Croquer la Vie !!!

23 juillet 2012
Aujourd'hui le vent avait l'accent du sud !

Aujourd'hui le vent avait l'accent du sud !

Hier en arrivant sur cet îlot perdu je m’y suis de suite senti bien. Physiquement je suis en pleine forme mais mentalement j’avais besoin d’une vraie coupure, les deux derniers caps franchis m’ont usé. Je ne disais rien mais n’en pensais pas moins. Le sud complice de la mer de Botnie m’ont fait ce cadeau : m’empêcher de reprendre la mer ce matin. Une île sans cabane, sans personne, moi et la nature. 4h44 je sors de mon refuge de toile, Immaqa est bien amarré et la bâche le protège de cette forte pluie. Un coup d’œil vers le sud, les moutons sont déjà au rendez-vous. Je repars me coucher. 6h38 le « sms météo » de Véro arrive, je ne regrette rien. Je paresse, ça fait du bien. 7h petit dej et enfin la pluie cesse. Je repars à la « chasse » aux fraises ! Des myrtilles seront dans mon axe de tire, pas de quartier ! Une journée de repos sans forcer le mental, sans remise en question permanente. Je m’occupe de moi, décrassage, lavage des affaires. Je trie les sacs étanches de nourriture et attaque un bon ménage de mon Nautiraid. Je vis au ralenti, je discute avec quelques sternes toujours aussi curieuses. Je me confie à la mer, je jette un coup d’œil au cap dépassé hier, ça ne doit pas être bon aujourd’hui en kayak là-bas ! Je me remémore le parcours déjà effectué sans me prendre au sérieux. Je déplie la carte de Scandinavie, ça fait un bon paquet de kilomètres déjà, je suis un peu fier, mais je sais que le dois aussi beaucoup à la chance. Je visualise la route qui me reste à faire, je serais plus protégé, plus d’îles et beaucoup moins de grandes traversées !?! Je ne suis plus qu’à 150km de la mer Baltique, l’eau jusqu’à présent presque douce prend un gout plus salé et surtout, oh désolation, plus souillé. En 700km je n’ai pas vu un plastique, un déchet aussi bien sur l’eau que sur les rives. Un coup de chapeau aux limitrophes de la mer de Botnie. Les finlandais et suédois ont une rigueur implacable et leur mer est vierge de toute « saloperie » en plastique. La Baltique, elle, est bordée de pays de l’ancienne URSS et le rejet en mer n’est pas un problème, les usines n’hésitent pas une seconde à  vidanger leurs cuves en mer. Le phoque gris est en train dedisparaitre et le poisson se raréfie. Voilà un point que je me dois de dénoncer. Une fois de plus l’homme ne réalise pas à quel point notre survie ne tient qu’à une seule règle, protéger son environnement sinon nous disparaitrons. L’arbre doit exister depuis environs 250millions d’années, l’homme depuis combien d’années ? Je souris une fois de plus à quel point nous nous prenons pour l’être suprême et indispensable. Une forêt qui meurt c’est un peu de notre avenir en moins. Les natifs Nord-Américains disent que la terre ne nous appartient pas elle nous a été prêtée par nos enfants. Vous voyez je pars dans mes réflexions, pas de parasite pour m’aveugler, je suis, donc je pense ! Le soleil revient nous voir, ici il n’est que de passage. Le feu me réchauffe et le vent siffle, et si je lui jouais un air d’harmonica ? Demain ? Je ne sais pas, c’est trop loin ! Maintenant c’est mieux. Hier ? Je ne m’en souviens déjà plus ! La vie est plus forte que tout, une seconde de perdue, c’est une insulte à celui qui nous a offert ce bref passage sur terre. Vivons dés maintenant. Dieu que c’est bon de respirer, de rire, de pleurer. Merci la vie, promis je te croque en entier !
PS : A chaque fois que je ne prends pas la mer, Véro m’envoie vos messages de soutien. Un grand merci à vous tous fidèles amis et lecteurs, je suis très touché. Un grand merci depuis le grand Nord.

