Une semaine ordinaire…

18 février 2011

Un copain à la mascotte très certainement!

Un copain à la mascotte très certainement!

Je ne sais pas vous, mais de temps à autre rien ne va comme vous le voulez, puis la bonne fée s’aperçoit qu’elle vous a oublié et revient vous confier son sourire.

Ma recherche d’éditeur me fatigue, le montage du film du Yukon me prend la tête, un gros pourcentage d’anciens stagiaires sont atteints  « d’ego nombrilisme, égoïste aigüe », j’ai envie d’envoyer tout balader et de ne penser plus qu’à ma gueule !!!

La fée me laissait faire, je me débâtais dans un coin, puis elle m’a de nouveau rendu visite. Ouf !

Un appel à témoins des anciens stagiaires, 15 sur presque 100 ont répondu, il y a en même qui réclament des faveurs sans avoir jamais renouvelé leur 5 euros d’adhésions !  Je suis en rogne, je rage puis je souris. « Frank, raisonne toi, ils ont oublié Bout de vie, mais est-ce que le charpentier qui construit une grande maison s’arrête quand il se tape sur un doigt ? Non, il se soigne et continue son œuvre en étant encore plus attentif. » Offrir sans rien attendre, telle est l’offrande.

Le métier d’écrivain est ingrat quand on n’a pas la plume facile, l’éditeur passe au peigne fin mon manuscrit, il est accepté en première commission puis refusé !  Ok ce n’est pas grave, j’en ai déjà fait un, quelle prétention de ma part d’en vouloir en faire un deuxième ! Je me résigne, puis un courriel d’une autre maison me disant que mon manuscrit plait, qu’il fait rêver, qu’il est très éditorial sans être pathos. Un coup de ginseng au moral.

Mon film de l’expédition au Yukon traîne, les grosses boîtes de production le voient sur plusieurs formats, mais le temps passe et rien n’arrive. Ce n’est pas grave les plus belles images je les garderais dans ma tête, dans mon cœur, dans mon âme.Un courriel m’annonce que tout s’est débloqué et qu’il sera bientôt au petit écran. La vieille dame de la rivière sourit, elle vous rendra visite dans votre salon.

La nuit des associations monégasque est déjà loin, je n’ai plus envie d’y aller, faire l’animateur d’un soir ne m’amuse plus. Suite à mes pitreries princières une association de moto trial présente à la soirée  invite 4 stagiaires à effectuer un stage gratuit de conduite sur un terrain de la Côte-d’Azur. Tiens donc la bonne fée a retroussé ses manches.

Puis aujourd’hui je me rends comme je le fais régulièrement dans une école primaire pour faire découvrir les ours noirs, les grizzlis,l’ immensément grand, la solitude, la différence… A la fin de mon intervention un jeune garçon me prend à part et me demande si c’est être handicapé de ne plus avoir de maman ? Pas du tout. Je lui dis qu’elle n’est pas morte que c’est juste une étoile qui brille là haut dans les nuages. Si le soir elle lui manque il n’aura qu’à aller dehors et observer la voute céleste, il y verra surement les grands  yeux de sa maman disparue… Il me sourit et me dit qu’il le fait régulièrement…

Je passe à la boîte aux lettres, une enveloppe bien remplie m’attire l’attention. Un lecteur de mon premier et unique  livre se confie, à mon tour je parcours plusieurs pages de ses bouts de vie , une deuxième enveloppe, encore un témoignage, je suis sous le choc et dire que j’étais à deux doigts de renoncer au deuxième !!!

J’ai les yeux mouillés de ce trop plein d’émotion du jour, je scrute là bas dans la houle d’hiver, j’y vois une embarcation qui brille, je sais que quelques lutins sont passé voir le Cabochard…

Pour bien faire, mille jours ne sont pas suffisantspour faire mal un jour suffit amplement.

Une petite chanson des enfants du Grand Nord…

Bon week-end à tous…

Nicolas et les narvals

16 février 2011

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La chasse au narval se pratique toujours en kayak.

La chasse au narval se pratique toujours en kayak.

Le harpon est bien-sûr concu sur zone.

Le harpon est bien-sûr conçu sur zone.

La prise permettra au village de manger pendant plusieurs jours.

La prise permettra au village de manger pendant plusieurs jours.

Thalassa le magazine de la mer a diffusé vendredi 10 février un reportage sur la vie de Nicolas Dubreuil au Groenland.

Niko a tout bazardé pour vivre sa passion du Grand Nord. Anticonformistes tous les deux, nous nous sommes croisés.  Niko comme le bruant des neiges ne pourra jamais vivre en cage. Des aventures on en a vécu ensemble (Antarctique, Pissis Argentine, Stage Bout de vie, Étape du tour de France vélo,conférences…) mais de toutes celles qui me restera gravée à vie c’est cette traversée du Groenland à pied où en tête à tête on a marché, on a rêvé, on a pleuré, on a rigolé.

Le retour en Europe est toujours difficile et comme les gens du Grand Nord il faut rapidement s’adapter, sinon c’est la mort à petit feu.

Dans ce reportage vous allez pouvoir observer comment le peuple Inuit a su vivre dans une contrée qui ne laisse aucune chance à l’improvisation. Ne confondez pas les tueurs du St Laurent au Québec qui massacre la faune pour le billet vert et les Groenlandais qui n’ont comme ressource que les mammifères de leur région. Ce reportage est comme Niko, simple, pure et inaccessible. Là haut la vie n’est qu’un privilège.

