Un jour de toussaint…

2 novembre 2014

Il parait que c’est le jour des morts, c’est peut-être pour ça que je m’extirpe de mon tipi pour aller les rencontrer, il fait encore nuit et seule ma lampe frontale offre de la lumière. Mais hélas aucun fantôme, pas même le moindre génie, ne m’attendent ! Mon sac est prêt, il me faut vite prendre le maquis, je suis recherché, mais oui les habitudes pourraient me kidnapper à paresser au camp des solitudes. Je connais beaucoup de sommets mais il y en a, encore plein, vierges de mes pas boiteux. Le soleil va bientôt arriver, je me remets bien d’aplomb, il faut que je sois présentable, quand on a la visite du patron, c’est un minimum. Le dénivelé est à la hauteur des mes espérances mais il en faut plus pour épuiser un Cabochard. J’enchaîne les génuflexions, non je ne suis pas à l’église, mais dans un temple qui se nomme « Maquis » et malheurs à celui qui ne se voute pas. Une odeur, une vibration, j’en sens un ! Il est devant moi, on s’observe, cela ne dure que quelques secondes alors j’ouvre l’œil et le bon. Un gros sanglier d’au moins 80 kilos me coach sur le rythme à prendre pour bouffer de l’altitude, les poètes resteront sur leur faim, où il passe plus rien ne repousse. Non mon signe astrologique chinois n’est pas cochon, n’écoutez pas ceux qui essaient de me suivre, ce sont des jaloux. J’avance d’un bon pas, les rouges-gorges m’épient mais je ne les calcule pas, ils pourraient me racketter ma seule barre de céréales qui devra me nourrir pour la journée. Des nouveaux blocs de granit me surprennent, d’en bas je ne l’ai avais jamais deviné, puis je rejoins la crête, et si j’y donnais un nom. Ok ! Chut, ça c’est mon secret ! Vers le Sud-ouest j’arriverai sur un terrain connu, vers le Nord-est c’est « terra incognita », vous avez deviné où je file tout en sifflotant ! Au fait j’ai oublié un détail, je ne suis pas seul, non les mascottes sont restées au camp, j’ai amené mes deux maîtresses, oui je suis devenu bigame ! L’une se nomme Liberté et la seconde Solitude. Deux sauvageonnes qui sont tombées folles amoureuses et qui ne me lâchent plus la prothèse. Alors à la manière hippie on divague main dans la main, mais où allons nous ? Peu importe ce n’est pas la destinée qui est importante mais le chemin qui y mène. Dimanche prochain je ne serai plus seul, trois femmes et trois hommes vont suivre mes pas pour un stage de sur-vie, si l’aventure vous tente, fouillez le site et vous trouverez les dates du prochain où il reste certainement une place pour vous… Le maquis m’a inspiré quelques mots, je vous les offre, ne les gâchez pas ; d’accord !

Et dire que certains croient que seul le soleil peut offrir sa lumière.

L’échec est une invitation à devenir.

Il y a une route unique dans chaque homme, égarez-vous et vous trouverez la vôtre.

Un homme si malheureux qu’il ne mangeait jamais les pennes !

Mon passé s’échappe mais qui est le gardien de mes souvenirs ?

L’eau et le bon sens ont un point commun, ils sont les moins bien repartis sur Terre.

A pluche.

Un "chez" moi bien douillet...

Un "chez" moi bien douillet...

Le seul autorisé à ronfler dans mon tipi, c'est le poêle à bois.

Le seul autorisé à ronfler dans mon tipi, c'est le poêle à bois.

A bandera, je sais mais c'est plus fort que moi.

A bandera, je sais mais c'est plus fort que moi.

Au loin la mer, ici le silence, j'ai fais mon choix...

Au loin la mer, ici le silence, j'ai fais mon choix...

Incroyable je n'y ai pas trouvé de trésor, mais j'y ai caché le mien, chut c'est un secret.

Incroyable je n'y ai pas trouvé de trésor, mais j'y ai caché le mien, chut c'est un secret.

Un fée m'a invité, je l'ai suivi jusque dans ses nuits.

Un fée m'a invité, je l'ai suivi jusque dans ses nuits.

Et si un troll surgissait!

Et si un troll surgissait!

Quand les esprits de la forêt s'incarnent...

Quand les esprits de la forêt s'incarnent...

Et dire qu'un jour j'ai failli mourir...

