Team Jolokia…

24 octobre 2012

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A l’occasion d’une émission de Sandrine Mercier sur France Inter je partageais le micro avec Laurent Marzec. Nous avions une tribune de 60’ pour dévoiler nos bouts de vie, de mecs un peu esquintés. Nos livres en promotion nous tentions de convaincre les auditeurs que nos parcours étaient formidables, malgré un classement radical en personnes dites « handicapées ». Ce garçon tétraplégique relevait le défi de former une équipe pour être le premier voilier mixte à s’aligner sur des records établis par des valides …  Les Écrans de l’aventure 2010 ont commis l’erreur de me projeter membre du jury, la Guilde Européenne du Raid est le summum du microcosme de l’aventure, en faire partie me donnera le droit de m’exprimer. Nous visionnions des films variés mais tous fascinants, l’un d’eux me toucha ; Jolokia. Laurent avait réussi son pari, un équipage mixte battait le record entre Lorient et l’Ile Maurice. Eric Bellion en était le skipper mais surtout le boss. Jolokia est un piment fort de l’océan Indien et le nom de ce bateau du Défi Intégration, il venait de rentrer dans la cour des grands en battant le record de la route des piments. Mes compagnons de jury ciblaient d’autres films, mon intransigeance payait, je remettais le prix Alain Bombard à Eric et son équipage…

Val d’Isère, les festivals d’aventures m’ont dans le nez, je suis encore promu jury ! Nous ne sommes que quatre, nous visionnons, nous échangeons mais comme les mousquetaires seul un trio existe, la quatrième me fatigue, m’irrite, sa « blonditude » me met en mode avalanche ! Cette semaine est animée par le fantastique Sylvain Tesson, je suis comme un enfant devant le Père Noël, chaque fois que je le croise, je le prends comme une offrande ! Il me connaît et essaie d’arrondir les angles. Non un cabochard ne change pas. Les réflexions de miss Barbie m’ont remonté à bloc. Il est minuit nous sommes dans une salle d’un restaurant étoilé de la station, il faut débattre, attribuer les prix.  Sylvain nous écoute, il prend des notes, ses aphorismes en poche, il attend ma bombe à retardement. Jolokia n’aura pas de prix ! Je me lève sans finesse, quitte la salle, blondinette reçoit un tacle, le carton rouge ? M’en fous, je me casse ! L’organisatrice me rattrape, elle sait y faire, Sylvain un verre à la main, accepte mes proses sans verre, le film recevra un prix spécial… Eric Bellion est sur scène, mes tripes lui ont préparé un discours, le public est silencieux, le skipper a les yeux couleurs salés, standing ovation, vive la différence. Contre toute attente, je suis sollicité pour soutenir le projet : « Eric tu te fous de moi, Isabelle Autissier, Nonce Paolini, le chef d’état major de la Marine Nationale et bien d’autres sont de vrais parrains ? » Ok j’accepte en ronchonnant. Depuis Défi Intégration avance à grands pas même si certains tirent la patte. Au mois de juin 130 candidats ont postulé à cette annonce, je râle, j’aurais voulu l’écrire moi :

« Recherche hommes et femmes pour voyage hasardeux. Pas de salaire. Vie spartiate, tâches d’équipage rudes ou impitoyables, implication et courtoisie exigées. Recrutement sévère non-ouvert à tous et à toutes, priorité aux borgne-fesse sociaux ou physiques. Pas de cour des miracles mais trop normal s’abstenir. Honneur et reconnaissance garantis en cas de succès. Premières informations sur www.teamjolokia.com »

43 ont été retenus, ce week-end sur la base nautique de l’île Monsieur en région parisienne, il y aura un test grandeur nature. Seule une petite vingtaine de candidats décrocheront le sésame pour la troisième et dernière phase du recrutement, à savoir 4 jours de navigation sur le VOR 60 Team Jolokia à Lorient en novembre. Les conditions météorologiques automnales probablement musclées sont un test ultime et implacable pour éprouver l’envie et les capacités du futur équipage.

TEAM JOLOKIA est un projet sportif. C’est aussi un laboratoire dédié à l’humain. La diversité est une véritable valeur ajoutée pour une équipe performante. Les équipiers sont recrutés en fonction de leurs compétences mais aussi en tenant compte de leurs facultés originales qui enrichissent l’équipe. Le TEAM JOLOKIA est composé de marins jeunes et séniors, hommes et femmes, handicapés et valides, et de personnes de cultures différentes. La mer possède le pouvoir sans appel de renforcer ou désagréger la cohésion d’un groupe. Cette aventure humaine, sera une découverte, avec des professionnels, des psychologues et des chercheurs, de nouvelles clés pour une meilleure intégration de la différence. Pendant quatre ans, ils prendront le départ des courses les plus prestigieuses en France et dans le monde entier à bord d’un VOR 60 (Bateau de la Volvo Ocean Race 2001-2002). Fastnet, Sydney-Hobart, Transpac et Québec-Saint Malo sont notamment sur la liste.
TEAM JOLOKIA revisite le mythe de la tour de Babel. La diversité n’est plus vue comme une malédiction mais une opportunité pour l’Homme de se dépasser.