Nicolas et les narvals : la vidéo

Reportage photos :

NANNUNNARTIARTOQ

15 fevrier 1855 Naufrage de la Sémillante…

15 février 2011

semillante

Depuis cette date maudite du 15 février 1855, les « Bouches de Bonifacio » ont acquis une bien sinistre réputation de « passage infernal » qui s’est transmise parmi des générations de marin. On dit même que la marine anglaise a délibérément évité, durant plusieurs dizaines d’années, ce passage étroit de 14 kms entre les deux grandes îles. Passage qui, soulignons-le, est emprunté chaque année par plus de 20.000 bateaux (commerce, transports divers, paquebots, plaisance) sans que l’on n’ait jamais plus (et c’est heureux), enregistré de naufrage aussi désastreux que celui de « la Sémillante.

Contre les Russes
C’est donc le 15 février 1855 que cette frégate impériale de premier rang se perdait corps et biens sur un îlot de l’archipel des Lavezzi.

Ce jour là soufflait dans le détroit, dès les premières heures du jour, une tempête d’une rare violence. Jamais plus depuis, et les statistiques sur ce point sont formels, on en a enregistré de pareille.

Sur le récit de la catastrophe elle même, « La Corse » a maintes fois eu l’occasion de l’évoquer. Nous nous bornerons simplement à rappeler le plus brièvement possible les faits.

14 février 1855.(sous le règne de Napoléon III, empereur des Français) Toulon. 11 heures. Forte brise variant de l’ouest à l’ouest sud-ouest. « La Sémillante » quitte le port en direction de la Crimée pour apporter aux Forces des armées turques, anglaises et piémontaises contre les Russes, des vivre et des renforts en troupes et en matériel. Son équipage était de 293 hommes outre son état-major. La « Sémillante »était un vaisseau de trois-mats, formant l’une des plus fortes unités de la Marine de Guerre française. Sa première escale prévue était Constantinople.

400 tonnes de matériel

A son bord ont pris place un détachement de 393 militaires de l’armée de terre avec un matériel important comprenant quatre canons de 24, six mortiers de 32, dix mortiers de 27,mille obus de 15 centimètres, vingt affûts de mortiers, 1500 bombes de 27, cent vingt barils de poudre de 50 kg, vingt plates-formes complètes et divers accessoire pour canons et mortiers des baraques démontées et un assortiment de bois divers, représentant une cargaison d’environ 400 tonnes embarquées en quatre jours.
La route la plus directe pour se rendre de Toulon en mer Égée passe par le sud Sardaigne, puis par le canal de Tunisie,  le canal de malte en direction du cap Matapan . c’est cette route qu’avait choisie le commandant Jugan mais ce dernier fut contraint à cause des conditions défavorables à donner dans les bouches de Bonifacio pour atteindre rapidement la mer Tyrrhénienne et retrouver une zone relativement plus abritée à l’est de la sardaigne.
Mais on le sait dans les bouches régnait une épouvantable tempête (il s’agissait en réalité d’une sorte d’ouragan). Dans la ville de Bonifacio, de nombreux toits avaient été emportés, une maison s’était écroulée faisant un mort et deux blesses, un douanier de service avait jeté à lamer et heureusement repêché sain et sauf. La violence de la tempête était telle que les embruns provoqués par le fracas des vagues Sutta Rocca passaient au dessus de l’isthme de Saint-Roch pour se déverser dans les eaux du port en dévalant comme un torrent la grimpette du Rastillu ! A une distance de deux lieues, la campagne a été couverte de sel.
M.Francois Piras, maire de la ville  à cette époque ancien capitaine au long cours affirmait qu’aucune frégate n’eut pu se présenter  le travers (pour mettre en cape) dans de telles conditions.

On le perd de vue
15 février 1855, Bonifacio 10 heures.
Une cérémonie a lieu sur la place Manichilla qui domine le détroit. En effet comme dans toutes les tempêtes, il est d’usage à Bonifacio que le prêtre bénisse la mer avec le fragment de la vraie croix du christ. C’est l’abbé Rocca qui officie en présences de quelques fidèles seulement. Tous  aperçurent d’une manière furtive à travers une nappe d’écume que formait le Detroit « un grand bâtiment semblable à une nébuleuse noyée dans les vapeurs de la mer, allant sans règle et sans conduite au gré des flots, au SUD-OUEST au NORD-EST, comme s’il eut eu des avaries dans son gouvernail ».
15 février 1855, Phare de la Testa. Sardaigne 11 heures.
Le chef du phare de la Testa aperçoit une frégate »dont il ne comprend pas la manœuvre » l’impression qu’il en a est que le navire, à sec de toile, qui vient du Nord –Ouest se dirigeant vers la plage de Reina  Maggiore  près du Cap Testa n’a plus de gouvernail. Il pense qu’il va se briser. Mais il voit la frégate hisser sa trinquette venir sur bâbord et donner dans les Bouches où elle le perd de vue.

Le cri de 700 créatures humaines.

15 février 1855. Détroit de Bonifacio. Archipel des Lavezzi 12 heures.

Poussée par la tempête d’Ouest sud-ouest, « La Sémillante » remonte trop au nord et vient se fracasser dans un bruit épouvantable, « un grondement large et sourd pareil à celui d’un tonnerre venant de sous terre » (perçu par un berger qui résidait sur l’île Lavezzi) sur l’îlot de l’Acciarino. Le choc, on s’en doute est terrible, la panique à bord indescriptible. Un seul cri a du être poussé par sept cents créatures humaines s’abîmant à la fois dans les flots ! Certains marins et soldats sont morts broyés  sur le coup, d’autres sont emportes puis rejetés contre les rochers et fracasses, certains tentent de nager mais ils sont vite submergés par les vagues énormes, gigantesques. Impossible, même à un excellent nageur de s’en sortir. La mer « veut » tout le monde….

16 février 1855. Bonifacio 17 heures.

