La simplicité volontaire

4 avril 2016
J'écoute les conseils de la cascade!

J’écoute les conseils de la cascade!

La simplicité volontaire

Mes billets sont plus rares car il me semble bon d’aller de plus en plus vers l’essentiel, alors aujourd’hui je m’envole vers une pensée qui me tient à cœur : le minimalisme. N’y voyez pas du simplisme, mais un quotidien qui de plus en plus me rassure sur ce choix de vie, qu’est le minimalisme. Notre société n’est basée que sur l’expansion, la croissance, le profit, la consommation mais rarement sur la qualité de vie. Une consommation toujours accrue conduit à des besoins financiers également accrus et donc à un surcroît de travail. Le toujours plus nuit à la vie simple, la course à l’éternel profit mène au « burn out », anglicisme à la mode. Vivre n’est pas une course mais un chemin, pas toujours paisible certes, mais qui vaut le coup d’être vécu en prenant le temps de comprendre, d’écouter plutôt que d’entendre, d’observer plutôt qu’apercevoir et surtout de délimiter ses «indispensables. Il y aura toujours mieux, plus moderne, plus dans le coup, mais cette démarche nous projette dans le labyrinthe infernal de la dépendance. Les crédits se croisent, les banques en font leur fonds de commerce, la pub à outrance balance des images subliminales qui ne laissent aucune chance au minimaliste en herbe. Il faut du nerf pour sortir d’une grande surface sans avoir eu le coup de cœur pour le « gadget » indispensable qui sera vite remisé au fond de la cave. Nous sommes maîtres de nos vies, capitaines de nos envies, mais pourtant le paraître prend toute la place, il ne laisse aucune chance aux « objets » réparés, aux envies décapitées. Qu’il est dur de résister aux chants des sirènes du toujours plus. Je ne propose aucune recette miracle, il y a certainement une application pour gérer tous ça, si si ; j’en connais une ! Elle est enfouie au fond de vous, alors démaquisez tout ça et devenez les seuls maîtres de vos envies. Pourquoi attendre une mesure gouvernementale pour utiliser moins d’énergie, pourquoi toujours devoir être « moutonné » pour comprendre que c’est notre vie et que personne ne doit nous l’enlever et nous la dicter.  Le monde est partagé en deux, il y a ceux qui passent leur vie à faire des régimes et l’autre moitié se bat pour ne pas mourir de faim. L’injustice est l’huile essentielle de l’Homme, mais au fait ! C’est vous, moi, toi, qui pouvez métamorphoser tous ça. Ce billet ne changera pas grand-chose, mais comme une pluie n’est qu’une multitude de gouttes d’eau je tente d’être l’une d’elles.

L’aventurier scénariste acteur américain Will Rogers disait

« Trop de gens dépensent de l’argent qu’ils n’ont pas gagné, pour acheter des choses qu’ils ne veulent pas, pour impressionner des gens qu’ils n’aiment pas. »

Tout simplement en sur-vie…

10 mars 2016
Le feu qui réchauffe le corps et les âmes...

