Gérer ses émotions…

18 novembre 2013

aesp2

L’émotion nous prend en otage, à nous de nous en libérer sans jamais se faire reprendre. Une théorie que j’aime appliquer. En quelques mots je vais essayer de vous dévoiler ma vision le plus froidement possible sans émotion.                                                                                                                                                         Elle est une information qui subitement bouleverse notre quotidien, nous en sommes tous les victimes, mais il y a plusieurs catégories, la positive et la négative, les deux d’ailleurs doivent être traitées avec le même égard. Rudyard Kipling dans son très beau poème, Tu seras un homme mon fils, le démontre de très belle manière.

…Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre…

Nous somme bombardés d’informations au quotidien, nous sommes saturés, on ne sait plus que faire. Dans une partie du cerveau se trouve un complexe amygdalien qui va décoder les infos arrivantes, ces noyaux, vont suivant les cas, engendrer des réactions de peurs, d’angoisse… En cas de détérioration de ces amygdales les sujets ne développent pas de méfiance à l’égard de visages non familiers, jugés non fréquentables et indignes de confiance. Une lésion au niveau des amygdales entraine une incapacité d’exprimer ses émotions. S’il y a un serpent devant lui, le patient lésé dira : « je suis censé avoir peur mais je n’ai pas vraiment peur » et il n’aura aucune manifestation somatique de peur.

Ça c’est la partie théorique que je suis en train de potasser, mais c’est la pratique que j’applique au quotidien que j’aimerai vous transmettre. Comme un enseignement scolaire, sportif, artistique et autre nous pouvons apprivoiser et assouplir nos émotions. Une blessure nous met en rage, mais si dans l’instant où cette information arrive nous la décortiquons en lui donnant moins d’importance la colère disparaitra. Si l’on vous a agressé c’est que la personne en face a été blessée, à vous de contourner son énergie négative sans rentrer dans son jeu. Si vous lui répondez par un autre schéma que sa violence cela le bouleversera et s’en suivra autre chose que le conflit. Un torrent contourne toujours une roche en plein milieu de son lit, c’est bon d’être un torrent. L’émotion amoureuse est aussi source de trouble, la personne amoureuse ne dort plus, ne mange plus, elle ne pense plus qu’à son amant, qui lui peut-être sera sur une autre fréquence et la sensation d’injustice sera un abime de douleur. Personne n’appartient à personne ! L’émotion est nécessaire pour nous avertir mais à nous de savoir la canaliser sans lui donner une importance qui n’a pas sa place dans notre quotidien. Aimer ne veut pas dire être esclave, ne pas apprécier un geste d’une tierce personne ne veut pas dire la détester… De ma propre expérience je n’en retiens qu’une seule chose évidente, toutes les émotions que nous subissons dans notre vie sont des explications pour nous guider. Malheurs, bonheurs, ils sont toujours de paires, à nous de les inviter dans notre « Moi » mais ils ne doivent pas prendre toute la place. Un mot violent va affoler vos noyaux amygdaliens à nous de filtrer l’information pour ne pas se laisser submerger. Un apprentissage de respiration sera un premier pas, réduire l’information, nous sommes bombardés de mauvaises nouvelles rarement indispensables, sera le deuxième pas. Le sport et une bonne hygiène de vie rendent notre quotidien facile à nous de rajouter une manière d’accueillir les bonnes et mauvaises émotions sur le même pied !

Bixente Lizarazu est en train de cogiter pour une soirée débat sur ce sujet, vos avis nous intéressent, ils seront précieux.

A pluche !

 

Quand la lune sera pleine…

25 septembre 2012
Cala della Tombe cote sud-ouest de l'île d'Elbe, franchement houleuse...

Cala della Tombe cote sud-ouest de l'île d'Elbe, franchement houleuse...

