Le double ultra triathlon pour Dumé Benassi…

11 juin 2013
Champion du monde sur un triathlon courte distance aussi.

Champion du monde sur un triathlon courte distance aussi.

Il y a des épreuves de dingues, maladie, accident de vie, que l’on doit par force dépasser mais il y a les épreuves volontaires où la recherche de ses limites est à l’état brute. Du samedi 15 juin au dimanche 16 juin va se dérouler en Allemagne à Emsdetten un double ultra triathlon. Soit 7,6km de natation, 360km de vélo pour finir sans aucun arrêt possible par 84km de course à pied. Ils vont y être 50 participants, 37 professionnels et 13 semi-pros. Au milieu de ses hommes et femmes venus du monde entier on verra la tête de Maure floqué sur la tenue de l’un deux, mais cet athlète hors du commun a une autre diversité, en plus d’être Corse il est amputé fémoral !!!

Dominique Benassi dit « Dumé » va tenter cette aventure. Son expérience en la matière est sa fondation, 300 triathlons effectués en moins de 20 ans dont 30 Iron Man. Il s’y est préparé sans concession, à son niveau l’excuse n’a pas sa place. Je vous entends dire que c’est un extra-terrestre ou un surhomme, je le vois d’ici sourire à ces propos, il vous répondrait que les humiliations subites sont le moteur de sa motivation. Pendant des années la Fédération Française de Triathlon lui interdisait de participer à ses épreuves dites d’élites, mais ce n’est pas connaître Dumé. Sans violence et sans haine, il prenait part à ses épreuves hors des lignes de départs et d’arrivées. Puis sous une fausse licence il s’imposait, depuis la Fédération l’a engagé comme pour un temps en tant que président de ligue corse puis comme référant en handisport. Mais encore les non sens se glissent dans sa roue, au dernier championnat de France rien pour lui, pas un podium, pas une médaille en carton, il finit premier dans sa catégorie mais voilà le « différent » fait peur, il dérange. Le triathlète a un corps parfait alors un unijambiste pourrait ternir la photo souvenir. La encore il me souffle que l’important ce n’est pas d’être reconnu par les autres mais par soi même. Dumé n’a pas de blog de Face Book il n’y en voit pas l’intérêt alors sur ce billet vous pouvez lui souffler quelques mots sympa, je suis sur que sur ces 24heures non stop d’épreuve il saura s’en souvenir. A l’heure actuelle il est de mode de faire un « truc » pour une cause, lui, vous peut-être, moi nous sommes la cause et ça, ça change tout !

Une phrase qui lui convient à merveille : L’homme rend possible ce qui est humainement impossible.

Une photo du quotidien Libération, titrait:  Un athléte à la jambe de foi

Une photo du quotidien Libération, titrait: Un athléte à la jambe de foi

La force et la sagesse du chêne…

10 août 2012
Tricentenaire je tente de me procurer sa force et sa sagesse...

Tricentenaire je tente de me procurer sa force et sa sagesse...

Ce matin comme à l’accoutumé vers les 4h sans réveil je suis sorti de mes rêves mais voilà, aujourd’hui plus d’eau à courir, plus de vent contraire… Un sacré défi m’attend ! Me mêler à la foule !!! J’essai de me rendormir, la pluie ne cesse son concert mais je sais, je sens, de la présence. La terre semble trembler, des sons sourds me tiennent en éveil. Je sors de mon abri de toile et comprend mon tracas. 5 chevaux magnifiques se défoulent, le spectacle est merveilleux, ils semblent ignorer ma présence et se sont lancé dans un manège sans homme pour les diriger. Je tente la deuxième partie de ma nuit, mais je suis rassasié de sommeil, j’écoute un peu la radio et tombe sur la chanson de Melissa Horn : Jag saknar dig mindre och mindre. Elle restera l’hymne de ma péripétie en kayak. Je suis emporté par cette mélodie, j’essai de me souvenir les bivouacs, les oiseaux croisés, les personnes rencontrées. C’est déjà du passé ! Mon présent, me refaire une santé, mardi je repars pour la suite du voyage, 3000km en vélo. Je résiste au duvet jusqu’à 7h, une performance qui pourra être inscrite au livre des records, je n’aime pas m’attarder le matin, il me semble que je gâche mon temps. Le programme est simple tout laver et remettre en état plein de bricole. Le ciel se dégage un peu, je traverse les 800mts de mer pour rejoindre le camping. A contre cœur pour utiliser les services du site je dois y mettre ma tente. Un flash, je vais payer un emplacement que je n’utiliserais pas et je vais profiter de tout laver. Machine, douche, machine… Une sacrée aventure !!! Jo Zef c’est planqué, il connait le tambour et ne souhaite pas encore y séjourner. Ce sera pour octobre, peut-être un essai spatial en compagnie de Norra, elle aura droit au séjour en apesanteur dans la centrifugeuse, elle aussi ! Les campings cars sont les uns contre les autres, les tentes bien que rares, elles aussi sont « sardinées ». Non je ne peux pas, je vais rester là-bas dans mon coin. Un tour sur le net ! Non pas maintenant, pourquoi faire ! Véro fait ça si bien. Je dévalise la superette de l’île et retourne dans mon coin planqué. Un pacte a été fait avec les oies et les canards sans « o » ils nous laissent le coin Nord-est ils gardent le coin (coin) Sud-ouest. La mascotte me souffle : Et si on les invitait à diner ce soir ? Mais qu’est ce qu’on va leur faire à manger, je lui réponds. Magret et cuisse de canard…

Je retourne voir le chêne tricentenaire, il me plait, il est puissant mais si humble, je l’embrasse, j’aimerai avoir sa sagesse.

