Elle vascille mais ne meurt pas.

21 septembre 2014

P1250037

Une bougie vacille, le vent est son juge, va-t-elle éclairer ou mourir ?

Un homme meurt toutes les 4 secondes de faim, l’occident recycle sa nourriture périmée en arme de guerre.

La bougie, va-t- elle briller ou mourir ? Les rafales la frôlent mais pour l’instant elle résiste.Darwin a certainement raison mais alors de grâce pourquoi n’est-il pas devenu Dieu, oups ; je m’égare, nous sommes tous Dieu, à moins que ce soit une erreur. Le ciel bleu se cache dans chaque fleur, la pluie dans chaque fruit, le monde ne serait-il qu’un grain de sable qui tient dans la paume d’un enfant. Depuis combien de temps n’ai-je parlé à quelqu’un ? Je ne me souviens plus, à moins que cela soit volontaire, ce détail. Pourquoi la contemplation est si perfide, elle mène l’ermite à la réflexion absolue et universelle. Qui oserait déranger un homme assis le nez en l’air sous les étoiles qui semble ne rien voir mais qui scrute sans relâche ? Les Hommes voient le visible ; l’Homme libre voit l’invisible. Ici tout est différent, parce que le « je » deviens autre, parce que le « moi » n’est rien.

La bougie vacille, une bourrasque a failli l’éteindre, mais elle résiste, mais qui s’en préoccupe ?  La fourmi serait-elle aussi intelligente que nous, je n’en sais rien mais alors si je ne sais pas c’est que peut-être elle est plus intelligente que moi, que nous, que vous ! Les silences causent, ils mènent à l’essentiel de la vie, ne rien faire pour être, alors que là-bas c’est le contraire, ils font tout pour sembler être. Les corvidés, d’après des recherches scientifiques, utiliseraient des instruments pour améliorer leur quotidien. L’enquête poursuit en stipulant qu’ils amèneraient leurs outils à chaque changement de région, mais cette analyse ne stipule pas si certains en deviennent esclaves.                                                                                                                                                                      Aïe, la chandelle s’est éteinte, ce n’est pas grave, il fait jour, et puis ce n’est qu’une bougie. Le vent est plus fort que la lumière, je l’aurai parié !

Mais revenons à nos oiseaux, ils embarquent leurs bouts de bois pour trouver une nourriture inaccessible, je comprends mieux pourquoi cet animal est le totem de bien des civilisations, nous sommes tous des corbeaux qui trimballons nos « outils ». Attention il n’est pas de la famille du paon, rien à voir, Jean De la Fontaine ne s’y est pas trompé d’ailleurs, demander au renard, il vous racontera l’histoire.                                                       La cire de la bougie s’est figée, elle a enseveli la mèche, c’est fini elle n’éclairera plus !  Suis-je bête, nous aussi nous avons des outils, mon couteau pourra la retrouver. Mais où est-il, l’aurai-je perdu ? Sans lui la vie est impossible, ouf ; il est là, au sol, sur le passage d’une route à fourmis ; elles le gravissent déjà.  Il est temps de partir, mon baluchon est prêt, je n’ai rien oublié, je suis « corbeau » qui trimballe ses bouts de bois.

En curetant je retrouve la mèche, je vais rallumer la bougie cette fois elle ne s’éteindra pas c’est dans mon cœur que je l’ai cachée…

Programme 2014-2015

11 septembre 2014

PB280018

Comme je vous l’écrivais dans le précedent billet voici la liste des « aventures » de votre association Bout de Vie ces prochains mois.

Des Cols et des écoles : Projet soutenu par la Fondation Française des Jeux.

Le théme sera Sport de haut niveau et « handicap ».

Du 5 au 10 octobre, nous serons 6 amputés cyclistes à rallier Bastia à Figari. Vélo le matin rencontre des scolaires l’après-midi.

Bastia-Corte lundi 6 octobre et rencontre en soirée des universitaires organisée par Ludovic Martel.

