Le énième jour…

26 septembre 2013 par Frank Laisser une réponse »
Une vallée isolée ou l'aventurier à cloche pied a écouté le bruit du silence...

Une vallée isolée ou l'aventurier à cloche pied a écouté le bruit du silence...

Ouf, pas le temps de poser mon sac depuis mes deux mois de vie d’ermite, les écrits sont là, les souvenirs aussi, le calme revient, je peux enfin analyser cette expérience absolument nouvelle pour le coureur d’aventures que je suis. J’ai choisi un extrait de ces pensées pour avoir votre avis, il me reste deux, trois bricoles à corriger et la copie partira à l’éditeur qui décidera si oui ou non il y a un intérêt à la publication…

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Énième jour sans doute !

Je ne suis pas sur du temps déjà écoulé ici, il n’est plus important de savoir quel jour sommes nous ! J’observe mon univers qui se cantonne au torrent qui m’abrite des autres. Les priorités ont changé ici ,on ne gagne pas sa vie on la vit, ici la seule  courbe de statistique c’est la sinuosité de la rivière qui divague vers la mer. Je découvre ma vérité, celle qui vient du plus profond de mes entrailles, personnes ne me l’a soufflé ou éduqué, non elle vient de «Mon » au delà ! Ce n’est pas une sécurité que je suis venu chercher mais une vérité sournoise qui sommeille en nous tous. De peur qu’elle surgisse nous la recouvrons de choses indispensables à effectuer en 24heures, puis le lendemain il en est de même jusqu’au jour du dernier souffle où le vide viendra nous expliquer ce que nous avons raté, ce que nous avons volontairement omis de faire. En m’enfouissant dans cette forêt enchantée je suis en train de tenter la projection de lumière sur mes zones d’ombres, un exercice des plus compliqué. Une sorte de joute où les chutes sont aussi fréquentes que douloureuses. Pourquoi pardonner, pourquoi passer l’éponge sur les rixes de nos vies ? Ma seule réponse, si elle en est une, est qu’en effectuant ce travail de fond nous grandissons, nous élevons nos âmes, s’aimer pour aimer les autres, pardonner pour se pardonner ou inversement en proportion des images de références que la vie nous a offert. Je ne suis pas encore prêt à tendre l’autre joue, mais déjà ma main droite n’est plus parée pour rendre le coup reçu. Je trouve ce chemin pour le sale gosse que je suis, déjà énorme. Je ne pense pas avoir assez d’une vie pour tout comprendre, si les torrents sont sinueux et périlleux c’est peut-être pour se souvenir que les hommes le sont encore plus. Ce sont mes premiers pas dans le pourquoi de cette réponse si vaste et complexe. Certains vont chercher des réponses dans des religions, des croyances ou dans des livres. Ici j’ai choisi la forêt comme maitre Zen, le torrent pour livre de chevet. S’il pleut c’est pour m’initier aux larmes essentielles qui m’habitueront aux douleurs, si un oiseau me rend visite c’est mon apprentissage aux prières primordiales  à ma vie d’Homme. Rien n’est anodin, dans ce temple à ciel ouvert, je sens les vibrations me pénétrer, elles m’enivrent à m’en faire perdre pied ! N’y voyez aucun jeu de mot douteux ! Par moment, je n’ai plus rien à faire, le potager est arrosé, le tipi ordonné et mes livres bien rangés dans leur caisse en plastique bleue. L’hyperactif qui m’anime me donne des coups de pieds dans le ventre, bouge toi, avance, ne reste pas là le cul assis sur un caillou. Puis quand l’orage est passé, des idées de l’au delà  me ramènent à l’essentiel. Mon corps se détend, mes peurs s’envolent et enfin je pars paisiblement dans mon voyage immobile.

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8 commentaires

  1. PatouColibri2A dit :

    j’ai vraiment hâte de boire la suite ! De lignes en lignes tu m’épates…
    Nous sommes comme les chats, nous avons 7 vies à vivre ou du moins à essayer de vivre… Maintenant faut il savoir laquelle nous vivons actuellement !
    Bon j’ai vraiment hâte.