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Mon sang doit être rouge comme le vôtre !

23 octobre 2012
La nature n'a qu'une patrie, liberté...Liberté...

La nature n'a qu'une patrie, liberté...Liberté...

La tente est montée, le feu semble protéger le bivouac, les mascottes sont fidèles à leur poste mais un duvet est proprement étendu à côté du mien, je ne suis plus seul en raid mais là haut dans mon refuge de montagne. Conjuguer le verbe « partager » fait partie de mes délices de cabochard un poil nomade. Véro apprécie ces retraites calmes et sereines. Le confort est immense, nous sommes au milieu de la nature, pas un simple cinq étoiles, une voute céleste rien que pour nous. L’homme est loin, la route d’accès semble inaccessible tellement le lieu est isolé. Ce coin nous unit, nous rapproche, il délie nos langues, laisse raisonner nos âmes, nous vibrons au rythme des torrents seuls voisins. Une île, un peuple et nous au milieu de cette insularité. J’ai amené une petite radio pour être au courant. Mardi Maître Sollacaro a été lâchement abattu ; dimanche le derby ACA-SCB. Je désire suivre les infos, je crois avoir envie de savoir comme tout le monde, c’est vrai je ne suis pas si différent ! Anna-Maria, la fille du magistrat fait un discours d’avant match, son père était l’avocat du club. Digne, sa voix ne tremble pas, Véro me rejoint et écoute. S’en suit l’hymne Corse, le Salve Régina, nous surprenons des larmes couler sur nos visages, identités Corse, nationalisme, chauvinisme, je ne sais pas, mais l’émotion transpire le poste. Le match est donné, je reprends mes robinsonnades. Véro rejoint son hamac avec un nouveau livre,  l’histoire d’un mec éclopé qui descend seul en kayak un fleuve là- bas dans le Grand Nord ! De temps à autre je tends l’oreille, le stade est complet, je pars dans mes raisonnements. Qu’est ce qui a changé depuis le temps des gladiateurs ? Les animaux ne sont plus dans l’arène, les hommes se sont transformés en bête féroce. La mise à mort n’est plus la même, on ne s’achève plus en se regardant dans le blanc des yeux, la lâcheté a plus de place, c’est dur d’oublier le regard d’un homme qu’on assassine ! La mi-temps, le score est nul, je me surprends à être toujours attentif. Ca repart, les speakers semblent décrire une ambiance sympa, tant mieux, beaucoup d’enfants sont dans les tribunes. Ils restent 7’ pour que la fête soit terminée, Yoann Cavalli, tombe, un Bastiais l’a bousculé sans faute, il se redresse et lui assène un coup de tête… Le public s’enflamme, une bombe agricole est jetée au milieu des supporter rouge. Bagarre de rue, la France entière attendait cela : « la Corse est violente vous avez vu dimanche  encore !!! ». Je suis triste, j’éteins mon poste, le match était nul. Jo Zef me souffle que l’on devrait débaptiser Cavalli (chevaux en corse) pour le nommer sumeri (ânes) ! L’homme est habité par la violence, l’effet de groupe le développe encore plus, chaque jour sur la planète nous sommes de plus en plus nombreux, l’effet fourmilière semble nous stresser, une étincelle et tout explose. Que faire ? Que penser ? Je réactive le feu, si des supporters assoiffés de sang passeraient dans le coin je serai prêt à leur cramer leurs drapeaux. Le nationalisme ; je crois que l’un des problèmes vient de là. Tout à l’heure nous étions émus aux larmes de sentir notre peuple uni. Le danger grandi par ce sentiment, appartenance d’un clan, rend « l’autre » dangereux car différent : « Ils ne peuvent pas comprendre, ils ne sont pas comme nous. » Ce refrain je l’ai entendu dans le monde entier, et depuis la nuit des temps l’homme guerroie pour un drapeau, un hymne, une religion. Il parait normal d’assister à un défilé militaire pour la fête nationale du pays, il semble évident d’être au garde à vous devant un bout de tissu qui s’élève dans les airs. N’est ce pas déjà un acte de violence envers « l’autre ». Je vous entends ronchonner, grincer des dents pour certains, mais le nationalisme est le ver qui  pourri la pomme, dommage ! Je vous laisse à vos réflexions, commentaires, engueulades. La planète n’est qu’une île minuscule, nous avons tous de l’hémoglobine rouge dans nos veines.

C’est par curiosité peut-être que l’homme fait couler le sang de son voisin. Juste pour vérifier s’il est de la même couleur !!!

A pluche !

Mon prochain défi !

