Dietétique aprés l’amputation et pas que !

19 avril 2013

velo-dietetique

Etre amputé c’est devoir supporter une prothèse pour retrouver en partie sa mobilité. Mais un moignon qui prend ou perd du volume de surcroit transpirant transforme la marche en chemin de croix. Une solution très efficace ne pas prendre de poids et avoir une nourriture saine et équilibrée. La mal-bouffe a envahi le monde, d’un côté les régimes en tout genre se vendent à prix d’or, de l’autre une partie de la planète meurt de faim. Je ferme la parenthèse et reprends mon billet !  Un véhicule s’il ne reçoit pas le bon carburant fonctionnera beaucoup moins bien, le corps humain, c’est exactement la même chose. Un petit rappel utile, je ne suis pas médecin et encore moins nutritionniste, c’est mon expérience que je vous transmets. Mon parcours « sportivo-aventurier » est basé sur l’endurance, la très longue endurance, il est hors de question que mon moignon puisse souffrir d’un manquement dû à une mauvaise alimentation. Mais avant tout ça je vous pose la question : Pourquoi mange-t-on ? Question anodine, mais qui est la clé du problème. Prendre un repas est il une compensation d’un mal être ou une manière de donner les éléments nécessaire à la fonction de nos organes. Le manque de temps est une mauvaise excuse, manger sur son lieu de travail ne doit pas être un prétexte pour enrichir les boulangeries et pâtisseries. Une boite en plastique garnie d’une belle salade préparée la veille vous permettra en premier de belles économies et vous assurera d’avoir un déjeuné efficace. Notre alimentation à la française est absolument asymétrique, le petit déjeuné est de plus en plus boycotté, le déjeuné est souvent en dessous des proportions et le diné est une compensation du manque d’équilibre de la journée. Quand au « gouté » s’il est quelques fois respecté, il est inefficace. Quand on me questionne sur ce sujet j’ai déjà une réponse toute prête : Les plaisirs de table durent grand maximum 2h par 24h, il reste 22h où le corps se traine, où les escaliers se transforment en Everest, où la transpiration prend une odeur de bécasse qui faisande, où le moignon souffre dans son jus… Mon choix est fait je préfère une nourriture saine pour une journée remplie de joie et de réactivité. Manger oui, se faire consommer non ! La malbouffe concerne tout le monde mais dans les statistiques l’obésité touche de plus en plus l’hexagone celle qui est mal dans ses bottes et qui rattrape le soi-disant bonheur dans le satané sucre. Quand je vois que la maudite pâte à tartiner « Nuit celle là » est l’un des produits les plus consommés je ne peux que constater le mal vivre. Entre une bouché à l’huile de palme et une sortie vélo sans poser prothèse à terre, mon choix est fait. Se nourrir c’est comme sa manière de penser, de bouger, ça se travaille. Un repas est une fête et non une débauche d’aliments sans queue ni tête. Avant chaque repas je me réjouis d’amener le meilleur à mon sang qui sera le catalysateur de mes prochaines heures, sport ou non. Mieux penser nous amène à changer notre alimentation, cela fait partie de mes analyses de terrain. J’ai beaucoup de chance car tout au long de l’année je rencontre des sportifs de haut vol, j’aime leur chiper ce type d’info. A titre indicatif je vais essayer de vous donner mes conseils, mais un diététicien pourra aussi vous aider.

En premier lieu ma boisson n’est composée que d’eau plate minérale à température ambiante, été comme hiver, l’alcool  est à proscrire de même pour le lait de vache sous toutes ses formes, j’utilise du lait d’amande. Les fruits et légumes seront de saison, j’hallucine de voir des fraises en ce moment !

Dés que j’ouvre les yeux je bois un grand verre d’eau,  réveil corporel par une petite série d’abdo statique et étirement 20’ pas plus. Ensuite prise du petit déjeuné avec 200 gr de céréales sans sucre ajouté, noyées de lait d’amande, un jus de fruit et une tasse d’orge et de lait d’amande avec un petit biscuit (folie du matin !) Si je pars en sport j’emporte des fruits secs avec une barre de céréale ou pate d’amande, une bouchée toutes les demi –heure. Une gorgée d’eau tous les quart d’heure. Si je ne suis pas en sport, bien sur pas de nourriture mais toujours la gorgée d’eau tous les quart d’heure. A midi une salade de saison 300gr, (j’insiste sur la saisonnalité des aliments, ils n’auront pas les mêmes apports nutritifs) ; une galette de blé noir avec une tranche de jambon, un œuf, 50 gr de pain complet et un fruit de saison, au gouté une compote avec un petit biscuit et au diné une belle assiette de soupe de légume, une tranche de jambon, 100gr de sucre lent si le lendemain j’ai une séance de sport (pate, riz, épeautre, orge, complet bien sur), 50 gr de pain complet et un yaourt au soja nature sucré au miel (molo la dose !). Dans toute la journée un minimum deux litres doit être bus.

