Un jour la vie…

4 mai 2014
Un pas après l'autre et le sommet sera atteint.

Un pas après l’autre et le sommet sera atteint.

Cette journée sera le bouquet final, comment la marquer d’une pierre blanche ?  Ange et Alex sortent de la sieste, ils parlent déjà des horaires du vol de demain, mais le « cabochard » rode et pratique un assaut. Eh les gars vous avez 5’ pour vous préparer, on part en rando survie ! Ange est d’attaque mais son binôme est plus craintif, tous les prétextes sont bons pour ne pas venir.

-« Mec ; demain tu seras dans la grisaille parisienne au milieu de la fourmilière bruyante et tu refuse de vivre un truc incroyable !.. »                                                                                                                               –« Ok cabochard je viens. »                                                                                                                                                                         Le but sera de gravir la montagne qui domine la baie de Disko. Si ici le vent est nul là-haut les – 8° seront amplifiés par le blizzard qui balai les sommets. Dans mon sac j’ai prévu l’essentiel pour ce type de virée, un thermos d’eau bouillante, quelques sachets de thé, une couverture de survie et une pelle à neige. La marche d’approche est facile mais au pied de la face, les silences nous rejoignent, la neige tombée en abondance rend l’ascension physique, l’effort est tel que le froid semble nous abandonner. La rigueur est de mise, mes jeunes aventuriers doivent poser leur pied dans ma trace, une crevasse peut-être fatale. Les respirations sont saccadées mais à tout effort une récompense, au fil de la prise de dénivelé la baie de Disko apparait <a href= »http://www.human-et-sens-conseil.fr/acheter-cialis-generique-en-france-livraison-rapide/ »>cialis generique human</a>, des centaines d’icebergs semblent geindre de leur immobilisme. L’arrête est atteinte et le vent nous enveloppe les capuches se remontent, les couches de gants sont soigneusement apposées, nous sommes seuls au monde. A l’abri d’un caillou il est temps de se réhydrater, le froid a cette fâcheuse manie de nous enlever l’envie de boire. La tasse du thermos est remplie de neige puis la boisson bouillante versée rendra le breuvage tiède, une technique pour consommer moins d’eau chaude. Mes yeux sont attirés par un drôle de tag, une main est dessinée sur la paroi de granit. Quelques jours auparavant Niko nous avez expliqué cette manière qu’ont les groenlandais pour marquer leur territoire, il nous est impossible de définir de quelle époque date cette gravure. La marche reprend de plus belle, il faut trouver la bonne congère pour une initiation de survie en milieu polaire. Au détour d’un bloc un immense tas de neige nous attendait ! Ni une ni deux je donne les premiers coups de pelle en expliquant le système pour creuser un abri de fortune. Les jeunes prennent le relais à tour de rôle ils creusent et déblaient, la grotte prend vite forme, les gros morceaux serviront à confectionner un mur de protection. Leur sourire me susurre un bonheur certain, leur effort me surprend, l’ascension ne fût pas facile mais à les voir bosser je sens un engouement flatteur. Au bout d’une heure nous tenons à trois dedans, la température à l’intérieur devient sympa si dehors le vent glace les os dans notre cocon de neige et de glace nous sommes à l’abri. Nous discutons des règles à observer pour survivre dans ces conditions, puis l’un deux me raconte quelques mots qui resteront gravés à tout jamais dans mon cœur. –«  C’est bizarre la vie il n’y a pas longtemps nous étions à l’hosto dans un rectangle blanc, qu’on appelle lit, avec des tuyaux de partout, et on a survécu. Ici ce rectangle blanc est infini et cette survie elle s’appelle la vie !!! » Une tape dans nos mains pour ce moment merveilleux de partage et il est temps de rejoindre le camp de base, là-bas ils nous attendent. Ce séjour se termine sur une note merveilleuse, Thierry à réaliser son rêve et ses jeunes ont su avec beaucoup de bravoures découvrir de nouvelles limites. Pascal peut-être fier, il a su donner par son association un espoir, un sourire pour la vie. Un grand merci à Nicolas Dubreuil qui a su rendre cette aventure possible, une révérence à tous les mécènes qui ont financé ce projet. Remerciement à tous les sourires croisés au pays d’Apoutiak, vous êtes entrés dans nos cœurs pour toujours. Surveillez vos programmes TV bientôt sur TF1 dans l’émission Reportage, 26’ vous feront partager la vie de Niko et de cette belle rencontre, filmé par Fred et réalisé par Baya.

A pluche.

Un décor à couper le souffle.

Un décor à couper le souffle.

Une gravure mystérieuse

Une gravure mystérieuse

Les terrassiers polaires!

Les terrassiers polaires!

Ange deneige, alors qu'Alex creuse.

