Stage de moto trial pour 4 adhérents de Bout de vie…

14 mars 2011

C’est bien connu quand on est amputé, on ne plus faire grand chose ! Ce refrain, nous les raccourcis de la vie nous l’entendons régulièrement. Mais voilà Bout de vie sévit !

Depuis 2003 création de cette petite famille, les stagiaires ont surmonté pas mal d’épreuves soi-disant peu ou pas conseillées.

Plongée sous-marine bien-sûr, mais aussi plein d’autres sports : ski alpin, voile, kayak, canoë, vol à voile, escalade, via-ferrata, char à voile, canyoning, chute libre, F1 bi place, cyclisme, triahtlon et je suis sur que j’en ai oublié. Des stagiaires qui après toutes ces activités se sont découverts juste différents et non handicapés.

Après un passage remarqué d’un animateur en herbe à la nuit des associations de Monaco, j’ai reçu un appel de Luc Verger. Amateur de moto trial, il avait été touché par mon message et voulait à son tour organiser quelque chose pour Bout de vie. Hélas des gens qui veulent soutenir ma croisade il y en a beaucoup, mais ceux qui vont jusqu’au bout il y en a peu. Luc m’a expliqué son idée et j’ai senti de suite un homme motivé et surtout qui connaissait sa discipline. Un appel aux adhérents de bout de vie et le quatuor est formé. Nicole, Gabriel, Jean-Luc et David étaient les plus rapides à s’inscrire.

Luc Verger et son club le Grasshopper trial ont offert, les trois jours de stage à savoir, les motos mises à disposition par l’école happy trial, le terrain et les moniteurs par l’AMSL trial Levens et un mini bus par la mairie de Levens pour la soirée de gala de trial indoor à Nice. Bout de vie à son habitude a offert l’hébergement et les vols jusqu’à Nice.

Que ce soit Luc ou les stagiaires tout le monde s’est régalé.

D’ici peu les quatre motards viendront mettre leurs commentaires pour vous expliquer comment ils ont su maîtriser leurs machines.

Messieurs dames les organisateurs, la grande famille Bout de vie se joint à moi pour vous remercier du fond du cœur de votre engagement auprès des personnes dites handicapées. Merci !

Toutes les photos du stage en cliquant ici

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Le livre sacré de chacun…

9 mars 2011
Danse de l'oie, juste avant la chasse. Alaska Eagle river.

Danse de l'oie, juste avant la chasse. Alaska Eagle river.

Il y a quelques jours une joute écrite s’est produite sur mon blog et elle m’a inspiré une histoire comme une légende athapascanne.

Dans une tribu holikachuk vivait 4 jeunes gens,  l’âge adulte pointait à l’horizon.

« Coyote fuyant » était le leader de la bande, plus grand, plus fort, il était un chasseur de grande qualité. Il détestait plus que tous les trappeurs blancs qui ne tuaient que pour le gain.

« Crocus des prairies » était intellectuel, toujours fourré auprès de l’homme médecine, il récoltait toutes sortes de plantes pour soigner ses oncles malades, en lui sommeillait un grand chaman.

« Flamme vacillante » naissait malade et sa jeunesse n’était qu’une succession de guérison entrainant d’autres maux.

« Pas qui s’efface » était certainement le plus faible du quatuor, il craignait la foudre et les combats, son cauchemar était de se retrouver seul  en forêt un jour d’ouragan.

A  l’aube de la quatrième lune Aigle Rusé le grand chef,  réunissait le village, un immense feu central était encerclé par toute la tribu et des chants ancestraux mélangés aux sons des tambours couvraient le hurlement des coyotes en quête de proies.

Les quatre jeunes savaient que c’était le moment du départ. Chacun reçut un paquet identique : un poignard, de l’amadou séché, une pierre à éclat et un parchemin à ne lire qu’en plein milieu de la forêt.

Pendant trois cycles de lune ils devront survivre avec peu, prier, jeûner, penser et surtout découvrir le monde des grands esprits.

Ils prirent leurs dotes et partirent le cœur serré aux quatre coins cardinaux.

La première nuit fût longue et brumeuse, la fatigue, la faim et le manque de compagnie les recroquevillaient sur eux mêmes. Plus les jours passaient et plus les corps s’affaiblissaient. Ce n’était que le début du printemps et à part des pissenlits la nature n’était pas encore généreuse.

