Journal de bord par les jeunes…

24 avril 2017

Aluu !

Nous sommes contents d’arriver enfin sur cette terre de glace.

La première GUESTHOUSE annonce déjà la couleur. Une vraie peinture animée, ou chalutiers, icebergs et goélands se confondent.

L’expé peut enfin commencer. Chacun de nous est attribué à un musher. Sur chaque traineaux, un fusil, du matos et deux, trois peaux de rennes. Nous avons en moyenne 13 chiens par binôme. Les locaux semblent à première vue assez renfermés, quelques mots et regards sont brièvement échangés.

Au bout de quelques heures, le froid commence à se faire ressentir, les pieds et les mains sont engourdis et le bout du nez picote.

La durée du jour est très longue, cela est assez déstabilisant les premiers jours mais nous nous apercevons par la suite que cela apporte pleins d’avantages !

Une petite cabane se dessine petit à petit, perchée au milieu d’un paysage époustouflant.

Une paire de chaussures traditionnelles en peau d’ours nous est prêtée sur place ; un prêt qui s’avère salvateur !

La barrière de la langue ne nous freine pas, nous apprenons un peu plus sur chacun. Les soirées dans les espaces restreints resserrent les liens, les histoires qui nous sommes confiées en émeu certains.  

Kim s’avère être le bon vivant et déconneur de la bande, suivi de près par Fari, quant à Steen, c’est un homme plus réservé mais très touchant et enfin, Jon, lui, est toujours souriant et taquin.  

Le paysage est apaisant, quelques pas suffisent pour s’éloigner et se rendre compte de cette immensité de glace…

Julien nous amène chercher de l’eau potable, il suffit juste de casser des blocs d’icebergs puis les faire fondre.

Le lendemain, après une nuit au chaud, à 12 dans le cabanon, nous repartons sur nos traineaux pour remonter les lignes de pêche. 800 mètres à remonter à la main.

Frank veut nous tester avant de partir en tente. Les chasseurs nous installent alors le style d’abri dans lesquels ils se réfugient en cas de tempête de neige. Deux traineaux côte à côte couverts par des bâches et chauffés par un réchaud au pétrole. A quatre dedans, la nuit fut courte mais c’est une sacrée expérience ! Pendant ce temps là, Frank roupillait au chaud au milieu de deux gros pêcheurs (chacun son truc).

Les Groenlandais nous apportent plein d’astuces qui améliorent notre confort.

Nous levons le camp, et partons chasser, en espérant ramener du phoque. Les traineaux zigzaguent entre les sculptures de glaces, ne laissant que de frais sillages derrière nous. Les mushers se concertent car la mer est encore loin et trop difficile d’accès, il est donc préférable de faire demi-tour. Frank s’éclipse le temps d’une pause, nous le retrouvons allongé sur un traineau en plein froid. Il faut préserver le chef !

 Le soleil nous accompagne tout le long, nous sommes chanceux.

Kim et Steen s’échappent le fusil à l’épaule, ils reviendront avec un beau lièvre arctique.

Les couleurs sont hissées, le drapeau Corse flotte désormais à côté du Groenlandais, le temps de quelques heures, jusqu’au glacier d’Unesco. La TEAM est plongée dans du coton, cela donne une dimension surréaliste et une impression de solitude.

Les chasseurs débordent de sympathie, nous vivons des moments uniques.

Pour notre dernier jour, l’équipe se dirige vers Oqaatsut , un petit village au bord de l’eau. De minces tâches de peinture sur une feuille A4.

Le temps s’arrête, le soleil perce et nous permet alors de profiter un maximum. Un banc semble nous inviter à le rejoindre, seul face à ce paysage figé.

Un pêcheur vient d’arriver, nous sautons dans nos chaussures. Seulement, nous arrivons trop tard, l’éléphant de mer est déjà en morceaux. Julien nous tend un œil, motivés à relever le défi, nous goûtons un par un sans trop d’hésitation.

Pour la nuit, Jon nous prête sa maison, encore une preuve de plus de leur sympathie. Puis, pour le diner, la mère de Steen nous ouvre ses portes. Un moment de partage au contact direct avec les locaux. Enfin, pour finir notre tour du village, l’équipe se rend chez son fils ou une dizaine de personnes attendent le café.