16 octobre 2012
 « La guerre, c’est la guerre des hommes ; la paix, c’est la guerre des idées. » Victor Hugo

« La guerre, c’est la guerre des hommes ; la paix, c’est la guerre des idées. » Victor Hugo

Mais non le free man n’était pas au fond de sa grotte, il était en train de digérer ces quatre mois de « balade ». Depuis mon retour une question revient en boucle : Qu’est ce qui fût le plus difficile, la partie vélo ou kayak ? Les deux et aucune mon général !

Oui le kayak fût rude car les éléments n’ont pas été des plus faciles, mais le vélo non plus, car je devais affronter les « autres ». Dans les deux cas je relativisais cette adversité, en me disant que ma souffrance endurée était choisie. Au même moment dans le monde, des gamins subissaient la guerre des hommes en uniformes sans pouvoir y échapper. Ce qui ne tue pas rend plus fort, ils deviendront des durs à cuir mais le risque de  revanche risque d’être périlleux.

Le voyage comme je le pratique depuis bien longtemps ne me fait qu’effleurer les gens, je suis en contact juste le temps d’un diner, d’une route partagée, d’une plage bivouaquée. Je n’en prends que l’huile essentielle, le côté obscure n’a pas le temps de pénétrer le pèlerin qui s’est invité. Mais le retour me sédentarise de nouveau, il me fige et les avalanches se succèdent. Quand je suis parti sous les drapeaux je rentrais avec un bout en moins, plusieurs mois d’absence. Je trouvais que tout le monde avait changé. Mais ce n’était qu’un mirage la seule personne qui s’était transformée c’était moi. Puis j’ai voyagé de plus en plus loin et longtemps, en revenant de deux ans d’absence je n’arrivais plus à être en connexion avec qui que se soit, je devenais un déraciné marginal. Depuis une semaine je suis de retour sur mon île, les habitudes sont vite revenues, la radio du matin m’apporte les nouvelles « indispensables ». La violence des hommes doit être toujours la même, mais pendant quatre mois j’ai vécu dans une bulle, aucune info de l’extérieur ne m’avait atteint. Les dépêches me sont insupportables, le fric, le pouvoir gangrène notre monde,  « Mon » île, « ma » plage, « ma » montagne. Les hommes s’entretuent ! Cela ne me touche plus :  «Tuez vous- les gars, de toute façon c’est notre destin de mourir », mais une vie est trop courte pour se trucider pour quoi que se soit. Depuis quelques jours les médias insulaires insistent sur le futur derby Ajaccio-Bastia en football. Il faut que le peuple corse démontre un fairplay pour que les continentaux voient en nous des insulaires unis. Je dois être un vrai mouton noir, ce n’est pas aux autres qu’il faut le démontrer mais à soi même. S’aimer pour pouvoir être aimé. Encore ce matin la Corse a offert au monde entier sa violence, alors si dimanche les bleus siffleront les rouges je ne vois pas ce que les chinois penseront de plus ou de moins de nous…

Je me recrais  ma bulle, je bosse sur mon bateau, reprend doucement mes entrainements vélo-kayak, me remets de ce beau périple et allume une bougie parce que cela me fait plaisir. Je n’ai pas trop envie de causer, d’expliquer pourquoi je suis parti, pourquoi je suis revenu, quel sera mon prochain défi… Je profite d’un bel automne qui finalement se rafraîchit et me donne les moyens de repartir dans la nature sans avoir à affronter les « autres ». N’y voyez pas de l’amertume, mon petit bateau est bien planqué et rare est celui qui y passe. Le  seul visa délivré est pour ma « Vrai » et quelques élus. Je suis heureux d’être un « free man », je dors en paix, mes rêves se réalisent. Le mot aventure y reçoit quelques superlatifs : solitude, partage, engagement, échange, réflexion … Donc pour revenir à la question initiale qui a ouvert ce billet. Quelle fût la partie la plus rude, vélo où kayak ? Le retour mon général, mon prochain défi !!!

Yes I’m a free man…

Ayeltgnu, le défi d’une vie debout

12 octobre 2012

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Ayeltgnu le défi d’une vie debout…