Un nouveau voyage commence…

20 juin 2012

la nature a revêti son manteau de pluie

la nature a revêtu son manteau de pluie

Pokka, Finlande, à 550km au sud de Mehamn et à 450km au nord de Luléa. Température de 7° pluie fine et blizzard faible. Je suis dans une cabane comme je les aime, perdu au milieu de nulle part avec le confort minimum, un lit, une cuisinière et un vieux poêle à bois pour sécher le passant en pèlerinage ! Depuis ce matin je roule sous la pluie, mais le cœur  léger, hier la rencontre de Gilles Elkaim m’’a rempli de bonheur, il est rare de rencontrer des personnes qui partagent ma vision de vie.
Au fil des kilomètres je me remémore la tête des jeunes qui nous écoutaient comme si nous nous étions préparés longtemps en avance. Cette vie est rude mais elle donne l’essentiel ; le gout de l’effort de chaque instant est une sorte de lecture d’un vieux parchemin qui renfermerait les secrets des plus profonds. Nous sommes rugueux, rustiques pourtant une sincère envie de partage nous habite. Je n’ai pas été tendre avec Robin et Nicolas, je ne pouvais pas laisser des actes et façons de faire qui me paraissaient hors sujet. Ce matin je suis parti bien avant eux d’Inari et je me demande bien ce qu’ils pouvaient penser du fada qui démontait sa tente malgré la pluie et le froid. Quelques dizaines de bornes plus tard ils me rattrapaient et je devinais en leurs yeux toute la détresse de gamins punis de suivre le grand méchant loup !

Iphone calé sur les genoux pour pouvoir facebooké au moindre réseau, musique « jeuns », ils tentaient l’approche. Mauvais moment pour eux j’étais entrain de fredonner mes vieux airs corses. Je souriais, ils me répondaient par un sourire un poil tendu. Au moment d’un arrêt, ils se soulageaient : Frank ce soir on rentre à Luléa, le GPS a perdu ses repères et nous demande de faire demi-tour, c’est qu’après demain on a l’avion ! Vous inquiétez pas les gars, on est sur la bonne route mais c’est un chemin de traverse qui évite les grands axes trop fréquentés
par les « campigariste » en quête d’aventure « komalamaison » ! VotreGPS, il n’est pas fait pour ça, regardez la carte et vous serez rassuré.
A la pose du déjeuner sous la pluie fine, je les sens joyeux de nouveau de savoir qu’ils seront en ville avec tout ce qui va avec !!! Je me résigne, je ne dis plus rien, mais quel dommage, être au milieu d’un endroit aussi beau et devoir le fuir par manque de virtuel, par addiction du net. Je joue le jeu et plaisante avec eux, nos mondes ne peuvent que s’effleurer.

Au 96éme kilomètres, je stoppe, et demande à Nicolas s’il ne veut pas pédaler avec ma machine. Tout heureux il part sous la pluie faire les 14 derniers kilomètres avant mon arrêt. Je
trouve une cabane n’ayant plus d’âge et essaie de faire comprendre à une vieille dame saame mon désir de dormir ici ce soir. Les jeunes me donnent un coup de main à m’installer et reprenne la route. Leur voyage fini le mien commence.
J’espère de tout cœur que cette initiation leur apportera quelque chose de positif dans leur avenir et que mes coups de gueules teinteront par moment dans leurs têtes pour leur rappeler que seul le présent est un cadeau.

« Intouchables… »

