Faut il souffrir pour aimer encore plus la vie…

25 février 2013
Ce regarder dans un miroir droit dans les yeux, c'est le premier pas de la joie de vivre...

Se regarder dans un miroir droit dans les yeux, c'est le premier pas de la joie de vivre...

J’ai suivi avec attention tous les commentaires sur le post amour sexe et handicap ce qui m’amène à une autre réflexion : Faut il souffrir pour apprécier encore plus la vie? On m’engage régulièrement comme coach mental, pour donner de l’énergie et du baume au cœur mais en y pensant bien ma vie fut  parsemée  de « baffes » plus ou moins noires et sordides. Comment de ces coups bas j’en ai tiré une énergie positive ?  Plusieurs facteurs sont importants voir primordiaux : Échec et victoire doivent être traités d’égal à égal, quand ça fait mal, le bien n’est pas loin et inversement. En appliquant cette théorie le ring de la vie peut être vécu avec un peu plus de sérénité. Anticiper les coups tordus c’est déjà les digérer un peu. Imaginer sa mort ou celle de ses proches c’est leur donner moins de place et d’improvisation, il faut tordre le coup aux sujets tabous. Tout a une réponse ! Même un enfant qui meurt innocemment ce n’est pas du hasard ou de l’injustice ! C’est surement une manière de nous guider. Ne tressaillez pas les réponses sont très difficiles à avaler pourtant elles sont notre survie, le temps nous aide, c’est un prof de philo, encore est-il qu’il faut savoir l’écouter et lui laisser le droit de s’exprimer. Nous sommes tous amputés de quelques choses, de quelqu’un. Ces coups doivent nous guider, la commotion doit être vite acceptée puis elle doit laisser place à la réflexion. Rien ne sert d’en vouloir au monde entier, ce n’est pas une injustice mais un texte à déchiffrer. Au lendemain de ma mutilation j’en voulais à la terre entière, j’avais la sensation que personne au monde ne pouvait comprendre ma souffrance, que c’était une injustice insurmontable. Il m’aura fallu de longues années pour accepter, décortiquer et analyser mon cas. Être différent m’a permis de m’ouvrir, de grandir et de fixer la vie droit dans les yeux. Fuir ne vaut rien, mais regarder trop devant non plus. Ce moment présent doit être vécu avec amour, force et énergie positive. Un arbre qui meurt peut-être sauvé après la coupe de quelques branches majeures, pourtant après l’élagage il n’a plus sa superbe. Miracle de la vie en fin d’hiver il refleurira et donnera de beaux et bons fruits. Nous sommes des arbres de vie alors laissons nous guider et si quelques éraflures nous font souffrir elles ne sont là que pour nous faire grandir…

Le présent est un cadeau.

Religion et ses maux!

23 janvier 2013
Le calvaire de l'Incudine foudroyé...

Le calvaire de l'Incudine foudroyé...

Pour répondre à Cathy sur la religion je vais profiter de ce billet pour me confier. C’est vrai que souvent cette question m’est posée, matière universelle, tout en chacun a sa propre croyance.

