Le début du commencement…

26 octobre 2009

026
Voilà le calme revient tout doucement, les rencontres de la Guilde m’ont complètement enchanté mais je me dois de revenir vite les pieds sur terre.
Encore une semaine pour finaliser le festival et ses retombées et enfin je vais rentrer dans ma profonde préparation.

Le fait de recevoir ce trophée va me permettre d’alléger la phase 1 de l’expédition (recherche de partenaires, medias) d’un coup tout s’allége et cela va être la première fois que la phase 1 est presque finie bien avant la date de départ.

Ne croyez pas que je me sois endormi pendant ces quelques mois ! J’ai réussi à pédaler et surtout à pagayer mais pas avec la tête libre, ma « Vrai » et Alex sont derrière heureusement mais je me dois de régler beaucoup de choses tout seul.
Encore une semaine et je vais enfin me sentir léger comme un « Ours Brun?!§ »# »

Si j’arrive à avoir une préparation physique parfaite pendant les 7 mois qui me reste avant mon départ pour le Yukon je n’aurai plus qu’à gérer le mental et le matériel une fois là bas.

En même temps il n’existe pas d’aventure sans cette « phase 1 » où l’on doit se transformer en « homme d’affaire », arriver à convaincre que l’aventure que vous allez vivre est la meilleure et que ne pas la sponsoriser est une grande erreur. Vous métamorphoser en journaliste à votre tour pour comprendre comment les medias pourront relier votre saga…

Après, regrouper tout le matériel très spécifique qui va être utilisé pendant tout ces mois de périple, le bon kayak ( c’est fait), les bons vêtements (c’est fait), la nourriture (au dernier moment), les cartes, GPS et matos pour le contact avec le PC (c’est en cours), l’arme nécessaire pour les « mauvaises » rencontres (au dernier moment au Canada) et ensuite penser aux petits détails comme le boite à pharmacie réduite mais complète, la boite encore plus petite à la « MacGyver » pour pouvoir tout réparer, ajuster, bricoler…

Comme j’embarque aussi 6 ados avec moi sur les premiers kilomètres je dois faire le casting mais tout ce fait naturellement( prochainement je donnerai plus de détails)
Je passe encore sur une multitude de détails, mais cette fois il me semble que je suis bien en avance. Donc que du bonheur.

Pour conclure ce petit article la fin du texte de Rudyard Kipling :

Car recevoir des honneurs de cette ampleur sont à double tranchant et ces quelques mots me conviennent à souhait.

../ Si tu peux rencontrer triomphe après défaite,

Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,

Si tu peux conserver ton courage et ta tête,

Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire

Ne seront à tout jamais tes esclaves soumis

Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,

Tu seras un Homme, mon fils.

Jo Zef a déjà trouvé la canne à pêche pour taquiner le saumon qui finira dans sa crêpe !!!

A pluche !

Etre seul…

14 octobre 2009

025
De temps en temps je vous l’ai dit je reviens sur ma future expédition au Yukon, plus que 7 mois avant le départ.

L’automne enfin montre le bout de son nez et l’île reprend une quiétude propice à mes entraînements.

Ma maison qui est mon petit bateau le « Cabochard » est mon refuge et à l’endroit où il est amarré c’est la grande paix.
Finalement je rentre dans le sujet, cet fin d’été n’a été qu’une course contre la montre mais voilà tout a été fait et bien en plus, mais ouf !
D’ailleurs mon blog en a souffert un peu !

Je vais pouvoir me concentrer et peaufiner ma mise en condition.

Allez ! Encore quelques rendez vous mais tout est calé donc ça roule tout seul.

Pendant ces quelques mois je vais travailler l’endurance mais je pense que la réussite de cette longue descente du fleuve Yukon sera la solitude.

Je suis solitaire ! Donc ça aide !! Je vous rassure j’ai une mutitude de pôtes au quatre coins du monde et un petit groupe de grands amis qui sont un peu mes fréres et soeurs!

Mais cette solitude des grands espaces je ne l’a connaîs pas vraiment, je me doute, je pressens des choses mais ce n’est que du « mais ».