Comme le soleil ne se couche que vers 23 heures, nous partons entre jeunes sur une colline qui surplombe la banquise.

Tous les éléments sont réunis, le silence est assourdissant, les blocs d’eau s’entrechoquent, les derniers rayons disparaissent ; nous restons muet…

De réels liens se sont crées, les dernières heures pour rejoindre Ilulissat se font le cœur serré.

Ce partage ouvre les yeux, il est donneur de leçons. Nos petits chichis du quotidien sont à revoir…

Merci les gars !!!

QOJANAQ

 

 

 

Mosaïque du prochain livre…

17 février 2014

mosaique camp.jpgweb

Le troisième livre éclot doucement, la date de sortie n’est pas encore d’actualité mais tout cela s’organise.  Cet opus sera le mélange de deux expériences opposées mais fusionnelles. L’une est le témoignage d’un homme hyperactif qui contre vent et marée, est parti à la conquête de l’inutile ;  Arcticorsica. La deuxième est le témoignage d’une vie d’ermite dans une forêt tenue secrète où ses fantômes sont venus le défier. Les deux écrits se croisent sans logique mais pourtant comme le lit de la rivière au fil de la lecture les écueils qui semblaient infranchissables sont avalés, contournés pour laisser place à une paix intérieure… Pour vous tenir en haleine, une mosaïque de mots.

Extrait…

Carnet de voyage d’un homme libre :

Préface de Gilles Elkaïm, aventurier explorateur polaire

..//.. Son voyage poétique ou sa poésie vagabonde nous rappelle à une certaine profondeur, à une réelle délicatesse tellement nécessaire pour adoucir la « Terre des Hommes ».

Amicizia Frank et que vive l’Aventure !

Page 6 :

Partir sans eux :

Phare de Slettnes Norvège, mer de Barents latitude 71° nord 12 juin 2012. Vent d’Est 5 à 10 nœuds température 4° ; 600 km au nord du cercle polaire.

Toujours en éveil je somnole  en tentant d’écouter la mélodie de la houle du large mais l’onde qui se déverse sur la plage est un hymne dédié aux poursuiveurs de rêve. Willem Barentsz cherchait l’impossible, la route du nord, à trois fois il tenta sa chance mais la vie décida de le quitter, ce danois audacieux du XVI siècle fut le premier blanc à décrire le peuple sami, en  honneur, la mer lui dédit son nom..//..

Page 44

..//.. N’attendant rien, ne demandant rien, tout arrive logiquement. Rien n’est prévu, tout suit son cours comme le torrent va à la mer, il serpente dans son lit, se dirigeant avec logique en contournant les obstacles. J’apprécie le monde comme il est et non plus comme je le désire. Je repense bien sûr à cet accident qui m’a enlevé une partie de ma jambe droite, une sacrée pierre blanche pour me faire bifurquer. C’est certain, le jugement des « autres » m’a fait plus souffrir que par l’acte en soi. Avec un peu d’imagination le contour du pied a l’aspect d’un germe, je n’invente rien, des spécialistes de l’anatomie humaine ont trouvé cette affiliation.  Notre pied à la troublante forme de l’enfant fœtus dans le ventre de sa mère, le perdre c’est couper le cordon ombilical, inconsciemment c’est s’envoler..//..

Page 59

Ses silences me touchent, je revis le même moment qu’à Kallviken, on ne se connaît pas mais le golfe de Botnie nous rend frère de mer. Ses questions sont pratiques : où vais-je dormir ce soir, combien de kilomètres effectués par jour… Beaucoup d’émotion se devine sur son visage, par pudeur il stoppera notre conversation, il sait que ma journée est loin d’être finie et me lâche l’amarre en me disant : take care, you are a free man… (Prend soin de toi, tu es un homme libre…) Gonflé à bloc, je n’arrête pas de repasser en boucle cette phrase : You are a free man ; yes i am … Les kilomètres sont avalés différemment aujourd’hui, je descends vers le sud, voguant vers le soleil..//..