14 décembre 2011

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Je ne sais plus quel réalisateur disait que toutes personnes avaient deux professions : Son métier et critique de cinéma…
Depuis qu’on me tarabuste avec ce long métrage Véro m’a tiré par les cheveux, du moins ce qui m’en reste, pour me rendre dans une salle obscure et découvrir  « Intouchables… » Les salles de cinéma, ce n’est pas mon fort, mais depuis quelques années je me retrouve régulièrement        « parachuté » jury de festivals de films d’aventures. Je me suis prêté au jeu et j’ai énormément appris sur ce métier aussi vaste que complexe. Donc, j’ai vu « Intouchables… » Enfin, j’ai vraiment envie de dire, enfin un film qui traite du handicap sans cette chape de plomb qui vous donne envie de vous pendre en sortant. Enfin un film, qui prend en dérision la « différence » et qui enlève le tabou. Il m’est terrible et insupportable d’entendre dans le dos d’un « esquinté » : Le pauvre, il aurait mieux fait de mourir ! Cluzet, qui a la lourde tâche de prendre la peau d’un tétra, joue à merveille le rôle de cet homme qui malgré son immobilisme a envie de vivre et courir dans sa tête. Son assistant sort d’un milieu où le quotidien est un combat pour affirmer sa place. Il a d’autres soucis que de savoir comment fonctionne un « mec » en fauteuil. Les deux se découvrent,l’ handicapé, le valide, le riche, le pauvre, le Corse, l’Africain et le clin d’œil sur certains intellectuels du handicap à la recherche d’emploi m’a bien fait sourire. Rien n’est plus déprimant qu’un éducateur ou un assistant qui va continuellement vous rendre encore plus dépendant au lieu de vous faire vibrer et vous permettre de vous projeter comme n’importe qui. Les blagues à deux balles sont là pour dégeler la situation. Vous valides, oseriez vous balancer une vanne à un handicapé ? Non, et pour cause, la France est a des années lumières de cette « normalisation ». Je me répète, mais si la personne « différente » vit mal son statut, l’inconnu ne pourra jamais établir un lien. L’humour est la base de tout et la curiosité est vectrice de découverte. Ce film m’a vraiment plu et je suis vraiment heureux de voir que les salles ne désemplissent toujours pas, plusieurs semaines après sa sortie. J’ai l’impression qu’une « mode » est en train de pointer le bout de son nez, pas à pas le handicap ne sera plus qu’une spécificité parmi tant d’autres…
Puisque j’ai entamé un billet sur le cinéma, je voulais vous amenez vers une autre réflexion. Au sujet d’un film transatlantique qui traite d’un dauphin à la queue amputée ! Attention, malgré la participation de Morgan Freeman qui est un grand acteur, ce film cache une monstruosité ! Un business est depuis bien longtemps monté par les plus grands « seaquariums » du monde pour posséder des mammifères marins blessés à bas coup. Ces animaux sont sauvages et leur mutilations les rendent dépendants de l’homme qui leur affligent la sentence la plus terrible :   « perpétuité » ! Pour beaucoup, après les soins nécessaires, ils pourraient reprendre le large, mais ce n’est jamais le cas, les centres d’attractions les séquestrent pour un faible investissement… Ce film est sous-produit par des mécènes obscurs qui se font une pub éhontée pour leurs aquariums qui n’ont plus de sens à notre époque. Si un gamin n’a pas la chance de vivre au bord de l’océan, il vaut mieux qu’il voit un film très pointu sur l’espèce ciblée, que d’assister à cette décadence d’animaux prisonniers. Ils ne sont qu’un pâle reflet de la réalité, leur vie n’est faite que de chasse, jeux, procréation, parcourant des milliers de kilomètres. Une orque en captivité aura toujours sa nageoire dorsale pendante alors que la sauvage sera droite, un dauphin en mer ne mange que du poisson vivant en piscine ce n’est pas la cas, un manchot d’Antarctique descend à des profondeurs vertigineuses pour nourrir sa famille, en cage il est un forçat de l’immobilisme…
Si vous avez envie, jetez un œil sur ce site très explicite du trafic que représente les seaquariums du monde entier CLIQUEZ ICI

Désolé de vous avoir sapé le moral mais je n’arrête pas d’être interpellé au sujet du beau dauphin qui ressemble au logo de Bout de Vie…

Un grand coup de chapeau au film « Intouchables ». Pour les plus curieux un merveilleux documentaire sur Phillipe Pozzo Di Borgo et son ami Abdel Sellou dont leur histoire vraie a inspiré ce film.