Mer Méditerranée grande déesse destructrice d’insouciants. Hier après-midi sur la plage de Marino di Campo absolument ouverte à la grosse houle du sud, la bannière rouge est de mise. Faut-il un drapeau pour prévenir le danger ? Hélas, je constate que oui. La saison est sur la fin mais les touristes sont encore en recherche de bain de mer. Les jeunes sauveteurs sur leurs miradors veillent, moi je scrute la mer en quête de réponse sur mon proche futur en kayak. Par deux fois en deux heures les jeunes sauveteurs vont risquer leurs peaux pour sortir de la houle des abrutis… Les déferlantes, le vent ne cessent depuis mon arrivée et météo France me laisse présager que du mauvais pour plusieurs jours. Le 30 septembre la lune sera pleine, normalement elle garde pendant un cycle de plusieurs jours le temps qu’elle a eu cette journée là. Ce n’est pas de la science mais une observation qui n’engage que moi, les physiciens me mettraient un mauvais point pour cette affirmation. Donc si j’analyse mes calculs personnels, plus la lecture du graphisme météo de l’Atlantique qui permet d’anticiper  les prévisions du bassin méditerranéen, je suis « marron » !!! Non  Jo Zef pas glacé, ce n’est pas la saison. J’ai trois alternatives : traverser quand même avec tous les risques que cela engendre,  trouver un gros ferry, ou alors attendre une bonne dizaine de jours. Depuis un moment je pense à cette traversée, elle n’est pas longue, seulement 54km, mais juste assez pour être très engagée. Je suis né en Méditerranée et je connais ses humeurs par cœur. Sauveteur en mer pendant de longues années je suis allé par toute condition météo chercher des inconscients. Je me vois mal déclencher ma balise satellite et venir me faire sauver à mon tour par des collègues qui m’ont vu maintes fois faire la morale aux rescapés. Cette nuit, Steve qui a repris la logistique Arcticorsica, va arriver avec le fourgon, la journée suivante doit être consacrée au transfert vélo, kayak.  J’ai pris une décision, je vais amputer mon raid de la traversée de l’île d’Elbe à la Corse. Je vais embarquer avec Steve et nous allons rejoindre Bastia par ferry. Personne n’a osé me conseiller cette solution mais j’ai senti beaucoup d’inquiétude dans les non dits. Pendant les 1100km de kayak en Botnie j’ai eu pas mal de chance de m’en sortir indemne, j’ai souffert et par moment  j’ai dû décupler mon énergie pour m’en sortir. J’ai été surpris de voir la réaction de Véro quand en Suisse je lui ai bêtement passé quelques extraits de vidéos tournés in-situ, elle a explosé en larmes de stress. D’y être je ne me rendais plus trop compte du danger, pourtant il planait au dessus de ma tête. J’ai parcouru des milliers de kilomètres contre vent et marée et une petite surestimation de ma part pourrait faire capoter le projet. Je ne m’excuse pas, je ne dois rien à personne, je raisonne à haute voix.  Ce matin j’ai pris mon vélo pour me rendre à cala Tombe, la plage d’où j’ai programmé de partir. Waouh les copains, c’était beau mais pas pour un kayakiste et ses mascottes. Le vent du sud était tellement chargé d’humidité que je n’ai même pas pu voir ma belle île, rien que de la brume. Je peux vous dire que j’ai cogité, pendant 3heures je suis resté face au Mare Nostrum. Houle de 2 à 3 mètres de sud, vent de Sud-est et une rotation du tout vers le sud. Un voilier de location est passé, il était pourtant en fuite (vent dans les fesses), mais il se faisait sacrément secoué. Voilà une décision bien ficelée, vendredi matin je remonterai Immaqa sur une plage de la Corse orientale et reprendrai ma route pour le sud. Houle, tempête, je serai en sécurité sur les cotes Est de la Corse. Yes i’m a free man.

« Il ne sert de rien à l’homme de gagner la lune s’il vient à perdre la terre »

François de Mauriac

A pluche !

Un vrai bonheur…

15 septembre 2012
Pur bonheur...