Avec ce suivi je ne transpire, pas je ne souffre d’aucune carence et je peux vous affirmer que ceux qui essaient de me suivre tirent la langue, valide ou handi, ils pourront en témoigner sur ce billet.

J’espère que cela vous aura éclairé et donné l’envie d’essayer, un corps sain pour un esprit sain…

A pluche

Tous derrière Laurent Benezech…

12 avril 2013
Un pilier de coeur et de sincérité.

Un pilier de cœur et de sincérité.

Depuis de longues années je pratique le vélo avec Laurent Benezech, sa franchise me plait, et une fois de plus je l’applaudis longuement et surtout le soutien de tout cœur. Depuis quelques semaines des révélations ont permis d’identifier un dopage massif dans le monde de l’ovalie. Laurent ancien pilier du XV de France n’a fait que conforter les dires des suspicions en cours. Dans une interview du Monde il s’exprime sans agressivité mais avec sagesse, voici un extrait :

«Quand je croise des joueurs de rugby et que je vois, par exemple, une évolution de leur mâchoire, ce qui est la marque d’une prise d’hormone de croissance, je ne peux qu’être inquiet de l’évolution de mon sport et de la santé à long terme de ses joueurs».

«Le rugby est exactement dans la même situation que le cyclisme avant l’affaire Festina» Benezech ne se contente pas de constater les dérives, il accuse les instances de les encourager. «Quand j’entends un sélectionneur national annoncer que le temps de jeu effectif, qui est actuellement de quarante minutes en moyenne, doit passer à cinquante minutes pour la Coupe du monde 2015 et que seuls les joueurs capables de tenir ces cadences pourront prétendre à jouer en équipe nationale, je ne peux y voir qu’un appel au dopage». Et de comparer les augmentations de masses musculaires constatées ces dernières années dans le rugby aux dérives du football américain et d’annoncer que «le rugby est exactement dans la même situation que le cyclisme avant l’affaire Festina».

Surtout, Benezech pointe du doigt la politique de l’autruche menée par le monde officiel du rugby. «La grande famille du rugby s’est ridiculisée en allumant des contre-feux grotesques plutôt que d’aborder le problème à sa juste mesure (…) Cette saison, en Top 14, un jeune joueur est tombé dans le coma lors d’un échauffement d’avant-match. On nous a expliqué que c’était la faute à pas de chance et à la santé précaire d’un gaillard de 100 kilos. Je comprends que « the business must go on », mais on ne peut pas dire qu’on n’aura pas été prévenu !»

Avant l’affaire Cahuzac, on ne parlait pas de compte dans les paradis fiscaux pour les élus, depuis que certains ont eu le cran de le dénoncer, l’avalanche prend de la force et les politiques de tout bord tremblent. Laurent suit ce blog et je sais qu’en ce moment il doit se sentir seul, je crois qu’un petit mot de votre part lui ferait un grand bien. Il est depuis longtemps le parrain de Bout de Vie et tous les adhérents qui ont eu le bonheur de le croiser en garde un super souvenir.

Lolo on t’aime et continue. Pour que le sport ne meurt pas d’overdose!

Aphorisme amers salés 8

8 avril 2013

un-fleuve-de-liberte

Le monde est un îlot, la Corse un hameau et nous une simple goutte d’eau.
Avant j’étais solitaire avec des maux maintenant je suis solidaire avec des mots.
Non voyant : Il tutoie les autres, normal : « vous voyez », il ne peut plus !
La famille c’est comme les orties, plein de vertus mais attention comment vous les manipuler vous pourriez le regretter.
Violence : Des hommes elle est terrifiante, de la nature elle est fascinante.
La lune noire doit être l’astre des pauvres, pour les autres elle est argentée.
Corse : chez nous aussi on a des « clic-clacs » qui peuvent vous étendre !
Les jours fériés appel à la révolution, un certain 14 juillet le roi perdit beaucoup.
Je ne vais jamais aux enterrements, je ne suis même pas sur d’aller au mien !
Arabie Saoudite : Depuis une semaine les femmes sont autorisées sous certaines conditions à pratiquer le vélo. J’espère qu’elles n’ont pas les roues voilées !

