Ici et maintenant…

21 août 2018

Aluu à tous!

Je ne vous ai pas du tout abandonné, croyez le bien! C’est juste qu’avec Dume nous nous sommes enrichis d’une sacrée virée !

Oqaatsut au petit matin.

La cabane est silencieuse, je suis concentré sur le départ. Dans la liste qui lui avait été donné pour venir ici, il y était noté entres autres, gamelles et thermos, Dume n’a pas dû lire ces lignes… et je ne vous parle pas du passeport qu’il a perdu à Copenhague !  Je lui mets la pression mais le loustique a l’habitude !

 Avant de quitter Oqaatsut nous devons faire le plein (plus de 150 litres d’essence); nous partons longtemps et loin. J’ai des bons de carburant que l’on m’a offert pour des petits services rendus, mais au comptoir du drugstore ça bloque, pourquoi? Je ne le saurai jamais! Je dois faire le silence, je dois apprendre à attendre… Finalement au bout d’une heure d’attente et de mutisme, le plein est fait. Quel pays !

Ifaraq chargé, nous voilà partis vers le nord, la carte papier est a portée de main, le GPS aussi, mais seule la glace nous donnera la route. Un groupe de phoques capuchons marsouinent à la proue du petit bateau, cela nous enchante! Deux baleines brisent la glace, fabuleux! La route se charge de morceaux d’icebergs qui ont volés en éclat, toute ma concentration est requise. La première heure se passe bien mais le froid mord et Dume étrangement silencieux semble en souffrir. Nous nous accordons un peu d’eau chaude pour nous réchauffer les entrailles, mais mon Dieu qu’il fait froid! Nous poursuivons notre voyage, mon index droit, déjà fatigué de gelures d’anciennes expéditions donne son avis, il veut de la chaleur ! Nous ne pouvons suivre le cap désiré, nous devons trouver le bon passage. Au fil des heures, la glace se charge, je dois ralentir. Finalement, la destination est atteinte, nous devons trouver une roche assez saine pour pouvoir débarquer notre barda et sécuriser Ifaraq qui va monter et descendre avec les 4 mètres de flux de la marée. L’emplacement est là devant nous, c’est le coin idéal, le bateau est à vue et nous sommes en sécurité, suffisamment en hauteur en cas de grosses vagues. En effet le fjord est rempli d’icebergs immenses qui menacent de se briser à tout moment provoquant des ondes incroyables qui peuvent déferler sur le rivage. Derrière notre tente il y a une vieille cabane de chasseur, elle nous servira de coin cuisine nous protégeant des morsures du froid et des moustiques qui résistent encore. Ce soir au menu : truite arctique et riz. A deux pas de notre camp, le déversoir d’un immense lac regorge de beaux poissons et en un clin d’œil nous en remplissons un seau. Puis, chacun dans notre coin nous partons à nos rêveries, Dume s’isole sur une dalle plate, et moi au sommet d’une montagne que j’atteins vers 20h. Dieu que c’est beau.. Dieu que c’est grand… Dieu que je suis seul ! Il est difficile de décrire ce que l’on peut ressentir ici, la terre vous semble vide, il vous semble que tous les habitants de la planète ont disparus. Je pars dans mes pensées, je quitte le lieu, je m’envole autour du monde, je deviens le vent, oui le vent. Puis je rejoins mes amis, je vous rejoins, je sais que je ne suis pas seul !

Il est temps de redescendre de retrouver « mon » Dume, lui aussi a les yeux rougis, ce lieu ne peut vous laisser insensible. Nous parlons sans retenue, nous nous lâchons, nous causons du présent, du « ici et maintenant » qui se résume à une dalle minérale, face à un fjord, rempli de glace millénaire…

La nuit est très bruyante, vous avez bien lu, bruyante. Les icebergs explosent sans discontinuer, l’un d’eux vole littéralement en éclat, provoquant une vague terrible. Dans l’impossibilité d’agir, je ne peux que constater la série de déferlantes qui s’abat sur notre berge, je tremble pour notre petit bateau, qui joue au yoyo, monte, descend,monte, descend, mais ses mouillages résistent.. ouf !!

Je retourne au fond de mon doux duvet pour vite y retrouver mes rêves… Chut! c’est un secret !