Ange déneige, alors qu’Alex creuse.

On ne s'en lasse pas.

On ne s’en lasse pas.

Toujours plus beau.

Toujours plus beau.

4 jeunes lascars pour nous accueillir après notre périple.

4 jeunes lascars pour nous accueillir après notre périple.

Le premier bain!

26 avril 2014

Vous connaissez cet adage, un souvenir ne s’achète pas il se vit, aujourd’hui les pages ont été écrites à l’encre de la renaissance sur une feuille blanche de partage.                                                                                                                                                     il 6h30, il neige fort sur le port d’Ilullisat, en même temps d’un petit déjeuner copieux une ambiance transforme la belle équipe, avec Niko nous planchons sur la longue et belle journée qui s’annonce. Francis à son habitude rejoint la maison du bonheur, il sent une légère tension,  aujourd’hui ce sera le grand bain. Pascal prend son café, il trépigne, la région l’a envouté, il lui faudrait plus d’une vie pour assouvir son rêve de gosse ! Mais ces grands yeux clairs sont portés sur le duo des jeunes que l’existence n’a pas épargné. Un sourire, un espoir pour la vie, n’est pas que le nom de son association, c’est aussi le fond d’écran de cette expédition engagée. Niko, ajuste son boitier pour filmer et photographier notre nageur des glaces. Mais la précipitation n’a pas sa place au pays d’apoutiaq, la moindre erreur pourrait être fatale. Vers 10h le matériel est enfin prêt, nous nous baignerons cet après-midi. Une petite balade est prévue jusqu’au sommet de la ville qui domine le golfe de Disko. Là-bas au large se déversent les plus gros icebergs de l’hémisphère Nord, la vue nous pénètre ce n’est plus une page virtuelle, le froid vif nous explique l’histoire de ces mastodontes millénaires. Notre balade nous fait passer devant la sortie d’une école, ici les gamins n’ont pas trop la chance de croiser des « autres », en plus, ceux-là ont un « truc » de plus ou de moins. Mon frère de glace parle couramment le groenlandais et il explique qui est qui. Les enfants sont déchainés, nos différences les amusent, ici le vice n’a pas encore touché la jeunesse. Ils comprennent d’un coup le parcours de Pascal qui s’improvise gardien polaire, le ballon ne peut rebondir sur la glace mais l’ambiance est olympienne, les rires envahissent le stade. Ange signe des autographes, Alex devient la star, ici ils n’ont jamais vu de black ! Niko leur donne rendez-vous à 15h, ils seront à l’heure. Des broches à glace sont improvisées, corde de rappel, le protocole prend place, tout doit être prévu. Le plan A sera le binôme du plan B voir C ! L’équipe de TF1 est rejoint par une caméra chinoise qui veut tout savoir de nous tous, la pression monte d’un cran. Pascal joue le rôle d’habilleur, Fred le caméraman pour un bref instant l’assiste, tout doit être étanche la température de la mer est de -1°. Je ne vous cache pas que l’émotion essaie de prendre place dans ma combi mais le vide chasse cet intrus, Niko me rejoint nous partons en repérage. Après 40 ans de plongée je caresse mon premier iceberg, j’ai les yeux qui sont humides. Là haut le cancer a failli les envoyer aux pays des anges, Thierry et moi revenons de loin, la vie est plus fort que tout. Au bout d’une demi heure nous refaisons surface  U Dolfinu enfin s’immerge, je joue le rôle de chasse glaçons puis la mer est libre de glace, que vivent ces rêves et ceux des enfants de l’association Un espoir un sourire pour la vie.

Tout les enfants du village sont venus nous prêter main forte.

Tout les enfants du village sont venus nous prêter main forte.

Ok tout va bien!

Ok tout va bien!

Le fond pullule de vie, ici une sorte de grondin.

Le fond pullule de vie, ici une sorte de grondin.

Je dois ouvrir un passage pour Thierry.

Je dois ouvrir un passage pour Thierry.

Pascal ose le bain.

Pascal ose le bain.

No comment!

No comment!

No comment bis!!!

No comment bis!!!

Tikipungut*

25 avril 2014

Nous arrivons*

La bande vient d’arriver, mais quelle journée donc d’avance je vous présente mes excuses pour la brièveté de ce billet. Plus que des mots des photos. Chers amis je compte sur vous pour couvrir notre nageur d’encouragement. Une pensée pour Alain Bernard qui pour des raisons personnelles n’a pas pu venir avec nous, nous sommes de tout cœur avec lui.

L'équipe est déjà sur le pied de guerre!

L'équipe est déjà sur le pied de guerre!

Ange Paul teste la température de la mer; -1°

Ange Paul teste la température de la mer; -1°

Pascal sous le charme des chiens groenlandais.