Et dire qu'un jour j'ai failli mourir...

Billet de l’association Res-Publica.

31 octobre 2014

PA220031

Billet rédigé par Thierry Sciari coordinateur de l’association de Mr et Mme Perrin, Res-Publica.

Pour connaître Frank Bruno il faut aller en Corse du Sud et atterrir à Figari. Là on trouve cet extraterrestre, soit sur son bateau au port de Pianatolli-Caldarello, soit dans son antre, en pleine forêt, dans son camp de la vallée de l’Ortolo.

Cette semaine de fin octobre 2014, Frank vient de la passer avec 5 jeunes cabossés par la vie comme lui. Avec son association Bout de vie et le soutien financier de Res Publica, il leur a permis de faire un stage de découverte de vie sauvage. 4 jours au cœur de la vallée de l’Ortolo, entre chênes lièges et arbousiers. 4 jours pour découvrir les règles d’une vie « libre », libre certes, mais contraignante. 4 jours pour s’adapter aux réalités de la nature. Aller chercher l’eau à la rivière, faire le feu, dormir par terre sous le tipi, bref être autonome mais toujours avec le devoir d’anticiper pour de ne jamais être pris au dépourvu. Anticiper et écouter la nature comme il faut écouter son corps pour découvrir et anticiper ses limites et ne jamais les dépasser.

Alors marcher une demi-journée en plein cœur du maquis corse avec un fémur en moins, c’est pas facile hein … Descendre un ravin en rappel avec deux bouts de corde, un mousqueton et une seule jambe, c’est risqué, ouais … Mais le pire serait encore de ne pas essayer ! Selon Frank, « l’handicapé c’est celui qui dit je ne peux pas… », celui qui refuse d’affronter sa différence et surtout d’affronter le regard des autres. Celui-là, il a déjà perdu.

En parlant de regard, une malvoyante qui fait de la randonnée, ça vous étonne vous ? Et pourtant, la vie sauvage, Marie, elle, elle l’a sentie, elle l’a écoutée et même, elle l’a vue pendant quatre jours, la main sur le sac à dos de Frank, guidée par le mouvement de ses hanches à travers les sentiers et entre les rochers.

Alors après quelques franchissements de rivières et plusieurs kilomètres de marche dans la garrigue, on se retrouve tous égaux le soir autour d’un ragoût de veau pour partager des légendes corses et des aventures de banquises lointaines. Chacun repartira grandi de cette nature sauvage et du courage transmis par son voisin, plus blessé encore que lui-même.

C’est ça l’aventure Bout de vie, être vivant ça se mérite.

Alors merci à Frank pour toute cette énergie positive. Merci à Bout de vie et merci à Res Publica.