Deux matelots de l’annexe n°2 de l’Averne indiquent qu’aux Lavezzi « un ou plusieurs bâtiments de guerre » ont dû se perdre. Ils remettent à l’administrateur de la Marine, différents objets : carabines, sabres, pantalons, képis de soldats et d’artilleurs.

17 février 1855. Lavezzi.

Le berger Limieri fait sa déclaration aux autorités venues de Bonifacio.

Reconnu grâce à la difformité d’un pied.

18 février 1855. Lavezzi.

Le premier cadavre est découvert à plus d’un mille du lieu du naufrage. D’autre corps sont trouvés les jours suivants.

5 mars 1855. Lavezzi.

On découvre le corps du Commandant JUGAN (reconnu à ses insignes et à la difformité de l’un de ses pieds).

Du 5 mars au 20 mars 1855. Lavezzi.

Enlèvement des cadavres : cinq cent quatre vingt douze sur 685 victimes. Tous ont reçu une sépulture dans les deux cimetières marins.

D’avril à Août 1855. Lavezzi.
Une entreprise italienne est chargée de récupérer le matériel de « La Sémillante ». Ce matériel a été expédie à Toulon. Deux pièces provenant des restes de la frégate, un morceau de l’une des roues de la barre et de la figure de proue sculpte en plein bois en forme de feuille d’acanthe, seraient conservés par le musée de Bordeaux. A noter qu’une partie des madriers a été employée pour des travaux de construction de la route nationale 198 Bonifacio-Bastia, travaux exécutes par le service du génie militaire.

Curieusement , la ville de Bonifacio ne possède absolument rien de ce qui a pu appartenir à la SÉMILLANTE .
Certains Bonifaciens pourraient posséder de la vaisselle du bord (en étain probablement), d’autres ont en leur possession des boulets de canons ou bien des poulies.
Il y eu une souscription public en faveur des familles des marins et des soldats victimes de la catastrophe. Au 8 juin 1855, celle-ci avait produit la somme de 60.000 francs .
L’empereur NAPOLÉON III et l’Impératrice avaient fait remettre la somme de 10.000 francs.
Un crédit d’entretien est alloue chaque année aux autorités militaires afin que les morts de la Sémillante ne soient jamais oublies.
Et si un jour vous passez par là vous serez pris dans cette ambiance vraiment très particulière qui se dégage de ces lieux.
(..) Goélands et puffins et autres oiseaux de mers
Survolent en criant leur soif de liberté
Ce petit paradis aux si étranges pierres
Où certains jour d’hiver on croit qu’il est hanté
Par l’âme des soldats, marins et officiers
Qui viennent lentement au pied de la chapelle
Gémir et pleurer leur jeunesse effacée
Dans le naufrage affreux de leur caravelle..
Document donné par Madame veuve PIGNOD

Remerciement à Mr François Canonici qui à rédigé cet article.

La motivation

13 février 2011

Je me suis diverti à créer une rubrique Cabo-philo où de temps à autre je développerai des raisonnements à haute voix, ni philosophe encore moins littéraire, je vais jouer à l’apprenti penseur !!!

La motivation

Mais qu’est ce qui pousse l’homme à entreprendre les choses ? La motivation !

Décortiquer la motivation c’est démêler l’imbroglio de nos contradictions.

Pourquoi se réveiller pour aller travailler, pourquoi perdre du poids, pourquoi arrêter de fumer, pourquoi continuer à vivre alors que l’on est amputé, pourquoi faire du sport alors que l’on pourrait siroter un bon apéritif au comptoir.

Depuis la nuit des temps la motivation a été le moteur de découverte, mais pas une seule personne n’a la même motivation.

100 bateaux prêts pour un long voyage, avec les mêmes moyens matériels, aucun n’aura la même motivation.

La motivation n’est qu’un rétablissement d’équilibre, je vais au travail pour nourrir ma famille, j’arrête de fumer pour ma santé, je maigris car mes genoux me font souffrir, je vais continuer à vivre malgré mon handicap pour l’amour de mes proches, je vais pédaler car je sais que mes entraînements me mèneront aux bouts de mes rêves. Mais l’importance de la motivation est aussi primordiale que les raisons. La motivation peut avoir plusieurs raisons, mais elle ne doit pas se tromper de partenaire. On n’est pas motiver en premier pour les autres car l’effet ne sera qu’éphémère. Une motivation commence par un effort, mais si la notion plaisir n’arrive pas rapidement elle s’évaporera comme un flocon au soleil.

Le cas le plus flagrant est le régime, si la motivation est de séduire son partenaire, elle ne sera que temporaire, par contre si elle est personnelle, chaque jour apportera son petit lot de victoire et elle ne sera que grandissante.

De mon retour du Yukon je savais que ma fonte musculaire au niveau de mes membres inférieurs était énorme, une solution reprendre le vélo. Mais ma motivation fût difficile à trouver, rouler pourquoi faire, quel intérêt de reprendre du muscle ??? Mes premières sorties furent longues et pénibles et puis sur mon chemin, des réponses, des indications. Finalement 6 mois après mon retour, j’ai enchaîné plusieurs milliers de kilomètres dans le bonheur le plus simple. En fait j’ai clarifié mon but, pourquoi rouler, pourquoi m’imposer autant d’heures de selles. Les réponses trouvées, je voyais que ma motivation était de jour en jour plus cohérente.

En se posant des questions ciblées on obtient les réponses sans ombre. Suis- je capable ? La décision prise, la motivation sera le chemin vers son but. Estimer l’effort à fournir est indispensable, pour en revenir au vélo, je sais que mon alimentation est aussi importante que ma manière de penser, sortir avec des anciens pros me stimule malgré que j’ai bien accepté que je ne pourrai jamais les dépasser.