Pascal sous le charme des chiens groenlandais.

Thierry face à son Défi.

Thierry face à son Défi.

Tikilluarit

21 avril 2014
Survol de la mer encore gelée...

Survol de la mer encore gelée...

Tikilluarit*

(Bienvenue*)

Si les voyages forment la jeunesse, ils inspirent le poète, ils happent le rêveur, ils envoutent l’aventurier à cloche pied. Le vol pour Kangerlussuaq est en retard, peu importe le nomade est partout chez lui, alors ici où ailleurs ces détails ne l’effleurent même pas. Mes voisins attendent, je crois que je fais parti du lot, leur langue ? Le kalaallisut ; un parlé inédit. Adieux « latinerie », langue orientale, les mots claquent au fond du palais, les phrases sont toute englobées, impossible de comprendre le moindre sens. Imaginer, il ne me reste plus que ça pour être là, je ne serais jamais l’un d’eux ; c’est tellement difficile d’être soi-même. L’île d’Apoutiaq est en face mais comme le dit le proverbe groenlandais : seuls la glace et le temps sont maîtres. Depuis des milliers d’années ils ont vécu en totale autonomie, la météo ils en ont fait un jeu de patience, l’homme ici a gardé sa part animale, les prévisions ne sont qu’une invention de blanc qui veulent toujours tout gérer, ici seul le présent compte, c’est très certainement pour cela que je suis à mon aise. Là-bas c’est le pays du silence, les conversations ont un ton apaisant, la langue n’est pas violente, un air de toundra semble envahir mes oreilles. Je pense à mes aïeux, j’imagine les leurs, un abysse nous sépare. Mon chez moi, la méditerranée, source de guerre depuis la nuit des temps, ici Kalaallit Nunaat, l’un des rares pays qui n’a pas d’armée. Si le combat est une essence essentielle pour l’homme, à mes yeux il se trompe trop souvent d’adversaire, le seul ennemi à jouter est sa part obscure. La bagarre ici n’existe pas, nanouk veille aux querelles, le blizzard cadre le rebelle, le froid coupant tord le combattant des ombres. Mon frère de glace est de l’autre bout de la mer, il me tarde de l’étreindre, nous avons quelques jours pour nous retrouver, pour faire ses silences qui mènent aux rires mystérieux. De grâce faites qu’une carte ne nous tombe pas sous les yeux, la pointe d’un crayon dérobé dans une chambre d’hôtel d’aéroport nous mènera sur quelques fjords oubliés, sur des baies archéologiques abandonnées. Peut-être nous y découvrirons une nouvelle route pas encore empruntée, et si nous retrouvions par hasard les vestiges de la flottille de Leif, fils d’Erik le Rouge, découvreur de la terre promise. Voilà chers amis, le carnet de voyage reprend du sens, l’essentiel va devenir compagnon de route, dans quelques jours l’équipe du Défi Polaire va poser le pied ici, sur la plus grande île du monde, en attendant sans le moindre bruit je vais de nouveau ouvrir la porte d’un rêve de gosse.

Inuulluarit*

(Aurevoir)*

Kutaa kalaallit Nunaat*

7 avril 2014
Un sourire un espoir pour la vie, l'association de Pascal Olmeta.

Un sourire un espoir pour la vie, l'association de Pascal Olmeta.