Vie sauvage et maquis

24 octobre 2014

Cela faisait une bonne paire d’années que je m’étais mis bille en tête de guider une équipe « d’éclopés » en plein maquis, finalement le rêve est devenu réalité. Carole, Claire, Audrey, Marie et Sylvain tentent l’aventure. Comme tout bon aventurier il leur était demandé de trouver un « sponsor » qui les aiderait à compléter leur équipement de vie sauvage et de payer une partie de leur déplacement, le reste étant pris en charge par Bout De Vie. Thierry représentant l’association Res Publica , dirigée par Mr et Mme Jean-Claude Perrin mécène du projet, nous accompagnait. Il n’est pas simple en un claquement de doigt de devenir un être de la forêt, il n’est pas aisé de se fondre avec le vent et le silence, mais leur volonté fût d’une exemplarité magnifique. La route en terre annonce l’isolement du lieu, pas de maison, ni âme qui vive, au bout d’une piste perdue, nous stoppons nos véhicules, la nature les attends de pied-ferme. Marie est la seule non-amputée, sa force, oups pardon, je voulais dire, sa différence, est, qu’elle est non voyante, mais à son contact nous avons appris à regarder avec les sons. Le briefing de départ met un peu de pression, il est hors de question que je m’apitoie sur leur sort. Nous sommes là pour grandir et laisser derrière nous les « citadineries » ! Les gadgets avec écrans sont strictement interdits, la seule connexion possible sera avec les grands espaces. Sylvain par confort et habitude ne porte pas de prothèse, il sera un peu le prof à ces demoiselles qui doivent apprendre à marcher avec des béquilles. Le terrain est accidenté, pour quelqu’un qui n’a jamais pratiqué le maquis, il est surement impossible d’imaginer un seul instant la difficulté de la progression hors sentier dans ce dédale de bois mort enchevêtré et au milieu des ronces. Il découvre un autre monde, seul la concentration leur permettra de surmonter ces difficultés, je sens de la détermination mais beaucoup de doute les envahissent à tour de rôle. Les kilomètres s’égrainent, le dénivelé positif et négatif sont gagnés mais la fatigue les attend au détour d’un arbousier ou chêne liège, pas de chance, elle ne trouvera aucune place dans leur sac à dos. Le soir des bons repas traditionnels les attendent au coin du feu, les silences aident Marie à sentir le lieu mais qu’il est difficile pour une bande de filles de faire le silence ! Alors le grand frère lance un souffle, un regard noir et elles comprennent. Pendant ces jours de partage, chacun des participants, même Thierry, le seul « valide », ont trouvé de nouvelles limites, les obstacles du premier jour ont été amputés de quelques degrés. Sous le duvet, au fond du tipi, dans la magie de la nature encore sauvage, ils ont été pour un instant plus près des anges. Quel plaisir l’autre soir de s’allonger sur une grande bâche pour chercher son étoile filante, quelle joie d’avoir la visite de Jean-Baptiste le seul éleveur de toute la vallée qui nous a gâté de gâteaux et de sourire. Ses histoires ont fait comprendre ce qu’était la « vraie » Corse loin du monde et des clichés. Une après-midi Véro est venue les masser, une manière pour rester le soir et partager la soupe corse qui mijotait dans son poêlon de fonte depuis le début d’après-midi. J’en aurai encore des choses à écrire mais certains souvenirs ne se racontent pas ils se vivent, puis les jardins secrets ne peuvent être trop dénudés. Certains d’entre eux auront l’envie de vous le raconter avec leurs mots, désolés les autres maux ont glissé dans le torrent à l’occasion des baignades vivifiantes de fin de journée commando. Pour ceux qui douteraient de ce récit voici juste entre vous et eux quelques clichés.

L'humour comme guide de rando, rire de nos malheurs en prenant notre pied!

L'humour comme guide de rando, rire de nos malheurs en prenant notre pied!

La concentration d'une traversée, un pas aprés l'autre.

La concentration d'une traversée, un pas après l'autre.

Brossage des dents avec du charbon, la seule solution de la vie en pleine nature.

Brossage des dents avec du charbon, la seule solution de la vie en pleine nature.

Une mascotte qui ne sait plus sur quel pied danser!!!

Une mascotte qui ne sait plus sur quel pied danser!!!

Thierry en plein boulot!

Thierry en plein boulot!

La récompense, une balade avec une baignade...

La récompense, une balade avec une baignade...

Un coup de gueule pas amputé!

14 octobre 2014
On m'avait dit que ce n'était pas possible que je n'étais pas à ma place. Et pourtant!

On m'avait dit que ce n'était pas possible que je n'étais pas à ma place. Et pourtant!