Doucement je vais rentrer dans le monde du bruit mais j’ai encore le temps, pour l’instant je suis encore aux pays des silences…

A pluche.

Semaine du handicap!

18 novembre 2011
Soirée coaching partagée au côté d'un expert en la matière Chris Mc Sorley.

Soirée coaching partagée au côté d'un expert en la matière Chris Mc Sorley.

Après la journée de la sympathie, la fête des grand-mères et bientôt Noël nous avons droit à la semaine du handicap !!! Ouais ouais !!! Les handicapés ! Vaste sujet.

Depuis presque trente ans il parait que je suis handicapé, bon d’accord, moi je pense avoir un ongle incarné par rapport à certains copains et copines qui sont beaucoup plus touchés que moi dans leur chair. Mais là où j’ai envie de réagir c’est au « hors sujet » qu’est le handicap.

A l’heure actuelle, qui veut, peut ! Enfin presque. Les exemples sont quotidiennement mis en avant mais pour beaucoup le handicap est un refuge. Dans la vie de tous les jours il est clair que la personne en fauteuil aura plus de difficulté qu’un unijambiste à se déplacer mais ce qu’il faut voir c’est que c’est à nous les différents à s’accrocher aux branches et à démontrer que nous ne sommes pas des boulets. Les lois sont votées mais pas appliquées, mais en même temps à l’heure où les entreprises pensent plus à leur bénéfice en licenciant à tout va, le boss pense à deux fois quand on lui présente une personne dite handicapée. Le message est faux, ce n’est pas un handicapé qu’il doit voir mais un collaborateur brillant qui a envie de bosser dur pour la même cause : l’entreprise.

Je fais régulièrement des conférences « coaching » en entreprise et je vois le gouffre qui sépare les mentalités entre la France et la Suisse romande. Chez nos amis helvètes on me demande d’insuffler un message d’espoir, de donner la « patate » aux invités, de rebooster les participants. Le public est attentif, il prend des notes, pose de nombreuses questions judicieuses… En France, je suis toujours très surpris d’intervenir alors que les gens dinent, (depuis peu je refuse en bloc), la seule question qui m’est posé : « Comment recevoir un personnel handicapé dans mon groupe » !!! Le public est silencieux, on me dit que j’impressionne, que c’est trop d’énergie, que cela n’est pas possible !!! Réalité affligeante ! Je vous parle de conférence pour des grandes entreprises, pas des « trucs de quartier », non des milliers de personnes travaillent dans ces sociétés…

Chez nous on en est encore à se poser la question si l’on doit créer des places bleues pour les voitures, si c’est vraiment nécessaire que les espaces publics soient aménagés ? Une piscine mixte ennuie encore… Mais je n’afflige personne car comme dans un couple quand il y a un clash, c’est souvent cinquante-cinquante. Le valide ne sait pas, l’handi se cache derrière son carcan. Je ne vais pas encore épiloguer sur la FFH mais eux aussi ont leur part de faute, au lieu de booster la jeunesse sportive porteuse de handicap vers l’effort, elle les amène vers la « ghettoïsation ». Bout de vie reçoit beaucoup de courrier de toute sorte, livres, manuscrits de films, demandes d’aides financières, sponsoring de jeunes sportifs et j’en passe et des meilleurs.

Sur les dossiers de sportif, je suis surpris de voir leur présentation. C’est une démonstration flagrante du problème  en France sur la question handicap en générale.                                                                         Une page complète, sur le pourquoi comment, ils ont été amputés. Une page complète sur la demande d’aide financière. Un palmarès qui à mes yeux n’a pas de sens, puisque nous savons qu’ils ont été une poignée à concourir et donc facile à finir 2éme. Et un succinct tableau de la préparation sportive, alors que c’est là où il faut démontrer sa détermination à devenir un athlète de haut niveau ! S’entrainer 8 heures par semaine en prétendant une place olympique, je souris. Je me mets à la place du futur mécène qui reçoit cela sur son bureau. Pas un mot qui donne l’envie de sortir le portefeuille, pas la rage de vivre qui surgit de cette paperasse, on courrouce autour de pseudo titre mais l’énergie où est elle ? La recherche d’emploi, c’est identique, il faut donner de la force à votre personnage, il faut prouver que vous êtes meilleur, il faut faire sentir que c’est vous et personne d’autre. Dans ma dernière intervention, j’affirme qu’il ne faut surtout pas embaucher des personnes handicapées !!! Choc, tsunami, le corse dérape ! Non, votre entreprise a besoin des meilleurs ouvriers, des cadres les plus dynamiques, c’est ça ce dont a besoin votre entreprise, à savoir si elle est dans un fauteuil ou qui lui manque un bout ce n’est qu’un petit détail qui n’a aucune importance.

De mes mots jaillissent, la fougue, la volonté, la rage de vivre et dites vous que si depuis 8 ans je suis toujours bien en place avec Bout de vie c’est que les investisseurs se régalent de nos rencontres, un vrai échange, un partage inversement proportionnel. Vous m’aidez et à mon tour je  vous aide.

Donc la semaine du handicap est passée et rien ne s’est passé, pourquoi en serait-il autrement ? A vous de vous retrousser les manches. Avant de prouver aux autres que vous êtes capable, prouvez le vous déjà à vous-même, puis osez le premier pas, il y aura des échecs, il y aura des affronts, ce n’est pas grave, vous vous savez de quoi vous êtes capable.

Ce n’est pas le but qui compte mais le chemin qui y mène.

A vous de laisser votre trace, même sans jambe c’est possible. Ceci n’est pas un monologue et si vous avez envie de réagir, je crois que c’est le bon endroit.

A pluche…