Bonjour Groenland*

Le petit village inuit de Kullorsuaq est à la fête, Niko vient de projeter « leur » film Inupiluk dans une ambiance formidable, les deux protagonistes du long métrage se remémorent cette folle virée en France. Le seul étranger du hameau est devenu l’un d’eux, il ne se proclame pas Groenlandais mais il a su s’adapter à cette vie si différente de la notre, pour y vivre plusieurs mois par an. Ses deux amis, sous sa cape, ont visité Paris, puis ont poussé leur curiosité vers une forêt française, pour finir les pieds dans l’océan en plein mois de juillet. Les frères Dubreuil, ont filmé cette visite improbable, une initiative « gonflée », trouver des partenaires pour offrir un voyage à deux chasseurs d’ours blancs, fut un sacré challenge. Les deux visiteurs craignaient la réaction des autochtones par rapport à leur statut d’eskimos exécuteurs de « nounours », mais à leur grande surprise, ils furent très bien accueillis. La vie est une vague qui va qui vient, l’échange est la fragrance des hommes libres, ceux qui la refusent sont prisonniers de leurs préjugés. D’ici quelques jours l’expérience va être inversée, en effet un groupe de 8 femmes et hommes vont fouler la terre de glace, kalaallit Nunaat. Un ancien joueur de foot champion d’Europe, un médaillé d’or olympique en natation, une présentatrice télé, un nageur longue distance amputé des deux bras avec son « oiseau » protecteur, un chargé de la sécu unijambiste bodygardé par une mascotte qui n’est pas une peluche, deux jeunes cancéreux en rémission et enfin l’homme des glaces Niko, le superviseur de cette folle échappée. Ne cherchez aucune raison valable à tous ça, il y en aurait trop ou pas assez.  Au fil des années j’ai eu le bonheur de croiser quelques uns de ces personnages si authentiques mais au lieu de me les approprier à mon tour j’ai entrepris de les faire se rencontrer. Une mayonnaise façon « Cabochard » qui pour mon plus grand plaisir a donné naissance au projet « Défi Polaire » ! Thierry et Alain vont oser la nage en eau froide, un défi à la hauteur du palmarès de ces deux athlètes, le lien de tout ça : la vie. Un gamin cancéreux doit s’accrocher, à son insu, la discipline du sportif de haut niveau lui est imposé, sa seule médaille ; vivre. Ils seront avec nous, je dirais plutôt, nous serons ensemble. Un projet comme il n’en existe plus, l’égocentrisme a assassiné la spontanéité, le nombrilisme a injecté le venin dans toutes les couches de notre pauvre société axée sur son petit égo. Là-haut au pays de nanouk , une belle bande de joyeux lurons tentera ce que certains appellent : l’impossible. Pour conclure en beauté cette belle carte postale qui va se dessiner pas à pas, j’utiliserai volontiers cette simple phrase de Grand Corps Malade : La vie c’est gratuit alors je vais m’en resservir une deuxième fois.

Depuis notre « igloo », d’ici quelques jours, je vous promets de tenir sur ce blog un journal de bord de ce quotidien qui sera un peu aussi le votre.

A pluche

Pour soutenir l’association de Pascal Olmeta : Un Sourire, un Espoir,pour la Vie, cliquez sur le lien ci-dessus.

Pour les infos locales en langue Groenlandaise cliquez ici.

Thierry et Alain en mode machine de nage!

Thierry et Alain en mode machine de nage!

Bien sur il manque Niko déjà chez lui au pays des glaces.

Bien sur il manque Niko déjà chez lui au pays des glaces.

Une belle équipe qui j'en suis certain donnera son meilleur.

Une belle équipe qui j'en suis certain donnera son meilleur.

A vous de jouer l’aventurier!

31 mars 2014
Hiver 2008 expédition un Pied au sommet, des mécènes ont joué le jeu pour la réussite du projet. J'appelle cela le plan A

Hiver 2008 expédition un Pied au sommet, des mécènes ont joué le jeu pour la réussite du projet. J'appelle cela le plan A

L’hiver, qui pourtant n’a pas eu lieu, a permis à certain ours d’hiberner, je vous laisse le soin d’analyser si je faisais partie de ces si sympathiques plantigrades. 1500km en 4 jours ; un réveil en fanfare !  Coaching en entreprise, rencontre de mécène potentiel pour l’association, conférence, signature du livre et VIP (Vrai Invalide Promeneur) pour le Critérium International de cyclisme qui s’est déroulé en Corse du Sud. J’aime ces marathons de rencontre, une décharge d’adrénaline à base d’échange. Si quelques prénoms m’échappent, les sourires et les confidences de certains, qui m’ont énormément touché, resteront gravés à tout jamais dans ma « caboche ». Je vous rassure j’ai aussi, de temps à autres, droits à certains réfractaires qui ne loupent pas à me démontrer que ma croisade est inutile, ces petits pics me font un bien incroyable, à force d’entendre que Bout de vie et mes aventures sont extraordinaires, je pourrai avoir les chevilles qui enflent. Mais ce billet n’est pas un éloge à ma croisade mais une proposition, qui j’en suis sûr ne vous laissera pas insensible. En effet j’ai rencontré un probable mécène pour des stages de vie sauvage pour ceux qui malgré leur prothèse ne sont pas encore trop capable de marcher longtemps. (Voir le billet en cliquant ici). Cette institution serait prête à financer l’opération mais en contrepartie l’amputé invité devra s’investir dans ce projet. Cette semaine est une micro-expédition, qui devra recevoir le même égard que l’on porte pour chaque défi réalisé. Pour faire simple chaque participant devra trouver un sponsor pour avoir le sésame de venir dans « ma » vallée perdue. Je vous rassure ce n’est qu’un « jeu » que nous vous demandons. Le but sera de vous préparer physiquement de toute évidence mais aussi de démarcher autour de vous pour l’obtention de soutiens régionaux. Pour suivre ce stage une liste d’affaire personnelle vous sera demandée, sac à dos, chaussures de marche, textile adéquat… Ceci a un coût, à vous de rencontrer des partenaires pour cette aventure. Trop souvent des projets capotent car le plan A n’a pas fonctionné, un aventurier doit savoir « se vendre », j’en connais depuis longtemps les ficelles et cette démarche est très intéressante. De votre côté à vous de rencontrer vos élus, association de service (Lions, Rotary…), magasins, grande surface… Il vous faudra monter un dossier seul et prendre rendez-vous. Votre face à face devra être convaincant sans plonger dans le misérabilisme. En échange vous pouvez proposer une rencontre après votre retour avec les collaborateurs de vos « mécènes ». J’espère que j’ai été assez clair et bien sûr j’attends de pied ferme vos réflexions et suggestions. Je vais vous dire un secret ; pour que ce projet voit le jour soyez nombreux à réagir le mécène lit ce blog !!! (Salut les gones !!!)