Avannaa- Kujataa…

4 avril 2013

Quel vent contraire les copains ! c’est un coup à perdre une jambe !!! Je pédale mais ma tête vagabonde, mon petit camp planqué là-bas entre torrent et maquis m’occupe l’esprit, une manière originale d’envoyer le Grégale* se faire voir. C’est quand même bizarre de toujours vivre en marge de la société, je vous promets je ne me force pas, c’est un équilibre qui me rend serein. Mais en y pensant bien mon quotidien est souvent teinté de solitude choisie et je l’alimente, une alchimie où j’emmagasine beaucoup d’énergie que de temps à autre j’aime partager. Mais en y réfléchissant bien nous y sommes une poignée à vivre de cette manière ! Entre deux rafales j’entends le chant des grenouilles, non pas celles des marais mais du signal de mon portable qui indique un SMS, mais la pensée est plus forte que le virtuel. 70 km après je procède à mes étirements quand je réalise qu’un fournisseur de téléphonie a gagné une action en bourse grâce aux messages que l’on m’a laissé ces derniers jours ! Ce n’est pas vrai ; Niko mon frère de glace m’envoie un kutaa* de Kullorsuaq sur la côte Ouest du Groenland, il y retape sa bicoque. Waouh mais je ne suis plus seul à faire des trucs pas dans les clous ! Voilà une news qui fait du bien, la routine tue tout, une petite maison, un petit boulot, le samedi les courses, « krotte en tas » à la télé pour la touche d’exotisme, les 50 ans du copains, le baptême du p’tit dernier, le mariage du cousin et la même station de ski familial depuis 20 ans ! Une corde, une corde messieurs les bourreaux ! Niko a tout plaqué pour être libre et vivre sans fil au pied ; un privilège à notre époque. Tout le monde est devenu otage du conformisme et dans ce frère de glace je retrouve ce côté insaisissable qui nous rend libre comme le vent. Dans mes voyages du bout du monde de temps à autre je croise un frère ou une sœur nomade, leurs choix de vie est simple : quitter la voie tracée pour ouvrir un sentier inconnu. De plus en plus nous avons la chance de pouvoir communiquer mais une fois de plus le trop tue le nécessaire. Plus personne ne tient ses promesses, les avis changent aussi vite que le vent tourne en Méditerranée, alors pourquoi vouloir refaire le monde, il suffit de construire le sien sans vouloir ressembler à qui que ce soit. Au plus vite je vais aller encore monter quelques murs de pierres sèches, là-bas dans mon repaire de brigand, loin des paons qui paradent. A propos savez-vous comment communiquent ces volatiles ? Non ! Soyez attentifs, je suis sur qu’il y en a autour de vous, souvent ils criaillent « moijaifait » et « jauraipuêtre ». Je ne suis pas chasseur mais c’est vrai que la chevrotine me tenterait bien ! Les bruits des clous qui fixent la planche de la cabane  verte à Niko  croisent les martèlements de la massette qui ajuste le bout de granit pour bientôt y abriter bientôt une laitok*. Lui, au Groenland où dans la langue inuit pour dire femme on dit « Arnaq » et fille « Panik », moi, en Corse où arnaque et panique ont toutes autres significations ! Par la pensée je vais lui envoyer un peu de figateddu arrustitu* et lui m’enverra un bon suaasat*…

Comme le disent si bien ces peuples du grand Nord : La terre ne nous appartient pas elle nous a été prêtée par nos enfants.

* Avannaa- Kujataa : (inuit) Nord-Sud.

* Grégale : (corse) Vent d’Est.

*Kutaa : (inuit) Bonjour.

* Laitok : (lapon) Tente saame.

*Figateddu arrustitu : (corse du sud) saucisse de foie de cochon grillée.

* Suaasat : (inuit) Bouillon de phoque.

Quelques clichés que j’ai chipé sur le face book de Niko: Copyright  bien sur:

Une cabane du bout du monde; home sweet home...

Une cabane du bout du monde; home sweet home...

En hiver la nuit dure deux mois.

En hiver la nuit dure deux mois.

Ce n'est pas du folklore à deux balles, juste un moyen.

Ce n'est pas du folklore à deux balles, juste un moyen.

Un voisin chasseur...

Un voisin chasseur...

La Fondation de la Française des jeux et Bout de Vie…

2 avril 2013

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Comme diraient les jeunes : Je kif grave la couv de la Fondation FDJ ! Quel honneur !