Le feu qui réchauffe le corps et les âmes…

Créer la cohésion d’un groupe n’est jamais aisé, se lancer dans un stage de survie est une démarche volontaire pour rencontrer l’infranchissable, pour faire face au désir de renoncement sans jamais l’accepter. Alors qu’à l’autre bout du monde, à Bali, la journée du silence était respecté par tout un peuple, ici dans la vallée perdue, les marches étaient automatiquement silencieuses. Ce vide est indispensable pour entendre ce que la nature a de plus merveilleux à nous offrir, sa vibration. La quiétude amène au respect, mais notre vie actuelle n’accepte plus la paix, le calme, la sérénité. Le bruit est un mal sournois qui rend fou les hommes, pendant ces 4 jours de stage de sur-vie, nous essayons d’aller au plus profond de nos âmes. Pourquoi sans cesse absorber des infos qui rendent dingues, néfastes et qui sclérosent notre monde qui est si merveilleux. Alors nous avons fait un pacte avec les éléments pour prendre la peau de randonneurs égarés qui cherchent un moyen simple de s’en sortir. Nos sacs étaient composés du strict minimum, pas de superflus, encore moins d’affaire de rechange, quand on se perd, c’est pour certainement prendre un nouveau chemin qu’on ne pouvait soupçonner. Nuits sous bâche avec la pluie en guise de gardien, récolte de quelques plantes et champignons pour améliorer les nouilles chinoises et quelques astuces pour transformer cette expérience en une image de référence en cas de coup dur dans l’avenir, ont marqué les participants. Patient, souple mais aussi intolérant avec les non-respects des règles, nous avons échangé au coin du feu, les langues se délient toujours, perdre une jambe ou une personne de sa famille est une épreuve, le membre est envolé il ne reste que son souvenir. Pour les plus chanceux on peut le remplacer par une prothèse, pour les autres c’est un fantôme qui de temps à autre apparaît derrière un rideau de larmes. Chacun, du moins je l’espère, est venu chercher, l’infiniment subtile, la clé du jour où il sera égaré, le maquis de cette vallée perdue a des vertus insoupçonnables. Le cabochard que je suis, n’a pas été des plus tendres, par moments mes mots ont lacéré les acquis, ont botté le cul des têtes en l’air. Ma première vocation n’est pas la diplomatie, la vie en autarcie est ainsi, elle ne supporte pas les « moi j’ai fait », les randonneurs du confort qui se perdent au premier lâcher-prise. L’Aventure m’a mise tellement de claque qu’à mon tour je tente de transmettre la réalité d’une aventure de 4 jours avec un guide Freeman. Mieux que des mots des photos.

Un départ pluvieux

Un départ pluvieux

L'importance de toujours savoir où l'on est.

L’importance de toujours savoir où l’on est.

Découverte d'une vieille aire de battue pour les céréales...

Découverte d’une vieille aire de battue pour les céréales…

Le gardien du premier soir de bivouac

Le gardien du premier soir de bivouac

La progression dans le maquis est lente et fastidieuse

La progression dans le maquis est lente et fastidieuse

Après une matinée d'enfer vert le sommet est une libération

Après une matinée d’enfer vert le sommet est une libération

Le nombril de Vénus a multiples vertus que nous avons découvert ensemble

Le nombril de Vénus a multiples vertus que nous avons découvert ensemble

La descente est tout aussi contraignante!

La descente est tout aussi contraignante!

Le coin douche du soir

Le coin douche du soir

Girolles, bolets, pieds de mouton assaisonnés d'ail sauvage.

Girolles, bolets, pieds de mouton assaisonnés d’ail sauvage.

Deux bouts de bois un peu d'astuce et le blessé peut-être brancardés au travers d'un torrent à 8°

Deux bouts de bois un peu d’astuce et le blessé peut-être brancardés au travers d’un torrent à 8°

Concentration jusqu'au bout.

Concentration jusqu’au bout.

L'odeur des petits pains sont en train d'embaumer la forêt.

L’odeur des petits pains sont en train d’embaumer la forêt.

Pourquoi se mouiller les deux pieds alors qu'un peut être au sec!

Pourquoi se mouiller les deux pieds alors qu’un peut être au sec!

Malgré le froid la joie et la bonne humeur était de compagnie

Malgré le froid la joie et la bonne humeur étaient de compagnie

Une lavande des Stéchades

Une lavande des Stéchades

stage de sur-vie douce…

3 mars 2016
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Juste en forme l’accompagnateur!

Je reviens à peine de repérage, Houlà la, les conditions vont être au top. L’hiver qui n’est jamais venu cette année, c’est juste ébroué au bon moment. Les torrents ont repris de leur superbe, le terrain est détrempé à soin et mes copains les sangliers n’ont pas tous fini au fond de la marmite. En deux mots le summum pour un vrai stage de sur-vie douce !