Le grand chef en leur remettant le parchemin avait bien stipulé qu’ils ne devaient l’ouvrir qu’au moment où le doute s’installerait. Ce texte serait une sorte de guide, de conseilleur…

« Coyote fougueux » était sur une zone trappée par les visages pâles en abondance et il ne réussissait pas à piéger d’animaux pour se nourrir. Il était épuisé et perdait le moral en même temps que son poids, il fondait comme un glaçon au soleil. Il se mit à lire le parchemin. Le texte disait que l’homme blanc était supérieur aux athapascans, qu’ils étaient mieux organisés et que la forêt allait leur appartenir…Dans une rage noire il hurlait sa haine contre les visages pâles et maudissait le chef du village de lui avoir fait subir cet affront avec ce texte odieux.

« Crocus des prairies » découvrait des plantes qu’il ne connaissait pas, il se perdait dans les théories qu’il avait cru apprendre mais ici loin de sa terre tout était différent. Il était temps de lire le manuel d’Aigle Rusé. Où que tu sois les plantes sont poisons, les rivières souillées et l’animal trop futé pour se laisser piéger, tout ce que je t’ai appris ne sert à rien… Il était abasourdi d’une telle nouvelle, pourquoi une si grande trahison alors qu’il commençait à appliquer sa médecine ?…

« Plume vacillante »n’était pas en meilleur état que ses autres frères, mais il encaissait pas trop mal cette immense épreuve. Les anciennes blessures bien-sûr prenaient de plus en plus de place et le moment de rentrer au village lui tardait. A son tour il ouvrait le parchemin : La maladie va te ronger comme le fleuve qui ravage une berge, loin des tiens tu va souffrir et dans le grand astre noir tu vas partir. Il se mit à sangloter et ne pouvait croire que le grand chef avait pu écrire cela…

« Pas qui s’efface » était celui des quatre qui était le plus mal en point, seul au milieu de la forêt tout le faisait sursauter. Un grizzli était venu croiser son chemin et il avait bien cru que c’était sa dernière heure. Chaque buisson, talus, arbre semblaient lui cacher un monstre. Il était temps pour lui de prendre du réconfort en lisant les écrits d’Aigle Rusé : Le grand vent du Nord qui porte la foudre et la grêle vont s’abattre sur toi, le tonnerre mettra le feu à la forêt que tu arpentes et comme tu es seul les grizzlis et les loups te dévoreront. Il se mit à hurler comme une bête féroce. Il se jugera de rentrer au village pour se venger…

Au matin de la troisième lune, quatre gars décharnés se présentaient au milieu du village, le feu était toujours allumé où du genévrier brulait pour éloigner les mauvais esprits. Le son du tambour lancinant rameutait la tribu et autour des jeunes disciples Aigle Rusé récitait de vieilles prières.

Le calumet était fumé à tour de rôle et les percutions de fémur d’orignaux sur les peaux tendues embrouillaient encore plus les esprits…

Soudain le vieux planta sa lance dans le sol et le silence glaça l’assistance.  Alors mes enfants avez vous rencontré le grand esprit ? Est ce que mes écrits vous ont guidé ? Le mutisme était pesant puis le plus courageux des quatre pris la parole. Il le regardait droit dans les yeux en tremblant de rage : Tu m’as trahi, tu m’as prédit de devenir un guerrier et sur tes écrits tu sublimes l’homme blanc. Les trois autres saisirent l’occasion pour vociférer contre le grand chef, tu es un vieux fou, tu nous as trahi, tu mérites l’exile…

Le sage saisit les parchemins et les déroula devant tout le monde, ils étaient vides de toute trace, vides d’écrit, vierges de peinture !!!

Les jeunes les reprirent en mains et hurlaient que ce n’était pas possible, qu’il y avait de la sorcellerie dans tout cela.

Les tambours reprirent  comme le battement d’un cœur qui bat au ralenti, le chef se mit à chanter en lançant du sel sur le feu. Puis de nouveau il planta sa lance dans le sol et s’approcha face contre face des quatre apprentis.

Ces parchemins étaient vierges !!! Il se mit à rire comme jamais ils n’avaient entendu… Ils sont vides, je n’ai jamais rien écrit dedans, ils ont juste un pouvoir, celui qui tente de le lire ne voit que ses faiblesses, ses rancœurs, son passé. Vous n’avez lu que ce que vous avez au plus profond de vous…

Voilà chers amis une petite histoire qui m’est venue en réflexion pendant une journée kayak en montagne en plein milieu d’une Corse hivernale paisible.