Depuis mon plus jeune âge j’ai eu la chance de voyager, ce qui m’a valu la rencontre d’une multitude de religions différentes, sujet vaste et complexe qui suscite des guerres depuis la nuit des temps, la prise d’otage en Algérie et le Mali en sont les derniers exemples. Mon bref passage à Jérusalem malgré mon jeune âge m’avait mis un coup sur la tête, les visites de la mosquée bleue d’Istanbul ou d’Ankara m’ont aussi données un gout amer sur le thème de la religion. Croire ; l’homme a besoin de croire. La réponse est dans cette simple phrase, pour vivre l’homme a besoin de se créer des contes pour supporter ce qui lui semble insupportable : la mort, la souffrance et la solitude ! Croire en la religion, c’est se rassurer mais chaque jour passé est croyance mais aussi désillusion. Dés notre naissance nous croyons en nos parents puis en grandissant nous les découvrons, ils descendent de leur piédestal pour n’être plus des demi-dieux mais bel et bien des hommes et femmes remplies aussi de défaut comme vous et moi. Puis la croyance à notre premier amour qui sera celui de notre vie, qui s’avéra un simple souvenir du passé. Le dictateur « temps » nous terrorise, il ne s’arrête jamais, au bout du couloir, l’inconnu, la chambre mortuaire, alors on s’accroche à la croyance plutôt qu’à ses sensations. Certain hommes ont créé les Dieux, d’autres ont saisi l’opportunité pour en tisser une toile de faiblesse avec les religions. Les écrits sont traduits, contreversés, les manuscrits sont analysés, passés au carbone quatorze et deviennent sagesse, les dominants les accordent de manière que les dominés suivent les directives pour leur unique service. Sans avoir fait de hautes études il me suffit d’ouvrir les yeux pour constater que les religions sont une sorte de vis sans fin, la nuit de la St Barthelemy revient très régulièrement mais nous n’en tirons pas les leçons adéquates. Pour en revenir à la question de ma religion, je peux vous affirmer que je n’en ai pas, attention je ne suis pas athée, car être contre quelques choses c’est lui donner existence ! Depuis quelques années je me suis mis volontairement dans des situations qui m’ont approché d’une force incroyable, l’énergie positive, ce n’est pas une croyance mais un vécu, grosse différence entre croire et vivre. Je ne peux et ne veux être mis dans une case, beaucoup me parle de bouddhisme mais cette pratique me dérange, je ne me sens pas à l’aise d’être associé à une pensée si loin de ma culture occidentalo-méditerranéenne. L’expérience de cette grande solitude pendant mon expédition sur le fleuve Yukon et d’autres événements m’ont mis en relation direct avec la nature, il m’aura fallu un bon mois pour être finalement en connexion avec les éléments, tout en restant homme. Le vent, la pluie, le silence, le froid, les fauves me sont apparus des éléments intégraux de mon moi, mon corps prenait de moins en moins d’importance pour laisser plus d’espace à mon âme qui elle, est immortelle. Faut-il souffrir, être seul et avoir peur pour le comprendre je ne le sais pas,  je ne suis pas assez sage pour le confirmer. Les âmes de mes amis disparus, venaient me rendre visite au quotidien, puis le retour aux milieux des « corps » m’ont fait perdre le contact. Depuis, je m’isole de plus en plus régulièrement pour retrouver cette relation spirituelle, quand je serre un arbre dans mes bras noueux j’entends le rire d’amis de l’au-delà ; en menant cette vie de nomade sans toi, je me situe souvent comme dans une sorte de vitrine et prend le soin d’observer mes frères de Terre. Le symbole est frappant, l’homme passe sa vie et son énergie à construire sa maison pour y enfermer sa famille, son clan. J’ai utilisé le mot enfermé volontairement, l’enfermement est une sorte de protection contre le monde extérieur des autres, contre le vent, contre les arbres, les oiseaux, contre le naturel, on cloisonne, on coupe le lien avec l’extérieur et on y créé « son » confort. Le temple ; l’église ; la mosquée reproduisent ce concept sectaire et s’amputent des autres. En édifiant des murs, inconsciemment l’homme se referme sur lui-même, ce n’est pas une critique mais un constat. On ne veut pas voir ses enfants partir, on ne supporte pas voir ses aïeux mourir, on refuse la venue du différent. L’enfermement nous capture, l’on devient otage et l’on commence à croire !

La liberté s’est savoir se passer de ce qui est indispensable, yes i’m a free man, c’est peut-être ça ma religion !

La solitude mots par maux…

11 novembre 2012
La solitude m'a mené sur un chemin lumineux... La liberté

La solitude m'a mené sur un chemin lumineux... La liberté

« Y avait-il une réponse ? Une réponse à quoi ? Je n’étais pas en quête d’une pensée ni d’une philosophie ! J’étais en quête… D’un battement de cœur. » Satprem

