Déprime: refrain des temps modernes.

24 octobre 2011
Rencontre à Kulusuk (Groenland). Nos différences nous unissent!

Rencontre à Kulusuk (Groenland). Nos différences nous unissent!

Si l’occident connait autant de gens sclérosés c’est qu’un mal sournois rode, mais qui est cet ange noir.

Pas une journée où l’on n’entend pas parler de suicide, de règlement de compte avec des violences inouïes. Médicaments, coaching à tout va et le rouleau compresseur broie tout sur son passage. La simplicité a abandonnée notre quotidien et la technologie est devenue notre bâton de pèlerin. Bien fragile comme canne, elle  rend accro-dépendant, un grain de sable et tout va de travers. La violence en fond d’écran, n’effraie plus, on s’y est habitué. La télé, trop pudique d’un téton qui dépasse, ne se gène pas d’assaillir le téléspectateur passif par une violence sans relâche. Meurtres, assassinats, tortures barbares et trahisons entre la soupe et le hachis Parmentier, comme dessert un jeu vidéo de massacre et planqué dans la chambre, une p’tite bataille en ligne avec un inconnu caché derrière son pseudo ! Extérioriser la violence c’est l’anéantir disent les vendeurs de rêves, mais je fais parti des utopistes qui pensent le contraire. Dans la vie de tous les jours il n’y a pas de joker, la mort n’est pas virtuelle, elle est présente à chaque carrefour.  Je suis surpris des enfants qui sans scrupule se promènent avec le revolver en plastique, pas plus que ses jeunes filles habillées en princesse. Pourquoi mentir à ces futurs adultes, ni le voyou et encore moins les palais seront leur futur, la réalité sera plus terre à terre. Pourquoi ne pas amener les gamins dans la nature à la découverte de son « morceau de vert ». Un poète des temps moderne a sorti un livre sur la faune et la flore intra-muros ! Oui nous avons tous besoin de rêve, mais il faut qu’il soit accessible. L’impossible tue à la longue. Derrière tout ça se cache le dragon à 7 têtes : G7, la surconsommation. Créer le besoin pour rendre accro le consommateur, s’asseoir sous un arbre pour causer avec les oiseaux ne remplit pas le caddie. Dormir à la belle étoile plutôt que vouloir ressembler à une star, parler de nos différences plutôt que d’en faire des barrières infranchissables. Oui je suis chanceux de pouvoir le faire, mais s’en donner les moyens est à la portée de tous. Dans les anciens peuples du Grand Nord tous les événements dans une vie sur terre étaient considérés comme des expériences uniques. La naissance d’une enfant, n’avait pas plus d’importance que la mort d’un aïeul, quand le dentiste passait pour la visite annuelle on se réjouissait de voir quelques « quenottes » sauter car c’était une expérience de vie. Philosophie de vie, de personnes sans instruction, mais qui n’étaient pas bousillés par le TGV de la surconsommation. Les bons penseurs leur ont porté le « confort » et depuis quelques années ses régions connaissent un taux de suicide ahurissant. Chaque fois que je décroche d’ici, le retour est brutal. Quelques heures sans connexion, et la sérénité pointe le bout de son nez. En offrant les stages de plongées Bout de vie je vois comment en les déconnectant ils trouvent des réponses à leur soucis.

Vous avez tous connu une soirée de « black out » électrique ! Les bougies sont ressorties et les conversations vont bon train, les plus chanceux allument la cheminée sans vitre et cette veillée restera inoubliable…

Ce billet n’est pas moralisateur, un petit envoi de maquis Corse pour vous donner envie de tout couper ce soir et deviner de quelle direction vient le vent…

Aphorismes amers salés 3…

21 octobre 2011

Chut bateau rêveur...

Chut bateau rêveur...

