Echappées Belles en Corse et le Cabochard !

14 mai 2012

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Improviser, s’adapter, décortiquer, anticiper, partager… Je viens de m’engager pour  l’émission « Échappées belles » en Corse. Depuis deux mois j’ai accepté ce rôle de fixeur qui est le terme technique de la personne qui connait le terrain, les autochtones et qui donne des idées de sujet au réalisateur. Un sacré programme qui surcharge en plus de ma préparation mon emploi du temps assez « riche » !

J’avais donné une longue liste de personnages attachants, passionnés que j’ai l’habitude de croiser, mais le casting est drastique et le choix difficile. Pour vous plonger dans ce tournage voilà le synopsis que nous avons peaufiné.                                                                                                                                                              Une arrivée de  Sophie à la voile à Bonifacio avec Christophe, je récupère les amarres du bateau et accueil l’animatrice, nous buvons un café sur la terrasse du Centre Nautique et je dévoile quelques bout de ma vie, Paul et Alain retourne de la pêche, amis de longue date, j’aime bien les chambrer malgré leurs aspects patibulaires ! Toute en démaillant leurs filets nous découvrons leur pêche et évoquerons quelques souvenirs de tempêtes, naufrages et autres récits salés. Puis nous baladerons dans la ville à la rencontre de quelques légendes homériques sur la ville des « Lestrygons ». Visite à l’école primaire de la ville qui domine les Bouches de Bonifacio, Eric le directeur nous amènera dans la classe d’Andréa qui donne des cours de langue corse. Un joli coup d’œil depuis la classe des CM2 d’où l’on peu voir le majestueux détroit. Direction le Cabochard pour une présentation de mon confident en bois. Derrière nous le massif de Cagna, Sophie croit savoir que je vais régulièrement m’y refugier, un bref passage chez mon pote Martial qui nous conseillera sur les fromages et charcuterie du jour et  partons pour l’aventure. Tout au long de notre marche nous en profiterons pour ramasser des plantes et herbes qui amélioreront le casse-croute. J’initie la jeune femme à l’allumage d’un feu en toute sécurité et lui dévoilerai quelques trucs et astuces de vie en autarcie dans la forêt. Cuisson du pain sur une pierre, baignade en torrent et découverte de vestiges très anciens. Mais la Corse c’est la mer, alors nous irons nous immerger dans les entrailles de la Méditerranée. Plongée au pied d’une tour Génoise où nous interpellerons Olivier agent du parc marin international qui expliquera le fonctionnement de cet espace protégé. A notre retour  nous croiserons Marco, un pote apnéiste qui est un grand champion. Il nous expliquera sa passion et nous le suivrons dans sa quête de grand bleu… La Corse c’est aussi l’humour et sa « macagna », Daniel et José du groupe I Mantini savent mettre en chansons tous les paradoxes et contradictions de notre belle île un poil susceptible, juste un poil !!! Voila la partie qui m’a été demandé mais l’équipe continuera pour monter un documentaire de 90’ qui sera diffusé le 9 juin à 20h35 sur France 5. Remarquez bien qu’il n’est pas mentionné mon « unijambité » ! Pourquoi en parler, les images dévoileront au fil du reportage ma différence, pas plus que ma légère calvitie, mon bon caractère et ma passion pour la vie mode « salvaticu » (sauvage)…

Pour le fan club de la mascotte Jo Zef, je suis sur qu’elle va vous réserver une petite apparition…

A pluche.

Juste avant le dixiéme stage de plongée…

11 mai 2012

Ma différence c'est ma force.

Ma différence c'est ma force.

Dans quinze jours le 10éme stage de plongée Bout de Vie aura lieu…

Chaque année il nous est difficile de trouver des volontaires pour participer à l’aventure et comme j’aime me remettre en question j’ai étudié sous toutes les coutures cette question récurrente : Pourquoi les amputés hésitent-ils à s’inscrire à cette semaine offerte d’initiation ?   Ma seule réponse : La peur !