Sur un carnet je note toutes mes sorties et me fixe des minis compétitions face à moi-même, sans trop en demander pour ne pas plonger dans la négation. Sur une sortie de 3 heures j’essaie de gagner 2 voir 3 minutes par tranches de 15 jours. Au début je m’étais fixé 300 km par mois ; je me rapproche des 1000 km mensuel, car mon objectif arrivera dés le printemps.

Noter sur un cahier son poids une fois par semaine, rien ne sert de se ruer tous les jours sur la balance. Avoir un pantalon référence est le tester de temps à autre…

Bien-sûr le passé reviendra par un vasistas, mais il devra reprendre sa place de passé simple. Ah,si j’avais deux jambes, je pédalerais plus vite ! Ah, si j’avais la taille de mon adolescence ! C’est la 5éme fois que j’essaie d’arrêter de fumer…

Ces expériences ne sont là que pour nous faire avancer, estimer le pour et le contre. Je pourrais rester vautré sur ma bannette quand il pleut, quand il vente, mais le jour de l’épreuve je me morfondrais de n’avoir pas œuvré dans la réussite de mon projet.

Avec du poids en moins je pourrais accompagner mes enfants et mon mari dans leur prochaine randonnée, en cessant la cigarette je pourrais ne plus souffrir de bronchite au moindre changement de température, en acceptant la rééducation je pourrais plus vite supporter les premiers pas avec ma prothèse.

Certes l’environnement et les proches peuvent influer sur votre motivation, dans le bien comme dans le mal. Les choix de vos objectifs seront les seuls décideurs. Un athlète pour préparer une épreuve n’a aucune excuse pour renoncer à l’entrainement, les conditions météos où les événements extra sportifs ne le dévieront pas de ses motivations.

La notion plaisir est très importante, car si seule la souffrance est de compagnie, la motivation s’atténuera. L’engagement est important, donc il n’est pas concevable de courir plusieurs lièvres en même temps. Depuis ma rentrée j’ai eu le bonheur d’être sollicité par pleins d’événements, mais je n’ai pas cédé aux sirènes de l’éparpillement, plusieurs aventures m’ont été proposées, ainsi que des voyages, une radio nationale m’a demandé d’être chroniqueur, mais mes choix sont restés sur mon objectif fixé. Ce qui a encore plus augmenté ma motivation d’entrainement ciblé.

Tout ce mécanisme demande aussi une bonne connaissance du sujet, si je veux arrêter de fumer quelles seront les conséquences immédiates (prise de poids, irritabilités, découragement…)

En roulant beaucoup en vélo, je dois apprendre aussi la mécanique du corps, avoir un outil adapté a mes mensurations et surtout une envie de réussite non pas pour les autres, mais bel et bien pour moi. Ce qui  apportera, bien après, un message pour les autres. Une épreuve ne peut être vaincue pour autrui, la motivation est personnelle avant tout.

Christophe Colomb voulait se démontrer que ses calculs étaient justes, que son chemin était le bon et qu’il n’avait rien de satanique. Après avoir trouvé le nouveau monde, à ce moment là seulement il a transmis sa découverte à la vieille Europe. Son épopée n’a jamais été motivée pour la gloire ou autre fantasme, mais par sa curiosité de confirmer ses rêves les plus fous : La terre est ronde !

Ceci, une fois de plus est une conversation à haute voix qui me permet d’avoir tous les matins une motivation pour vivre le jour arrivant comme un présent. Nous sommes tous des explorateurs, mais avant de découvrir le nouveau monde il faut commencer par explorer son « moi » profond et les terres inconnues se dévoileront.

La gloire est au meilleur, l’estime est pour soi, la victoire à tous ceux qui n’auront pas cédé.

Maurice Vidal

Devotee qu’est-ce que c’est ?

10 février 2011
Aimé Mullins en run! Jo Ze reviens ici!!!

Aimé Mullins en run! Jo Ze reviens ici!!!

Devotee ! Un drôle de mot. Quand avec les copains on a fondé Bout de vie, je m’attendais à pas mal de choses, mais certainement pas a cette découverte un peu diabolique, à moins que je sois un brin vieux jeu.

Tout a commencé quelques années en arrière, je lançais une opération de solidarité pour une jeune femme qui était amputée des deux jambes et devait se faire aussi amputer d’un bras. Pour ceux qui me connaissent j’ai sorti l’artillerie lourde pour créer un élan de solidarité, jusqu’au jour où l’on me dévoila que cette femme n’était pas du tout amputée et ne faisait cela que pour lier des contacts. Son désir le plus profond était de se mutiler !!! Parmi les adhérents de Bout de vie j’imagine que beaucoup d’entre eux lui ont envoyé des cadeaux, voire de l’argent.

Plus tard je découvrais sur le forum de l’association un gars qui souhaitait rencontrer des jeunes filles amputées pour des rapports intimes, là aussi j’intervenais à la manière « Cabochard ».

Il y a quelques jours en surveillant d’un coin de l’œil le forum je découvrais encore un gars qui voulait coincer des jeunes filles amputées. Je bannissais l’énergumène qui me défiait derrière son écran, j’ai un côté sanguin qui fait qu’il a vite abandonné, c’est vrai finir ces jours les pieds dans un pilier en béton dans des grands fonds de méditerranée ce n’est pas folichon comme rencard !

Il y a quelques jours  une jeune fille qui venait de se faire amputer d’une jambe rentrait en contact avec Bout de vie, son métier mannequin ! Innocemment je la mettais en relation avec une agence allemande qui organise des défilés de mode avec des filles amputées. Encore un piège, cette agence semble être un repaire de tarés qui revendraient des photos et vidéos de filles amputées à des pauvres types !!!

Et bien, drôles de personnes.

