Amour, sexe et handicap !

14 février 2013
A t'on déja vu une Juliette en fauteuil?

A t’on déjà vu une Juliette en fauteuil ?

Amour, sexe et handicap !

Je suis certain que ce thème fait partie du top 5 des sujets tabous. Comment une personne handicapée peut-elle avoir une vie amoureuse et sexuelle ? Depuis trente ans je suis classé mutilé de guerre et depuis dix ans président fondateur d’une association de personnes amputées, me permettant de croiser un grand nombre de personnes « différentes ». Le thème est vaste avec une infinité de modules possibles mais pour rester dans le schéma basique il y a deux cas majeurs. Un handi avec un valide, un handi avec une handi. Ma première réaction au lendemain de mon accident, alors que je n’avais que 18 ans, était de savoir si j’allais encore plaire aux filles ! Tel Attila je brulais tout sur mon passage profitant de cette « faiblesse » pour charmer mes pauvres victimes, mon amputation devenait une force de séduction destructrice. Par expérience associative je réalise que mon cas n’est pas révélateur de la majeure partie des nouveaux arrivants dans l’univers des handis. Cette différence peut devenir une sorte d’Everest insurmontable car la personne blessée créait elle-même ce gouffre infranchissable et la vis sans fin se met en route. Les femmes blessées dans leur chair sont encore plus sensibles à cet aspect. L’apparence en prend pour son grade, puisque la différence physique va à un moment ou un autre apparaître. Souvent les jeunes femmes ne savent pas quoi dire quand le prince charmant se présente, la question est récurrente ! Dois-je lui dire de suite que j’ai une jambe de bois ou plus tard ? La réponse est délicate, le dire de suite serait une sorte de mise en garde qui pourrait effrayer et l’annoncer plus tard pourrait être perçu comme une forme de trahison, chaque cas est particulier. Dans mon cas d’homme baroudeur, je le faisais comprendre plus comme une spécificité  qu’une chose incroyablement moche et terrible. Hélas je connais trop de jeunes femmes seules car elles n’arrivent pas à se dépêtrer de cette idée de laideur associé à la femme handicapée, pourtant leur beauté intérieur irradie.

Mais là où je voudrais en venir et avoir vos avis est une question simple : Vous, valides et handicapés seriez vous prêts et prêtes à faire un bout de chemin avec une boiteuse, avec un compagnon en fauteuil roulant, avec un amant non voyant qui ne pourrait vous voir qu’avec son imagination et ses autres sens ; seriez vous prêts à demander la main d’une nana qui n’en a qu’une, de main ? Accepteriez-vous d’avoir la mère de vos enfants qui ne pourra jamais gravir les escaliers de l’école de vos gamins, auriez-vous le courage de présenter à vos parents leur futur gendre sourd et muet.. ?

Régulièrement je pose cette question et je suis toujours très surpris de vos réponses. Ma demande n’est pas anodine car une société de production est en train de travailler sur un projet de documentaire sur ce sujet, je suis certain que vos réponses, valides et handis les éclaireront. Vos témoignages pourraient aussi aider les plus craintifs. A vos claviers et que les tabous explosent !

A pluche.

Des news de Norra…

11 février 2013
Confortablement installés dans les coussins du Cabochard...

Confortablement installés dans les coussins du Cabochard...

Depuis notre retour beaucoup d’entrevous se posent la question : Mais que devient Norra ?

Après une intégration sans difficulté  la p’tite suédoise a pris place dans les coussins moelleux du Cabochard. Jo Zef le solitaire se surprend d’être aussi attentif, il partage ses crêpes, c’est vous dire ! Mais sa venue dans le sud de l’Europe l’a remplie d’envie de découverte. Elle profita d’un moment d’inattention de Véro pour se glisser dans sa valise et partir 45 jours dans le Sud-ouest pour apprendre avec ma « Vrai » toutes les techniques du massage. Jo Zef pourra enfin se faire soulager toutes ses courbatures d’aventurier ! Mais à son retour le problème majeur n’avait pas bougé d’un poil de mascotte, bien-sur ! Elle était toujours dévêtue !!! Pasquale ma p’tite sœur, alias « Ginette » créatrice de renom (son site) l’a  hébergée pendant quelques jours pour l’habiller. Et voilà le résultat. De mon côté entre une sortie vélo et l’aménagement de mon bivouac planqué, je tente de retranscrire noir sur blanc  ma dernière aventure Arcticorsica avec le fabuleux sauvetage de Jo Zef envers la belle Norra.