Les 6 candidats sont dans les starting-blocks, le stage va bientôt pouvoir se réaliser. Comme à l’habitude il y a quelques abandons de dernière minute, mais cette fois j’ai anticipé et nous serons 6 au complet. 3 femmes et 3 hommes, un guide un peu boiteux et une vallée encore préservée. Dans le groupe un amputé en plus du Cabochard, la mixité est au rendez-vous. A une époque où l’aventure est virtuelle nous allons nous plonger au plus profond de nous-même. « Krotte en tas » et autres âneries télévisées pourrissent ce qu’est l’aventure. Vivre ses rêves c’est être en osmose avec son environnement, c’est fusionner 6 personnages en une équipe soudée et prête à se surpasser. Pas de feu de friction, ou de larves grillées, mais de la cohésion de groupe, des successions de petits gestes qui rendent la forêt douillette. Les marches seront courtes mais pénibles, le maquis ne prévoit pas le passage des gros sacs à dos, il aime bien voir le rêveur poser genou à terre. Mais pendant ces 4 jours le temps qui passe sera laissé dans le monde de ceux qui courent, ici on est ailleurs. Depuis quelques années maintenant j’en ai vu des sourires entre les gouttes de pluie et de sueurs, des moments de désespoir devant le torrent en cru, des grimaces quand il faut dérouler sa bâche sur un sol détrempé. Je me réjouis de pouvoir guider un petit groupe, qui je l’espère trouvera l’essentielle de la nature, sa quiétude et sa justesse. Les marches seront silencieuses, pas de blabla en randonnant, le bruit est l’ennemi du poète. Le soir auprès du foyer, si les élèves arriveront à l’allumer, ils pourront raconter leurs histoires mais comme par magie la plénitude de la vie de nomade efface d’où l’on vient et qui on est là-bas en face. Le crépitement du feu qui ronronne est bien plus ludique que n’importe quelle chaîne TV. Le craquement d’une branche dans le dos du campement annonce toujours un frisson collectif, bien qu’ici en Corse les derniers ours à avoir vécu sont d’époque moyenâgeuse. Le stage de sur-vie est tout simplement un retour à l’essentiel, à une vie minimaliste où tout le superflu est en mode « indésirable ».  Les gadgets modernes seront temporairement bannis, les écrans ont la fâcheuse manie de flinguer l’instant présent.  Il y a bien un endroit où on doit être attentif, cet endroit, c’est ici au milieu de nous-même. Plus aucun moyen de fuir l’instant présent, de combler le vide qui donne le vertige, de « virtualiser » sa vie pour la rendre plus vivante. Ici le moindre bruit, le moindre souffle, la simple miette trouve enfin sa vraie place.  Je me ferais un vrai plaisir à vous faire un simple récit de cette belle aventure.

Si vous aussi, vous êtes tenté par cette expérience sachez qu’il reste 2 places encore en novembre. Par contre si vous êtes un groupe de 4 minimums je peux étudier avec vous une date et un lieu. Le prix du stage est totalement reversé à l’association Bout de vie.

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Ration pour 4 jours pour 7 personnes!

A pluche !

Histoire d’eau

26 février 2016

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En écoutant les infos cette semaine, un journaliste annonçait que la région extrême du Sud de la Corse pourrait devenir en situation de sécheresse et que des restrictions risqueraient d’être appliquées pour certains agriculteurs, qui sur l’île, ne sont que des artisans avec de très petites exploitations ! Ni une ni deux, je m’infiltre dans les rendez-vous du matin de France bleu Frequenza Mora pour donner mon souffle. A-t-on oublié bien avant les petits paysans, de mettre des clauses strictes au niveau des piscines privées, des golfs (3 pour l’extrême Sud, région de France où il y a le moins de pluviométrie), et des ports où l’été les yachts de luxe et les compagnies de location de bateaux s’en donne à cœur joie en gaspillant l’eau potable. Ce n’est pas un coup de gueule mais plutôt une constatation affligeante, une fois de plus l’égoïsme basé sur la négligence et le manque de lucidité endosse le rôle du je -m’en- foutisme ! Les « escrologistes » comme il me plait de les appeler, nous bassinent, de sauver la planète. Au secours, c’est nous qu’il faut sauver, le jour ou les carburants auront disparus il y aura une guerre civile mais le jour où l’eau manquera, en quelques jours seulement nous nous déshydraterons avec un avenir certain en fossile. Pourquoi faut-il en arriver à des lois, alors que nous pouvons, en changeant notre quotidien, être ce Colibri qui entreprend de sauver la forêt embrassée. Ayant vécu plus de 20 ans sur un bateau j’ai appris la restriction de l’eau potable, en voyageant beaucoup, j’ai vu des régions en situation d’apocalypse car des « bien-pensants », qui en exploitant des mines à coup d’explosifs, ont fait disparaître les couches phréatiques. Chez nous sur l’hexagone trop de régions sont des zones sinistrées, avec des cours d’eau pollués. Les trusts de l’agriculture industrielle, réclament un allègement des restrictions sanitaires !!! En deux mots : ils demandent de tout détruire pour remplir leur compte en banque ! Des gars comme Pierre Rabhi, sont pris pour des illuminés, mais heureusement qu’ un mouvement de simple logique semble vouloir germer dans ceux qui ont un cœur à la place du portefeuille. De ma cabane je vois enfin mon potager prendre vie, pas d’engrais et encore moins de pesticide ne sont au programme, la vie elle seule me dira si quelques fruits et légumes seront les invités de ma table. Les natifs du Grand Nord canadien disent que la Terre ne nous appartient pas mais qu’elle nous a été prêtée par nos enfants.  Je vous laisse le soin d’y penser, de réagir, d’agir, l’eau potable est un luxe qui est notre plus grand trésor.