Peur de se dévoiler, peur de laisser ce foyer qui aseptise et rassure, peur de rencontrer le « dingo un poil cabochard » !!! Sincèrement depuis dix stages en neuf ans, pas une seule fois les stagiaires ont regretté. Je crois que cette peur est la symbolique du mal être de se retrouver différent. Cette année je pensais avoir passé ce cap. Quinze volontaires pour dix places puis au fil du temps les excuses tombent les unes après les autres ! Je me tairais sur ceux qui nous lâchent au dernier moment quand tout est payé et calé : Leur refrain chaque fois est le même : « Comme je regrette mais ce n’est pas ma faute !!! »  Véro est chargée des correspondances avec tout le monde et je lui tire mon chapeau pour sa patience et son tact. Certains confondent inscription et récit de Zola… Après ce petit tacle qui entre vous et moi m’a soulagé, je me réjouis de recevoir dimanche 27 mai un groupe de « copines et copains » un poil abimés. L’été est en train de s’installer et l’eau de mer chaque jour prend son coup de chaud. Pas un stage n’est identique, un peu à mon instinct. Il me serait impensable de reproduire chaque année les mêmes choses, donc cette année plein de surprises au programme… Fini le stage, je m’envolerai pour le nord de la Norvège et entreprendrai mon périple Arcticorsica. Là aussi tout est quasiment calé mais la surprise est venue de la part d’un des membres de l’équipe logistique qui s’est désisté au dernier moment : Billet acheté inchangeable etc, etc… A tout problème une solution, mais que d’énergie envolée… La nouvelle équipe est en place donc : « Ça va !!! » Ouf !!!

Vous allez dire le « Frank » il est en vacances maintenant ! Oui presque ! La semaine prochaine j’enchaîne une semaine de tournage pour l’émission Échappées Belles en Corse, mon cachet sera en totalité reversé à Bout de vie, (diffusion le 9 juin sur France 5), je dois faire la dernière relecture de mon livre qui partira à l’imprimerie pour une sortie prévue le jeudi 18 octobre. Le titre définitif est : Ayeltgnu, le défi d’une vie debout. Édition Au coin de la rue, collection Au coin du monde… Je vous en dirais plus avant mon départ. J’ai encore sur mon farniente 400km de vélo à boucler pour caler certains problèmes techniques. Quelques vernis et peintures à faire entre temps et passer un peu de temps avec Véro… Vive les vacances !

Vous voulez aider l’association ? Adhérez, non de Zeus !…

A pluche

Entre merle bleu et rouge gorge…

8 mai 2012
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Le comble d’une abeille : Avoir le bourdon pour avoir trop papillonné…

Mai 2007, un sacré printemps ! Le froid est polaire mais l’ambiance est fraternelle, des traineaux trainent, un unijambiste boite, rien de très extraordinaire me diriez-vous ! Que c’est grand le Groenland, que c’est envoutant d’être au milieu de cette immensité. Mon moignon râle du manque de confort, je n’ai plus envie de l’écouter chougner, une vraie mauviette ce Cabochard ! Dimanche, 20 km parcouru et du vent dans le nez, lundi 20 km du vent et du brouillard, mardi 20 km du vent, du brouillard et j’ai mal, ouf ça change un peu au moins ! Mercredi : Dis donc Niko ! Y zont pas voté en France ? Ouais peut-être bien ! On appellera demain pour savoir…

6 Mai 2012, la même tente, un poil rafistolée ! Un bivouac sous des tonnes d’eau, un camp isolé au milieu d’une forêt perdue  en corse. Les torrents ont pris une vigueur digne du Yukon, la pluie est diluvienne mais le bonheur est bien présent. Pas d’eau à courir demain, pas de pont de glace à franchir, pas de trace d’ours à détecter, juste un couple qui ne veut plus grandir, des amants qui vivent intensément l’instant présent car demain sera teinté d’éloignement. Mes départs sont et seront le refrain de ma vie d’aventurier à cloche pied, sur ce coup là je pars pour plus de quatre mois. La Corse et mon petit bateau ne me manqueront que très peu puisque la saison estivale transforme l’île de beauté en parc d’attractions pour urbains en quête d’émotion. Mais ma « Vrai » ne sera présente que dans mes instants de répit. Je ne me plains pas car j’aime ces séparations qui redonnent de la saveur à notre couple, alors j’avancerai le cœur léger…

Ce matin un merle bleu me semblait bien triste, je le voyais déménager son nid « bruni », un rouge gorge qui semblait sortir de l’œuf, venait prendre sa place toute chaude… Je me demande si ça ne cache pas quelque chose ? Le soleil est de retour, les paillasses vont sécher au soleil et pendant que certains s’indignent nous avons décidé de prendre parti pour le torrent car lui ne vole pas comme l’oiseau mais amène l’audacieuse brindille jusqu’à l’océan…

Le comble d’une abeille : Avoir le bourdon pour avoir trop papillonné…

Un samedi de partage…

2 mai 2012
Oui! C'est bien d'en bas qu'on est parti...

Oui! C'est bien d'en bas qu'on est parti...

