Du pays du silence au pays du vent…Presque 4 mois!

3 octobre 2012 par Frank Laisser une réponse »
Bivouac dans ma commune de Bonifacio, j'ai du mal à y croire!

Bivouac dans ma commune de Bonifacio, j'ai du mal à y croire !

Je retrouve enfin mes automatismes, je lève le camp plus aisément sans oublier le « truc » qu’il faut remiser pour la énième fois dans le sac étanche déjà planqué au fond du kayak. A 6h45 je glisse déjà sur l’eau. Devant moi le golfe de Porto-Vecchio, chose incroyable une houle de 1 mts de nord me pousse vers mon objectif, le bulletin météo de ce matin n’en parlait pas. Je saisi cette opportunité pour filer à bonne vitesse. La baie est profonde et le Ponant encore endormi commence à s’ébrouer, je sais qu’aujourd’hui je vais encore avoir droit à un cours de vent contraire, je suis prêt pour passer ma thèse d’ailleurs ! La mer est très brouillonne mais à chaque ondulation je pars en surf, un vrai plaisir grisant. En plein milieu j’émets un appel par VHF au sémaphore de la Chiappa pour signaler mon passage, une habitude que j’ai pris à chaque passage de phares gardés par les marines nationales locales. Nous dégageons canal 15, la voix me semble familière, et pour cause. C’est un copain qui est de veille, il m’a vu hier au large en descendant en voiture de Solenzara. Ça sent la maison tout ça. Je poursuis en rasant la côte je n’en ai plus pour longtemps, le vent d’ouest va arriver pour l’heure de l’apéritif. Nous longeons les plages de Palombaggia mondialement connus, mais je n’y vois que désespoir et vanité humaine. Des immenses demeures vue sur la mer, qui sans exception sont toutes volets clos. J’aurais envie d’appeler cette région la « côte des lits froids »!  Certain locaux ont vendu leurs terres sans aucun scrupule et des milliardaires ont le droit de bétonner le littoral pour quelques petites semaines estivales, le reste de l’année tout est fermé. Les prix ont flambés, en 20 ans il faut multiplier par 200 le prix du m² ! Les locaux ne peuvent plus construire, les habitations à bas coup sont aux oubliettes… Je reprends mon voyage, je ne veux pas rentrer dans la polémique sur la spéculation. Tiens la mascotte fredonne une chanson de Charles Trenet : Boum, quand la maison fait boum… (Rire). Vers 11h je suis à quelques encablures de la baie de Santa Ghjulia, mais qui a appuyé sur l’interrupteur du ventilateur ? Je m’amarre quelques minutes sur une bouée d’un corps mort et m’accorde un café-gateau, avec quelques étirements. Je me lance, le vent va être trois quart avant tribord, yakapagayer ! Brève traversée mais sportive, je me retrouve en face, je rase les cailloux car la brise fraîchit. J’avance tout doucement, je ne suis plus pressé, je dois juste continuer sans fléchir. Vers midi je trouve une brèche, je m’y engouffre, c’est l’heure du casse croute. Deux palettes gisent sur les cailloux, il me vient une idée. Je les traine sous un arbousier et m’en sert de lit. On est en Corse, non ? Alors on fait la sieste. A l’ombre, la brise me rafraîchit je m’endors comme une masse. 20’ de bonheur. Le vent est encore plus fort, c’est son histoire, moi je vais toujours vers le sud. Je traverse le golfe de Porto-Novu, les rafales sont tellement violentes que j’ai l’impression qu’elles vont m’arracher mes pagaies, mais je suis joyeux, je connais le coin par cœur, je sais où me planquer en cas de pépin. Comme un Cherokee je louvoie en guettant les bourrasques, je m’amuse comme un diable, car je sais où je veux aller. Au 26éme kilomètres j’atteins enfin ma catiche, c’est de là que demain matin je tenterai la traversée du golfe de Santa Manza, assez dangereux par vent fort d’ouest. Il ne me reste plus que 17km pour atteindre les Lavezzi, je peux vous dire que ces derniers kilomètres je vais me les savourer un par un.

Les rendez-vous d’arrivée :

Arrivée officielle :

Au phare des Lavezzi vendredi 5 octobre à 11h, des vedettes partiront de Bonifacio avec tous les primaires de la ville et ceux qui le désirent.