Ces derniers temps beaucoup de rafus pour le mariage pour tous : Les filles avec les filles, les garçons avec les garçons, mais rien pour les mascottes. Halte à la mascotophobie !!!

PS : De la part de Norra à tous ses amis restés au pays : Ett stort hej till alla mina svenska vänner. PUNDSEDEL

Une couverture de magazine pour Norra, un minimum! Non?

Une couverture de magazine pour Norra, un minimum! Non?

Le membre fantome…

5 février 2013
Plus de place au membre fantome en expedition... Action, réaction...

Plus de place au membre fantome en expedition... Action, réaction...

Qui n’a pas entendu parler des membres fantômes chez les personnes amputées ! Ma réflexion sur ce sujet n’est pas médicale, ni théorique mais issue d’une expérience de trente années d’amputation. Pour essayer d’expliquer avec mes maux et sensation, imaginez une ampoule qui a été arrachée de sa douille. En son absence il n’y a plus de lumière pourtant le courant arrive toujours. Notre bout a été ôté cependant des nerfs alimentés par notre cerveau lui donnent encore des infos, je suppose que c’est cela qui nous provoque ces souffrances temporaires mais violentes. Je me souviens d’un vieux monsieur qui avait perdu sa jambe dans les tranchée de Verdun en 14-18, je venais à peine d’être amputé et lui avait posé la question du membre fantôme. Sa réponse m’avait affligée : Tu t’habitueras à la douleur !!! Trente ans après j’ai enfin compris ce qu’il voulait me dire maladroitement à l’époque. Régulièrement j’ai ces douleurs fantômes mais je ne leur donne pas la place qu’elles voudraient avoir. L’expérience m’a démontré une chose incroyable sur la capacité de notre cerveau à gérer les douleurs, à les rendre importantes ou pas. Pourquoi, quand je suis en expédition engagée, où ma vie est en jeu, je n’en souffre jamais ? Pourquoi, quand j’ai chaussé mes pantoufles avec tout le p’tit confort qui va avec au moindre changement de temps je saute au plafond ? Facile à comprendre, le cerveau a des priorités, quand je suis en survie extrême il est  concentré sur le basique ; vivre coûte que coûte ; sur mon bateau je suis en mode relâche et là je subis les décharges électriques. Un moyen d’apaisement que j’ai découvert est l’auto massage appelé plus scientifiquement la digipuncture. Il ne faut pas hésiter à laisser courir ses mains sur son moignon et à trouver les points de compressions qui vont le soulager. Les huiles essentielles sont aussi très bénéfiques, mais certains auront des réactions allergiques donc je n’en conseillerai aucune, à vous de trouver les meilleures. La respiration est guérisseuse, elle apaise bien des maux et par divers moyen il est facile d’être initié : yoga, tai chi…  Bien sur les antalgiques, antiépileptiques, antidépresseur et sédatifs sont à définitivement proscrire. Si vous désirez pousser plus loin l’apaisement, il y a le massage fantôme ! Non, rassurez-vous, je n’ai pas mangé de champignons toxiques ! Notre flux énergétique irradie notre corps et même si un bout manque à l’appel il est là ! Toujours dans mes expériences, je me souviens que pendant mon hospitalisation, une amie à mes parents  s’était assise pendant mon sommeil à l’endroit précis où il me manquait le pied, je me réveillais en sursaut, mettant mal à l’aise les personnes présentes. Une étude récente à prouver que les massages subjectifs du membre manquant étaient bénéfiques pour apaiser cette pathologie. (Article du magazine trimestriel Inexploré du mois de avril-mai-juin 2012). De l’écrire je sens mon feu gros orteil qui remue dans tous les sens pour se manifester du bon vieux temps, il y a déjà trente ans.

Si vous aussi vous avez des trucs et astuces sur ce sujet, n’hésitez pas à laisser vos expériences sur ce blog qui est moins éphémère que facebook, elles deviendraient des informations fantômes !!!

Une future année « treize » intéressante.

3 janvier 2013
Juste un peu différente!!!

Juste un peu différente!!!