Un sponsor, un mécène, un partenaire sont des sociétés qui s’investissent au coté de gars comme moi,  menant une sorte de croisade. Les grandes entreprises misent sur des supports très exposés médiatiquement. Le « Frank Bruno à cloche pied » entouré de copines et de copains dans le même cas, n’est pas forcement le meilleur des moyens pour apporter de la lumière aux investisseurs ! Mais pourtant certains osent le premier pas. Depuis longtemps quelques « taquins » me reprochaient de ne pas être l’ambassadeur d’une société corse… Depuis peu c’est fait, le Groupe Etorri représentant plus de 300 employés soutient Bout de vie. Recevoir d’un côté est magnifique mais je me dois de rendre à mon tour ! Mais comment ? Le coaching sur la découverte de ses limites m’est de plus en plus demandé, en tout logique j’ai proposé en échange une journée aventure découverte. Le leader, Jean-Marc Ettori, m’a en premier lieu présenté à ses assistantes de la maison centrale, une quarantaine de personnes. Par deux fois je suis allé à leur rencontre. D’ailleurs cet échange a été filmé pour l’émission « Midi en France » que vous avez peut-être vu. Mais je trouvais dommage de ne pas pousser l’expérience hors des bureaux et d’un commun accord, une partie des filles ont décidé de tenter une ascension. Le but n’est pas de battre un record de vitesse ou de difficultés mais de souder un groupe pour que les plus forts soutiennent les moins aguerris. Mailing indiquant ceux que les futurs « aventurières» devront impérativement avoir avec eux et un rendez-vous à 8h30 dans un lieu précis. Tout le monde est à l’heure : «  Ca c’est bon ! » On charge les 4X4 pour attaquer une piste en terre qui doit nous mener au pied d’un sentier perdu… Briefing de départ et dans un silence que je préconise nous suivons la sente. Le massif est devant nous, magnifique, royal, nous sommes au-dessus d’une mer de nuages et déjà le vent vient nous rendre visite. Le parcours est accidenté sans pour autant être dangereux, mais le dénivelé vient faucher le groupe. Le programme est simple, toute les 50’ il y aura un arrêt de 10’. Nous traversons les torrents, nous enjambons les arbres déracinés de la dernière tempête et la progression suit son cours. Mais la plus jeune du groupe donne des signes de fatigue, le fort dénivelé lui coupe les jambes, et ce n’est pas un jeu de mot ringard d’unijambiste ! Nous faisons un break, je lui cale ses pieds, et lui donne un peu de nourriture approprié mais je sens en elle une grande détresse. Le plan B : J’ai toujours avec moi quelques petits grigris de contrées boréales. Je sors un flacon d’huile essentielle très secrète et lui en humecte les narines et les tempes. Un petit dialogue « bien à moi » et réaction  immédiate, le mal comme par enchantement s’envole… Nous reprenons notre marche, la forêt a souffert de la dernière tempête et beaucoup de pins gisent. Finalement nous arrivons sur le plateau du massif, le vent est le maître des lieux et les rafales nous crochètent. La Tramontane rend le moment encore plus solennel. Nous dominons les Bouches de Bonifacio mais il serait imprudent de poursuivre sur cette arête, alors nous bifurquons pour retrouver une vieille bergerie abandonnée. Le casse croute sera le bienvenu, on cause de tout, de rien. On me questionne beaucoup sur la souffrance, pourquoi la laisser faire ? N’est-il pas dangereux de ne pas écouter ses douleurs ? Difficile de répondre en si peu de temps pourtant je sens un apaisement quand je diserte les sujets… Il est temps de reprendre la route, mais la journée est loin d’être finie, ce n’est pas une balade mais une journée d’initiation. Infusion d’aiguille de pin vert pour redonner des peps, récit de la géologie du lieu, pourquoi cette plante plus que celle-ci à avoir dans sa besace… je dévoile mon quotidien qui semble « aventure » alors que ce n’est que mon quotidien ! Finir une journée pareille en arrivant sur une route en terre sans avoir dit merci à la montagne me semble déplacé, alors nous nous arrêtons sur les bords d’un torrent pour des exercices de respiration. Être au bord d’une rivière sans y tremper un orteil serait aussi une offense, Je m’isole et m’immerge… Un peu plus bas je vois que la petite équipe goute aux joies du « trempage »…

La journée est finie et je sais que chacun y aura puisé un bout de son histoire, alors les filles (et le seul garçon du groupe !) dés que je rentre de ma balade Arcticorsica on remet ça avec une nuit en bivouac… Chiche ?