L’eau seule est éternelle disait Yun Son Do

 

 

 

 

Violence

16 février 2016

A hand writes the word "Violence" on a chalkboard.

Me voilà plongé dans une réflexion vraiment d’actualité, la violence. Un ami écrivain m’a demandé de lui apporter mon ressenti sur ce thème qu’est la violence. Je ne sais pas pourquoi j’ai accepté mais depuis sa requête je ne cesse de tout décortiquer ! La violence n’est pas dans les gènes de l’homme, du moins j’essaie de m’en convaincre, rien que sur ce point, cela a fait couler beaucoup d’encre. La justice ne reconnaît pas le chromosome de la violence pourtant il existe. On ne devient pas bon, on nait bon, ça c’est mon humble avis ! Sommes-nous violents de nature ou pas ? Comme je suis de nature optimiste je vais dire non, même si parfois l’actualité me met des doutes. En premier lieu tout commence par l’éducation, une famille calme et paisible devrait engendrer des enfants de même vibration, mais là aussi ce n’est pas certain à 100%. Et inversement une famille continuellement en état conflictuel donnera des gamins violents prêts à en découdre dès que l’on ne va pas dans leur sens. Puis vient l’école, lieu où l’élève est papier buvard tout en découvrant la vie de groupe avec les leaders et les suiveurs .L’histoire nous livrent ses horreurs de violence, la nuit de la saint Barthélemy, les assiégés de Massada, les tranchées de 14-18… Les premières injustices apparaissent, elles s’accumulent avec celle des parents. Les professeurs trop laxistes laisseront la braise se consumer sans jamais apaiser ces brulures. Puis la société, qui pourtant en France semble pacifiée, donne l’estocade. Si la personne n’a pas de repaire, de frontière, la violence pourra s’épanouir sans limite. La surconsommation, le paraître, l’appartenance communautaire et l’accumulation d’injustices sont les moteurs de la violence. Comment expliquer qu’une vieille dame toute tranquille, devienne un Mad Max des routes en prenant son volant, une vie de brimade la fera sortir des gonds au moindre écart d’un automobiliste étourdi. La violence est un manque de contrôle, une anémie de réflexion, un vide abyssal d’amour. Dans l’un de mes stages de survie j’avais des jeunes issus d’un quartier défavorisé, ils étaient tous déjà dans le viseur de la justice. En quatre jours ces gars sont devenus paisibles, tranquilles, voir polis parce qu’ils avaient trouvé leurs limites. Le manque d’analyse des conséquences donnera libre cours à un débordement catastrophique, la justice n’y peut plus rien car elle vient en bout de processus, nous sommes tous responsables de nos actes mais aussi de ceux qui nous entourent. Nous devons le respect aux autres mais surtout à soi-même, comment donner si on n’a pas ? Comment être aimé si nous n’aimons pas ? Le sujet est vaste et je vais continuer à noter, à réfléchir sur ce thème si vaste qu’est la violence. Votre avis m’intéresse…

“La violence est le dernier refuge de l’incompétence.” Isaac Asimov

 

Faire le deuil!