Un souvenir ne s’achète pas il se vit.

Résumé du stage de survie…

17 mars 2014

Mais où sommes nous?

Mais où sommes nous?

Les deux véhicules sont enfin garés au départ de la piste défoncée qui mène au sein de « ma » vallée perdue. Les quatre stagiaires, puisque deux se sont désistés au dernier moment, sont au pied du test grandeur nature de survie façon Cabochard. Les doutes sont leurs compagnons de route depuis leur folle décision de suivre l’aventurier à cloche-pied. Jean-Louis, sera mon binôme, une sorte de capitaine de stage, son épaule est réconfortante, à son effectif plusieurs années comme commando-para et de pompier spécialisé en intervention en montagne. Grâce à son expérience je peux compter sur lui pour partager nos trucs et astuces. En premier lieu le but est de savoir se placer sur le terrain, la carte et le compas sont là pour satisfaire à ce besoin essentiel pour l’évolution en tant que « survivants ». La piste suit le court d’un torrent qualifié de fleuve puisqu’il se jette directement en mer, la marche est forcément silencieuse, le passé n’a pas sa place ici, le futur est pris en otage par quelques « djinns » des forêts, le silence commence son effet de lavage de cerveau. Le pas est paisible bien qu’engagé, chaque 55’ une pose de 5’ permet de s’alimenter et de vérifier les éventuels « bobos ». Mais nous sommes  loin de la randonnée du dimanche, survivre est une quête de tous les sens, l’un des carburants de ce type d’expérience est la récolte de nourriture sur le terrain. Asperge, ail, épinard sauvage, ombilic, dent de lion, cépe amélioreront la soupe en poudre du soir. Le sentier corrompt la piste qui sera à son tour asphyxié par un maquis dense, épineux et surtout déroutant pour le novice. La marche devient plus compliquée les sacs à dos accrochent ; les pieds butent sur les racines, les genoux caressent les restes de granit, les mains enfin encaissent les piqures de ronces, la survie n’aime pas ceux qui gémissent. L’emplacement du soir est enfin choisi, une berge sableuse sera le « cocon » nocturne.  La journée est loin d’être terminée, les bâches servant de toit doivent être installées, le bois ramassé et le feu allumé pour le diner qui s’annonce frugal. Le protocole de bivouac est simple mais sans concessions, les tâches sont distribuées, l’usage du torrent comporte des règles immuables, au plus en amont ce sera le lieu où l’eau pour les gourdes sera puisée, puis la salle de bain et au plus en aval le nettoyage des gamelles et sous-vêtements. L’apprentissage des nœuds et du feu concentrent les élèves, sans ce savoir la vie de nomade est impossible. L’invité du soir intimide mes nouveaux amis, l’obscurité ; la forêt glace le sang des plus sensibles, les grands silences laissent place à tous les fantasmes, le  salut du soir collectif est une foutaise car la nuit bien que sombre sera blanche. Les bruits des arbres qui plient sous les rafales de vent semblent s’animer d’une âme de revenant, les autochtones eux s’adonnent à la récolte de leur nourriture tout en étant intrigués par ce groupe d’hommes et de femmes entassés autour d’un feu palot. Les sangliers et renards semblent prendre plaisir à faire du bruit pour rendre nerveux les SDF de la vallée. Le petit jour  dévoile au fur et à mesure les têtes qui émergent de sous les bâches, les cernes en disent long sur leur sommeil… Le feu réchauffe les âmes en peine mais la cohorte reprend la route dans une journée dense en imprévu, l’objectif du jour sera de rejoindre le point Ouest le plus haut de la montagne qui domine la vallée. De là, un feu pourra avertir les secours qu’un groupe en perdition qui a besoin d’aide. Le mode survie commence à rentrer dans la peau de chacun d’eux, les modules sont très variés, traversée de torrent les pieds dans l’eau, fabrication d’un brancard avec comme seul instrument un couteau,  le découpage d’un arbre à l’opinel est l’art de la patience et du savoir-faire. Puis la construction d’un four en pierre pour cuire du pain et bien sûr la baignade en eau vivifiante de fin de journée fournissant l’énergie aux  muscles courbaturés…                                                                                                                                                                                                                              Je pourrai encore vous raconter comment Sandrine a réussi à gérer le froid qui l’envahissait, comment Martine la doyenne du groupe a su faire preuve de sang-froid à l’occasion d’une chute dans le torrent, de quelle manière Karine m’a impressionné sur sa capacité à s’adapter, comment Samuel à accepter mon sermon sur le non-respect de quelques bases écrites pourtant noir sur blanc dans le dossier d’inscription, comment Jean-Louis a su rendre ce stage encore plus attractif…