Quand solitaire rime avec partage…

Aventurier des glaces de Nicolas Dubreuil…

27 avril 2012
C'est bizzare mais le mec boiteux qui tire sa pulka il a comme un air de famille!!! Blizzard bizzard!

C'est bizarre mais le mec boiteux qui tire sa pulka il a comme un air de famille!!! Blizzard, bizarre!!!

Avril 2007 deux fadas partagent la même tente au milieu de rien, de la « froidure » à l’infini… Je rectifie, au milieu de tout, parce que là bas seul le temps et la glace sont maîtres, comme le disent si bien les Inuits. Oui, de tout, car sur l’inlandsis le petit rien devient bonheur et la moindre défaillance peut vous plonger dans la mort polaire. Quelle drôle d’idée que ce guide a eu, d’amener sur l’un des plus grands glaciers du monde, un unijambiste ! Cette traversée du Groenland à pied restera comme mon Everest, je souffrais physiquement mais je savais pourquoi j’étais là, Niko lui, redoutait le pire… Oui des confidences on en a échangé quelques unes, de crise de rire pour basculer dans les larmes. Deux frères de glaces qui erraient… marche et rêve !

Puis il m’a permis d’embarquer 4 jeunes de Bout de Vie dans une croisière australe, des noms comme dans les livres : Malouines, Géorgie du Sud, Antarctique. Poser sa prothèse sur des plages aussi reculées fût un privilège énorme. On a continué encore nos bouts de vie en commun, je formais une cordée andine et il intégrait le groupe mixte (valides-différents). Le volcan le plus haut du monde en fond d’écran, nous avons partagé nos migraines d’altitude toujours dans la bonne humeur. Pendant un stage de Bout de Vie il est venu et a découvert l’univers de la plongée-sous-marine. Des projets ensembles on en a des milliers mais le sablier lui le voit différemment, alors de temps à autres on se croise et à chaque fois ma même question : « Quand est-ce que tu fais un livre »? Pas le temps pas envie, puis pourquoi faire… Finalement son premier bouquin est en kiosque. Aventurier des glaces aux éditions de la Martiniére. 10 mois par an Niko vit en région polaire entre le Groenland et l’Antarctique, ce sont ses terrains de découvertes. Il guide, il photographie, il film, il vibre. Ne lui proposez pas une laitue ou des carottes !!! Un vrai homme des glaces qui préfère un foie de phoque encore chaud à moins que ce soit un bout de Narval que ses potes viennent d’harponner. Il a appris la langue inuit, il a même acheté une cabane pour ses vieux jours sur la côte ouest de Kalaallit Nunaat. Nos points communs sont nombreux mais les plus marquants sont nos retours difficiles dans la fourmilière occidentale qui chaque fois nous met un coup de pied aux fesses d’incompréhension !!! Je vous donne quelques rendez-vous pour découvrir cet homme fascinant. Paris Match de cette semaine. Le grand Journal de Canal + et bien-sur son livre. Un click sur son site et vous allez partir rejoindre le monde polaire…

PS : La mascotte balance un scoop ! Il sera présent sur le stage de plongée prochain… Chuuut c’est un secret !!!

Chronique du paradoxe…

25 avril 2012

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Connexion, wifi, t’es où, je suis en mode look at me, i’m the nombril of the world… Les flics patrouillent, ils nous protègent, les pourris rodent, ils nous dépouillent. Les bons eux, sont tranquilles!!! Le portable dans la poche t’es localisé, la conversation qui va t’ébranler, coupée par la sonnerie plus importante que les yeux bleus océan devant toi qui se livrent. T’es pas sur le net ? C’est dommage j’aurai su qui tu étais ! Malheur à celui qui se déconnecte… Terroriste, celui qui cause aux oiseaux. Tu ne rentres pas dans la case, tu n’es pas dans le moule. Eux, c’est des mecs bien ! Qui ??? Mais les vendeurs de rêve en ligne. Les autres, les moutons sages qui parfois s’indignent plutôt que de s’amputer, se laissent encercler, parquer et attendent la  tonte. Khalife « paradoxe » est en convoi et souvent fauche le cliqueur de PC ! Merde, il m’a heurté ! Ouf, j’ai tout en poche, il m’a tout remis. Mon blog est là, mes face book aussi, il me manque un compte tweeter, on verra ça demain. « Paradoxe »  a passé son chemin, je suis mon errance, il faut que je m’allège la route est longue et mes épaules sont écrasées par le poids du sac des « choses importantes ». Je zappe face book, c’est vrai que je suis plus léger, je bloque mon blog contre un bloc et oblique. Waouh, c’est bon d’être en apesanteur! Encore un truc en moins, j’oublie mon portable, les brebis ont des puces moi je vire la mienne… Aux  croisés des chemins, une crique. J’entends les sirènes,  ici même Ulysse a mouillé son ancre. Sa nef a été prise en otage, le nouveau capitaine me fixe, je le reconnais, le khalife des paradoxes. Je baisse la tête, remets ma peau de mouton. C’est vrai quoi, l’air est frais, il faut se couvrir. Je remplis de nouveau ma besace de tout mon attirail et de nouveau je suis en contact… Ouf j’ai failli vous perdre !!!