18 janvier 2016

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Dans le documentaire Frères de sport je finis le film par une réflexion qui vous a fait énormément réagir.  On ne peut faire le deuil de l’accident ! Beaucoup d’entrevous avez commenté, vous avez acquiescé à cette sortie sincère et sans tabou, j’ai tenté à chaque lettre de répondre au plus juste avec « mes » réponses, issu d’une expérience très personnelle, alors par ce billet je vais tenter de le développer, tout en allant à l’essentiel, une confidence pour vous tous, un peu pour moi aussi très certainement.

Le deuil quelque qu’il soit, est une épreuve de vie, personne ne peut y échapper, mais la soupe est difficile à avaler, encore plus à digérer. Les phases se succèdent plus ou moins dans le même protocole, mais la finalité est difficile à atteindre. Le choc, le refus, la colère, la tristesse, la résignation, l’acceptation et la reconstruction sont à mes yeux les multiples phases du coup dur qui traversent nos existences.  Le choc est éphémère, même si chaque seconde semble un siècle, l’immense coup de massue se métamorphose assez rapidement en refus total. Pas à moi, non ce n’est pas possible. Puis la colère nous prend en otage, on la masque par des calmants, des thérapies, des réunions philosophiques, même parfois la religion, pour ma part j’ai choisi la fuite, concrétisée par un voyage de plusieurs années. La mer pour ôter l’amer ! La tristesse prend de la place, elle s’installe confortablement, elle aime bien se glisser dans les nuits noires hivernales, alors elles salent nos joues, nos âmes, nos espoirs sont noyés sous une tonne de sel, mais le petit jour nous délivre jusqu’à la prochaine nuit. Alors le temps érode, corrode et on se résigne, on croit accepter, on pense devenir sage, mais sur une ruine on ne peut construire une nouvelle vie sainement ! La restauration d’une vieille maison est remplie de surprise. On gratte, on déblaie et on trouve une pièce oubliée remplie de poussière, de vieux manuscrits qui nous offrent des chapitres qui racontent, nos vies sous un autre angle. On époussette, et les yeux piquent de nouveau, on lit, on relit on décrypte, les mots sont des restes de maux, on doit panser, mais aussi penser, mais qu’il est difficile de cautériser ces plaies. Alors on prend du recul on essaie de voir de quoi se composent les restes, on pousse quelques briques, on établit un nouveau plan. Les passants passent, quoi de plus normal, nous on reste, à moins que ce soit le contraire ! Puis un jour pour certains, pour les plus sages, les plus grands, les plus sensibles, de la ruine, surgit une cabane qui nous rassure, qui nous surprend et même si quelques larmes s’invitent sous son toit, on apprend à vivre sans « toi », notre si beau passé…

Votre avis m’intéresse, nous intéresse, une bâtisse ne peut se construire seule !

2016 du bon pied…

4 janvier 2016
Si petit face à tellement de paix...

Si petit face à tellement de paix…

Avant de commencer ce billet mille mercis de tous vos messages au sujet du film Frères de sport, je ne m’attendais pas à autant de gentils mots, vraiment merci beaucoup, je suis très touché, très ému…