Pur bonheur...

Savoir, penser,rêver. Tout est là

Victor Hugo

La force et la sagesse du chêne…

10 août 2012
Tricentenaire je tente de me procurer sa force et sa sagesse...

Tricentenaire je tente de me procurer sa force et sa sagesse...

Ce matin comme à l’accoutumé vers les 4h sans réveil je suis sorti de mes rêves mais voilà, aujourd’hui plus d’eau à courir, plus de vent contraire… Un sacré défi m’attend ! Me mêler à la foule !!! J’essai de me rendormir, la pluie ne cesse son concert mais je sais, je sens, de la présence. La terre semble trembler, des sons sourds me tiennent en éveil. Je sors de mon abri de toile et comprend mon tracas. 5 chevaux magnifiques se défoulent, le spectacle est merveilleux, ils semblent ignorer ma présence et se sont lancé dans un manège sans homme pour les diriger. Je tente la deuxième partie de ma nuit, mais je suis rassasié de sommeil, j’écoute un peu la radio et tombe sur la chanson de Melissa Horn : Jag saknar dig mindre och mindre. Elle restera l’hymne de ma péripétie en kayak. Je suis emporté par cette mélodie, j’essai de me souvenir les bivouacs, les oiseaux croisés, les personnes rencontrées. C’est déjà du passé ! Mon présent, me refaire une santé, mardi je repars pour la suite du voyage, 3000km en vélo. Je résiste au duvet jusqu’à 7h, une performance qui pourra être inscrite au livre des records, je n’aime pas m’attarder le matin, il me semble que je gâche mon temps. Le programme est simple tout laver et remettre en état plein de bricole. Le ciel se dégage un peu, je traverse les 800mts de mer pour rejoindre le camping. A contre cœur pour utiliser les services du site je dois y mettre ma tente. Un flash, je vais payer un emplacement que je n’utiliserais pas et je vais profiter de tout laver. Machine, douche, machine… Une sacrée aventure !!! Jo Zef c’est planqué, il connait le tambour et ne souhaite pas encore y séjourner. Ce sera pour octobre, peut-être un essai spatial en compagnie de Norra, elle aura droit au séjour en apesanteur dans la centrifugeuse, elle aussi ! Les campings cars sont les uns contre les autres, les tentes bien que rares, elles aussi sont « sardinées ». Non je ne peux pas, je vais rester là-bas dans mon coin. Un tour sur le net ! Non pas maintenant, pourquoi faire ! Véro fait ça si bien. Je dévalise la superette de l’île et retourne dans mon coin planqué. Un pacte a été fait avec les oies et les canards sans « o » ils nous laissent le coin Nord-est ils gardent le coin (coin) Sud-ouest. La mascotte me souffle : Et si on les invitait à diner ce soir ? Mais qu’est ce qu’on va leur faire à manger, je lui réponds. Magret et cuisse de canard…

Je retourne voir le chêne tricentenaire, il me plait, il est puissant mais si humble, je l’embrasse, j’aimerai avoir sa sagesse.

Doucement je vais rentrer dans le monde du bruit mais j’ai encore le temps, pour l’instant je suis encore aux pays des silences…

A pluche.

Légende du chaman de la tribu des « Pieds perdus »…

21 février 2011

Il était une fois un chaman solitaire de la tribu des « pieds perdus » qui vivait seul dans le Grand Nord de la forêt boréale.

Son abri était une cabane minuscule, il l’avait érigée en plein milieu d’une île située sur un grand fleuve boueux. Nul ne connaissait son passé et le mystère planait sur son parcours. Il vivait très isolé et avait appris au fil des hivers rigoureux à communiquer avec la nature. Le soir au son profond du tambour il chantait des cantiques dans une langue inconnue, les animaux connaissaient les refrains, il était devenu l’un d’eux. Un « qayaq » d’écorce de bouleau était toujours paré pour un départ soudain. Comme l’oie bernache il  pouvait partir en un battement d’aile. Sa vie de chaman, il la devait certainement à un passé lourd d’histoireses teinté de noir et de rouge !