2012 est déjà rangée dans le rayon souvenirs ; à nous de tracer le nouveau chemin pour une future année « treize » intéressante !  Avant de commencer ma bafouille je voulais vous remercier, vous les lecteurs qui venez rejoindre toujours plus nombreux les écrits tard et non écrits tôt d’un aventurier à cloche pied ! Jeux de maux à trois balles je vous le confirme mais comment ne pas en profiter pour prendre son pied, un peu perdu parfois. Vous, moi, nous, on vit, on vibre mais par moment l’ombre nous effraie, nous barre la route. Reculer, s’asseoir et pleurer ? Non, avançons à petits pas, continuons… la lumière bien que faible nous tiendra compagnie et avec prudence on évitera de trop trébucher. Le malheur donnera vie à un bonheur inattendu, quelle belle alchimie. Il faut du temps pour s’en rendre compte, pourquoi en vouloir aux « autres » puisque nous avons toutes les clés entre nos mains. Ne râlez pas, le trousseau peut-être lourd et encombrant mais c’est nous qui le détenons. Trifouillons la serrure « Sésame ouvre toi ! » ; à nous le trésor d’Ali Baba. Pas de pièces d’or, ni de pierres précieuses mais de la vie à n’en plus finir. Oui nous sommes immortels, à nous de nous y préparer, notre corps un jour ou l’autre pourrira enfin et fini les impôts, les prothèses de cœurs, les comptes en banque, nous deviendrons vent, soleil, pluie, arbre, fleur. La mascotte opte pour Koala !!! Se sentir immortel est une sensation de bonheur intense, la souffrance, la maladie, la vieillesse perdent de leurs superbes, nous sommes depuis toujours infinis ! Pourquoi ne pas être optimiste, pourquoi ne pas voir la jambe qui reste plutôt que celle qui est amputée, pourquoi croire qu’après la boite en pin plus rien. Mes escapades de plus en plus fréquentes en forêt perdue me le confirment, nous sommes natures et ces quelques secondes en « VIP » (vraies invalides personnes) ne sont qu’une sorte d’entraînement pour devenir meilleurs. Dommage certains se le gâchent en agrafant leur RIB, d’autres en épinglant leur paraître. Que nos jours présents et futurs soient remplis de silence, d’observation, de réflexion.

Bout de vie rentre dans sa dixième année !!! Eh ben ! Y en a eu des prothèses sur cette piste un peu cabossée. Dix ans de partage, d’émotions, 11 stages de plongées, cela fait quelques millions de bulles, les mérous ont cessé toute comptabilité. Les poissons n’ont pas le même système métrique que les bipèdes. D’ailleurs c’est de là que vient le problème. Au lieu de compter par tête comme pour les troupeaux, ils comptent en nageoire. Imaginez que très souvent les plongeurs bout de vie n’ont pas tout leur « bout ». Un « bulleur » ok mais trois nageoires, le compte n’y est pas. Le mérou est précis, derrière ses lunettes un prof de math sommeille. Y aurait-il un théorème d’Archimède qui serait passé à la trappe. Tout plongeur immergé dans un liquide devra être composé, d’une tête et quatre nageoires, inversement proportionnel à la réflexion que tout humain doit avoir. L’hiver est studieux pour les habitants des abysses méditerranéennes, mais au diable les comptes, osons le grand bain. Je suis un sale gamin qui ne cesse de se moquer, de vous surement, mais surtout de moi. L’humour nous sauvera toujours ; alors rions de nos bouts manquants. Quelques rendez-vous Bout de Vie sont déjà fixés.

Mercredi  9 janvier : Émission  sur FR3 Corse Via Stella TNT 33  Sera Inseme à 18h30

Dimanche 13 janvier : Conférence que j’animerai au village de Levie en Alta-Rocca (Corse du sud) à partir de 15h30

Lundi 14 au 17 janvier : Premier stage de « sur » vie douce (complet)

Samedi 9 au 12 mars : deuxième stage de « sur » vie douce. Envoi de dossier d’inscription à l’adresse mail habituelle bout2vie@wanadoo.fr

Lundi 24 au 28 juin : Des cols et l’école. Un peloton de 6 cyclistes amputés partiront de Bastia en étapes jusqu’à Porto-Vecchio. Vélo le matin rencontre des scolaires l’après-midi.

Dimanche 8  au vendredi 13 septembre : 12éme stage de plongée Bout de vie, inscription bientôt en ligne.

D’autres rendez-vous vous seront dévoilés tout au long de l’année, n’oubliez pas de renouveler votre carte d’adhésion 2013.

Pace e salute !

A pluche !

On a kidnappé le Pére Noël!

20 décembre 2012
Pendant notre ramerie océanique le Pére Noël était venue nous voir. je me demande si ce n'était pas un coup à Jo Zef???

Pendant notre ramerie océanique le Pére Noël était venu nous voir. je me demande si ce n'était pas un coup à Jo Zef???