Dans mon sac où que je sois j’ai toujours un cahier où je note ce que je dois améliorer sur tel ou tel matos, ce que je dois débarquer ou au contraire rajouter, un morceau de ficelle plus long ,un tube de colle rapide supplémentaire, un morceau de fil de fer…

Et aussi et c’est plus fort que moi j’écris des mots, cet hiver en kayak le long des côtes Corse j’ai cogité sur le fait d’être seul…

Etre seul c’est écouter tout ce que l’homme ne peut écouter

Etre seul c’est se découvrir

Etre seul c’est commencer à grandir

Etre seul c’est aimer et être aimé

Etre seul et l’insignifiant devient édifiant

Etre seul au monde ? Pas possible l’amour est mon compagnon de toujours…

Comme d’habitude ses mots sont issus de plusieurs jours seul face à moi-même et ma « Vrai » sait comme j’en ai besoin et que ces moments sont ma force et mon énergie.

La photo en illustration démontre la force de l’amour…

Et dire que certains en sont « amputés » les pauvres pas de prothèses prévues pour ça !!!

Celui qui croit trouver en soi-même de quoi se passer de tout le monde se trompe fort ; mais celui qui croit qu’on ne peut se passer de lui se trompe encore davantage.

Duc de La Rochefoucauld !

Et Jo Zef rajoute : seul comme un pot de miel sans crêpes !!!

A pluche

Desalage pas trop en règle…

4 août 2009
Photo hiver 2008

Photo hiver 2008

Finalement hier le coup de vent d’Ouest dans les Bouches de Bonifacio a fait annuler le rassemblement prévu avec Greenpeace et la fondation Surfrider mais ce n’est pas pour autant que l’évènement fut occulté, les politiques français et Italiens ainsi que les associations se sont rencontrées et ont signé des engagements !!!

Qui vivra verra !

Ce matin tranquillement je repars en mer essayer encore une fois la mixité voile de kite et kayak de mer. La mer est bien formée mais sans être énorme, un petit mètre de creux et une brise d’une vingtaine de nœuds, je commence à ressentir les biens faits de mes entraînements et face à Éole j’avance sans souffrir, je me suis fixé les îlots des Bruzzi à environs 4 nautiques de mon Cabochard que j’atteins en moins d’une heure ce qui est une sacrée performance en prenant compte des conditions météo du moment. Juste avant de partir j’ai arrangé le Cabochard comme si je devais m’absenter longtemps ? Intuition, superstition ???

Bon c’est le moment de rentrer, le vent fraîchit comme j’avais prévu, ma voile de kite semble prête à l’envoi mais elle se bloque dans mon safran, je suis un peu prisonnier dans mon hiloire et du coup je rebrousse chemin face au vent pour rejoindre les Bruzzi et un accès à terre pour défaire le nœud de « spaghetti » !

Deuxième essai et rebelote l’autre drisse se coince de nouveau dans mon safran, je refuse de tirer car je sais qu’en force je casserai du matériel alors demi tour pour les Bruzzi, la fumée commence à me sortir par les oreilles, mais je me calme et remets tout en place, mais voilà le vent et la mer ont décidé aujourd’hui de jouer avec moi et cette fois c’est les deux en même temps qui se coincent, je jure que c’est bien la dernière fois !!!

Eureka cette fois c’est la bonne, la voile tiens bien en l’air mais le vent est soumis à des rafales et la houle me pousse au surf, le cap que je prends ne me convient pas et je dois essayer de tricher sur tribord pour pouvoir passer le cap devant moi, mais que cela ne tienne je suis un peu Cabochard et je crois que ce sera simple !

Je suis envoûté par la voile et me laisse happé par ses suspentes qui la maintienne parfaitement en l’air, les déferlantes me poussent mais voilà une plus violente que l’autre me prend trois quart arrière et me propulse dans le creux de la vague, juste à ce moment une rafale de vent me met un coup de boutoir sur la voile et je comprend mais trop tard que je pars au « bouillon » ! Au large seul et sans assistance je suis coincé dans mon kayak d’expédition et sur ce type d’embarcation l’esquimautage est impossible. Je suis maintenu sous l’eau par les commandes de mon palonnier, je me calme et avec douceur mais dextérité arrive à m’enlever de ce piège.

Le kayak est à l’envers et la côte de granite où la houle se brise est à moins de 500m, j’essaie de retourner les 300 kilos et d’un coup la « baignoire » se retourne, je tente de me hisser à bord mais je rechavire, l’histoire va durer 5 fois !

Je comprends que tant que mon embarcation est pleine d’eau il me sera impossible de le redresser.