Je crois que je vais donner un p’tit coup de gueule aux « zandis » ! La semaine dernière fût parfaite, à chaque échange les gens ont pu rencontrer de vrais sportifs avec une insignifiante différence. Mais hélas le milieu du handicap n’est pas fait que de battant, une grande majorité s’en sert pour faire pleurer dans les chaumières.                                                                                                                                                           Je vais vous raconter la dernière : Lundi prochain va débuter le stage de vie sauvage, une vraie aventure « cabocharde ». De la marche, du bivouac, de la sueur, des doutes et pour sûr des victoires. Comme le dirait un certain cycliste – à l’insu de mon plein gré- un gentil journaliste fidèle de ce blog me contacte pour suivre l’aventure. Il est hyper motivé et la cause lui semble noble pour être présentée au JT de TF1 qui est son employeur. Je frétille, encore un bon coup de pied dans la fourmilière de ceux qui croient qu’avec un bout en moins on est tous diminués. On échange, on planifie, tout nous semble calé. Puis patatra, la commission de direction n’accorde pas le tournage pour un motif simple et précis : Trop d’images d’handicapées en ce moment, une prochaine fois. De prime abord vous allez en vouloir à la chaîne mais là je dis non, car depuis dix ans je ne compte plus les fois où ma croisade y a été présentée et de belle manière. Non je hurle contre toutes ces personnes qui sous le carcan de personnes mutilées jouent les pleureuses pour donner une image de pitié aux « normaux ». Je ne compte plus les entreprises qui m’ont contacté avec le souhait d’engager des personnes en situation de handicap et qui quelques semaines plus tard me rappellent pour me demander conseil car leur « gars » s’est mis en arrêt prolongé sous une avalanche d’excuses plus que douteuse. Les gros organismes du handicap créent de plus en plus des ghettos pour y enfermer les « pôvres » brebis égarées. Attention si un Frank Bruno passe par là, un collier d’aulx avec un crucifie sera tendu devant l’hérétique. Oui Bout de vie rencontre du succès, et pourquoi ? Parce que personne dans l’asso ne se plaint, car quand les mécènes passent entre mes pattes ils rêvent, et oui un handi fait rêver les valides, c’est ça le seul et vrai message qu’il faut faire passer. Bixente Lizarazu est toujours le fidèle parrain de Bout de vie pourquoi ? Parce qu’il a pitié ? Pour se donner bonne conscience ? Non parce que quand il est avec son « frère » raccourci il s’éclate, il fonce en oubliant que son pôte est dans la case que certains baptisent handicapé…  Il y a des milliers de raisons de se plaindre et peut être une ou deux d’être heureux et joyeux alors choisissons la positive attitude. Mon coup de gueule est sincère il vient du fond du cœur, lundi je vais encore être le précurseur d’un « truc » que personne n’a jamais osé : amener des « éclopés » en stage de survie sans que rien du tout ne soit adapté. Une vraie histoire d’hommes et de femmes qui ont envie de croquer la vie même si celle-ci leur en a bouffé un bout. Très certainement il y en a qui vont casser du sucre sur mon dos, ce n’est pas grave je suis « baraqué » et puis la folie c’est si bon. Depuis 12 ans bientôt Bout de vie a fait des « choses » hors normes, alors je ne regrette rien, ni le bien ni le mal disait Piaf… Bon je vais prendre un ris à la grande voile et me mettre à l’abri dans le cockpit, la vie est belle mais de bleu que les « zandis » sont tristes. Debout les morts !

Vos réactions ici sur ce blog qui n’est pas éphémère comme Face Book, merci.

Conclusion des Cols et des Ecoles 2014

12 octobre 2014

Avec les enfants de Zicavo

Avec les enfants de Zicavo

La deuxième édition des Cols et des Ecoles vient de se conclure mais chacun de nous avons vécu une semaine formidable. Cette fois j’avais choisi plus de simplicité en passant par l’intérieur de la Corse en évitant les grandes villes. Un choix qui nous a permis de vivre des échanges forts et sincères. Bien sûr la performance de toute l’équipe Bout de vie est à noter, mais comment ne pas souligner ces rencontres qui nous ont émus au plus profond de nos âmes. En fin de journée j’allais à l’essentiel dans le journal quotidien mais ce soir à bord du Cabochard, les souvenirs reviennent. L’accueil VIP (vrai invalide pédalant) à l’université de Corte fût l’entrée de ce menu de convivialité. Après l’intervention, suivant les conseils du directeur Mr Romani, un restaurant nous permettait de poser prothèse. Le restaurateur n’arrêtait pas de nous encenser sur nos performances. J’ai failli m’étouffer quand il m’a dit : Le plongeur de Bonifacio, vous le connaissez ? Parce que lui c’est vraiment un fou furieux avec sa patte en moins ! Oui je le connais un peu, une grande gueule au cœur tendre et un peu écorché vif ! L’arrivée dans l’école de Zicavo fût toute aussi émouvante. La charmante instructrice plusieurs mois auparavant au téléphone m’avait touché, elle croyait à un canular car personne ne prend le temps de passer là haut si loin des villes. Les enfants nous ont bouleversés par leur accueil, tous autant les uns que les autres, ils ont été réceptifs à ce thème universel qu’est la « différence ». A Levie l’organisateur avait peur d’un public absent, la salle était comble, mais comment ne pas penser aux désarrois de tous quand François-Joseph ne pût accéder à la salle car son fauteuil électrique ne pouvait être porté sur autant de marche. Une excuse pour que la prochaine fois un système soit prévu. J’en ai profité pour rappeler au public que l’accessibilité ; c’est chacun de nous qui devont la prévoir. En rentrant chez eux je leur ai proposé de contrôler si un fauteuil pourrait y accéder. Le film bien sûr est un bon support, mais quand j’ai invité les copains à me rejoindre, les témoignages de tous sont allés droit au cœur des gens présents. La jeune helvète Amandine a osé nous rejoindre pour parler de son « défi » quand elle a gravi le petit Combin malgré un cancer qui lui a rongé les jambes. La salle fût aussi très émue par Paul, ce vieux monsieur fauché par une voiture qui vient d’être amputé. Comme l’a remarqué l’amiral Festor, au début de la soirée il posait des questions assis sur sa chaise, il finit la soirée debout les yeux mouillées d’émotions qu’il ma transmis en m’embrassant sur le front. Lui, son défi sera de retourner dans son jardin, pour s’occuper de ses fleurs. A Figari une petite fille pose une sacrée question à Jérôme : Comment acceptez vous le regard des autres. Malgré son très jeune âge, la vie lui a déjà donné une leçon, un vilain cancer avait déjà sonné à sa porte. J’en aurai encore des choses à dire, à écrire mais les mots ne rendront jamais le partage de cette belle semaine. Les copains sont tous rentré chez eux, les yeux plein d’étoiles. Nous sommes des petites chandelles qui par moment arrivent à éclairer ceux qui sont encore dans l’obscurité. Sur Face Book beaucoup de commentaires sont arrivés mais Bout de vie a eu un sacré cadeau. Tous les matins sur les ondes de France Bleu Frequenza Mora entre 8 et 9heures le public est libre de s’exprimer sur des sujets des plus variés. Après notre passage au travers de l’île les gens ont témoigné au forum de leurs émotions. Là je crois que j’ai tout dit, le message est passé. Merci à tous ceux qui de près ou de loin ont permis cette opération, j’en suis certain octobre 2015 on repart pour une belle « pédalerie » de partage.