La vie de groupe en mode survie est un exercice de style qui révèle instantanément le fin fond des personnalités, sans cohésion, l’esprit d’équipe ne peut se former car le seul but de ce type d’expérience est l’osmose des genres.

Si vous aussi vous rêvez d’une aventure similaire vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire au prochain stage en envoyant un mail à l’asso, qui vous enverra un dossier d’inscription.

NB : (Je rappelle que le règlement du stage doit être fait au nom de l’association Bout de vie, il sera considéré comme un don déductible de vos impôts.)

Un jour l'homme découvra le feu.

Un jour l'homme apprit le feu.

Samuel réfléchi au moyen de récuperer sa cuillére perdu au fond du torrent!

Samuel réfléchi au moyen de récupérer sa cuillère perdu au fond du torrent!

Le sommet est atteint le module sauvetage hélico peut-être exécuté.

Le sommet est atteint le module sauvetage hélico peut-être exécuté.

Le foyer, celui qui réchauffe l'âme des sur-vivants!

Le foyer, celui qui réchauffe l'âme des sur-vivants!

Karine, une aventuriére née...

Karine, une aventurière née...

Sandrine, se préte au jeu du "robinson" des forêts.

Sandrine, se prête au jeu du "Robinson" des forêts.

Rien ne vaut une bonne tasse de tisane pour se réchauffer.

Rien ne vaut une bonne tasse de tisane pour se réchauffer.

Nous sommes tous « Hors normes ».

3 mars 2014
Olivier Brisse à gauche et Eric Bellion à droite, l'un et non voyant l'autre est visionnaire, la fabuleuse aventure du Team Jolokia.

Olivier Brisse à gauche et Eric Bellion à droite, l'un est non voyant l'autre est visionnaire, la fabuleuse aventure du Team Jolokia.

Samedi l’Equipe Magazine a pris le risque de publier un spécial « Hors-norme » avec des athlètes un peu « cabossés », le succès commercial de l’hebdomadaire est normalement consacré aux reportages de sportifs « entiers », l’effort valait la peine d’être salué, avec un tout grand remerciement à Remy Fiere et ses compères qui ont travaillé d’arrache-pied sur ce thème !  Je profite de cette initiative pour prolonger le sujet. Le handicap prend doucement sa place dans le quotidien des Français et les actes de tous bords en sont révélateurs, le pas est lent mais il existe, à nous tous d’en devenir sa béquille. Ce billet va vous permettre de relever d’autres belles histoires de mixité où je me suis engagé.

La nature fait les hommes semblables, la vie les rend différents. Confucius.

Il y a une année Loic Vynisale, champion du monde et d’Europe de canoë-kayak de descente (valide) en compagnie de son ami Clément Sardinha grand sportif aussi, me demandaient de parrainer leur aventure « archipelago of Raja Ampat » une randonnée engagée en kayak de mer aux confins de l’Indonésie.  Deux athlètes de haut niveau valides demandant le soutien d’un « éclopé » est un sacré coup de pied à la fourmilière des préjugés. Leur challenge fut une réussite. Exploration spirit.

Puis dans le même sillage, je devenais le parrain du Team Jolokia, un voilier Volvo Ocean 60 pieds avec comme équipage des marins de tous horizons pour aller se fondre au milieu des plus grandes courses à la voile du monde. Hommes, femmes, jeunes et moins-jeunes, valides et moins-valides sur la même latitude de la recherche du geste parfait et de la découverte de ses propres limites. Fast-net, Sydney- Hobart, Quebec-St Malo… Team Jolokia

Une autre belle aventure étaye encore cette notion de force unifiée, au mois d’avril le nageur Alain Bernard premier français à être devenu champion du  monde du 100mts accompagné par Thierry Corbalan nageur de l’extrême amputé des deux bras, vont s’unir pour tenter de traverser à la nage un fjord du Groenland. Un valide et un handi  pour une belle expérience qui sera partagée par des jeunes cancéreux de l’association de Pascal Olmeta, la lourde tâche de la sécurité de cette opération m’est confiée, Nicolas Dubreuil est le chef d’expé. Defi polaire.