Accroché d’une main, de l’autre j’écope doucement et finalement retrouve le bord, la manœuvre est ardue car il est encore plein et je déploie une énergie colossale pour rejoindre un mini abri.
J’attends une déferlante pour me glisser entre deux écueils et retrouver un point d’eau calme, ça y est je suis entier et le kayak aussi…

Je prends mon temps pour le vider et retrouver un peu mes esprits, il est déjà midi, mais je suis rassuré car personne ne m’attend aujourd’hui. Je remets en état la voile, vide l’eau de mes bottes et de ma prothèse et reprends la mer. Je suis attentif et ni la houle et le vent ne viendront troubler mon avancée, le cap doublé je renvoie la voile et finirai le retour sans encombre jusqu’à mon Cabochard.

Je suis heureux de cette aventure car je commençais à être un peu trop sûr de moi en pleine mer avec mon beau kayak, cette journée est une remise en question magnifique et donne absolument tout un sens au nom que j’ai donné à mon petit bateau :

« Immaqa » prononcé Imara qui signifie en Inuit : Peut être

Si vous recevez un drôle de coup de téléphone c’est sûrement un mérou qui a récupéré mon portable et s’amuse à vous appeler !!!

S’il te plait Jo Zef arrête de ricaner et de faire le malin, ce matin t’as pas voulu venir avec moi et du coup t’as évité le bain forcé !!!

Sacrée mascotte !

A pluche !

Kite Kayak…

30 juillet 2009

023
Pas une ride la mer est comme un miroir, les bateaux au mouillage semblent sans vie, seul le bruit de mes pagaies cassent ce silence. Histoire après histoire chaque jour est différent, il me reste 10 mois avant mon départ dans le grand nord !

Je dois rentrer au plus vite dans la préparation de ces milliers de kilomètres en autonomie complète. Une rivière, un homme, un kayak et des milliers de raisons pour dire non et des milliers pour dire oui.

Le Yukon est omniprésent dans mes journées , tout est excuse pour que j’y pense, mes sorties vélo m’ont fait croiser des rivières et des lacs et bien sur je partais là bas sur

« le grand fleuve »

Aujourd’hui je suis muni d’une mini voile de kite et comme un coup de vent d’ouest est annoncé je sais que c’est le moment.

Je glisse sur l’eau, mon étrave ouvre la mer bien calme pour l’instant, je vais essayer de rejoindre l’archipel des Bruzzi, à quelques encablures de là j’ai un micro abri pour m’y cacher et déguster un café…

Ces moments de paix sont pour moi, l’huile essentielle de mes rencontres, dans la solitude des grands espaces j’y puisse une énergie hors norme qui me vaut la réputation d’être infatigable. Pourtant la recette est là, c’est dans la solitude de la nature que je me ressource, hélas l’été la Corse est soumise à un envahissement de masse et seuls quelques endroits sont encore dignes du nom « d’île de beauté ».

Là de mon repère de « corsaire » j’observe le jour qui se lève, un jeune cormoran de l’année, reconnaissable à son poitrail encore blanc, essaie de trouver sa pitance.

Je reprends la mer, le soleil commence son boulot de « four à touriste », combien fraîchement « déballé » encore tout neuf vont être brûlés ce soir ?

Au large je vois les pêcheurs qui remontent leurs filets, mieux que moi ils savent qu’ils ne doivent pas traîner, l’Ouest va nous rendre visite et gare à celui qui lui manque de respect.

Au loin je vois la barre de vent qui surgit ça y est il se réveil, ici dans l’extrême sud de la corse il est plutôt insomniaque, mais la mer sans vent c’est comme une fille sans charme…

Je reste planté à voir l’opéra se mettre en route, les premiers moutons viennent à ma rencontre ils me racontent chaque fois de sacrées histoires anciennes de marins perdus dans les tempêtes. Ca y est le vent prend du volume, il se met sur un bon braquet et mouline, à moi de me mettre dans sa roue.

Ma mini voile de 1,6m2 est prête, les relais sont clairs et j’envoie la sauce, c’est un peu de l’improvisation mais je suis obstiné et au bout d’un moment réussi à faire tenir le kite au dessus du kayak, ça y est j’avance à bonne allure. Je deviens un Albatros de Méditerranée,mes mains posées sur l’hiloire jouent à peine avec les retenues pour le maintenir en bon ordre, je glisse sur l’eau sans pagayer, les 15 nœuds de vent me font avancer au moins à 5 nœuds sans le moindre effort.