Un bout de vie partagé au festival du film d’aventure de Val d’Isère…

23 avril 2012
Les membres du jury ne se prennent pas au sérieux...

Les membres du jury ne se prennent pas au sérieux...

Tout d’abord un grand merci à tout les organisateurs de cet événement qui restera gravé longtemps dans mon cœur…

De mon camp caché dans le maquis, la semaine du festival du film d’aventure et de découverte de Val d’Isère, revient comme dans un rêve. Que de belles rencontres, que de mains tendues, ces lieux sont des croisements de personnes qui vibrent et existent pour une seule chose, la découverte. Découvrir une vallée perdue, un insecte encore inconnu, un sommet atteint pour hurler que la paix est possible… Tous ces découvreurs sont  surement des chercheurs de vérité. J’en fais parti, je crois ! Nous étions quatre jurys et à notre surprise il nous fallut à peine quelques secondes pour décerner le prix de l’Aigle d’or… Un homme qui pour se fondre à la région du Nouristan a appris la langue, la culture et s’est passionné pour cette province encore méconnue de l’Afghanistan. Une terre située à l’extrême Nord-est, composée de musulmans ismaéliens qui ont comme devise : paix et tolérance. Paradoxe de cet état qui connait une guerre sans pitié. Louis a composé une équipe de quatre nouristanis pour tenter de gravir la plus haute montagne afghane qui culmine à 7492mts d’altitude. Une histoire passionnante qui nous fait oublier le machisme de certains alpinistes. Ces hommes ont compris que leur sommet serait un appel à la paix pour leur pays … Ce film nous a charmés, portés, illuminés et la conclusion de ce sublime 52’ nous voyait essuyer quelques larmes de trop de bonheur. 7000 mètres au dessus de la guerre. A voir absolument !

Le Prix Alain Estève revient en toute logique au film de Florence Tran : La montagne magique, sur les chemins du Kailash. Un coup de foudre que j’avais déjà eu aux Écrans de l’aventure de Dijon…

Le rôle de jury est passionnant mais la différence de chaque personne qui le compose peut-être aussi un abysse d’incompréhension. J’étais en osmose avec tout le monde mais un film me semblait essentiel, primordial et j’étais blessé, heurté qu’il passe à la trappe.

Jolokia, l’équipe des bras cassés… Eric skipper professionnel s’était mis en tête de battre un record de vitesse entre Lorient et l’île Maurice avec un voilier composé d’un équipage mixte, (valides, différents) ! Un défi un peu fou mais l’aventure n’est elle pas l’accomplissement de l’impossible ? Deux ans de préparation, des choix à prendre pour que le bateau soit le plus performant. Des gars et des filles qui ont poussé leurs limites et su obtenir une équipe soudée. Pas facile de renoncer quand on est à l’initiative du projet, pourtant Laurent comprend que son handicap ne pourra l’amener à vivre cette aventure à fond. Une histoire qui nous rend plus humain, une odyssée qui est un hymne à la vie. Là encore, la fin nous tire les larmes des yeux, le record est battu mais une fois de plus l’histoire démontre que  le cheminement est plus important que l’arrivée… Après palabre, coup de sang de ma part, Diégo notre « président » trouve une chouette idée : « Décernons un nouveau prix, un clin d’œil »! Ok ! Nous improvisons le prix : Coup de cœur du jury.

