Dans les pas du général Massoud (la suite)…

9 octobre 2013
Aussi belles que fragiles, l'automne aussi à sa tendresse...

Aussi belles que fragiles, l'automne aussi à sa tendresse...

En cette nuit sombre et humide deux petits points lumineux avancent en silence, deux hommes apaisés et ravis de l’instant présent n’ont plus besoin de causer, leurs âmes errent dans l’infini des étoiles. Quand le jour sera sorti de sa léthargie automnale ils auront déjà parcouru beaucoup de sous-bois et franchi encore un ou deux torrents… Que vous dire de ces jours partagés, comment décrire nos échanges, quand deux solitaires se rencontrent, les mots deviennent inutiles. Nous avons crapahuté, ensemble, nous avons découvert de nouveaux passages vers des vallées inconnues, le feu du soir qui réchauffe les mains et les cœurs nous a permis de nous livrer. Du pont du porte-avion Foch aux montagnes afghanes sous l’occupation soviétique, nous avons mélangés nos maux. Lui aussi a perdu un membre, pas de son corps mais de sa famille. Le membre fantôme nous rend visite régulièrement à nous de savoir l’accueillir sans trop vouloir y donner une raison. Des « Choses » inexplorées, nous avons causé, questions universelles : mais qu’ y a-t-il après la mort, pourquoi les souffrances sont vécues comme des injustices… La forêt enchantée donne libre cours à nos sixièmes sens, et si les esprits existaient vraiment et si là-bas dans les étoiles il y avait de la vie comme ici, pourquoi serions-nous les seuls privilégiés. Nos réponses nous appartiennent, les « autres » ne peuvent plus comprendre, ils n’ont plus le temps, le rationnel et le sablier du temps qui passe ne laisse plus l’esprit vagabonder vers le surnaturel. Stéphane créateur du magazine Inexploré ne se laisse pas envahir par l’enthousiasme débordant de certains récits, le passé de reporter de guerre sont ses images de références, il décortique, analyse avant de rédiger ses pages. Des faits étranges non conventionnels nous croisent régulièrement mais les religions inventées par les hommes les jettent aux orties, si par hasard un scientifique laisse filtrer une information surnaturelle il sera rappelé à l’ordre. Curieux de nature, je lui ai causé de cette présence que j’ai eu pendant ma descente du fleuve Yukon, (voir dans mon dernier livre), je me sentais en proche relation avec une vieille dame qui m’accompagnait dans mes solitudes des plus profondes. Imagination pour les plus rationnels, guides spirituels pour des plus initiés, j’ai ma petite idée, lui aussi… Plus que des mots je vous joins quelques belles photos qui je l’espère vous feront voyager l’espace d’un instant.

Une soirée débat entre Stéphane et moi sera organisé le 17 décembre à Paris XVII 118 Bd Malherbes à 20h30 réservation en ligne sur le site de l’INREES… (Mon cachet sera reversé en intégralité à Bout de vie)

Et si c'était une âme tourmentée dans une racine!

Et si c'était une âme tourmentée dans une racine!

Un cerf se cache derriere cette écorce...

Un cerf se cache derrière cette écorce...

Loin des chemins tracès par les autres nous sommes devenus les explorateurs du temps présent.

Loin des chemins tracés par les autres nous sommes devenus les explorateurs du temps présent.

Derrière les nuages la lumiére, une sorte de refrain eternel...

Derrière les nuages la lumière, une sorte de refrain éternel...

Deux tragédies, deux hommes et pourtant nous sommes libres et heureux.

Deux tragédies, deux hommes et pourtant nous sommes libres et heureux.

Le syndrome de la page blanche…

3 novembre 2012
En rando avec Sylvain, deux poétes qui tracent... La neige bien-sur!

En rando avec Sylvain, deux poètes qui tracent... La neige bien-sur!