Depuis la sortie de mon dernier livre je suis amené à répondre régulièrement  à cette question : Que vous apporte la solitude, en avez-vous peur, ne mène t’elle pas à la folie à moins que ce soit une philosophie de vie ?  Les poètes, les chanteurs la reprennent en boucle. A tellement la décortiquer certains philosophes en sont morts de démence, un sujet de philo pour le BAC ! Mais je vais tenter avec tact et sagesse d’apporter une réponse à cette question, avec mes images de références bien-entendu ! D’abord définir la solitude ; il y a celle qui est subie, destructrice, sans engagement, dénuée de communication ; puis la choisie, qui permet le rêve, la création, la réflexion, la contemplation. La première est terrible, un mal sociétal. On retrouve un homme mort dans son lit quinze ans après, personne ne s’était inquiété de son absence ! La deuxième, c’est celle que je  pratique, mais elle a plusieurs niveaux. Suivant la géographie, la vie sociale du moment elle peut prendre une intensité différente. Si j’ai choisi de vivre la solitude c’est que je la désire car elle me fait peur mais elle m’offre l’essentiel : la vie ! Découvrir ses peurs c’est les comprendre. Jusqu’à présent j’avais vécu la solitude en tant qu’intermittent ; rando en montagne de quelques jours, visite d’un pays en solo, plongée profonde sans binôme… Mais le Yukon comme je le raconte dans mon livre c’est mon Everest de  solitude. Le Vendée Globe, course à la voile, vient de prendre le large, trois mois de solitude extrême, pourtant pas un seul marin ne l’a vivra à l’identique.  Beaucoup de moines ou autres penseurs sont allés s’isoler dans des coins reculés pour comprendre le temps présent, le pourquoi de la vie. La solitude c’est avant tout une sensation, un ressenti. Sur ce grand fleuve j’étais seul sur des centaines de kilomètres, je ne devais et ne pouvais compter que sur moi-même. Le vide qui s’offrait à moi ne pouvait être comblé par une présence, la sécurité je ne pouvais la trouver qu’au fond de moi, « l’autre » ne pouvait s’y substituer, je devenais l’explorateur d’un « moi » inconnu. Bien-sur grande différence immense, je sentais l’amour des personnes laissées de l’autre côté du globe, la distance géographique ne comptait pas pour mon âme toujours en compagnie des êtres aimés.  Le soir je pointais sur une carte de l’Amérique du Nord ma position, je me surprenais à blêmir quand je visualisais ma position précise, près de rien, loin de tout… Il m’aura fallu des semaines pour comprendre qu’elle était constructive, après mes journées de pagaie et  mes taches finies, je n’avais personne à qui parler, personne à écouter, pas de radio car trop loin, pas de musique, j’avais oublié de charger des chansons sur mon MP3 ! La machine à cogiter se mettait en marche, vous allez me dire pas besoin de ça pour méditer. Détrompez vous, ici en Corse je connais assez bien la montagne pour pouvoir m’isoler mais en mon fond intérieur je ne me sens pas seul, au pire, en une journée de marche, je sais que je trouverai un village ; la vibration n’est plus la même. Ce n’est plus une vraie solitude, je ne compte pas combien de fois j’ai traversé avec mon Cabochard entre la Corse et le continent, mais la sensation et l’émotion  sont différentes. Se trouver en situation de non retour exerce un sixième sens qui transforme cette solitude en compagne, en professeur. Comme je n’étais plus en contact avec l’extérieur, certaines évidences devenaient plus floues, et certains doutes disparaissaient ; une sorte d’équilibre. L’essentiel avait une autre saveur. Certain jour sans vent le silence était d’une profondeur telle  que je le vivais comme une découverte, juste le son du cœur qui bat chamade. Un soir je me surprenais à entendre le froncement de mes yeux qui clignaient. Les autres sont loin, on se retrouve dans une vitrine, la foule, le stress, le temps qui passe cela ne nous touche plus. Le travail commence enfin, les histoires anciennes surgissent, elles ne semblent plus si importantes, les coups bas de la vie sont plus faciles à accepter, la vie si compliquée par moment semble simple car basique. La solitude est une sorte de savon, on se récure avec, on se sent propre quand on la vit. Être maître de son destin. Elle opprime le corps qui n’est plus qu’un pauvre support, le plexus semble écrasé, la gorge est sèche et puis c’est l’explosion enfin on comprend, enfin ; l’homme libre surgit, ne plus se préoccuper de son moi puisque nous sommes universel. Je pense que chacun peut y trouver une force incroyable mais elle éprouvante. Dans une époque de crise grandissante une des industries qui ne souffrent pas est celle de la communication. Quand j’observe quelqu’un qui est  seul, la première chose qu’il fait c’est contrôler son Iphone pour vite se connecter avec quelqu’un, mais ce n’est que du virtuel. La solitude est un miroir qui nous renvoie ce que l’on fuit. Aimer et savourer la solitude ce n’est pas fuir les autres bien au contraire, en se découvrant on comprend mieux le Monde. Mais attention  comprendre c’est aussi découvrir ce que vous n’aviez pas perçu avant et le bâton peut rebondir sévèrement au visage. La solitude m’a grandi mais elle m’a rendu encore plus exigeant car elle ne pardonne pas. La solitude m’a donné une montre ! Oui je sais maintenant que je ne suis pas immortel, quoi que l’on fasse l’aiguille avance et l’idée ne me fait plus peur. S’assoir sans rien faire est la plus belle chose qu’elle m’a apprise, combien de soir blotti près d’un grand feu ; j’ai été contemplatif… La rivière, la forêt à perte de vue, le chemin de ma vie certainement…

Vous n’êtes pas prisonniers de vos corps, ni confinés dans vos maisons ou dans vos champs. L’essence de votre être demeure au-dessus des montagnes et vagabonde avec le vent.Ce n’est pas une chose qui rampe vers le soleil pour se chauffer, ou creuse des trous dans la terre pour se protéger.  Mais une chose libre, un esprit qui enveloppe la terre et se déplace dans l’éther.

Khalil Gibran

A pluche !

Le syndrome de la page blanche…

3 novembre 2012
En rando avec Sylvain, deux poétes qui tracent... La neige bien-sur!

En rando avec Sylvain, deux poètes qui tracent... La neige bien-sur!

