Aphorisme amers salés

5 décembre 2014

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Bivouac : le monde devient une plage.

Enfer : ce n’est pas un lieu, c’est la vie sans toi.

Fleuve : un kayak, des rêves, des prières et un homme libre.

Appartenir : rien ne nous appartient.

Rêve : Joyaux caché au fond de mon cœur de peur que les autres le brisent.

Planifier : Visualiser les combats en sachant lesquels sont nécessaires.

Insomnie : Le présent est pris en otage, le futur lui assène des coups de tête, le passé des uppercuts aux sentiments.

Seul : n’entendre que le battement de son cœur.

Pluie : amoncèlement de larmes solaires.

Ex-compagne : Soudain les zones d’ombres piquent la place de la lumière qui nous a éblouis.

Télé : sida de l’amoureux ; cancer du poète, vérole du rêveur.

Souffrance : l’adversité est mon énergie, mes blessures ma motivation, être parce que j’ai été.

Larme : Ecume océanique sur l’écueil de tes absences.

Enlacés : Oublier l’espace d’une nuit le bruit des autres.

Vengeance : nourriture des faibles.

Souvenir : image en noir et blanc où le présent est banni.

Attendre : le temps nous étouffe.

Serrure : fente asexué.

Vent : cantate pour homme libre.

Mouche : elle est toujours dans le cœur des cibles.

Blasphème : faux maux par de faux mots vomis par de vrais cons.

Passion : Braise qui dévore les tripes.

Nudité : Corps qui devient territoire de découverte caressé par la bise…

Union : Deux qui devient un, l’ange a deux ailes, l’une est Tu l’autre Je.

Absence : Temps qui ronge les heures, qui meurtri le présent et qui éteint le soleil.

Trahison : Le certain détruit à coup de masse.

Espoir : Conjugaison du temps présent.

Rupture : le monde s’obscurcit, la terre se givre, le cœur est émasculé.

La femme idéale : A l’ abri sous sa bâche par un orage effroyable elle me demande s’il me reste du foie de morue !

On verra bien

24 janvier 2014

blog

Hier j’ai compris; non, mon corps n’est plus mien
Moi qui croyais n’avoir  peur de rien
Qui saura me dire  mon lendemain
Le vide est devenu mon destin
Et pourtant

Les hommes en blanc  promettent de beaux jours
Moi qui croyais, qui parlais amour
Les uns les autres parlent de futur
Mon corps n’est plus que souillure
Et pourtant

Vous, elles, ils, que vont-ils dire de moi ?
Je n’en sais rien
Toi, serai-je encore beau pour toi
On verra bien
Si on me dit qu’après ce sera bien
Pourquoi déjà ton regard feint
Après toi y’a rien

Je ne suis plus entier et alors
Y’a ceux qui osent avec des remords
Un homme assis plein de regrets
Cette jambe de bois comme c’est laid
Mais voilà

Arrêtez d’imaginer sans cesse
« Je », n’est pas « vous », maudite détresse
De l’espoir et du courage

En reste je n’ai que  rage
Est-ce qu’après on peut danser ?
Je n’en sais rien
Est-ce qu’après on peut aimer ?
On verra bien
Le chagrin est en moi  malgré tout
Subir, haïr, vous n’êtes que « vous »
Sauf que chez moi y’a rien

La moitié de ma vie a filé
C’est vrai c’était pas si compliqué
Du pas boiteux, suis habitué
Retrouvé la rime égaré

Ils, elles, n’ont plus peur de mes gestes
Donnez-moi tout ce qu’il vous reste
Et après…
Je n’en sais rien
On verra bien

Le énième jour…

26 septembre 2013
Une vallée isolée ou l'aventurier à cloche pied a écouté le bruit du silence...

Une vallée isolée ou l'aventurier à cloche pied a écouté le bruit du silence...

Ouf, pas le temps de poser mon sac depuis mes deux mois de vie d’ermite, les écrits sont là, les souvenirs aussi, le calme revient, je peux enfin analyser cette expérience absolument nouvelle pour le coureur d’aventures que je suis. J’ai choisi un extrait de ces pensées pour avoir votre avis, il me reste deux, trois bricoles à corriger et la copie partira à l’éditeur qui décidera si oui ou non il y a un intérêt à la publication…

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Énième jour sans doute !