Libeccu : Ce n’est pas grave on partira plus tard.
Lavezzi  d’été, la mer urbaine, Lavezzi d’hiver une vraie aubaine.
Marcher : Volonté de ceux privés de jambe. Les autres : c’est quand même fatiguant.
Les manchots empereurs, un prince sans bras ?
Espana, cabo Trafalgar. Corsica Cabo chard !
Boiter, luxe de l’unijambiste appareillé.
Capitale, illusion en lettre minuscule.
Mineur, un mioche en profondeur.
Si tu as la tête qui te tourne, profite de cette aubaine pour te regarder les fesses.
Plastiquée, villa pas bio.
Anticiper : prévoir l’imprévisible. Zut, ce n’était pas prévu.
Ecrire un livre, éclairer le chemin des nuits blanches.
Chandelle : tu trembles sans m’oublier et de toi je ne peux me passer.
Bivouac bipède, monovouac amputé !
Comment envoyer au coin un enfant esquimau dans son igloo ?
Banni par ses parents, il devint une étoile scintillante et eut beaucoup de comètes.
Si vous marchez sur des fleurs, je vous en prie, ne les faites pas souffrir.
Un bruit qui court finira toujours par tomber.
L’écorce des arbres, insularité de la forêt.
Sylvain Tesson n’est pas un plat littéraire ébréché.
Je me demande si un poisson agréable est un sar cosy ?
A voir les hommes ne parler que d’argent je me demande où Dieu a bien pu planquer son magot ?
Une femme qui a un amant est une trainée, un homme qui cocufie sa femme est un salaud et celui qui se trompe de vie ? Adulte erre !
Ce curé qui croyait que Dieu était amour ! Encore une histoire drôle !
Homme d’affaires, il court derrière les bourses, homme de fer, il ne court plus il a perdu les siennes, de bourses.
Quand les feuilles tombent, c’est parce qu’elles savent que la terre a froid, elles l’ emmitouflent.
L’ours n’hiberne pas il médite à son futur repas.
Lizarazu, petit basque Cabochard.
Remontées mécaniques, sclérose en plaque de la montagne.
A quoi sert le vent ?  A te ventiler. A quoi sert la pluie ? Essaie de boire du sable. A quoi servent les hommes ? A s’entretuer…
Handicapé, Andy est bachelière ?

L’aventure à cloche pied: Le film

16 octobre 2011

L’aventure à cloche pied.

Rien d’impossible au Cabochard, nom de son bateau !
Malgré son « unijambité » Frank est plongeur-sauveteur en mer, sportif de l’exploit et aventurier dans l’âme rien dans sa vie n’est banal. Fondateur de l’association « Bout de vie », il partage ses élans de générosité avec ceux qui, comme lui-même un jour, crurent être brisés par la cruauté du destin : accidentés de la vie, certes, mais jamais abattus. Ce film est un témoignage simple mais fort que les malheurs sont les plus grand défis à relever. En quelques minutes on va le suivre sur une traversée de l’Atlantique à la rame retentissante, dernier degré du pôle Nord cialis ufficiale, la traversée d’Ouest en Est du Groenland, puis à l’ascension du plus haut volcan du monde (Argentine) et une odyssée en solitaire sur le fleuve Yukon, des milliers de kilomètres en kayak de Whitehorse à Grayling… un prétexte à se retrouver, à se regarder en face et à renouer avec l’harmonie fondamentale qui lie l’homme à la Nature. Un film sensible, grand public, réalisé pour ceux qui doivent chaque jour conjurer le mauvais sort… les blessés de la vie certes mais aussi, certainement, le commun des mortels…


Frank BRUNO: L'aventure à cloche pied par cabochard20

Comme un bouquet final…

1 octobre 2011

Vous avez dis bonne humeur!

Vous avez dis bonne humeur!

La lune était rendez vous, jalouse du soleil elle désirait aussi sa part de bonheur

La lune était rendez vous, jalouse du soleil elle désirait aussi sa part de bonheur

Le bonheur c'est simple, il suffit de le partager.

Le bonheur c'est simple, il suffit de le partager.

