Ayeltgnu, le défi d’une vie debout

12 octobre 2012

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Ayeltgnu le défi d’une vie debout…

Bientôt dans les librairies prés de chez vous mon deuxième livre. C’est vrai que ça fait un peu : « Le mec qui se la joue » mais pourtant l’écriture me séduit de plus en plus, les mots m’amènent à une réflexion intense et intime. Je ne pourrai jamais oublier le livre de Patrick Ségal : l’homme qui marchait dans sa tête. La lecture n’était pas mon fort mais en une nuit je le dévorais, je m’en imprégnais. L’hôpital devenait un simple support, mon âme s’évadait avec cet homme paraplégique qui courait seul le monde. A la sortie de mon premier livre j’ai  reçu et conservé beaucoup de lettres d’anonymes qui à leur tour se sont dévoilés et j’ai senti que mes maux étaient rentrés en connexion avec les leurs. L’amputation peut-être autre que physique, perdre un proche, un emploi, un rêve est certainement aussi violent qu’une mutilation. Alors dans quelques jours mon deuxième ouvrage ne sera pas loin de chez vous. En fil rouge ma descente en solitaire du fleuve Yukon, 6 gamins sur les premiers kilomètres pour conjuguer le verbe « partager » puis l’immensément grand, le miroir quotidien de notre vie de dingue, qui nous, qui vous, embrume. Je ne pouvais plus tricher, j’ai réglé les comptes avec mes démons, et de temps à autres des événements absolument différents surgissaient mais toujours teintés de près ou de loin du partage. Je vous amènerai en Antarctique où quatre jeunes seront les pionniers des terres australes, s’en suivra l’ascension du  plus haut volcan du monde composée d’une équipe de bras cassés. La prison de haute sécurité vous enfermera dans ce milieu très austère mais avec des hommes en quête de lumière. La mascotte a pris la plume pour vous conter comment ce grand gosse un poil cabochard se comporte loin du monde. Je ne veux pas tout dévoiler et vous laisse le plaisir de le décortiquer. En conclusion des témoignages d’amis qui se sont lâchés sur ma personne, Dume m’a égratigné, c’est grâce à lui que je me suis ouvert aux autres. Franck, Thierry, Eric, Fabien, Chris, Bixente, Jean-François, Emmanuel, Gunther ont sorti leurs plumes pour apposer des mots sur mes humeurs parfois excessives mais toujours fondées de bon sens. Ayeltgnu signifie en Tinglit : Tu as de la chance. Oui j’ai eu de la chance de perdre ce bout de vie, il m’a ouvert les yeux et m’a fait fuir un monde qui n’était pas le mien. J’ai choisi en boitant un sentier que j’ai dû ouvrir, aucun n’était passé avant. Normal c’est ma route et je ne suivrais jamais la trace de qui que ce soit. Alors j’ai gravi pas à pas cette montagne, les ronces m’ont égratigné, par moments des blocs de granits m’ont barré la route, plutôt que de perdre l’énergie à les briser pour passer je les ai contourné ; un détour qui m’a amené sur d’autres voies. De temps à autres en me retournant je constatais que ce n’était pas si compliqué en fait d’avancer. Le bruit des autres qui jugent était trop loin maintenant pour que je les entende. Une chose incroyable m’est arrivé en arrivant au sommet j’ai compris qu’il y en avait un autre et que la série serait infinie. Si vous avez envie d’ouvrir votre propre chemin ce bouquin peut vous aider sans vous assister mais je suis sur qu’il vous donnera espoir. En tout les cas je l’ai écris pour ça. Sur ce billet j’attends de vrais commentaires après votre lecture. Le vrai compliment sera le sincère, celui qui me fera avancer dans ce domaine que je découvre et que je compte explorer. Un cabochard littéraire on aura tout vu…

La préface de Nicolas Dubreuil est magnifique, lui le frère de glace m’a éclairé sur une traversée fascinante, le voyage de l’intérieur…

Bonne lecture et à pluche.

Ayeltgnu le défi d’une vie debout.

Edition Au coin de la rue collection Au coin du monde.

