Une belle journée d’été !

25 juillet 2012
L'accueil chaleureux d'une suédoise chez qui je ferai le plein d'eau.

L'accueil chaleureux d'une suédoise chez qui je ferai le plein d'eau.

Hier soir en me dérouillant les jambes j’ai découvert de grands murs en pierre sèche ainsi qu’une sorte de cercle fait avec des pierres d’au moins 1 tonne pièce, peut-être un ancien camp de viking ! Le vent est vraiment devenu une faible brise de sud et je peux vous dire que j’en suis ravi. La mer est d’huile, je me sens observer ! Une bouille à moustache détaille le kayak rouge et noir qui passe. Le quatrième en 700km cela n’est pas beaucoup, la race est en train de disparaître, jusqu’à il y a peu on avait le droit de les chasser. J’arrive sur un presqu’île si proche du continent que le passage ne fait que 8mts de large, un pont de bois l’enjambe. Des cabanes de chaque côté, le lieu est un paradis pour qui aime la nature et la quiétude. Je trouve une plage de sable blanc avec une table et des bancs, c’est le départ d’une randonnée pédestre qui permet de découvrir cette île sauvage. Je savoure mon café.  Le soleil brille est la température frise les 23°, l’été serait-il scandinave aussi ? Je poursuis ma navigation, il ne me reste plus que 3litres d’eau potable, il faudrait que je fasse le plein. Les maisons sont vides et je ne veux pas m’y aventurer comme un délinquant. Je trouverais bien quelqu’un quand même ! A la fin du canal, une dame est dans son jardin, je l’interpelle, elle vient à ma rencontre. Sans aucune hésitation elle accepte bien volontiers de me pourvoyer en eau. Mais avant nous nous présentons brièvement. J’attends patiemment qu’elle revienne, en plus de l’eau elle reviendra avec une tasse de café et un polar kaka skinka (Galette moelleuse avec beurre et jambon), je ne sais comment la remercier. Nous parlons, nous échangeons mais je dois repartir, ma journée n’est pas encore finie. Elle me sert chaleureusement la main et me lance : « Take care » qui me touche énormément. « Hej da Catarina Tack ! »
Je crois que je réalise la plus belle partie de mon voyage aujourd’hui, je navigue dans une myriade d’îles plus belles les une que les autres. J’en croise une qui ne doit pas dépasser les 100m2 et qui a une mini forêt. Un paradis à  kayak, j’en croiserais 3 qui me salueront de très loin. Je suis serein, cette belle rencontre plus la beauté du paysage, me remplisse de bonheur. Au détour du cap, je stopperais ma journée mais encore faut-il que je trouve un terrain plat. Une toute petite île me semble acceptable, j’accoste et y trouve un bon replat un peu caillouteux. En face une autre île un peu plus grande, je vois un homme qui semble m’observer, je suis à 200m de chez lui, je traverse pour lui demander l’autorisation. Un kayak est sur son ponton et de suite le courant passe. Il n’a jamais vu de Nautiraid qui pourrait être l’équivalent d’un camion du Paris-Dakar par rapport à une C1 ! Je lui demande la permission qui est de suite acceptée mais il demande à voir ma carte. Là-bas à 200mts tu as encore une autre île avec une plage de sable fin, tu seras mieux que sur ce tas de caillou. Encore une belle journée pour marquer ma quatrième semaine depuis Lulea. Sur un tapis quasi indécent de lichen et de mousse je dresse le camp, j’ai l’impression d’être sur un matelas plein d’air, ça change des derniers jours où l’on dormait sur de la « caillasse » . Un petit 27 km avec une brisette de sud dans le nez, c’est pas mal pour un handicapé !!!
PS : Norra apprend le suédois à Jo Zef, il m’impressionne ! « When arriven korsiken, pour crepen soiren ? » Chu pa sur que c’est du suédois !!!
A pluche !

Soleil et oeufs au plat !

18 juillet 2012
Un arrêt : de l'eau, des œufs et de vrais sourires, toute la gentillesse des suédois...

Un arrêt : de l'eau, des œufs et de vrais sourires, toute la gentillesse des suédois...