Bientôt dans les librairies prés de chez vous mon deuxième livre. C’est vrai que ça fait un peu : « Le mec qui se la joue » mais pourtant l’écriture me séduit de plus en plus, les mots m’amènent à une réflexion intense et intime. Je ne pourrai jamais oublier le livre de Patrick Ségal : l’homme qui marchait dans sa tête. La lecture n’était pas mon fort mais en une nuit je le dévorais, je m’en imprégnais. L’hôpital devenait un simple support, mon âme s’évadait avec cet homme paraplégique qui courait seul le monde. A la sortie de mon premier livre j’ai  reçu et conservé beaucoup de lettres d’anonymes qui à leur tour se sont dévoilés et j’ai senti que mes maux étaient rentrés en connexion avec les leurs. L’amputation peut-être autre que physique, perdre un proche, un emploi, un rêve est certainement aussi violent qu’une mutilation. Alors dans quelques jours mon deuxième ouvrage ne sera pas loin de chez vous. En fil rouge ma descente en solitaire du fleuve Yukon, 6 gamins sur les premiers kilomètres pour conjuguer le verbe « partager » puis l’immensément grand, le miroir quotidien de notre vie de dingue, qui nous, qui vous, embrume. Je ne pouvais plus tricher, j’ai réglé les comptes avec mes démons, et de temps à autres des événements absolument différents surgissaient mais toujours teintés de près ou de loin du partage. Je vous amènerai en Antarctique où quatre jeunes seront les pionniers des terres australes, s’en suivra l’ascension du  plus haut volcan du monde composée d’une équipe de bras cassés. La prison de haute sécurité vous enfermera dans ce milieu très austère mais avec des hommes en quête de lumière. La mascotte a pris la plume pour vous conter comment ce grand gosse un poil cabochard se comporte loin du monde. Je ne veux pas tout dévoiler et vous laisse le plaisir de le décortiquer. En conclusion des témoignages d’amis qui se sont lâchés sur ma personne, Dume m’a égratigné, c’est grâce à lui que je me suis ouvert aux autres. Franck, Thierry, Eric, Fabien, Chris, Bixente, Jean-François, Emmanuel, Gunther ont sorti leurs plumes pour apposer des mots sur mes humeurs parfois excessives mais toujours fondées de bon sens. Ayeltgnu signifie en Tinglit : Tu as de la chance. Oui j’ai eu de la chance de perdre ce bout de vie, il m’a ouvert les yeux et m’a fait fuir un monde qui n’était pas le mien. J’ai choisi en boitant un sentier que j’ai dû ouvrir, aucun n’était passé avant. Normal c’est ma route et je ne suivrais jamais la trace de qui que ce soit. Alors j’ai gravi pas à pas cette montagne, les ronces m’ont égratigné, par moments des blocs de granits m’ont barré la route, plutôt que de perdre l’énergie à les briser pour passer je les ai contourné ; un détour qui m’a amené sur d’autres voies. De temps à autres en me retournant je constatais que ce n’était pas si compliqué en fait d’avancer. Le bruit des autres qui jugent était trop loin maintenant pour que je les entende. Une chose incroyable m’est arrivé en arrivant au sommet j’ai compris qu’il y en avait un autre et que la série serait infinie. Si vous avez envie d’ouvrir votre propre chemin ce bouquin peut vous aider sans vous assister mais je suis sur qu’il vous donnera espoir. En tout les cas je l’ai écris pour ça. Sur ce billet j’attends de vrais commentaires après votre lecture. Le vrai compliment sera le sincère, celui qui me fera avancer dans ce domaine que je découvre et que je compte explorer. Un cabochard littéraire on aura tout vu…

La préface de Nicolas Dubreuil est magnifique, lui le frère de glace m’a éclairé sur une traversée fascinante, le voyage de l’intérieur…

Bonne lecture et à pluche.

Ayeltgnu le défi d’une vie debout.

Edition Au coin de la rue collection Au coin du monde.

Still a free man…

10 octobre 2012
Toujours et encore un homme libre...

Toujours et encore un homme libre...