Vers les 6h30, nous quittons les bras de Morphée, il est temps de nous préparer au départ. Devant un bol d’eau chaude brûlante, nous planifions notre journée, nous irons au pied de la calotte glaciaire, au lieu dit de Eqi (prononcé Eri). Des huards sont en formes, ils nous offrent des cris d’encouragement, nous ne savons pas ce qui nous attend. Le froid est encore plus saisissant qu’hier, la toundra se pare de ses premières blancheurs de givre, les moustiques sont au chômage technique.  Ifaraq trace sa route mais dès les premières encablures, la glace se densifie, je dois réduire notre vitesse. D’après la carte et le GPS qui sont absolument faux, nous pourrons peut être voir au bout du cap, si nous pouvons ou pas continuer. Whaouuu! La mer est blanche, c’est à dire gelée !!! Ca, c’est une première pour moi! Gaz réduit, Ifaraq se transforme en chasse neige, les plaques encore très fines se brisent sous son étrave provoquant un bruit très proche du ski hors piste en poudreuse. Pendant une heure, nous avançons tout droit vers le glacier, mais je suis tendu, je redoute un problème d’hélice. Lorsque la glace devient vraiment épaisse, je stoppe le bateau. Nous devons réfléchir et prendre une décision. Soudain, dans un silence absolu, le ciel se déchire laissant place à un grand soleil… Merci mes anges gardiens, je crois que nous l’avons notre solution! Plutôt que de geler, nous nous offrons notre premier café-Toblerone, un vrai délice. Je teste la glace en posant un pied léger dessus; elle est encore fine : ouf! Nous n’allons pas passer l’hiver ici, lol ! Au bout d’une heure, nous reprenons la route, la glace s’amincit, nous sortons du piège blanc, eh ben, quelle émotion!! Je peux remettre les gaz pour enfin nous retrouver au pied de l’Icecap. De la taille d’une série d’immenses barres d’immeubles, le glacier d’Eqi est là, cela en valait la peine, l’attente et le risque. A chaque instant, un pan de glace tombe dans un fracas immense, des détonations d’une force indescriptible. Nous sommes sous le charme de ce spectacle d’une pure beauté. Les heures passent et même si le soleil n’a pas assez de force pour nous chauffer, il nous rassure, nous nous sentons moins isolés. A midi nous dégainons nos éternelles nouilles chinoises et là… c’est Hiroshima! Un pan entier, soit 100 mètres de glace d’affaissent dans un bruit d’outre tombe! Sans attendre, je démarre le moteur du bateau pour me mettre face à l’onde mais à notre grande surprise, elle passe tout en douceur et les « petits » 4 mètres de creux nous rappelle la douce houle de notre traversée océanique à la rame!  Nous voilà rassurés, mais l’adrénaline redescend que tout doucement..

Il est temps de faire demi-tour. je me tourne vers Dume, muet, qui enlève ses lunettes de glacier. Ses yeux sont rouges. Nous nous prenons et nous serrons dans les bras l’un de l’autre et nous explosons en larmes, de joie, de bonheur, d’une intensité incroyable…

Nous sommes là, ici et maintenant.

Bises à vous tous…

 

Cherchez l’erreur!

Le dauphin des glaces.