Un bout de vie aux Ecrans de l’aventure…

6 novembre 2011

Les Ecrans de l’aventure sont le rendez vous incontournable des baroudeurs ! Retrouvailles de copains et copines qui reviennent du bout du monde, je dirais plutôt du bout de leurs rêves. On s’étreint, on a les yeux qui pétillent, c’est bon de se retrouver. Du Yémen à la Polynésie, du fleuve Léna au Danube, du Pacifique à l’océan Arctique, les Ecrans deviennent le camp de base pour  nous réunir pendant quelques instants. Nous sommes là pour voir, rencontrer, argumenter et cette année pour les 20 ans du festival le président est à la hauteur de l’événement en la personne de l’illustre Québécois Bernard Voyer. Homme de défi il a atteint les trois pôles, le Nord, le Sud et le sommet de l’Everest. Sa vie l’a amené à gravir les montagnes les plus hautes des 5 continents mais ce que je retiendrais de lui c’est la profondeur de ses échanges. Il est le président des membres du jury du film et après chaque séance nous débattons. Six personnes différentes pour un palmarès qui doit être au plus près de nos convictions.

Présentation de mes collègues jurys :

Hubert de Chevigny aviateur explorateur a atteint le pôle Nord magnétique en ULM en 1982, il fut l’ancien président de la Guilde européenne du raid.

Ariane Le Couteur Directrice générale de production, elle a produit plus de 50 documentaires aventure.

Grégory Le Moigne, réalisateur spécialisé dans l’aéronautique, il suit depuis quelques années la patrouille Breitling.

Céline Moulys réalisatrice de plusieurs films sur les peuples d’Himalaya.

Le prix Peter Bird va être remis et pour cela nous sommes conviés dans un grand restaurant Dijonnais par les assurances SPB qui dotent ce prix. Grandes tables et décor vieille France, nous nous installons. Anne Quéméré navigatrice qui revient d’une traversée du pacifique en kiteboat se retrouve à mon épaule gauche et bien sur nos histoires ont un gout salé. A notre table deux « Dragon Ladies » ! Un groupe de femmes atteintes du cancer du sein, ont participé à un rassemblement de bateaux à rames  dans les canaux de Venise. Le film est en compétition et la salle fût conquise. Comme à chaque fois la question est : « Quel est votre prochain défi ? » Leur désir est de traverser la Manche avec une pirogue de 6 rameuses. Ne chercher pas dans ces femmes des sportives de haut niveau, pour certaines avant leur cancer elles n’avaient jamais fait le moindre sport. La maladie les a unis et la nouvelle vie leur a donné envie de découvrir leurs limites. Anne les parraine et tout au long du diner, le projet de traverser la Manche se dévoile. La navigatrice se confie, elle aimerait bien les accompagner avec son kiteboat mais il  demande une grosse restauration après plusieurs mois de Pacifique où il a beaucoup souffert. On parle de sponsor, de la crise… Catherine Lanson qui représente SPB assurance demande le silence, elle va dévoiler qui sera élu aventurier de l’année, l’enveloppe est doucement ouverte : « le prix Peter Bird SPB cette année est remise à la navigatrice Anne Quéméré… » Ma voisine est bluffée, l’émotion lui fauche la route, elle est abasourdie. La salle l’ovationne et de l’eau salée apparait dans ses jolis yeux bleus d’océan. Un chèque lui est remis et elle pourra accompagner les Dragon Ladies au printemps ! Un moment merveilleux de partage comme quoi les aléas de la vie sont là pour nous rendre plus fort et plus humains.

Les prix sont décernés et chacun à notre tour nous devons honorer nos élus. Notre président du jury Bernard Voyer sait mettre une grande émotion au millier de spectateurs présent, humour et philosophie ont donné le ton de la remise des trophées. La tache qui me revient est de décerner le trophée Alain Bombard. J’avais préparé un petit laïus et avec un plaisir immense je demandais à Eric Béllion skipper du voilier Jolokia de venir nous rejoindre. Un film dévoilant l’histoire d’une bande de « bras cassés » qui ont battu le record  de transat entre Lorient et l’île Maurice. Un équipage mixte valides et moins valides qui n’avait qu’un seul objectif, donner leur meilleur…

La nuit fût entrecoupée d’échanges, de confidences, de rencontres…

Un grand merci à la Guilde Européenne du raid qui m’a permis d’avoir la lourde tache d’être l’un des membre du jury. Un grand merci à tous les sourires croisés, public et intervenants et un gigantesque merci à Cléo qui est une organisatrice des Ecrans de l’aventure au cœur immense…