4H45 le soleil chauffe déjà la tente, pourvu que ça dure ! 5h30 ça y est je reprends ma route, c’est gris et froid ! Le canal m’offre un départ ventilé, l’effet de venturi accélère la brise de Nord-ouest et me donne un bon coup de main pour une autre belle journée de mer. Le soleil revient, il ne nous lâchera plus de la journée. Il me faudra une heure pour retrouver la beauté et la sauvagerie du golfe de Botnie. Je ne garderai pas un super souvenir d’Härnösand, ville triste, au citoyen peu accueillant. Pendant trois heures je longe une belle côte inhabitée et somptueuse. Au détour du cap Skarpudden je devine la route que je dois prendre. 6km à traverser avec un vent de travers, cela devient une mode, je m’applique à bien me calfeutrer dans mon hiloire et pagaie gentiment. Mes bras font l’effort, ma tête s’envole ailleurs. Je me demande pourquoi tout le monde s’obstine à l’appeler golfe alors que c’est une mer magnifique ! Je converse avec elle, comme à chaque fois, je lui pose des questions, elle me répond. Soudain devant moi le calme plat, plus un nœud de vent, je souris, je ris, elle m’offre une traversée pépère. Je suis déjà de l’autre côté. Je me tourne et vois la mer se couvrir de moutons, quelle délicatesse de sa part, elle a laissé filer son hôte. Je bifurque plein Nord-ouest entre le continent et l’île d’Ästön, l’effet venturi de nouveau lui, vient me faire faire une séance de muscu. A l’abri du large, j’avance tranquillement. De jolies maisons, ornent ce chenal, rien à voir avec les châteaux hideux de ce matin. Au milieu le passage ne doit faire que 10 mts de large et c’est là que je décide de faire ma pose « lunch ». Alors que j’hydrate ma semoule, un vieil homme vient me voir, sa maison est juste derrière où je me suis posé. Je suis encore sous l’effet d’hier où je me suis fait virer comme un pauvre voleur de chaussettes trouées. Il me souhaite la bienvenue et remarque mon « unijambité » puisque à la pause casse croute je l’enlève tout le temps. Il ne parle pas l’anglais mais nous arrivons à dialoguer, il me propose de l’eau de son puits. Je récupère quelques bouteilles vides au fond du kayak et pars avec lui. Je découvre un poulailler ; je lui demande comment survivent ces pauvres bêtes en hiver par des -40° ? Elles ont leur cabane chauffée ! Je reprends mon déjeuner quand toute la famille arrive pour me prendre en photo et surtout m’offrir quatre œufs. Heureux de ce retour à la gentillesse des suédois, je reprends la mer. Encore une traversée m’attend, 4km seulement mais avec un fond de fjord situé à 22km au nord. Autant dire que si ça souffle, je suis raide ! 10 nœuds de vent et une mer à peine agitée, je procède à ma « ramerie » quand pour la deuxième fois de la journée le vent tombe complètement. Décidément la mer de Botnie est vraiment très attentionnée avec l’équipage d’Immaqa.
Ce soir œufs au plat de poulette du coin.  Pour la comptabilité, 36km de plus.
A pluche !

