Aphorisme amer salé 7
4 décembre 2012Projet de stage de survie ou de vie plutôt…
28 novembre 2012Elle attend sagement son retour...
La météo annonce enfin du vrai bon temps : pluie, vent violent, froid et orage de grêle un merveilleux jour de balade en montagne. Il n’y a pas de mauvais temps, il n’y a que de mauvais habits. Mon sac étanche est déjà prêt depuis hier soir, je ne voudrais pas louper cette connexion, une rose rouge y est soigneusement rangée ! Romantique jusqu’au bout de la prothèse l’aventurier à cloche pied. Véro absente depuis plusieurs semaines pour des raisons professionnelles m’a fait parvenir cette fleur, c’est sur que je ne peux la faire dessécher sur mon bateau, sa place sera dans le maquis dans notre camp. Une heure de piste à moitié noyée en 4X4 et enfin je suis à une encablure de mon chemin improvisé. Ce n’est pas de la pluie, c’est un déluge, c’est bien connu en Corse tout est excessif. Je me faufile dans la forêt, le vent devra se contenter de la canopée, le randonneur lui comptabilise les gouttes qui lui bisent le nez. Des tapis de champignons multicolores, je redouble de prudence, une erreur est vite arrivée, il y a quinze jours j’ai en consommé des nouveaux, j’ai vu Jo Zef en forme de libellule et quelques oiseaux comme des éléphants roses tachetés de vert ! Donc méfiance !!! Mon jeux de piste est brouillon la moindre faute d’inattention et c’est parti pour un tour gratuit à se retrouver. Les odeurs m’enivrent mais une idée me revient en boucle. Depuis un petit moment on me demande d’organiser des stages de survie, jusqu’à présent je n’y prêtais pas cas mais l’idée chemine. Donc cette journée est une mise en forme de ce projet. L’idée serait d’amener quatre personnes pendant une semaine en milieu naturel en Corse. Un stage où l’on partagera une vie simple que certains appellent survie ! Une carte, pas de sentier et un apprentissage de progression en moyenne montagne, montage d’un camp, règle basique de vie en forêt avec cueillette et compréhension du monde environnant et découverte du silence. Connaissant le succès qu’ont les émissions douteuses de pseudo aventure, je comprends pourquoi on me le demande de plus en plus. Vous allez me dire mais qui y a-t-il de nouveau ? L’équipe de quatre personne sera composée de deux binômes, jusque là normal, mais ces binômes à leur tour seront composés d’un valide et d’un différent, voilà le « truc » en plus ou en moins, sans jeux de mots ! Attention ceci n’est qu’un projet. Ce stage serait un retour dans le basique, dans un système de vie en milieu naturel, téléphone, Iphone, Ipad, caméra, radio et autres gadgets formellement interdits. Une totale immersion dans un voyage de l’intérieur en laissant pour quelques jours le monde du virtuel et des hommes urbains. Je ne sais pas encore s’il doit y avoir de longues marches ou une vie sédentaire en forêt avec des randos en étoile, j’attends de voir vos réactions, j’en connais qui vont vite réagir, les autres seront un peu effrayés par cette expérience mais je sais qu’elle est à la portée de tous. Pour exemple depuis 11 ans Véro me suit dans ce style de progression, elle n’est pas une grande sportive et encore moins une miss muscle mais elle a réussi à s’adapter en y trouvant beaucoup de plaisir… Les participants devront signer un formulaire stipulant qu’ils se prennent en charge en cas d’accident, je n’ai pas de diplôme de guide de survie. Ce stage sera payant bien sur mais la facture devra être réglée au nom de Bout de Vie, une manière de récupérer des fonds sans cette sensation de faire la mendicité. Pour vous donner envie de venir : tout à l’heure sous une jolie bâche bleue noisette, (couleur inventée par la mascotte) j’ai cuisiné une belle poêlée d’amanites des César avec une galette à base de farine de gland de chêne. Un tapis blanc de grêlon rendait à la forêt un air enchanté, la rose rouge est posée sur un tapis de mousse, bientôt ma binôme sera de retour.
L’aventure ce n’est pas un magazine ou une télé réalité, l’aventure c’est vivre en osmose avec les éléments en se déconnectant de l’indispensable qui deviendra futile. L’aventure c’est le confort de se laver dans un torrent glacial, de découvrir une racine qui sera soupe ce soir, de cacher au fond de sa poche une brindille sèche pour démarrer le feu qui nous réchauffera d’une journée de pluie, l’aventure en vérité c’est ce que les virtuels appellent survie alors que ce n’est que vie.
J’attends avec impatience vos commentaires, s’en suivront les conditions, dates et tarifs.
A pluche !
Le Destin mots par maux
26 novembre 2012Élodie, princesse de son destin...
Le destin ; je crois que cette maxime en résume l’huile essentielle : « Donnez-moi la sérénité d’accepter ce que je ne peux changer, le courage de changer les choses que je peux changer, et la sagesse d’en connaître la différence.»