Corte-Zicavo mardi 7 octobre rencontre des primaires l’après- midi.

Zicavo-Levie mercredi 8 octobre rencontre en fin de journée organisée par l’association de José Pietri Via in Livia. Présentation du film Arcticorsica et signature de mon dernier livre Carnet de voyage d’un homme libre.

Levie-Figari jeudi 9 octobre rencontre l’après-midi des primaires de l’école de Figari.

Stage de vie sauvage : Financé en totalité par l’association Res-publica.

Du 20 au 25 octobre cinq personnes « différentes » invitées formeront un groupe pour progresser dans un coin du maquis secret, les marches seront faibles mais engagées tout de même. Pendant ces jours de baroude, malgré leur mutilation, elles devront s’adapter à une vie sommaire que certains appellent : « survie ». Au programme récolte de plante, cuisson de pain sur pierre, traversée de torrent malgré leur jambe de bois, montage de bivouac, etc etc. Marie sera la seule non amputée, sa « différence » est qu’elle est non-voyante !

Stage de sur-vie : Ces stages sont payant, une manière de récolter de façon non conventionnelle des fonds pour Bout de vie.

Du 9 au 12 novembre, toujours dans un coin secret de l’extrême sud je vais guider un groupe d’hommes et de femmes à partager une aventure que je vis au quotidien dans mes expéditions engagées. Nous dormirons sous une « belle » bâche, la nourriture lyophilisée sera améliorée par de la cueillette et plein de surprises les attendent. Aucun contact avec l’extérieur ne sera permis pendant ces jours d’aventure. La seule connexion possible sera avec la nature et eux même. Le prochain stage où il reste encore de la place sera du 8 au 11 mars 2015, 320 euros en pension complète!  (Chèque au nom de l’association)!

Stage de plongée sous-marine à bord de la Galiote :

Première semaine de juin 2015 se déroulera le 13éme stage de plongée sous-marine au Lavezzi pour dix jeunes amputés (les préinscriptions peuvent déjà être envoyées, il reste 5 places).

Expédition Nivarsiaq Groenland été 2015 :

Je m’élancerai en kayak d’Ilulissat sur la côte Ouest du Groenland pour rejoindre le village de Kullorsuaq à 1200 km plus au nord. Trois mois seront nécessaires pour cette « balade ». Pendant ce temps quatre jeunes « différents » me rejoindront à partir du 15 aout au village de Kullorsuaq pour mon arrivée  prévue à partir de cette date, l’avion retour nous ramènera le 1 septembre.

Bien-sûr d’autres événements vont très certainement arriver au fil des jours mais voilà un beau programme à cloche pied.

A pluche !

Une belle rentrée automnale…

4 septembre 2014
Un très bon entrainement pour travailler les appuis sur "la jambe de bois"...

Un très bon entrainement pour travailler les appuis sur "la jambe de bois"...