Comme l’exige la tradition c’est le moment d’adresser ses meilleurs vœux autour de soi. Pour ne pas égratigner cette règle je vous souhaite Pace, salute e liberta (Paix, santé et liberté).                                                                 Ah, cette sacrée liberté, celle qui ne supporte pas les compromis, celle qui refuse le paraître, celle qui n’admet aucun pacte, elle est rebelle et sans concession. Nous les abîmés de la vie, nous avons aussi droit à la liberté, quand je dis abîmé, je veux dire tout le monde, puisque à mes yeux, nous sommes tous amputés de quelque chose !  L’année 2015 a eu sa part d’horreur mais je n’en parlerai pas, ce serait faire trop d’honneur à cette bande d’ordures qui se prend pour le ver de la pomme alors qu’ils ne sont que poussière. Nous vivons une époque formidable, arrêtez de gémir en me traitant de fou, nous vivons au paradis alors que certains se croient en enfer. La médecine avance à grands pas, même si l’emboîture fait boiter parfois, vous vous prenez de plus en plus en main, même s’il vous en manque une ! Alors oui, notre époque est formidable, elle nous appartient, elle est en notre possession, ne demandons pas aux autres de changer, une vraie révolution c’est en soi qu’il faut la faire en premier. Bout de vie a fait sa part de boulot, des stages, des rencontres, des échanges, entre cassés par moments on peut troquer ses misères. Au bout de l’horizon, de nouveau le soleil, une autre baie abritée. Les résolutions c’est bien, mais ça ne dure qu’un instant, nos tempêtes ne sont pas là pour nous détruire, elles nous poussent dans un archipel inconnu, dans une île « étrangère ». Le chômage, les SDF, les conflits, une histoire d’homme, à nous d’ouvrir notre main, notre cœur, nos yeux. Je sais ça fait mal de changer ses habitudes, c’est compliqué de comprendre les « autres », moi le premier je me surprends de fuir dans certaines situations, la vie n’est pas une fuite, ni un combat mais un présent, qu’il faut savoir gérer, accepter…

Cela faisait un moment que je n’avais plus mouillé l’ancre de mon Cabochard aux îles Lavezzi, je les avais pris en grippe, je m’autorisais un « touch and go » avec le stage de plongée Bout de vie mais elle m’avait blessé par leur perversion à la masse, à l’étendage de serviette sur « mon » sanctuaire ! Puis l’anticyclone s’est perdu en cet hiver bizarre et sur la pointe de la prothèse j’y suis allé sans m’attendre à la paix ! Je me disais : « de toute façon on va te débusquer, y en a bien un qui va vouloir te dire un truc… » et ben non, le silence était le seul au rendez-vous. J’ai humé ces années passées là, à jouer au Robinson boiteux, j’y ai retrouvé mes marques, elles sont mes secrets, je les emporterais avec moi dans mon dernier souffle. J’ai plongé, dans mon sanctuaire, lui aussi c’est mon mystère. Puis la nuit venue, j’y ai vu de nouvelles étoiles, elles m’ont parlé de la liberté, de l’avenir, du passé, de là maintenant mais surtout elles m’ont dit de vous souffler ceci. Ne doutez pas de vous, vous aussi vous êtes des Freeman, levez le nez elles vous le diront aussi… Bonne année 2016

Frères de sport « Scuba diving »

21 décembre 2015

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Le voilà enfin le quatrième documentaire de Bixente Lizarazu. Lundi dernier dans les locaux de RTL l’avant-première regroupait un tout petit comité. J’étais minuscule dans ma prothèse, les pontes des grands médias étaient conviés et de mon côté j’osais placer quelques amis au milieu de ce beau monde. Bixente était comme un enfant qui a préparé une surprise, au troisième rang, mon frère de sport. Je m’enfonçais en douce dans le fauteuil pour que personne ne puisse voir ma réaction, mais que de bonheur ces 58’, que d’émotions, cependant je ne vous cache pas que la fin m’a remué les tripes. Les 60 invités applaudissaient le générique de fin, il fallait aller en face de nos amis présents, il était temps de remercier tous ceux qui avaient permis la réalisation de ce reportage sur la plongée. Nous les « grandes gueules » étions tout timides, les mots ne pouvaient sortir, Bixente qui n’est pas du genre à se lâcher en public était en incapacité de lire ses fiches, de l’eau de mer coulait abondement sur ces joues… Comme vous l’avez compris ce Frères de sport sera un peu différent des autres, déjà par son format 58’ au lieu d’un classique 26’ puis par notre profonde amitié qui perce l’écran d’après les critiques.

Ne trépignez vous aussi vous allez pouvoir le regarder, TNT Equipe 21.

Pour visionner notre bref passage sur Canal+ cliquez ici

–          Samedi 26 décembre – 19h (inédit)

–          Lundi 28 décembre – 18h

–          Mercredi 30 décembre – 21h45

–          Samedi 2 janvier – 17h30

 

Par ce blog nous attendons vos remarques, critiques. En attendant passez un bon et joyeux Noël.

 

Interview décalée de René Heuzey

4 décembre 2015
René pendant un tournage en compagnie d'un cachalot...