Aphorismes amers salés…1

7 octobre 2011

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Nomade errant, il vit sans toi
Blague scandinave, histoire troll.
Unijambiste : rien ne sert de courir il suffit de sauter à cloche pied.
J’appartiens à la nature et à la solitude.
La nature sera toujours moins sévère que le regard des hommes.
Se laver dans un torrent entouré de baies noires !
Pas de défi, ni de combat juste une envie de chaque instant de franchir la porte que l’on m’a fermé.
Pourquoi appelle t’on confort ce qui rend les hommes esclaves.
Vivre seul, c’est partager sa vie avec l’univers.
Paradoxe : Quitter la ville grise pour s’entasser sous des parasols en croyant que le soleil ne les voit pas.
Se creuser l’esprit pour y déterrer une idée.
Erotisme du marin, mouiller son ancre.
S’obstiner à réussir sa vie sans se préoccuper de sa mort, équivaut à pratiquer une chute libre sans parachute. Pour l’instant ça va, pour l’instant ça va…
Allo coupez pas, appel d’un unijambiste ?
Corsitude, aimer les autres sans qu’ils viennent nous envahir.
Eau salée, arrête de pleurer et rame.
Handicapé ? Moi, gnon !
Pleurer, rire, victoire, défaite, je ne m’en inquiète plus, ce n’est qu’éphémère.
Libellule, quadrimoteur, cormoran, hydroglisseur, luciole, clignotant, homme, attention danger.
L’église me demande de croire en Dieu ! Croire, mais ils ne sont pas sur alors !

..//..

Comme un bouquet final…

1 octobre 2011

Vous avez dis bonne humeur!

Vous avez dis bonne humeur!

La lune était rendez vous, jalouse du soleil elle désirait aussi sa part de bonheur

La lune était rendez vous, jalouse du soleil elle désirait aussi sa part de bonheur

Le bonheur c'est simple, il suffit de le partager.

Le bonheur c'est simple, il suffit de le partager.

Ils vont s'envoyer en l'air!!!

Ils vont s'envoyer en l'air!!!

La crique est encore endormie, à part nous, personne, seuls quelques cormorans endossent le rôle de voisins. C’est le dernier jour ici, tout le monde le sait bien. Une baignade pour mélanger les eaux salées. La Méditerranée est un poil plus dense que les larmes d’émotions des stagiaires. La Galiote reprend la mer pour son mouillage dans la baie de Santa Manza, la journée est un feu d’artifice de bonheur. Grace à Yann Rocchi et les pompiers de l’extrême sud de Corse du sud, un hélico attend la bande Bout de vie pour un vol au dessus des Bouches de Bonifacio. Trois rotations à la découverte d’une myriade d’îles et îlots de l’archipel des Lavezzi. Le spectacle est époustouflant et donne une autre dimension à ce petit coin de paradis en cette saison. Un diner toujours aussi copieux sur le bateau et direction le centre culturel de Porto-Vecchio. L’amphithéâtre nous est gracieusement prêté par la commune de la cité du sel. En première partie le film « l’aventure à cloche pied » est présenté mais une surprise m’attend. Alors que je reprenais ma place pour assister au concert des I Mantini, je suis surpris de voir mes plongeurs rejoindre la scène. Un silence de cathédrale donne une note solennelle à ce préparatif. Je me demande bien ce que peux cacher ce remue ménage ! Gunther étale du matériel de plongée, un drapeau Corse est déployé et les 8 stagiaires se couchent sur le sol. Une musique douce monte doucement. Je suis au premier rang, je ne peux rien louper. La symbolique est forte, doucement les acteurs rampent vers le matériel de plongée qu’ils découvrent et au fur et à mesure  un à un ils se redressent. Grace à cette semaine ils ont découvert leur limites, seul, face à eux même.

Gunther, Yovadi, Véro et moi sommes invités à les rejoindre et l’émotion qui fait vibrer la salle me fauche, je me mords les lèvres, je n’y suis pour rien. Seul eux ont su comprendre que le présent est un cadeau. Nous faisons un cercle et chacun se tient la main, les yeux sont rougis de ce trop plein de bonheur. Nous quatre rejoignons nos fauteuils, pour conclure, en ligne le dos tourné au public, ils lèvent leur t-shirts, chacun  a une lettre dessinée dans son dos pour former : « Bout de vie ».

