Religion et ses maux!

23 janvier 2013
Le calvaire de l'Incudine foudroyé...

Le calvaire de l'Incudine foudroyé...

Pour répondre à Cathy sur la religion je vais profiter de ce billet pour me confier. C’est vrai que souvent cette question m’est posée, matière universelle, tout en chacun a sa propre croyance.

Depuis mon plus jeune âge j’ai eu la chance de voyager, ce qui m’a valu la rencontre d’une multitude de religions différentes, sujet vaste et complexe qui suscite des guerres depuis la nuit des temps, la prise d’otage en Algérie et le Mali en sont les derniers exemples. Mon bref passage à Jérusalem malgré mon jeune âge m’avait mis un coup sur la tête, les visites de la mosquée bleue d’Istanbul ou d’Ankara m’ont aussi données un gout amer sur le thème de la religion. Croire ; l’homme a besoin de croire. La réponse est dans cette simple phrase, pour vivre l’homme a besoin de se créer des contes pour supporter ce qui lui semble insupportable : la mort, la souffrance et la solitude ! Croire en la religion, c’est se rassurer mais chaque jour passé est croyance mais aussi désillusion. Dés notre naissance nous croyons en nos parents puis en grandissant nous les découvrons, ils descendent de leur piédestal pour n’être plus des demi-dieux mais bel et bien des hommes et femmes remplies aussi de défaut comme vous et moi. Puis la croyance à notre premier amour qui sera celui de notre vie, qui s’avéra un simple souvenir du passé. Le dictateur « temps » nous terrorise, il ne s’arrête jamais, au bout du couloir, l’inconnu, la chambre mortuaire, alors on s’accroche à la croyance plutôt qu’à ses sensations. Certain hommes ont créé les Dieux, d’autres ont saisi l’opportunité pour en tisser une toile de faiblesse avec les religions. Les écrits sont traduits, contreversés, les manuscrits sont analysés, passés au carbone quatorze et deviennent sagesse, les dominants les accordent de manière que les dominés suivent les directives pour leur unique service. Sans avoir fait de hautes études il me suffit d’ouvrir les yeux pour constater que les religions sont une sorte de vis sans fin, la nuit de la St Barthelemy revient très régulièrement mais nous n’en tirons pas les leçons adéquates. Pour en revenir à la question de ma religion, je peux vous affirmer que je n’en ai pas, attention je ne suis pas athée, car être contre quelques choses c’est lui donner existence ! Depuis quelques années je me suis mis volontairement dans des situations qui m’ont approché d’une force incroyable, l’énergie positive, ce n’est pas une croyance mais un vécu, grosse différence entre croire et vivre. Je ne peux et ne veux être mis dans une case, beaucoup me parle de bouddhisme mais cette pratique me dérange, je ne me sens pas à l’aise d’être associé à une pensée si loin de ma culture occidentalo-méditerranéenne. L’expérience de cette grande solitude pendant mon expédition sur le fleuve Yukon et d’autres événements m’ont mis en relation direct avec la nature, il m’aura fallu un bon mois pour être finalement en connexion avec les éléments, tout en restant homme. Le vent, la pluie, le silence, le froid, les fauves me sont apparus des éléments intégraux de mon moi, mon corps prenait de moins en moins d’importance pour laisser plus d’espace à mon âme qui elle, est immortelle. Faut-il souffrir, être seul et avoir peur pour le comprendre je ne le sais pas,  je ne suis pas assez sage pour le confirmer. Les âmes de mes amis disparus, venaient me rendre visite au quotidien, puis le retour aux milieux des « corps » m’ont fait perdre le contact. Depuis, je m’isole de plus en plus régulièrement pour retrouver cette relation spirituelle, quand je serre un arbre dans mes bras noueux j’entends le rire d’amis de l’au-delà ; en menant cette vie de nomade sans toi, je me situe souvent comme dans une sorte de vitrine et prend le soin d’observer mes frères de Terre. Le symbole est frappant, l’homme passe sa vie et son énergie à construire sa maison pour y enfermer sa famille, son clan. J’ai utilisé le mot enfermé volontairement, l’enfermement est une sorte de protection contre le monde extérieur des autres, contre le vent, contre les arbres, les oiseaux, contre le naturel, on cloisonne, on coupe le lien avec l’extérieur et on y créé « son » confort. Le temple ; l’église ; la mosquée reproduisent ce concept sectaire et s’amputent des autres. En édifiant des murs, inconsciemment l’homme se referme sur lui-même, ce n’est pas une critique mais un constat. On ne veut pas voir ses enfants partir, on ne supporte pas voir ses aïeux mourir, on refuse la venue du différent. L’enfermement nous capture, l’on devient otage et l’on commence à croire !

La liberté s’est savoir se passer de ce qui est indispensable, yes i’m a free man, c’est peut-être ça ma religion !

les signes qui nous guident…

6 avril 2010

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Croix que j’avais amené avec moi sur l’ascension du Pissis (Argentine) elle appartenait au père de ma Vrai qui devait décéder quelques semaines avant notre départ pour la cordillère des Andes.

Les signes j’y crois dur comme une tête de Cabochard. Si cet hiver a été difficile dans ma préparation physique (blessures à répétition) je crois que c’est pour me rendre encore plus humble et patient. Je suis un « hyperactif » et le fait de me retrouver bloqué, devant absolument attendre la guérison est quelque chose que j’ai dû gérer et en comprendre le mécanisme.

Les coups de vents eux aussi se sont succédés et du coup le kayak est resté bien amarré sur le ponton à coté du Cabochard. Ce matin finalement l’ouest s’en est allé et malgré une forte houle résiduelle je prends la mer. Autour de mon cou en plus de mon talisman « Maori » offert par ma « Vrai » en Nouvelle Zélande, j’y ai ajouté une croix en bois d’olivier ?!?

Non je vous rassure je n’ai absolument pas changé sur ma manière d’être allergique envers toutes les simagrées que trainent derrière leurs fesses toutes sortes de religions inventées par l’homme tellement peureux devant la mort, la souffrance et la vieillesse.

Non j’écoute le destin qui nous a été tracé dans notre courte vie, certain l’appel Dieu, d’autre la destinée. Chacun s’accroche à ce qu’il croit juste. Donc ce weekend j’ai croisé mon « Dumé » avec qui j’ai traversé l’Atlantique à la rame. Il y a quelques années je lui avais présenté Pierre mon ami avocat et de cette union en est né une sacrée histoire : l’association Bout de vie. On pourrai dire la Trinité, nous sommes tous les trois très différents mais nous avons su à un moment unir notre différence pour aller vers les autres. Pierre est Franc-maçon et ne s’en cache pas d’ailleurs, il est catholique pratiquant et dans l’un de ses voyage à Jérusalem il a offert à Dumé une croix en olivier et ce weekend Dumé me l’a accroché au tour du cou.

Pendant ces mois d’isolement je ne penserai pas « religion », elle n’a pas la place dans la nature ni dans mon sang, mais je sais que je serai guidé par l’instinct de survie, par ma petite étoile qui jusqu’à présent m’a toujours soutenu et aidé.

Les disparus, eux seront avec moi, j’entends souvent le rire de ma grand-mère Lulu, je vois les sourires de mon pôte de toujours Dédé, la manière dont Loïc remettait en place sa longue chevelure : grand apnéiste trop tôt parti.

Donc autour de mon cou un peu de mes pôtes Dumé et Pierre.

Petit signe aussi ce matin jusqu’à Capu di Fenu pendant 3 heures environs trois grands dauphins m’ont accompagné de loin… Un bon présage !!!