L’été touche à sa fin, pour un grand nombre d’entre vous cela veut dire sans doute le retour au « turbin » mais pour votre rédacteur en herbe de billets doux et amers parfois, c’est la fin des examens ! Depuis plus d’un an je me suis mis bille en tête d’organiser des stages de survie-douce afin de récolter, de manière ludique, des fonds pour mon association Bout de vie. Il m’était impossible d’imaginer à quel point cette initiative serait, à ma grande surprise, populaire. Mais nous vivons dans une société « parapluie » qui ne s’exprime plus que par le biais d’avocats, juristes et autres hommes en robes noires. Il me fallait absolument trouver le diplôme m’offrant le sésame pour faire partager ma vie de marin des bois en toute sécurité juridique. La fédération Française de Milieu Montagnard, semblait cadrer à mes attentes mais l’école demandait un an de pratique, rien n’est impossible au Cabochard. Je tentais un « brelan d’as » en m’inscrivant non pas sur un cursus de 12 mois mais sur 2. C’est-à-dire tout digérer, 700 pages du classeur vert, en étant capable de m’en servir sur le terrain en moins de 60 jours. Et dire que certains qualifient les corses de fainéant ! Cela est devenu une obsession, nuit et jour je me plongeais dans les calculs de courbes, le dénivelé devenait un compagnon de chevet, le profil d’une randonnée m’accompagnait même dans « mes » sentiers maintes fois empruntés. Le premier stage m’a transporté au hameau de Vic, je devais chercher à la loupe où se situait ce « bled ». Je découvrais la différence de personnalité entre les vosgiens et alsaciens, mais surtout c’est la salle de classe qui m’a kidnappé. De 8h à 23h je devenais l’intégriste du graphique, les règlements laissaient place à la gestion de groupe, la diététique se volait la vedette avec la météo montagne, en extérieur le nœud machard, coïncidait avec une main courante qui devait m’amener à une descente en rappel. Le premier stage se passait plutôt bien puisqu’un 60/60 était inscrit sur mon carnet de correspondance. Mais je ne voulais pas m’enivrer de ce laurier car le stage qualificatif lui serait la sanction finale. Une traversée de la France estivale et me voilà en pays catalan, dans les Pyrénées-Orientales. La neige est encore au rendez-vous, les jeunes sont là, ils m’attendent de pied ferme, prof de ski ou de canyoning, un ancien du GIGN, un pilote de montgolfière, un photographe de presse, etc etc. Je les sens chauds comme la braise, mais ce n’est pas un match mais un examen avec des modules éliminatoires, alors je m’impose la concentration maximum. Il va falloir que je mène un groupe avec des « observateurs » qui noteront, évalueront, poseront des questions pas forcément au moment prévu, alors il me faut gérer, anticiper, sentir, humer. Dans mon fond intérieur je souhaitais que le tirage au sort de « ma » rando soit engagé avec une bonne météo « alaskienne ». Bingo une pluie non stop est prévue toute la journée, ça c’est mon truc, je n’ai plus qu’à croiser les doigts et le moignon ! L’équipe des jeunes demande aux formateurs d’être changée de groupe pour venir avec moi. Mais ils vont me mettre la pression les « loustiques » ! Le soir comme briefing, j’imagine et développe une sortie style terre arctique avec un sac à dos en conséquence. Thermos, affaire chaude et bien d’autres éléments clés pour résister au froid. Notre évolution s’effectuera non loin des névés avec une température basse ; « Myrtille sur la crêpe » météo France annonce un vent violent en plus de forte pluie, un vrai temps de cabochard. Au petit matin, le pas est silencieux, alors que les autres ont droit à un seul observateur, moi comme par hasard j’en ai deux, d’observateurs, pas de jambe ; l’un d’eux est le directeur de stage. Gérer un groupe ne me dérange pas, mais des profs qui notent mes faits et gestes : ça je découvre. La pluie nous enveloppe, le brouillard semble vouloir apporter sa part d’émotion mais le héros du jour c’est le vent qui rapatrie toutes les gouttes de pluie qui n’auraient pas su trouver la voix du coin de slip sec. Au bout de 3h de marche humide, il est temps de prévoir le déjeuner, mais les averses, s’invitent en famille, ce qui ne m’empêchera pas de dégotter un bon kilo de cèpe et d’amanite des césars. Un pin tricentenaire m’inspire le bivouac parfait. Comme le magicien Houdini je déplie de mon sac à dos une toile de 9m2 qui sera montée en quelques secondes, ce « tarpe » me suit partout, une sorte de maison ! Mais le tour de magie n’est pas fini, de mon barda, un réchaud, une poêle ultra légère et du riz lyophilisé semble surprendre tout le monde, en deux temps trois mouvements une plâtrée de risotto aux champignons réchauffe mon groupe…  Un café bien chaud pour la route et nous n’aurons qu’à poursuivre notre belle balade…                                                                                                                                                            Samedi matin c’est le moment crucial, diplôme ou pas diplôme ? Les noms tombent les uns derrière les autres, serrage de main et remise de la breloque en bronze au titre d’Accompagnateur. Mon patronyme ne vient toujours pas, je serai le dernier à être « épinglé ». Oui je l’ai mon papier, mais le directeur de stage est ému, pourtant ce n’est pas le style du personnage, je sens ses yeux mouillés, un reste de la rando me souffle la mascotte !  Alors, il parait, d’après les responsables de la FFMM, que je serai le premier « raccourci » à obtenir ce papier avec en plus un 20/20 !   Heureusement que ma cheville droite est en carbone, elle aurait pu enfler !                                                          J’aurai pu aussi vous parler de toutes ces belles rencontres, de ces sourires, de ces moments de désespoir pour certain, d’élimination pour d’autres mais surtout de fraternité dans l’adversité. Un grand merci à mes compagnons de stages, aux formateurs toujours prêts à expliquer, décortiquer les problèmes. Merci à tous, je vous souhaite de bonnes randonnées de partage. Dans le prochain billet, le déroulé des prochains stages de survie douce et de vie sauvage, seront dévoilés, cela s’annonce passionnant.