Une semaine intense où chacun s’est dévoilé, où chacun a su partager, aider son compagnon de croisière. Si par moment je suis fatigué du monde d’égoïsme et vénale de notre société bien malade, vous : Audrey, Sylvie, Nathalie, Emmanuelle, Évelyne, Gérard, Yoann et Franck, vous m’avez donné une sacrée énergie pour continuer la croisade Bout de vie. Vie debout à l’envers !!!

Merci du fond du cœur et que Dieu vous prothèse !

Amour et liberté

25 mai 2011
Amour et liberté

Amour et liberté

Donne moi ta main

Je m’évertuerai à te guider

Donne moi ton amour

Je saurai te protéger

Donne moi ta joie

Je chasserai tes ténèbres

Donne moi ta douceur

Je serai ton servant

Laisse moi ma liberté

Je saurai toujours revenir…

Extrait de mes cahiers: Mots de maux entre vous émoi

Les touristo-matelots sont de retour, aie aie!!!

6 mai 2011

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Depuis quelques jours une activité nautique reprend du service dans le golfe profond qui nous abrite. Certes ce n’est pas la Côte d’azur mais déjà 4 bateaux y ont mouillé leurs ancres cette semaine. Pour moi c’est le début de la fin, l’été devient insupportable pour le loup solitaire que je suis. Entre vous et moi, le mouillage que je me suis choisi est protégé de tout « fada flottant ».  Trop de pièges pour y arriver. Un catamaran de 20 mètres encore en W tourne depuis 3 heures dans ce fjord où un grécale de 20 nœuds s’adonne à cœur joie sur la famille « aubouleau » en vacances ! Tout est neuf, une petite fortune flottante, mais l’équipage hurle à tout va : « fait comme ça, fait comme si !!! » L’ambiance des vacanciers qui se détendent m’apparait, d’où je suis-je n’entends pas les cris mais je les vois gesticuler comme des moustiques qui fuient les hirondelles… Cette année c’est sur je ne ferais plus de sauvetage en mer, trop marre des coups foireux, mais la radio est tout de même en veille sur le 16 et l’œil  toujours attentif au moindre mouvement louche dans mon secteur. Je me réjouis car le 1 juillet, je quitte mon île pour plus de deux mois, le Cabochard sera tranquille au fond du fjord surveillé par les amis et moi loin de ce capharnaüm estival.

Le catamaran, pas marrant mais catastrophe, ne parvient pas à assurer son mouillage, pas de clique  web pour mouiller, pas d’application iphone donnant la directive, encore moins de mms de solution, juste un enfoiré de Cabochard qui compte les points. Dans le fond du golfe une bouée blanche se dandine tranquillement, quand soudain, les marrants la détectent ! Machine avant, à fond, arrière toute, avant toute, aïe, des doigts vont être donnés en pâture aux oblades, puis la capture de la bouée est faite. Mais voilà elle n’est qu’un reste de corps mort qui a lâché la semaine dernière, attendant un plongeur unijambiste pour être mise en service ! Voyant la nuit arriver et le vent toujours en forme, je m’approche d’eux pour leur demander de lâcher prise car le corps mort va céder surement d’ici quelques minutes. Là la vanne est lâchée : « Où peut-on se mettre en sécurité ? » Je déserre mes petits poings et respire un grand coup avant de leur expliquer en libérant ma mâchoire qui grince que ma présence n’est pas pour un cours de mouillage mais pour éviter un accident qui assurément me demandera une nuit de boulot pour sortir les touristopasrigolo de leur embrouille…

Petit cours quand même de leçon de vie par un mec qui n’aime pas les « rigolosurlos » : « Pour vous, quand vous voyez une bouée, vous y frappez une aussière sans savoir ce qu’il y a au fond ? » L’équipage me regarde comme si j’avais été la réincarnation de Ben Laden !  « Ben c’est un corps mort, non ? » Mais qui y a-t-il au fond ? Demande un Cabochard qui monte en pression… Ben chai pas !!!