La Fondation d’entreprise la Française des Jeux fête ses vingt ans et elle n’a rien trouvé de mieux que de mettre en couverture le « Cabochard » de Bout de Vie. Je ne sais quoi dire, je me repasse en boucle ces 10 ans de vie associative. Du premier stage de plongée à aujourd’hui, il en a filé de l’eau sous la quille du Cabochard. Bien sur ces semaines d’apprentissages à la vie de mer sont le phare de l’association mais a mes yeux il y a aussi un travail très important, les échanges avec les nouveaux venus dans le monde cruel de l’amputation. Ma plus belle victoire n’est pas la réussite de telle ou telle expédition mais de redonner de l’énergie à ceux qui n’y croient plus du tout. Aucun trophée et médaille n’auraient la même saveur que cette voix de l’autre bout du fil qui se met à reprendre espoir après m’avoir raconté en détail les malheurs de sa mutilation. La liste serait trop longue et imprécise mais je peux vous croire que c’est marqué au fer rouge dans ma petite tête de solitaire qui d’un coup se transforme en solidaire. Des idées j’en  ai des milliers mais il faut des partenaires et des mécènes, sans eux rien ne serait possible. La Fondation d’entreprise la Française des Jeux depuis trois ans est la béquille de Bout de Vie ! Je vais essayer en étant le plus bref possible de vous raconter la genèse de ce soutien. Il y a quelques années la FDJ réunissait un panel de célébrités pour une émission TV en prime time, le but faire la promo des heureux gagnants et mettre en avant sa fondation et ses actions. Bixente Lizarazu parrain de mérite de Bout de Vie était invité pour son asso Liza pour une mer en bleue, mais le surfeur basque est têtu et il avait accepté l’invitation à condition que je sois à ses côté pour causer de Bout de Vie. Si je ne dis pas de bêtise des fidèles de l’asso faisaient partie du public. Au buffet en fin d’émission le directeur de la Fondation était des plus chaleureux et nous avions passé un bon moment à échanger, mais je ne suis pas opportuniste dans ces milieux là. Quelques années plus tard Laurent Benezech autre parrain de cœur prenait à mon insu rendez vous avec la Fondation, la phase 1 était acceptée, la phase 2 me demandait de passer devant un comité de douze personnes ; en quelques minutes je devais étoffer le dossier qu’ils avaient en main. Je ne suis pas très fort pour lire des papiers préparés à l’avance et je laissais parler mes tripes, en fin de rendez-vous un homme me souriait, il comprenait que son visage ne me permettait pas de lui redonner un nom, c’était le big-boss ; aventurier le président pas trop physionomiste ! Nous apprenions quelques semaines après mon oral que Bout de Vie était soutenue par La Fondation, depuis trois ans maintenant nous pouvons compter sur leur soutien. Par ce billet je tiens à remercier tous les bénévoles de l’asso qui dans l’ombre se démènent, je ne suis pas toujours tendre avec eux mais pour être encore là après dix ans c’est le prix à payer. Comme je le répète sans cesse je suis intransigeant avec moi-même alors je suis exigeant avec eux ! Je ne considère pas Bout de Vie comme une association mais comme une grande famille réunie par quelques petits bouts perdus. Pour ceux qui ne l’aurez pas encore fait sachez que vous pouvez rejoindre la grande famille Bout de Vie par une p’tite adhésion, le premier prix est à 5 euros. L’union fait la force. Je compte sur vous…

A pluche !

Carnet de voyage d’un homme libre…

25 mars 2013

A chaque signature on me demande à quand le prochain!!! Je vais rester le pied sur terre et aurais envie de vous répondre: pour l’instant ce ne sont que des écrits, rien de concret avec le protocole d’édition. Donc entre vous et moi un petit extrait de ce que pourrait être le prochain livre… Bien sur vos critiques sont les bienvenues…

Page 38/

Invité sur terre :

Au fond, c’est ça la solitude s’envelopper dans le cocon de son âme, se faire chrysalide et attendre la métamorphose, car elle arrive toujours.