Le monde des devotee ! Hommes, si on peut dire, qui comblent leurs fantasmes au travers de femmes amputées ou porteuses de handicap. Je ne veux pas juger, mais tout cela me semble un peu malsain.

Dans ma tendre jeunesse je collectionnais les aventures et jamais une seule fois une minette n’a cédé à mes avances parce que j’étais raccourci, mais pour toutes les autres raisons ! (Jo Zef ricane !)

Je trouve choquant de ne vouloir que des copines handicapées. Encore plus fort, des gens qui ne rêvent que d’une chose devenir amputés ?!? Si, si ça existe et j’en ai même rencontré un qui était accompagnant au premier stage bout de vie en 2003 !

Drôle d’époque ! J’ai du répondant et comme vous le savez je connais du monde dans tous les milieux et tant que je serai à la tête de Bout de vie les devotees devront se méfier de l’unijambiste, anticonformiste au caractère un poil violent si l’on touche, l’une de ses ouailles. A contre cœur ce matin j’ai quand même rendu compte des faits aux hommes en bleu, les gendarmes ! ( Non la mascotte les hommes en bleu ce ne sont pas que les schtroumfs!)

Les plus tolérants diront que ce sont des malades et qu’il faut les aider. OK ! Je vous laisse faire, je n’ai pas de temps à perdre, trop occupé par la Vie.

Je m’occupe déjà pas mal de l’association comme ça et ne veux absolument gâcher aucune énergie avec ces psychopathes.

Je vous laisse à vos réflexions et à toutes les jeunes femmes qui visitent notre site n’hésitez pas à nous transmettre toutes correspondances de ce genre, on fera le reste.

Tonton Frank and Co veille, méfie!

coyote

Range les munitions Jo Zef ça n’en vaut pas la peine…

Groenland pays d’Apoutiaq… Kaalit Nuniat

8 février 2011

Le soleil n’est pas encore levé et je suis déjà en mer, Immaqa a repris le service et nous pagayons pour une « balado-entraînement ». Le froid n’est pas polaire mais un vent des montagnes enneigées rappelle à  ma main droite non gantée un souvenir ramené du pays d’Apoutiaq. Quelques phalanges gelées qui se souviennent de cette incroyable traversée à pied. Le Groenland terre encore peu visitée où j’y ai écrit une belle page de ma vie. Mes pensées s’envolent. Et si vous veniez avec moi. Prenez des affaires chaudes on part au pays Kaalit Nuniat…

34 jours ou tu marche et rêve...

34 jours où tu marches et rêves...

Kulusuk sur la côte Est, un hameau du bout du monde...

Kulusuk sur la côte Est, un hameau du bout du monde...

La vie des Inuits et une survie pour le blanc conquérant

La simple vie des Inuits est survie pour le blanc conquérant...

Chaque couleurs correspondent à une classe sociale...

Chaque couleur correspond à une classe sociale...

Les ammassat sortent de sardines arctiques aux séchages.

Les ammassat sorte de sardines arctiques au séchage.

Un sacrée rencontre! Non!

Un sacrée rencontre !!! Non ??!!!

Même la mort est un acte différent ici...

Même la mort est un acte différent ici...

Le fjord du hameau vue du ciel

Le fjord du hameau vue du ciel

Pour le fan-club de Jo Zef. Oui il était là ...

Pour le fan-club de Jo Zef. Oui il était là ...

Tout en une seule photo...

Tout en une seule photo...

Pour finir ce beau et long voyage un proverbe Inuit : Seuls le temps et la glace sont rois.

L’oiseau du bonheur…

3 février 2011

un Cygne noir en Corse, oiseau de bonheur...

un Cygne noir en Corse, oiseau de bonheur...

Une constatation affligeante est en train de gagner tous les pays occidentaux, la prise d’antidépresseurs est en augmentation constante. Alors que le bonheur devrait être le compagnon de route de chaque citoyen nous sombrons dans les méandres du mal-être.

Vu d’un Cabochard qui vit comme un sauvage seul au milieu de rien, je vais tenter de raisonner à haute voix. Bien-sûr tout augmente, bien-sûr il y a de plus en plus de chômage, bien-sûr les pandémies déciment mais depuis la nuit des temps notre société a eu ses maux.

Nous avons la chance de ne plus être en guerre et plus ou moins chacun a un toit et une assiette pleine, je n’oublie pas les SDF et autres mal lotis mais je parle de généralité.

Je crois que ce mal est un virus sournois. De l’extérieur, vu de derrière ma vitrine, je vois, je sens, j’écoute. La surinformation assassine le penseur, la surconsommation ligote le travailleur et le mal-être qui couve derrière ces deux monstres contaminent ses victimes.

Quand nous sommes mal, nous consommons. Pourquoi l’obésité est en train d’augmenter ? Le sucre qui compose les nouveaux plats compensatoires semble apaiser la personne mal dans sa peau et le processus est en marche. De ce marché les régimes en sachet, les pilules miracles, les coachings en tout genre explosent. Dans 10 ans le diabète va faire des ravages, il a déjà commencé son carnage.

Le salaire même le plus minime  est de loin bien plus haut que le pauvre africain vivant avec 1 USD par jour. La surinformation exige du pauvre hypnotisé, d’avoir le dernier des derniers trucs machins bidules. Le processus de vente est : « Dés cette semaine soyez le premier à avoir le dernier high-tech indispensable ». Les liens sociaux activent cette dépendance et les micros crédits explosent.

Savoir décrocher de tout ça, ça c’est une aventure incroyable. Nous sommes 1,5 millions sur l’hexagone à ne pas avoir de télé, ce n’est tout de même pas 1,5 millions d’aliénés. Imaginez une soirée où après une journée harassante vous n’avez pas de boite rectangulaire allumée (web, télé.)