Oh bourrico, tu mets la vie de ton équipage en jeu sur un chai pas !!! Le skipper se réincarne en cocker triste qui a fait un triple salto dans un magasin de porcelaine et qui a tout pété. Oui je respire par le nez, je me détends, pourtant il est à porté de gifle, mais il ne faut pas ! La petite voix me dit : « Frank tu es à la tête d’une belle association, tu aides les gens qui sont en détresse, alors pas de violence !!! » Satané voix, juste une belle baffe comme au bon vieux temps… OK, c’est bon pas de baffe estivale !!!

La nuit arrive et il tourne toujours jusqu’au moment où je les vois mettre cap au large… Ouf ce soir je vais pouvoir dormir sur mes deux oreilles sans veiller aux néomarinounpoilremolo !!!

Voilà mes amis une histoire salée d’un Cabochard qui ne supporte pas les marins de boulevard, on ne va pas en mer, on la vit, on la vibre, le sang s’évapore pour devenir eau salé, puis les yeux ne sont qu’horizon à la recherche de se brin de vent qui risque de marquer l’équipage. Le bol de soupe serré entre les mains réchauffe l’homme de quart qui depuis bien longtemps n’a pas su voler un baiser à une belle d’escale… C’est un fameux trois mâts, fin comme un oiseau… hissez haut …

Cabo-philo sportive…

15 avril 2011

Mouliner, envoyer, pédaler, pagayer, ramer, grimper, résister, coller, tomber, se relever… Mais qu’est ce qui pousse ce Cabochard à toujours « sportiver » ?

Pas une sortie où je ne reçois pas un bon mot ou un beau geste de félicitation, mais aussi doute et questions noires. Dans ces marques de gratitudes j’y vois aussi un questionnement perpétuel ? Pourquoi autant d’énergie dépensée ???

Demander à Lizarazu, Benezech ou Benassi pourquoi autant de sacrifices? Demander à un chanteur pourquoi, à un politique, à un artiste, à une comédienne. La recherche de l’absolu, le geste pur, la pensée conçue au bon moment… La sublimation de la perfection ! L’objectif à atteindre… La découverte de nouvelles limites.

J’entends plein de raisonnement qui me font sourire : Lui il n’a jamais froid, lui il n’est jamais fatigué, lui il ne doute jamais et il n’a jamais mal ! Erreur, c’est peut-être l’image qui en ressort mais sous mon masque de polichinelle comme tout le monde j’ai mes faiblesses. Mais, il y a un énorme, « Mais », je ne leur en tiens pas rigueur, du moins je ne leur donne pas plus d’importance qu’il n’en faut. Comme dans toutes préparations j’ai eu des blessures, des chutes. Au lieu de me plaindre, j’en ai tiré une morale, je l’ai pris comme une leçon de vie.

Enfin, il y a deux semaines dans une sortie vélo en plein sprint en cote, j’ai subi ma première « pelle », oui je dis bien enfin, car depuis tant d’années je n’avais jamais gouté le goudron et là un gros boum. Une chance ! Oui, car maintenant je sais, maintenant j’ai compris, Je suis preneur de tout enseignement. Le sport n’est qu’une succession de leçons et celui qui le prend comme une punition ne progressera jamais. Encore aujourd’hui, j’ai visualisé mon « soleil » et ma sortie n’en a été que bénéfique et fait partie du passé. Je n’aime pas le mot entraînement, car il réduit l’effort comme une pénitence alors que ce n’est qu’une succession de mini victoires. Les « entraînements » sont des lectures de ce que sera l’épreuve, un balisage du chemin inconnu qui nous attend. Chaque séance, une remise en question, une besace où j’y dépose un morceau d’énergie que je grignoterais au moment venu. Sortir quand il neige et vente ne sont pas les meilleures conditions pour kayaker ! Erreur, c’est là où l’on progresse, s’entrainer quand le mental est en petite forme, là aussi c’est une chance, car quand ça ira mieux, la performance s’améliorera à votre plus grande joie. La blessure est une sorte de coach mental, qui vous demande de la contourner pour progresser. Pour ma préparation du Yukon j’avais chaviré avec Immaqa à 3 kilomètres des côtes avec des déferlantes qui m’empêchaient de remonter à bord, une épreuve qui pendant ma « yukonnerie » a ressurgi, là-bas aux pays des grizzlis je n’avais pas le droit de dessaler et quand la rivière bouillonnait, mon feu chavirage me dictait les bons mouvements.