Les fêtes de Noël approchent, un moment où je ne suis pas à l’aise, une période de l’année depuis la nuit des temps mystiques, qui est devenue un événement corrompu. Une manne financière pour certains, un endettement supplémentaire pour d’autres. Le 24 décembre sera une des nuits les plus longues de l’année, le début des jours qui rallongent. Les guirlandes électrisées ont remplacé le foyer où les « vivants » partageaient une bûche sur la place centrale de la commune ; la nuit du solstice d’hiver était une communion entre le ciel et les hommes. Je ne parlerai pas de la religion, je n’arrive plus à trouver la définition et sa valeur dans le dictionnaire de la vie, tradition qui rime étrangement avec trahison.346 euros vont être dépensés par foyer pour les cadeaux de Noël, d’année en année, au lendemain de cette veillée le web regorge de milliers d’annonces  revendant les cadeaux offerts neufs. Je ne refais pas le monde, je n’ai pas la classe pour juger, mais je vois, donc je pense. Pas de guirlande, pas de cadeau ce soir là, encore moins de crèche à bord du Cabochard, les grimeries factices n’ont pas de place dans la banette de l’aventurier à cloche pied. J’entends certains parler de rêve pour les enfants ! Reflet de notre société, un personnage dodu, barbu, vêtu de rouge issu d’une pub pour un soda cancérigène viendra par la cheminée remplir les petits souliers des enfants sages par milliers. Mais il n’y a plus de cheminée, les tubulures de la clim n’ont pas assez de place pour laisser passer un vieillard obèse venu du Nord, made in China. Les copains de classe bientôt vont dénoncer le subterfuge et la première trahison démontrera au gamin que la vie n’est ombragée bien souvent que de mensonges. Un habit de princesse pour la fille et les armes factices pour les garçons, une fois de plus on créé des mondes de tromperie. Le prince charmant est devenu SDF et se fout de la belle au bois dormant ; en grandissant le plastique devient acier et les armes n’hésitent plus à exterminer sauvagement des enfants en bas âge. Les images de références qui nous servent à supporter les violentes tempêtes de nos vies en prennent pour leurs grades. Jeu vidéo où le gamin tue trente ennemis à la seconde, mais je vous rassure il y a des jokers. Les films ou dessins-animés n’ont rien à leur envier. Je suis surpris de ne voir aucune réaction contre toute cette folie de violence en fin d’année. Imaginez un soir de Noël sans le moindre cadeau mais avec un feu au milieu d’une forêt, sur les bords d’une plage, d’une rivière, d’un lac, une réunion tous unis sur la place principale d’une ville. Pas de cadeau mais deux assiettes remplies, une pour l’autre qu’on ne connait pas encore et une pour soi. Le froid de l’hiver rendra le moment encore plus propice à s’entraider à se réchauffer mutuellement, le mec qu’on ne connaît pas va vous dévoiler son bout de vie, tellement différent du votre. Jo Zef va me prêter main forte, lui au moins il existe, si l’homme en rouge passe par là on va lui expliquer où se situe la Laponie, on rendra la liberté à ses rennes, on ira faire une balade à pied dans la neige avec son traineau et découperons les habits rouges pour en faire des confettis. De pays en pays on amènera les enfants du monde entier à nous rejoindre, nous piétinerons les mensonges des adultes en mettant au feu toutes les paillettes des grands qui ne servent qu’a gâcher le moment présent. Pas de cadeau, pas de repas festif, les étoiles filantes nous combleront, les elfes de la forêt nous régaleront, les lutins seront les magiciens du soir… Si ça vous dit venez nous rejoindre quelques part sur la terre ce soir c’est la fête de la lumière, les hommes n’y ont plus leur place…

Projet de stage de survie ou de vie plutôt…

28 novembre 2012
Elle attend sagement son retour...

Elle attend sagement son retour...