Chacun de nous avons un petit speech à faire pour remettre les trophées, il me revient en toute logique la remise du prix Coup de cœur du jury. Voici le laïus devant un public tout acquis à ma croisade :

« Quand l’avalanche du handicap fauche ton camp de base, le chacal de l’incompréhension rôde… Tout est chaviré, bancal, plus rien ne tient debout. Tu sors de sous les décombres mais tes yeux ne captent plus la lumière des autres. Tu tentes le premier pas mais rien ne se passe, toi tu veux mais putain, tes jambes sont devenues sourdes. Ramper devient ta solution, en bas dans la vallée le village te semble proche alors comme le vers de terre tu ondules, tu te démènes. La boue te semble douce car l’espoir te caresse, tu as mal mais ce n’est pas grave, tu avances. Les conquérants de l’inutile manquent de t’écraser, ils ne te voient plus, tu n’es plus rien. Effort, solitude, humiliation, torture de l’âme, tu te moques car le camp des « autres » est proche… Waouh, t’es un héros tu as réussi à rejoindre le cœur des hommes, mais ils ont perdu le temps et t’offrent leur pitié. Tu hurles que t’es un mec, un vrai mais vite on te parque… Le ghetto devient ta routine, la mort te semble douce, faut oublier ce maudit jour, cette satanée fatalité…

Eric merci, dans ton voyage tu as démontré que différence est force.

Mesdames et messieurs : Les malheurs qui nous arrivent ne sont pas des punitions mais des défis à relever… Merci… »

« Olla » la belle californienne débarque dans ma vie !

10 avril 2012
Pinareddu encore calme!

Pinareddu encore calme!

Drôle de copains ceux-là, ils m’ont mis dans les pattes cette belle californienne et c’est le coup de foudre ! Ca commence à Bastia : Pierre-Jean et Franck m’appellent : « Elle vient d’arriver, elle t’attend. » Je me ronge le frein et si je m’étais lancé trop vite et ce si ce n’était pas elle ? Un grand silence, on est face à face. Mat de peau, elle est le mélange de l’aventure et du sport de haut niveau. Galbée, racée, c’est sur qu’on fera un beau couple, mais il y a Véro ! Comment lui dire, je sais qu’elle se doute un peu mais quand même. Je m’approche je n’ose la toucher, le silence est lourd. Je ferme les yeux et pense déjà à nos vies futures communes… Je vous présente « Olaa ». Jo Zef est sceptique ; va falloir se mettre à l’anglais : « Pan-Cake, honey .. ! »

Enfin !!!! Mon Vélo Tout Chemin vient d’arriver ! Eh oui, qu’aviez-vous pensé au juste ????!!!! (En tous les cas, la mascotte était pliée en deux en imaginant vos têtes !!). Je vous présente donc, le Specialized aventure, avec tout l’attirail, sacoches et matos supplémentaires au cas où. Le magasin Cycle Orsini s’est mis en quatre pour m’expliquer, les manipulations en cas de pépin. Changer un maillon de chaîne, remplacer un rayon, échanger une mâchoire de frein… Mécano vélo en une leçon !!! Je ne sais plus qui disait : « La différence entre un enfant et un homme c’est le prix des jouets ». Je retrouve mon âme de gosse ouvrant son paquet. L’effet passé il faut se mettre au travail. Une petite sortie ce matin, test grandeur nature, pour sentir la bête et surtout pour tout vérifier. Je cale les affaires et essaie de trouver la bonne place à chaque chose ; un casse tête qui devra devenir une routine. Le vélo à lui seul pèse seulement 10 kilos ce qui est une performance pour ce style de VTC mais les sacoches biens garnies le rende « obèse » et je vais devoir transporter  40 kilos ! Le départ est une petite côte de 1000 mètres qui me met de suite dans l’ambiance. Mon cerveau est toujours formaté en « mode course » et je pressens une longue journée, douloureuse mentalement. Effectivement chaque carrefour est un repaire et je m’efforce d’oublier mes moyennes pour me caler sur un rythme endurance. Ce n’est pas une course qui m’attend mais la traversée du vieux continent, Nord-Sud ! Je mouline, tout est bien calé. Le bonheur du vélo neuf c’est son silence, rien ne couine, tout est nickel, seules les jambes donnent le tempo. Mes yeux n’arrivent pas à se décoller du « juda » qui me donne ma vitesse, je dois penser voyage…