Le sport est une succession de petites choses qui bout à bout donnent la performance. Manière de penser, de bouger, de se nourrir, de prendre, d’offrir. Plus l’on pousse la machine, plus l’on découvre les clés qui ouvrent les portes obscures, qui une fois entrouvertes dévoilent un nouveau cheminement. Des milliers de kilomètres sous la pédale et dans le sillage du kayak, certains les appellent le sport de la souffrance, pour moi je dirais introspection et recherche du basique. Plus je pousse, plus le reste vient facile, ma nutrition n’a jamais été aussi simple, plus de compensation, la joie de résister et de progresser comble mon esprit, le cerveau est suroxygéné ce qui permet une efficacité surprenante à dénouer les taches administratives, le difficile devient facile, le primordial devient secondaire, les mots ne sont plus nécessaires, le geste devient parfait (enfin presque !)

Le sport est une manière de lire la vie,  toutes les personnes qui vont parcourir ces lignes, n’auront pas une lecture identique, celui qui doute n’y verra que ma chute, celui qui démarre le sport n’y verra que souffrance, le chercheur de gloriole :  les louanges reçus, le sportif accompli : des confidences… Le même livre raconte toujours la même histoire pourtant aucun d’entre nous n’y en tirera les mêmes enseignements…

Le commencement est beaucoup plus que la moitié de l’objectif

Aristote

Plage de Bonifacio adaptée au handicap en fauteuil…

11 avril 2011

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Bout de vie a pour premier objectif d’organiser des stages de plongées sous marines et quand l’occasion se présente d’autres activités sportives. La deuxième vocation est la rencontre du grand public pour un changement du regard sur la différence, le troisième et le dernier, démarcher auprès des autorités pour débloquer certaines situations difficilement acceptables.

Depuis quelques années j’ai essayé mais sans aucune réponse, de sensibiliser les communes de l’extrême sud de la Corse pour que des plages soient accessibles aux personnes à mobilités réduites.

Chaque année notre région reçoit un flux croissant de touristes en quête de plages et d’eaux cristallines. Plus de 3 millions de personnes ont débarqué l’été dernier et pratiquement aucune ou peu de plage pour le public en fauteuil roulant en Corse.

(Voir les plages accessibles en cliquant sur ce lien).

Cette année, et entre deux expéditions j’ai donc rebroussé les manches et attaqué au bon endroit. Finalement j’ai obtenu que Bonifacio puisse enfin jouir d’une plage adaptée. Les conditions sont simples mais doivent suivre un protocole nécessaire.  Une plage d’accès en voiture, avec un maître nageur en service. Un parking réservé où  aucune autre personne même pour 5 minutes se gare et de là un tapis pour que le fauteuil puisse rouler sans avoir besoin d’un brevet de pilote de Paris-Dakar. En bord de mer la personne devra se transférer sur un fauteuil amphibie mis à disposition et enfin gouter aux joies de la baignade sous la surveillance du maître nageur…

Cout de l’opération environ 4500€, un poisson de roche insignifiant pour la bouillabaisse qu’est l’argent qui est brassé chaque été ici !

La micro région extrême sud regroupe les communes de Pianottoli-Caldarello, Figari, Bonifacio, Porto-Vecchio et Conca. A l’heure actuelle aucune n’a de plage adaptée

Ma dernière réunion en mairie m’a convaincu du désir de réaliser ce projet, comme je suis un peu têtu je suivrai de prés ce dossier et vous tiendrez au courant via ce blog. La plage en préparation sera celle de Balistra du 1 juillet au 15 septembre. Pour info la belle commune de Porto-Vecchio qui est devenu un ghetto à multimilliardaires n’a pas encore eu l’envie d’y consacrer quelques pièces ???

Voilà chers amis un p’tit Bout de vie d’un Cabochard à l’âme de Robin des Bois…