Page 80

..//.. La quiétude est profonde, le bruit du torrent qui me berce depuis plusieurs semaines a disparu, l’immensément vide m’envahit. Je m’allonge sur « mon sofa » pour écouter la paix. Je deviens le non voyant qui lit les bruits. Un nouveau sens pour sentir la brise d’Ouest se lever, les roseaux se froisser à sa caresse, définir le nombre exact des grenouilles qui croassent juste à leur chant et humer l’herbe bouger et se coucher comme une houle océane..//..

Page 154

..//.. Échec et victoire doivent être traités d’égal à égal, quand ça fait mal, le bien n’est pas loin et inversement. En appliquant cette théorie le ring de la vie peut être vécu avec un peu plus de sérénité. Anticiper les coups tordus c’est déjà les digèrer. Imaginer sa mort ou celle de ses proches c’est leur donner moins de place et d’improvisation, il faut tordre le cou aux sujets tabous. Tout a une réponse ! Même un enfant qui meurt innocemment ce n’est pas du hasard ou de l’injustice ! C’est sûrement une manière de nous guider. Ne tressaillez pas les réponses sont très difficiles à avaler pourtant elles sont notre survie, le temps nous aide, c’est un prof de philo, encore est-il qu’il faut savoir l’écouter et lui laisser le droit de s’exprimer. Nous sommes tous amputés de quelque chose, de quelqu’un..//..

Page 197

..//.. « Là-bas », il est très facile de succomber aux « choses », cueillir la pomme, plutôt que semer le germe de celle-ci. Je sais de quoi je cause, nous ne sommes que de chair, nos faiblesses sont nos draps. Sans elles nous nous sentons nus comme un vers et la peur du froid nous envie. Mais quand le sang n’arrive plus à réchauffer les organes c’est là où tout commence. La recherche du foyer pour se réanimer devient une quête, ce n’est pas la braise qu’il faut mais de la tiédeur..//..

Page 209

..//..Le vent d’Ouest prend de la force en même temps que l’altitude est gagnée, comme une chasse au trésor enfantine ma prospection est excitante, il y a d’autres miradors secrets et je veux tous les découvrir ! Un troisième, un quatrième, il me manque le dernier. Celui-là est somptueux tout autant qu’il est compliqué à gravir, n’ayant pas de corde et ne maîtrisant pas du tout les techniques d’escalades, je m’improvise grimpeur. L’effort en valait la chandelle, je dirais plutôt il en « vallée » le panorama ! Elle s’étend devant moi à perte de vue, pas une maison, pas une route, juste elle et moi. A mes yeux le seul miracle de la vie c’est ça, un massif quasi alpin imposant et vierge et une terre à la sagesse du temps..//..

Page 223

..//..Me voilà au bout de mon rêve, demain à 11h je passerai officiellement la ligne imaginaire du phare des Lavezzi, la boucle sera bouclée. Je suis ravi de savoir que tous les élèves  primaires de Bonifacio seront en mer, je croiserai le regard des copains… Ce soir je suis caché quelques part et je vais déguster cette dernière soirée de solitude. Cette nuit j’ai lu quelques messages d’amis, l’un d’eux m’écrivait ceci : Tu n’as pas réalisé un exploit, tu as juste effleuré les étoiles..//..

Page 225

..//.. Je suis condamné à mourir comme tout en chacun mais cette expérience m’a offert de nouvelles belles histoires à vivre, alors le jour dernier semble reculer un peu. Ma force n’est plus dans un record ou une première extraordinaire, ma force est ma paix intérieure..//..

Merci les amis…

Le énième jour…

26 septembre 2013
Une vallée isolée ou l'aventurier à cloche pied a écouté le bruit du silence...

Une vallée isolée ou l'aventurier à cloche pied a écouté le bruit du silence...

Ouf, pas le temps de poser mon sac depuis mes deux mois de vie d’ermite, les écrits sont là, les souvenirs aussi, le calme revient, je peux enfin analyser cette expérience absolument nouvelle pour le coureur d’aventures que je suis. J’ai choisi un extrait de ces pensées pour avoir votre avis, il me reste deux, trois bricoles à corriger et la copie partira à l’éditeur qui décidera si oui ou non il y a un intérêt à la publication…

..//..

Énième jour sans doute !