Ce week-end je suis sur la Côte d’Azur pour la signature de mon dernier livre et l’animation de la VIéme nuit des associations de Monaco. Menton j’y suis né, j’y ai vécu 29 ans, c’est là que tout a commencé. Dés notre naissance, des chemins différents se présentent à nous, celui qui nait en terre de paix ou de guerre, en bonne forme ou déjà estropié, de famille aimante ou par hasard… Je reste convaincu que dés le premier jour notre « road book » est déjà tracé, à nous d’en avoir les épaules assez costauds pour le suivre. L’enfance se déroule et les premières ornières nous barrent le chemin, dans mon cas le destin m’a amené dans les meilleures conditions pour partir sereinement. Un proverbe arabe dit : l’on ne doit pas juger un arbre sur ses racines mais sur ses fruits. Puis les « autres » croisent nos routes, cela fait des milliers d’années que nous nous rencontrons, une fois ami, une fois famille, une fois serveur puis servi, ami, ennemi, nous nous revêtons d’un corps de simple chair et de faiblesse pour poursuivre notre élévation, notre apprentissage. L’éducation, la religion, la géographie, la politique tissent nos destins, l’acquis soudain devient cendre, l’impossible éclate en vol, le chemin tant espéré se dévoile alors qu’on le croyait perdu. Il faut avoir le courage de se prendre en main de se regarder dans un miroir en cherchant ses zones d’ombres. Cette signature sur ma terre natale m’a fait revenir aux sources, la librairie n’était pas assez grande pour contenir « mon destin », de la maternelle au jour de mon départ, toutes les tranches de vie étaient présentes… Un journaliste m’interview longuement, il ne me connait pas mais l’agence de Nice-Matin n’est faite que de connaissances, l’un d’eux est un grand ami qui fut témoin de mon feu mariage, il a dû lui causer beaucoup et avec précision de son « client ». Je sens en lui énormément d’attention, le mot destin revient, il est bien renseigné sur mon « bout de vie », le côté obscure n’a pas été épargné, c’est ça la vraie amitié, ne rien louper. Pourquoi cet engagement aussi extrême, pourquoi la mort omni présente : seulement l’amputation ? Je ne peux cacher le pourquoi de cette question aussi importante, la perte de ma jambe, certainement un peu mais surtout la déconnection avec mes géniteurs. Mon destin est un choix de vie qui m’a fait prendre des décisions très engagées, ce reproche je l’entendrai jusqu’à la fin de leurs vies, alors nous avons coupé court, peut-être c’est moi peut-être c’est eux, je ne leur en veux surtout pas ; plus, je devrais dire. Ma dernière expédition qui fut très longue m’a enfin libéré de mes démons, je sais que je leur dois tout, je dois encore les aimer mais j’ai dû pratiquer l’ablation pour me sauver, j’ai amputé ce membre trop douloureux qui me détruisait à petit feu. Pourquoi le dévoiler en public ? Pour me libérer une fois pour toute, la région sais, j’ai crevé un abcès, je n’ai rien à cacher et je le prouve. Volontairement j’ai occulté l’une des causes de cette zone obscure ; je me suis séparé d’une femme qui était mon épouse, non pas que ça ; elle était enceinte !!! Ce dernier détail je ne l’ai pas dévoilé à la presse, alors je sens la lame de fond, me répétant en boucle que je vous cache la vérité. Oui une casserole à trainer mais 13ans après je ne regrette rien, je n’ai pas à le claironner ni en être fier mais ce choix ne regarde que moi, j’ai eu des raisons profondes et absolument aucune personne au monde ne peut et ne doit s’en mêler car c’est mon destin. Vous voyez votre serviteur des mots écris par ses maux, j’avance je suis ma route, je peux me retourner mais c’est loin tout ça, j’avance en boitant mais avec mon propre rythme. Le photographe me fait aller sur la plage, je me souviens c’était hier, une copine attentive qui cherche ma deuxième chaussure et réalise que son pote est un unijambiste pas encore appareillé. La librairie est une fourmilière, on s’embrasse, on se rappelle, ce n’est plus une signature mais bel est bien un retour dans nos histoires. Le destin laisse des traces des cicatrices, sorte de mausolées de nos passés, je ne rougis pas de ce que je suis devenu, quand il y a de l’ombre la moindre chandelle nous éclaire, ne pas confondre : Donner et offrir, prendre et recevoir, entendre et écouter, parler et dialoguer. Notre destin n’a qu’un moteur, la remise en question quotidienne. Le fleuve qui croise un obstacle l’évite, de temps à autre une berge s’écroule mais ce n’est pas grave, le limon créera une plage en aval dans un endroit qui était inaccessible. Le destin ne s’arrête jamais, il ne peut pas, ce n’est pas le temps qui passe mais nous. La nuit des associations monégasque 6éme édition va démarrer, j’ai mes fiches, mes invités, la présidente de table, la princesse du soir, Elo. Son destin lui a fait un sacré pied de nez mais elle est là, bien vivante. Le protocole comme d’habitude en prend pour son grade, mais je tente d’imposer l’émotion dans cette soirée, un ministre ou un maire ca peut se confondre, non ? La salle rit de mes gaffes, mais là encore le destin rode, Monaco n’est pas une terre inconnue, nombreux sont les regards présents qui m’ont vu grandir et connaissent beaucoup de ma personnalité, même les zones d’ombres. On s’étreint, on se sourit, on sait, je ne peux oublier. J’ai un texte un peu particulier, SAS le Prince Albert II a écrit un mot que je dois lire pour décorer une dame décédée il y a quelques jours, elle recevra à titre posthume une décoration pour son engagement associatif, c’est son mari qui me rejoindra. Il ne peut parler, je le serre contre moi, lui chuchotant deux mots, il prend la parole. Les 700 invités sont silencieux chaque table a sa bougie qui scintille pour nos disparus. J’ai préparé un petit texte pour Elo, lu rien que pour elle, la salle est encore une fois silencieuse, le destin ne fait pas de cadeau, la soirée se termine de façon festive, le destin n’aime pas les fins tristes…
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Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.
Extrait du poème de William Ernest Henley. Invictus
L’écriture mots pour maux…
19 novembre 2012Le clavier me suit souvent mais pas aussi assidument que mes blocs notes...
Lorsque la mémoire était la seule écriture, l’homme chantait. Lorsque l’écriture naquit il baissa de voix. Lorsque tout fut mis en chiffre il se tut. Robert Sabatier.