Le syndrome de la page blanche, la tétraplégie de la vibration, l’assassinat de l’improvisation, quatre semaines que je ne suis plus aventurier à cloche pied. Le temps passe, non erreur, c’est moi, c’est vous qui passons. Le temps lui prend son temps, toujours au présent. Plus d’eau à courir, plus d’horizon à scruter, mon séant n’a plus à supporter  un entêtement de rouleur boulimique. Les infos m’arrivent par tous les sabords, je suis envahi, je me transforme en ferry naufragé, je colmate, je pinoche mais l’eau des news remplit le paquebot de mon âme. Je visite, je croise, je réponds,  j’acquiesce les compliments : Quel exploit, vous êtes un homme de l’extrême d’un acier trempé ! Trempé par la pluie, par les larmes de mes doutes surement. Je file à l’anglaise, donc à l’opposé de votre route, on me rattrape ; on me souffle des conseils : Moi à ta place… ; mais pourquoi tu fais ça comme ça ! Comme c’est soufflé ça s’envole. Mon portable vibre, le traître ! Signe astrologique, balance peut-être ! Je suis en mode silencieux ! T’es où ! Je peux te voir ! Aie ! Je fuis, je suis un sauvage en quête de liberté alors qu’on veut me mettre en  cage… Ma routine me rassure, je me cache : mes rêveries, une touche de vélo, une pointe de kayak, du « peinturlurage » sur mon yacht et des partages avec ma « Vrai ». Rien n’a bougé en quelques mois d’absence. Je croise sur la nationale l’homme qui marche. Depuis plus de vingt ans il arpente à pied les routes de Corse. Bourru, caché derrière de grosses lunettes et une barbe bien fournie, il marche toute l’année sans causer et par tous les temps. Un sac à dos et deux cabas il fonce vers son histoire. L’île entière lui trouve une case pour l’enfermer, il faut absolument le cataloguer, c’est qu’on ne cause pas chez ces gens là on compte, disait le grand Jacques. J’aime à savoir qu’il existe encore des gens comme ça, ils vivent leur folie, ils avancent dans une bulle protectrice sans se soucier de ce que l’on peut penser d’eux. Pas trop amateur de cinéma je me souviens pourtant très bien de cette œuvre extraordinaire où Philippe Noiret jouait à merveille le rôle d’Alexandre le bienheureux. Ce film m’avait bouleversé. Il avait décidé de ne plus bouger de son lit mais les « autres » ne pouvaient en supporter l’idée. Depuis mon retour je médite, je souris au vent, je me souviens encore, quoi que  plus trop bien, mais voilà c’est fait. L’autre soir entre deux silences, j’ai enfin pu visionner l’émission Echappées Belles en Corse. Dis donc c’est vrai que je boitille, c’est vrai que ma patte en carbone ce n’est pas folichon à l’image… Mais je crois que le pire c’est boiter dans sa tête. Je suis un donneur d’énergie, je l’entends en boucle, pourtant mes doutes me crochent la patte de temps à autre. Mais entre vous et moi j’aime bien me retrouver allongé dans l’herbe, je m’en fous, c’est mon genou en carbone que j’ai écorché ! Oui, à plat ventre je vois mes erreurs d’un autre angle et peux enfin les corriger. Oh fait j’ai renvoyé les pantoufles fraîchement arrivées, ouais, on ne peut pas y adapter des crampons, elles ne sont pas étanches et puis elles sont trop molles. Avec la mascotte on a ressorti des cartes oubliées. Qu’est que tu en penses Jo Zef ? Là-bas ça à l’air isolé ! Des ours ? Non je ne crois pas, ou alors ils sont petits. Des tempêtes ? Non pas en été, que des brises un  peu soutenues ! Pourquoi il n’y a personne qui n’y a jamais posé prothèse ? Parce que y zion pas pensé, parce qu’ils sont trop pressés !!! Vous voyez je cogite, le gosse qui sommeille en moi est intarissable sur les routes à découvrir, les chemins à tracer. Bientôt je vais peut-être passer par chez-vous pour signer mon dernier livre, la mascotte fera partie de la « dream team » mais pour lui décrocher un graffiti va falloir montrer « moignon blanc » !!!                                                                                                                                                                                                               Un coup de cœur : Sylvain Tesson vient de sortir son dernier bouquin: Sibérie ma chérie. Par moment je le déteste, j’aurai voulu enfanter les mots qu’il appose, être le géniteur de ces aphorismes. Capable de s’amputer une idée pour un bon mot, il est de ses auteurs que l’on voudrait immortel. Pourquoi ses livres ont une fin, pourquoi n’est il pas né à la place du Christ, pourquoi n’y a-t-il pas un 14 juillet qui lui soit consacré ? Oups je dérape, je vous choque, c’est bien ! Cela veut dire que vous me lisez. Une dernière fois peut-être mais au moins mes maux vous ont caressé l’esprit et fait trébucher à votre tour. J’espère que vous allez « liker » sur votre page parce que le virtuel prend le dessus, Le farce plouc tweet, merde j’en fait partie, je suis virtuel, j’ai un joker, je vous en prie encore une semaine et je gagnerai la boîte de jeu. Je vous en conjure laissez moi un commentaire ou un truc du genre. Si vous me croisez dans la rue, faites moi un signe, un regard, un like quoi. Vous avez  vu les paradoxes de la vie en haut je vous fuis en bas je vous désire !!! Nomade errant il  vit sans toit mais à besoin de toi et d’émoi, aidez moi, et des mois j’en ai encore à vivre de grés ou de marbre disait le pot… Ouf mes maux s’entrechoquent, mes aphorismes ne sont que moignons, mes idées absorbent les ténèbres hivernales, je dois, tu dois, il doit nous devons vous devez ils doivent et après ???

A pluche