La météo annonce enfin du vrai bon temps : pluie, vent violent, froid et orage de grêle un merveilleux jour de balade en montagne. Il n’y a pas de mauvais temps, il n’y a que de mauvais habits. Mon sac étanche est déjà prêt depuis hier soir, je ne voudrais pas louper cette connexion, une rose rouge y est soigneusement rangée ! Romantique jusqu’au bout de la prothèse l’aventurier à cloche pied. Véro absente depuis plusieurs semaines pour des raisons professionnelles m’a fait parvenir cette fleur, c’est sur que je ne peux la faire dessécher sur mon bateau, sa place sera dans le maquis dans notre camp. Une heure de piste à moitié noyée en 4X4 et enfin je suis à une encablure de mon chemin improvisé. Ce n’est pas de la pluie, c’est un déluge, c’est bien connu en Corse tout est excessif. Je me faufile dans la forêt, le vent devra se contenter de la canopée, le randonneur lui comptabilise les gouttes qui lui bisent le nez.  Des tapis de champignons multicolores, je redouble de prudence, une erreur est vite arrivée, il y a quinze jours j’ai en consommé des nouveaux, j’ai vu Jo Zef en forme de libellule et quelques oiseaux comme des éléphants roses tachetés de vert ! Donc méfiance !!! Mon jeux de piste est brouillon la moindre faute d’inattention et c’est parti pour un tour gratuit à se retrouver. Les odeurs m’enivrent mais une idée me revient en boucle. Depuis un petit moment on me demande  d’organiser des stages de survie, jusqu’à présent je n’y prêtais pas cas mais l’idée chemine. Donc cette journée est  une mise en forme de ce projet. L’idée serait d’amener quatre personnes pendant une semaine en milieu naturel en Corse. Un stage où l’on partagera une vie simple que certains appellent survie ! Une carte, pas de sentier et un apprentissage de progression en moyenne montagne, montage d’un camp, règle basique de vie en forêt avec cueillette et compréhension du monde environnant et découverte du silence. Connaissant le succès qu’ont les émissions douteuses de pseudo aventure, je comprends pourquoi on me le demande de plus en plus. Vous allez me dire mais qui y a-t-il de nouveau ? L’équipe de quatre personne sera composée de deux binômes, jusque là normal, mais ces binômes à leur tour seront composés d’un valide et d’un différent, voilà le « truc » en plus ou en moins, sans jeux de mots ! Attention ceci n’est qu’un projet. Ce stage serait un retour dans le basique, dans un système de vie en milieu naturel, téléphone, Iphone, Ipad, caméra, radio et autres gadgets formellement interdits. Une totale immersion dans un voyage de l’intérieur en laissant pour quelques jours le monde du virtuel et des hommes urbains. Je ne sais pas encore s’il doit y avoir de longues marches ou une vie sédentaire en forêt avec des randos en étoile, j’attends de voir vos réactions, j’en connais qui vont vite réagir, les autres seront un peu effrayés par cette expérience mais je sais qu’elle est à la portée de tous. Pour exemple depuis 11 ans Véro me suit dans ce style de progression, elle n’est pas une grande sportive et encore moins une miss muscle mais elle a réussi à s’adapter en y trouvant beaucoup de plaisir… Les participants devront signer un formulaire stipulant qu’ils se prennent en charge en cas d’accident, je n’ai pas de diplôme de guide de survie. Ce stage sera payant bien sur mais la facture devra être réglée au nom de Bout de Vie, une manière de récupérer des fonds sans cette sensation de faire la mendicité. Pour vous donner envie de venir : tout à l’heure sous une jolie bâche bleue noisette, (couleur inventée par la mascotte) j’ai cuisiné une belle poêlée d’amanites des César avec une galette à base de farine de gland de chêne. Un tapis blanc de grêlon rendait à la forêt un air enchanté, la rose rouge est posée sur un tapis de mousse, bientôt ma binôme sera de retour.

L’aventure ce n’est pas un magazine ou une télé réalité, l’aventure c’est vivre en osmose avec les éléments en se déconnectant de l’indispensable qui deviendra futile. L’aventure c’est le confort de se laver dans un torrent glacial, de découvrir une racine qui sera soupe ce soir, de cacher au fond de sa poche une brindille sèche pour démarrer le feu qui nous réchauffera d’une journée de pluie, l’aventure en vérité c’est ce que les virtuels appellent survie alors que ce n’est que vie.

J’attends avec impatience vos commentaires, s’en suivront les conditions, dates et tarifs.

A pluche !

Echappées Belles en Corse et le Cabochard !

14 mai 2012

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Improviser, s’adapter, décortiquer, anticiper, partager… Je viens de m’engager pour  l’émission « Échappées belles » en Corse. Depuis deux mois j’ai accepté ce rôle de fixeur qui est le terme technique de la personne qui connait le terrain, les autochtones et qui donne des idées de sujet au réalisateur. Un sacré programme qui surcharge en plus de ma préparation mon emploi du temps assez « riche » !