Me voilà de retour dans mon cocon, une routine qui m’est bien spécifique. Qu’il est bon d’être à bord du  Cabochard avec ses 6m² habitable. Un confort strict mais suffisant et une paix retrouvée. Le vent d’Ouest m’enveloppe, Véro a repris son travail, on se verra en fin de semaine, plus personne sur le port abri où je me cache. On me préconise de me reposer, de récupérer, tout le monde s’inquiète de mon physique, mais je suis en pleine forme, pas la moindre courbature avec une énergie débordante. Ces quatre mois ont été difficiles au départ mais au fil du temps le corps s’est endurci, renforcé et cette croisade est devenue un quotidien tranquille. Le mental, lui est usé, ça s’est vrai, je suis fragile, la moindre bricole me met à fleur de peau. Ce matin en écoutant par le net une radio suédoise qui ne passe que de la jolie musique qui m’a accompagné pendant plusieurs mois, j’ai entendu la mélodie de Mélissa Horn. Je me suis surpris à sentir des larmes couler. Pourtant je suis heureux d’être arrivé mais voilà ma cervelle doit se reposer. Alors pour tout remettre en place j’ai repris mes activités habituelles. En premier lieu je suis allé en montagne voir si mon refuge, que vous avez aperçu dans l’émission d’Echappée belle, n’avait pas été visité pendant cette longue absence. Personne n’a souillé mon nid sauvage. J’y ai passé une journée comme je les aime, j’ai remonté des murs en pierres sèches qui ne me convenaient plus, j’ai bricolé la charpente qui maintient la toile me servant d’abri, je me suis immergé dans le torrent pour me faire pardonner de cette longue absence. Au loin, quelques sangliers qui avaient oublié que le coin devait être partagé avec le mec qui cause aux oiseaux. Puis le  test vélo pour voir si avec un engin de 7,2kg je pouvais frôler le mur du son. Incroyable j’ai l’impression d’être un bon cycliste, je m’amuse comme un dingue, sur un long plat je tiens une moyenne de 43km/h, cela est hors norme, ces 4000km avec mon vélo-tracteur de 30 kilos m’ont donné une caisse de folie. Je monte des côtes à plus de 20km/h alors que chargé je ne dépasserai pas les 7km/h. La sortie s’avère euphorisante, j’ai pris 2kilos pendant ces quatre mois mais pas un gramme de graisse, les muscles sont devenus des machines. Vous en voulez encore ? Après la bicyclette, il fallait que j’aille un peu voir si les liches étaient de retour, ce poisson prédateur est un vrai délice. La combinaison rentre avec beaucoup de difficulté, les cuisses et les épaules passent moins bien ! Je me régale, les sérioles me tournent autour, je leur dis saumon mais elles ne comprennent pas ma langue. Ok les filles, je vous laisserai tranquille cette semaine mais après je mettrai mes lignes à l’eau. Enfin le Cabochard qui boudait mon absence m’a fait une blague, alors que j’effectuais ma manœuvre pour le mettre à quai, l’aventurier à cloche pied, a gentiment glissé par-dessus bord pour se retrouver en train de nager, Véro et les mascottes étaient hilares de cette baignade inattendue ! L’activité est ma manière de vivre, l’effort est une sorte de méditation. Dans quelques jours mon bouquin va être dans les bacs partout en France et dans les pays francophone, je sais que mon éditeur va me demander d’en faire sa promotion, alors avant le coup de bourre je vis au présent. Un ami hier soir me disait que mon quotidien était simple comme  celle d’un oiseau, mais pourtant de rêve. Je suis libre, aucune contrainte, je vais où le vent me porte. Alors pourquoi devrais-je être fatigué, pourquoi devrais-je me reposer. On me demande souvent s’il y aura un carnet de voyage sur cette aventure. Doucement les amis, je ne suis pas écrivain même si j’aime claquer le clavier, la sortie d’un ouvrage est beaucoup de travail. Je viens de recevoir mon deuxième et je peux vous dire que cela me fait drôle. A l’école j’étais un cancre et le radiateur était devenu une sorte de compagnon. Mes rêveries m’ont couté très cher, le refrain était le même : « Bruno répétez ce que je viens de dire ! » La classe explosait de rire et je me retrouvais viré… Quelques années plus tard avec un bout en moins et quelques anecdotes je me retrouve avec une bibliothèque avec deux bouquins de ma plume. Mon journal de bord Arcticorsica est bel et bien clôt mais mon envie de partager mes bouts de vie reste bien ancré, alors de temps à autres je passerai vous voir par l’intermédiaire du net.

Un grand merci de votre fidélité… Yes I’m a free man…

A pluche !

Epilogue d’Arcticorsica…

8 octobre 2012
Aprés 116 jours d'effort, la récompense...

Après 116 jours d'effort, la récompense...

Les scolaires m'attendent aussi, un vrai bonheur de partage...

Les scolaires m'attendent aussi, un vrai bonheur de partage...

Notre différence, c'est notre force...

Notre différence, c'est notre force...

Retrouvaille avec mon filleul...

Retrouvailles avec mon filleul...