Pour finir en beauté ce tour des challenges mixtes, cet été l’aventurier-écrivain Philippe Sauve et Jo Nicolas non-voyant vont s’engager dans le Grand-Nord canadien pour descendre en canoë le fleuve Mackenzie sur sa totalité. Mes deux amis n’en sont pas à leur première aventure puisqu’ils avaient ensemble traversé l’Islande à pied version Nord-sud.

Encore plein d’autres projets sont en cours de construction, ce qui est une sorte de nouvelle vague qui amènera le handicap comme une force et non plus comme une division. Je suis convaincu qu’un jour les paralympiques et les Jeux Olympiques seront mélangés, cette utopie deviendra un rêve puis une évidence d’ici quelques années. Les excuses actuelles de ce refus se cachent derrière de fausses affirmations, à nous de nous mélanger pour un monde plus fort et plus tolérant. Profitez de ce billet pour partager vos histoires similaires au thème présent.

Nous sommes tous « hors normes ».

Cap sur le stage de plongée 2014

7 février 2014

blob BDV

Le douzième stage de plongée est en train de s’organiser et pour ceux qui sont inscrits sur la page Face Book de Bout de vie vous avez dû remarquer un coup de gueule de ma part. La semaine en Corse aura lieu première semaine de juin. L’asso prend en charge tout mais cette année les déplacements seront offerts à partir de Paris, Marseille ou Nice, seulement ! Pourquoi ? Bonne question ! Depuis 10 ans, chaque année, un stagiaire, voire deux, « plantent » l’asso en ne venant pas au dernier moment pour des raisons fantaisistes ; les billets d’avions sont non-remboursables et il nous est impossible en moins de 48h de trouver un remplaçant ! Il nous faut une bonne année de démarchage auprès des mécènes et sponsors pour offrir cette semaine de rêve. Donc pour responsabiliser les futurs stagiaires leur prise en charge est partielle…  Nous arrivons toujours au même constat, pour une poignée d’andouilles, les autres paient les pots cassés.  Puisque nous y sommes je suis toujours très désagréablement surpris de constater à quel point certains oublient les effets Bout de vie, mais quand ils sentent une opportunité ils n’hésitent plus à nous contacter pour un soutien ou la réalisation d’un rêve. Jusqu’à présent je ne disais plus trop rien, mais maintenant il va falloir enlever les oursins des poches et penser au 5€ d’adhésion annuel. Je n’y ai pas pensé, je n’ai pas eu le temps, j’ai complètement oublié, sont les refrains habituels mais qui en toute logique entraîneront des conséquences. A partir de 2015 beaucoup de changement, la Galiote va partir à la retraite et j’ai déjà trouvé une option fabuleuse. Un départ de la Corse du Sud pour un concept absolument différent de ce qui se passait jusqu’à présent. Un gros catamaran avec skipper mais sans cuistot, ce sera aux  stagiaires de participer à la vie de bord. La  croisière se déroulera suivant la météo le long de la côte sauvage Ouest de la Corse, réserve naturelle de la Scandola, soirée grillades au cap Sénétosa, initiation à l’apnée et moins de plongée bouteille (il faut que je travaille ce point, embarquement compresseur, bouteilles, stabs…), soirée à la paillote de Pascal Olmeta et bien-sûr le vol en hélico. Le coup d’essai sera fait avec des anciens stagiaires qui pourront juger de l’impact de cette semaine et du besoin peut-être de changer quelque chose… je me souviendrai de qui n’a pas oublié Bout de vie…

Heureusement il y a les fidèles, ceux qui n’oublient pas, mille mercis, si Bout de vie continue c’est grâce à vous.

A pluche. L’adhésion en ligne c’est ici.