Le syndrome de la page blanche, la tétraplégie de la vibration, l’assassinat de l’improvisation, quatre semaines que je ne suis plus aventurier à cloche pied. Le temps passe, non erreur, c’est moi, c’est vous qui passons. Le temps lui prend son temps, toujours au présent. Plus d’eau à courir, plus d’horizon à scruter, mon séant n’a plus à supporter  un entêtement de rouleur boulimique. Les infos m’arrivent par tous les sabords, je suis envahi, je me transforme en ferry naufragé, je colmate, je pinoche mais l’eau des news remplit le paquebot de mon âme. Je visite, je croise, je réponds,  j’acquiesce les compliments : Quel exploit, vous êtes un homme de l’extrême d’un acier trempé ! Trempé par la pluie, par les larmes de mes doutes surement. Je file à l’anglaise, donc à l’opposé de votre route, on me rattrape ; on me souffle des conseils : Moi à ta place… ; mais pourquoi tu fais ça comme ça ! Comme c’est soufflé ça s’envole. Mon portable vibre, le traître ! Signe astrologique, balance peut-être ! Je suis en mode silencieux ! T’es où ! Je peux te voir ! Aie ! Je fuis, je suis un sauvage en quête de liberté alors qu’on veut me mettre en  cage… Ma routine me rassure, je me cache : mes rêveries, une touche de vélo, une pointe de kayak, du « peinturlurage » sur mon yacht et des partages avec ma « Vrai ». Rien n’a bougé en quelques mois d’absence. Je croise sur la nationale l’homme qui marche. Depuis plus de vingt ans il arpente à pied les routes de Corse. Bourru, caché derrière de grosses lunettes et une barbe bien fournie, il marche toute l’année sans causer et par tous les temps. Un sac à dos et deux cabas il fonce vers son histoire. L’île entière lui trouve une case pour l’enfermer, il faut absolument le cataloguer, c’est qu’on ne cause pas chez ces gens là on compte, disait le grand Jacques. J’aime à savoir qu’il existe encore des gens comme ça, ils vivent leur folie, ils avancent dans une bulle protectrice sans se soucier de ce que l’on peut penser d’eux. Pas trop amateur de cinéma je me souviens pourtant très bien de cette œuvre extraordinaire où Philippe Noiret jouait à merveille le rôle d’Alexandre le bienheureux. Ce film m’avait bouleversé. Il avait décidé de ne plus bouger de son lit mais les « autres » ne pouvaient en supporter l’idée. Depuis mon retour je médite, je souris au vent, je me souviens encore, quoi que  plus trop bien, mais voilà c’est fait. L’autre soir entre deux silences, j’ai enfin pu visionner l’émission Echappées Belles en Corse. Dis donc c’est vrai que je boitille, c’est vrai que ma patte en carbone ce n’est pas folichon à l’image… Mais je crois que le pire c’est boiter dans sa tête. Je suis un donneur d’énergie, je l’entends en boucle, pourtant mes doutes me crochent la patte de temps à autre. Mais entre vous et moi j’aime bien me retrouver allongé dans l’herbe, je m’en fous, c’est mon genou en carbone que j’ai écorché ! Oui, à plat ventre je vois mes erreurs d’un autre angle et peux enfin les corriger. Oh fait j’ai renvoyé les pantoufles fraîchement arrivées, ouais, on ne peut pas y adapter des crampons, elles ne sont pas étanches et puis elles sont trop molles. Avec la mascotte on a ressorti des cartes oubliées. Qu’est que tu en penses Jo Zef ? Là-bas ça à l’air isolé ! Des ours ? Non je ne crois pas, ou alors ils sont petits. Des tempêtes ? Non pas en été, que des brises un  peu soutenues ! Pourquoi il n’y a personne qui n’y a jamais posé prothèse ? Parce que y zion pas pensé, parce qu’ils sont trop pressés !!! Vous voyez je cogite, le gosse qui sommeille en moi est intarissable sur les routes à découvrir, les chemins à tracer. Bientôt je vais peut-être passer par chez-vous pour signer mon dernier livre, la mascotte fera partie de la « dream team » mais pour lui décrocher un graffiti va falloir montrer « moignon blanc » !!!                                                                                                                                                                                                               Un coup de cœur : Sylvain Tesson vient de sortir son dernier bouquin: Sibérie ma chérie. Par moment je le déteste, j’aurai voulu enfanter les mots qu’il appose, être le géniteur de ces aphorismes. Capable de s’amputer une idée pour un bon mot, il est de ses auteurs que l’on voudrait immortel. Pourquoi ses livres ont une fin, pourquoi n’est il pas né à la place du Christ, pourquoi n’y a-t-il pas un 14 juillet qui lui soit consacré ? Oups je dérape, je vous choque, c’est bien ! Cela veut dire que vous me lisez. Une dernière fois peut-être mais au moins mes maux vous ont caressé l’esprit et fait trébucher à votre tour. J’espère que vous allez « liker » sur votre page parce que le virtuel prend le dessus, Le farce plouc tweet, merde j’en fait partie, je suis virtuel, j’ai un joker, je vous en prie encore une semaine et je gagnerai la boîte de jeu. Je vous en conjure laissez moi un commentaire ou un truc du genre. Si vous me croisez dans la rue, faites moi un signe, un regard, un like quoi. Vous avez  vu les paradoxes de la vie en haut je vous fuis en bas je vous désire !!! Nomade errant il  vit sans toit mais à besoin de toi et d’émoi, aidez moi, et des mois j’en ai encore à vivre de grés ou de marbre disait le pot… Ouf mes maux s’entrechoquent, mes aphorismes ne sont que moignons, mes idées absorbent les ténèbres hivernales, je dois, tu dois, il doit nous devons vous devez ils doivent et après ???

A pluche

Mon sang doit être rouge comme le vôtre !

23 octobre 2012
La nature n'a qu'une patrie, liberté...Liberté...

La nature n'a qu'une patrie, liberté...Liberté...