Arcticorsica est déjà inscrit dans mon passé, le sablier du temps n’a pas de patience avec les rêveurs, il file vers le futur sans se préoccuper de nous pauvres chronophages.  Les souvenirs s’embrouillent, pourtant tout s’enchaîne comme par magie. Valentin m’a fait la joie de venir à l’arrivée, je suis chanceux qu’il soit là. Je sais que des surprises m’attendent mais je dois rester concentré. Un bateau, tant qu’il n’est pas solidement amarré à quai,  n’est jamais arrivé, Immaqa le sait. Je dois lui rendre la confiance qu’il m’a faite pendant ce long voyage. J’ai convenu que je passerai la ligne du phare des Lavezzi  vers 11h, quelques bateaux seront là pour m’accueillir mais Véro m’a caché des choses. Un SMS du directeur de l’école des primaires m’annoncent un peu de retard, je vais en profiter pour me relaxer. Je trouve une « plagette » pour beacher mon beau kayak, je pratique une longue série de respiration et je m’endors. Oui vous avez bien lu, je m’assoupis quelques minutes. Va falloir y aller les copains ! Je fais un dernier tour au travers des blocs de granit et pars vers la fin de mon rêve. Le vent s’est mis d’Est, il va m’aider. J’avance à bon rythme, le premier yacht me rejoint, Yves et Véro2, accompagnés de mon filleul, de mon oncle et de Loïc. Je les salue mais je dois garder les mains sur les pagaies, je devine la passe de l’îlot du Beccu, derrière surgira le phare le plus sud de France. Un pneumatique droit sur moi, les caméras, Valentin et ma « Vrai ». Je sens une grosse boule surgir de je ne sais où, je ne veux pas me déconcentrer. Marc-Dominique pratique une savante manœuvre avec son embarcation pour se coller à moi, Véro me prend la main, je me transforme en Marie-Madeleine. Mais je n’ai pas fini, je dois me reprendre, le vent légèrement de travers, m’oblige à vite retrouver ma cadence. D’autres bateaux arrivent, j’essaie de saluer tout le monde sans perdre ma concentration. Je devine le coin Est du phare bientôt je verrai son nom inscrit sur sa face Sud. Ca y est, je l’ai passé, en premier lieu je contacte par VHF le sémaphore de Pertusato qui officialisera mon arrivée à 11h46, le personnel de veille de la marine nationale me félicite, je n’arrive plus à parler, je suis comme choqué. Je dégoupille un feu de bengale de sécurité et me laisse porter par le vent. Au fur et à mesure que j’avance je m’aperçois que tous les scolaires sont sur les cailloux avec des grands dessins pour m’accueillir. Je leur envoie des baisers, je ne suis plus sur terre, je crois que je vais me réveiller. Je les rejoints sur le ponton de l’île, Alain fait sauter une bouteille de champagne et m’arrose, je saute à quai au milieu de tous ces gamins qui m’ovationnent, je suis aux anges. J’embrasse Eric le directeur et tout les enseignants. Norra et Jo Zef passent de mains en mains.

Ca y est je l’ai fait… La journée n’est pas finie, Patrice et Marion correspondant de TF1 me coincent pour recueillir à chaud mes impressions, Fabrice le réalisateur du film de cette aventure est lui aussi avec sa besace de questions. Véro m’observe, elle devine ce qu’il se passe dans ma tête de sauvage. Les enfants rejoignent la plage des Lazzarine, je leur ai promis de me joindre à eux pour le casse-croute. Valentin est la première personne qui a pris mes amarres, il n’en pouvait être autrement. Mais la journée n’est pas fini à 16h j’ai rendez-vous à Bonifacio avec tout ceux qui n’auront pas eu la chance d’être en mer. Je repars en kayak et m’offre un vent portant, je peux envoyer mon cerf-volant qui me permet d’avancer sans forcer. La cité des falaises se dévoile, toujours aussi imposante, elle semble m’attendre depuis si longtemps. D’autres amis me rejoignent en bateau, je savoure ces moments précieux. Puis le goulet qui me mènera au port s’offre à nous. Les bateliers à chaque passage, racontent aux micros mon parcours, les touristes enthousiastes rapporteront un souvenir de plus de l’île de beauté. L’effet venturi se fait sentir et ce petit kilomètre qui me sépare du quai va se montrer sportif. Je reprends le rythme, le vent contraire ne fait plus peur, c’est devenu un confident de voyage. Encore un bateau, Wilfrid amène un ami journaliste pour photographier ce moment privé, je sens dans ses yeux beaucoup d’émotions, Hervé écrira un article très touchant sur mon périple. Le bateau des scolaires me rattrape à quelques encablures du quai d’honneur, les gamins sont déchainés, leurs chants arrivent presque à couvrir le bruit des sirènes des bateaux.  Le maire de la ville et vice président de l’assemblé de Corse m’ouvre ses bras, on est des amis de longue date. Ce n’est pas un officiel mais un pote avec qui j’aime me confier. Puis je découvre au milieu de cette foule des visages familiers, Steve, Stéphanie, Thierry u Dolfinu compagnons de vie de l’asso, ma tante… Je ne cesse d’embrasser tout le monde, trois charmantes représentantes de la société Corsica Tour, partenaire du projet sont là… Je ne pourrais citer tout le monde mais cette arrivée est plus belle que je ne l’aurai imaginé. Beignets au bruccio et pain des morts accompagnés de champagne pour des retrouvailles qui font du bien. Mais pourquoi en rester là, un diner pique-nique au coin du feu sur une plage nous permettra de gouter ensemble aux joies de ce que ces 4 mois d’aventures m’ont apportés…

Ce billet clôturera mon journal de bord Arcticorsica  mais pas mon blog et je profite de cette bafouille pour vous remercier. Sans vous mon voyage aurait été plus terne, plus sombre, vos messages m’ont ému, touché, boosté. Ce trip de prime à bord en solitaire ne l’était pas, vous étiez toujours un peu présent.

Pour ceux qui souhaitent continuer à lire mes périples, en avant première mon livre Ayeltgnu le défi d’une vie debout, est, avant sa sortie officielle du 18 octobre, en vente sur le site de mon éditeur Au coin de la rue. En fil rouge ma solitude du fleuve Yukon que j’ai eu la chance de pagayer été 2010 et quelques anecdotes « cabochardesques ».