Il est dur d’écrire, mais encore plus de lire et d’interpréter. Si le cœur vous en dit vous pouvez bien-sur écrire un mot à Grand Aigle Rusé…

Ayeltgnu

Une leçon d’aventure pour les élèves de CM1 de Bonifacio…

8 mars 2011
Ecole de CM1 de Bonifacio

Ecole de CM1 de Bonifacio

Article du Corse Matin du 23 février 2011 signé Alex Rolet:

A l’invitation d’Eric Volto, directeur de l’école élémentaire, Frank Bruno a offert une grande leçon d’humanisme à plus de 40 élèves, captivés par ses récits d’aventures, plus étonnantes les unes que les autres.

Un Bonifacien de réputation internationale

Bonifacien d’adoption, résident sur son bateau nommé Cabochard et aventurier de profession, Frank Bruno est connu et reconnu dans le monde entier pour ses exploits physiques et ses défis surhumains. Il a même été lauréat en 2009 du Trophée Peter Bird qui récompense un aventurier « normal », si l’on peut dire. Car dès l’âge de 20 ans, il doit être amputé d’une jambe lors d’un accident à bord du porte-avions Foch. Un handicap qui n’aura de cesse de le motiver à se dépasser, à nous dépasser même. Car ce qu’il réalise aujourd’hui, bien peu d’entre nous en sont capables. D’ailleurs, devant des enfants amusés et médusés, il nous affirme non sans humour : « aujourd’hui, mon seul handicap, c’est que je fais des fautes d’orthographe ». Ce qui n’est pas sans poser problème quand on écrit un livre comme il le fait en ce moment.

Ayeltgnu : le titre de son nouveau livre

Prononcez « alietnou », ce qui veut dire « tu as de la chance » en langue athapascan, du nom du peuple de « natives » qui habitent le bassin du Yukon. Ce fleuve coule sur plus de 3 000 kilomètres, de l’ouest du Canada en traversant l’Alaska jusqu’à la mer de Béring. Il offre des paysages aussi extraordinaires que quasi désertiques, parsemés de milliers de lacs. Mais seul, Frank ne le sera jamais. Lors de la descente en kayak de cette rivière puissante, parfois large de 15 kilomètres, Frank fera les 300 premiers kilomètres accompagné de 6 enfants invités, eux aussi handicapés, dont Elliott résident à Bonifacio. Ensuite, oui, Frank fera la descente en solitaire.

Mais toujours accompagné de Jo-Zef, sa mascotte (qui déteste qu’on dise d’elle qu’elle est une simple peluche), et de nombreux animaux tels que loups, renard des neiges, orignal, lynx et quelques autres biens moins sympas que des peluches, même si de loin il y a ressemblance.

En effet, ours noirs et grizzly (3 mètres debout, 500 kg, griffes de 15 centimètres et vitesse de pointe de 66 kilomètres/heure) sont omniprésents tout au long du parcours. Comme nous le disait un élève de CM1 imaginatif et émerveillé par les performances de Frank Bruno, « le grizzly, il est plus haut que le plafond de la classe ».

Des rafales de questions

Après plus d’une heure de récits palpitants, la séance de questions a été très animée. Les unes concernant les diverses expéditions de Frank (dont la traversée de l’atlantique à la rame), mais beaucoup de questions ont fusé aussi au sujet du handicap d’être unijambiste voire même d’être différent. La prothèse de Frank baptisée Maggie (car « ma guibole ») est passée de main en main, d’abord avec appréhension, mais très vite, les enfants ont compris que Frank n’est pas différent de nous. Sauf peut-être que depuis des années, il a développé plus de volonté, plus de combativité et plus d’humanité que la grande majorité. Sur une jambe, il nous a tous doublés, il faut bien l’avouer. Rendez-vous sur le site www.boutdevie.org pour découvrir ses aventures, les pensées de Jo-Zef et quelques coups de gueule justifiés.

Alex Rolet

Description d’un Cabochard selon Dume Benassi…

7 mars 2011

Frére de vie...

Frére de vie...

Mon deuxième livre est en gestation! Ayeltgnu, l’aventure à cloche pied.

Un livre d’aventure bien-sûr, mais comme le premier j’ai récolté des témoignages de personnes que j’ai croisées. Déjà j’avais laissé libre cours à 18 témoins de mon bout de vie ; sur le deuxième aucun du premier, normal ! Une exception qui confirme la règle, Dominique Benassi dit Dumé.