La tente est montée, le feu semble protéger le bivouac, les mascottes sont fidèles à leur poste mais un duvet est proprement étendu à côté du mien, je ne suis plus seul en raid mais là haut dans mon refuge de montagne. Conjuguer le verbe « partager » fait partie de mes délices de cabochard un poil nomade. Véro apprécie ces retraites calmes et sereines. Le confort est immense, nous sommes au milieu de la nature, pas un simple cinq étoiles, une voute céleste rien que pour nous. L’homme est loin, la route d’accès semble inaccessible tellement le lieu est isolé. Ce coin nous unit, nous rapproche, il délie nos langues, laisse raisonner nos âmes, nous vibrons au rythme des torrents seuls voisins. Une île, un peuple et nous au milieu de cette insularité. J’ai amené une petite radio pour être au courant. Mardi Maître Sollacaro a été lâchement abattu ; dimanche le derby ACA-SCB. Je désire suivre les infos, je crois avoir envie de savoir comme tout le monde, c’est vrai je ne suis pas si différent ! Anna-Maria, la fille du magistrat fait un discours d’avant match, son père était l’avocat du club. Digne, sa voix ne tremble pas, Véro me rejoint et écoute. S’en suit l’hymne Corse, le Salve Régina, nous surprenons des larmes couler sur nos visages, identités Corse, nationalisme, chauvinisme, je ne sais pas, mais l’émotion transpire le poste. Le match est donné, je reprends mes robinsonnades. Véro rejoint son hamac avec un nouveau livre,  l’histoire d’un mec éclopé qui descend seul en kayak un fleuve là- bas dans le Grand Nord ! De temps à autre je tends l’oreille, le stade est complet, je pars dans mes raisonnements. Qu’est ce qui a changé depuis le temps des gladiateurs ? Les animaux ne sont plus dans l’arène, les hommes se sont transformés en bête féroce. La mise à mort n’est plus la même, on ne s’achève plus en se regardant dans le blanc des yeux, la lâcheté a plus de place, c’est dur d’oublier le regard d’un homme qu’on assassine ! La mi-temps, le score est nul, je me surprends à être toujours attentif. Ca repart, les speakers semblent décrire une ambiance sympa, tant mieux, beaucoup d’enfants sont dans les tribunes. Ils restent 7’ pour que la fête soit terminée, Yoann Cavalli, tombe, un Bastiais l’a bousculé sans faute, il se redresse et lui assène un coup de tête… Le public s’enflamme, une bombe agricole est jetée au milieu des supporter rouge. Bagarre de rue, la France entière attendait cela : « la Corse est violente vous avez vu dimanche  encore !!! ». Je suis triste, j’éteins mon poste, le match était nul. Jo Zef me souffle que l’on devrait débaptiser Cavalli (chevaux en corse) pour le nommer sumeri (ânes) ! L’homme est habité par la violence, l’effet de groupe le développe encore plus, chaque jour sur la planète nous sommes de plus en plus nombreux, l’effet fourmilière semble nous stresser, une étincelle et tout explose. Que faire ? Que penser ? Je réactive le feu, si des supporters assoiffés de sang passeraient dans le coin je serai prêt à leur cramer leurs drapeaux. Le nationalisme ; je crois que l’un des problèmes vient de là. Tout à l’heure nous étions émus aux larmes de sentir notre peuple uni. Le danger grandi par ce sentiment, appartenance d’un clan, rend « l’autre » dangereux car différent : « Ils ne peuvent pas comprendre, ils ne sont pas comme nous. » Ce refrain je l’ai entendu dans le monde entier, et depuis la nuit des temps l’homme guerroie pour un drapeau, un hymne, une religion. Il parait normal d’assister à un défilé militaire pour la fête nationale du pays, il semble évident d’être au garde à vous devant un bout de tissu qui s’élève dans les airs. N’est ce pas déjà un acte de violence envers « l’autre ». Je vous entends ronchonner, grincer des dents pour certains, mais le nationalisme est le ver qui  pourri la pomme, dommage ! Je vous laisse à vos réflexions, commentaires, engueulades. La planète n’est qu’une île minuscule, nous avons tous de l’hémoglobine rouge dans nos veines.

C’est par curiosité peut-être que l’homme fait couler le sang de son voisin. Juste pour vérifier s’il est de la même couleur !!!

A pluche !