Que Dieu vous prothèse.

Pour fêter ce long apprentissage je m'offre un bon bivouac en solitaire en face du lac de l'ours juste audessus du passage des loups, c'est vrai on est bien entre copains!

Pour fêter ce long apprentissage je m'offre un bon bivouac en solitaire en face du lac de l'ours juste audessus du passage des loups, c'est vrai on est bien entre copains!

Carnet de voyage d’un homme libre…

13 juillet 2014

1937457_580373372083927_2716740927471543845_n

Le dernier né de mes écrits est enfin là pour vos vacances, je suis sûr qu’il trouvera sa place … Bonne lecture…

Si votre libraire ne l’a pas encore vous pouvez le commander en cliquant sur ce lien. Édition Clementine

Plage et jambe de bois!

5 juillet 2014

10435137_543642882407970_8071520465209536257_n

L’été a le pouvoir de dévoiler les corps et pour beaucoup les jeux de plage ne seront plus un rêve mais une réalité. Un plaisir qui pourrait se transformer en parcours du combattant pour la où le « différent ». Le refrain post-estival est toujours le même : « chassons la cellulite », le regard des autres est si important que le moindre bourrelet a le pouvoir de définir qui est qui. « Une petite pensée aux enfants du monde qui meurent encore de faim à ce jour » ! Si les gros paniquent à la vue des premiers jours de plage, l’amputé se ronge le frein à l’idée de se lancer en maillot sur le sable blanc. Je me souviens, il y a bien longtemps, de la première fois où je remontais à bord du bateau de plongée familial. Malgré une chaleur propre à la méditerranée aoutienne, je cachais ma jambe de bois par un beau survêtement, accompagné de l’éternelle chaussette pour masquer « l’incachable ». Les touristes « bulleurs »  se demandaient quelle mouche m’avait piqué pour supporter un tel accoutrement. Le regard des « autres » m’assassinait, je leur en voulais de me dévisager, j’en voulais, je crois d’ailleurs, à la terre entière. Tous les stratagèmes étaient bons pour que personne ne puisse apercevoir ma différence. Au fils des étés je devenais plus à l’aise et à petit pas boiteux, je dévoilais celle qui devenait ma fidèle « Magui » Bol ! Puis je cédais à la provocation la dévoilant à tout instant, le revers de la médaille, une fois de plus les « autres » me défiguraient de leur étonnement. Le temps, encore lui, est le meilleur des professeurs, 31 ans après, j’ai trouvé un juste milieu, et au fil des saisons mes tenues se raccourcissent sans provocation. A ma grande joie plus personne ne se retourne sur cette « spécificité » corporelle. Je vous rassure encore quelques uns ne s’empêchent pas de détourner leur regard à mon passage, ce que je prends avec beaucoup d’humour, en leur lançant : « Beau gosse ; hein ? ». La dérision est ma thérapie. Plus la différence est digérée, acceptée, moins les « autres » la noteront. Alors chers amis « raccourcis » je vous souhaite les meilleurs vacances possibles pour ceux qui en  prendront, et dites vous que vous êtes un miroir, les gens verront ce que vous avez envie de leur transmettre. Vos témoignages sont très intéressants, profitez de ce billet pour partager vos expériences.