La haute côte…

14 juillet 2012

P7140006.JPGweb

Depuis trois jours le baro chute de façon inquiétante, en Méditerranée cela annoncerait un sale coup de vent, ici c’est différent mais quand même. En effet ce matin le large avait déjà la couleur blanche version Sud, alors la sagesse me faisait rester où je suis. En analysant la situation tous les trois jours de mer, un coup de zef m’empêche de partir, une manière délicate de la mer de Botnie de me préserver en forme pour les mois qui viennent. Le rendez-vous est fixé à la mi-août pour reprendre mon vélo et sur mon timing je suis déjà à mi parcours à vol d’oiseau de ma « kayakerie botniene » ! Si j’ai du temps je filerai sur Stockholm sinon je m’arrêterai où je serai.  Entre vous et moi j’ai déjà fait 410 bornes en 16 jours il me reste 30 jours pour en  faire 580, mais restons au présent. La petite anse qui m’abrite, que vous pouvez voir sur l’onglet « mon parcours en direct » a sa cabane rouge.
Par éducation je suis allé demander l’autorisation d’y planter mon camp et à ma grande surprise Erna m’a répondu en français !!! Je peux vous dire que je fus surpris et ravi. Aves son mari musicien il réside là tout l’été dans la paix et la tranquillité. Pas d’eau courante ni électricité leur journées sont simples et sans stress. Nous avons beaucoup discuté et surtout j’ai beaucoup appris sur la « haute côte » qui commence ici. Sur 100km vers le sud la géographie prend du relief, le granit s’élève et des grands massifs apparaissent. Ce site spectaculaire est protégé par l’UNESCO elle est l’un  des joyaux  de la Suède. Les îles appartiennent à l’église et personne ne peut y construire. Les seuls cottages présents sont des anciennes cabanes de pêcheurs. Erna m’a raconté avec beaucoup de nostalgie son enfance ici, avec son père morutier. Ses différents métiers l’ont amené à vivre aux USA, en France et à Stockholm mais à la rencontre de son mari musicien ils ont choisi de tout quitter pour une vie plus saine et proche de leur manière d’être. Après une matinée consacrée au séchage et lavage de mon attirail, je suis allé en escalade pour contempler l’archipel balayé par un fort suroît. Là haut tous les arbres sont abattus, les tempêtes d’hiver doivent être terribles. Une vue à couper le souffle. Demain c’est dans ce labyrinthe que je vais louvoyer avec Immaqa. Ce soir je suis l’hôte de mes nouveaux amis.
Non Jo Zef j’insiste, tu dois rester au camp pour le garder. Non je n’amènerai pas des boites en plastiques pour remplir la cambuse et je ne reprendrai pas 5 fois du dessert !!!
A pluche !

Famille du bout du monde…

2 juillet 2012
Voyager c'est échanger, partager, communiquer, découvrir... d'autres lieux, d'autres personnes

Voyager c'est échanger, partager, communiquer, découvrir d'autres lieux, d'autres peuples, d'autres cultures...

Vent de sud fort, trop fort pour moi, je me résigne. Malgré une nuit pluvieuse ce matin semble dégagé, peut-être une occasion de faire sécher quelques affaires. Je pars à pied en repérage voir si la côte au vent est praticable, je suis rassuré cela aurait été difficile, voir un poil
dangereux. Vu que la route est longue et qu’il n’y a pas âme qui vive, je suis heureux de ma décision. Ici je ne dois que compter sur moi et l’instinct. Ce qui me plait dans ces aventures c’est que le côté animal doit ressurgir coûte que coûte. Mettre tous ses sens en éveil pour s’en sortir toujours à temps. Hier après-midi ma petite voix me disait : « T’es bien caché là, autant tu resteras bloqué demain. » Le vent m’envoie des rafales violentes et je dois fixer plus sérieusement ma tente, derrière dans la forêt une ruine de cabane, j’y déniche des grosses briques rouges qui devaient composer le foyer. Je me transforme en maçon et cale la toile à pourrir de ma guitoune, les à-coups d’Eole ne pourront plus s’y engouffrer. Je lave mes affaires, avec ce zef cela mettra quelques minutes à sécher, puis je déplie le panneau solaire pour charger quelques accus. Le soleil est très puissant sur cette latitude et même à travers les nuages les cellules voltaïques chargent. La routine du nomade en route. Je n’ai plus beaucoup d’eau potable et j’ai repéré au loin une cabane, j’irais voir après le déjeuner s’il y a quelqu’un qui daignerait remplir mes outres. Vers 16h je traverse un long marécage pour arriver au « cottage ». Une dame âgée semble surprise par ma présence, elle parle mal anglais, ça tombe bien moi aussi ! On échange quelques banalités et me demande de la suivre au puits. Une eau
cristalline et fraîche remplit mes récipients. Elle me demande d’où je viens, de quel pays suis-je. Elle m’offre un café et me demande d’attendre quelques minutes ses enfants et petits-enfants vont bientôt lui rendre visite. Veuve depuis 8 ans elle vit seule ici tout l’été, pas
d’eau courante ni électricité mais un silence apaisant. Les gamins débarquent et me saluent à la suédoise, (sans demander quoi que ce soit). Puis la glace fond, on échange, on me parle d’ours, de loup, j’écoute, je note, j’apprécie. Les petits gâteaux apparaissent, ainsi que du pain
maison tartiné. Marie, le prénom de mon hôte est toute émoustillée de tellement de vie d’un coup, elle sort son appareil photo et immortalise la scène. Un jour une photo vieillie trônera avec les autres clichés au dessus du poêle à bois : tu te rappelles c’était le français qui était
passé en kayak. Pour donner un peu plus de joie à Marie je leur demande de me suivre pour les amener à mon bivouac, ils me questionneront, sur ma différence, ma famille, mon île. Pourquoi seul, à quoi ça sert ? Juste pour vous rencontrer et ça c’est un sacré cadeau !
A pluche !