Chronique du paradoxe…

25 avril 2012

P4250068

Connexion, wifi, t’es où, je suis en mode look at me, i’m the nombril of the world… Les flics patrouillent, ils nous protègent, les pourris rodent, ils nous dépouillent. Les bons eux, sont tranquilles!!! Le portable dans la poche t’es localisé, la conversation qui va t’ébranler, coupée par la sonnerie plus importante que les yeux bleus océan devant toi qui se livrent. T’es pas sur le net ? C’est dommage j’aurai su qui tu étais ! Malheur à celui qui se déconnecte… Terroriste, celui qui cause aux oiseaux. Tu ne rentres pas dans la case, tu n’es pas dans le moule. Eux, c’est des mecs bien ! Qui ??? Mais les vendeurs de rêve en ligne. Les autres, les moutons sages qui parfois s’indignent plutôt que de s’amputer, se laissent encercler, parquer et attendent la  tonte. Khalife « paradoxe » est en convoi et souvent fauche le cliqueur de PC ! Merde, il m’a heurté ! Ouf, j’ai tout en poche, il m’a tout remis. Mon blog est là, mes face book aussi, il me manque un compte tweeter, on verra ça demain. « Paradoxe »  a passé son chemin, je suis mon errance, il faut que je m’allège la route est longue et mes épaules sont écrasées par le poids du sac des « choses importantes ». Je zappe face book, c’est vrai que je suis plus léger, je bloque mon blog contre un bloc et oblique. Waouh, c’est bon d’être en apesanteur! Encore un truc en moins, j’oublie mon portable, les brebis ont des puces moi je vire la mienne… Aux  croisés des chemins, une crique. J’entends les sirènes,  ici même Ulysse a mouillé son ancre. Sa nef a été prise en otage, le nouveau capitaine me fixe, je le reconnais, le khalife des paradoxes. Je baisse la tête, remets ma peau de mouton. C’est vrai quoi, l’air est frais, il faut se couvrir. Je remplis de nouveau ma besace de tout mon attirail et de nouveau je suis en contact… Ouf j’ai failli vous perdre !!!

Eloge du moignon…

5 avril 2012

jambe-de-bois-1-894ac

Pour apprendre je m’enfouis quand je le peux dans des livres de philo et pour beaucoup ils commencent souvent par : Éloge de quelque chose !…

Sans me prendre pour un autre cela faisait un moment que j’avais envie de me lancer dans l’éloge du moignon !!!

Moignon, ablation, mutilation, amputation… Des mots terribles, des maux tabous. « Je vous en conjure n’ôtez pas votre prothèse, je ne saurais voir !!! » La montagne à gravir est énorme, le moignon terrorise le non initié. Pourtant il est souvent tout rose comme un nouveau né. Au départ c’est vrai il nous a un peu forcé le destin pourtant avec le temps on le découvre, on lui cause, on le caresse pour l’apaiser et au plus romantique il peut être peloté par une tiers personne. Eh, on se calme, pas tout le monde a le droit à cette fantaisie, il faut montrer patte blanche. Toujours en spectateur on assiste à la rencontre du moignon et de l’emboiture. Un moment intense de  réalité pourtant la trahison pointe son nez ! Les mots reviennent : « Vous allez voir, ce sera comme une vraie jambe, les autres n’y verront que du feu. »  Oh rage, oh désespoir, oh prothèse immonde comme tu es laide, lui le beau moignon ne peut-être enfermé dans cette prison de carbone. Puis la tête ordonne, le « guibologue » essaie, puis c’est le premier pas. Il est comprimé, non en un seul mot, pas con primé, quoi que ! Lui, moignon frais,  se sent à l’étroit, il pousse et a envie d’hurler, « au secours laissez-moi sortir ! » Encore prisonnier, il tente le tout pour le tout, petite plaie à tribord, flictène à la proue et comme ce n’est pas suffisant,  boule purulente pour enfin retrouver la liberté. Faut voir après les premiers jours de « tole » comme on prend soin de lui. Pansement, pommade, massage mais les sagouins recommencent et ils recommencent. Maudit premier pas ! Il abdique, il se  dégonfle, il se résigne à être « emboité » et il s’habitue… Le temps passe monsieur moignon commence à apprécier sa geôlière, elle se nomme « Magui » Magui bol ! Le couple se forme ; l’un sans l’autre cela devient difficile. Monsieur moignon est taquin, de temps à autre pour corser le pas, il provoque quelques plaies pour se rappeler le bon temps. Magui qui semble forte, à l’improviste se brise, s’use mais le guibologue travaillant « d’arrache pied » est un technicien de l’art plastique et remboite le pas. Le Geppetto de l’emboiture de ceux qui ne seront jamais plus paire cherchant inlassablement leurs « paspas » !!! Vous n’avez pas encore votre moignon ? Mais qu’attendez-vous ?  Allo, ne coupez pas !!! Un moignon c’est un bout de chair en moins mais un bout de vie en plus. Ôtez une lettre et il deviendra mignon ! O !!!

Que Dieu vous prothèse…

Je pense, donc je fuis!

18 décembre 2011
Quand je serai grand, je voudrais être un enfant!!!

Quand je serai grand, je voudrais être un enfant!!!

Les livres de Sylvain Tesson m’ont révélé ma passion d’écrire, j’ai compris que mes mots n’étaient pas issus de  folies, mais d’envies de découvertes. Être charnel avec une page écrite, sensuel avec une épigramme douloureuse, comprendre que le mot s’accorde souvent avec les maux.

L’océan m’a offert son antre, l’arrogance était dans mon sac étanche et puis de rame en rame j’ai ouvert ma besace et foutu pardessus bord son contenu. Je suis devenu pieux. Dieu était une crête d’écume, les icones priées portaient des plumes : Saint pétrel, Saint puffin. Depuis chaque jour je me recueille en son église que quelques païens appellent nature.