Je ne suis pas sur du temps déjà écoulé ici, il n’est plus important de savoir quel jour sommes nous ! J’observe mon univers qui se cantonne au torrent qui m’abrite des autres. Les priorités ont changé ici ,on ne gagne pas sa vie on la vit, ici la seule  courbe de statistique c’est la sinuosité de la rivière qui divague vers la mer. Je découvre ma vérité, celle qui vient du plus profond de mes entrailles, personnes ne me l’a soufflé ou éduqué, non elle vient de «Mon » au delà ! Ce n’est pas une sécurité que je suis venu chercher mais une vérité sournoise qui sommeille en nous tous. De peur qu’elle surgisse nous la recouvrons de choses indispensables à effectuer en 24heures, puis le lendemain il en est de même jusqu’au jour du dernier souffle où le vide viendra nous expliquer ce que nous avons raté, ce que nous avons volontairement omis de faire. En m’enfouissant dans cette forêt enchantée je suis en train de tenter la projection de lumière sur mes zones d’ombres, un exercice des plus compliqué. Une sorte de joute où les chutes sont aussi fréquentes que douloureuses. Pourquoi pardonner, pourquoi passer l’éponge sur les rixes de nos vies ? Ma seule réponse, si elle en est une, est qu’en effectuant ce travail de fond nous grandissons, nous élevons nos âmes, s’aimer pour aimer les autres, pardonner pour se pardonner ou inversement en proportion des images de références que la vie nous a offert. Je ne suis pas encore prêt à tendre l’autre joue, mais déjà ma main droite n’est plus parée pour rendre le coup reçu. Je trouve ce chemin pour le sale gosse que je suis, déjà énorme. Je ne pense pas avoir assez d’une vie pour tout comprendre, si les torrents sont sinueux et périlleux c’est peut-être pour se souvenir que les hommes le sont encore plus. Ce sont mes premiers pas dans le pourquoi de cette réponse si vaste et complexe. Certains vont chercher des réponses dans des religions, des croyances ou dans des livres. Ici j’ai choisi la forêt comme maitre Zen, le torrent pour livre de chevet. S’il pleut c’est pour m’initier aux larmes essentielles qui m’habitueront aux douleurs, si un oiseau me rend visite c’est mon apprentissage aux prières primordiales  à ma vie d’Homme. Rien n’est anodin, dans ce temple à ciel ouvert, je sens les vibrations me pénétrer, elles m’enivrent à m’en faire perdre pied ! N’y voyez aucun jeu de mot douteux ! Par moment, je n’ai plus rien à faire, le potager est arrosé, le tipi ordonné et mes livres bien rangés dans leur caisse en plastique bleue. L’hyperactif qui m’anime me donne des coups de pieds dans le ventre, bouge toi, avance, ne reste pas là le cul assis sur un caillou. Puis quand l’orage est passé, des idées de l’au delà  me ramènent à l’essentiel. Mon corps se détend, mes peurs s’envolent et enfin je pars paisiblement dans mon voyage immobile.

..//..

Départ pour une expédition un peu particuliére…

1 juillet 2013
Cette semaine nous avons partagé nos nuits à nous confier, le frére que je n'ai jamais eu ...

Cette semaine nous avons partagé nos nuits à nous confier, un frère que je n'ai jamais eu ...