René pendant un tournage en compagnie d’un cachalot…

René Heuzey 56 ans, cinéaste sous-marin depuis 1987. Il parcourt les océans et les mers. Il est devenu un chasseur d’image pour immortaliser une vie sous-marine et il espère que ce monde aquatique reste bien réel et non virtuel.  Chef opérateur sous-marin pour l’émission Thalassa depuis 25 ans, directeur de la photo du film Océan de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud. Chef opérateur sous-marin des séries Carnets de plongée et Carnets d’expédition.

10 questions décalées :

Si tu ne devrais plus être un cinéaste sous-marin, quel métier te tenterait ?  Etre formateur en prise de vue sous-marine.

Un pays où il n’y a pas la mer que tu aimerais découvrir : L’Amazonie

Si tu te retrouvais face à face avec Dieu qu’aurais-tu envie de lui dire ? Dieu pourquoi tu laisse les gens se détruire ainsi.

Qu’elle est la petite fantaisie que tu embarque dans une longue expédition ? Ma brosse à dent électrique.

L’événement extérieur à ta vie qui t’as le plus marqué de ta naissance à ce jour : Participation au film Océan

Un livre que tu aimerais partager : Le joueur d’échec de Stefan Zweig

Par qui aimerais-tu être accueilli au paradis ? Par mon père.

Que fais-tu pour te relaxer avant une plongée engagée ? J’occulte mes ennuis terrestres.

On te propose de te réincarner, quel serait ton choix, personnage, animal, végétal… ?  En cachalot pour comprendre comment il peut défier toute les lois hyperbares.

Ta devise : L’huile essentielle de la liberté c’est le partage.

 

Quelles sont tes projets 2016. Continuer mon film sur les cachalots, et lancer mon opération Un océan de vie. Il consiste à faire participer toute personne qui sont sur et sous l’eau quotidiennement afin qu’il puisse ramasser de petits déchets (sac en plastique…) sans se priver de son activité de loisir. Un petit geste pour une grande cause.

Les sites où l’on peut te soutenir et suivre tes actualités :

Label bleu production ;

Page Face Book;

Un Océan de Vie.