La plage aux romantiques…

27 juin 2012
un lieu imprégné de ma Vrai...

un lieu encore imprégné de ma Vrai...

48h que je suis arrivé à Lulea, mais le voyage est loin d’être fini, alors, c’est décidé je pars. Je n’avais pas fait attention quand j’avais posé mon bivouac en bordure du fleuve Lule, la personne à qui je demandais l’autorisation de camper, m’avait dit que la chapelle était ouverte tous les jours ?! Seul à être sous tente je comprenais mais un peu tard que j’étais dans un centre protestant pour jeunes. La prêtresse venait à ma rencontre et me présentait à ses élèves, il passait trois semaines dans ce camp pour une sorte de communion. Hier un à un ils sont venus me voir et m’ont posé des tas de questions sur mon mode de vie. Ils m’ont même aidé à porter mon kayak sur la grève. Ce matin malgré la pluie, le vent et un petit 9° je suis prêt. Hier ils m’avaient demandé à quelle heure était prévue mon départ… à ma grande surprise, malgré le crachin il n’en manquait pas un. La prêtresse entonne un chant puis une prière, ils me saluent très chaleureusement, je suis touché au plus profond de mon âme. Pour rentrer dans le sujet immédiatement un grain s’abat sur moi, des trombes d’eau et des rafales d’une violence inouïe.
Immaqa est chargé à bloque, je pars pour 50 jours de mer et les embardés que provoque les vagues me font faire des soucis. Mais c’est mal connaître mon kayak, malgré les 100kg de charge il répond merveilleusement bien. La descente du fleuve me vaut un vent de travers,
je me demande si je ne vais pas arrêter ma journée. La carte m’indique que je dois virer à tribord, l’enfer sur l’eau, je pars dans tous les sens les vagues par deux fois me passe par dessus la tête. J’ai la boule au ventre mais je ne peux plus rien y faire je dois traverser. J’ai
réussi ! Je beach Immaqa et me remets de ces deux premières heures incroyables. Un café me réchauffe et je reprends la mer. 12h l’heure du casse croute, mes fatigues dues au vélo sont déjà bien loin et je me sens bien, je vais pousser encore un peu, le vent est dans la bonne
direction sauf dans quelques baies que je traverse, j’avance bien. 14H30 je suis devant le bivouac que j’avais prévu, mais une idée germe, continuons. 17h je bifurque l’île par son bâbord encore 8 km et j’arrive. Où ? Mais à la plage aux romantiques !!! 19h 08 je suis sur
son sable, je n’ai pas de voix, un phoque semble attendri par mon émoi, il y a un an avec Véro nous avions passé plusieurs jours dans ce repaire d’amoureux, cela valait bien ces 11heures de kayak. Pour une entrée en matière je ne pouvais rêver mieux !!! Le moral est au beau fixe et je
dédicace cette journée à la puissance de l’amour. Demain repos, pour organiser le kayak et faciliter mes journées, qui ne sont qu’au commencement.
A pluche !

Vaelkommen in Suède !