Je ne suis pas sur du temps déjà écoulé ici, il n’est plus important de savoir quel jour sommes nous ! J’observe mon univers qui se cantonne au torrent qui m’abrite des autres. Les priorités ont changé ici ,on ne gagne pas sa vie on la vit, ici la seule  courbe de statistique c’est la sinuosité de la rivière qui divague vers la mer. Je découvre ma vérité, celle qui vient du plus profond de mes entrailles, personnes ne me l’a soufflé ou éduqué, non elle vient de «Mon » au delà ! Ce n’est pas une sécurité que je suis venu chercher mais une vérité sournoise qui sommeille en nous tous. De peur qu’elle surgisse nous la recouvrons de choses indispensables à effectuer en 24heures, puis le lendemain il en est de même jusqu’au jour du dernier souffle où le vide viendra nous expliquer ce que nous avons raté, ce que nous avons volontairement omis de faire. En m’enfouissant dans cette forêt enchantée je suis en train de tenter la projection de lumière sur mes zones d’ombres, un exercice des plus compliqué. Une sorte de joute où les chutes sont aussi fréquentes que douloureuses. Pourquoi pardonner, pourquoi passer l’éponge sur les rixes de nos vies ? Ma seule réponse, si elle en est une, est qu’en effectuant ce travail de fond nous grandissons, nous élevons nos âmes, s’aimer pour aimer les autres, pardonner pour se pardonner ou inversement en proportion des images de références que la vie nous a offert. Je ne suis pas encore prêt à tendre l’autre joue, mais déjà ma main droite n’est plus parée pour rendre le coup reçu. Je trouve ce chemin pour le sale gosse que je suis, déjà énorme. Je ne pense pas avoir assez d’une vie pour tout comprendre, si les torrents sont sinueux et périlleux c’est peut-être pour se souvenir que les hommes le sont encore plus. Ce sont mes premiers pas dans le pourquoi de cette réponse si vaste et complexe. Certains vont chercher des réponses dans des religions, des croyances ou dans des livres. Ici j’ai choisi la forêt comme maitre Zen, le torrent pour livre de chevet. S’il pleut c’est pour m’initier aux larmes essentielles qui m’habitueront aux douleurs, si un oiseau me rend visite c’est mon apprentissage aux prières primordiales  à ma vie d’Homme. Rien n’est anodin, dans ce temple à ciel ouvert, je sens les vibrations me pénétrer, elles m’enivrent à m’en faire perdre pied ! N’y voyez aucun jeu de mot douteux ! Par moment, je n’ai plus rien à faire, le potager est arrosé, le tipi ordonné et mes livres bien rangés dans leur caisse en plastique bleue. L’hyperactif qui m’anime me donne des coups de pieds dans le ventre, bouge toi, avance, ne reste pas là le cul assis sur un caillou. Puis quand l’orage est passé, des idées de l’au delà  me ramènent à l’essentiel. Mon corps se détend, mes peurs s’envolent et enfin je pars paisiblement dans mon voyage immobile.

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Des maux, des mots et des photos…

17 mai 2013

J’ai repris quelques phrases et photos sur mon Face Book qui ont été apprécié, pour ceux qui ne sont pas abonnés à ce lien social…

Rien ne nous appartient, rien, même pas notre corps... S'il y a des ombres c'est que la lumière est là...

Rien ne nous appartient, rien, même pas notre corps... S'il y a des ombres c'est que la lumière est là...

Penser que la liberté est une utopie c'est que le mur de vos regrets vous a fait prisonnier...

Penser que la liberté est une utopie c'est que le mur de vos regrets vous a fait prisonnier...

Quand les hommes font la guerre les enfants pensent: Quand je serai grand je ne veux pas être un homme!

Quand les hommes font la guerre les enfants pensent: Quand je serai grand je ne veux pas être un homme!

Du soir au matin j'entends les "autres" se plaindre, vivons le rêve d'être simplement vivant. Vive la vie même avec un bout en moins...

Du soir au matin j'entends les "autres" se plaindre, vivons le rêve d'être simplement vivant. Vive la vie même avec un bout en moins...

Toi au moins tu m'écoute, avec les grands rien à y faire!!!

Toi au moins tu m'écoute, avec les grands rien à y faire!!!