Piètre élève je collectionnais les mauvaises notes, ma fierté résidait quand ma classe éclatait de rire sur mes bêtises. Une perle de mes frasques ; au lieu d’écrire un aviron, je gribouillais un naviron. Il se pouvait que les navires aient des enfants !!! Une évidence qui ne l’était pas pour mon prof de français. La vie active très tôt m’éloignait des bancs d’écoles que je trouvais insipides et sans intérêts. Je préférais monter des murs de parpaings en rêvant en douce de grand voyage. Mes lectures ? Il n’y en avait pas, la seule BD qui arrivait à me faire tenir assis plus de deux minutes était Asterix et Obélix, Tintin était déjà trop élaboré pour moi, je n’y prêtais aucun intérêt. Puis à dix huit ans je devançais l’appel, une petite voix me faisait remplir un journal de bord. Mes potes m’écrivaient des mots pour ces longs mois d’absence, ma tante me souhaita de prendre mon pied ! Puis l’accident, une page blanche et j’écris un texte, pourquoi ? Je ne sais pas ! L’amiral vient à mon chevet, je suis sous morphine, en attendant que je sorte du cirage il lit mon premier poème, il sera édité dans le magazine de la Marine Nationale. Mon premier cahier se remplit mais ce n’est qu’un embryon d’écriture. Je ne lis toujours pas, l’ouvrage de Patrick Segal sera le seul livre avec celui de Gérard d’Aboville, l’Atlantique à bout de bras, comme quoi, rien n’est anodin. A 29 ans je sors de ma croute et décide de me prendre en main, je quitte mon emploi familial, la p’tite copine du moment et le bel appart vu sur la mer, je veux devenir ce que je suis et non ce que les autres désirent pour moi. Je lis mon premier livre en prenant mon temps ; Le Petit Prince de St Exupery. Je pleure, je suis fasciné, c’est moi cette histoire, je suis Le Petit Prince boiteux. Je remplis un cahier entier, j’écris une histoire qui lui ressemble étrangement, ça y est j’ai la plume qui pousse. Je la conte à quelques intimes, tout le monde pleure, sanglote : « mais elle est magnifique ton histoire ! » Quelque chose germe en moi. Je prends la mer mais pas seul, je me remets dans un carcan, avec une personne qui me rappelle sans cesse que je n’ai aucune culture, alors je range mon stylo, de temps à autres j’écris un petit article pour le magasine Voile et Voilier sur mon odyssée mais rien de transcendant. Quatre ans et je retrouve enfin ma liberté, je reprends la lecture, ce n’est pas facile quand on est un hyperactif mais certains ouvrages commencent à m’apporter un semblant de plaisir, je griffonne des cahiers. Puis à quelques jours du départ de notre traversée océanique à la rame un sponsor de dernier moment débarque. Il joue le jeu mais il faudra écrire un journal de bord depuis l’océan !!! Apprentissage du PC et de l’écriture tout en ramant, Jo Le Guen me l’interdit, je lui ris au nez ; je sais, Cabochard le garçon ! Je découvre le partage par l’écriture, je deviens accroc, addict, tous les soirs un détail de la journée est envoyé, des milliers de gens de l’autre côté de leurs écrans vivent l’océan, l’embrun rentre chez eux, leurs mains sont aussi calleuses, le mal de mer les fauche, certains y trouvent une sorte de liberté. Mademoiselle L virevolte aussi au dessus de leurs têtes, cela devient une thérapie. Six mois plus tard un appel, une dame me demande si j’ai des notes sur mon bout de vie, elle serait intéressée de les lire. Je dépose mes calepins aux éditions Arthaud, on me rappellera d’ici un mois. Deux jours après l’éditrice veut que je signe le contrat, je suis abasourdi, autour de moi je me confie on me dit de foncer. Mais voilà ce n’est pas mon écriture qu’on veut mais le récit de ma vie. Un collaborateur m’est remis d’office, Rémy Fiere rédacteur en chef de l’Equipe Magazine devient un confident. Le pauvre homme lit mes 400 pages écrites bout à bout avec des milliers de fautes, de ratures, de répétitions, de non sens. Le grand journaliste devient un ami, il aime mes mots, il sait les remettre en place, il me donne confiance, je prends avec lui des cours de français, je veux devenir bon élève. Sa maison est mon école, nous rions beaucoup, un déclic, je me dérouille la cervelle. Ma biographie sort dans une belle collection, je suis fier, n’y voyais aucun jeux de mots ringard de ma part. Livre de Frank Bruno avec la participation de Rémy Fiere. Il me dit : le prochain tu le feras tout seul ! Je deviens boulimique d’écriture et de lecture, j’essaie de me varier, c’est le domaine de l’aventure qui me tient le plus en haleine, mes mots s’éclaircissent, prennent de l’étoffe. Cela m’est plus facile, Véro passe du temps à m’expliquer mes fautes, je suis un bosseur alors j’écoute, je prends note. Mes aventures se succèdent, journal de bord, lecture, je m’aguerris, je me sens à l’aise mais pas encore libre. Puis je tombe sous le charme des écrits de Sylvain Tesson, je lis tous ses bouquins, je les relis puis le miracle je le croise et le recroise encore, on devient pote, je veux tout savoir à son insu. On skie ensemble mais j’ai mon carnet sous mes moufles. On est jury d’un festival de film d’aventures, j’ai ma frontale pour noter ses « trucs » dans la salle obscure. On me demande d’écrire des articles sur le thème de l’aventure, j’aime bien les défis, je gratte, j’efface, je regratte, je re-efface… Mes nuits deviennent plus courtes, si mon calepin n’est pas à porté de main je deviens le fumeur sans sa dose de nicotine, invivable. Si mon pense bête est dans le fond de mon sac étanche je demande à la terre d’arrêter de tourner un instant pour le récupérer. Les