Une Isolette…

27 janvier 2014

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Vendredi,Le jour n’est qu’à son balbutiement, je me connecte au « monde », en allumant mon téléphone, un appel brise la quiétude du bord, l’écran affiche un 0088… synonyme de contact par une connexion satellite. Emmanuel Coindre, rameur d’océan m’appelle, l’Indien a bien voulu lui accorder une grâce, devant lui, l’île de la Réunion, cela fait 57 jours qu’il est parti de l’Australie, il devient le premier au monde à avoir ramé les trois océans. L’un de ses mécènes m’offre un billet d’avion pour l’archipel des Mascareignes, mon vol est prévu dans quelques heures. Je suis encore en Corse et il me sera pratiquement impossible de rejoindre l’aéroport de Roissy en temps voulu, mais ce qui penche dans la balance c’est que je me suis engagé à me rendre samedi soir à une soirée caritative à Porto-Vecchio. Une manière de récolter des fonds,  pour permettre aux enfants d’Isolette, hospitalisée sur le continent, de rejoindre régulièrement leur maman victime d’un très grave accident de la route… Ma sortie vélo, aux airs de Laponie méditerranéenne, me remettra de la décision de rester en Corse, la pluie, le vent, ont le pouvoir d’épousseter mes idées parfois floues. Samedi matin je prends la direction de mon camp, je vais poursuivre mes entraînements en pleine nature, me gaver d’ions négatifs, promis, juré, à 16h je rentre ! La journée se passe à merveille, l’âme d’enfant, là-bas, prend toute sa place, aucun Homme pour juger. Précis comme un valaisan, je rejoins mon véhicule à l’heure ; depuis quelques jours les orages ont largement inondés le massif montagneux. Le sol est gorgé d’eau et gras à souhait, les roues patinent, elles n’accrochent plus, tel une savonnette, elles creusent une belle tranchée ! Un peu surpris de cet imprévu, il m’en faut plus pour m’inquiéter, je sais que je ne dois compter que sur moi, la piste n’est que très rarement empruntée et il est improbable qu’en fin d’après-midi quelques 4X4 puissent roder ; mais je regorge de plan B C et D ! J’arrime un tire fort à un arbre qui pour pourra me sortir de cette tranchée boueuse et commence mon travail de gladiateur, je pompe énergiquement mais mon outil gadget, montre des signes de faiblesse. Le réa, aux à-coups de mon pompage, se déforme, je perds confiance en ma réussite en temps imparti. 18h, le soleil a disparu depuis un petit moment, je dois prendre une décision, si Véro n’a pas de mes nouvelles, elle s’inquiétera, mais ici pas de réseau ! Je bois une grosse gorgé d’eau me glisse une barre de céréale dans ma poche latérale tout en contrôlant la présence de mon briquet, de mon couteau et pars à la première maison susceptible de détenir un téléphone fixe, 5km de marche forcée, m’attendent ! Je sais que je ne dois pas courir mon moignon ne supporterait pas cet exercice, alors je m’invente une cadence aux pas très rapide, je souffle, me concentrant sur la piste qui s’obscurcit de plus en plus, je n’ai pas de frontale avec moi, puisque ce n’était qu’une petite journée « pépère » ! Des  bruits sourds me confirment que la forêt est infestée de sangliers mais je n’ai pas le temps de les taquiner, il faut avancer ! 37’ après, je frappe à la porte d’une vieille demeure en pierre de granit, nous nous connaissons depuis peu sans trop avoir approfondi nos états d’âmes, ici le coin est rude, les protocoles urbains ne sont pas tolérés. Dominique m’offre un verre d’eau que je refuse, je dois prévenir que je suis vivant, c’est tout, mais qu’à contre –cœur il y a peu de chance que je sois présent à la soirée. Mon hôte tente de trouver un gros 4X4 pour me décoller de mon piège de boue mais personne ne répond à l’appel, me résignant que ce soir je dormirai à la belle étoile. Le vieil homme ne me demande même pas si je veux rester chez lui, il a déjà compris avec qui il avait à faire. Dans son vieux fourgon rouillé entre fusils et cartouches il reprend courageusement la piste pour me ramener aux pieds du « chemin des Dames », au loin, sous une belle chênaie, mon véhicule est en mauvaise posture, la bataille fut rude, les tranchées, aux lueurs des étoiles, semblent encore plus imposantes. Connaissant la forêt par cœur, à tâtons je tente de rejoindre mon camp perdu, sans lumière je deviens un membre entier de la sylve, chaque pas est une victoire, la lune est absente, la lueur artificielle n’est que très peu tolérée. Un feu prend de sa superbe, le froid me pénètre, je suis peiné de cette issue, mais s’il en est ainsi c’est que c’était mon destin, un bol de soupe brulante et une poignée de riz seront le banquet de ce soir. En bas, là-bas, aux pays des Hommes, le paraître a disparu pour un soir et plusieurs centaines de personnes se sont réunis en solidarité pour la famille d’Isolette.  Enfouis dans le fond de mon duvet, je me promets qu’en contre parti, dés que les médecins lui donneront le feu vert, je la guiderai jusqu’au camp des solitudes. Si ses jambes ne marcheront pas encore il y aura d’autres solutions, si les médecins seront craintifs on passera au feu orange. Pendant que Manu traversait l’océan Indien en ramant, Isolette s’accrochait pour survivre, tout les deux, moi, vous peut-être ? savons à quel point le présent est un cadeau…

Pour toi Isolette: Les hommes, les Femmes sont des continents qui se transforment après un drame en une île déserte, après un long périple je suis devenu une presqu’ile.