Ils vont s'envoyer en l'air!!!

Ils vont s'envoyer en l'air!!!

La crique est encore endormie, à part nous, personne, seuls quelques cormorans endossent le rôle de voisins. C’est le dernier jour ici, tout le monde le sait bien. Une baignade pour mélanger les eaux salées. La Méditerranée est un poil plus dense que les larmes d’émotions des stagiaires. La Galiote reprend la mer pour son mouillage dans la baie de Santa Manza, la journée est un feu d’artifice de bonheur. Grace à Yann Rocchi et les pompiers de l’extrême sud de Corse du sud, un hélico attend la bande Bout de vie pour un vol au dessus des Bouches de Bonifacio. Trois rotations à la découverte d’une myriade d’îles et îlots de l’archipel des Lavezzi. Le spectacle est époustouflant et donne une autre dimension à ce petit coin de paradis en cette saison. Un diner toujours aussi copieux sur le bateau et direction le centre culturel de Porto-Vecchio. L’amphithéâtre nous est gracieusement prêté par la commune de la cité du sel. En première partie le film « l’aventure à cloche pied » est présenté mais une surprise m’attend. Alors que je reprenais ma place pour assister au concert des I Mantini, je suis surpris de voir mes plongeurs rejoindre la scène. Un silence de cathédrale donne une note solennelle à ce préparatif. Je me demande bien ce que peux cacher ce remue ménage ! Gunther étale du matériel de plongée, un drapeau Corse est déployé et les 8 stagiaires se couchent sur le sol. Une musique douce monte doucement. Je suis au premier rang, je ne peux rien louper. La symbolique est forte, doucement les acteurs rampent vers le matériel de plongée qu’ils découvrent et au fur et à mesure  un à un ils se redressent. Grace à cette semaine ils ont découvert leur limites, seul, face à eux même.

Gunther, Yovadi, Véro et moi sommes invités à les rejoindre et l’émotion qui fait vibrer la salle me fauche, je me mords les lèvres, je n’y suis pour rien. Seul eux ont su comprendre que le présent est un cadeau. Nous faisons un cercle et chacun se tient la main, les yeux sont rougis de ce trop plein de bonheur. Nous quatre rejoignons nos fauteuils, pour conclure, en ligne le dos tourné au public, ils lèvent leur t-shirts, chacun  a une lettre dessinée dans son dos pour former : « Bout de vie ».

Une semaine intense où chacun s’est dévoilé, où chacun a su partager, aider son compagnon de croisière. Si par moment je suis fatigué du monde d’égoïsme et vénale de notre société bien malade, vous : Audrey, Sylvie, Nathalie, Emmanuelle, Évelyne, Gérard, Yoann et Franck, vous m’avez donné une sacrée énergie pour continuer la croisade Bout de vie. Vie debout à l’envers !!!

Merci du fond du cœur et que Dieu vous prothèse !

Un bout de vie dans le ventre de la mer.

28 septembre 2011
Un petit air de paradis...

Un petit air de paradis...

Yoann en action.

Yoann en action.

L'arche, les portes du grand large.

L'arche, les portes du grand large.

En apesenteur...

En apesenteur...