Je vous donne rendez-vous en septembre et si mon blog vous manque, sachez que mon dernier livre « Carnet de voyage d’un homme libre » aux éditions Clémentine vous attend dés cette semaine chez votre libraire habituel.

A pluche

La St Silence…

23 juin 2014

IMGP6581.JPGweb.blog

Le 21 juin est le jour le plus long de l’année dans l’hémisphère Nord, depuis la nuit des temps nos ancêtres ont su rendre hommage à la lumière bienfaitrice, mais un Vau d’or a envouté les innocents, que ma taquinerie passagère se plait à nommer les « moutons » ! 1 mai l’eternel muguet, St Valentin et son « bô » présent d’amour, Noël au cadeau revendu à la St Ebay, fête des voisins et sa réunion de palier festive, fêtes des pères, des mères et des grand-mères, j’ai oublié les anniversaires forcés, mariages ennuyeux, baptêmes sans conviction et communions pour le cadeau; pour finir de manière funeste le St Graal : les enterrements ! Ne venez pas au mien, je n’y serai pas moi-même !!! Oui je me moque, c’est ma manière de fêter le système perfide de la surconsommation et de la « moutonisation ». Je pense donc je suis, n’est pas de ma plume mais si je vous pique par ces mots c’est pour un simple rappel, devenons ce que nous sommes et nous ne faisons pas bouffer par les « autres ». En écoutant les infos je viens d’apprendre avec « joie » que bientôt trois couleurs criardes arboreront nos produits alimentaires ; trop salés, trop sucrés et trop « je ne sais plus ». Le GPS dans la voiture pour ne plus s’égarer, le panneau jaune de la prochaine auberge en randonnée montagne, il ne manque plus qu’une balise sur chaque écueil en mer et nous serons enfin certain de ne jamais sortir des clous !!! J’aime me perdre c’est toujours un bon moyen pour trouver un nouveau chemin, zut encore une de mes phrases, cabocharde, mais revenons à nos moutons. Mais quelle mouche m’a piqué cela ne me concerne pas, cela fait un moment que mon bout de chemin me mène dans mes propres réflexions, sans jamais me prendre pour quelqu’un d’autres. Mais je suis épaté de constater que quasiment personne ne tente de sortir de la fourmilière. La fête de la musique va saupoudrer les villes de bruits cacophoniques tout un week-end, les boules Quiés vont être à la fête elles aussi, pour ceux qui désirent le calme. La pollution la plus sournoise est le bruit. Mais qu’est ce que le bruit ? Bonne question et merci de vous l’être posé !!! (Mais non je ne suis pas atteint de dinguote !!!) Un bruit de talon qui claque dans un couloir vous indiquera qu’une amie vient enfin vous rendre visite à l’hôpital, un pas lourd sur le ponton où vous êtes amarré vous mettra en alerte d’un maraudeur en quête de larcin, deux bruits de pas qui pourtant ne donneront pas la même émotion. Notre passé que l’on peut définir comme image de référence, vibre de manière différente à chaque syllabes de notes musicales. Un Richard Cocciante fredonnant ; Marguerite, me donne sans cesse la chair de poule, mon passé resurgit, pour un autre cela sera ringard à n’en plus finir, cette mélodie ne lui rappelle rien. Nos sens sont trop personnels pour pouvoir être partagés à notre insu, c’est là que la musique devient vacarme, le bruit dangereux. Les urbains ne connaissent plus les nuits de silence, le stress les accapare car le cerveau ne se repose plus, à la moindre étincelle et c’est le feu d’artifice, injures, violence et toute la panoplie du début de la « guerre ». Puisque certain l’on fait avant moi pour des thèmes divers et variés, je vais proclamer un jour de fête, celle du silence ! Une journée sans parler, sans sonnerie téléphonique, sans musique, sans bruit de moteur, sans radio ni télé, une journée ou la seule musique autorisée sera celle de son cœur qui bat pour les personnes que l’on aime. Une « Saint silence » où aucun achat ou billet d’entré ne sera vendu, ou réflexion sera le buffet à volonté de la soirée. Je vous laisse le choix de la date, ici au camp du temps qui passe cette fête c’est toute l’année…

