Le premier stage « Sur »vie entre vous et moi…

18 janvier 2013 par Frank Laisser une réponse »
Un coin non repertorié sur les cartes...

Un coin non répertorié sur les cartes...

Notre « bon » confort défini survie ce qui nous a permis de vivre depuis des milliers d’années, les stages de survie sont tous simplement des retrouvailles avec nos racines…

Mon sac est prêt depuis hier soir mais ma dernière nuit fût agitée car demain c’est le départ pour quatre jours de baroude. J’en en ai l’habitude pourtant cette fois  je ne serai plus seul mais à la tête d’un groupe de potes qui joueront les « cobayes » pour les futurs stages de « sur » vie douce. La météo ? Quelle météo ? Cela va être de la survie, à nous de nous adapter, entre vous et moi je suis toujours très moqueur des gens qui passent la moitié de leur journée derrière un écran à la recherche du ciel bleu. Il n’y a pas de mauvais ou de beau mais que du bon temps, donc à nous à nous adapter. Le rendez- vous est donné au petit port qui abrite mon Cabochard, les sourires sont accrochés aux visages de Mathieu, Gerald, Wilfrid et Yves tous amis de longue date. Je vérifie les packtages  distribuant les rations et autres accessoires indispensables pour affronter les futures nuits polaires qui vont nous attendre. Véro nous accompagne en fourgon jusqu’au terminus d’une route qui mène à un petit village perdu de l’extrême sud de la Corse. Le massif de Cagna semble nous observer, nous allons devoir cohabiter avec ce géant de granit. Pesage des sacs et distribution de la carte du coin, il faut trouver le bon chemin qui devra nous mener au premier col. La pluie vient au rendez-vous, les conditions ressemblent à quelques coins d’Alaska que j’affectionne, à la différence que là-bas ces températures sont synonymes d’un été chaleureux ! La belle équipe trouve sans trop de problème le chemin mais je remarque qu’ils confondent les noms des lieux dits, découvrant rapidement leur erreur cela vaudra un bel éclat de rire des « sur » vivants ! Fini le sentier nous voilà dans le maquis de ronces, sur mon GPS des points alpha sont pointés ils doivent les retrouver pour pouvoir découvrir les passages dans une nature aussi dense qu’impénétrable. La progression devient compliquée, la végétation se referme, les gros sacs à dos accrochent, la pluie rend le terrain très glissant. Je sens que nous  nous éloignons du bon franchissement, tant mieux je sais qu’il y a des anciens vestiges de la dernière guerre, pendant qu’ils se dirigeront dans la mauvais sens ce sera pour moi l’occasion de trouver des pièces perdues par les pauvres envahisseurs de soldats italiens en déroute. Bingo en même temps que je découvre un casque rouillé un cèpe se fait faire prisonnier ! Mes amis comprennent leur erreur et nous voilà sur le bon cap. Après trois heures d’effort et des mains labourés par les ronces nous voilà dans une très vieille ruine ; c’est là que nous allons dresser le camp. Le toit a disparu depuis quelques lustres, il va falloir monter les bâches avec intelligence pour rester un soupçon sec. Les binômes se partagent les taches, fabriquer une petite charpente pour tendre nos toiles et aplanir le terrain pour que nos corps épuisés puissent y trouver tout le confort. Dans l’ancienne cheminée le bois sec et vert alterné réchauffe l’eau qui hydratera nos soupes. Le rire est de mise et le manque de confort tisse notre union. 6h 15 le feu crépite et les averses de la nuit passée sont déjà oubliées, nous allons reprendre la route. Toujours pas de chemin mais du maquis dense et déchirant. Le ciel anthracite nous prévoit un froid de plus en plus intense, mais notre cœur de groupe est chaud bouillant. Nous trouvons un de mes anciens camps, en deux temps trois mouvement un petit feu nous réchauffe ; je leur propose soit de rester, soit de continuer pour un autre lieu mieux protégé du coup de vent qui semble arriver. A l’unanimité nous reprenons la marche, les torrents gonflés par les fortes pluies sont traversés sans anicroches, dans un sentier improvisé par mes soins ces dernières années nous rejoignons une minuscule prairie très  isolée. Une bâche de grande dimension est à leur disposition, à eux sans mes consignes de la transformer en chalet éphémère. Muni d’une simple hachette et scie pliable, les néo-robinsons s’appliquent à la construction de leur abri. La nature semble compatir dans leur tache méticuleuse en leur accordant un trêve d’eau du ciel! La maison montée la pluie se rattrape de cette courte accalmie par un déluge, mais il faut du feu pour réchauffer l’eau de nos gamelles. Toujours avec la même détermination ils obtiendront un foyer immense qui réchauffera nos corps frigorifiés par ces trombes de pluie et neige mélangées… Ces quatre jours durant ces « stagiaires » mais surtout amis ont su s’adapter à une vie rudimentaire mais fraternelle, chacun au petit soin avec l’autre. Jeudi après-midi dans un timing préétabli et dans un lieu prédéfini avec Véro nous sommes récupérés un poil boueux mais heureux de ses jours sans aucune connections avec l’extérieur mais avec un « moi » trop souvent  aspiré par l’excès d’information qui a la fâcheuse manie de tuer le temps présent. Pendant ce « bac » blanc j’ai noté, analysé pour les prochains stages à venir. Le prochain aura lieu le 9 mars…

Localiser le point qui nous menera au suivant, un exercice de précision...