Un vide incroyable va s’installer, oui mais ce soir il y a le film qui va me faire rire, le match de foot incontournable, le feuilleton trop top-mignon et puis je veux voter pour Jennifer !

Une bouteille quand on veut la remplir il vaut d’abord qu’elle soit vide. Logique non ?

Cette démarche je la pratique au quotidien et j’en profite pour la transmettre quand on me le demande. Quand je fus engagé par le club du GSHC j’en ai parlé aux joueurs, ces professionnels de la glace ont tout intérêt à être au mieux de leur être. Ca a marché ! Comme quoi !!!

Je ne veux pas vous saouler avec ma manière de penser, mais de plus en plus je croise des gens profondément malheureux alors que le bonheur est une fleur facile à faire pousser. La manière de penser influx notre état, pourquoi se rendre dépendant d’une chose qui inévitablement sera notre destruction. La possession est un pervers qui mériterait « perpète », ne rien avoir est le début de la liberté. Combien de familles bossent comme des malades pour offrir un avenir matérialiste à leurs enfants, qui pendant que les parents travaillent font les plus grosses « conneries » possibles. Une écoute est la meilleure forteresse que nous pouvons leur offrir. Payer à sa femme le dernier resto pour compenser le couple qui part en « lambeau» ; un soir sans rien autour, un tête à tête dés le départ aurait peut-être évité la dissolution du ménage.

Parler, raisonner, échanger, décortiquer ensemble, c’est plus efficace que les quarts de finale de la champion-league ou le dernier feuilleton « Plus belle la vie »…

Oui je sais ce style de démarche fait peur, car quand on parle, forcément le sujet va déraper sur la blessure qu’on évite et si on la touche ça fait mal. Mais n’oubliez pas qu’une blessure oubliée va automatiquement déclencher la gangrène et l’amputation sera inévitable.

Je ne suis ni psy, ni moraliste, ou philosophe, mais où que je passe on me définit comme donneur d’énergie ayant toujours la joie de vivre. Comme vous êtes sympas, attentionnés et plein de bonne résolution je vous ai dévoilé mes p’tits trucs du bonheur selon un Cabochard.

Le bonheur est un oiseau de passage qui dés qu’il se pose doit être apprécié, observé, car comme tout volatile il passera son chemin pour d’autres bateaux, bivouacs, amoureux enlacés. Si nous prenons notre  temps dans ce court instant, même après son départ son chant restera pour nous réchauffer jusqu’au prochain oiseau. Ne lui construisez pas une niche d’or et de diamant, cela ne sert à rien ; il n’est que de passage. Ne lui parlez pas de demain ou d’hier il ne sait conjuguer le verbe aimer qu’au présent. Son chant ne s’entend que dans le grand silence de la plénitude, celle qui est enfouie au fond de chaque homme et de chaque femme. Il se fiche du paraître et de la mode car seul le dénuement de fioriture  vous le fera apparaître.

Tout est possible, c’est vous qui mettez les limites, cette forêt est artificielle.

Pour conclure ma longue bafouille, chacun de nous avons des possibilités hors-normes, mais il faut s’en donner les moyens.

Bonne mer !

Sacrée mascotte… La crêpe attitude…

1 février 2011

Jo Zef obsédé par les crêpes...

Jo Zef obsédé par les crêpes...

Qu’est ce que je suis bien enfoui sous mon duvet, dehors la Tramontane s’est renforcée et la pluie martèle le roof de mon petit bateau. Soudain comme une explosion, un cri d’horreur, un souffle de folie couvrent la nuit de la baie qui m’abrite. Jo Zef est hystérique, il bondit de la bannette au cockpit, grimpe et se jette du haut du mat les bras bien tendus en formant le saut de l’ange, il réintègre la cabine, démonte le coin cuisine et me jette au visage tous les ustensiles…

La mascotte est atteinte de « dinguote », un regain de vache folle, aurait-elle pédalée avec Contador ? Serait-elle allée en boîte de nuit avec Ribery ? Je fais le mort et juste au moment où elle passe, je la ceinture et lui tamponne le museau de chloroforme…  Ouf elle dort ! Minuit, j’essaie de retrouver le calme, je surveille son sommeil, Jo Zef m’inquiète, son endormissement est saccadé, son rythme irrégulier, il prononce des mots incompréhensibles… Demain je l’amène au « mascotologue » !

C’est vrai qu’on est bien quand il vente dehors, le Cabochard me berce et finalement je reprends mon rêve en cours.

Une lumière violente m’est projetée dans les yeux, la corne de brume est enclenchée. Je suis en garde à vue, je ne parlerai pas, je ne connais personne !!! Mais non je suis sur le bateau, c’est Jo Zef qui s’est réveillé, je tente de le ceinturer, mais il bave, l’œil qui brille, j’ai compris il est possédé : « Jeanne d’Arc aide moi, au secours. »

Il m’esquive, file vers l’éphéméride et décroche la date du jour : C’est la chandeleur !!!

Vive les rafales de crêpes !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

patours

Les gens de mer où légendes de vents…

30 janvier 2011

Chut Zeus dort encore, le nomade se faufile sans crainte...

Chut Zeus dort encore, le nomade se faufile sans crainte...