27 avril 2014

Ici les nuits ne sont qu’excuses au soleil pour se cacher derrière un iceberg afin de mieux surprendre le rêveur d’un monde meilleur, je vous le promets au pays d’apoutiaq il paraît plus que parfait. La matinée sera consacrée à remplir la cambuse car notre point de ravitaillement sera fermé pour le week-end. Les jeunes du village nous ont adopté, dans l’axe de la salle de sport nous sommes interpellés, comment refuser leur appel ! Les enfants sont d’une éducation déconcertante, ils savent jouer avec beaucoup de respect, Pascal a encore droit à sa salve d’autographe, alors que les plus audacieux explique aux nouveaux mon p’tit truc « différent ». La barrière de la langue est balayée par les sourires et les regards complices, ma prothèse intrigue, ils veulent comprendre le fonctionnement de ce bout de vie perdu. Ni une ni deux, les tabous sont mis au congélateur, je vous prie de croire qu’ici il est grand, et je dénude « Magui- bol » ! Ils veulent tous la soupeser, la sentir, les plus petits y plongent les jambes… Les rires inondent la salle, soudain, ma mémoire se décongèle et je déniche au fond du sac une pile de carte postale de l’association, tous en veulent… La journée pourrait s’arrêter là mais le grand beau temps qui inonde la bande des éclopés nous tente pour une nouvelle immersion. L’équipe de tournage de CCTV ne nous lâche plus, ils ont annulé leur vol retour pour rester avec nous, Yu Jiang la directrice de projet est très attachante et sait nous convaincre. Un drone va faire parti des images de l’après-midi, le vent a certainement rejoint d’autre latitude, il nous a confié son copain le soleil pas trop habitué à la vie polaire. La préparation du matériel semble plus simple, mais la concentration doit être à son plus haut niveau, Thierry va tenter « l’impossible » !!! Le protocole est toujours le même, avec Niko, nous nous immergeons en premier pour pousser les « glaçons » puis une fois à bonne distance de sécurité, le Dolfinu s’élance avec aujourd’hui un petit détail : « il sera habillé que d’un maillot » !!! Pour ce défi hors norme ce n’est pas de l’improvisation, depuis plus de 6 mois, tous les jours il s’est entrainé à nager en simple appareil dans des rivières hivernales corses. La tension monte d’un cran, hier au briefing de la séance de nage j’ai réexpliqué en détail les risques encourus, tout le monde va avoir sa tache en cas de « soucis », Pascal, Ange, Alex, Patricia et même notre chanteur Francis seront là pour le plan B. Accroché à un iceberg je  donne le départ, Thierry glisse dans les entrailles d’un océan à une température vertigineuse :-1,6°. Ma crainte est double, le premier est la blessure par un bout de glace tranchant, hier ma combinaison de 7 mm a été lacéré en une fraction de seconde, la seconde est la syncope brutale qui entrainerait un coulé à pic funeste. Avec Niko nous sommes sur le qui vive, rien ne doit être laissé au hasard. Thierry ondule, vibre il devient élément, les Dieux des glaces et des blizzards semblent vouloir le protéger. La distance entre chaque point de sécu est de moins de 70mts et à chaque fois qu’il vient à ma rencontre nous échangeons quelques regards pour vérifier sa lucidité, il semble parfait mais au bout de 18’, il prend la décision de sortir. Je suis bluffé d’une telle aisance, Thierry est entre les mains des copains, je dois m’en remettre à quelques elfes arctiques. Un bel immeuble de glace me tente, le long de sa peau marbrée je glisse dans les entrailles de la mer la plus dur au monde. Le sol est meurtri, il comporte les stigmates des géants de glaces qui trainent leur mort programmé. Une alcôve semble m’accueillir, tout est bleu vert, je stoppe ma respiration pour entendre les râles d’un iceberg agonisant. La journée repasse en boucle, merci mon Dieu de nous avoir offert toute ses souffrances encore aujourd’hui j’en ai compris les enseignements.

NIK_3517.jpgweb

Quand le corps devient l'océan...

Alex a rencontré des jeunes filles charmantes...

Alex a rencontré des jeunes filles charmantes...

Les gamins découvrent "magui bol"!

Les gamins découvrent "magui bol"!

Aucun tabou, tout est excuse pour découvrir l'inconnu.

Aucun tabou, tout est excuse pour découvrir l'inconnu.

Un grand merci à Solognac qui a habillé tout le team Défi Polaire.

Un grand merci à Solognac qui a habillé tout le team Défi Polaire.

Toujours aussi fascinant.

Toujours aussi fascinant.

Quand le corps devient océan...

Quand le corps devient océan...

Le froid est une sensation gerer par une multitude d'images de référence!

Le froid est une sensation gerer par une multitude d'images de référence!

Ange, Pascal et Francis aux petits soins à la sortie de Thierry.

Ange, Pascal et Francis aux petits soins à la sortie de Thierry.

Dernier consigne avant la plongée.

Derniere consigne avant la plongée.

Tikipungut*

25 avril 2014

Nous arrivons*

La bande vient d’arriver, mais quelle journée donc d’avance je vous présente mes excuses pour la brièveté de ce billet. Plus que des mots des photos. Chers amis je compte sur vous pour couvrir notre nageur d’encouragement. Une pensée pour Alain Bernard qui pour des raisons personnelles n’a pas pu venir avec nous, nous sommes de tout cœur avec lui.