Et si notre différence était notre force ?

Levie-Figari

10 octobre 2014
Un moment de partage fabuleux.

Un moment de partage fabuleux.

Le dernier col de la semaine.

Le dernier col de la semaine.

Ce matin nous sommes rejoints par les copains de Bout de vie, le peloton s’étoffe de vrais amis qui avant tout aiment le partage. Le col de Baccinu sera notre dernier « mur » à grimper, la bonne humeur est le moteur de cette ascension difficile. Pas la moindre plainte bien au contraire, plus le dénivelé semble fort plus la bande « d’éclopés » est ravie. La descente en roue libre nous mène à Figari, la journée est loin d’être finie, nous allons rencontrer les primaires de la région. A midi pas de casse-croute en bord de route mais un petit restau très sympa. Le « Fuconu » à son habitude nous soigne, et avec cœur son patron Julien offre le repas à l’équipe. Nous sommes tous très touchés par ce geste. De nouveau sur nos montures nous rejoignons l’école où les « Schtroumpfs » sont excités comme des puces par notre venue. Une belle haie d’honneur nous est offerte sous une pluie d’applaudissements, ne le dites pas aux cyclistes pro du Tour de France, ils risqueraient de vouloir se faire couper une jambe pour venir avec nous ! Quatre classes vont recevoir à tour de rôle nos athlètes, les questions fusent ainsi que les rires, mais la mascotte est impatiente, des gâteaux sont en attentes pour être engloutis. A 16h nous reprenons la route pour une petite dizaine de kilomètres pour rejoindre le « camp » du soir, malgré les 250 km dans les jambes nous attaquons comme des malades. L’hôtel de Pianottoli Macchia e fiore nous a concocté un diner royal et là encore l’aubergiste offre les chambres et le souper.

Il faut conclure mais j’aurai tellement de choses à écrire, tellement d’énergie à vous transmettre. Un ami m’annonce que sur les ondes de France Bleu RCFM, pendant le forum du matin où le public a une heure pour s’exprimer sur des thèmes divers et variés, des personnes ont racontées avec beaucoup d’émotions comment elles avaient vécu notre rencontre sur cette semaine « Des cols et des écoles ». Un grand merci à tous les sourires rencontrés, à tous les acteurs de cette opération et à la Fondation Française des Jeux qui une fois de plus a financé l’opération. Hier soir devant le défilé de plat alléchant nous avons déjà causé d’une « pédalerie » de partage courant octobre 2015.

A Pluche !

Zicavo-Levie

8 octobre 2014
Une partie de l'équipe au petit dejeuné...