oiseaux le savent, si je ne siffle pas avec eux c’est que je n’ai pas de quoi noter. J’archive des heures qui passent. Tenir un journal féconde l’existence. Je suis vert de rage, ce n’est pas de moi mais de Sylvain ! Puis je lis d’autres ouvrages, je rencontre de plus en plus d’écrivain voyageur. Philippe Sauve me remet une couche, je dois écrire un article sur lui, il viendra me demander l’original de mon gribouillis, lui qui est écrivain. Je sens un truc qui se fissure, ma carapace de cancre laisse passer le papillon de la plume, je prends confiance, j’ose. Alors j’écris jour et nuit, je deviens l’esclave de mes mots, paradoxe j’étais esclave de mes maux, le son n’a pas changé mais c’est le fond, normal pour un plongeur me direz vous ! Je commence à comprendre l’importance de la ponctuation, l’apostrophe devient mon oiseau, la lettre mon cairn il ne faut se tromper, vous imaginez ; l’amour deviendrait rapidement la mort. Importance de l’apostrophe, de la lettre, de la terminaison. L’écriture semble me rendre les pièces du puzzle de ma vie, une sensation qu’avant ça il n’y avait rien, une page blanche sans crayon pour la marquer, la griffer, la noter, l’aimer. L’écriture devient un acte d’amour, parfois un peu soumis je me remets doucement de ces ébats puis je deviens chevalier de croisade, mon armée suit ma plume. Zut je flanche, ce n’est pas bon, mes mots m’ennuient, j’ai envie de pleurer je ne suis qu’un simple gratteur de papier, les arbres m’en veulent, leurs frères sont tombés pour rien, le loupeur de mots les a mis à la corbeille. Puis je n’ai plus peur du noir de mon encre, et je pars à la recherche d’un Freud égaré, je fauche l’ombre de quelques poètes, puis la révélation je n’ai plus besoin de suivre, je trouve ma voie, mon style, certains diront. Mon métier à tisser est en place, je vais tenter d’y mettre des bouts de tissus multicolores. Mon deuxième livre est dans les bacs, j’ai changé d’éditeur, je ne veux plus de guide, I’m a free man, alors je veux et j’exige, je veux et j’exige, c’est dur à dire mais encore plus à faire ! Bernard Biancarelli me fait confiance, il accepte mon fascicule, sa mise en page, ses photos, son p’tit logo tinglit. Je suis fier mais craintif, le public est le seul juge. Je reçois des mails des quatre coins de France et des pays francophones : livre introuvable, pas disponible. Je gueule sur mes éditeurs, ils ne comprennent pas, de toute façon il n’y a rien à comprendre, rupture de stock tout est parti en trois semaines et sans pub !!! Mes mots se sont envolés, ils ne m’appartiennent plus, ils sont chez eux, chez vous peut-être. Mes mots à moi, mais mon émoi est à moi… Incroyable qui l’aurait cru, le cancre écrit des livres qui se lisent. Mon calepin bleu est là, ouf ! Quelques mots pour vous. Tiens celui là, il n’est pas mal, non, l’autre ! Non, plutôt celui-ci : L’égaré suit des traces et non des preuves, c’est pour ça que j’écris. Ça c’est de moi et toc c’est entier et pas un « Tesson » ! Je suis au pied du mur, j’ai l’envie d’écrire qui est ancrée, sans jeux de mots, quoi que ! Alors j’ai encore et encore à apprendre à découvrir, si j’ai couru le monde c’est pour comprendre les hommes et leurs maux maintenant à moi de me découvrir pour comprendre les mots, les miens qui deviendront les vôtres.
La lecture m’a porté au seuil de la liberté, l’écriture m’en a fait franchir la porte.
Re moi et tac !
Ps : J’attends de pied ferme vos critiques du dernier livre, je compte sur vous pour grandir.
Vendredi 23 novembre je signerai mon livre à Menton à la Maison de la presse des jardins Bioves entre 17h et 19h
Samedi 1 décembre à la librairie l’Album à Bastia à partir de 17h.
Samedi 15 décembre au stand E 71 Nautiraid au salon nautique de Paris porte de Versailles de 15h30 à 17h30.
Aphorisme amers salés 6
13 novembre 2012Méfions nous des mots. Il y a les mots cœurs, les mots d'elle, les mots passants... Soyons prudents!
Je reprends le cours de mes délires nocturnes, depuis il y en a eu des choses d’autres maux corrigés, emballés, décortiqués…
Le meilleur moyen de ne plus être harcelé par un rêve c’est de le réaliser…
Se dépouiller de l’indispensable est le seul moyen d’atteindre le bonheur.
Comme je ne suis pas sur que demain je sois plus heureux, je le suis maintenant, heureux !
J’ai fantasmé sur la cambrure de ses reins, je me suis projeté sur le sommet atteint, j’ai salivé sur ces mets présents mais le seul moment de délice n’est il pas l’instant présent ?
Vie d’aventure, la première difficulté n’est elle pas d’affronter les « autres » !
La religion : permet-elle aux hommes d’être ce qu’ils sont ?
L’orage vient d’abattre un arbre, les pessimistes seront désolés, les optimistes saisiront l’opportunité pour s’en servir et traverser le torrent en cru.
Je n’ai rien à perdre mais tout à prendre.
Oh ma chaire tu m’as trahie, toi ma chère tu m’as conquis ; tu m’as torturé, violé, humilié. Je t’ai haïe, répudiée mais tu t’es obstinée à m’enlacer. Pardon oh douleur je n’avais pas compris que tu étais mon enseignante.
La liberté, c’est le choix de vivre.
Un mal(e), des maux, comme quoi quand les hommes se regroupent la guerre s’installe.
Une action de bienveillance ne nous grandira que si elle est sans intérêt.
J’ai déposé une branche sèche sans odeur au cœur d’une forêt de mimosas, le temps a passé et mon bois mort s’est embaumé.
Lutter contre les éléments est une erreur, ils te détruiront, acceptent leur puissance et ils t’enseigneront.
Funambule atteint de démence, déséquilibré qui a perdu le fil !