J’avais donné une longue liste de personnages attachants, passionnés que j’ai l’habitude de croiser, mais le casting est drastique et le choix difficile. Pour vous plonger dans ce tournage voilà le synopsis que nous avons peaufiné.                                                                                                                                                              Une arrivée de  Sophie à la voile à Bonifacio avec Christophe, je récupère les amarres du bateau et accueil l’animatrice, nous buvons un café sur la terrasse du Centre Nautique et je dévoile quelques bout de ma vie, Paul et Alain retourne de la pêche, amis de longue date, j’aime bien les chambrer malgré leurs aspects patibulaires ! Toute en démaillant leurs filets nous découvrons leur pêche et évoquerons quelques souvenirs de tempêtes, naufrages et autres récits salés. Puis nous baladerons dans la ville à la rencontre de quelques légendes homériques sur la ville des « Lestrygons ». Visite à l’école primaire de la ville qui domine les Bouches de Bonifacio, Eric le directeur nous amènera dans la classe d’Andréa qui donne des cours de langue corse. Un joli coup d’œil depuis la classe des CM2 d’où l’on peu voir le majestueux détroit. Direction le Cabochard pour une présentation de mon confident en bois. Derrière nous le massif de Cagna, Sophie croit savoir que je vais régulièrement m’y refugier, un bref passage chez mon pote Martial qui nous conseillera sur les fromages et charcuterie du jour et  partons pour l’aventure. Tout au long de notre marche nous en profiterons pour ramasser des plantes et herbes qui amélioreront le casse-croute. J’initie la jeune femme à l’allumage d’un feu en toute sécurité et lui dévoilerai quelques trucs et astuces de vie en autarcie dans la forêt. Cuisson du pain sur une pierre, baignade en torrent et découverte de vestiges très anciens. Mais la Corse c’est la mer, alors nous irons nous immerger dans les entrailles de la Méditerranée. Plongée au pied d’une tour Génoise où nous interpellerons Olivier agent du parc marin international qui expliquera le fonctionnement de cet espace protégé. A notre retour  nous croiserons Marco, un pote apnéiste qui est un grand champion. Il nous expliquera sa passion et nous le suivrons dans sa quête de grand bleu… La Corse c’est aussi l’humour et sa « macagna », Daniel et José du groupe I Mantini savent mettre en chansons tous les paradoxes et contradictions de notre belle île un poil susceptible, juste un poil !!! Voila la partie qui m’a été demandé mais l’équipe continuera pour monter un documentaire de 90’ qui sera diffusé le 9 juin à 20h35 sur France 5. Remarquez bien qu’il n’est pas mentionné mon « unijambité » ! Pourquoi en parler, les images dévoileront au fil du reportage ma différence, pas plus que ma légère calvitie, mon bon caractère et ma passion pour la vie mode « salvaticu » (sauvage)…

Pour le fan club de la mascotte Jo Zef, je suis sur qu’elle va vous réserver une petite apparition…

A pluche.

Entre merle bleu et rouge gorge…

8 mai 2012
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Le comble d’une abeille : Avoir le bourdon pour avoir trop papillonné…

Mai 2007, un sacré printemps ! Le froid est polaire mais l’ambiance est fraternelle, des traineaux trainent, un unijambiste boite, rien de très extraordinaire me diriez-vous ! Que c’est grand le Groenland, que c’est envoutant d’être au milieu de cette immensité. Mon moignon râle du manque de confort, je n’ai plus envie de l’écouter chougner, une vraie mauviette ce Cabochard ! Dimanche, 20 km parcouru et du vent dans le nez, lundi 20 km du vent et du brouillard, mardi 20 km du vent, du brouillard et j’ai mal, ouf ça change un peu au moins ! Mercredi : Dis donc Niko ! Y zont pas voté en France ? Ouais peut-être bien ! On appellera demain pour savoir…

6 Mai 2012, la même tente, un poil rafistolée ! Un bivouac sous des tonnes d’eau, un camp isolé au milieu d’une forêt perdue  en corse. Les torrents ont pris une vigueur digne du Yukon, la pluie est diluvienne mais le bonheur est bien présent. Pas d’eau à courir demain, pas de pont de glace à franchir, pas de trace d’ours à détecter, juste un couple qui ne veut plus grandir, des amants qui vivent intensément l’instant présent car demain sera teinté d’éloignement. Mes départs sont et seront le refrain de ma vie d’aventurier à cloche pied, sur ce coup là je pars pour plus de quatre mois. La Corse et mon petit bateau ne me manqueront que très peu puisque la saison estivale transforme l’île de beauté en parc d’attractions pour urbains en quête d’émotion. Mais ma « Vrai » ne sera présente que dans mes instants de répit. Je ne me plains pas car j’aime ces séparations qui redonnent de la saveur à notre couple, alors j’avancerai le cœur léger…

Ce matin un merle bleu me semblait bien triste, je le voyais déménager son nid « bruni », un rouge gorge qui semblait sortir de l’œuf, venait prendre sa place toute chaude… Je me demande si ça ne cache pas quelque chose ? Le soleil est de retour, les paillasses vont sécher au soleil et pendant que certains s’indignent nous avons décidé de prendre parti pour le torrent car lui ne vole pas comme l’oiseau mais amène l’audacieuse brindille jusqu’à l’océan…

Le comble d’une abeille : Avoir le bourdon pour avoir trop papillonné…

Un samedi de partage…

2 mai 2012
Oui! C'est bien d'en bas qu'on est parti...