Une partie de l'équipe au petit déjeuné...

La mascotte se prépare!

La mascotte se prépare!

De vrais pros...

De vrais pros...

Zicavo-Levie

Quel accueil les amis, le diné de hier soir était pantagruélique avec un petit déjeuné de même ligné et juste avant notre départ la si gentille dame de l’hôtel du tourisme nous remet un paquet de charcuterie locale pour la route. Tous émus nous lui promettons de repasser l’année prochaine, la mascotte prend note de l’adresse !!! Steve et Patrick ont décidé d’alterner leur effort, ils pédaleront à tour de rôle col après col. Le faux plat montant est juste bien pour chauffer les machines, des dizaines de petits cochons nous ovationnent en « groingroin » sportif, le silence du maquis est juste magique, loin des grandes villes la nature nous offre sa plénitude. En peloton groupé, Jérôme est fantastique, sur une jambe il déroule sans sembler forcer. La bonne ambiance est l’huile essentielle du groupe, l’amiral Festor s’est remis de sa dure journée d’hier, sa cadence est parfaite. Au bout de 1H15 le col de Vaccia est passé, il nous suffira de glisser tout en bas de la vallée. Le rallye de voitures historiques nous double avec beaucoup d’encouragement, au village d’Aulléne, nous sommes accueillis par des supporters de Bout de vie, des beignets au bruccio nous sont proposés, comment les refuser ! Mais la route est encore longue, Patrick prend le relais de Steve et le second col attend notre venue. L’itinéraire est toujours aussi beau que calme, et la fatigue ne semble pas vouloir nous rendre visite. Le village de Quenza est atteint par une autre belle côte, l’effort est devenu notre compagnon de route sans jamais poser le moindre souci au team des raccourcis. Enfin, les dernières bornes sont une simple formalité pour nous amener au village de San Gavinu di Carbini où nous pouvons nous restaurer. Encore une fois un admirateur nous offrira le café, elle n’est pas belle la vie ? Ce soir la rencontre avec les amis de l’association  Livia in via  sont la « myrtille sur la crêpe », la salle est archicomble  avec un public très attentif le film Arcticorsica est présenté avec une série de question-réponses toujours aussi passionnant. Un grand merci à José et Ange pour ce beau moment de partage.

PS: Toute l’équipe Bout de vie dédie cette journée à François-Joseph…

Corte-Zicavo

7 octobre 2014
Le col de Sorba, d'une beauté suprême...

Le col de Sorba, d'une beauté suprême...

La petite pluie de la nuit a rendu la température idéale pour une journée de « haute » montagne. Le col de Sorba et de Verde nous attendent de pied ferme. Steve et Patrick ont la sagesse de ne pas tenter l’ascension de ces deux murs, la semaine est encore longue et une blessure pourrait tout gâcher. Le rythme est bon et chacun tente de trouver son bon rythme. Le premier dénivelé jusqu’au village de Venaco nous remet vite dans le bain, le cortège de véhicule de la nationale nous encourage ce qui est un élément de motivation supplémentaire. Au pied du col de Vizzavona nous bifurquons pour Sorba, l’amiral Festor et ses 100kilos de dynamite, tente l’impossible. Félix et Jérôme partent à leur allure, les Fran©ks moulinent. Mais le dénivelé devient « sauvage » et le mollet restant retourne en enfer. Franck sait se taire dans la souffrance mais dans la ligne des 12% ils décident de jeter l’éponge, on n’est pas là pour se blesser mais pour une série de partage et de fraternité. Le cabochard ne changera pas et je pars à la chasse de mes deux acolytes à deux épingles plus loin. Mon cardio est en mode « veille », ce n’est pas une pompe qui va m’empêcher de « m’amuser », non ? L’équipe de logistique me demande si je ne veux pas leur demander de m’attendre, à les sagouins, ils me piquent au vif et j’accélère ma « pédalerie », le Col de Sorba nous délivre de cette échappée sanglante. La descente jusqu’au village de Ghisoni est sublime à l’unanimité nous lui décernons la palme du plus beau col de Corse. Mais ne croyez pas que l’étape est finie, Bocca di Verde est juste là pour une finition de notre acide lactique. Jérôme nous impressionne, amputé fémoral il ne pédale que sur une jambe et les 9% pendant 5 kilomètres vont être durs, mais de la graine de grand champion sommeille en lui. Il gardera le sourire et à plus de 10km /h  gravira ce dernier obstacle avec une banane qui en dit long. Un petit « spuntinu » (casse-croute) et nous glissons vers Zicavo avec un beau 80 kilomètres au compteur. Les élèves nous attendent dans la cour où nous arrivons avec nos montures. Un établissement à l’ancienne qui en ferait rêver plus d’un, une seule classe pour les 8 niveaux des primaires de la vallée. Marion la directrice-institutrice n’a pas parlé de nos différences et les enfants auront la surprise de le découvrir par eux même. Un film débat est lancé et Jo Zef est de suite pris en otage par les élèves qui ont eu la délicatesse de nous préparer des gâteaux.