Quand je trouve un sentier qui mène au sommet je ne le prends pas, je préfère défricher le mien.
Le voyage est un sacré magicien, il transforme l’étranger en ami.
Ne pas confondre : Panthéon : lieux où se retrouvent les Dieux.Pantalon : lieu où se cache le petit Jésus !!!
Aventure : Si c’était un verbe je ne le conjuguerai qu’au temps présent !
La lecture m’a amené à la porte de la liberté, l’écriture m’a fait franchir son seuil.
Pour qu’une lecture soit harmonieuse il faut éviter la répétition des mots, pour la vie c’est pareil, il faut éviter la répétition des maux.
Par les livres j’ai voyagé ; par les voyages je me suis livré.
La limite entre bruit et musique, l’amour qu’on lui porte.
Ceux qui réalisent leurs rêves laissent dans leurs sillages ceux qui ne font que rêver.
La solitude mots par maux…
11 novembre 2012
La solitude m'a mené sur un chemin lumineux... La liberté
« Y avait-il une réponse ? Une réponse à quoi ? Je n’étais pas en quête d’une pensée ni d’une philosophie ! J’étais en quête… D’un battement de cœur. » Satprem
Depuis la sortie de mon dernier livre je suis amené à répondre régulièrement à cette question : Que vous apporte la solitude, en avez-vous peur, ne mène t’elle pas à la folie à moins que ce soit une philosophie de vie ? Les poètes, les chanteurs la reprennent en boucle. A tellement la décortiquer certains philosophes en sont morts de démence, un sujet de philo pour le BAC ! Mais je vais tenter avec tact et sagesse d’apporter une réponse à cette question, avec mes images de références bien-entendu ! D’abord définir la solitude ; il y a celle qui est subie, destructrice, sans engagement, dénuée de communication ; puis la choisie, qui permet le rêve, la création, la réflexion, la contemplation. La première est terrible, un mal sociétal. On retrouve un homme mort dans son lit quinze ans après, personne ne s’était inquiété de son absence ! La deuxième, c’est celle que je pratique, mais elle a plusieurs niveaux. Suivant la géographie, la vie sociale du moment elle peut prendre une intensité différente. Si j’ai choisi de vivre la solitude c’est que je la désire car elle me fait peur mais elle m’offre l’essentiel : la vie ! Découvrir ses peurs c’est les comprendre. Jusqu’à présent j’avais vécu la solitude en tant qu’intermittent ; rando en montagne de quelques jours, visite d’un pays en solo, plongée profonde sans binôme… Mais le Yukon comme je le raconte dans mon livre c’est mon Everest de solitude. Le Vendée Globe, course à la voile, vient de prendre le large, trois mois de solitude extrême, pourtant pas un seul marin ne l’a vivra à l’identique. Beaucoup de moines ou autres penseurs sont allés s’isoler dans des coins reculés pour comprendre le temps présent, le pourquoi de la vie. La solitude c’est avant tout une sensation, un ressenti. Sur ce grand fleuve j’étais seul sur des centaines de kilomètres, je ne devais et ne pouvais compter que sur moi-même. Le vide qui s’offrait à moi ne pouvait être comblé par une présence, la sécurité je ne pouvais la trouver qu’au fond de moi, « l’autre » ne pouvait s’y substituer, je devenais l’explorateur d’un « moi » inconnu. Bien-sur grande différence immense, je sentais l’amour des personnes laissées de l’autre côté du globe, la distance géographique ne comptait pas pour mon âme toujours en compagnie des êtres aimés. Le soir je pointais sur une carte de l’Amérique du Nord ma position, je me surprenais à blêmir quand je visualisais ma position précise, près de rien, loin de tout… Il m’aura fallu des semaines pour comprendre qu’elle était constructive, après mes journées de pagaie et mes taches finies, je n’avais personne à qui parler, personne à écouter, pas de radio car trop loin, pas de musique, j’avais oublié de charger des chansons sur mon MP3 ! La machine à cogiter se mettait en marche, vous allez me dire pas besoin de ça pour méditer. Détrompez vous, ici en Corse je connais assez bien la montagne pour pouvoir m’isoler mais en mon fond intérieur je ne me sens pas seul, au pire, en une journée de marche, je sais que je trouverai un village ; la vibration n’est plus la même. Ce n’est plus une vraie solitude, je ne compte pas combien de fois j’ai traversé avec mon Cabochard entre la Corse et le continent, mais la sensation et l’émotion sont différentes. Se trouver en situation de non retour exerce un sixième sens qui transforme cette solitude en compagne, en professeur. Comme je n’étais plus en contact avec l’extérieur, certaines évidences devenaient plus floues, et certains doutes disparaissaient ; une sorte d’équilibre. L’essentiel avait une autre saveur. Certain jour sans vent le silence était d’une profondeur telle que je le vivais comme une découverte, juste le son du cœur qui bat chamade. Un soir je me surprenais à entendre le froncement de mes yeux qui clignaient. Les autres sont loin, on se retrouve dans une vitrine, la foule, le stress, le temps qui passe cela ne nous touche plus. Le travail commence enfin, les histoires anciennes surgissent, elles ne semblent plus si importantes, les coups bas de la vie sont plus faciles à accepter, la vie si compliquée par moment semble simple car basique. La solitude est une sorte de savon, on se récure avec, on se sent propre quand on la vit. Être maître de son destin. Elle opprime le corps qui n’est plus qu’un pauvre support, le plexus semble écrasé, la gorge est sèche et puis c’est l’explosion enfin on comprend, enfin ; l’homme libre surgit, ne plus se préoccuper de son moi puisque nous sommes universel. Je pense que chacun peut y trouver une force incroyable mais elle éprouvante. Dans une époque de crise grandissante une des industries qui ne souffrent pas est celle de la communication. Quand j’observe quelqu’un qui est seul, la première chose qu’il fait c’est contrôler son Iphone pour vite se connecter avec quelqu’un, mais ce n’est que du virtuel. La solitude est un miroir qui nous renvoie ce que l’on fuit. Aimer et savourer la solitude ce n’est pas fuir les autres bien au contraire, en se découvrant on comprend mieux le Monde. Mais attention comprendre c’est aussi découvrir ce que vous n’aviez pas perçu avant et le bâton peut rebondir sévèrement au visage. La solitude m’a grandi mais elle m’a rendu encore plus exigeant car elle ne pardonne pas. La solitude m’a donné une montre ! Oui je sais maintenant que je ne suis pas immortel, quoi que l’on fasse l’aiguille avance et l’idée ne me fait plus peur. S’assoir sans rien faire est la plus belle chose qu’elle m’a apprise, combien de soir blotti près d’un grand feu ; j’ai été contemplatif… La rivière, la forêt à perte de vue, le chemin de ma vie certainement…
Vous n’êtes pas prisonniers de vos corps, ni confinés dans vos maisons ou dans vos champs. L’essence de votre être demeure au-dessus des montagnes et vagabonde avec le vent.Ce n’est pas une chose qui rampe vers le soleil pour se chauffer, ou creuse des trous dans la terre pour se protéger. Mais une chose libre, un esprit qui enveloppe la terre et se déplace dans l’éther.