Je me laisse porter vers mon avenir, peut être que dans 10 mois l’aigle royale d’Alaska verra passer un tout petit kayak rouge tiré par un papillon multicolore sur le grand fleuve Yukon…

Vis ce jour comme si c’était le dernier et fais des projets comme si tu étais éternel…

Ps : Jo zef a vu les moutons mais pas le berger ? ( J’ai essayé de lui expliquer mais il est un peu Cabochard ! Lui !!!)

A pluche !

Aventure en terre Athapascan suite…

30 juin 2009

022
Sacrée mascotte j’ai essayé de lui expliquer qu’on allait dans un endroit où il n’y avait que des ours bruns et noirs et surtout que les ours blancs vivent au pôle nord et les manchots au pôle sud et qu’il est impossible qu’ils se croisent !!!

Mais vous connaissez Jo Zef il n’en fait qu’à sa tête !!!

Pour vous donner une idée du projet et conclure pour l’instant, l’aventure consiste à descendre le fleuve Yukon sur sa totalité qui me fera partir de Whitehorse état du Yukon au Canada quand le fleuve se délibèrera de sa gangue de glace et descendre les 3100 km pour rejoindre la mer de Béring. Si vous prenez une carte type google vous y verrez des villages mais ces lieux sont minuscules avec au plus fort de l’été 50 à 80 habitants. Les natifs sont les premiers à s’y être installés, ils venaient de mongolie il y a des milliers d’années et en traversant le détroit de Béring pris par les glaces ils ont doucement colonisés ses lieux trés hostiles.
D’autres avec le temps ont descendu le continent Americain et au fur et à mesure sont nés les peuples que l’on connait :
(Apache, Maya, Inca, Fuegien…) Vous connaissez la suite !
Nos aieux ont soif de conquêtes et sous prétexte de savoir religieux les ont trahis, massacrés, bafoués et exterminés…

Je sais qu’ils ne sont pas trés causants et pour eux l’homme blanc est le porteur du mal mais se sera à moi à me fondre et à rester dans mon coin pour ne pas déranger. Si je sens que je ne suis pas à ma place je poursuivrai mon chemin.

Mon kayak est un nautiraid et je pourrai le charger de 200 kilos de matos et nourriture, j’aurais un telephone satellitaire irridium et un mini PC étanche pour envoyer des photos et un journal de bord, une boite « mac Gyver » pour réparer ce qui en a besoin, un fusil de chasse 12 millimétres pour les rencontres un peu trop « intime ».

Mes 60 jours de nourriture lyophilisée me permettront de prendre mon temps pour pécher, chasser ou cueillir et il me sera impératif d’être attentif à ma reserve de nourriture.

Comme d’hab je vais faire partager cette belle aventure avec quelques jeunes « éclopés » de la vie et j’ai prévu de faire les premiers 200 kilométres avec 4 jeunes adhérents de Bout de vie. Nicolas Dubreuil me donnera un coup de main ainsi que ma Vrai. Le but sera pour eux de rejoindre le village de Carmacks avec moi en canoé double, là bas il y a une route avec un service de bus pour rejoindre Whitehorse pour la France sous le contrôle de Niko et Véro.

Des partenaires financiers trés prestigieux sont sur le coup et ma tâche devient plus facile.

Voilà en deux mots comment se déroulera cette belle et longue balade.

Jo Zef sera mon compagnon de route et je crois que je changerai la pancarte qu’il arbore où il est écrit: « chu pas une peluche OK ! » par
« Chu pas un ourson orphelin OK »

Vous ne voyez pas l’histoire : La mascotte enlevée par une maman ours en manque de petit !!!

A pluche !

Aventure en terre Athapascan…

29 juin 2009

021Après une longue et mure réflexion la décision est prise je pars !!!
La date bien que lointaine de fin mai 2010 ne me laisse plus que 11 mois pour préparer, anticiper ce vaste et beau projet qu’est la descente en kayak du fleuve Yukon en solo (soit 3100km).