1h40 de moulinage et je fais un premier arrêt chez Jean-Luc le graphiste de l’association, on partage un stick de café et un petit gâteau, (Jo Zef tire un peu la gueule, partager une friandise est une épreuve gigantesque à surmonter !!! » Je reprends la route, je me suis fixé un aller de 50 bornes, « yakapedaler » ! Pinareddu, le cliché vacances : plage de sable blanc, eau cristalline, un attire-touriste ! Assis sur le plancher de ce qui sera une paillote à la mode d’ici quelques jours, j’hydrate ma semoule. C’est vrai que le bonheur c’est simple, une plâtrée de bulgure et on peut refaire le monde ! Des gentils vacanciers, « oui y en a ! » m’interpellent, vu ma dégaine ! Non je ne viens pas du bout du monde, juste de l’autre côté de l’île, une préparation à un périple que je détaille… C’est bien la tchatche, mais il faut retourner à la maison. Bien repu, je reprends ma « pédalerie », cette route m’est quasiment inconnue et je m’en mords les « pneus » de l’avoir prise. Tous les fadas en mal de rallye se sont donnés rendez- vous sur mon chemin et je peux vous dire que je serrais les fesses ! Le retour me semble interminable, je me suis basé sur une sortie route et non endurance et la fringale me coupe les jambes ! « Je me passerai de vos commentaires la mascotte ! Une est déjà coupée, je sais !!! ». Un copain de peloton me croise et éclate de rire quand il voit mon engin. La dernière fois sur la course de Palombbagia on avait affiché une moyenne de 32,24 km/h avec des côtes assez raides, c’est sur qu’aujourd’hui je suis passé dans la catégorie des semi-remorques…

100km au compteur pour une moyenne de 18,5km/h. Le résultat est à la hauteur de ce qui va m’attendre, j’ai encore du boulot pour tout peaufiner…

Ma belle californienne se nomme « Olla Vaapa » qui veut dire en finnois : « Être libre »

A pluche !

Eloge du moignon…

5 avril 2012

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Pour apprendre je m’enfouis quand je le peux dans des livres de philo et pour beaucoup ils commencent souvent par : Éloge de quelque chose !…

Sans me prendre pour un autre cela faisait un moment que j’avais envie de me lancer dans l’éloge du moignon !!!

Moignon, ablation, mutilation, amputation… Des mots terribles, des maux tabous. « Je vous en conjure n’ôtez pas votre prothèse, je ne saurais voir !!! » La montagne à gravir est énorme, le moignon terrorise le non initié. Pourtant il est souvent tout rose comme un nouveau né. Au départ c’est vrai il nous a un peu forcé le destin pourtant avec le temps on le découvre, on lui cause, on le caresse pour l’apaiser et au plus romantique il peut être peloté par une tiers personne. Eh, on se calme, pas tout le monde a le droit à cette fantaisie, il faut montrer patte blanche. Toujours en spectateur on assiste à la rencontre du moignon et de l’emboiture. Un moment intense de  réalité pourtant la trahison pointe son nez ! Les mots reviennent : « Vous allez voir, ce sera comme une vraie jambe, les autres n’y verront que du feu. »  Oh rage, oh désespoir, oh prothèse immonde comme tu es laide, lui le beau moignon ne peut-être enfermé dans cette prison de carbone. Puis la tête ordonne, le « guibologue » essaie, puis c’est le premier pas. Il est comprimé, non en un seul mot, pas con primé, quoi que ! Lui, moignon frais,  se sent à l’étroit, il pousse et a envie d’hurler, « au secours laissez-moi sortir ! » Encore prisonnier, il tente le tout pour le tout, petite plaie à tribord, flictène à la proue et comme ce n’est pas suffisant,  boule purulente pour enfin retrouver la liberté. Faut voir après les premiers jours de « tole » comme on prend soin de lui. Pansement, pommade, massage mais les sagouins recommencent et ils recommencent. Maudit premier pas ! Il abdique, il se  dégonfle, il se résigne à être « emboité » et il s’habitue… Le temps passe monsieur moignon commence à apprécier sa geôlière, elle se nomme « Magui » Magui bol ! Le couple se forme ; l’un sans l’autre cela devient difficile. Monsieur moignon est taquin, de temps à autre pour corser le pas, il provoque quelques plaies pour se rappeler le bon temps. Magui qui semble forte, à l’improviste se brise, s’use mais le guibologue travaillant « d’arrache pied » est un technicien de l’art plastique et remboite le pas. Le Geppetto de l’emboiture de ceux qui ne seront jamais plus paire cherchant inlassablement leurs « paspas » !!! Vous n’avez pas encore votre moignon ? Mais qu’attendez-vous ?  Allo, ne coupez pas !!! Un moignon c’est un bout de chair en moins mais un bout de vie en plus. Ôtez une lettre et il deviendra mignon ! O !!!

Que Dieu vous prothèse…

Comme le Phoenix le site Bout de Vie renait de ses cendres!

31 mars 2012
Rien ne meurt, tout se transforme...

Rien ne meurt, tout se transforme...