Khalil Gibran
A pluche !
Carte postale : votre avis nous intéresse…
9 novembre 2012 Ceci est le projet d’une carte postale qui sera offerte, votre avis nous intéresse. Idée de France Barbé.
Laissez vos commentaires ici et non sur FaceBook pour que tout le monde puisse y participer, merci de cette attention…
La semaine de l’emploi chez les « différents »…
7 novembre 2012
La relève...
Dés lundi commencera la semaine pour l’emploi des personnes handicapées, un vaste sujet…
Fait du hasard c’est aussi le début de la promotion de mon nouveau livre. Je vais commencer par la Corse pour poursuivre sur le continent. Quelques rendez-vous : vendredi 16 novembre, l’émission de Via Stella FR3 Corse (aussi sur le câble) Inseme de 12h à 13h30, me sera consacrée, puis une signature du livre à la librairie la Marge d’Ajaccio de 17h30 à 19H30, samedi 17 novembre signature au centre commerciale Leclerc de Porto-Vecchio de 17h30 à 19h30. Sur France Bleu Frequenza Mora des ITW avec des jeux pour gagner le livre et quelques témoignages dans la presse écrite insulaire… Ouf ! Après ? Signature à Monaco, Bastia, Corte et Paris mais laissez moi respirer ce n’est pas la priorité de ce billet.
Donc lundi 12 novembre démarre la semaine pour l’emploi des personnes handicapées. Je ne vous apprends rien en vous disant que la France est en retard de plusieurs années par rapport aux pays Scandinaves et Anglo saxons. C’est à nous les « différents » de nous imposer en douceur mais avec tact. Personne ne peut et ne doit se mettre à la place de l’autre mais chacun doit donner et recevoir. Ouverture sans vulnérabilité, proximité sans fusion et sensibilité sans affectivité. L’échange tout vient de là. Un employeur recherche d’abord un collaborateur, l’handicapé doit absolument fournir un résultat à part entière. On ne doit plus avoir un handicapé qu’on emploie mais plutôt un employé avec un handicap. Il m’aura fallu presque 10 ans pour devenir un aventurier « différent ». Ce ne sont pas mes coups de gueules ou mes droits qui m’ont permis d’en arriver là mais bel et bien mon travail de fond. Notre handicap n’est qu’une spécificité, pas plus qu’une taille, une couleur de cheveux, ou une religion. Vu que notre société fonctionne par case autant se trouver dans la bonne. Se faire embaucher par la case handicap aura peu de chance, la case performance sera la bonne. A nous de bosser et cessons de se plaindre. Les droits, quels droits. Les lois sont votées mais pas appliquées, nous le savons tous, alors à nous de nous adapter. Nous devons être un cadeau, une chance pour l’autre et ce sera inversement proportionnel… Rentrer dans le bureau d’un recruteur avec l’habit de « l’éclopé » n’aboutira jamais, proposer vos compétences c’est la seule chose que l’on doit retenir. Le français a ce malin plaisir de toujours tout contester, point noir valable pour tout le monde : quand on donne une règle, il dira « pourquoi ? », l’allemand lui dira « d’accord ! ». Et après on s’étonne qu’ils soient plus forts que nous ! Attention accepter ne veut pas dire être un mouton mais il y a des conventions dans chaque entreprise, les respecter c’est le premier pas de la réussite. Une des raisons pour lequel je boycotte la FFH, est la mise à part systématique. La mixité est une richesse, une équipe de valides et moins valides peut être détonante, l’un amènera l’autre au bout de ses peines. Hier j’ai testé une photo que j’ai « piquée » sur le net. Des gosses amputés sur la ligne de départ d’une course à pied. Les facebookeur ont repris par milliers cette photo avec pleins de chaleureux témoignages. J’y ai souvent lu : En voyant ça nous n’avons plus le droit de nous plaindre… Je le sais par mes expériences de coaching avec des sportifs valides, la mixité est une sacrée aubaine pour l’entreprise de la réussite. Râler ne sert à rien, dialoguer, bosser, démontrer à soi-même puis aux autres c’est l’une des solutions d’intégration. Nous y venons tout doucement. Dans le billet précédent je présentais le projet « Jolokia » un équipage mixte pour s’aligner sur les plus grandes régates de la planète. C’est un début. Une comparaison frappante, le milieu maritime. Il y a des siècles seuls les pêcheurs et quelques découvreurs s’aventuraient sur les océans, puis vint le transport, une sorte de secte se créait : les marins. Il était absolument inconcevable que l’on puisse en faire un loisir, puis Joshua Soclum fut le premier plaisancier solitaire à effectuer un tour du monde, les autres (pécheurs, commerçants) ne voulaient même pas en entendre parler. Des régates s’organisaient aux quatre coins des pays du Commonwealth, les français voulaient aussi les leurs . Un truc de mec bien-sur, les femmes c’est juste bon à torcher les gosses ! Et puis de couettes ont battu les tatoués, encore un pas dans l’intégration. Les handis débarquent sur la pointe des prothèses, que les borgnes fesses et les tordus démontrent que notre différence peut-être une force… A votre tour adaptez vous, bossez, ce n’est pas un droit c’est un devoir…
A pluche !