Aventurier des glaces de Nicolas Dubreuil…

27 avril 2012
C'est bizzare mais le mec boiteux qui tire sa pulka il a comme un air de famille!!! Blizzard bizzard!

C'est bizarre mais le mec boiteux qui tire sa pulka il a comme un air de famille!!! Blizzard, bizarre!!!

Avril 2007 deux fadas partagent la même tente au milieu de rien, de la « froidure » à l’infini… Je rectifie, au milieu de tout, parce que là bas seul le temps et la glace sont maîtres, comme le disent si bien les Inuits. Oui, de tout, car sur l’inlandsis le petit rien devient bonheur et la moindre défaillance peut vous plonger dans la mort polaire. Quelle drôle d’idée que ce guide a eu, d’amener sur l’un des plus grands glaciers du monde, un unijambiste ! Cette traversée du Groenland à pied restera comme mon Everest, je souffrais physiquement mais je savais pourquoi j’étais là, Niko lui, redoutait le pire… Oui des confidences on en a échangé quelques unes, de crise de rire pour basculer dans les larmes. Deux frères de glaces qui erraient… marche et rêve !

Puis il m’a permis d’embarquer 4 jeunes de Bout de Vie dans une croisière australe, des noms comme dans les livres : Malouines, Géorgie du Sud, Antarctique. Poser sa prothèse sur des plages aussi reculées fût un privilège énorme. On a continué encore nos bouts de vie en commun, je formais une cordée andine et il intégrait le groupe mixte (valides-différents). Le volcan le plus haut du monde en fond d’écran, nous avons partagé nos migraines d’altitude toujours dans la bonne humeur. Pendant un stage de Bout de Vie il est venu et a découvert l’univers de la plongée-sous-marine. Des projets ensembles on en a des milliers mais le sablier lui le voit différemment, alors de temps à autres on se croise et à chaque fois ma même question : « Quand est-ce que tu fais un livre »? Pas le temps pas envie, puis pourquoi faire… Finalement son premier bouquin est en kiosque. Aventurier des glaces aux éditions de la Martiniére. 10 mois par an Niko vit en région polaire entre le Groenland et l’Antarctique, ce sont ses terrains de découvertes. Il guide, il photographie, il film, il vibre. Ne lui proposez pas une laitue ou des carottes !!! Un vrai homme des glaces qui préfère un foie de phoque encore chaud à moins que ce soit un bout de Narval que ses potes viennent d’harponner. Il a appris la langue inuit, il a même acheté une cabane pour ses vieux jours sur la côte ouest de Kalaallit Nunaat. Nos points communs sont nombreux mais les plus marquants sont nos retours difficiles dans la fourmilière occidentale qui chaque fois nous met un coup de pied aux fesses d’incompréhension !!! Je vous donne quelques rendez-vous pour découvrir cet homme fascinant. Paris Match de cette semaine. Le grand Journal de Canal + et bien-sur son livre. Un click sur son site et vous allez partir rejoindre le monde polaire…

PS : La mascotte balance un scoop ! Il sera présent sur le stage de plongée prochain… Chuuut c’est un secret !!!

Préface de Nicolas Dubreuil

12 septembre 2011

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Dans très peu de temps mon deuxième livre va arriver en librairie, patience!

Je vous dévoile la préface écrite de main de maître par Nicolas Dubreuil.

«66°29’33’’N – 44°54’32’’ O -27°C Vent de force 8 Ouest Sud Ouest. 18 Km de parcouru, le mauvais temps arrive, on plante la tente. Frank souffre à cause de sa prothèse. On prend du retard…»

Voila tout ce que j’écrivais ce jour là dans mon journal de bord, dans cette petite tente dont la toile jaune bat au rythme des rafales de vent. Par moment, les bourrasques tentent d’aplatir notre abri. Les arceaux plient et viennent jusqu’à me toucher le visage. Il va falloir renforcer le mur de neige qui nous protégeait, il doit commencer à disparaitre. Il faut aussi que j’imagine une solution de replis si jamais on n’arrive pas à traverser. Puis il faut que je compte le nombre de rations qu’il nous reste, je ne suis pas sûr que cela suffise pour terminer cette expédition…

Trop de questions…, je les laisse à un peu plus tard pour me reposer et profiter un peu de ce moment. Je suis allongé sur mon duvet, heureux ! J’adore particulièrement ces moments où le temps se déchaîne alors qu’on est dans notre petit abri au milieu de… RIEN!