A pluche.

Carnet de voyage d’un homme libre.

16 juin 2014

FBR01 - Couverture v4

D’ici quelques jours il sera chez votre libraire.  Pour vous faire patienter voici la quatrième de couverture écrite par la romancière Marie-Hélène Ferrari.

Parce qu’il y a deux façons de vivre, deux façons de réagir, quand frappe le malheur, le livre de Frank Bruno s’adresse à tous. De l’Océan Arctique à la Corse, il traverse le monde avec des ailes. » You are a free Man  » lui a-t-on dit… Il s’est fait lui-même un grand homme, parce qu’il démontre que rien, quand on ne le veut pas, n’est une fatalité. Cette jambe que la vie lui a prise, il l’a convertie à force de volonté, de courage, en une chance. Cela s’appelle l’orphisme, ou la renaissance. En tout cas, il nous propose avec optimisme, une vraie leçon de vie. Cette vie qu’il découvre dans les coins les plus secrets et les plus exotiques du monde… Une expérience rare et inoubliable.

Ce n’est qu’un aurevoir…

7 juin 2014
Véro et les musiciens nous ont rejoint.

Véro et les musiciens nous ont rejoint.

En Corse les chants ont une grande importance et pour conclure en beauté, Jean-François et Paul nous ont enchantés avec violon, mandoline et guitare. Mais avant cette belle soirée, la journée s’est déroulée avec une succession de nouvelles limites découvertes. Sans aucune exception, la totalité de la bande est sortie de la crique de l’éléphant. Les plus aguerris m’ont accompagné avec une surprise énorme, un spectacle que personne ne pourra oublier. Pour commencer une araignée de mer et une grande cigale nous ont longuement observés, mais une drôle de sensation me mettait la puce à l’oreille. Les anthias et amandes qui vivent normalement en pleine eau étaient regroupées en forme de boule, je prévenais la palanqué que le prédateur devait rôder. Soudain surgissant du grand bleu un banc de 8 thons de +- 100kilos nous contournaient, une vision rare en plongée. Le reste de l’exploration nous menait vers une succession de mérous bruns, corbs, dentis et barracudas, cette « bullade » restera gravée dans nos esprits pour longtemps. Les autres copains à leur tour se transformaient l’espace d’une plongée en explorateur de leur âme. Cette discipline est un retour dans le ventre de la mer(e), une bulle où la pesanteur est abolie. Sourires accrochés aux visages, les stagiaires rayonnaient de leur parcours, ils avaient trouvé peut-être un nouveau sens à leur injustice. Les langues se sont déliées, les âmes se sont ouvertes, quelques larmes ont apporté leur part de sel à la méditerranée. Nous sommes entre nous, nous pouvons oser l’épanchement, nous avons les oreilles calées sur la même fréquence. La Galiote a repris son mouillage dans la baie de Santa-Manza, chacun va retrouver son quotidien, sa vie, mais dans les passages tempétueux, quand les doutes s’inviteront aux cœurs des blessés de vie, les images de référence de ce stage seront les antalgiques naturels de la crise de doute. La semaine vient de s’achever, à mon tour je voudrais simplement dire à tous les stagiaires :  » Merci ! vous êtes ma force… »

Encore au paradis…

6 juin 2014
Cala tramontana au nord des Lavezzi.

