vais aborder et y monter mon camp. Malgré les 14° de
l’eau je me baigne dans les entrailles de la mer de Botnie, nu sur un bloc de roche je fais corps avec ce  granit, je récupère toute l’énergie de la terre, le soleil m’irradie de lumière. Je m’endors, un fort vent de Sud-Est me réveille. Je range ce qui traîne et savoure ce moment de solitude intense. Si demain c’est du sud je ferais le fainéant, j’ai pris un paquet d’avance encore aujourd’hui, donc je peux me calmer si j’y arrive!!! 38km de plus au compteur.
A pluche !