L'équipe est déjà sur le pied de guerre!

L'équipe est déjà sur le pied de guerre!

Ange Paul teste la température de la mer; -1°

Ange Paul teste la température de la mer; -1°

Pascal sous le charme des chiens groenlandais.

Pascal sous le charme des chiens groenlandais.

Thierry face à son Défi.

Thierry face à son Défi.

Kutaa kalaallit Nunaat*

7 avril 2014
Un sourire un espoir pour la vie, l'association de Pascal Olmeta.

Un sourire un espoir pour la vie, l'association de Pascal Olmeta.

Bonjour Groenland*

Le petit village inuit de Kullorsuaq est à la fête, Niko vient de projeter « leur » film Inupiluk dans une ambiance formidable, les deux protagonistes du long métrage se remémorent cette folle virée en France. Le seul étranger du hameau est devenu l’un d’eux, il ne se proclame pas Groenlandais mais il a su s’adapter à cette vie si différente de la notre, pour y vivre plusieurs mois par an. Ses deux amis, sous sa cape, ont visité Paris, puis ont poussé leur curiosité vers une forêt française, pour finir les pieds dans l’océan en plein mois de juillet. Les frères Dubreuil, ont filmé cette visite improbable, une initiative « gonflée », trouver des partenaires pour offrir un voyage à deux chasseurs d’ours blancs, fut un sacré challenge. Les deux visiteurs craignaient la réaction des autochtones par rapport à leur statut d’eskimos exécuteurs de « nounours », mais à leur grande surprise, ils furent très bien accueillis. La vie est une vague qui va qui vient, l’échange est la fragrance des hommes libres, ceux qui la refusent sont prisonniers de leurs préjugés. D’ici quelques jours l’expérience va être inversée, en effet un groupe de 8 femmes et hommes vont fouler la terre de glace, kalaallit Nunaat. Un ancien joueur de foot champion d’Europe, un médaillé d’or olympique en natation, une présentatrice télé, un nageur longue distance amputé des deux bras avec son « oiseau » protecteur, un chargé de la sécu unijambiste bodygardé par une mascotte qui n’est pas une peluche, deux jeunes cancéreux en rémission et enfin l’homme des glaces Niko, le superviseur de cette folle échappée. Ne cherchez aucune raison valable à tous ça, il y en aurait trop ou pas assez.  Au fil des années j’ai eu le bonheur de croiser quelques uns de ces personnages si authentiques mais au lieu de me les approprier à mon tour j’ai entrepris de les faire se rencontrer. Une mayonnaise façon « Cabochard » qui pour mon plus grand plaisir a donné naissance au projet « Défi Polaire » ! Thierry et Alain vont oser la nage en eau froide, un défi à la hauteur du palmarès de ces deux athlètes, le lien de tout ça : la vie. Un gamin cancéreux doit s’accrocher, à son insu, la discipline du sportif de haut niveau lui est imposé, sa seule médaille ; vivre. Ils seront avec nous, je dirais plutôt, nous serons ensemble. Un projet comme il n’en existe plus, l’égocentrisme a assassiné la spontanéité, le nombrilisme a injecté le venin dans toutes les couches de notre pauvre société axée sur son petit égo. Là-haut au pays de nanouk , une belle bande de joyeux lurons tentera ce que certains appellent : l’impossible. Pour conclure en beauté cette belle carte postale qui va se dessiner pas à pas, j’utiliserai volontiers cette simple phrase de Grand Corps Malade : La vie c’est gratuit alors je vais m’en resservir une deuxième fois.

Depuis notre « igloo », d’ici quelques jours, je vous promets de tenir sur ce blog un journal de bord de ce quotidien qui sera un peu aussi le votre.

A pluche

Pour soutenir l’association de Pascal Olmeta : Un Sourire, un Espoir,pour la Vie, cliquez sur le lien ci-dessus.

Pour les infos locales en langue Groenlandaise cliquez ici.

Thierry et Alain en mode machine de nage!

Thierry et Alain en mode machine de nage!

Bien sur il manque Niko déjà chez lui au pays des glaces.