Arrivée officieuse :

Devant la capitainerie du port de plaisance de Bonifacio vers 16h00-16h30

Soirée retrouvailles :

De suite après le pot du port je reprendrai la mer avec mon kayak pour rejoindre la baie de Paragan avant la nuit et je vous attendrai pour une soirée pique-nique au bord de mer. Histoire que vous viviez ce que j’ai vécu pendant ces 4 mois. Chacun amènera son panier. Jo Zef et Norra s’en lèchent déjà les babines !

Arrivée que j’ai rêvée pendant toutes ces semaines de raid :

Samedi 6 octobre avant le lever du soleil, (c’est-à-dire 7h) je repartirai en kayak pour rejoindre mon Cabochard qui m’attend depuis si longtemps dans son mouillage secret. Ceux qui veulent m’accompagner avec leurs embarcations sont les bienvenus.

A pluche !

10 commentaires

  1. MARCOZZI dit :

    A 17H aujourd’hui j’étais à la pointe de Capicciola affublée de jumelle, mais pas de neveu ! tu te cachais à Rondinara ! demain am je serai, en position de vigie à Pertusato avec Valentin. Peut être …en tous les cas, on scrutera et trois paires d’yeux ne seront pas de trop !
    bisous Zia Zia

  2. Genay Bruno dit :

    Salut Le trio. J’espère que tout va bien. Je vois que tu n’as pas mis longtemps à reprendre tes automatismes corse ….. hé hé hé … remarque, la sieste c’est sacré !!! Je peux comprendre.
    Qu’est-ce que j’aurai aimé partager ce moment avec toi, les 2 amoureux et les autres ….. mais voilà, je suis trop loin! Mais par la pensée, je serai bien là. Amuses-toi bien sur ton terrain de jeu que tu connais si bien.
    Take care FM.
    A pluche.
    Bruce

  3. EL NINO dit :

    Le 6 octobre, synonyme de naissance pour l’un, synonyme de rennaissance pour l’autre… J’aurai beaucoup aimé être là pour ton arrivée !! et si je n’étais pas déjà pris, j’aurais très certainement été présent ! pero con una manera cierta estaré contigo !!! hasta la vista FLAMINGO

  4. Ton récit d’aujourd’hui est plein de joie tu as enfin retrouvé ta terre! Je serai avec vous par la pensée et comme cela m’aurait fait plaisir de te revoir sur le Cabochard. Bravo Frank Tu es super Bisous MChristine

  5. marie de voujeaucourt dit :

    laisse la bêtise humaine de côté … ne gâche pas ton arrivée imminente qui à mon avis va être hyper chaleureuse… Quand je lis tous tes mots je me dis que j’aimerais vraiment être avec vous… mais l’éloignement géographique le rend impossible 🙁 mais mon coeur et mon esprit seront avec vous demain… Bisous forts à tous 😉

  6. Patricia Khenouna dit :

    Cher Frank,
    Comme je regrette de ne pas partager ce moment inoubliable avec toi, avec tous, demain… Mais ici à la rédac, on pensera tous fort à toi. Savoure bien ces minutes qui sont les tiennes. A très vite, camarade.
    Plein de bises,
    Patricia

  7. gabriel dit :

    quoi te dire après cette grande expédition bravo bien sur mais surtout dommage pour moi de ne pas être là….
    c’est vraiment que du bonheur …
    je me souviens…
    tu vas rester longtemps sur ton nuage
    repose toi bien et merci mon Frank

  8. didier dit :

    savoure cette derniere soirée demain sera la fin de ta belle aventure et ton arrivée aux lavezzi te remplira de bonheur
    content de ta reussite dans cette nouvelle aventure

  9. Christian dit :

    Un très grand bravo pour ton exploit!
    C’est bien dommage je ne peux pas participer à cette arrivée triomphale. Mon kayak dort en ce moment sous une bache quelque part dans le Golfe de Porto mais moi je suis sur le continent!
    Bonne dernière étape Free man.
    Christian

  10. Tequila dit :

    Bonjour,

    Je me suis permis de vous citer sur les commentaires d’U Levante :

    http://www.ulevante.fr/livre-d-or/
    (post de tequila)

    Et encore bravo !

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