August Strindberg

Le baromètre qui chute et rien qui ne se passe, ce n’est pas normal ! Je marmonnais ça dans ma parka depuis quelques jours mais cela me semblait louche. Ouf, me voilà rassuré, le coup de vent est bien arrivé. De grosses rafales et une forte pluie m’ont fait prendre la sage décision de ne pas m’engager en mer ce matin. Découvrir ses limites, d’accord, les dépasser jamais. Emmitouflé dans mon duvet, j’apprécie la pluie qui tapote la toile, je mets la radio Mix Megapol, une sorte de Nostalgie Suède avec une touche d’Energie, mais Frankie goes to hollywood ou les Queens ne valent pas la mélodie de la tourmente qui m’enveloppe, alors je coupe. La différence entre la musique et le bruit, l’émotion qu’elle nous offre… Seul sur un îlot de 100X400 mts je suis devenu Robinson. Mais où est mon vendredi se demande Jo Zef ? Le temps prend une autre forme, une alchimie interne. Aucune information du monde qui s’agite ne peut m’ébranler, couper des hommes virtuels et non vertueux, je suis simplement, un petit « moi ». Ces moments sont des  privilèges immenses, ce n’est pas l’arrivée qui compte mais le chemin qui y mène et sur ma route ces arrêts tempête me ressourcent, me font cogiter. Il y a eu le minéral, le végétal, l’animal et enfin l’homme. Ce dernier et j’en fais parti, s’est parasité de millions d’indispensables, nous en sommes les esclaves. Le monde qui ne sait plus que conjuguer au futur a avalé, englouti le présent, le vide fait peur. Pourtant une bouteille pleine ne pourra jamais ramener l’eau de la source qui jaillit là haut sur la montagne. Le vent fait plier mon bivouac, mais je suis serein, heureux de pouvoir être cet habitant improbable du caillou si isolé. Ce voyage comme les autres est une initiation, un apprentissage infini, nous naissons pour mourir, mais ce laps de temps passé comme un éclair sur terre, pourquoi ???  J’aime ces colloques, j’en suis l’orateur avec comme seul public un moi attentif. Je décortique mes acquis (éducation, religion, niveau social, expérience…) La remise en question rend souvent furieux les hommes ; pourtant sans ce travail, l’âme s’éteint, le matériel ne prend plus le dessus, le pouvoir se retrouve amputé, on a jamais vu un naufragé se nourrir d’une une malle de dollars. Le conflit mène à la ruine, le dialogue à l’épanouissement. Alors je converse, je m’étale, je me scanne. Les zones d’ombres j’y rentre de plain-pied, je deviens l’explorateur des zones « inexplored » de mon intime vie. Comme tout en chacun j’ai mes fardeaux, la jambe en moins peut-être mais des amputations plus sévères, plus pervers, celles qui ne sont pas appareillables. Ces moments d’isolements me font apprécier à leur juste valeur les pourquoi et comment. Philosophe du caillou perdu, les plus grands penseurs n’étaient ils pas des écorchés vifs au passé si rude. Je me suis lancé dans des lectures redoutables,  bonhomme aux réflexions qui bouleversent et qui rasent le bon savoir. Mon analyse, moi qui ne suis ni philosophe et encore moins intellectuel : nous vivons dans un miroir, l’éviter est malsain au possible mais à l’improviste le reflet nous arrivera en pleine gueule, on ne peut fuir tout une vie, on ne peut se mentir sans se flétrir. La pluie continue de chantonner, les sternes de pêcher, le vent de virevolter, demain je reprendrai mon voyage, si et seulement si les Dieux du vent, des mers et des nomades le voudront bien… Je ne suis qu’un invité sur terre ..//..

Etre nomade c'est avoir la planéte comme chez soi...

Etre nomade c'est avoir la planète comme chez soi...

Quiétude de la solitude...

Quiétude de la solitude...

Et si c'était un de mes anges gardiens qui me rendait visite?

Et si c'était un de mes anges gardiens qui me rendait visite?

Bien sur un chapitre leur sera consacré... Il était une fois...

Bien sur un chapitre leur sera consacré... Il était une fois...

Des Cols et des Ecoles…

22 mars 2013
Etape du Tour 2011:Col du Telegraphe, Galibier et la montée de l'Alpe-D'huez, un bout en moins mais toujours le sourire...

Étape du Tour 2011:Col du Télégraphe, Galibier et la montée de l'Alpe-D'huez, un bout en moins mais toujours le sourire...