Après notre « ramage », nos routes se sont décroisées, une déchirure, un sentiment de perdre un frère. Pendant 18 mois avant de partir nous nous sommes entrainés comme des gladiateurs. Il m’a mis des épreuves que j’ai réussi à vaincre et je lui ai donné sans réserve tout ce que la mer m’avait appris.

Pendant ces semaines d’entraînement je l’ai testé jusqu’au seuil du supportable. Il savait que c’était une sorte de rite, si l’on partait il fallait que ce soit parfait. L’histoire nous récompensa de tellement de sacrifices.

A ses côtés j’ai énormément appris, notre parcours est similaire et comme l’enfant devant le maître j’ai tout noté, tout appris par cœur. Déjà 5 ans et même si nous avons bifurqué de route dans toutes mes aventures la rare personne qui a mes coordonnées satellite c’est Dumé.

Il a écrit un témoignage que je trouve parfait, il connait mes qualités mais surtout a eu le temps de décortiquer mes défauts et ils sont légions…

Si j’étais chanteur c’est moi qui aurai chanté ceci :

Toi le frère que je n’aurais jamais
Je suis moins seul de t’avoir fait
Pour un instant, pour une fille
Je t’ai dérangé, tu me pardonnes
Ici quand tout vous abandonne
On se fabrique une famille …

Témoignage de Dumé

Chaque écrit entraîne son auteur dans un projet qu’il découvre en cours de route. Qu’il me soit permis ici d’écrire quelques mots sur le personnage. Il me sera, plus facile de parler et de témoigner sur le coté obscure de Frank, car cela sera très bref !!!

Je suppose que les autres témoignages seront pleins d’éloges, de reconnaissances, les uns aussi sincères que les autres d’ailleurs.

Si l’adage est de travailler sur son coté obscure, et de cacher sa lumière, Frank délivre et se livre, comme un petit garçon qui vient de découvrir que le père noël existe depuis des années (d’ailleurs si le père noël rigole sur son traîneau c’est parce ce n’est pas lui qui paie les cadeaux !) Et qu’il vient de découvrir le plus beau des présents que la vie peut lui offrir… Celle du partage.

Tant de peine et de joie, qu’il faut gérer pour extraire de la bonté, qu’est ce que la bonté si ce n’est le serpent qui devient fourmis, et les ténèbres lumineuses. De la sérénité, qu’est ce que la sérénité,  si ce n’est qu’il est bon de ne rien faire quand tout s’agite autour de soi. Cet homme dérange et ne peut être compris de toutes les oreilles.

Quand on revient d’un long voyage, comme le Yukon on ne peut être  insensible à Mère nature ; La vraie question à se poser est certainement qu’elle extrait de nous ce que nous avons enfoui au plus profond, au lieu d’imaginer que nous sommes de pauvres vagabonds victimes de leurs destins, la nature nous fait prendre conscience que nous sommes des diamants qui ont oublié leur véritable nature.

Nous devons concevoir que Frank est  le point de départ et débordant d’énergie, remplit d’amours et d’idées créatrices (Bout de Vie entre autre) Mais faire passer des messages à ces semblables reste un défi de tous les temps.

Certains le trouveront acerbe, orgueilleux, moqueur, insuffisant, imbu de sa personne, arrogant, petit, mesquin, mauvais père, arriviste, opportuniste, infecte… il faut laisser le temps aux gens de s’émanciper , de murir, n’est ce pas là les qualités d’un homme pour faire face aux pires tempêtes tropicales en Atlantique, au blizzard du pôle Nord et du Groenland, au manque d’oxygène des volcans d’Argentine, au Yukon sachant qu’il vaut mieux manger qu’être mangé.

Il faut connaitre tout ca pour faire face  à ses propres peurs, quand la nature crée un homme éminent en un domaine elle ne le crée généralement pas seul, pour qu’il puisse profiter des talents et de l’émulation des autres.

Chacun a sa propre vérité, Frank reste fidèle à ses conviction, loyal envers ceux qui lui font confiance, et offre le meilleur de lui-même, à ceux qui l’aiment ; si la différence est un magnifique éloge de la vie, l’existence propose de multiples possibilités, dès lors qu’on accepte sa différence et qu’on nourrit son enthousiasme chaque jour est un miracle.

Alors suivez le guide !