La saison 2012-2013 va bientôt s’achever, pour conclure en beauté samedi 6 juillet je signerai mon dernier livre à partir de 18h sur le quai fermé à l’occasion du port de Porto-Vecchio pendant le week-end littéraire, puis ce sera le temps d’une retraite. Je vais me couper du monde des fourmis qui « fourmillent » pour me poser dans une partie du monde secrète pendant 35 jours, je n’aurai aucun lien avec l’extérieur, pas de téléphone ni internet. Vie d’ermite pour faire un point, pour vider le trop plein et me remplir d’énergie positive. Depuis mon arrivée d’Arcticorsica le 6 octobre, j’ai ouvert pas mal de sentiers en friche et bien-sur même si les routes en me retournant me semblent belles et faciles j’y ai laissé quelques plumes. C’est formidable d’être médiatisé mais cela n’attire pas que les ondes positives, plus personnes ne prend le temps d’écouter et d’analyser les messages passés, les demandes arrivent les unes derrière les autres, mais pour beaucoup elles sont hors sujet. Bout de Vie est une association pour personnes amputées et elle ne peut se dévier de son chemin. Cela me déchire le cœur mais si le cap n’est pas maintenu le navire chavirera, alors j’ai appris à refuser les multiples propositions. Dimanche matin je pars pour un voyage de l’intérieur, le corps sera figé pour laisser l’esprit voguer, plus de kilomètre à courir contre vent et courant, pas d’ours à affronter à main nu, mon combat sera contre moi-même. J’ai besoin d’écrire, de me confier noir sur blanc,  ma vie parait un rêve quand on ne me connait que de loin mais mon intime est profondément blessé par certaines rencontres qui m’ont saigné au plus profond de mon cœur. Nous sommes 7milliards et la cohabitation est souvent compliquée. Je vais m’offrir ce qui sera un grand luxe bientôt ; la solitude et le silence. Dans mon sac étanche, j’amènerai quelques lectures qui seront des escales dans ma croisière du temps qui passe. Grew Owl sera un maître de stage de survie, l’air du grand Nord me confortera dans mon choix de vie. Jean-Jacques Rousseau une sorte de prof de vent contraire, il avait déjà compris que l’île de beauté était aussi une terre de liberté, Platon m’amènera quelques mézès de l’esprit, je vous rassure je n’en prendrai qu’avec discrétion, je crains d’être cuisiné, surtout à l’huile d’olive grecque ! Le petit sauvage d’Alexandre Jardin me rappellera le temps de mes premières lectures. Cabane en Sibérie de Sylvain Tesson sera mon chouchou, je crois qu’à la dixième lecture je vais enfin pouvoir me désintoxiquer. Pour conclure un guide des plantes de la région qui m’hébergera, je trouve qu’il est toujours bon de connaître le nom des âmes qui m’hébergent.

Mi août je reprendrai mon bâton d’aventurier à cloche pied pour faire parti des membres du jury du film d’aventure des Diablerets en Suisse dans les alpes vaudoises, si vous passez dans le coin on pourra toujours se partager une raclette !!!

Du 8 au 13 septembre 13 ème stage de plongée Bout de Vie, du 16 septembre au 20 septembre avec Jérome Tant et Dume Benassi nous rejoindrons par étape le cap Corse à Propriano en vélo puis à partir de la fin octobre reprise des stages de survie…

Je vous dis à très bientôt et que Dieu vous prothèse !

Aphorisme amers salés 8

8 avril 2013

un-fleuve-de-liberte

Le monde est un îlot, la Corse un hameau et nous une simple goutte d’eau.
Avant j’étais solitaire avec des maux maintenant je suis solidaire avec des mots.
Non voyant : Il tutoie les autres, normal : « vous voyez », il ne peut plus !
La famille c’est comme les orties, plein de vertus mais attention comment vous les manipuler vous pourriez le regretter.
Violence : Des hommes elle est terrifiante, de la nature elle est fascinante.
La lune noire doit être l’astre des pauvres, pour les autres elle est argentée.
Corse : chez nous aussi on a des « clic-clacs » qui peuvent vous étendre !
Les jours fériés appel à la révolution, un certain 14 juillet le roi perdit beaucoup.
Je ne vais jamais aux enterrements, je ne suis même pas sur d’aller au mien !
Arabie Saoudite : Depuis une semaine les femmes sont autorisées sous certaines conditions à pratiquer le vélo. J’espère qu’elles n’ont pas les roues voilées !

Un troisiéme livre? I’m a free Man

11 janvier 2013

IMG_6847.jpg couverture livre

Mon deuxième livre semble vous plaire, je reçois régulièrement des félicitations à son sujet et beaucoup m’encouragent à continuer… Je l’ai relu et  je lui  ai trouvé beaucoup de défaut.  Ne nous emballons pas, je vais tenter de mettre sur papier ma dernière aventure mais la route sera longue avant qu’il voit le jour. Pour que je puisse écrire il me faut un esprit tranquille, mais en ce moment je suis en ébullition, j’ai planté beaucoup de graines et elles commencent à germer alors il faut jardiner ! Je vais prendre du temps pour me poser et écrire. Il pourrait commencer comme ça !