Pessimiste : Il ne voit que le pied qui me manque. Optimiste : Il ne voit que le pied qui me reste. Utopiste : Il ne voit que deux pieds différents. Désolé aucun des trois, je ne regarde jamais mes pieds mais plutôt le chemin que je dois défricher devant moi !

Pessimiste : Il ne voit que le pied qui me manque. Optimiste : Il ne voit que le pied qui me reste. Utopiste : Il ne voit que deux pieds différents. Désolé aucun des trois, je ne regarde jamais mes pieds mais plutôt le chemin que je dois défricher devant moi !

La différence entre la musique et le bruit ? L’émotion qu’elle nous offre…

La différence entre la musique et le bruit ? L’émotion qu’elle nous offre…

La famille au grand complet!!!

La famille au grand complet!!!

A pluche!!!

Le voyage immobile…

12 mai 2013
Ce n'est pas le temps qui passe, c'est nous qui passons...

Ce n'est pas le temps qui passe, c'est nous qui passons...

Je me souviens de cette conversation intime avec Sylvain Tesson, sa vie d’ermite sur le bord du lac Baïkal l’a à tout jamais transformé. Captant ses paroles, j’essayais avec mes propres images de référence de m’y transposer. Je ne suis pas au fin fond d’une région sibérienne mais dans une rare vallée corse encore et totalement isolée. Pas de route, pas de réseau ni hameau et encore moins de sentier. Ce coin paumé tant rêvé je l’ai enfin trouvé, ma cabane est une tente lapone, le torrent se moque bien de mes états d’âme, il suit son cours sans jamais quitter son lit. Cette histoire m’inspire, vivre le voyage immobile, un défi des plus fou à réaliser. Comme Sylvain, j’ai parcouru le monde sans jamais m’arrêter, pourquoi l’aurais-je fait ; il y a tellement de choses à voir. Mais vous connaissez ma devise, quand deux chemins se présentent à moi je choisis toujours le plus difficile. Véro m’a accompagné jusqu’au bout de la piste, je la vois s’éloigner en 4X4, je dois prendre le maquis, retrouver une sente qui me mènera au départ d’un début de voyage immobile. Ce soir je n’aurai pas à pointer sur la carte ma longitude et latitude, pas d’immense feu à allumer pour éloigner les prédateurs, ce soir je dois laisser le vide m’envahir. Une panique, me prend, il faut que je bouge, il faut que je consomme du kilojoule, la tétraplégie complète me bouleverse. Je pourrai aller gravir la montagne d’en face, pas de piste que des ronces et des murs de granit, je pourrai monter quelques murailles de pierres sèches, des pièces dépassant le quintal me défient du regard, pourtant il faut que je commence mon voyage. Une sorte de mise à mort de mon vivant ! Le passé prend du volume, je peste, c’est moi qui aurais dû chanter : Non rien de rien, non je ne regrette rien. Si un piaf sifflote devant ma fronde je le plume ! Nous sommes 7 milliards et chacun fourmille ; tout le monde court contre le temps, mais lui, il reste c’est nous qui passons. Je suis mal, je suis en manque, je veux ma dose, je dois faire un truc, bouger quoi. Aucune chance de me confier au téléphone, pas de 3G pour un simple mail, la connexion n’est qu’avec le maître des lieux ; l’écorché vif qui sommeille en moi. Je me dépouille, je dois tenter le passage de ces rapides du temps qui passe. La vie est une roue, un cercle souvent repris par les religions  de « l’omo-speedus », je ne veux pas, je ne dois pas, et si je tentais la spirale, celle qui monte sans fin. Je dois devenir dingue, le bruit du torrent me berce, m’envoute peut-être, je ne sais plus si je dois continuer ou arrêter. Le compte à rebours, lui ne cesse jamais. Un jeu cruel serait qu’un génie nous dépose notre avis de décès daté, les règles du jeu seraient faussées, la fin du voyage annoncé. Ici au pays de l’immobilisme, il faut qu’équilibre trouve sa place, le mot me plait il est composé de libre, mais que veut bien dire « équi » ? Equi tation, équi valent, « et qui » tu es toi, pour m’embrouiller autant ? L’écran, anesthésie le tête en l’air, plus de place au vide, on vit à cran, la réflexion est dans le couloir de la mort, peine capitale pour qui ose la pause. Un seul maux, pourquoi ! Pourquoi, quoi ? Mais pourquoi tout, c’est si simple. Quand nous naissons nous sommes condamner à mourir, le mot définitif devrait être amputé du dictionnaire, tout est éphémère. Je ne trouve plus mon chemin, je m’égare, le voyage immobile demande une grande concentration, tout est là pour me distraire. Le mal rode, il veut ma peau je le sais, je vois «  pourquoi » en tenue camouflée, je les entends ricaner : On le prend par surprise mais il nous le faut vivant. Puis le temps me sourit, je trouve une oreille sérieuse à qui me confier, tient le bruit du torrent n’a plus la même mélodie. Mon corps est statique mais chose incroyable, mon esprit le devient aussi…