Mouillage toujours aussi calme, Eole est clément et l’été indien est toujours sur zone. Chacun y va de sa progression mais de tous les stagiaires celui qui nous enchante le plus est Yoann. Amputé des 4 membres il pourrait ne pas vouloir, ne pas oser, fuir devant l’adversité. Non, bien au contraire, volontaire, déterminé, il progresse à grande vitesse. Aujourd’hui, j’ai senti qu’il était prêt pour sortir en pleine mer. N’y voyez pas de l’inconscience ou de record, juste une envie de transmettre. Sous l’eau il ne peut utiliser sa main bio ionique, sa prothèse de bain est donc figée mais quand on veut on peut. Lui il veut!  Sur mon détenteur de secours, il se positionne juste un petit peu en avant et sous moi. De là je peux surveiller sa respiration et son attitude. Tranquillement nous palmons vers la sortie de la lagune, pas de courant, ni de houle, conditions parfaites pour se retrouver en haute mer. Le bleu émeraude laisse place à l’azur sombre des profondeurs, un canyon dégringole doucement vers le large. Yoann a une respiration calme et sereine, quand son masque fait un peu d’eau il arrive sans assistance à le vider. Devant nous une arche nous barre la route, ce bloc de granit est la porte du rêve. Des centaines de fois à cet endroit précis mes clients débutants ont renoncé me priant de faire demi tour, lui est aspiré par le mystère que le lieu dégage. Un banc de sars vient à notre rencontre, un rideau de lumière nous rappelle que la surface est bien loin là-haut. Nous nous immobilisons sous ce dolmen naturel et savourons ce moment privilégié. Le retour se fera au ralenti, ici pas de bruit, les poissons ne jugent pas ils vivent, la profondeur ne dénigre pas, elle est éternelle. Retour sur la Galiote, chacun a le sourire aux lèvres, le soleil réchauffe les plus frileux et l’apéro va permettre de partager ces Bout de vie exceptionnels.

Un grand merci à Éric Volto photographe au grand cœur. Son site de photo cliquez ici.

Jour de bonheur…

27 septembre 2011
Le bonheur d'être tous simplement vivant...

Le bonheur d'être tous simplement vivant...

Bagatelle sous voile au milieu des cailloux des Lavezzi.

Bagatelle sous voile au milieu des cailloux des Lavezzi.

Bateau de grand luxe pour un équipage méritant.

Bateau de grand luxe pour un équipage méritant.

Que la nuit fut douce et réparatrice. Au petit déjeuner les visages étaient déjà apaisés. Dans ce repaire de « Corsaire » fini le regard des « autres », fini l’œil qui découvre un membre mutilé. Nous sommes tous avec un bout en moins et c’est au tour de « l’entier » d’être considéré comme différent.

L’équipe est divisée en deux groupes, le premier part avec Christophe pour tirer des bords dans les Bouches de Bonifacio, le second plongera dans la grande bleue.

Le transfert de bateau à bateau n’est jamais simple pour le non initié, mais quand la vie nous malmène, le handicap décuple les forces et cela devient le défi du moment. Depuis bien longtemps j’enseigne la plongée et très souvent dans ma clientèle j’avais des « jamais contents », trop froid, trop chaud, trop profond, pas assez… A chaque stage Bout de vie c’est l’école de la débrouillardise, c’est le concourt de sourire et le mot pitié s’en prend un grand coup derrière les oreilles.

Devant une pile immense de crêpes, Jo Zef n’a rien loupé, j’annonce la surprise du jour. Vu les supers conditions météo, Yves skipper d’une vedette très rapide et luxueuse va les amener visiter l’archipel sarde de la Maddalena. Comme des pachas les voilà partis pour une super balade.

Et dire que pour un cheveu, nous n’aurions pu être là pour profiter de tout ce bonheur… Comme quoi, un Bout de vie en moins c’est certainement un sourire retrouvé en plus.

Mouillage aux Lavezzi…

26 septembre 2011

Décor de rêve, n'est ce pas?

Décor de rêve, n'est ce pas?

Dans la grande piscine naturelle de la cale de "l'éléphant".

Dans la grande piscine naturelle de la cale de "l'éléphant".

Pour vous le faire partager à vous aussi...

Pour vous le faire partager à vous aussi...