10 ans, déjà 10 ans

27 novembre 2015

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Le 30 novembre 2005 Dume et moi, nous nous élancions dans une folle aventure, dans un défi qui se révéla une épopée. 18 mois auparavant, l’extravagant rameur Jo Leguen se retrouvait au premier stage de plongée Bout de vie et devant une bouillabaisse il nous lançait le défi de traverser l’Atlantique à la rame. Avec Dume nous relevions le pari sans savoir ce qui allait nous attendre. 18 mois pour bâtir un projet énorme, trouver des sponsors, un bateau et surtout se préparer en ramant comme des galériens. Nous ne voulions pas que participer, nous voulions aller sur le podium, car, oui, c’était une course, nous n’étions pas que les seuls fous. 26 bateaux identiques pour en découdre avec 5500 km d’océan, 3300 milles marins pour devenir les premiers handis à réaliser cette folie. Mais vous commencez à me connaître être mis dans le rang des handis me donne des boutons et en mer ça pique les fesses l’urticaire ! Alors nous avons laissé nos boiteries à quai et nous avons bossé. Des partenaires plus qu’improbables, se sont comme par miracle greffés, au projet. Quand un Prince Albert II de Monaco vous prend par l’épaule pour que vous lui racontiez votre vie de Cabochard « ça trou le cul, non » ! (Pardon!!!)  Et qu’en plus de la soirée organisée à cet effet il sort des billets violets pour un petit supplément, ce n’est pas énorme ! Quand le big boss de l’Agence Spatiale Européenne, t’appelles le 1 janvier pour te rencontrer au plus vite ça donne des ailes, non ? Et le rêve n’est qu’a son apogée. Alors avec cet engouement autour des « pôvres » deux unijambistes têtus, nous avons inventé notre « ramerie » océanique, nous avons essayé de penser à l’impensable. La grue de Bonifacio nous a fait chavirer à maintes reprises, pour voir comment ça fait en mode machine à laver programme essorage ! Nous avons tenté le diable avec les Bouches de Bonifacio en sortant par tous les temps. Mais la plus belle fût la première sortie ! Calme plat et sans courant mais pourtant il nous a été impossible d’accorder nos pelles et je peux vous dire que sur les quais des pêcheurs personnes ne donnaient cher de notre transat ! Mais nous avons bossé, nous avons travaillé comme des gladiateurs pour être enfin au départ à la Gomera aux îles Canaris. Du monde entier, des bateaux identiques étaient arrivés, de toute la planète des poètes allaient se lancer dans un inconnu d’eau salée. Pendant 20 jours nous avons été jaugés, contrôlés jusqu’à ce que la date du 27 novembre arrive. Mais une fois de plus je me suis fais remarqué en allant annoncé qu’avec Dumé nous ne serions pas sur la ligne, que ma petite expérience de marin me disait de rester à quai car un coup de chien de Sud-ouest arrivait pilepoil le jour du départ. Sans attendre leur réponse je repartais à notre Yole numéro 20 (département de la Corse) pour doubler les amarres et donner quartier libre à Dumé. Grosse panique au QG géré par un staff britannique imposant. Mais avant que je prenne ma voiture de location pour visiter la magnifique île  de la Goméra en mode bon touriste, un des organisateurs me rattrape pour me présenter ses excuses car effectivement une dépression impressionnante déboulait sur l’archipel et qu’il y aurait eu une hécatombe dans la flottille ! Et voilà enfin que le 30 novembre nous larguons les amarres, que nous rentrons de plain-pied dans ce rêve sans savoir que cela va être plutôt un cauchemar de souffrance. Le premier soir fût terrible, la nuit nous enveloppait, pour cacher nos visages terrorisés, comment oublier les proches que l’on avait laissé à quai, comment savoir ce que l’Atlantique allait nous réserver ? Le mal de mer me tenait la jambe pendant 4 semaines, mes doutes eux sont restés fidèles jusqu’à l’arrivé. Deux tempêtes tropicales nous ont fait reculer pendant 10 jours, 2 fois 5 jours à se morfondre, 240 heures de tortures mentales ! Puis la routine des jours qui s’égrainent avec un alizé musclé comme on n’avait pas vu depuis plus de 30 ans d’après météo-France, « chouette on va aller plus vite »! Puis le 40éme jour une vague scélérate nous brise le safran ainsi que notre rêve d’arrivée. Mais si malgré une jambe en moins on a su survivre ce n’est pas un gouvernail amputé qui va nous stopper, non mais ! Après une nuit de gros bricolage, que même Mac Gyver semblerait perdu, nous nous en sommes sorti pour reprendre la mer. Cette fameuse même nuit 7 équipages déclenchaient leur balise sat pour être secourus. Finalement au bout de 54 jours 3 heures et 32 minutes nous finissions 3éme en laissant le dernier équipage à 30 jours derrière nous… Et voilà 10 ans ont passé, avec Dumé nous nous voyons régulièrement et notre complicité nous mène là-bas où nous avons réalisé un truc de fou. Interviewé par un nombre incroyable de journaliste mon frère de rame avait repris la citation de Marc Twain : Il ne savait pas que c’était impossible c’est pour ça qu’ils l’ont fait. La yole à été vendue, Franck et Angéla ont suivi le sillage et certainement d’autres ont porté leur prothèse au milieu de la grande bleue. Grace à cette traversée l’association Bout de vie c’est fait connaître, nous avons reçu des centaines de messages plus beaux les uns que les autres, 10 ans après, des inconnus nous interpellent encore pour nous féliciter, 10 ans après !  Mais bien plus fort que tous ces hommages, plein de cabossés de la vie ont, par cette traversée, trouvé une réponse à leur question de vouloir vivre malgré un bout en moins.  Mon premier livre en parle bien sur, deux documentaires illustrent cette transat anglaise et par le biais de ce blog je tenais à remercier du fond du cœur tous les contributeurs à cette course qui restera gravée très longtemps dans mon cœur, dans mon âme, comment oublier.

Pour se remémorer cette aventure les deux documentaires à voir sans modération, juste après les photos.F1000004webF1000007webDSC_5621web

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FR3 Corse Via Stella Al di la di u mare 

FR3 Thalassa Dans le même bateau