22 juin 2012

Quelle nuit mes amis d’un trait jusqu’à 6h, chose rare chez moi ! Un p’tit coup de téléphone à ma princesse et on file en cuisine pour le petit déjeuner. Aie, aie, du saumon fumé, des coulis de baies rouges et de la charcuterie en série. Hep, là ! Alors la mascotte on planque sa
boite en plastique derrière son dos. Bouh, c’est pas beau ça, confisqué!!! La panse tendue je reprends mon pédalage mais je savais bien que j’allais payer cash la journée d’hier et ma goinfrerie ! Peu importe  ce qui est pris n’est plus à prendre ! La première heure est un calvaire mon genou gauche décide de faire du zèle et mes fesses se sont syndiquées aussi au LDR (Les Douleurs Reviennent). Je sais que c’est temporaire alors je profite du paysage, je m’évade, je scrute la forêt. Vers 12h je passe finalement la frontière pour me retrouver en Suède. Depuis mon départ  c’est la première fois que je sens les rayons du soleil, quel bonheur ! J’ôte mes couches et pédale légèrement malgré un corps qui dit stoppe. Au 70éme kilomètre je découvre sur ma gauche une magnifique rivière, et si c’était l’heure de monter le camp ! En bordure de ce puissant cours d’eau je suis émerveillé du lieu, au loin une ferme. Je laisse mon vélo pour demander l’autorisation. Un homme est en train de décharger son tracteur, je l’interpelle. Il me dit que si je veux je peux mais qu’il y a un coin encore plus joli. Il laisse tout tomber et m’amène sur le terrain de son père. Le paradis sur terre, un calme apaisant et un peu plus en aval des chutes tumultueuses. Max est agriculteur, il n’est pas très loquace comme tout les scandinaves mais sa gentillesse m’a énormément touché. Il enfourche son vélo et me souhaite une bonne soirée. Dans une eau polaire je dérouille mes jambes et essaie d’éteindre le feu de mes fesses. Allez Jo, souffle, plus fort !!! Heureux comme un papillon je vous envoie plein d’énergie positive de cette région qui me plait de plus en plus.
Pensée Athapascan qui correspond bien à l’ambiance des gens d’ici : « Si tu ne fais pas le silence ta langue te rendra sourd. »
A pluche !

un petit coin de paradis quelque part en Suède...

un petit coin de paradis quelque part en Suède...

Un jour dingue, dingue, dingue!!!

21 juin 2012

Copyright: La mascotte!

Copyright: La mascotte!

Une bonne nuit abritée de la pluie et du vent, des affaires sèches, « yakapedaler ». La grand-mère saame tente la conversation mais là, avec toute la volonté du monde je ne comprends absolument rien ! Il me semble avoir identifié que ce sera une journée sans pluie ! Je vous le confirme je ne comprends rien à cette langue ! Dés mon premier kilomètre elle vient me rendre visite, la pluie pas la mamie ! Puisque je suis en forme, la route perd son bitume pour laisser place à une terre bien boueuse. Le faux plat montant n’en finit plus, ma moyenne en prend un sacré coup mais le moral lui est au beau fixe. Si ça monte, forcément à un moment ou à un autre ça va descendre ! Le vent prend de la force, la pluie ne veut rien lâcher et moi je pédale. Je ne sais plus qui disait il n’y a pas de mauvais temps il n’y a que mauvais habits et les miens sont fantastiques. (Un grand remerciement à la société ODLO de m’avoir offert ces tenues.) La route choisie traverse une forêt immense et souvent le vent ne peut s’y engouffrer. Personne, absolument personne, une sensation d’être seul au monde. La température ne dépasse pas les 6° mais mes efforts ne me font pas souffrir du froid. Chaque heure précise, un stop pipi casse croute. Pour éviter les problèmes d’articulations je bois beaucoup surtout pendant l’heure qui précède mon départ, plus d’un litre et chaque demi-heure une grosse gorgée. Je suis précis comme un valaisan, mais je sais que c’est le prix à payer si je veux arriver en bonne état de mon long périple. Dés que je pose le pied à terre mon compteur s’arrête donc quand je parle d’heure c’est sur uniquement du pédalage. Après 4h d’action, arrêt déjeuner mais le froid ne me permet pas de rester trop longtemps, mon thermos hydrate mes nouilles chinoises et je reprends la route. 57éme kilomètres je retrouve enfin l’asphalte, mes bras et mon dos sont brisés menus menus… j’espère que la mascotte ne s’est pas chopée une « dingote aigüe ». Il est là le faux plat descendant, de plus le vent violent me pousse, 28 de moyenne avec une charge de 40kilos sur le vélo, c’est que ça motive l’unijambiste. Je rejoins une nationale qui glisse vers la grande ville de Rovaniemi plus au sud, je serre les fesses, car les gros camions qui alimentent le grand nord me frôlent. Je passe la station de ski de Levi, chaque année une manche de la coupe du monde du ski alpin s’y déroule. Des grandes forêts boréales je me retrouve dans un village inesthétique de béton. Soudain la mascotte sort la tête du sac étanche, elle m’indique les fast-foods, les hôtels avec SPA, certainement des crêperies de renoms. Je continue à pédaler. Elle saute du sac tente de freiner le vélo mais je suis têtu j’avance, elle me double se jette au milieu de la route en feignant des spasmes de tachycardies, je déjoue son subterfuge et la remets sans concession dans son poste de voyage. Les gens se retournent à notre passage comme si j’avais enfermé un loup enragé !!!                                                                     90éme kilomètres on met le clignotant à gauche, route de nouveau paisible, mais plus aucune rivière, ni même de lac. Je n’ai de l’eau que pour ce soir mais pas pour demain alors je poursuis. 100 km toujours rien, 110, 120, 125éme kilomètre nous arrivons au lieu dit  d’Ylläsjarvi devant un beau lac immense, le vent est violent et la pluie redouble d’intensité, c’est décidé c’est là que le camp sera monté. Un couple de retraité en vélo s’approche de moi, je redoute l’interdiction de camper. Hi, je m’appelle Martti. D’où venez-vous avec votre barda ? Je lui explique mon voyage, il me raconte le sien. Cet ancien patron pécheur de hareng a le jour de sa retraite traversé la Finlande Nord-sud en vélo et a écrit un livre en 2010 sur son parcours. Il me demande de le suivre !!! Nous attaquons une côte sévère pour arriver devant un palace qui a l’air fermé. Effectivement l’établissement est clos mais arrive le big boss. Mon nouvel ami lui explique mon parcours et je me retrouve au dernier étage d’un hôtel fermé dans une suite !!! Comme j’ai l’air affamé, je suis invité à diner avec le personnel. Je peux vous dire que la file d’hamburger que j’ai engloutis a impressionné tout le monde…  Vous avez dit aventure !!! La mascotte a daigné sortir du sac étanche mais en voyant la chambre elle est tombée subitement dans les pommes !!! 126km en 7h25 effective de vélo, quelle journée…