Cinq jours ont passé, c’est déjà du passé, je ne me suis pas laissé dépasser, s’en est assez. J’ai compris je ne suis pas entrainé pour ce type de voyage, il va falloir bosser, travailler l’isolement, habillé un peu l’écorché vif et retenter le voyage du temps qui passe…

Je vais quitter provisoirement la spirale pour rentrer de nouveau dans le cercle, ne me demandez pas de suivre le flux du courant c’est assez compliqué de tourner en rond !

Aphorisme amers salés 8

8 avril 2013

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Le monde est un îlot, la Corse un hameau et nous une simple goutte d’eau.
Avant j’étais solitaire avec des maux maintenant je suis solidaire avec des mots.
Non voyant : Il tutoie les autres, normal : « vous voyez », il ne peut plus !
La famille c’est comme les orties, plein de vertus mais attention comment vous les manipuler vous pourriez le regretter.
Violence : Des hommes elle est terrifiante, de la nature elle est fascinante.
La lune noire doit être l’astre des pauvres, pour les autres elle est argentée.
Corse : chez nous aussi on a des « clic-clacs » qui peuvent vous étendre !
Les jours fériés appel à la révolution, un certain 14 juillet le roi perdit beaucoup.
Je ne vais jamais aux enterrements, je ne suis même pas sur d’aller au mien !
Arabie Saoudite : Depuis une semaine les femmes sont autorisées sous certaines conditions à pratiquer le vélo. J’espère qu’elles n’ont pas les roues voilées !

Je ne suis pas un poète rêveur…

28 février 2013

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Je ne suis pas poète rêveur, je n’ai pas la rime douceur pour vous parler de ma mer

Elle m’a donné le jour mais surtout la nuit, ses yeux portaient un nom ; horizon, là-bas c’était l’enfer

De son sein j’ai voulu partir, larguer mes amarres sans bagarre, naviguer plus que fort que rester

L’horizon ne vint jamais, on m’a menti la terre est ronde, j’ai appris à ne plus me retourner

J’ai croisé les religions des hommes, les légendes des vents, la peur est devenue mon amante

La houle est douceur, la tempête embaume la mort  si tu te loupes tu te brises dans la déferlante

Je ne suis pas poète rêveur, je n’ai pas la rime douceur pour vous parler de ma mer

La guerre navigue aussi, sa couleur est le gris les gamins matent l’eau j’en ai vu grimacer

Une jambe, lui ai donné mais elle ne m’a pas calculé, la mer est morne elle ne prend jamais son pied

Merde je suis débarqué, le sel blesse l’estropié, on me dit cabochard alors j’ai poursuivi à cloche pied

Un thé vert trop sucré, une tombe pas encore pillée, un marché de berbères, là le roc de Gibraltar

Les langues et us sont bizarres, corps voilés, d’autres dévoilés pour quelques dollars

Je ne suis pas poète rêveur, je n’ai pas la rime douceur pour vous parler de ma mer

A coup d’avirons j’ai voulu la charmer, mais de l’effort elle s’est éloignée du rameur elle est austère

Ok je n’ai qu’à plonger, mais quel effroi, quel désarroi, des poissons encore et toujours des poissons

Je crois qu’elle tolère le mariage pour tous, flute je suis « pagaies », cette fois c’est sur je suis marron

Ok ma mer, je te laisse tranquille mais entre toi et moi je ne suis pas sur que tu tournes rond

D’ici ou de là-bas point de ménage, j’ai déniché tes coins et où que j’aille trainent des moutons

La mer est bleue je n’ai pu l’écrire en « vers » il manque quelques pieds, amputée de rime je suspect l’unijambiste pervers, c’est un coup à reprendre la mer.