Il fait tellement bon dans cette tente, il flotte comme un sentiment de bien être incroyable… Chacun est à sa place, les choses ne pourraient pas être autrement et je ne voudrais être ailleurs pour rien au monde malgré la tempête qui se déchaine.

Mon esprit vagabonde et tombe sur une question qui m’obsède : «Mais qu’est ce qui peut motiver les gens à venir faire ce genre d’expéditions à ski, en autonomie complète sur cette immense calotte glaciaire?».

Skier toute la journée, les crevasses, le froid, le vent, la faim, dormir sur la glace, la douleur, parfois la peur… Faut-il que leurs motivations soient fortes pour se mettre dans des situations pareilles! Je m’excuse en me disant que moi, c’est mon boulot, mais eux, pourquoi ? Que cherchent-ils ?

Et en particulier, lui là ! Lui, le gars qui est juste à côté de moi dans cette tente.

Comme moi, il est allongé sur son duvet,  il lit un livre en écoutant de la musique… Corse évidement !

On a la même coupe de cheveux, la même barbe de 15 jours, les mêmes gelures sur le visage, les mêmes brulures sur le nez, et les lèvres gercées par le soleil et le froid…

Mais lui, il a un truc… j’arrive pas à savoir quoi, mais un truc en plus qui me fascine.

Si je lui faisais part de mes interrogations, il me dirait certainement en riant que ce qu’il a de plus, c’est une jambe en carbone et donc qu’il a au moins un pied qui ne craint ni les gelures ni les ampoules !

Une prothèse en plus pour une jambe en moins ! Cette putain de prothèse qui s’abime de plus en plus au froid et qui lui inflige une douleur supplémentaire à chaque pas de ce voyage introspectif au cœur des immensités glacées.

Il doit en avoir des trucs à se raconter pour supporter ça toute la journée. Il doit en avoir des images de référence pour surmonter la douleur. Un combat de chaque instant ; pour lui mais surtout pour les autres, pour cette cause qu’il porte sur le dos. C’est un gladiateur qui retourne au combat tous les jours, un Spartacus des glaces. Sa jambe en moins lui a donné de l’énergie et de l’amour en plus à distribuer.

Je l’observe depuis un moment et voilà qu’il me regarde, il enlève ses écouteurs, ferme son bouquin. On se regarde, nous sommes tous les deux faces à nous même et sans raison on explose de rire. Ca fait un mal de chien de rire les lèvres gercées, mais pas moyen de faire autrement… un immense fou rire a moitié contenu par la douleur au milieu de la tempête au sommet de cette calotte glaciaire sans le moindre être vivant à 500 Km à la ronde.

Maintenant, je sais ce qui remplit de bonheur et protège ces 3,5 kilos de tissus et de fibre de carbone au milieu de la glace, c’est son bonheur à lui, cet amour qu’il fait rayonner et son incroyable envie de vivre!

Grazia u fratellu !!!

U mondu hè bellu basta à sapellu piglia!

Le monde est beau, il suffit de savoir le prendre!

Nicolas Dubreuil en Antarctique sur le petit écran…

25 mars 2011

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Le Dimanche 27 Mars à 16:40 et 20:35 ou le Jeudi 31 Mars à 16:25 sur France 5, vous pouvez découvrir un documentaire de Fabrice Babin sur les croisières au pôle Sud dans lequel vous découvrirez les activités de chef d’expédition au sein de la Compagnie du Ponant de Nicolas  Dubreuil mon pote que je ne vous présente plus.
Polairement votre!
PS de la mascotte : L’Antarctique pays où règne les manchots, on va prendre des adhésions Bout de vie !!!
A pluche