Dites donc, c’est que ça faisait un bail que le site Bout de Vie était en réanimation !!! Jo Zef a été mis au piquet, pendu par la patte arrière, je le soupçonne d’avoir grillé le serveur de Niko exprès pour me laisser du temps… Sacrée mascotte !

La terre a continué à tourner, de Nice, Lausanne, Whitehorse, Mia, Ava et Athénaïs sont venues au monde. D’autres enfants ont rejoint les étoiles, les dictateurs et les fous ont tué, les arbres ont fleuri, les eaux des fleuves ont coulé pour ceux qui ne sont pas encore gelés. Tout est éphémère et seul le moment présent est un cadeau, vous connaissez le refrain. Le fada de Festor a ramé à travers l’océan avec des anglais ! Fada d’être avec des anglais, pas de ramer !!! De mon côté j’ai pédalé, j’ai kayaké, j’ai palabré pour ma croisade, j’ai pensé et pansé mes plaies. Dans moins de 70 jours je lève le camp, ce n’est pas un voyage qui m’attend mais une vie de voyageur, grosse différence.  Partir c’est arriver ! Mais arriver c’est l’escale pour repartir… On ne devient pas nomade on l’a au fond de soi. Mon énergie n’est pas à la sédentarisation, elle est aux antipodes. Certains diront avec humour que je suis un extramerestre. Il n’y a pas un continent où je n’ai monté ma tente, où je n’ai mouillé une ancre, où je n’ai construit l’abri sommaire qui m’a protégé des bourrasques de vent pressentie. Des regards j’en ai croisés mais les plus beaux visages sont ceux que j’ai  deviné dans les nuages qui me survolaient, le gros joufflu m’a fait rire, l’allongé m’a vite fait dressé le bivouac, le noir m’a bloqué plusieurs jours sous mon abri de toile… Des couchés de soleil comme fond d’écran et un wifi privilégié avec la nature. Chaque coin a sa brindille adéquate pour démarrer le feu qui réchauffera la gamelle du pèlerin un poil boiteux. J’ai écouté les prières des oiseaux en route  vers le Grand Nord et les mantras des ruisseaux, futurs puissants fleuves en quête d’étreinte avec l’océan. En toute confidence ils me disaient : va, vis et aime. Voyager pour découvrir l’horizon mais la terre est ronde alors comme une vis sans fin j’avance, j’avance. Quand la « cartomanie » me prend, l’atlas s’étale dans le carré du Cabochard, « St Google Earth » me donne quelques réponses supplémentaires, mais de derrière mon épaule je sens hurler Christophe Colomb et Jacques Cartier. Pardonnez moi, les amis je n’ai pas votre trempe, je ne suis qu’un nomade à cloche pied, ce n’est pas le nouveau continent que je veux découvrir mais le fond de mon âme. La vie actuelle nous lave le cerveau, le chaud l’hiver et le frais l’été nous a rendu poliomyélite. L’homme parle de 5 étoiles comme summum de confort alors que la voie lactée, elle, en compte des milliards. Pas besoin de réservation pour s’y installer, le p’tit dej est servi en chambre, il suffit de cueillir si l’on est au bon endroit au bon moment. Voyager c’est une croisière où l’on croise le frère de vie, celui qui pense nature, qui ne sait plus qui est premier ou dernier, qui a oublié le nom de la monnaie locale. Le voyage, c’est le chemin qui y mène mais pas la destination. Il n’y a pas assez d’une vie pour débusquer toute ces prairies oubliées, pas assez de temps pour descendre tous les torrents du monde, pas assez de jours pour poser sa prothèse sur une plage déserte. C’est bizarre, la jambe arrachée m’a permis de comprendre toute l’importance de ces empreintes laissées. Un pas après l’autre, sans se soucier d’hier et encore moins de demain, quand ça fait mal, je m’arrête. Je sais que la blessure est un signe du destin pour me faire réfléchir, quand un ami change de monde c’est un clin d’œil pour nous faire apprécier encore plus la rencontre des autres. Je crains les humains car c’est eux qui ont inventé l’enfer : le tsunami, l’éruption, l’ouragan ne sont que des éléments naturels et le manque d’humilité des hommes en  fait des victimes.

Cela vous manquait les réflexions Cabochardes ! Ben v’la le retour du diseur de maux à mot… Je vous laisse, un nuage m’appelle pour un diner en tête à tête, Véro n’est pas jalouse car elle est toujours conviée à ces soirées de chefs étoilés…

Je vais décrocher la mascotte, je crois qu’elle a compris qu’il ne fallait pas toucher au serveur du web master Nicolas…

A pluche.