Bien sur il manque Niko déjà chez lui au pays des glaces.

Une belle équipe qui j'en suis certain donnera son meilleur.

Une belle équipe qui j'en suis certain donnera son meilleur.

Un jour de pluie…

18 août 2012
Ok la mascotte, si ils ont besoin d'un maire on ira, mais toi tu sera premier adjoint!

Ok la mascotte, s'ils ont besoin d'un maire on ira, mais toi tu seras premier adjoint!

La clé du succès de ce raid va être dans la récupération, malgré un coin glauque pour bivouaquer, j’ai dormi profondément. Je dois me forcer au repos tout en avançant, une sorte  d’exercice de style. A 6h30 je suis sur la route, il me reste juste assez d’eau jusqu’au prochain hameau, je me suis rationné cette nuit. L’eau est le lubrifiant du corps, je me suis bien juré que cela ne se reproduira plus. La pluie n’est pas loin, le crachin ne me dérange plus, à la vitesse ou j’avance je ne crains pas les glissades ! Encore une journée d’effort qui m’attend, je dois me concentrer pour garder toute mon énergie. J’essaie à tout prix de ne pas forcer, de ne jamais pratiquer la danseuse, mon vélo est très lourd et ce mouvement m’abimerait mes genoux, j’en ai fait les frais en Norvège. Je quitte la nationale et bifurque vers le Sud-ouest, je retrouve un silence apaisant. Le décor change, les pins réapparaissent ainsi que les lacs. Je n’avais pas prévu que le dénivelé soit aussi fort, la route est sinueuse et les bosses franchît me donnent du boulot. Le paysage a l’avantage de me changer les idées, je sais qu’il me faudra encore quelques jours pour trouver un « train-train », la remise en route n’est jamais simple. La pluie redouble de force, chose assez rare pour la région, mais depuis presque deux mois que je suis en Suède, j’ai bien compris, d’après les autochtones rencontrés, que c’était l’été le plus pourri depuis bien longtemps !  Si les jambes vont bien, c’est mon séant qui ne cache pas sa fatigue d’être toujours en selle. J’ai changé pour une en cuir Brooks, d’après les grands voyageurs c’est le must. Mais il faut du temps pour que nous nous adaptions. A me lire vous devez pensez que je me plains tout le temps! Vous avez bien raison et je souris de vos pensées. Je positive, rassurez vous. Ces moments de vide, laissent apprécier les jours meilleurs. Aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain. Les lacs au fil de la route sont de plus en plus grands, de vraies mers intérieures et les habitations rares. J’avance avec une bonne moyenne même si cela n’est pas mon objectif. Vers midi, je rejoins le village de Kisa, la pluie a redoublé de force, je suis trempé jusqu’au os. Sur un banc à l’abri d’un supermarché, je déjeune. J’ai enlevé ma prothèse pour reposer mon moignon et regarde l’ondée. Une fois de plus les gens qui passent seraient prêt à me donner une pièce, bien qu’ici la mendicité n’existe pas. Je me pose la question de mon  prochain bivouac. La pluie, le vent qui glace le pauvre nomade à cloche pied, j’ai envie d’un abri, d’un coin sec, j’ai déjà parcouru 75km. Un gars m’interpelle, me pose des questions sur mon voyage. Je lui demande s’il y a un coin pour bivouaquer au sec, en face de moi il me désigne le seul motel de la région. Vieille de 400 ans, cette bâtisse est rocambolesque, l’aventure en chambre cela me branche pas trop. A contre –cœur, je pose mon camp au chaud et à l’abri de la pluie. Pour la première fois Norra est en chambre d’hôtel. Et si on se faisait un plateau télé sans télé ! Demain ce sera mieux et encore et toujours mieux.

PS : Devant l’office du tourisme du village j’ai eu une connexion Internet et lu vos encouragements, je vous dis merci, merci, merci du fond du cœur. Vous ne pouvez pas savoir comme je les sens, comme ils me donnent encore plus de peps !      Tack så mycket… (Prononcé tak so moukié, qui veut dire merci beaucoup en suédois)

A pluche.

Pedalage en image…

26 juin 2012

Juste une petite séquence sans prétention qui vous mettra in-situ… Passage en péninsule de Nordkinn, deuxième jour…