Navigation par calme plat pour finalement rejoindre le mouillage nord de l’île Lavezzi. La crique est vide nos aventuriers restent bluffés de la beauté du site. Ce ne sont pas des vacances mais bel et bien un stage de plongée. Apprendre à s’adapter, à gérer ses peurs et ses craintes pour découvrir ses limites. Essayage des combinaisons, car même dans une eau à 25° la sensation de  froid peut vite arriver. Tout le monde dans la « grande baignoire » ! Chacun trouve son rythme et doit s’adapter à trois choses nouvelles à gérer : Respiration, vision, locomotion. En apesanteur les corps mutilés retrouvent une aisance incroyable, le poids n’existe plus et tout redevient facile. Quand je dis facile, pas pour tout le monde ! Respirer dans l’eau peut paraître simple, pourtant certains devrons trouver beaucoup de courage et d’énergie pour surmonter cette première épreuve. Tout doucement la magie se produit et chacun se surpasse pour s’approcher, sur la pointe des palmes, du monde du silence. Christophe nous rejoint et l’après midi sera consacrée au premier tour dans le fond de la lagune.  Au fil de la journée les rires laissent place à quelques récits plus noirs, tachés de sang. Se confier, c’est vider son sac, c’est lâcher du lest. Puis les sourires reviennent, l’eau salée est bien celle de la Méditerranée, si c’était des larmes cela se saurait, non ? Devant le coucher de soleil tout le petit monde a les yeux qui brillent… Et si ce n’était pas un rêve et si la vie n’était pas un cauchemar sordide…

Fait de ta vie un rêve et de tes rêves une réalité…

9 éme stage, c’est parti…

25 septembre 2011
Ambiance feutrée du bord, rêve ou réalité. Seul le présent est un cadeau.

Ambiance feutrée du bord, rêve ou réalité. Seul le présent est un cadeau.

Avions à l’heure, vent calme, température douce… Les stagiaires viennent de débarquer au 9éme stage de plongée sous marine Bout de vie.

Ne croyez que je sois blasé car c’est le neuvième stage, non l’émotion est toujours aussi forte. Une semaine où des p’tites sœurs et frères de vie vont partager le parcours à cloche pied d’un sacré Cabochard.

Pour plus de paix et de sérénité la Galiote est déjà au mouillage dans la baie de Santa Manza où l’été  a décidé de jouer les prolongations .La mer à peine ridée, semble faire flotter en apesanteur le bateau qui va accueillir nos argonautes. L’exercice commence, pour rejoindre le bord il faut embarquer sur un pneumatique, pour la plupart c’est une première. 19h nous sommes en place pour une sacrée semaine. Gunther présente son équipe et explique le fonctionnement du bord, fini l’eau courante, l’électricité. La vie sur un bateau pour un urbain est un effort de chaque instant. A mon tour de leur souhaiter la bienvenue et de commencer le démaquisage des idées reçues. L’apéro, moment sacré du bord, est agrémenté par une bande de dauphins.  Comme s’ils avaient compris que le symbole de Bout de vie était le copain de Flipper à la queue coupée continuant à vivre et  sourire. Des dauphins pour commencer la semaine, quel beau cadeau de la vie.

Demain l’ancre sera levée, cap au sud ouest, pour rejoindre l’archipel des îles Lavezzi, mais c’est encore loin. Ce soir certains dormiront les yeux dans les yeux avec les étoiles, comme quoi même malmené par la vie un jour ou l’autre la tempête laisse place au beau temps, il suffit de s’accrocher et d’être patient…

Merci à Eole et Neptune, vous semblez bien clément avec nous…

Prélude du 9éme stage de plongée.

22 septembre 2011

Gunther, le Cousteau allemand.

Gunther, le Cousteau allemand.

Dimanche le 9éme stage de plongée va démarrer. Emmanuelle, Yoann, Audrey, Nathalie, Sylvie, Franck, Évelyne et Gérard vont embarquer sur la Galiote. Un homme hors norme pour les recevoir, Gunther. Un monument de la plongée, mais surtout un baroudeur avec un cœur en or. C’est avec lui que j’ai décidé d’initier les « p’tits frères et sœurs » de vie. Notre travail en tant que moniteur est d’apprendre la plongée à tout le monde, sans exception. Mais hélas cette discipline est devenue une industrie et les « différents » vivent souvent des échecs cuisants car le club ne prend pas le temps… Sur la Galiote, patience, technique, humour et grande écoute sont les clés de cette semaine.