Ulysse avait fait un pacte avec Zeus et Eole, nul ne sût le gage de la transaction, mais une outre lui fût remise. Tous les vents y étaient enfermés, mais personne au monde ne devait en savoir le contenu…

Sur son vaisseau, l’équipage de mercenaires avait remarqué depuis plusieurs lunes une panse de brebis cousue bien pleine. Tel le feu brulant le maquis, la rumeur dévorait les esprits. Quel trésor peut-être caché, des pierres précieuses de Nubie, des encens d’Arménie, de l’huile de roche arabique … Les bouches de Bonifacio se devine dans une nuit étoilée, la convoitise a enfanté un monstre, la dague reflète sur l’astre blanc, elle pénètre sans bruit ce sac de trésor caché, des rires d’enfants trop fatigué de ne pouvoir s’encanailler rugissent. Le souffle portant se transforme en bise fraîche, le ciel s’assombrit, la tempête fait rage, le fils d’Homère se sent bien seul devant l’outre flasque flottant au vent, son équipage vient de le trahir…

Les statistiques sont éloquentes Bonifacio détient le titre de zone la plus ventée de Méditerranée.

La radio  VHF donne le ton à bord du Cabochard : Appel à tous, appel à tous, ici le CROSS MED en Corse qui va diffuser sur le canal 79 un BMS (bulletin de météo spécial)…

La direction du vent est définie par les 4 points cardinaux et sa force est échelonnée de 1 à 12 en force Beaufort qui entre vous et moi nous vexe un peu nous les corses pays des fromages à caractère. Je m’imagine bien la tête des parisiens loueurs de mer, entendre force « brocciu passu », force « caghju merzu », les pauvres là-haut à la capitale le vent a la force « vache qui rit »…

L’humour est le moteur du marin cynique en quête de vent portant. Depuis la modernisation de la navigation on n’entend plus que des vents de Nord-ouest, Sud-est, Nord nord ouest…

Mais où sont passés tous ses noms si parlants, si chantants, si pleurants ?

Tous les peuples vibrant encore avec la Terre ont donné un nom, une âme, une personnalité à chaque type de vent.

La Corse nommée par les grecques « Kallisté » (la plus belle) a encore gardé ce patrimoine si précieux. Quand je suis avec mes amis pêcheurs, je me sens l’apprenti sorcier de Fantasia : « Tu vois le nuage en os de seiche, quand il se forme en dessous du massif de Cagna en regardant la Sardaigne, la Tramontane va arriver avant midi…

Le chapeau là haut sur la pointe la croix de la Trinité, le Maestrale va nous secouer plusieurs jours… »

A mon tour en quelques mots je vais vous dévoiler des noms de légendes.

U Grecale vient de L’Est et n’est qu’éphémère, il va devenir en une nuit « a Tramontana » (Nord-est) dérangeante. Ici dans les bouches on dit qu’il peut rendre fou un homme en une journée de pêche, la mer est trouble et cassante, les vagues sont courtes et fouillis, mais surtout un courant traversier rend le travail difficile.

U Siroccu (Sud-est), c’est un méridional venu des contrées de peuples sous la dictature de quelques visqueux généraux. Comme ses despotes, il est violent, imprévisible, la pluie qu’il amène est rouge, le sang versé par des rêveurs de liberté peut-être. C’est un traitre dévastateur, il ne connaît pas la convention de Genève, en 1968 des milliers de familles ont pleuré des disparus, de la Sicile aux côtes ligures, la baie de Naples en porte encore les stigmates.

U Libeccu (Sud-ouest) le roi des bouches, vent dominant il tord tous les estivaux en quête de récits marins, Nous le connaissons bien c’est un membre de la famille, sa houle longue est familière, un lève tard, jusqu’à midi il soupire d’une après-midi musclée, il va se régaler à faire vomir les « pumataghji » (expression corse qui définit les touristes « neufs » blancs le matin  se retrouvant le soir, rouges comme des pumati (tomates) »

U Punente (Ouest) un bisexuel, entre la féminité du sud et la masculinité du nord il est éphémère et choisira vite fait le camp des hommes du nord.

U Maestrale (Nord-ouest), c’est l’intellectuel de la rose des vents, il ne vient qu’accompagné de la règle de 3. Les savants de la météo auront leur théorie, nous pauvres habitants de la mer nous savons qu’il vient pour 3, 6, 9 voir 12 jours l’hiver. Les amarres sont rêches, le pont est craquant et froid. La houle semble venir de l’autre bout du monde tellement elle est longue et dure. Il est loyal, on sait qu’il ne tournera pas sa veste et on peut travailler avec lui.

Puis les deux romantiques, ils bercent les enfants en apprentissage du métier noble de la mer. U Montese et U Marinu. Dans la période estivale il y a  2, voire 3 semaines avec un  gros anticyclone calé sur le mare nostrum, les brises rafraîchissent les paillotes où l’on recoud les trémailles, où l’on appâte les palangres, où l’on prépare « l’Aziminu » (Bouillabaisse où en plus des poissons de roches classiques on y rajoute : langouste, cigale, poulpe, calamar, st Pierre, Denti. Ne cherchez pas ce met dans les restaurants il n’existe que dans les familles pour des grands événements. Les stagiaires Bout de vie 2009 ont eu ce privilège).

Donc, ces deux amis se partagent la journée, u Montese descend des vallées le matin et les anciens qui travaillaient à la voile latine savaient l’apprécier, vers midi il part à la sieste et U Marinu vent du large prend la relève ramenant les felouques ajacciennes pour troquer la pêche du jour.

Mes voyages au bout du monde m’ont fait rencontrer des nomades du vent et de la terre et ils m’ont présenté:

Le Piteraq,  violent, il balaie l’Inlandsis du Groenland

Le Sharav,  dans son souffle sec il sable le désert  Negev en Israël

Le Williwaw, des immenses glaciers, il lâche ses airs cabatiques sur le détroit de Magellan en Patagonie

L’Unghalak , briseur de nomade en kayak, le Nord-ouest dans le grand Nord canadien

Le Canterbury Northwester, vent de Nord-ouest de Nouvelle-Zélande, il tourne à l’envers de ses cousins de l’hémisphère nord, la force de Coriolis inversée sans doute…

A partir d’aujourd’hui quand vous sentirez une brise sur votre visage, humez là, si elle est froide, humide, tiède, sèche elle vous dira d’où elle vient et vous racontera de belles légendes.