Depuis que je suis gosse les régions Nord-américaines m’ont fait rêver, et comme j’arrive à réaliser tous mes rêves, c’est décidé « I must go and see ».
Ce qui me retenait le plus jusqu’à présent c’était l’isolement total de ce voyage mais le temps m’a apporté pas mal de sérénité et même si la peur sera ma compagne elle ne sera pas un frein bien au contraire.
Les dangers sont faibles voir quasi nul mais comme ils sont inconnus pour moi ils ont tendance à me noircir le tableau.
Je dois être vigilent des Ours ( Barrybal et Grisly) et bien sur développer le sens de survie que j’ai déjà pas mal du moins je crois? (Moi j’en suis sur !)
Le fait marquant est que je risque de me retrouver des semaines sans rencontrer personne et du coup je vais une fois de plus me retrouver en intimité avec moi-même, jusqu’à présent dans toutes mes aventures il y avait au moins une personne.
Cette fois je n’ai pas de repli ou de confidence, je vais ne devoir compter que sur moi-même. La solution ne sera que dans mes raisonnements et réflexions.
La solitude est une compagne qui ressemble à un miroir et je crois que c’est l’une des raisons pour laquelle notre société en a peur. Quand je parle de solitude c’est pas celle des villes où les gens ne communiquent plus ensemble et peuvent rester seuls des jours bien protégés par les murs de leurs « ghetto », mais celle de la liberté où la maison est une forêt plusieurs fois grande comme la France sans presque aucun habitant et où on peut entendre le souffle de la nature comme une mère au chevet de son enfant.
J’ai envie d’entendre le silence de la vie, j’ai envie de pouvoir hurler l’amour que j’ai envers la nature, j’ai envie de devenir l’un d’eux pendant quelques temps, décrocher de notre système sociétal qui pourrait être sublime mais qui a un début de gangrène aigue !

Pour ceux qui ont vu ce film « Into the wild » sachez que j’en suis à l’opposé, j’aime la vie et je me prépare de mon mieux pour cette longue balade. Pour moi ce film est désespérant de tristesse et de manque de jugeotte !
D’ailleurs il aurait dû l’appeler « un suicide annoncé » .

Pour en revenir à ce projet mon choix est donc pris je pars ; de temps à autre je vous dévoilerai quelques lignes de ma longue préparation mais je vous rassure je ne vous bassinerai pas tous les jours avec, il y a encore 11 mois.

Hier ma Véro m’a déclaré sa joie et son angoisse par rapport à ce périple et je ne peux que l’approuver.

Joie car elle sait à quel point ces aventures sont mon équilibre et angoisse car cela va être plusieurs mois sans se voir, mais elle sait que si je vais souvent m’enfouir dans les grands éléments c’est pour aller chercher encore plus au fond de son âme l’amour que nous avons l’un pour l’autre.

Ultérieurement je vous donnerai des précisions sur l’aventure mais on a tout le temps. Au fait vous avez remarqué que je ne parle plus de défi mais d’aventure ou de balade car j’ai mis un peu de temps à comprendre que la vie n’était pas un défi, mais une amie à aimer…

A pluche !

Passage sur terre indienne…

18 mai 2009

02
Notre existence terrestre n’est qu’une partie de notre voyage vers le monde des esprits, et il est essentiel de bien le préparer. […] Selon nos enseignements traditionnels, la façon dont nous vivons notre existence terrestre influence notre voyage spirituel. Si nous sommes amers, coléreux et pleins de remords, notre voyage s’en ressentira. C’est pourquoi nous pensons que l’existence terrestre est sacrée. Chaque jour doit être un bon jour, avec plein de pensées et de sentiments positifs, car nous ne savons pas quand nous devrons quitter cette terre.

Pensée amerindienne que nos aieux appellaient les « sauvages »…

Yaka pedaler de Pianottoli à Cargese…

14 mai 2009
photo de la course de San Gavinu di Carbini du mois d'aout 2008 sous l'oeil de Laurent Benezech Jo Zef le coach me conseil!!!

photo de la course de San Gavinu di Carbini du mois d'aout 2008 sous l'oeil de Laurent Benezech Jo Zef le coach me conseil!!!

C’est bien beau de descendre de Cargèse en kayak jusque dans le sud mais aprés il faut aller chercher la voiture, je ne compte pas sur Jo Zef il n’a même pas le permis « trottinette » !

Donc ce matin reveil 5h et aprés un vrai petit dejeuner à base de jus de fruits, céréales composés(épautres, blé complet, avoine) arrosés d’une infusion de tilleul et une touche de sirop d’érable me voilà pret pour remonter les 157km qui me sépare de ma « titine! »

Je ne sais pas pourquoi mais je suis euphorique !!! Non Jo Zef je ne fréquente pas certain tennismen !!!