Tous les 6éme jours de la lune montante un « qayaq » blanc venait se poser sur la berge, une squaw venait lui rendre visite. Il l’avait nommée «  Plume d’argent », elle venait l’apprivoiser, lui causer de la vie de village et lui prodiguer des soins sur ses plaies de vieux combats violents. Elle ne l’avait jamais questionné, son sourire l’apaisait et muni d’herbes médicinales elle tentait de lui refermer ses blessures.

Devant le feu, le soir de temps à autre, il lui parlait des batailles qu’il avait faites, des gens qu’il avait dû tuer de ses mains et de cet enfant qui vivait loin là-bas après la rivière salée et qu’il ne connaissait pas. Lui chaman, elle squaw, pourtant quelque chose de très fort les unissait. Les blancs appelaient ça l’amour, eux l’appelaient la « grâce de vivre »…

Pendant ses longs jours de solitude il s’entrainait encore comme s’il allait repartir au combat, mais il était devenu un guerrier de la lumière. Courir dans la forêt tapissée de  neige fraîche, remonter le fleuve à contre courant, manier l’arc et la trappe. Combien de fois devant la biche innocente il baissait sa garde pour la laisser repartir, en ce jour de grâce il se contentait de pissenlits et de baies. Un grizzli venait régulièrement le défier, sans arme à mains nues ils se livraient à des joutes périlleuses. L’ours brun savait que cet homme était différent, qu’il ne voulait absolument pas empiéter sur son territoire.

De temps à autres des trappeurs débarquaient sur son île,  amenant des offrandes, ils lui proposaient de prendre la tête d’équipe pour aller trapper; le commerce de la fourrure. Rien ne le déstabilisait de son choix de vie, l’homme blanc a les yeux aux reflets d’or et lui est libre comme l’aigle royale. Les contrats sont dépliés, mais jamais il n’apposait sa signature, il vit de rien, mais ce vide lui permet de se remplir de tout ce que la nature lui transmet. Pas besoin de fourrure superflue, de cabane chauffée, de squaw servante. Quand il a besoin, il se sert et ne gaspille jamais, il connait trop le prix de la vie. Quand il tue, un saumon, il lui demande pardon et rejette au fleuve toutes les parties non consommées, il sait que seulement comme ça son âme ne se perdra pas. Quand il cueille une fleur, il lui cause avant, lui demandant de le soigner… L’homme blanc ne peut pas le comprendre et repartira dépité de si peu d’intérêt pour le métal jaune.

Une fois par an au moment où le peuplier met sa robe de sang, il réuni sur son île un groupe d’hommes et de femmes de la tribu des  «pieds perdus». Pendant cette période il leur enseigne le combat pacifique, le maniement de l’arc et de la lance. Comme cadeau d’adieu il leur transmet le savoir de l’allumage du feu. Le frottement du bâton sur le tronc sec qui enflammera les brindilles et l’écorce de bouleau. Ce feu réparateur, qui réchauffe le nomade, qui éclaire l’égaré. Sans aucune explication après cet enseignement ils repartiront chez eux, certains garderont égoïstement le secret du feu pour eux, mais d’autres à leur tour, transmettront les enseignements du chaman.

L’hiver est proche, il reprend sa solitude et ses chants au son du tambour, le grand corbeau et le vieux castor créateur de l’univers à leurs tours lui enseigneront les sagesses divines…

Quand le tronc planté sur la rivière figée tombera cela signifiera le moment du dégel et il reprendra sa route en « qayak » à la découverte d’autres horizons, d’autres peuples, d’autres légendes… Son nom de chaman : « Ayeltgnu » chanceux en langue athapascanne…

Toutes ressemblances avec un personnage ou un événement ayant existé serait absolument fortuites…