L’art urbain selon une tête de Cabochard…

3 mars 2011

Ce qui me fascine, passe souvent pour futilité et vice et versa, mais comme vous êtes là je me lance dans ma cabo-philo

A mes yeux pas une ville au monde ne m’inspire. D’Ajaccio à New-York, de Monaco à Buenos-Aires, de Trivandrum à Anchorage, les fourmilières m’attristent, les musées, même limonade. Le créateur n’en est que l’homme, poussière éphémère en quête de laisser sa petite trace. Pour produire cette « œuvre » il a dû détruire, raser, exterminer la nature pour implanter son « machin » et surtout signer par son nom au bas de la création. Ouf, je vous vois bondir ! Je ne juge pas j’essaie de raisonner en vous le faisant partager. Oui je sais, l’homme ne vit plus en grotte et s’est redressé depuis un moment, sa trace de pas, ne comporte plus d’orteils, mais pour beaucoup, des semelles Adidas, les babouches qui tracent !

Devant la chapelle Sixtine à Rome je voyais des milliers de gens en extase !!! Je me raisonnais et rentrais voir les tags de « Michel l’Ange », entre vous et moi j’ai dû résister 5’. Pourquoi ? Dans ma tête de tordu, je pensais à toutes ces collines qui devaient être recouvertes de forêt qui ont été rasées pour construire Rome et ses monuments, coffres forts de quelques tagueurs. Quand je suis à Paris je rêve du temps où il n’y avait rien. La Seine sauvage où seul les castors et les canards la peuplaient.

Devant Notre-Dame à Paris je me suis isolé et j’ai essayé de décortiquer le pourquoi de tellement d’efforts pour bâtir cette batisse. Un lieu de culte pour se réunir et prier. OK ! N’y a-t-il pas derrière tout ça un despotisme envers les autres qui ne croient pas comme nous, qui ne prient pas comme nous ?  Les cardinaux qui ont  fait édifier ces pierres ne se sont ils pas rachetés une bonne conscience avec une envie de domination. Les compagnons suivaient les ordres des mécènes et les esclaves subissaient les directives dans la peur, de l’enfer promis aux dissidents. A Ankara j’ai vu l’une des plus grandes mosquées du monde et j’y ai senti la même vibration.

J’ai une fascination pour les peuples nomades, en un clin d’œil le camp est levé et ils changent de décor et ils suivent les animaux, les saisons.

La tolérance, toujours la tolérance, oui je sais et j’essaie de l’appliquer, mais vous qui venez régulièrement sur ce blog vous devez vous sentir concerné par mes pensées, alors je continue. Nous sommes de plus en plus dans un monde d’apparence et « l’art urbain » est une manière d’étaler son surplus. La tour Eiffel fût construite pourquoi ? Et oui le Cabochard qui pense à contre courant, ça vous étonne ?

Quand je suis en mer, dans une vraie forêt sauvage ou sur un fleuve oublié, je suis fasciné par la beauté de ces créations. La muraille de Chine a vu le jour par des millions d’ouvriers en quelques dizaines d’années. Un fleuve, c’est des siècles et des milliards d’événements. On le détourne, on le maitrise avec des barrages, on le ceinture de ponts et on déverse dans son lit les pires saloperies. Mais attention quel bonheur de voir des baies vitrées de ce musée climatisé s’écouler le fleuve !!! Ok, j’arrête !

Bon je ne vais pas faire de la philosophie à trois tickets de métro mais au moins quand vous allez me croiser en ville vous saurez qu’au fond de moi je suis présent physiquement mais que l’esprit lui est bien loin dans la Nature.

Je n’aurais pas assez de plusieurs tomes pour vous décrire les chefs d’œuvres que j’ai croisés dans ma vie de nomade errant, j’en suis sur vous aussi.

Une fleur qui surgit de la neige pour nous offrir que quelques pétales sans engrais.

Un glacier qui pendant des siècles a taillé le basalte pour sculpter une moraine sans dynamite.

Un lac qui à élu domicile entre deux monstres de granit sans toupie à béton.

Un galet poli en forme de cœur trouvé sur la berge sans disqueuse.

Un chêne millénaire qui a su s’adapter aux rigueurs de milliers d’hivers loin des tabernacles des églises.

Cette goutte d’eau immortelle, qui devient pluie, ru, ruisseau, rivière, fleuve, mer, océan, nuage, glace, pluie…sans récipient plastique.

Un musée bio pour utiliser les mots à la mode, une architecture éblouissante et surtout d’une humilité respectueuse…

Je vous laisse raisonner de votre côté. D’un clic vous pouvez supprimer le blog de ce casse-pied rêveur.