Grâce à lui j’ai appris beaucoup sur la débrouillardise  en mer. Cet homme a des doigts en or et des solutions à tout. Combien de fois je l’ai vu dans des situations incroyables, compresseur en rade, moteur récalcitrant, météo capricieuse. Pas une fois je ne l’ai vu s’agiter, s’énerver… Pendant cette semaine le soir devant un couché de soleil de rêve les stagiaires pourront découvrir des personnages attachants. Rudy et Yovadi seront les cuistots et assistants de la semaine. Christophe sera parmi nous  avec son voilier. De retour d’un tour du monde de plusieurs années en famille, il sera le skipper de la semaine. Sur son Bagatelle il dévoilera les trucs et astuces pour naviguer grâce à la force d’Eole. Gunther pourra raconter ses milliers de plongée aux quatre coins du monde. Eric photographe sous-marin  de renom viendra immortaliser les plongées en eau turquoise. Yann offrira le tour d’hélicoptère au dessus des Bouches de Bonifacio. Enfin le vendredi soir au centre culturel de Porto-Vecchio à 21h les parrains et chanteurs I Mantini nous proposeront un concert avec des chansons inédites de leur prochain album…

Oui je vous rassure la mascotte Jo Zef sera bien présente. Elle ne veut pas louper l’opportunité d’engloutir les mégas repas qui nous seront offerts.

Dans mon deuxième livre j’ai demandé à des personnes que j’apprécie de me faire un témoignage, Gunther s’est livré à cet exercice.

Vielen Dank mein Freund

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Je le connais depuis une quinzaine des années.

Nous fréquentions la même crique avec nos bateaux dans les îles de Lavezzi situées dans le sud de la Corse.

Notre relation se fit progressivement parce qu’il préfère vivre autonome et solitaire.

Narrer toutes les histoires qui ont soudés notre amitié serait trop long car il y en a beaucoup. Avec son caractère souvent insupportable, je me demande pourquoi nous sommes devenus des amis tellement proches.

Une explication possible de ce fait : il a des côtés super sensibles –

Nous avons passés des soirées à discuter comme père et fils.

L’ouverture de son école de plongée a généré des nouvelles occasions de renforcer notre amitié par des échanges de compétences réciproques.

Le succès dans son activité de plongée individuelle lui fourni l’occasion de connaître des personnalités qui l’ont encouragé et apporté l’aide nécessaire pour créer et maintenir son organisation « Bout de vie ».

À partir de ce moment il fait abstraction de sa vie privée pour s’engager de toute sa force dans la réalisation de son but : apporter aux personnes handicapées la volonté et le courage de retrouver une vie normale de tous les jours avec leur différence !

Je n’aurais pas assez de mots pour exprimer mon admiration sur son choix de vie et son engagement permanent concernant « Bout de vie ».

Tous les stages organisés par « Bout de vie » sont gratuit pour les participants grâce aux actions entreprises auprès des différents sponsors.

Je peux certifier un fait : il faut une volonté et un engagement de 300% pour avoir cette réussite.

Depuis sept ans nous réalisons le stage de plongée pour « Bout de vie » sur mon bateau « GALIOTE ». Je suis fier et enthousiasmé d’accompagner cette action énorme de ce « Grand Monsieur » FRANK BRUNO.

Préface de Nicolas Dubreuil

12 septembre 2011

PlogeeND1

Dans très peu de temps mon deuxième livre va arriver en librairie, patience!

Je vous dévoile la préface écrite de main de maître par Nicolas Dubreuil.