Yes, i’m a free Man

Prologue :

Le martèlement de la pluie sur ma tente a bercé cette nuit qui n’est jamais venue. Ici c’est le Grand Nord, ici c’est la terre des excès, deux mois de jour l’été, deux mois de nuit l’hiver. Quelle est loin ma douce méditerranée printanière, mon petit bateau au mouillage me semble un simple  souvenir, ma belle doit y être, elle doit songer au rêveur à cloche pied qui va rentrer dans son conte de gosse. Que les trolls se tiennent à carreau, les elfes je saurais les charmer, Erik le rouge ne sera pas assez fort pour m’empêcher de poursuivre ma croisade. Ne plus penser à hier, ne pas songer à demain, ma maitresse se nomme l’instant présent. Que de nuits à déplier des cartes sur mon Cabochard, que de notes sur la route probable pour traverser ces régions septentrionales et ce projet qui voit le jour. Relier le  phare le plus Nord de l’Europe continentale au plus sud de la France chez moi en Corse aux iles Lavezzi en utilisant que mes petits muscles et ma jambe de bois ! Les aventures précédentes ne m’ont jamais permis d’arriver à la maison, tel le cheval qui sent l’écurie je sais que malgré l’épuisement l’émotion me guidera jusqu’ aux portes du bonheur. Vivre plutôt que survivre, aimer sans concession, le jour ne m’appartient pas il m’est juste prêté. Mon accident ? Quel accident ? Ah oui je vois ! Une pacotille, une broutille, c’est trop vieux pour que je m’en souvienne, dix ans, vingt ans trente peut-être. Mon bout en moins c’est de la vie en plus, mon corps est en viager, j’ai égaré une pièce mais ce n’était qu’un vieux placard, l’important est de ne pas boiter dans sa tête. Je fonce, je vibre, mes zones d’ombres me servent en cas de lumière aveuglante, rien ne sert de briller si tu n’éclaires personne. Dormir, il faut dormir, mon corps doit, mais ma tête refuse, 5000km droit devant et un estropié qui joue l’aventurier, un bousillé de vie qui veut  encore et toujours. Pourquoi, pour qui ? Je ne sais pas, je ne sais plus, en vérité cela doit cacher quelques choses. Pas de revanche, pas d’exhibition, je n’attends rien de tous cela, l’identification des autres ? Surement pas, une reconnaissance par mon âme ; je le crois.

A pluche

L’écriture mots pour maux…

19 novembre 2012
Le clavier me suit souvent mais pas aussi assidument que mes blocs notes...

Le clavier me suit souvent mais pas aussi assidument que mes blocs notes...

Lorsque la mémoire était la seule écriture, l’homme chantait. Lorsque l’écriture naquit il baissa de voix. Lorsque tout fut mis en chiffre il se tut.  Robert Sabatier.