« C’est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain n’écoute pas. » Victor Hugo

Tous avec Elodie…

2 mars 2011

Élodie vient de se faire amputer sa deuxième jambe, un appel à la solidarité est lancé sur le net je compte sur vous et votre soutien . Ces mots de maux sont aussi pour elle.

La page facebook « Tousavecelodie » existe, inscrivez vous et laissez lui un beau message…

Patience et courage Elodie, bientôt tu decouvrira le monde du silence toi aussi...

Patience et courage Elodie, un jour viendra où tu sera en apesanteur au milieu des poissons...

Rien n’est plus beau que la liberté,
liberté de rester de partir, de sourire de pleurer, de dire oui de dire non…

Je suis libre comme la vie et quoi qu’il se passe chaque matin je remercie la vie de me donner sa lumière infinie…
Elle est plus ou moins forte mais elle est là pour nous guider…

Un beau poème de Paul Eluard

Liberté

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom

Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désirs
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.

La renverse…

28 février 2011
Le Cabochard guette le vent qui rendrait ce mouillage fatal...

Le Cabochard guette le vent qui rendrait ce mouillage fatal...

La renverse

La Tramontane est virulente pas moyen d’aller batifoler en pagayant. Je viens de recevoir finalement le nouveau flotteur bâbord de mon kayak, c’est la bonne journée pour effectuer son difficile remplacement. Immaqa est dans une posture assez causasse la peau à l’envers…

Le vieux ponton de planches ajournées me demande toute ma vigilance, une maladresse et hop le couteau fétiche au bain. Les rafales sont typiques à la Tramontane, violentes et désordonnées, l’eau de l’abri est verte, mais quelque chose semble changer. Le courant imperceptible pour l’urbain vénérant le Dieu Chronos, ne pourrait le déceler, mais l’habitant de la mer lit un flux d’eau léger opposé au vent. Les oblades reviennent par dizaines se réfugier sous mon vieux Cabochard, la baie retrouve une vie sous-marine agitée, le prédateur chasse et les cormorans huppés ont bien compris que le restaurant  venait d’ouvrir. Par vent d’Est, le poisson rejoint les profondeurs, mais que diable leur prend-il de venir narguer le pagayeur-réparateur de kayak blessé ? Les nuages semblent effectuer un remplacement, la deuxième mi-temps est donnée, je sens la renverse. Le calme envahit la baie, plus un bruit, tout est perceptible. Là-bas au loin un faible ron-ron, une voiture doit se rendre aux courses incontournables du samedi, un claquement soudain !… Des marcassins sont depuis peu orphelins.

Je stoppe mon activité, je savoure la quiétude, un air de Yukon me caresse le visage. Le silence, celui qui ouvre la voie, celui qui fait trembler le nomade bruyant. Plus le moindre air, je retiens ma respiration car je sais que cela sera éphémère. Un grand splash, un loup vient de capturer sa proie. L’aigle balbuzard tournoie lui aussi en quête de pitance. Le pavillon arborant la tête de Maure se redresse, la liberté retrouvée il affronte le p’tit Maestrale qui décide de nous rendre visite. Là-bas au large, la barre sombre nous présage un bon vent pour une nuit au mouvement de la houle berçant l’unijambiste errant.

Immaqa a retrouvé sa jeunesse avec une réparation d’une belle blessure d’expédition et sous sa nouvelle bâche il va pouvoir, comme son ami, attendre un nouveau départ pour d’autres aventures à cloche pied…

Cap vers l'aventure...

Cap vers l'aventure...

Quand le « Cabochard » rencontra les enfants Kadhafi !

24 février 2011

Aïcha Kadhafi avocate de Sadam Hussein.

Aïcha Kadhafi avocate de Sadam Hussein.

Alors que le peuple libyen se réveille enfin contre le tyran sanguinaire Muammar Kadhafi, j’avais envie de vous raconter une anecdote un poil « Cabochardesque » !

27 juillet 1996 le Cabochard fait escale dans le port tunisien de Sidi-Bou-Saïd.

Déjà 15 mois que nous sommes partis. L’Afrique du nord nous a déçu plus qu’il n’en fallait, le Maroc nous recevait comme les plus gros narcotrafiquants, arme sur le ventre, l’Algérie nous refusait son accès, il ne nous restait plus que la Tunisie.