Petit cadeau un clip de quelques secondes : Attention cette vidéo est une exclusivité planétaire. Pas conseillée aux grincheux, rabat-joie, matérialiste, tueur de rêve…

A pluche…

Arcticorsica au JT de TF1…

7 octobre 2012

Ligne d’arrivée enfin passée…

5 octobre 2012

Bonsoir à tous, je serais très bref car la journée fût aussi longue que fantastique.

De l’émotion, du partage, du rire, quelques larmes, et beaucoup de joie d’avoir enfin conclu cette incroyable aventure Arcticorsica.

Encore un coup de mes anges gardiens, l’équipe du JT de 20h de TF1 a filmé l’arrivée. Rendez-vous samedi 6 octobre à 20h30 avec Claire Chazal…

Promis demain je reviendrais sur ce bouquet final…

Last night in paradise…

4 octobre 2012
Un moment tellement rêvé...

Un moment tellement rêvé...

Je suis en train de sortir de mes rêves car quelqu’un rode autour de ma tente, je ne l’entends pas mais je sens une présence. Ici pas de prédateur à part l’homme, je m’applique à ouvrir le zip de mon abside sans faire trop de bruit pour surprendre un renard en quête de compagnie. La nuit est étoilée avec un gros morceau de lune qui éclaire la plage endormie, je parle à mon visiteur qui ne semble pas être apeuré, mon histoire ne l’intéresse pas trop son actu à lui, c’est survivre. Je démonte mon bivouac, un dernier gros morceau m’attend, la traversée du golfe de Santa Manza. Oh, la Méditerranée ce n’est pas la mer de Botnie mais je reste vigilant quand même. Le Ponant est déjà en place, les Bouches de Bonifacio lui conviennent à ravir pour œuvrer sur un pauvre kayakiste en route. Je m’applique, cela est ma devise, donner mon meilleur pour m’en sortir au mieux. Un duo de dauphins me croise mais je vais trop doucement pour qu’ils daignent venir à mon étrave. Finalement je rejoins la pointe de Capicciulu et me retrouve sous le vent, chaque cailloux me rappellent une histoire salée, je passe à fleur des écueils des Gavetti, je me souviens d’un sauvetage où j’avais récupéré une famille qui avaient fait naufrage. Le père, la mère et trois enfants. La plus petite était inconsolable car son doudou était resté coincé à bord de l’épave. Je me rejetai à l’eau pour le lui récupérer. Tiens, Norra et Jo zef applaudissent ! Je file vers les îlots de Porraghjia, comme ils sont bons les poireaux sauvages en hiver. Je m’accorde une pause café, je ne suis plus très loin de Cavallo, la brise n’est plus très forte et je peux procéder tout en rêvant. Finalement, devant moi surgissent les Lavezzi, l’île qui m’a reconstruit mais qui m’a vu déménager. Le tourisme de masse les ont rendu invivables. Je vois du monde, je devine des bateaux, je dois accepter que ce n’est plus mon ile. Je connais un coin où je devrais être tranquille, je beach Immaqa, la machine à penser se met en route. Ces 4 mois de solitude, ces 116 jours de raid m’ont rendu plus fort, mais plus dur en même temps. J’ai dû être intransigeant avec moi-même, la faiblesse des autres m’est difficilement supportable. Je suis sincère, je ne veux rien cacher, je vais retrouver les « autres » et comme disait Sarthe : L’enfer c’est les autres. Au milieu de tous ça mes potes qu’il me tarde de retrouver, vous peut-être alors je souris, mais je crains ce retour, je me souviens du livre de Bernard Moitessier qui après un tour du monde à la voile repartait pour un autre tour, peur de la confrontation avec la foule. Je n’ai fais que la traverser, je ne l’ai qu’effleurée, maintenant je vais m’y plonger à bras le corps. Me voilà au bout de mon rêve, demain à 11h je passerai officiellement la ligne imaginaire du phare des Lavezzi, la boucle sera bouclée. Je suis ravi de savoir que tous les élèves  primaires de Bonifacio seront en mer, je croiserai le regard des copains… Ce soir je suis caché quelques part et je vais déguster cette dernière soirée de solitude. Cette nuit j’ai lu quelques messages d’amis, l’un d’eux m’écrivait ceci : Tu n’as pas réalisé un exploit, tu as juste effleuré les étoiles…

Je vous embrasse du fond du cœur et vous envoie un peu de douceur méditerranéenne.

Yes i’m a free man

PS : Jo Zef va faire découvrir les Lavezzi à Norra…

A pluche !

Du pays du silence au pays du vent…Presque 4 mois!

3 octobre 2012
Bivouac dans ma commune de Bonifacio, j'ai du mal à y croire!

Bivouac dans ma commune de Bonifacio, j'ai du mal à y croire !