Donc accompagné comme d’hab de mon pôte de souffrance Félix, nous voilà partis pour un bel effort, la bosse de Roccapina négociée sur ces 5 bornes sans difficulté puis la montée d’Orasi là aussi sans forcer, puis le pemier col mais à ma grande surprise là aussi ça passe facile pourtant c’est un belle côte de +- 9% sur 8 km puis là j’essaie de me calmer car je sais que ce n’est pas fini, dans la descente je suis enivré par l’odeur printaniére de toutes sortes de fleurs, Felix a déjà pris de l’avance mais je ne veux pas me griller le col St Georges sera là pour me foudroyer si je m’emballe, 15 bornes à +- 11% au plus dur, molo camarade, tout doux !

Je passe le col avec au compteur 4h03 de route déja, roue libre jusqu’à l’entrée d’Ajaccio( 108km) et encore une belle montée sous un bel orage, un peu moins casse patte mais quand même je passe le col du Listincone 10 km à 8% et roue libre sur calcatoggio puis du plat avec un petit vent dans le nez juste pour enerver puis le dernier faux plat de5 km pour atteindre Cargése la grecque en 6H38 pour 23,36km/h de moyenne. Mais comme à la mer tant que le bateau n’est pas solidement amarré ce n’est pas fini! Et oui juste dans le village devant une voiture d’un touriste, (et oui ils arrivent »soupir ») mon vacancier réalise qu’il y a deux églises dans ce petit village,il pile devant moi pour admirer le spectacle, je pile aussi mais c’est du gravier: « adieu, veau ,vache, cochon, ce n’est pas du Franky goes to hollywood mais plutot Franky goute the gravillon !!! Il veut m’aider sans descendre de la voiture car je crois que mes yeux noirs ont du lui envoyer quelques frissons dans le dos…

Arrivé à ma voiture je suis fier d’avoir réussi cette belle boucle kayako-vélo!!! Soit plus ou moins 300 bornes à la force des bras et des jambes.

Pour conclure cet article je ne peux pas ne pas penser à Yvan Colonna qui est de ce magnifique village, que la vraie justice soit rendue !

Reflexion kayakiste ou tout comme…

12 mai 2009

019
Après une nuit de récupération bien méritée comme après chaque périple qui m’ont mené un peu la vie rude, j’essaie de comprendre ce qui me pousse à dépenser autant d’énérgie dans ce genre de situation.

Ce qui est sur c’est que ce n’est pas mon accident car bien avant ça j’avais déjà cette envie d’aller un peu plus loin de la « normalité »(je ne supporte pas ce mot mais je n’ai trouvé que ça).

J’ai toujours eu « l’esprit latin » de concurrent et à chaque fois je me lance des défis, j’entends parler de marathon ! Tiens je m’y mets je n’ai que 16 ans, un an après d’entrainement à ma manière je gagne ma première course etc etc. Sans entraîneur, ni diététicien et bossant 9 heures par jour en maçonnerie.

J’aime pousser les portes fermées, je crois que c’est mon côté gamin qui attise ma curiosité, des réflexions anodines pour beaucoup sont des étincelles de motivation pour moi, à l’école ont me traitait d’âne et je me pâmais d’avoir sur une année des 0 de moyenne en math ou français mais je deviens le plus jeune initiateur de plongée sous marine en France avec une dérogation de la fede car il fallait avoir 16 ans et j’en avais 15.

Mon côté enfant ne me lâche pas et je ne veux absolument pas qu’il me quitte, la différence c’est que j’ai un corps d’un adulte et un peu plus expérience, tout ce qui m’arrive dans la vie du pire au meilleur je le prends comme un jeu. Le pire je l’ai géré et le gère encore comme une règle du jeu de l’oie. Se prendre au sérieux et très « ennuyeux » mais je me dois de tout faire très sérieusement. Chaque fois que je ne comprends pas quelque chose je marque un arrêt et essaie de décortiquer le problème pour en trouver la solution, pendant tout mon apprentissage en maçonnerie ou au club de plongée j’avais bien compris: « un métier ne s’apprend pas mais se vole !!! » et les fondations de la vie sont ainsi faites on ne doit rien attendre des autres mais que par soi même et seulement à ce moment là des mains tendues apparaîtront.