Piètre élève je collectionnais les mauvaises notes, ma fierté résidait quand ma classe éclatait de rire sur mes bêtises. Une perle de mes frasques ; au lieu d’écrire un aviron, je gribouillais un naviron. Il se pouvait que les navires aient des enfants !!! Une évidence qui ne l’était pas pour mon prof de français. La vie active très tôt m’éloignait des bancs d’écoles que je trouvais insipides et sans intérêts. Je préférais monter des murs de parpaings en rêvant en douce de grand voyage. Mes lectures ? Il n’y en avait pas, la seule BD qui arrivait à me faire tenir assis plus de deux minutes était Asterix et Obélix, Tintin était déjà trop élaboré pour moi, je n’y prêtais aucun intérêt. Puis à dix huit ans je devançais l’appel, une petite voix me faisait remplir un journal de bord. Mes potes m’écrivaient des mots pour ces longs mois d’absence, ma tante me souhaita de prendre mon pied ! Puis l’accident, une page blanche et j’écris un texte, pourquoi ? Je ne sais pas ! L’amiral vient à mon chevet, je suis sous morphine, en attendant que je sorte du cirage il lit mon premier poème, il sera édité dans le magazine de la Marine Nationale. Mon premier cahier se remplit mais ce n’est qu’un embryon d’écriture. Je ne lis toujours pas, l’ouvrage de Patrick Segal sera le seul livre avec celui de Gérard d’Aboville, l’Atlantique à bout de bras, comme quoi, rien n’est anodin. A 29 ans je sors de ma croute et décide de me prendre en main, je quitte mon emploi familial, la p’tite copine du moment et le bel appart vu sur la mer, je veux devenir ce que je suis et non ce que les autres désirent pour moi. Je lis mon premier livre en prenant mon temps ; Le Petit Prince de St Exupery. Je pleure, je suis fasciné, c’est moi cette histoire, je suis Le Petit Prince boiteux. Je remplis un cahier entier, j’écris une histoire qui lui ressemble étrangement, ça y est j’ai la plume qui pousse. Je la conte à quelques intimes, tout le monde pleure, sanglote : « mais elle est magnifique ton histoire ! » Quelque chose germe en moi. Je prends la mer mais pas seul, je me remets dans un carcan, avec une personne qui me rappelle sans cesse que je n’ai aucune culture, alors je range mon stylo, de temps à autres j’écris un petit article pour le magasine Voile et Voilier sur mon odyssée mais rien de transcendant. Quatre ans  et je retrouve enfin ma liberté, je reprends la lecture, ce n’est pas facile quand on est un hyperactif mais certains ouvrages commencent à m’apporter un semblant de plaisir, je griffonne des cahiers. Puis à quelques jours du départ de notre traversée océanique à la rame un sponsor de dernier moment débarque. Il joue le jeu mais il faudra écrire un journal de bord depuis l’océan !!! Apprentissage du PC et de l’écriture tout en ramant, Jo Le Guen me l’interdit, je lui ris au nez ; je sais, Cabochard le garçon ! Je découvre le partage par l’écriture, je deviens accroc, addict, tous les soirs un détail de la journée est envoyé, des milliers de gens de l’autre côté de leurs écrans vivent l’océan, l’embrun rentre chez eux, leurs mains sont aussi calleuses, le mal de mer les fauche, certains y trouvent une sorte de liberté. Mademoiselle L virevolte aussi  au dessus de  leurs têtes, cela devient une thérapie. Six mois plus tard un appel, une dame me demande si j’ai des notes sur mon bout de vie, elle serait intéressée de les lire. Je dépose mes calepins aux éditions Arthaud, on me rappellera d’ici un mois. Deux jours après l’éditrice veut que je signe le contrat, je suis abasourdi, autour de moi je me confie on me dit de foncer. Mais voilà ce n’est pas mon écriture qu’on veut mais le récit de ma vie. Un collaborateur m’est remis d’office, Rémy Fiere rédacteur en chef de l’Equipe Magazine devient un confident. Le pauvre homme lit mes 400 pages écrites bout à bout avec des milliers de fautes, de ratures, de répétitions, de non sens. Le grand journaliste devient un ami, il aime mes mots, il sait les remettre en place, il me donne confiance, je prends avec lui des cours de français, je veux devenir bon élève. Sa maison est mon école, nous rions beaucoup, un déclic, je me dérouille la cervelle. Ma biographie sort dans une belle collection, je suis fier, n’y voyais aucun jeux de mots ringard de ma part. Livre de Frank Bruno avec la participation de Rémy Fiere. Il me dit : le prochain tu le feras tout seul ! Je deviens boulimique d’écriture et de lecture, j’essaie de me varier, c’est  le domaine de l’aventure qui me tient le plus en haleine, mes mots s’éclaircissent, prennent de l’étoffe. Cela m’est plus facile, Véro passe du temps à m’expliquer mes fautes, je suis un bosseur alors j’écoute, je prends note. Mes