C’était l’événement du siècle hier à Porto-Vecchio, le compte à rebours a été mis en route, dans 100 jours c’est le départ du centième Tour de France. Bout de Vie va profiter de cet événement pour une belle initiative proposée par Laurent Benezech : Des cols et des Ecoles. Je suis briefé par Laurent sur les personnes vers qui je dois me présenter et parler de l’asso !!! Mon seul rendez-vous fixé est avec les journalistes de France Bleu, des copains de longue date. J’arrive dans la nasse, le monde international du vélo est là, ce week-end c’est le Critérium de France, une sorte de BAC blanc du départ de la grande boucle. Du monde, des caméras, des micros à la pelle et on s’embrasse et on se félicite, je crois que je suis devenu sauvage, le suis-je devenu ou l’ai-je toujours été ? C’est un autre débat ! Quelques vrais sourires quand même, ouf, il n’y a pas que des paons qui paradent ! Françoise Lippini est là nous ferons l’émission ensemble, depuis que son fils Adrien s’est fait mortellement faucher sur la route alors qu’il s’entrainait en vélo, elle milite pour la prévention routière. Le journaliste Olivier Balbinot est toujours à la hauteur, il sait préparer les émissions et être à ses côtés est un vrai plaisir. Le Tour de France avec son départ en Corse a créé un engouement sur la discipline, de 200 licenciés en 2012 l’île en compte 800 cette année, mais je soulève un problème récurant, est-ce que les automobilistes ont changé leur comportement ? Est ce que les pistes cyclables sont au programme de l’urbanisation ? Je ne suis pas là pour caresser dans le sens du poil mais pour ouvrir les yeux à certains. Mais je reviens au projet des Cols et des Ecoles. La semaine est calée, les hôtels réservés et les rendez-vous fixés. Lundi 24 juin étape Bastia-Corte l’après midi grâce à Ludovic Martel nous rendrons visite au scolaire de la cité paoline. Un film (Arcticorsica)  et une animation sur la sécurité routière animera la rencontre. Mardi 25 juin Corte-Ajaccio avec le col de Vizzavona comme compagnon de route, Eric Pasero du Creps nous organisera un débat avec des futurs sportifs professionnel, l’échange semble passionnant. Mercredi 26 juin Ajaccio-Propriano, l’association Valincap nous concocte une belle après-midi avec les jeunes du valinco. Jeudi 27 juin Propriano-Pianottoli, Eric Volto directeur de l’école de Bonifacio organisera une rencontre avec ses élèves. Bien sur Françoise et Gilbert Lippini ont l’expérience de ce type d’échange, ils seront munis de leurs plaquettes explicatives et de tout leur savoir faire.(ici leur blog). L’émission est finie, Françoise est un vraie pro de l’interview, ça grouille mais je ne me sens pas à l’aise, je ne me vois pas aller tirer la veste des « journaleux » pour vendre Bout de Vie, je n’en ressens pas l’intérêt. Mes objectifs sont atteints, le projet Des Cols et des Ecoles est calé, la Fondation de la Française des jeux sera notre mécène, les journalistes ciblés seront à nos côtés,  deux plages porto-vecchiaises seront aménagées pour les personnes à mobilités réduites, les élus ce soir me l’ont confirmé. Je crois que je n’ai plus rien à faire dans le poulailler, sur la pointe de la prothèse, je laisse les paons parader. Je vais rejoindre les petites hirondelles qui tournoient au dessus de mon petit bateau, comme elles je me sens libre, comme elles je lève le camp quand je le désire ; yes I’m a free man.

Et si j’étais président ?

18 mars 2013

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Le Sud-ouest force 6 à 7 donne au Cabochard les ambiances que j’affectionne, les haubans des « autres bateaux » tintent, peut-être ont-ils peur, mon vieux bateau lui ne tremble pas devant les rafales. Sur la table à carte pour l’occasion j’ai ressorti mon premier carnet de plongée. Occasion, mais quelle occasion ? La Guilde Européenne du Raid m’a nommé président du jury du festival mondial du film de mer…

Je suis né à 200 mètres tout au plus de la Méditerranée. Sans savoir nager je fouillais déjà avec mes palmes et mon masque bleu les fonds à la recherche de quelques trésors oubliés ; je ne suis plus certain si j’ai appris à marcher où à plonger en premier !!! Mon premier voyage-plongée en famille au bout du monde, à cette époque le tourisme était un privilège, à 14 ans j’avais déjà bullé dans tous les océans de la planète, j’étais devenu avec dérogation de la fédé le plus jeune initiateur de France, à 15 ans je franchissais la barre des 60mts très régulièrement, je connaissais par cœur le regard froid de presque tous les requins. Devançant mon appel dans la « Royale », je comprenais que je n’aimais pas que l’on me donne des ordres et le destin bascula, une patte en moins. Si mes bouteilles de plongée étaient un « bi » je devenais uni ; jambiste ! Major de promotion du monitorat et l’appel du large, un long voyage  aux quatre coins de « ma » Méditerranée. Des souvenirs j’en ai des millions, des plongées des milliers mais une seule vie à cloche pied. De toute mes balades sous-marines la plus belle est celle d’après mon accident, je ne devais pas car j’étais encore sous cachet et ma greffe de peau était trop fraîche, mais au diable les contraintes. Sur une palme, accroché aux bouteilles de mes potes je flottais enfin sans douleur dans trente mètres, tout redevenait facile, j’étais libre comme avant ce putain d’accident ! Puis j’ai continué à plonger, à guider des milliers de gars et de filles, certains y ont trouvé une vocation, un métier. Je suis toujours fier de recevoir un courrier d’un ancien élève qui est devenu soit prof de plongée, démineur, biologiste… Le bâton du relais est passé sans chuter. Bout de Vie depuis dix ans permet à des amputés de tout bord de retourner en apesanteur, quelle joie de voir sortir de l’eau ces « frères et sœurs » d’amputation avec la victoire comme breloque. Certains ne voient en moi que celui qui a été le premier handi à traverser un océan à la rame, d’autres voient plutôt le sauveteur qui est allé sortir des griffes de la mort pas mal d’insouciants, d’autres encore m’associent au chercheur de pièces d’or et d’amphores. Je ne sais pas qui a raison, qui a tort, je n’aime pas l’étiquette de marin, je ne régate pas, je ne fréquente pas les clubs et encore moins les salons nautiques, je ne lis que très rarement des magasines spécialisées et évite les pontons où les « moi j’ai fait » parlent de tempête alors que ce n’était qu’un simple « grand frais » ! Je suis juste un habitant de la mer ; ces dix derniers jours j’ai déséchoué seul deux voiliers, récupéré un immense ponton qui pouvait être dangereux à la navigation et dépollué une épave. Je n’en cause pas, c’est un quotidien bien banal, vous ne parlez pas de vos courses du supermarché le samedi ! Donc j’ai accepté de présider le festival mondial du film de mer. Une tâche que je prends le plus sérieusement du monde, les films présentés sont le panel complet qu’offre l’univers professionnel de la mer. Un président est une sorte de chef d’orchestre qui donne sa touche de sensibilité. Les mots clés qui me viennent de suite à l’esprit sont : nouvelles découvertes, avenir de l’homme sur et sous la mer, poésie océane, partage et bien sur différence. Je suis très ému, honoré et enchanté par cette mission qui m’a été si gentiment confié, je vais donner le meilleur de moi pour que ce festival soit à la hauteur de sa réputation. Un grand merci à la Guilde Européenne du Raid et plus particulièrement à Cléo Poussier-Clottel, , Olivier Allard, Patrick Edel, Anne Quéméré, Corinne Husson… Le site: Ecran de la mer