Du coup je passe mon temps à écouter, à décortiquer les autres, je sais que même la pire des personne aura quelque chose intéressante pour pouvoir m’en inspirer. Du coup je m’ouvre des portes assez vastes dans toutes sortes de domaines ; qui m’aurait dit qu’un jour je sois animateur de radio et pourtant pendant ma longue convalescence plutôt que de tourner en rond je me suis fait alpaguer par une radio libre et plutôt que de me dégonfler je m’improvisais « speaker ». J’avais la chance d’avoir des grand avec moi JC Pacot qui est rédacteur en chef du service des sports de RTL et un ancien de France Inter JP Raymond. Au lieu d’arriver une heure avant mon émission juste assez pour la préparer je pouvais débarquer 4 à 5 heures avant et essayer de me faire expliquer tout de tout, montage, interview, technique… 26 ans après je suis régulièrement interviewé car les journalistes savent comme on dit dans le jargon que je suis « un bon client ».

Donc pour en revenir à ces derniers jours je me suis inventé kayakiste, je cogite, j’analyse et je me lance.

Improvisation? Non, anticipation.

Avant de partir de nuit, le temps de démonter mon campement, j’ai essayé de prévoir le pire, si le vent fraîchit, où puis-je me réfugier, si je casse du matos quels sont mes plans B voir C etc etc. Quand tout ça est mis sur le disque dur, c’est parti.

Tout le monde peut le faire, il suffit de demander à la peur malgré sa présence d’être un peu loin derrière, d’avoir une vraie motivation pour le faire et bien sur commencer tout doux.

Dans mes rencontres régulières avec les scolaires j’entends souvent les gamins me dire: moi aussi je voudrais devenir « aventurier », je lâche la phrase qui tue : Tu veux devenir aventurier ? Et bien commence dés maintenant ! Les gamins qui me rétorquent mais comment ? Facile ce soir au lieu d’attendre le bus ou maman qui viennent te chercher parcours ces 3 petits kilomètres à pied et tout seul surtout si il fait nuit et qu’il risque de pleuvoir !!!

J’ai commencé dés mon plus jeune âge et j’en garde les « séquelles » !!! Il faut voir leurs têtes mais ce qui m’enchantent c’est qu’il y en a qui se lancent, je sais que de temps en temps ils passent sur ce blog et je tiens à les féliciter.

Voilà, ma petite réflexion à 2 balles est finie et c’est l’heure d’un bon sommeil. Au fait ma voiture est toujours à Cargèse et je crois que les 155 km vont être sympa en vélo !!!
C’est bien connu qu’en Corse il n’y a que des descentes !

A pluche les aventuriers.

Pensée profonde de Jo Zef:

Un bon kayak c’est un kayak plié au hangar !!! Sacrée mascotte !!!

Nuit sous les étoiles…

11 mai 2009

018
6h le jour est bien levé et déja je glisse sur l’eau je sais que je n’irai pas trés loin le vent annoncé est de sud Est 5 à 6 de force beaufort.Je pense et espére arriver avant que le vent se léve sur le cap Senetose. Dans ces parages j’ai deux trois planques seulement pour des embarcations sans tirant d’eau, je serai assez eloigné du sentier du littoral pour ne croiser personne.

Une joyeuse équipe de Marsouins croisent ma route mais c’est l’heure de leur petit déjeuner et ma compagnie ne les intérresse pas du tout. Comme prévu la brise fraîchit rapidement mais je suis arrivé prés de mon repaire de « corsaire ». Bien planqué du large par un gros massif de granit et assez éloigné du sentier pour ne pas être repéré je suis sûr de rencontrer personne.

Les sucessives tempêtes hivernales ont déposé assez de bois flottés pour alimenter un feu pour ma cambuse.

Comme hier un corbeau noir me survole avec son croassement bien spécifique. Peut être a t il compris que j’étais en train de lire un livre d’Emeric Fisset intitulé: « Sous l’aile du grand corbeau ». Hier soir à coté du feu je lisais quelques pages de ce récit qui se déroule sur la cote nord americaine en Colombie Britannique et en Alaska. En une fraction de seconde je n’étais plus ici mais bien là bas ! Je me sens comme un aventurier « d’operette3 devant ce bonhomme qui a parcouru tout ces territoires avec toutes sortes de moyens

( Kayak, à pied, avec des chiens de traineaux en tirant une pulka…)

Chacun sa légende !!!

Je suis ici dans un contexte facile avec des possibilités de retraites mutiples et variées, là bas aucune sauf une : « Survivre ».

Je m’y prépare doucement car si je m’ecoutais je partirai demain, mais je ne me sens pas encore psychologiquement fort, je sais que l’année qui me sépare de ce départ va me permettre de me découvrir encore plus et d’être prêt à affronter mes fantômes.