A pluche

Résolution en terre saame !

17 juin 2012

5h45  C’est le début de la journée, alors que je m’affère à plier mon couchage, j’entends du bruit dans la tente des jeunes, ils sont réveillés aussi !!! Je ravive le feu et fait chauffer l’eau pour mon thermos et le petit déjeuner. La brisette est de nord, un fait notable le soleil nous a rendu visite et cela depuis minuit ! Non je ne suis pas atteint de «dingote », je vous rappelle qu’à cette latitude en cette saison il ne fait jamais nuit. Discussion avec mon équipe, ils se livrent et ont des résolutions pour les jours suivants. Ma randonnée  les a marqués et à leur tour ils veulent vivre l’effort. Avec le fourgon ils font ma route et de temps à autres nous nous croisons, ils ont eux aussi gravi les côtes mais au chaud et en camion.

Aujourd’hui, à tour de rôle ils veulent courir en terre Saame. Au loin je vois un point rouge, c’est Nico ! Juste en bas le fleuve Tana où des pécheurs en pirogue pêchent le saumon. Il court vers le sud, je me cale derrière lui. Il y a peine un an on lui amputait un bras, et là il court à 450 km au nord du cercle polaire. Je le filme, il se confie à la caméra, malgré les apparences, je sens un lâché prise. Robin prend le relais, une petite heure de jogging.

Ustjoki, premier hameau finlandais, je fais un arrêt dans la superette du coin, gâteaux aux myrtilles, yaourt aux myrtilles et surtout la soupe froide myrtille qui est une spécialité lapone absolument démente ! Non Jo Zef, je n’ai pas mangé des schtroumfs. Pour ma part la journée fut longue et pénible un faux plat montant de 300mts  de dénivelé, sur 55 bornes avec bien-sûr un bon vent dans le nez. Cuit sous ma tente, je note sur mon calepin, 115km en 6h. Ce soir le bivouac est monté dans la toundra en plein vent histoire de ne pas trop donner notre sang au suceurs locaux.
A pluche.