Ma place à quai est donnée juste en face d’une terrasse où les locaux sirotent le fameux thé à la menthe, sur notre bâbord des amarres sont posées sur le quai, les propriétaires vont s’en doute ne pas tarder. Effectivement vers 17 h une vedette d’environ 8 mètres pointe son étrave, la brise est soutenue et je me rends vite compte que ses occupants sont marins comme je suis diplomate. La manœuvre tourne au ridicule jusqu’au moment où m’inquiétant pour les laques de mon p’tit bateau je saute dans mon annexe pour un coup de main. Je mets le bout de plastique à quai. Ouf, mon Cabochard est sain et sauf. Les jeunes me remercient et s’informent sur mon identité, mon parcours, ma jambe de bois…. Je commence à sympathiser sans me rendre compte que toute la marina avait les yeux rivés sur moi. Après deux trois blagues à 3 dinars je rejoignais mon bord.

« Aslama et que Allah te protège » et ils rejoignaient, deux grosses limousines aux vitres teintées avec gardes du corps armés jusqu’aux dents. Tiens, tiens mais qui sont ces personnages ???

Je reprenais mes taches à bord quand un policier en civile venait me rendre visite ???

Il me chuchotait que je venais de dialoguer avec les enfants Kadhafi et que c’était fortement déconseillé !!!

Le soir même j’étais invité à l’ambassade de France pour un diner privé et racontais avec humour ma rencontre, je sentais les diplomates pas trop à l’aise dans le récit de mon histoire.

Hasard où pas à mon retour mon beau Cabochard avait été visité et mis à sac. A noté que rien ne manquait à bord à part deux bouteilles d’alcool et quelques CD. Coussins découpés au rasoir et tout mis sans dessus dessous.

Un voleur en manque d’occidentisation, une recherche de quelques micros films pris par ce mercenaire français ??? Les autorités se sont montrées tout aussi grasses et visqueuses que leurs homologues marocains et je pris mes clics et mes clacs de l’Afrique du Nord sous l’emprise des bruits de bottes.

D’ici quelques jours le colonel sera retrouvé pendu à un palmier, ou une balle dans la tête car ayant comme idéal un  certain Adolph, je lui prédis la même fin.

Entre vous et moi, je sens aussi que les grands politiciens occidentaux ne le ménageront pas après qu’il soit déchu comme ils l’ont fait avec les autres loustiques tunisiens et égyptiens. Les mêmes qui l’ont reçu avec un tapis rouge à Paris où il fut en bivouac pendant plusieurs jours.

Bien évidemment à ce moment là on  n’entendait plus parler de l’attentat de Lockerbie, mais plutôt de vente d’avions Rafales et autres gadgets.

Ben Ali dans le coma, Moubarak en exil, il ne manque plus que le renard du désert et ils pourront faire une partie de carte.

Pour conclure ma bafouille, je trouve pour une fois, heureux, la « moutonnisation » des peuples. L’Afrique du nord à la chaîne est en train de se relever et devenir libre, du moins je l’espère. Souhaitons que les barbus n’en profiteront pas pour semer le trouble sous le couvert d’un faux islam, alors qu’à la base cette religion n’est que tolérance.

Un chien reste un chien même s’il a une queue en or…

Proverbe arabe.

Frank BRUNO sur facebook!!!

22 février 2011

Frank Bruno facebookien qui l’aurait cru ???

France Barbé ma webmaster aventure avait ouvert avec mon autorisation au mois de mai une page Frank BRUNO sur facebook pour la promotion de ma balade au Yukon.

De plus en plus d’entreprises, partenaires, sponsors, festivals me demandent une fenêtre facebook. Donc la voilà.

J’ai commencé à m’y amuser en essayant de comprendre le mécanisme. Des amis que je ne connais pas vont venir s’ajouter aux files des posts, drôle de monde.

En 1998 je me vantais de ne pas avoir de téléphone portable !!! J’en ai un ! Une vitrine Internet pourquoi faire, j’anime un blog depuis 3 ans et depuis ce matin je suis facebooker !!!

Jo Zef raisonne à haute voix : « Fesse de bouc, ce n’est pas pire que cul de mite, cuisse de grenouille ou jambe de bois. Ouais devient mon ami et ce sera cool, on va kifer grave !!! »

Sacré mascotte

Légende du chaman de la tribu des « Pieds perdus »…

21 février 2011

Il était une fois un chaman solitaire de la tribu des « pieds perdus » qui vivait seul dans le Grand Nord de la forêt boréale.