L’amour de ma « Vrai » m’a amené au pays de la sagesse, de l’homme libre qui sait aimer sans être en cage. Ne pas vivre au quotidien pour laisser à nos anges gardiens le temps de s’enlacer.

Le blizzard arctique est un banc d’école, j’y suis assez mauvais élève, toujours à vouloir fondre la glace avec le prof, j’ai souffert de sa frigidité. Je croyais que souffrance se conjuguait au passé, alors j’ai dû apprendre le temps présent. J’ai mal, tu as mal, il a mal… Nous avons mal.

« Dumé » ce grand frère qui sait m’élever, me rassurer, transformer ma rage en force et qui par nos heurts fraternels m’a réconcilié avec les hommes. Les vrais, ceux qui vibrent d’être simplement eux-mêmes, sans aucun mimétisme.

Une vieille dame sacrément ours m’a amené en balade, j’y lisais du Jack London, je croyais que Cochise était un bon Indien et que Buffalo Bill un méchant chasseur sans pitié. Un serpent boueux m’a mordu au plus profond de mon âme. Je sentais son poison couler dans mes veines et puis j’ai imploré les arbres, les nuages, les orages, les vents contraires. Miracle, mes vœux se sont exhaussés et j’ai guéri. Je m’en suis réchappé libre et fier de m’être étreint avec une sacrée squaw : Solitude de mes jours et de mes nuits…

Ma fille Alice est la plus belle, car je ne l’a connais pas ! Souvent quand j’imagine ses yeux, j’invente sa voix, je ris des bêtises qu’un jour on fera peut-être ensemble. On ira piquer le chariot du Père Noël imposteur qui dès leurs plus jeunes âges trompe les petits enfants. On parlera avec les étoiles qui lui diront la vérité. On sautera dans les plus grandes flaques boueuses, on ira piquer des bonbons au super marché et je lui apprendrai le verbe aimer et détester l’adjectif acheté…

Les petites sœurs et frères de ma croisade qui en se confiant, en pleurant, en doutant, se transforment en miroir. Je revois ma souffrance, ma différence, cette injustice avec ce refrain « Du pourquoi moi ». La semaine passée à leur côté  est une prise de calmant homéopathique, sans séquelle grave pour mon organisme. Pas d’effet secondaire, que du bonheur à l’instantané. Un hymne à la vie qui aux yeux  des « Validus tristus » est  teinté de noir. Etre entier de son âme est un bonheur que peu ont la chance de réaliser. Les 7 milliards d’autres pourraient prendre la carte Bout de Vie, beaucoup sont amputés.

La vie est une cabane en bois, perdue au milieu d’une forêt boréale. On sort, en rêvant de liberté, on revient pour y trouver refuge. La porte doit être ouverte, sans serrure. Confiance et intuition, entre chien et loup. Mon isba flotte, les marins l’appellent  bateau. Ma maisonnette est si petite que je peux à peine la partager avec mon confident Jo Zef. Certains y voient une peluche, alors que c’est mon maître de cérémonie. Ses silences sont mes cours du soir et de mes nuits, sa sagesse est profonde car infantile et si je le serre de temps à autre c’est très certainement pour entendre ses légendes qu’il connait depuis la nuit des temps car il est immortel.

Déprime: refrain des temps modernes.

24 octobre 2011
Rencontre à Kulusuk (Groenland). Nos différences nous unissent!

Rencontre à Kulusuk (Groenland). Nos différences nous unissent!

Si l’occident connait autant de gens sclérosés c’est qu’un mal sournois rode, mais qui est cet ange noir.