Oui! C'est bien d'en bas qu'on est parti...

Un sponsor, un mécène, un partenaire sont des sociétés qui s’investissent au coté de gars comme moi,  menant une sorte de croisade. Les grandes entreprises misent sur des supports très exposés médiatiquement. Le « Frank Bruno à cloche pied » entouré de copines et de copains dans le même cas, n’est pas forcement le meilleur des moyens pour apporter de la lumière aux investisseurs ! Mais pourtant certains osent le premier pas. Depuis longtemps quelques « taquins » me reprochaient de ne pas être l’ambassadeur d’une société corse… Depuis peu c’est fait, le Groupe Etorri représentant plus de 300 employés soutient Bout de vie. Recevoir d’un côté est magnifique mais je me dois de rendre à mon tour ! Mais comment ? Le coaching sur la découverte de ses limites m’est de plus en plus demandé, en tout logique j’ai proposé en échange une journée aventure découverte. Le leader, Jean-Marc Ettori, m’a en premier lieu présenté à ses assistantes de la maison centrale, une quarantaine de personnes. Par deux fois je suis allé à leur rencontre. D’ailleurs cet échange a été filmé pour l’émission « Midi en France » que vous avez peut-être vu. Mais je trouvais dommage de ne pas pousser l’expérience hors des bureaux et d’un commun accord, une partie des filles ont décidé de tenter une ascension. Le but n’est pas de battre un record de vitesse ou de difficultés mais de souder un groupe pour que les plus forts soutiennent les moins aguerris. Mailing indiquant ceux que les futurs « aventurières» devront impérativement avoir avec eux et un rendez-vous à 8h30 dans un lieu précis. Tout le monde est à l’heure : «  Ca c’est bon ! » On charge les 4X4 pour attaquer une piste en terre qui doit nous mener au pied d’un sentier perdu… Briefing de départ et dans un silence que je préconise nous suivons la sente. Le massif est devant nous, magnifique, royal, nous sommes au-dessus d’une mer de nuages et déjà le vent vient nous rendre visite. Le parcours est accidenté sans pour autant être dangereux, mais le dénivelé vient faucher le groupe. Le programme est simple, toute les 50’ il y aura un arrêt de 10’. Nous traversons les torrents, nous enjambons les arbres déracinés de la dernière tempête et la progression suit son cours. Mais la plus jeune du groupe donne des signes de fatigue, le fort dénivelé lui coupe les jambes, et ce n’est pas un jeu de mot ringard d’unijambiste ! Nous faisons un break, je lui cale ses pieds, et lui donne un peu de nourriture approprié mais je sens en elle une grande détresse. Le plan B : J’ai toujours avec moi quelques petits grigris de contrées boréales. Je sors un flacon d’huile essentielle très secrète et lui en humecte les narines et les tempes. Un petit dialogue « bien à moi » et réaction  immédiate, le mal comme par enchantement s’envole… Nous reprenons notre marche, la forêt a souffert de la dernière tempête et beaucoup de pins gisent. Finalement nous arrivons sur le plateau du massif, le vent est le maître des lieux et les rafales nous crochètent. La Tramontane rend le moment encore plus solennel. Nous dominons les Bouches de Bonifacio mais il serait imprudent de poursuivre sur cette arête, alors nous bifurquons pour retrouver une vieille bergerie abandonnée. Le casse croute sera le bienvenu, on cause de tout, de rien. On me questionne beaucoup sur la souffrance, pourquoi la laisser faire ? N’est-il pas dangereux de ne pas écouter ses douleurs ? Difficile de répondre en si peu de temps pourtant je sens un apaisement quand je diserte les sujets… Il est temps de reprendre la route, mais la journée est loin d’être finie, ce n’est pas une balade mais une journée d’initiation. Infusion d’aiguille de pin vert pour redonner des peps, récit de la géologie du lieu, pourquoi cette plante plus que celle-ci à avoir dans sa besace… je dévoile mon quotidien qui semble « aventure » alors que ce n’est que mon quotidien ! Finir une journée pareille en arrivant sur une route en terre sans avoir dit merci à la montagne me semble déplacé, alors nous nous arrêtons sur les bords d’un torrent pour des exercices de respiration. Être au bord d’une rivière sans y tremper un orteil serait aussi une offense, Je m’isole et m’immerge… Un peu plus bas je vois que la petite équipe goute aux joies du « trempage »…

La journée est finie et je sais que chacun y aura puisé un bout de son histoire, alors les filles (et le seul garçon du groupe !) dés que je rentre de ma balade Arcticorsica on remet ça avec une nuit en bivouac… Chiche ?