C’est pas l’homme qui prend la mer c’est la mer qui prend l’homme… Tatatan !

Déjà l'oeil du tigre!

Déjà l’œil du tigre!

Plus de 40 ans aprés...

Plus de 40 ans aprés...

Récit du deuxiéme stage de survie…

13 mars 2013
Nous sommes prêts...

Nous sommes prêts...

La pression monte d’un cran, le deuxième stage de survie est sur le point de démarrer, l’équipe est composée aussi de copains amputés, va falloir que je sois à la hauteur.

Véro et Claude nous déposent dans un hameau au pied du massif de Cagna qui porte son beau chapeau de vent du sud, pluie, vent violent et orage sont au programme. Je pèse les sacs qui sont à ma grande surprise plus légers que la normale, l’aventure peut enfin commencer. Le sentier muletier qui mène sur un cul de sac est très glissant, la bruine a bien bossé ! Le brouillard nous emmitoufle, je ferme la marche pour mieux observer mes compagnons, je constate qu’ils n’utilisent que très peu leurs bâtons, pourtant avec un bon usage, 30% d’effort peut être économisé. Au sommet du petit col nous attaquons vraiment, un adieu au beau chemin pour nous retrouver dans un maquis dense et non balisé. La dénivelé négatif est imposant, les arbousiers et bruyères nous barrent le pas, il faut enjamber sans chuter, exercice de style qui demande une grande concentration. La terre noire est gorgée d’eau ; les pluies incessantes depuis plusieurs semaines ont rendu la progression extrêmement « casse-gueule » ! Les chutes se succèdent, j’ai la boule au ventre, il faut que personne ne se blesse ! Aucun « bobo » à déclarer ! Nous tentons une traversée pour rejoindre une forêt de ronces qui a repris du terrain depuis mon dernier passage, le chemin est devenu un torrent. Les mures sauvages accrochent les prothèses, le ruisseau éphémère rend le cheminement encore plus astreignant mais personne ne se plaint. Un petit miracle au milieu des broussailles je retrouve l’embout de la pipette de mon camel back, perdu lors du dernier stage, ma chance légendaire ! Finalement au bout de trois heures d’effort nous rejoignons une piste en terre abandonnée, les corps sont éprouvés et les moignons semblent déjà protester. Une trêve nous est accordée par la pluie, il nous reste encore une petite heure de marche pour rejoindre une ruine en pierre qui nous servira de premier refuge…

Cela fait deux jours que nous marchons, l’équipe est bien soudée, nous avons un bon guide ; la pluie ! Dans un maquis très dense nous trouvons une ancienne aire de charbonnage, la nature a repris ses droits, le premier boulot est d’élaguer ce terrain plat qui va nous servir de refuge pour la nuit. Soudain un vent fort et chaud secoue la canopée, je sens un coup d’esbroufe  du ciel, le vent se déchaine, les éclairs nous encerclent, le déluge nous tombe sur la tête. Des tonnes d’eau  s’abattent sur nous comme j’en ai rarement vu, le torrent en contre bas, en quelques minutes monte de plus d’un mètre. Je sens qu’une partie de l’équipe perd pied, sans jeu de mots, mais l’autre moitié reste attentive. Je dois me montrer ferme et directif, tout le monde doit s’activer pour monter le camp quelque soit les conditions. Abatage d’un arbuste droit et assez long pour la charpente,  nettoyage des cailloux qui envahissent le replat et mise en place des bâches qui nous abriteront. Le montage du foyer est aussi très important, il doit posséder un muret en forme de chevron qui servira de réflecteur pour envoyer un soupçon de chaleur au « survivant ». La bruyère sèche s’enflamme une première fois, la pluie perd un peu de son intensité, mais ce n’est pas connaître le coin, un second éclair nous annonce le prochain round, les flammes ne résistent pas. La rivière augment encore, je ne l’ai jamais vu à cette hauteur, les arbres sont couchés, brisés nous nous sentons tout petits dans ce décor de cataclysme. Trempés comme des castors, le camp est finalement monté, des grands silences en disent long sur l’état mental de certains mais une bonne nuit semi-humide reposera partiellement les corps épuisés. Sébastien le plus jeune de la bande aura droit à une blague de sa bâche qui en pleine nuit se régalera de lui larguer une poche d’eau. Sans ciller il passera le reste de sa nuit à tenter de sécher ses affaires près du feu…