PS : La mascotte ne veut plus revenir avec nous !!!

Des cols et des écoles 2014

6 octobre 2014

Bastia-Corte

Notre différence c'est notre force...

Notre différence c'est notre force...

Quelle première journée les amis, si le bonheur pourrait prendre l’apparence d’un groupe c’est bel et bien dans le team vélo Bout de vie. Steve et Patrick ont courageusement affronté le premier dénivelé de cette semaine des Cols et des écoles, avec beaucoup d’émotions j’ai pris sagement le volant du fourgon pour me régaler de la détermination de chacun. L’année dernière Jérôme avait accepté en me demandant par avance qu’il ne grimperait pas les cols mais à l’arrivée aucun ne manquaient à son palmarès de futur champion. Patrick et Steve assuraient notre sécu mais je savais bien que de nous voir pendant une semaine d’effort allait les motiver pour qu’ils s’y mettent aussi. Cette année ils ne sont plus spectateurs mais acteurs. La journée fût remplie d’émotion, d’échange et de bons conseils, une sorte de recette du bonheur de l’effort-plaisir. L’étape du jour nous a amené de Bastia à Corte par une route de montagne tranquille mais du cœur de notre cher Patrick, le village de Scolca. Arrivée à la cité Paoline le peloton bleu et blanc affiche le sourire de la sortie parfaite, mais le partage va prendre la saveur d’une autre essence, la rencontre des universitaires. Débat, film, les jeunes sont attentifs et surement de « nos » expériences quelques questions auront trouvé des réponses. Ludovic Martel est le maître d’orchestre, il sait toujours quels sont les bons mots aux maux qui pourraient faire mal mais qui sont devenus notre force. Une bonne table nous reçoit et tard dans la nuit cortenaise nous rejoignons nos pénates la joie accrochée aux visages et dans les cœurs.

A pluche

La belle équipe...

La belle équipe...

Champ de ruine…

29 septembre 2014

nagn2

Les nouvelles plus ignobles les unes que les autres m’ont rappelé ces maux que j’avais écrits il y a déjà un moment et que vous pouvez retrouver dans mon dernier livre « Carnet de voyage d’un homme libre » Édition Clémentine

Champ de ruine, le combattant en kaki qui sous prétexte d’une patrie, d’une religion, d’une langue, assassine au nom de « sa » liberté.

Champ de ruine, les « escrologistes » qui se servent de notre autodestruction polluante pour leur fond de commerce.

Champ de ruine, l’exode massive des pauvres qui n’ont rien et veulent tout vers les riches qui ont tout et ne donnent rien.

Champ de ruine, les enfants qui brandissent ces armes jouets et qui comme les grands, tuent, violent, torturent.

Champ de ruine, les torrents souillés, les océans vidés, les nuages noircis par une industrie au label éco citoyen.

Champ de ruine, les grincheux qui font grève à cause d’une délocalisation massive de leur emploi en pays asiatique et qui ne se gênent pas le samedi pour remplir leurs caddies de « made in china » !

Champ de ruine, ceux qui ne voient plus l’arbre fleurir, le vieux vieillir, l’enfant grandir, le vent tourner, la pluie poindre.

Champ de ruine, l’homme vaniteux qui veut changer la planète. La vieille dame, de quelques milliards d’années,  a supporté sur son dos plein de fourmis de notre espèce sans pour autant s’inquiéter de son sort.

Champ de ruine à rebâtir avec des fondations solides, non pas pour des palaces ou des châteaux mais  pour des bivouacs de bonheur. Nous ne sommes que des nomades éphémères errant, vivant les plus beaux moments de nos vies, car très courtes. Même si la nuit et l’orage par moment m’obscurcissent la route, je pose mon sac, observe et aime.