Localiser le point qui nous mènera au suivant, un exercice de précision...

Passage au milieu des ronces, les mains en garderont de bons souvenirs...

Passage au milieu des ronces, les mains en garderont de bons souvenirs...

un casque rouillé de l'armée italienne, vestige de la derniére guerre...

un casque rouillé de l'armée italienne, vestige de la dernière guerre guerre...

Une bache, quelques bouts de bois et beaucoup d'ingeniosité...

Une bâche, quelques bouts de bois et beaucoup d’ingéniosité...

Passage de plusieurs torrents...

Passage de plusieurs torrents...

7 commentaires

  1. marie de voujeaucourt dit :

    Que des mecs ? et les nanas ? je rigole … en tout cas je pense que vous avez du plus que partager des moments qui resteront graver à jamais dans le coeur de chacun d’entre vous 😉 Merci Franck pour les photos et otu le reste 😉 Bisous et à pluche

  2. galofaro dit :

    Les mots me manquent pour exprimer ce que j’ai vécu, tellement ces quatre jours sont passés vite.
    La déconnexion totale, le partage avec les autres, la mise en commun de nos expériences et surtout de la tienne Frank m’a fait passer un ou plutôt des moments inoubliables que je recommande à tous le monde.
    Merci Frank d’avoir partagé avec nous ce petit bout de vie (facile) !!! mais plutôt d’énormes souvenirs.

    Gerald

  3. Yves dit :

    Wahouuu !!!…Dur dur de revenir. Que dire, sinon que nos 4 jours dans le maquis nous ont permis de revenir à l’essentiel. Observer, sentir et toucher notre environnement pour subsister naturellement. Oublier tout le superflu, se déconnecter à très grande vitesse et réapprendre la simplicité. Réfléchir pour nous s’adapter à la nature et non adapter la nature.
    Et en plus, notre guide de choc, Frank, connait le milieu comme le fond de sa poche. C’est normal, c’est son terrain de jeu.
    Ajoutez a cela une équipe de choc, prête à en « découdre » avec les éléments extérieurs de l’hiver Corse et le tout fait que l’on a vécu et partager en 4 jours un « bout de vie » inoubliable.
    Bon, allez, quand est ce que l’on repart ? Demain ? Il pleut, il neige, il y a du vent, mais on s’en fou ! Mon sac est prêt, je l’ai encore allégé en enlevant l’inutile de l’utile.

    PS : Jozef, je t’ai fais une petite place sur mon sac, comme ça tu pourras venir pister les sangliers dans le maquis et manger du risotto au champignons et des crêpes à la farine de châtaigne…
    Bon allez, comme dit quelqu’un que l’on connaît ;

    A pluche… 😉

  4. Formidable.Surement beaucoup d émotions partagées j’ ai vu Wilfied hier soir..J ai cru comprendre que ces moments ont été un beau partage!!

  5. mathieu dit :

    une équipe de marins dans le maquis loin de l’eau salée ,du bruit des vagues qui arrivent sur le rivage,du vent qui siffle dans la mature des voiliers.et bien ça s’adapte rapidement.
    nous avons remplacé l’eau salée par de l’eau douce,et ça il en avait a volonté,jusque dans nos sacs de couchage!…bruuu.. pas très chaudes les nuits.
    le bruit des vagues a été remplacé par celui du torrent qui gonfle au fil des heures.
    le vent celui qui la bas creuse la mer et secoue les bateaux,menaçais quelque fois la toile de notre abri et jouais avec la fumée de notre ami le feu.
    que de bons souvenirs a nous remémorer plus tard,un jour,la bas ….. en mer.

  6. Wilfrid dit :

    Que dire de plus après mes trois compagnons de « Sur » vie. Quatre jours dans le maquis avec un guide avec qui on irait au bout du monde. De la pluie, peu de soleil, beaucoup de rires parfois un peu trop fort pour notre guide. Une très bonne expérience pour retrouver des valeurs simple qu’on oublie vite dans nos vies de citadins.
    A recommander à tous ces quatre jours bien trop vite passés.
    Encore Merci à Frank pour sa disponibilité et son envie de faire partager ses expériences.

  7. Pat2a dit :

    Encore une belle experience que tu as la gentillesse de nous faire partager ! Merci à toi. Bises
    Des amis un peu poètes aussi

Laisser un commentaire