Quatrième jour, sales, boueux, boiteux nous sommes récupérés, la victoire est au bout du chemin. Le stage a été à la hauteur de ses participants, les images de références sont accumulées, certains conformistes nous plaindront par le manque de soleil, mais de la survie ce n’est pas de la randonnée, ni du trekking, la survie, c’est sauver sa peau coûte que coûte, c’est rendre le futile indispensable, c’est trouver le bol d’eau chaude savoureux au même titre qu’un millésime. La même « balade » sous le soleil aurait enlevé l’intensité de se deuxième stage de survie douce Bout de vie.

Pour conclure cette bafouille je tenais à remercier les cinq participants qui ont su trouver de nouvelles limites. Bravo à Christophe, Sébastien, Pierre-Alain, Gaby et Jean- Luc. Un grand merci à David Manise grand « gourou » des stages de survie qui m’a encouragé dans cette démarche de mixité, valide, moins-valide…

J’attends de pied ferme vos inscriptions pour le prochain stage, date à définir…

Marche silencieuse dans la brume et la pluie fine... Marche et rêve...

Marche silencieuse dans la brume et la pluie fine... Marche et rêve...

Que les ronces restent tranquilles, les jambes en carbones arrivent!!!

Que les ronces restent tranquilles, les jambes en carbones arrivent!!!

Jean-Luc et Gaby sourire aux lévres malgré les difficultées du stage...

Jean-Luc et Gaby sourire aux lèvres malgré les difficultés du stage...

Une ruine sans toit pour la premiére nuit...

Une ruine sans toit pour la première nuit...

Quand la riviére se déchaine, traversée interdite...

Quand la rivière se déchaine, traversée interdite...

Bivouac en forêt, la pluie veut nous tenir compagnie.

Bivouac en forêt, la pluie veut nous tenir compagnie.

Confection d'une pate à pain qui sera cuite sur une pierre de granit.

Confection d'une pâte à pain qui sera cuite sur une pierre de granit.

Sebastien se revelera très doué pour ce style de vie... Une vocation est née, j'en suis certain...

Sébastien se révélera très doué pour ce style de vie... Une vocation est née, j'en suis certain...

Christophe affine le montage de son bivouac "bio"!

Christophe affine le montage de son bivouac "bio"!

Un petit chez soi trés coquet!

Un petit chez soi trés coquet!

Deuxième stage de survie-douce Bout de vie…

7 mars 2013
Les torrents en cru vont rendre leur franchissement encore plus délicat...

Les torrents en cru vont rendre leur franchissement encore plus délicat...

Samedi sera le départ d’une nouvelle aventure, le deuxième stage de survie-douce Bout de Vie.

Jean-Luc, Gaby, Pierre-Alain, Sébastien et Christophe seront les braves et valeureux volontaires. Si je devais donner un titre à ces quatre jours d’initiation celui-ci conviendrai à merveille : Douze bras mais neuf jambes !

Les conditions de vie seront basiques, il va falloir s’adapter. En plus des contraintes habituelles à ce style d’expérience certains devront gérer un « truc » supplémentaire, les « guiboles électroniques ». Pendant quatre jours nous n’auront accès à aucun contact avec le « dit » confort, donc pas d’électricité. Gaby et Jean-Luc amputés fémoraux ont des genoux qui demandent une recharge régulière. Ils ont trouvé la parade, ils s’en passeront ! Je trouve ça géniale, le stage part déjà du bon pied !

Les bâches sont déjà roulées, les sachets, de nourriture basique, prêts ! La météo ? Quelle météo !

Je suis sur que de petits messages de soutien juste avant le départ leur donneront du baume au cœur.

Pour la prochain sortie, date à définir, les inscriptions sont ouvertes, pas encore de filles en vu !!! Juste bonne à faire la vaisselle ??? Allez, ont s’inscrit !

A pluche.

Pour lire le récit du premier  stage cliquez ici.