Son abri était une cabane minuscule, il l’avait érigée en plein milieu d’une île située sur un grand fleuve boueux. Nul ne connaissait son passé et le mystère planait sur son parcours. Il vivait très isolé et avait appris au fil des hivers rigoureux à communiquer avec la nature. Le soir au son profond du tambour il chantait des cantiques dans une langue inconnue, les animaux connaissaient les refrains, il était devenu l’un d’eux. Un « qayaq » d’écorce de bouleau était toujours paré pour un départ soudain. Comme l’oie bernache il  pouvait partir en un battement d’aile. Sa vie de chaman, il la devait certainement à un passé lourd d’histoireses teinté de noir et de rouge !

Tous les 6éme jours de la lune montante un « qayaq » blanc venait se poser sur la berge, une squaw venait lui rendre visite. Il l’avait nommée «  Plume d’argent », elle venait l’apprivoiser, lui causer de la vie de village et lui prodiguer des soins sur ses plaies de vieux combats violents. Elle ne l’avait jamais questionné, son sourire l’apaisait et muni d’herbes médicinales elle tentait de lui refermer ses blessures.

Devant le feu, le soir de temps à autre, il lui parlait des batailles qu’il avait faites, des gens qu’il avait dû tuer de ses mains et de cet enfant qui vivait loin là-bas après la rivière salée et qu’il ne connaissait pas. Lui chaman, elle squaw, pourtant quelque chose de très fort les unissait. Les blancs appelaient ça l’amour, eux l’appelaient la « grâce de vivre »…

Pendant ses longs jours de solitude il s’entrainait encore comme s’il allait repartir au combat, mais il était devenu un guerrier de la lumière. Courir dans la forêt tapissée de  neige fraîche, remonter le fleuve à contre courant, manier l’arc et la trappe. Combien de fois devant la biche innocente il baissait sa garde pour la laisser repartir, en ce jour de grâce il se contentait de pissenlits et de baies. Un grizzli venait régulièrement le défier, sans arme à mains nues ils se livraient à des joutes périlleuses. L’ours brun savait que cet homme était différent, qu’il ne voulait absolument pas empiéter sur son territoire.

De temps à autres des trappeurs débarquaient sur son île,  amenant des offrandes, ils lui proposaient de prendre la tête d’équipe pour aller trapper; le commerce de la fourrure. Rien ne le déstabilisait de son choix de vie, l’homme blanc a les yeux aux reflets d’or et lui est libre comme l’aigle royale. Les contrats sont dépliés, mais jamais il n’apposait sa signature, il vit de rien, mais ce vide lui permet de se remplir de tout ce que la nature lui transmet. Pas besoin de fourrure superflue, de cabane chauffée, de squaw servante. Quand il a besoin, il se sert et ne gaspille jamais, il connait trop le prix de la vie. Quand il tue, un saumon, il lui demande pardon et rejette au fleuve toutes les parties non consommées, il sait que seulement comme ça son âme ne se perdra pas. Quand il cueille une fleur, il lui cause avant, lui demandant de le soigner… L’homme blanc ne peut pas le comprendre et repartira dépité de si peu d’intérêt pour le métal jaune.

Une fois par an au moment où le peuplier met sa robe de sang, il réuni sur son île un groupe d’hommes et de femmes de la tribu des  «pieds perdus». Pendant cette période il leur enseigne le combat pacifique, le maniement de l’arc et de la lance. Comme cadeau d’adieu il leur transmet le savoir de l’allumage du feu. Le frottement du bâton sur le tronc sec qui enflammera les brindilles et l’écorce de bouleau. Ce feu réparateur, qui réchauffe le nomade, qui éclaire l’égaré. Sans aucune explication après cet enseignement ils repartiront chez eux, certains garderont égoïstement le secret du feu pour eux, mais d’autres à leur tour, transmettront les enseignements du chaman.

L’hiver est proche, il reprend sa solitude et ses chants au son du tambour, le grand corbeau et le vieux castor créateur de l’univers à leurs tours lui enseigneront les sagesses divines…

Quand le tronc planté sur la rivière figée tombera cela signifiera le moment du dégel et il reprendra sa route en « qayak » à la découverte d’autres horizons, d’autres peuples, d’autres légendes… Son nom de chaman : « Ayeltgnu » chanceux en langue athapascanne…

Toutes ressemblances avec un personnage ou un événement ayant existé serait absolument fortuites…