Le syndrome de la page blanche…
3 novembre 2012En rando avec Sylvain, deux poètes qui tracent... La neige bien-sur!
Le syndrome de la page blanche, la tétraplégie de la vibration, l’assassinat de l’improvisation, quatre semaines que je ne suis plus aventurier à cloche pied. Le temps passe, non erreur, c’est moi, c’est vous qui passons. Le temps lui prend son temps, toujours au présent. Plus d’eau à courir, plus d’horizon à scruter, mon séant n’a plus à supporter un entêtement de rouleur boulimique. Les infos m’arrivent par tous les sabords, je suis envahi, je me transforme en ferry naufragé, je colmate, je pinoche mais l’eau des news remplit le paquebot de mon âme. Je visite, je croise, je réponds, j’acquiesce les compliments : Quel exploit, vous êtes un homme de l’extrême d’un acier trempé ! Trempé par la pluie, par les larmes de mes doutes surement. Je file à l’anglaise, donc à l’opposé de votre route, on me rattrape ; on me souffle des conseils : Moi à ta place… ; mais pourquoi tu fais ça comme ça ! Comme c’est soufflé ça s’envole. Mon portable vibre, le traître ! Signe astrologique, balance peut-être ! Je suis en mode silencieux ! T’es où ! Je peux te voir ! Aie ! Je fuis, je suis un sauvage en quête de liberté alors qu’on veut me mettre en cage… Ma routine me rassure, je me cache : mes rêveries, une touche de vélo, une pointe de kayak, du « peinturlurage » sur mon yacht et des partages avec ma « Vrai ». Rien n’a bougé en quelques mois d’absence. Je croise sur la nationale l’homme qui marche. Depuis plus de vingt ans il arpente à pied les routes de Corse. Bourru, caché derrière de grosses lunettes et une barbe bien fournie, il marche toute l’année sans causer et par tous les temps. Un sac à dos et deux cabas il fonce vers son histoire. L’île entière lui trouve une case pour l’enfermer, il faut absolument le cataloguer, c’est qu’on ne cause pas chez ces gens là on compte, disait le grand Jacques. J’aime à savoir qu’il existe encore des gens comme ça, ils vivent leur folie, ils avancent dans une bulle protectrice sans se soucier de ce que l’on peut penser d’eux. Pas trop amateur de cinéma je me souviens pourtant très bien de cette œuvre extraordinaire où Philippe Noiret jouait à merveille le rôle d’Alexandre le bienheureux. Ce film m’avait bouleversé. Il avait décidé de ne plus bouger de son lit mais les « autres » ne pouvaient en supporter l’idée. Depuis mon retour je médite, je souris au vent, je me souviens encore, quoi que plus trop bien, mais voilà c’est fait. L’autre soir entre deux silences, j’ai enfin pu visionner l’émission Echappées Belles en Corse. Dis donc c’est vrai que je boitille, c’est vrai que ma patte en carbone ce n’est pas folichon à l’image… Mais je crois que le pire c’est boiter dans sa tête. Je suis un donneur d’énergie, je l’entends en boucle, pourtant mes doutes me crochent la patte de temps à autre. Mais entre vous et moi j’aime bien me retrouver allongé dans l’herbe, je m’en fous, c’est mon genou en carbone que j’ai écorché ! Oui, à plat ventre je vois mes erreurs d’un autre angle et peux enfin les corriger. Oh fait j’ai renvoyé les pantoufles fraîchement arrivées, ouais, on ne peut pas y adapter des crampons, elles ne sont pas étanches et puis elles sont trop molles. Avec la mascotte on a ressorti des cartes oubliées. Qu’est que tu en penses Jo Zef ? Là-bas ça à l’air isolé ! Des ours ? Non je ne crois pas, ou alors ils sont petits. Des tempêtes ? Non pas en été, que des brises un peu soutenues ! Pourquoi il n’y a personne qui n’y a jamais posé prothèse ? Parce que y zion pas pensé, parce qu’ils sont trop pressés !!! Vous voyez je cogite, le gosse qui sommeille en moi est intarissable sur les routes à découvrir, les chemins à tracer. Bientôt je vais peut-être passer par chez-vous pour signer mon dernier livre, la mascotte fera partie de la « dream team » mais pour lui décrocher un graffiti va falloir montrer « moignon blanc » !!! Un coup de cœur : Sylvain Tesson vient de sortir son dernier bouquin: Sibérie ma chérie. Par moment je le déteste, j’aurai voulu enfanter les mots qu’il appose, être le géniteur de ces aphorismes. Capable de s’amputer une idée pour un bon mot, il est de ses auteurs que l’on voudrait immortel. Pourquoi ses livres ont une fin, pourquoi n’est il pas né à la place du Christ, pourquoi n’y a-t-il pas un 14 juillet qui lui soit consacré ? Oups je dérape, je vous choque, c’est bien ! Cela veut dire que vous me lisez. Une dernière fois peut-être mais au moins mes maux vous ont caressé l’esprit et fait trébucher à votre tour. J’espère que vous allez « liker » sur votre page parce que le virtuel prend le dessus, Le farce plouc tweet, merde j’en fait partie, je suis virtuel, j’ai un joker, je vous en prie encore une semaine et je gagnerai la boîte de jeu. Je vous en conjure laissez moi un commentaire ou un truc du genre. Si vous me croisez dans la rue, faites moi un signe, un regard, un like quoi. Vous avez vu les paradoxes de la vie en haut je vous fuis en bas je vous désire !!! Nomade errant il vit sans toit mais à besoin de toi et d’émoi, aidez moi, et des mois j’en ai encore à vivre de grés ou de marbre disait le pot… Ouf mes maux s’entrechoquent, mes aphorismes ne sont que moignons, mes idées absorbent les ténèbres hivernales, je dois, tu dois, il doit nous devons vous devez ils doivent et après ???