Un troisiéme livre? I’m a free Man

11 janvier 2013

IMG_6847.jpg couverture livre

Mon deuxième livre semble vous plaire, je reçois régulièrement des félicitations à son sujet et beaucoup m’encouragent à continuer… Je l’ai relu et  je lui  ai trouvé beaucoup de défaut.  Ne nous emballons pas, je vais tenter de mettre sur papier ma dernière aventure mais la route sera longue avant qu’il voit le jour. Pour que je puisse écrire il me faut un esprit tranquille, mais en ce moment je suis en ébullition, j’ai planté beaucoup de graines et elles commencent à germer alors il faut jardiner ! Je vais prendre du temps pour me poser et écrire. Il pourrait commencer comme ça !

Yes, i’m a free Man

Prologue :

Le martèlement de la pluie sur ma tente a bercé cette nuit qui n’est jamais venue. Ici c’est le Grand Nord, ici c’est la terre des excès, deux mois de jour l’été, deux mois de nuit l’hiver. Quelle est loin ma douce méditerranée printanière, mon petit bateau au mouillage me semble un simple  souvenir, ma belle doit y être, elle doit songer au rêveur à cloche pied qui va rentrer dans son conte de gosse. Que les trolls se tiennent à carreau, les elfes je saurais les charmer, Erik le rouge ne sera pas assez fort pour m’empêcher de poursuivre ma croisade. Ne plus penser à hier, ne pas songer à demain, ma maitresse se nomme l’instant présent. Que de nuits à déplier des cartes sur mon Cabochard, que de notes sur la route probable pour traverser ces régions septentrionales et ce projet qui voit le jour. Relier le  phare le plus Nord de l’Europe continentale au plus sud de la France chez moi en Corse aux iles Lavezzi en utilisant que mes petits muscles et ma jambe de bois ! Les aventures précédentes ne m’ont jamais permis d’arriver à la maison, tel le cheval qui sent l’écurie je sais que malgré l’épuisement l’émotion me guidera jusqu’ aux portes du bonheur. Vivre plutôt que survivre, aimer sans concession, le jour ne m’appartient pas il m’est juste prêté. Mon accident ? Quel accident ? Ah oui je vois ! Une pacotille, une broutille, c’est trop vieux pour que je m’en souvienne, dix ans, vingt ans trente peut-être. Mon bout en moins c’est de la vie en plus, mon corps est en viager, j’ai égaré une pièce mais ce n’était qu’un vieux placard, l’important est de ne pas boiter dans sa tête. Je fonce, je vibre, mes zones d’ombres me servent en cas de lumière aveuglante, rien ne sert de briller si tu n’éclaires personne. Dormir, il faut dormir, mon corps doit, mais ma tête refuse, 5000km droit devant et un estropié qui joue l’aventurier, un bousillé de vie qui veut  encore et toujours. Pourquoi, pour qui ? Je ne sais pas, je ne sais plus, en vérité cela doit cacher quelques choses. Pas de revanche, pas d’exhibition, je n’attends rien de tous cela, l’identification des autres ? Surement pas, une reconnaissance par mon âme ; je le crois.