aventures se succèdent, journal de bord, lecture, je m’aguerris, je me sens à l’aise mais pas encore libre. Puis je tombe sous le charme des écrits de Sylvain Tesson, je lis tous ses bouquins, je les relis puis le miracle je le croise et le recroise encore, on devient pote, je veux tout savoir à son insu. On skie ensemble mais j’ai mon carnet sous mes moufles. On est jury d’un festival de film d’aventures, j’ai ma frontale pour noter ses « trucs » dans la salle obscure. On me demande d’écrire des articles sur le thème de l’aventure, j’aime bien les défis, je gratte, j’efface, je regratte, je re-efface… Mes nuits deviennent plus courtes, si mon calepin n’est pas à porté de main je deviens le fumeur sans sa dose de nicotine, invivable. Si mon pense bête est dans le fond de mon sac étanche je demande à la terre d’arrêter de tourner un instant pour le récupérer. Les oiseaux le savent, si je ne siffle pas avec eux c’est que je n’ai pas de quoi noter. J’archive des heures qui passent. Tenir un journal féconde l’existence. Je suis vert de rage, ce n’est pas de moi mais de Sylvain ! Puis je lis d’autres ouvrages, je rencontre de plus en plus d’écrivain voyageur. Philippe Sauve me remet une couche, je dois écrire un article sur lui, il viendra me demander l’original de mon gribouillis, lui qui est écrivain. Je sens un truc qui se fissure, ma carapace de cancre laisse passer le papillon de la plume, je prends confiance, j’ose. Alors j’écris jour et nuit, je deviens l’esclave de mes mots, paradoxe j’étais esclave de mes maux, le son n’a pas changé mais c’est le fond, normal pour un plongeur me direz vous ! Je commence à comprendre l’importance de la ponctuation, l’apostrophe devient mon oiseau, la lettre mon cairn il ne faut se tromper, vous imaginez ; l’amour deviendrait rapidement la mort. Importance de l’apostrophe, de la lettre, de la terminaison. L’écriture semble me rendre les pièces du puzzle de ma vie, une sensation qu’avant ça il n’y avait rien, une page blanche sans crayon pour la marquer, la griffer, la noter, l’aimer. L’écriture devient un acte d’amour, parfois un peu soumis je me remets doucement de ces ébats puis je deviens chevalier de croisade, mon armée suit ma plume. Zut je flanche, ce n’est pas bon, mes mots m’ennuient, j’ai envie de pleurer je ne suis qu’un simple gratteur de papier, les arbres m’en veulent, leurs frères sont tombés pour rien, le loupeur de mots les a mis à la corbeille. Puis je n’ai plus peur du noir de mon encre, et je pars à la recherche d’un Freud égaré, je fauche l’ombre de quelques poètes, puis la révélation je n’ai plus besoin de suivre, je trouve ma voie, mon style, certains diront. Mon métier à tisser est en place, je vais tenter d’y mettre des bouts de tissus multicolores. Mon deuxième livre est dans les bacs, j’ai changé d’éditeur, je ne veux plus de guide, I’m a free man, alors je veux et j’exige, je veux et j’exige, c’est dur à dire mais encore plus à faire ! Bernard Biancarelli me fait confiance, il accepte mon fascicule, sa mise en page, ses photos, son p’tit logo tinglit. Je suis fier mais craintif, le public est le seul juge. Je reçois des mails des quatre coins de France et des pays francophones : livre introuvable, pas disponible. Je gueule sur mes éditeurs, ils ne comprennent pas, de toute façon il n’y a rien à comprendre, rupture de stock tout est parti en trois semaines et sans pub !!! Mes mots se sont envolés, ils ne m’appartiennent plus, ils sont chez eux, chez vous peut-être. Mes mots à moi, mais mon émoi est à moi… Incroyable qui l’aurait cru, le cancre écrit des livres qui se lisent. Mon calepin bleu est là, ouf ! Quelques mots pour vous. Tiens celui là, il n’est pas mal, non, l’autre ! Non, plutôt celui-ci : L’égaré suit des traces et non des preuves, c’est pour ça que j’écris. Ça c’est de moi et toc c’est entier et pas un « Tesson » ! Je suis au pied du mur, j’ai l’envie d’écrire qui est ancrée, sans jeux de mots, quoi que ! Alors j’ai encore et encore à apprendre à découvrir, si j’ai couru le monde c’est pour comprendre les hommes et leurs maux maintenant à moi de me découvrir pour comprendre les mots, les miens qui deviendront les vôtres.

La lecture m’a porté au seuil de la liberté, l’écriture m’en a fait franchir la porte.

Re moi et tac !

Ps : J’attends de pied ferme vos critiques du dernier livre, je compte sur vous pour grandir.

Vendredi  23 novembre je signerai mon livre à Menton à la Maison de la presse des jardins Bioves entre 17h et 19h

Samedi 1 décembre à la librairie l’Album à Bastia à partir de 17h.

Samedi 15 décembre au stand E 71 Nautiraid au salon nautique de Paris porte de Versailles de 15h30 à 17h30.