Pas une journée où l’on n’entend pas parler de suicide, de règlement de compte avec des violences inouïes. Médicaments, coaching à tout va et le rouleau compresseur broie tout sur son passage. La simplicité a abandonnée notre quotidien et la technologie est devenue notre bâton de pèlerin. Bien fragile comme canne, elle  rend accro-dépendant, un grain de sable et tout va de travers. La violence en fond d’écran, n’effraie plus, on s’y est habitué. La télé, trop pudique d’un téton qui dépasse, ne se gène pas d’assaillir le téléspectateur passif par une violence sans relâche. Meurtres, assassinats, tortures barbares et trahisons entre la soupe et le hachis Parmentier, comme dessert un jeu vidéo de massacre et planqué dans la chambre, une p’tite bataille en ligne avec un inconnu caché derrière son pseudo ! Extérioriser la violence c’est l’anéantir disent les vendeurs de rêves, mais je fais parti des utopistes qui pensent le contraire. Dans la vie de tous les jours il n’y a pas de joker, la mort n’est pas virtuelle, elle est présente à chaque carrefour.  Je suis surpris des enfants qui sans scrupule se promènent avec le revolver en plastique, pas plus que ses jeunes filles habillées en princesse. Pourquoi mentir à ces futurs adultes, ni le voyou et encore moins les palais seront leur futur, la réalité sera plus terre à terre. Pourquoi ne pas amener les gamins dans la nature à la découverte de son « morceau de vert ». Un poète des temps moderne a sorti un livre sur la faune et la flore intra-muros ! Oui nous avons tous besoin de rêve, mais il faut qu’il soit accessible. L’impossible tue à la longue. Derrière tout ça se cache le dragon à 7 têtes : G7, la surconsommation. Créer le besoin pour rendre accro le consommateur, s’asseoir sous un arbre pour causer avec les oiseaux ne remplit pas le caddie. Dormir à la belle étoile plutôt que vouloir ressembler à une star, parler de nos différences plutôt que d’en faire des barrières infranchissables. Oui je suis chanceux de pouvoir le faire, mais s’en donner les moyens est à la portée de tous. Dans les anciens peuples du Grand Nord tous les événements dans une vie sur terre étaient considérés comme des expériences uniques. La naissance d’une enfant, n’avait pas plus d’importance que la mort d’un aïeul, quand le dentiste passait pour la visite annuelle on se réjouissait de voir quelques « quenottes » sauter car c’était une expérience de vie. Philosophie de vie, de personnes sans instruction, mais qui n’étaient pas bousillés par le TGV de la surconsommation. Les bons penseurs leur ont porté le « confort » et depuis quelques années ses régions connaissent un taux de suicide ahurissant. Chaque fois que je décroche d’ici, le retour est brutal. Quelques heures sans connexion, et la sérénité pointe le bout de son nez. En offrant les stages de plongées Bout de vie je vois comment en les déconnectant ils trouvent des réponses à leur soucis.

Vous avez tous connu une soirée de « black out » électrique ! Les bougies sont ressorties et les conversations vont bon train, les plus chanceux allument la cheminée sans vitre et cette veillée restera inoubliable…

Ce billet n’est pas moralisateur, un petit envoi de maquis Corse pour vous donner envie de tout couper ce soir et deviner de quelle direction vient le vent…

Peut-on rire du handicap ?

28 mars 2011

376729371

Je ne sais pas quand pour la première fois l’homme a ri mais je suis certain que depuis ce jour là bien des choses ont changé.

Un grand maître en la matière trop tôt disparu, Coluche, faisait grincer des dents pourtant il ne disait que des vérités teintées d’humour. Combien de fois dans des soirées caritatives l’on me prie de ne pas en rajouter sur mon humour caustique un poil handicapant. Et oui l’éternel miroir qui met les personnes en situation de victime : « Si ça devait m’arriver, je préférais mourir. »

En rire plutôt que d’en mourir, pourquoi ne devrais-je pas m’amuser de ma « différence », pourquoi les blagues sur les blondes ou les belges sont « fun » et celle sur le handicap dérangeante, pauvre blonde de nationalité belge amputée !!!

Je ne me gène pas de m’en servir pour dérider certain nouveaux venus, la personne qui n’a pas l’habitude de ce public « différent » est souvent mal à l’aise, mais si en plus l’interlocuteur en face un poil estropié lui lance des : « Que Dieu vous prothèse ou handicapé ? Moi gnon ! », aura sa fréquence cardiaque un poil saccadée.

L’humour doit être une thérapie pour exorciser le malin, quelques potes qui me fréquentent depuis un moment, ont compris par mon humour que le handicap n’en était pas un. Ma prothèse se nomme Magui oui mamzelle Bol, Magui bol ! Cette blague bébête a débloqué pas mal de personnes qui découvraient mon « unijambité » et qui depuis en sourit largement.

Rien de plus naturel que de démontrer par l’humour que notre handicap n’est qu’une simple différence. Quand Coluche attaquait, les CRS, les communistes, les arabes, les noirs, les corses… quelques tordus le dénonçaient comme provocateur, alors qu’il désacralisait la différence.

Les premiers temps que je fréquentais un  basque étoilé, je sentais en lui une certaine gène envers le handicap, depuis bien de l’eau a glissé sous la quille de mon Cabochard. Beaucoup sont très surpris de voir que le presse-papier de son bureau est un de mes vieux pieds de prothèse. Depuis quelques jours il emploie un jardinier qui a un plexus brachial (paralysie totale d’un bras), chose qu’il n’aurait jamais fait avant…

Pendant les stages de Bout de vie avec des personnes amputées, je ne mets pas de gant pour balancer des vannes que personne n’avait osé avant. Après la semaine passée, je m’aperçois que l’humour a enfin cicatrisé quelques plaies béantes.

Desproges alors qu’il avait un cancer et se savait condamné, balançait cette vanne : « J’ai le crabe alors je vais me bouffer un tourteau, ca fera 1 à 1… »  Est-ce du courage ou de la dérision ?

Je préfère que quelqu’un envoie une bonne blague sur mon handicap qu’un grand silence me dévisageant parce que mon bermuda exhibe une lame en carbone à la place de mon mollet droit.

Si le cœur vous en dit et que vous n’avez pas peur de vous dévoiler derrière votre écran, donnez votre opinion sur le sujet, le fait d’écrire débloque souvent des situations.

Bientôt dans un magazine de vélo vous lirez : Frank BRUNO cycliste hors pair !!!