Cala tramontana au nord des Lavezzi.

Ce matin au petit-déjeuner les commentaires enjoués du tour d’hélicoptère d’hier sont d’actualités. Mais le présent vient s’inviter, la journée ne fait que commencer. Encore au mouillage de Piantarella qui est une lagune turquoise, le programme est une initiation au palmage. Il n’est pas simple de se propulser quand une jambe manque mais la volonté va palier à ce manque. Le vent d’Ouest lève un clapot qui rend l’exercice des plus sportifs. Tout le monde y met du sien, ils n’ont pas le choix le « casse-pied » de service veille ! Après un bon kilomètre aller-retour les visages témoignent de l’effort donné, mais cet exercice était nécessaire pour l’apprentissage de la plongée. Nous levons l’ancre pour rejoindre le mouillage nord des Lavezzi, à l’abri du vent d’ouest qui s’apaise nous sommes cachés dans une piscine naturelle. Le cuistot-plongeur nous régale comme à chaque fois en plus d’être le moniteur attitré de Cathy. La plongée de l’après-midi va être une balade en eau « polynésienne », mais la plongée est une discipline qui demande beaucoup d’exercices de sécu pour pouvoir évoluer plus profond. Carole et Elisa sont les escortes de Gunther, Sylvain, bon plongeur, muni de sa caméra, fixe des souvenirs pour la bande de bulleur. Sophie au fil des jours devient rayonnante, la vie est vraiment un présent. Patrick et Amélie se plient aux règles d’Archimède, munis de leur jacket ils doivent réussir l’exercice d’équilibrage, Jean-Luc lui se transforme en reporter sans surface et s’amuse à effectuer des clichés de tout le monde. La journée passe à une vitesse folle, le vent est devenu un moignon de rafale et sur une mer plate comme une vie sans aventure, Gunther nous offre le tour des Lavezzi vu de la Galiote. Ce soir nous retrouvons la cale de l’éléphant pour un Everest de lasagne accompagné de beaucoup de bonne humeur…

Rêves en cours

4 juin 2014
Les visages parlent d'eux même.

Les visages parlent d'eux même.

Petite houle traversiére, rassurez-vous  ils ont le pied marin!

Petite houle traversière, rassurez-vous ils ont le pied marin!

C'est vrai que c'est beau.

C'est vrai que c'est beau.

L’effet bateau est en mode intensif, les langues se délient, les histoires s’entrechoquent, « tabou » est mort sur le coup. Nos drames ont un lien commun : la renaissance. Je pourrai vous causer de notre escapade sur une zone archéologique dans 20mts d’eau, encore inviolée, mais j’ai bien envie que cela reste le jardin secret de l’équipe. De retour aux échelles de la Galiote, Ali, Frank le cuistot aussi moniteur s’occupent de nos guerriers pacifiques, mais mon bon Gunther est en train de préparer la sirène Elisa. Du haut de ses 13 ans elle a une histoire particulière par rapport à l’association, en effet, en 2004, encadrée par sa mère, elle avait rejoint le bord, mais les années ont passé. Cette fois elle est seule et sa complicité avec les jeunes embarqués fait plaisir à voir. Donc détendeur à la bouche mon vieil ami la prend en main. Sans déranger cette paire, je les suis de près sans me faire remarquer. Une émotion m’embarque, je sens Gunther aussi très ému, ce style d’expérience ne peut nous laisser insensible. La petite fille est devenue une jeune ado pleine d’énergie avec une folle envie de croquer la vie, elle est à l’aise, l’eau devient son élément. De sa poche son moniteur sort un quignon de pain, les « autochtones » sont prêts à l’assaut, oblades, sars, saupes et girelles l’encerclent lui contant légendes salées. Il est temps pour moi de rejoindre le bord cela  fait presque 1h30 que je bulle… Cet après-midi petit tour d’hélico et encore du partage des confidences, chut laissez les rêves se réaliser…