Quand solitaire rime avec partage…

Baba yaga a mangé le Père Noël…

21 décembre 2011
Boule de neige sur la mascotte, une histoire troll , amis de Baba Yaga !!!

Boule de neige sur la mascotte, une histoire troll , amis de Baba Yaga !!!

Dans les peuples slaves, Baba Yaga (????-???) a une grande place dans les contes et légendes. La vieille sorcière est unijambiste ! Une des histoires dit que le 24 décembre au soir elle fait le tour des maisons pour conseiller les enfants de se tenir tranquille tout au long de la prochaine année. Si quelques téméraires ne tiennent pas promesse, ils seront amenés au fond des bois et dévorés. Tiens, tiens, la mascotte semble se tenir à carreau !

Bientôt le Père Noël va faire le tour du monde avec son traineau, mais je crois que la légende est un poil, de renne, corrompue depuis quelques temps. A la base c’était une fête de la lumière. En effet à partir du 21 décembre les jours cessent de raccourcir et la tradition était de porter sa buche, d’où le gâteau, pour allumer un feu qui honorait la lumière retrouvée. Les occidentaux ont ramené de Turquie la vieille légende d’un homme qui avait trouvé un trésor et qui en voulant faire une surprise à ses enfants avait décidé de passer par la cheminé pour les couvrir d’or. Il se coinça et mourut ! Ses restes sont dans un musée archéologique sur l’île de Rhodes en face Marmaris. St Nicolas, pas le petit mais le barbu, serait donc arrivé au fil des siècles par le Levant, les régions du Nord-est en ont encore gardé la tradition. Les catholiques en ont profité pour y flanquer la naissance de l’enfant Jésus ! D’après d’autres chercheurs, je n’en fais absolument pas parti, la date serait fausse. Je me garderais de soulever la polémique sur l’authenticité de cet homme. (Zut je l’ai écrit !!!).

Puis le Père Noël est apparu, un vieil homme avec une longue barbe, vêtu de vert, qui distribuait des friandises aux enfants malheureux. Dans les années 50 un trust américain vendeur de soda a teinté de rouge ce pauvre vieux pour le rendre comme on le connait aujourd’hui. Les premières réclames étaient nées ! Je vous entends d’ici grincer des dents : mangez un marron glacé ça décrispe ! Donc, cette soirée est celle des enfants, hop à la poubelle les jours qui rallongent. De toute façon, on a la centrale atomique qui fournit à tout va la lumière du soir, donc aucune raison de fêter cela ! La soirée arrive et l’arbre de Noël bio croule sous les ampoules made in China, la pauvre dinde et KO marron ! Et les cadeaux arrivent ! Une manne incroyable pour les grands distributeurs. Le 26 décembre les présents sont remis en vente sur Ebay !!! Ouais ouais, une caricature qui n’en est pas une, hélas ! Pour continuer ma carte postale de Noël made in Cabochard, ce que je trouve malsain en plus de cette débauche d’argent, c’est le mensonge que l’on fait aux tous petits. Pour les plus fortunés le rôle du vieux barbu est tenu par un voisin ou un ami costumé mais l’illusion sera de courte durée. Dans la cour de l’école il va y avoir un plus dégourdi qui va balancer le scoop. Les parents seront embarrassés quand leurs petits chéris les bras chargés diront : « Dis maman pourquoi tu m’as menti, Morgane elle m’a dit qu’il n’existait pas le Père Noël!!! » Je dirais que c’est une certaine manière de les lancer dans la vie des adultes.

Pour cette soirée de Noël il y aura un couple enlacé dans une grande forêt noire et silencieuse. Un feu réchauffera les amants unis, cherchant dans les étoiles celle du Père Noël disparu, il y a bien longtemps. Jo Zef sera de la partie et il a promis de ne plus faire de bêtise car sinon la vieille sorcière unijambiste viendra le kidnapper… D’ailleurs il est convaincu que Baba Yaga va venir manger le Père Noël le soir du réveillon, chut c’est un secret…

Joyeux Noël !