Jo Zef rajoute que quand sa pile de crêpes commence à s’envoler, il est temps de rentrer au mouillage !

La philosophie de l’aventure…

27 janvier 2011

La solitude, compagne fidéle de l'aventurier...

La solitude, compagne fidéle de l'aventurier...

J’ai beaucoup de demandes dans mes rencontres et j’ai essayé de décortiquer le sujet et de le noter noir sur blanc.

L’aventure est un vaste mot qui vient du latin adventura (ce qui doit arriver), il englobe beaucoup de choses.

On me définit comme aventurier, en vérité c’est un mensonge car chaque vie est une aventure et mon quotidien est fait de routine. Ce sont les autres qui en voyant mon rythme de vie me définissent en tant que tel.

J’admets que ma vie est un peu atypique, ma pension des anciens combattants est un solide soutien, mais j’en connais beaucoup qui ont le même titre sans trop se mettre en danger.

Je crois qu’à la base on naît avec, je n’ai jamais pu penser comme les autres ce qui me valut pas mal de soucis avec les institutions (école, armée).

Ensuite c’est ce côté chien fou, mais craintif en même temps qui est important. Larguer les amarres doit être fait une fois, non pas par force ou obligation, mais par conviction. Le premier pas est important, ensuite les « excuses ». Elles viennent taper à la porte les premiers jours, elles amènent dans leurs besaces les doutes et les remords. Je suis fou d’avoir tout largué, je suis fou d’avoir rompu avec la copine trop  « non-non », je suis fou de laisser tomber mon boulot et l’avenir qu’il allait m’apporter et puis si je tombe malade…

Le mental rentre en jeu, comprendre que cela est sa voie. Puis le premier défi, finalement on s’aperçoit que ce n’était pas si difficile que ça, puis on croise des autres « fadas » qui parleront le même langage.  Les rencontres sont rares surtout de part chez nous, l’Europe est devenue un aseptiseur de rêveurs aiguës.

L’entourage est très important, il ne comprend pas et vous blâmera, donc à vous de vous imposer. Se réaliser en se moquant du « qu’en dira t’on ». La compagne est aussi la base de la réussite, jamais une fois Véro ne m’a freiné bien au contraire elle en est le moteur. Avant elle, certaines ont essayé de me calmer je suis devenu un souvenir d’un gars hyper actif au mauvais caractère.

Les pions se mettent en place tout seul, puis les seuils d’aventures grandissent, ma première fût de partir pendant 4 ans naviguer avec mon bateau, l’arrivée du Cabochard à Gibraltar restera un des grands moments de ma vie. Là-bas j’y ai rencontré des gens qui avaient le même regard, la même folie non maitrisée. Je trouvais pour la première fois des frères et sœurs de vie.

L’idée murit, pourquoi ne pas continuer, ne pas franchir un autre pallier, je commence à écrire pour une revue nautique. Puis je rêve de plus fou, plus loin encore, alors je démarche mon premier sponsor et là c’est un flop ! Je sais que je commence une nouvelle vie. Les signes se succèdent et vous guident quand le doute secoue l’embarcation.

Je suis aventurier à part entière, je ne veux pas d’intérim, je veux porter cette parka 365 jours par an. Il m’est inconcevable de faire autre chose : vivre mes rêves les plus fous. Je ne veux pas devenir professionnel car j’aurais trop peur de m’enlever cette flamme de liberté, mais en même temps je ne veux pas que cela me coûte. Un juste milieu entre l’amateur et le professionnel.

J’en croise de temps à autre ; les festivals d’aventures ont cette faculté de nous réunir juste assez pour se sourire, jamais nous ne parlons de nos récits. Vous ne parlez pas de la couleur de votre voiture, du bilan de votre société, vous ne faîtes pas visiter votre appartement quand un nouveau arrive chez vous, vous ne laissez pas la télé allumée quand vous êtes entre amis…

Alors entre nous on parle de religion, de neige, de langue, de désert, d’éditeur…Vous voyez la routine. Je reviens d’un long voyage, mais dans ma solitude du grand Nord déjà des histoires venaient me gratter le bulbe de nomade. Vivre en immeuble, en pavillon, dans le même port, non merci. Chaque jour est le départ d’une journée incroyable, cela demande aussi une éthique, une dureté avec soi même, intransigeant intimement et exigeant avec l’équipe formée. Les tentations sont énormes, mais il faut savoir se diriger, ne pas s’égarer, garder le cap. Il est très facile de devenir l’insecte qui fonce dés qu’il voit une lumière, l’ombre est le dojo de l’aventurier déterminé.

Bien sûr dans ce milieu il y a plusieurs niveaux, les purs qui vivent toute l’année dans leurs tripes, j’en fais parti, mais nous sommes les intégristes de l’aventure. Les médiatiques : grandes productions de documentaires qui a mon gout sont des réalisateurs hollywoodiens, mais la ménagère aime et adhère (soupir), puis les intermittents qui en goute une de temps à autre, mais qui doivent gérer tout un entourage réfractaire.

Le sujet est vaste, mais je crois que j’en ai donné les trames, pour finir quand on me demande une info sur une préparation de tel ou tel projet, je suis acide, décapant, car ma réponse est toujours identique. Si tu me demandes un conseil alors le seul que je puisse te donner c’est ne pars pas, car quand tu seras face à toi-même au milieu de nul part seul toi devras le gérer et mes avis seront absolument inutiles.

Créer son histoire de A à Z :

Avant de gravir la montagne fais ton premier pas et apprends à être souvent seul. (Elle est de moi !!!) (Rire)