Nicolas et Frank partagent un bout de chemin en terre Saame

Nicolas et Frank partagent un bout de chemin en terre Saame

Un sacré clin d’œil :

Alors que Frank porte la flamme de l’espoir à travers l’Europe, son frère et compagnon d’aventure de la traversée de l’Atlantique, Dumé Benassi a été choisi pour porter la flamme olympique. En effet, depuis le 12 mai 2012 au départ de la Grèce, du Mont Olympe il y a 8 000 relayeurs qui ont porté la flamme olympique à travers le monde pour les JO 2012 à Londres.  Dumé a été sélectionné de par son parcours sportif afin d’être un de ces relayeurs. De même que c’est un honneur et un privilège pour la Corse car il a ramené la torche olympique sur l’Ile.

Bivouac au phare de Slettnes

11 juin 2012
bivouac au bord de l'océan Arctique

nos petites tentes, doux refuges au bord de l'océan Arctique

Le décor a changé, le bivouac est installé au cap de Slettnes. Dans quelques jours c’’est Noël, non ! Pourtant avec les quatre petits degrés cela en donne la sensation, les rennes pullulent et avec un peu de chance le vieux barbu nous remplira les prothèses de ses petits joujoux ! Immaqa a retrouvé son élégance, ses 4500 km en fourgon l’’ont un peu
ankylosé et il était grand temps qu’’il s’ébroue un peu. Le ciel estchargé et le vent d’’Est qui frise les 20 nœoeuds augmente encore plus une sensation de froid. Nous nous activons à allumer un feu, et à rendre le camp confortable. La plage est encombrée de déchets, même ici l’’homme se fait remarquer par sa pollution. La météo me donne une bonne fenêtre
pour demain, je suis heureux, fébrile, mélancolique, il faut que je décroche que je rentre dans mon « pèlerinage ». Surtout je ne dois pas penser à ces mois d’’efforts qui m’’attendent, je ne dois vivre qu’’au présent. La baie choisie qui nous abrite me donne l’’envie de tenter un bref pagayage pour m’’apaiser, pour voir si tout va bien. Je m’élance, je
ne me suis pas asséché les mains, le froid est vif et mes anciennes gelures me font souffrir, je ne suis pas là pour me plaindre alors je pagaie. Je détecte l’’horizon, la houle est longue mais pas cassante, ça ira demain j’’en suis sur…. Le feu nous permet de griller de la viande de rennes, la pêche de quelques coquillages améliorera le repas du soir.
Robin et Nicolas découvrent la vie de nomade, je sens beaucoup de questions dans leurs regards mais par pudeur ils me laisseront tranquille dans ma minutieuse préparation. Sous nos tentes la pluie martèlent, le duvet est notre seul confort alors la rêverie polaire s’’invite, Jo Zef se glisse à mes côtés, notre princesse serait si bien blottie dans nos
bras….
Demain ce sera le grand départ Arcticorsica…… C’est quand qu’’on arrive !

Fin du 10éme stage de plongée…

2 juin 2012
Au petit matin je contemple ce paysage apaisant, La Galiote à la droite du décor abrite mes stagiares, c'est simple le bonheur...

Au petit matin je contemple ce paysage apaisant, La Galiote à la droite du décor abrite mes stagiaires, c'est simple le bonheur...

Le dixième stage est déjà fini… Quelle semaine mes amis ! Tout d’abord un grand merci à Eole qui a su être clément et nous gratifier de condition exceptionnelle, la réputation venteuse des Lavezzi en a pris pour son grade, calme plat ! Les dauphins nous ont encore accompagnés, une escorte de rêve. Roselyne, Yann et leurs amis de la sécurité civile de Bonifacio ont permis aux stagiaires une visite guidée en mer des falaises de calcaire  et le baptême d’hélicoptère qui est toujours un grand moment d’émotion. Le survol des bouches de Bonifacio donne encore plus la dimension du décor de rêve où la semaine s’est déroulée. Dernière soirée en intimité dans un restaurant spécialisé en poisson ouvert que pour nos marins et la dernière nuit sur la Galiote… Le départ à l’aéroport était silencieux mais je sais, que désormais dans les moments de doutes et de révoltes le chant des oiseaux marins des Lavezzi leurs donneront du courage pour continuer à faire ce pas parfois douloureux.

Que Dieu vous prothèse !

Je me demande si Jo Zef ne serait pas chouchou de Clara???

Je me demande si Jo Zef ne serait pas chouchou de Clara???

Une belle escorte...

Une belle escorte...

L'hélico est une sorte de bouquet final, merci Yann...

L'hélico est une sorte de bouquet final, merci Yann...