A pluche
Rencontre avec Gilles Elkaim…
29 octobre 2012Quand deux baroudeurs se croisent... Ils papotent baroude...
Je n’avais embarqué qu’un seul livre pendant ma « ramerie » océanique, Arktika de Gilles Elkaim. La houle semblait jalouse de la passion que je prenais à décortiquer le récit des quatre ans à pied, en kayak, en attelage de rennes et de chiens, que ce grand explorateur avait vécus en rejoignant le Cap Nord en Norvège au détroit de Béring en Russie, elle me le faisait durement payer. Quelques mois après, certainement grâce un peu à ce récit je jouais à mon tour le nomade du Grand Nord, je bricolais avec quelques russes pour effectuer le dernier degré du Pôle Nord. Aie je mords à l’hameçon, le reste vous le connaissez. Dans mes rêveries je projetais une rencontre avec Gilles, mais est ce que deux coups de vent peuvent se croiser ? Difficile ! Eté 2011 je suis en repérage en Laponie avec Véro, j’étudie la faisabilité d’Arcticorsica. Dans la région du lac finnois d’Inari, je me souviens que Gilles y avait construit une cabane où ses amis à quatre pattes d’aventure Arktika séjournaient. Nous trouvons la kotta, mais il n’est pas là. Nous lions d’amitié avec Gladys son assistante, et restons quelques jours. Je prends en charge les taches physiques, Véro apprend beaucoup de la vie en milieu polaire. Je me promets de repasser un jour… Juin 2012, je suis en route pour ma longue croisade Arcticorsica, j’ai formé une équipe logistique mais je me suis trompé de candidat. Je devrais dire que se sont plutôt eux qui se sont trompé d’histoire, ici ce n’est pas du virtuel, pas de clique quand tu te trompe, mais plutôt une claque ! Gros coup de colère de ma part le matin, si je suis intransigeant avec moi-même pour arriver à bout de mes aventures je demande à ceux qui s’approchent d’être juste un peu à la hauteur. J’avale ma salive et sur ma journée de repos j’amène mes apprentis au camp. Gladys n’est pas là, zut, décidément ce n’est pas un bon jour. Prêt à repartir, une gamine me demande d’attendre car elle va appeler Gilles. Quelle chance le blizzard va croiser le libecciu ! Des points communs nous devons en avoir et je sais que ce sera une grande rencontre. Gilles est au milieu de son « monde », ses chiens et la nature des grands espaces. Les présentations étant faites je sens que les jeunes filles au pair ont une demande dans leur besace. Mon nouvel ami ne cache rien, et leur propose de soumettre leur requête en public. Elles ont répondu sur le net à un formulaire pour être « apprenti polaire ». Nourries, logées, elles sont là pour être initiées aux rudiments d’une vie avec des chiens de traineaux. Elles sont comme sur des œufs, l’une d’elle se lance, mais Gilles en connait déjà les tenants et les aboutissants. Elles bossent dur c’est ce qu’elles disent et respectent les tâches qui leur sont demandées mais elles attendent de la reconnaissance de leur boss ! La vie à Arktika est rustique, mais cela est précisé dans leur contrat, vie de camp rude pour apprentissage de l’existence de « nomade polaire », elles ronchonnent, elles veulent être valorisées, puis une connexion internet leur faciliterait la relation avec leur amis « facebookien » si loin! Gilles les laisse finir, il sourit et en deux phrases les remet gentiment en place. Pendant quatre ans il a appris seul la vie extrême de ses contrées qui ne pardonnent aucune erreur, il a eu peur, il a eu froid, il a eu faim et pas une seule fois la glace, le vent, les ours, les peuples croisés lui ont offert compliment. Il savait qu’il était apprenti et que seul lui devait savoir si ce qu’il avait fait été bien ou pas. Les deux jeunes filles ainsi que mes deux jeunes hommes partiront ensembles soigner les cinquante chiens du camp, un grand silence qui en dit long. Je suis invité dans sa cabane, il prépare un thé accompagné de quelques biscuits. Petit refuge, mais très bien organisé, je retrouve la rigueur que je m’efforce d’avoir sur mon bateau et ses 6m² habitable. Nous ne sommes pas des intermittents de la vie d’aventures c’est notre quotidien qui est ainsi fait. Pendant que l’infusion réchauffe nos mains je découvre le nouveau rêve de Gilles, un voilier en aluminium pour explorer les mers polaires. Ses yeux brillent, un enfant va voir le jour, il en est le géniteur, il ne connait pas trop sa « mer », mais peu importe une vie lui suffira pour en caresser ses formes. Le nom des étendues salées sont aussi prestigieuses que destructrices. Nous échangeons, nous sommes en connexion. Il cherche un truc en plus pour apporter de l’étoffe à cette future exploration, je lui soumet quelques « différence » comme passager clandestin … En attendant le grand départ 2014, le voilier polaire est prêt à recevoir été 2013 des passagers pour endosser avec un peu plus de modernité les rôles des anciens conquérants de la route du Nord-Ouest. Si l’envie vous frôle l’esprit embarquez le prochain été à bord du voilier Arktika et bonne mer… Ici le programme…
A pluche