  2. Audrey (Ellen) dit :

    J’ai hâte moi aussi de lire la suite. Tu nous entraines de nouveau avec toi, dans cette aventure immobile qui n’a certainement pas été la plus facile : Oser et accepter de fouiller son âme, d’en accepter les contradictions, les grisailles, les bons et mauvais côtés…sans se perdre en chemin. Peu d’entre nous en ont la volonté et la force !

  3. Barbara dit :

    Waou….à publier très vite, je voudrais bien en avoir le temps la force et le courage….mais comme le dit Ellen cela n est pas donné à tous…et puis les forêts enchantées ne sont pas nombreuses…..allez je part defaire les noeuds de mon ame….et merci Frank…

  4. jean-marc2a dit :

    Je vais camper chez mon libraire je pense…

    Impatience de lire la suite, mais aussi de savoir si c’est un chemin carrossable que tu décris, dès fois qu’un jour l’envie me prenne d’entreprendre un tel travail…
    Il est vrai qu’une mare, assoupie sous un soleil radieux, entourée de joncs et d’herbes, bruissante des insectes qui fréquentent ses rives nous offre un miroir complaisant pour regarder nos visages s’y refléter ; le fond noir s’y prête à merveille…
    Mais qu’il nous vienne à l’esprit d’aller draguer ce fond, et l’on verra l’eau se troubler, la vase nauséabonde remonter et empuantir l’air jusqu’à présent si tranquille, et quels cadavres oubliés ou volontairement ensevelis ne va-t’on pas faire revenir ?!
    Le beau paysage risque d’être perturbé pour un long moment, avec ses rives jonchées de détritus, de boues malodorantes !
    Et le temps fera son oeuvre, déssèchant les boues et adoucissant les effluves, l’herbe repoussera, les insectes, les petits animaux, les oiseaux aussi fréquenteront à nouveau les rivages redevenus paisibles.
    c’est alors qu’en se penchant à nouveau sur l’eau devenue pure et transparente, nous y verront toujours nos visages, bien sûr, le ciel et les nuages également qui s’y reflèteront toujours, mais aussi ce qui était caché, un fond enfin accessible, et toute la profondeur de notre âme révélée…

    Respects Frank, ce travail est celui d’une vie…

    Alors vite ton livre, que l’on sache si la prochaine sera celle où l’on osera aussi !

  5. MARCOZZI dit :

    20/20 ! c’est le début de la sagesse. Se détacher des obligations et essayer de donner de moins en moins de place au matérialisme. C’est ce qu’il faudrait tendre à ….Mais c’est un exercice bien difficile ! Oser mettre le doigt où ça fait mal…. Reconnaître la relativité et ainsi apprendre l’indulgence.En fait être en harmonie avec soi-même en gommant ses travers et en acceptant les différences sans tomber dans l’indifférence. L’exercice est périlleux et demande de gros efforts. Ce passage EST A PUBLIER sans hésitation !!! Affectueusement.
    ZIA

  6. julie dit :

    Tu nous emmènes clairement dans une autre dimension :la spiritualité . Elle était déjà présente en filigrane dans tes écrits ou dans ta vie ; mais là elle devient le sujet. Merci de nous faire partager cette quête … on a effectivement envie d’en entendre plus …et on comprend que de tous tes voyages tu attaques surement le plus fou … Affectueusement. Julie

  7. Stival dit :

    Très belle publication qui ne me laisse pas indifférente ainsi que les ajouts de Jean Marc et Marcozzi . Pas facile mais accessible à qui ose.
    J’ai hâte aussi de lire ton livre
    Véronique

  8. marie de voujeaucourt dit :

    trop beau ton texte mon cher Franck … vite j’ai envie de lire la suite … et je sais que tu vas m’émouvoir comme d’habitude … gros bisous tendres 😉

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