A pluche

Aphorisme amer salé 7

4 décembre 2012

Balade au plateau (42) copie

Guerre : Les hommes s’entretuent sans connaître les prénoms des gens qu’ils assassinent, un vrai manque de savoir vivre !
Pourquoi je cours le monde ? Je cherche l’ombre quand il fait trop chaud, le soleil quand la brise polaire mord, le silence quand les hommes tuent… Vous voyez, je ne suis pas prêt d’arrêter mon voyage.
L’horizon donna la direction de mes pas, le soleil m’inonda de courage et quand le doute pointait son nez je pensais à toi que je rejoignais…Liberta…
Si les souffrances existent parmi les hommes c’est surement pour purifier leurs âmes.
Sortir de son lit avant le soleil, c’est se lever de bonheur. Oups ! Je voulais dire de bonne heure !!!
Il y a ceux qui n’ont peur de rien, ils ne connaissent pas le danger, puis ceux qui ont peur de tout, leur quotidien n’est que rencontre de menaces. Entre vous et moi, je suis un sacré trouillard !!!
Héro, champion, premier… Foutaise ! Flirter avec la sueur, enlacer la rigueur, caresser l’effort, charmer la douleur… Je les ai choisi comme des maitres de séance…Par eux je donne mon meilleur…
Leçon de vie : Corps mutilés, vie dérobée, amour envolée, travail supprimé… Des pierres blanches pour nous guider, à nous de nous en servir.
Une seconde, un éclair, j’ai croisé ton regard. Tu t’es envolé pourtant de toi pour la vie je me souviens.
Je t’aime, tu m’aimes… Quelle horreur, le même mot ! Aimer un fruit, comme aimer une musique, une poésie, un grand silence… Je te veux du bien, me convient mieux.
Platon m’a offert sa philosophie, Mozart sa folie musicale, Mandela m’a ouvert à la différence, Luther King m’a fait aimer les couleurs et toi mon ami tu es le cadeau de mon présent.
L’égaré suit des traces et non des preuves c’est pour cela que j’écris.
Une apostrophe, une lettre et tout bascule : l’amour devient la mort.
Chez nous on est pauvre de matériel, ailleurs ils sont pauvre de nourriture.
J’hésite, femme de ma vie ou maitresse de ma mort !
Le silence c’est un brouhaha de bruit qu’on aime.
Depuis que les hommes l’ont corrompu en religion dieu ne mérite plus la majuscule.
En ce bel automne un air de vengeance plane en forêt, les unijambistes s’évertuent à couper les pieds des girolles.
Le destin ; la certitude en est son assassin.
Survoler le monde, c’est sur Dieu existe, atterrir zut, je deviens athée.
Le pardon doit être un met culinaire, il est mis à toute les sauces avec beaucoup d’accompagnement, jamais nature.
Les maladies valaisannes peuvent être contagieuses, les maux Sion (bof !)
Le silence nous aide à comprendre ce qui est incompréhensible…

Le Destin mots par maux

26 novembre 2012
Elodie, princesse de son destin...

Élodie, princesse de son destin...

Le destin ; je crois que cette maxime en résume l’huile essentielle : « Donnez-moi la sérénité d’accepter ce que je ne peux changer, le courage de changer les choses que je peux changer, et la sagesse d’en connaître la différence.»