«66°29’33’’N – 44°54’32’’ O -27°C Vent de force 8 Ouest Sud Ouest. 18 Km de parcouru, le mauvais temps arrive, on plante la tente. Frank souffre à cause de sa prothèse. On prend du retard…»

Voila tout ce que j’écrivais ce jour là dans mon journal de bord, dans cette petite tente dont la toile jaune bat au rythme des rafales de vent. Par moment, les bourrasques tentent d’aplatir notre abri. Les arceaux plient et viennent jusqu’à me toucher le visage. Il va falloir renforcer le mur de neige qui nous protégeait, il doit commencer à disparaitre. Il faut aussi que j’imagine une solution de replis si jamais on n’arrive pas à traverser. Puis il faut que je compte le nombre de rations qu’il nous reste, je ne suis pas sûr que cela suffise pour terminer cette expédition…

Trop de questions…, je les laisse à un peu plus tard pour me reposer et profiter un peu de ce moment. Je suis allongé sur mon duvet, heureux ! J’adore particulièrement ces moments où le temps se déchaîne alors qu’on est dans notre petit abri au milieu de… RIEN!

Il fait tellement bon dans cette tente, il flotte comme un sentiment de bien être incroyable… Chacun est à sa place, les choses ne pourraient pas être autrement et je ne voudrais être ailleurs pour rien au monde malgré la tempête qui se déchaine.

Mon esprit vagabonde et tombe sur une question qui m’obsède : «Mais qu’est ce qui peut motiver les gens à venir faire ce genre d’expéditions à ski, en autonomie complète sur cette immense calotte glaciaire?».

Skier toute la journée, les crevasses, le froid, le vent, la faim, dormir sur la glace, la douleur, parfois la peur… Faut-il que leurs motivations soient fortes pour se mettre dans des situations pareilles! Je m’excuse en me disant que moi, c’est mon boulot, mais eux, pourquoi ? Que cherchent-ils ?

Et en particulier, lui là ! Lui, le gars qui est juste à côté de moi dans cette tente.

Comme moi, il est allongé sur son duvet,  il lit un livre en écoutant de la musique… Corse évidement !

On a la même coupe de cheveux, la même barbe de 15 jours, les mêmes gelures sur le visage, les mêmes brulures sur le nez, et les lèvres gercées par le soleil et le froid…

Mais lui, il a un truc… j’arrive pas à savoir quoi, mais un truc en plus qui me fascine.

Si je lui faisais part de mes interrogations, il me dirait certainement en riant que ce qu’il a de plus, c’est une jambe en carbone et donc qu’il a au moins un pied qui ne craint ni les gelures ni les ampoules !

Une prothèse en plus pour une jambe en moins ! Cette putain de prothèse qui s’abime de plus en plus au froid et qui lui inflige une douleur supplémentaire à chaque pas de ce voyage introspectif au cœur des immensités glacées.

Il doit en avoir des trucs à se raconter pour supporter ça toute la journée. Il doit en avoir des images de référence pour surmonter la douleur. Un combat de chaque instant ; pour lui mais surtout pour les autres, pour cette cause qu’il porte sur le dos. C’est un gladiateur qui retourne au combat tous les jours, un Spartacus des glaces. Sa jambe en moins lui a donné de l’énergie et de l’amour en plus à distribuer.

Je l’observe depuis un moment et voilà qu’il me regarde, il enlève ses écouteurs, ferme son bouquin. On se regarde, nous sommes tous les deux faces à nous même et sans raison on explose de rire. Ca fait un mal de chien de rire les lèvres gercées, mais pas moyen de faire autrement… un immense fou rire a moitié contenu par la douleur au milieu de la tempête au sommet de cette calotte glaciaire sans le moindre être vivant à 500 Km à la ronde.

Maintenant, je sais ce qui remplit de bonheur et protège ces 3,5 kilos de tissus et de fibre de carbone au milieu de la glace, c’est son bonheur à lui, cet amour qu’il fait rayonner et son incroyable envie de vivre!

Grazia u fratellu !!!

U mondu hè bellu basta à sapellu piglia!

Le monde est beau, il suffit de savoir le prendre!