Je retrouve enfin mes automatismes, je lève le camp plus aisément sans oublier le « truc » qu’il faut remiser pour la énième fois dans le sac étanche déjà planqué au fond du kayak. A 6h45 je glisse déjà sur l’eau. Devant moi le golfe de Porto-Vecchio, chose incroyable une houle de 1 mts de nord me pousse vers mon objectif, le bulletin météo de ce matin n’en parlait pas. Je saisi cette opportunité pour filer à bonne vitesse. La baie est profonde et le Ponant encore endormi commence à s’ébrouer, je sais qu’aujourd’hui je vais encore avoir droit à un cours de vent contraire, je suis prêt pour passer ma thèse d’ailleurs ! La mer est très brouillonne mais à chaque ondulation je pars en surf, un vrai plaisir grisant. En plein milieu j’émets un appel par VHF au sémaphore de la Chiappa pour signaler mon passage, une habitude que j’ai pris à chaque passage de phares gardés par les marines nationales locales. Nous dégageons canal 15, la voix me semble familière, et pour cause. C’est un copain qui est de veille, il m’a vu hier au large en descendant en voiture de Solenzara. Ça sent la maison tout ça. Je poursuis en rasant la côte je n’en ai plus pour longtemps, le vent d’ouest va arriver pour l’heure de l’apéritif. Nous longeons les plages de Palombaggia mondialement connus, mais je n’y vois que désespoir et vanité humaine. Des immenses demeures vue sur la mer, qui sans exception sont toutes volets clos. J’aurais envie d’appeler cette région la « côte des lits froids »!  Certain locaux ont vendu leurs terres sans aucun scrupule et des milliardaires ont le droit de bétonner le littoral pour quelques petites semaines estivales, le reste de l’année tout est fermé. Les prix ont flambés, en 20 ans il faut multiplier par 200 le prix du m² ! Les locaux ne peuvent plus construire, les habitations à bas coup sont aux oubliettes… Je reprends mon voyage, je ne veux pas rentrer dans la polémique sur la spéculation. Tiens la mascotte fredonne une chanson de Charles Trenet : Boum, quand la maison fait boum… (Rire). Vers 11h je suis à quelques encablures de la baie de Santa Ghjulia, mais qui a appuyé sur l’interrupteur du ventilateur ? Je m’amarre quelques minutes sur une bouée d’un corps mort et m’accorde un café-gateau, avec quelques étirements. Je me lance, le vent va être trois quart avant tribord, yakapagayer ! Brève traversée mais sportive, je me retrouve en face, je rase les cailloux car la brise fraîchit. J’avance tout doucement, je ne suis plus pressé, je dois juste continuer sans fléchir. Vers midi je trouve une brèche, je m’y engouffre, c’est l’heure du casse croute. Deux palettes gisent sur les cailloux, il me vient une idée. Je les traine sous un arbousier et m’en sert de lit. On est en Corse, non ? Alors on fait la sieste. A l’ombre, la brise me rafraîchit je m’endors comme une masse. 20’ de bonheur. Le vent est encore plus fort, c’est son histoire, moi je vais toujours vers le sud. Je traverse le golfe de Porto-Novu, les rafales sont tellement violentes que j’ai l’impression qu’elles vont m’arracher mes pagaies, mais je suis joyeux, je connais le coin par cœur, je sais où me planquer en cas de pépin. Comme un Cherokee je louvoie en guettant les bourrasques, je m’amuse comme un diable, car je sais où je veux aller. Au 26éme kilomètres j’atteins enfin ma catiche, c’est de là que demain matin je tenterai la traversée du golfe de Santa Manza, assez dangereux par vent fort d’ouest. Il ne me reste plus que 17km pour atteindre les Lavezzi, je peux vous dire que ces derniers kilomètres je vais me les savourer un par un.

Les rendez-vous d’arrivée :

Arrivée officielle :

Au phare des Lavezzi vendredi 5 octobre à 11h, des vedettes partiront de Bonifacio avec tous les primaires de la ville et ceux qui le désirent.

Arrivée officieuse :

Devant la capitainerie du port de plaisance de Bonifacio vers 16h00-16h30

Soirée retrouvailles :

De suite après le pot du port je reprendrai la mer avec mon kayak pour rejoindre la baie de Paragan avant la nuit et je vous attendrai pour une soirée pique-nique au bord de mer. Histoire que vous viviez ce que j’ai vécu pendant ces 4 mois. Chacun amènera son panier. Jo Zef et Norra s’en lèchent déjà les babines !

Arrivée que j’ai rêvée pendant toutes ces semaines de raid :

Samedi 6 octobre avant le lever du soleil, (c’est-à-dire 7h) je repartirai en kayak pour rejoindre mon Cabochard qui m’attend depuis si longtemps dans son mouillage secret. Ceux qui veulent m’accompagner avec leurs embarcations sont les bienvenus.

A pluche !