Ce week-end je suis sur la Côte d’Azur pour la signature de mon dernier livre et l’animation de la VIéme nuit des associations de Monaco. Menton j’y suis né, j’y ai vécu 29 ans, c’est là que tout a commencé. Dés notre naissance, des chemins différents se présentent à nous, celui qui nait en terre de paix ou de guerre, en bonne forme ou déjà estropié, de famille aimante ou par hasard… Je reste convaincu que  dés le premier jour notre « road book » est déjà tracé, à nous d’en avoir les épaules assez costauds pour le suivre. L’enfance se déroule et les premières ornières nous barrent le chemin, dans  mon cas le destin m’a amené dans les meilleures conditions pour partir sereinement. Un proverbe arabe dit : l’on ne doit pas juger un arbre sur ses racines mais sur ses fruits. Puis les « autres » croisent nos routes, cela fait des milliers d’années que nous nous rencontrons, une fois ami, une fois famille, une fois serveur puis servi, ami, ennemi, nous nous revêtons d’un corps de simple chair et de faiblesse pour poursuivre notre élévation, notre apprentissage. L’éducation, la religion, la géographie, la politique tissent nos destins, l’acquis soudain devient cendre, l’impossible éclate en vol, le chemin tant espéré se dévoile alors qu’on le croyait perdu. Il faut avoir le courage de se prendre en main de se regarder dans un miroir en cherchant ses zones d’ombres. Cette signature sur ma terre natale m’a fait revenir aux sources, la librairie n’était pas assez grande pour contenir « mon destin », de la maternelle au jour de mon départ, toutes les tranches de vie étaient présentes… Un journaliste m’interview longuement, il ne me connait pas mais l’agence de Nice-Matin n’est faite que de connaissances, l’un d’eux est un grand ami qui fut témoin de mon feu mariage, il a dû lui causer beaucoup et avec précision de son « client ». Je sens en lui énormément d’attention, le mot destin revient, il est bien renseigné sur  mon « bout de vie », le côté obscure n’a pas été épargné, c’est ça la vraie amitié, ne rien louper. Pourquoi cet engagement aussi extrême, pourquoi la mort omni présente : seulement l’amputation ? Je ne peux cacher le pourquoi de cette question aussi importante, la perte de ma jambe, certainement un peu mais surtout la déconnection avec mes géniteurs. Mon destin est un choix de vie qui m’a fait prendre des décisions très engagées, ce reproche je l’entendrai jusqu’à la fin de leurs vies, alors nous avons coupé court, peut-être c’est moi peut-être c’est eux, je ne leur en veux surtout pas ; plus, je devrais dire. Ma dernière expédition qui fut très longue m’a enfin libéré de  mes démons, je sais que je leur dois tout, je dois encore les aimer mais j’ai dû pratiquer l’ablation pour me sauver, j’ai amputé ce membre trop douloureux qui me détruisait à petit feu. Pourquoi le dévoiler en public ? Pour me libérer une fois pour toute, la région sais, j’ai crevé un abcès, je n’ai rien à cacher et je le prouve. Volontairement j’ai occulté l’une des causes de cette zone obscure ; je me suis séparé d’une femme qui était mon épouse, non pas que ça ; elle était enceinte !!! Ce dernier détail je ne l’ai pas dévoilé à la presse, alors je sens la lame de fond, me répétant en boucle que je vous cache la vérité. Oui une casserole à trainer mais 13ans après je ne regrette rien, je n’ai pas à le claironner ni en être fier mais ce choix ne regarde que moi, j’ai eu des raisons profondes et absolument aucune personne au monde ne peut et ne doit s’en mêler car c’est mon destin. Vous voyez votre serviteur des mots écris par ses maux, j’avance je suis ma route, je peux me retourner mais c’est loin tout ça, j’avance en boitant mais avec mon propre rythme. Le photographe me fait aller sur la plage, je me souviens c’était hier, une copine attentive qui cherche ma deuxième chaussure et réalise que son pote est un unijambiste pas encore appareillé. La librairie est une fourmilière, on s’embrasse, on se rappelle, ce n’est plus une signature mais bel est bien un retour dans nos histoires. Le destin laisse des traces des cicatrices, sorte de mausolées de nos passés, je ne rougis pas de ce que je suis devenu, quand il y a de l’ombre la moindre chandelle nous éclaire, ne pas confondre : Donner et offrir, prendre et recevoir, entendre et écouter, parler et dialoguer. Notre destin n’a qu’un moteur, la remise en question quotidienne. Le fleuve qui croise un obstacle l’évite, de temps à autre une berge s’écroule mais ce n’est pas grave, le limon créera une plage en aval dans un endroit qui était inaccessible. Le destin ne s’arrête jamais, il ne peut pas, ce n’est pas le temps qui passe mais nous. La nuit des associations monégasque 6éme édition va démarrer, j’ai mes fiches, mes invités, la présidente de table, la princesse du soir, Elo. Son destin lui a fait un sacré pied de nez mais elle est là, bien vivante. Le protocole comme d’habitude en prend pour son grade, mais je tente d’imposer l’émotion dans cette soirée, un ministre ou un maire ca peut se confondre, non ? La salle rit de mes gaffes, mais là encore le destin rode, Monaco n’est pas une terre inconnue, nombreux sont les regards présents qui m’ont vu grandir et connaissent beaucoup de ma personnalité, même les zones d’ombres. On s’étreint, on se sourit, on sait, je ne peux oublier. J’ai un texte un peu particulier, SAS le Prince Albert II a écrit un mot que je dois lire pour décorer une dame décédée il y a quelques jours, elle recevra à titre posthume  une décoration pour son engagement associatif, c’est son mari qui me rejoindra. Il ne peut parler, je le serre contre moi,  lui chuchotant deux mots, il prend la parole. Les 700 invités sont silencieux chaque table a sa bougie qui scintille pour nos disparus. J’ai préparé un petit texte pour Elo, lu rien que pour elle, la salle est encore une fois silencieuse, le destin ne fait pas de cadeau, la soirée se termine de façon festive, le destin n’aime pas les fins tristes…

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Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.

Extrait du poème de William Ernest Henley. Invictus