Mais revenons au cap Sénétose, la tente bien plantée je pars à la recherche d’orties de mer (anémomes), j’ai pensé glisser dans mon sac étanche de victuailles, de la farine de pois chiche et un peu d’huile d’olive. Dans trés peu d’eau ces fleurs qui en vérité sont des animaux, vivent agrippées aux cailloux. Avec le dos d’une fourchette il suffit de les décoller pour les récolter. Ensuite bien nettoyer son pied de petit cailloux encore accroché et les faire sécher quelques minutes au soleil. Ensuite je les découpe en petites portions, les roule dans la farine, à la poêle à frire et voilà le tour est joué.

J’ai aussi récolté de l’ail sauvage et des bigorneaux qui vont accomoder mes nouilles chinoises de ce soir.

J’adore me servir de ce qu’il y a sous la main, cela fait trois jours seulement que je suis parti et pourtant il me semble que le temps s’est arrété, je n’ai parlé à personne et la seule communication que je m’autorise est avec ma Vrai les soirs pour lui donner ma position et prendre des nouvelles de son périple sur le continent chez une tante bien fatiguée.

Ce soir le vent semble mollir, je crois que je ne vais pas tarder à reprendre les pagaies pour essayer d’atteindre mon petit Cabochard.

20h30 le vent a effectué une rotation au nord ouest, je démonte le camp et charge méthodiquement le kayak, je ne pense pas aller bien loin mais juste assez pour grignoter quelques kilométres !

A 21h21 je suis finalement en mer, elle est encore hachée et j’essaie de me convaincre sans trop y croire qu’elle va se tasser, je double le hameau de Tizzano et une brise de terre me prend par le travers, je continue pour voir !

Vers le cap Murtoli je dois faire un arrêt car je commence à ressentir le froid, certainement la fatigue. En me « beachant » je surprends un gros sanglier qui doit encore courir maintenant ! Il a dû me prendre pour une « Sangliophobe !!! ».

Je continue ma route au moins jusqu’a Roccapina, la mer est de plus en plus hachée et je me fais secouer pas mal, le vent commence à se mettre en brise mais dans mon nez, la vitesse s’en ressent, je double le fameux cap au lion et rentre dans le vif du sujet ! 15 à 20 noeuds juste où je veux aller ! Je m’obstine il est déja 2h du matin, je me fixe la plage « di i Pastori » puis j’aviserai, j’ai un doute les rafales doivent par moment friser les 25 noeuds, j’enchaine sans penser aux muscles qui ne cessent de forcer, j’estime à 60 coups de pagaie la minute soit une par seconde, n’ayant aucune experience dans le kayak je ne sais quoi penser, mais là n’est pas la question, j’avance.

La plage atteinte je me restaure de deux tasses d’eau chaude provenant de mon thermos et d’une petite friandise: « de la créme de marron ». Je reprends la route ce serait dommage de m’arrêter si près du but plus que 10 kilométres. Je ne peux pas y échapper les baies que je dois traverser me malmènent et forment sur peu de distance une sacrée vague, cela s’appelle l’effet de « Fetch ». Je m’obstine mais par moment le doute frappe à la porte de ma cervelle mais elle lui refuse l’accés. les efforts me semblent surhumains mais en même temps je me surprends à bien encaisser cette mini torture, je m’évade et arrive même à effectuer des micros sommeil tout en ramant. Je sens même qu’en effectuant 4 à 5 fois ces brefs repos je récupére ! J’atteins le travers de la baie d’Arbitru, je ne vais pas arrêter maintenant ça n’aurait pas de sens, 5h du mat le jour pointe son nez , je fais relâche aux Ilots des Bruzzi, je me prépare un café avec deux canistrellis, c’est autour du soleil de montrer le bout de son nez, j’embouque le fjord de Figari, j’aperçois dans la lumiére naissante les mats des bateaux qui reposent à côté du Cabochard, à 7h 21 je m’amarre au Cabochard…

je suis ému, ce n’est ni un exploit, ni un record loin de là mais juste une recherche d’aller au bout de moi même, déverouiller les doutes et les zones noires. En montant à bord je trouve un coeur dessiné avec des bougies sur la table à carte, je crois avoir compris ; c’est l’amour qui m’a donné tellement d’énergie…

Si je joue si souvent avec les éléments c’est peut être tout simplement parceque je sais que je suis vivant !