Dernier jour en peninsule de Nordkinn…

16 juin 2012
Quelques rennes m'accompagnent le long de la route

Quelques rennes m'accompagnent le long de la route, que demander de plus !

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Infiniment petit dans cet immensément grand...

Infiniment petit dans cet immensément grand...

Première montée, et hop en danseuse...

Première montée, et hop en danseuse...

... et avec le sourire !!!

... et avec le sourire !!!

Bien à l’abri dans nos cabanes la pluie est tombée drue toute la nuit. Tout en préparant mes affaires une radio norvégienne émet la chanson «la vie en rose » de Piaf, en langue locale, nostalgie quand tu me tiens! Le vélo est prêt, je suis prêt : yakapedaler. Je sais que d’entrée cela sera très dur et je ne me suis pas trompé, une côte interminable de8km ricane en voyant le cycliste gravir ses flancs. Le vent est encore présent, la bruine rend la montée encore plus terrible, le thermomètre ne dépasse pas  les 6° à l’abri. Emmitouflé dans multiples couches jeprends conscience du trajet qui m’attend, un effort de gladiateur dans un décor sublime. Thor et Odin doivent m’observer de leurs nuages et je
sais qu’ils m’épauleront. Les rares véhicules croisés m’encouragent, leur sympathie me réchauffe le cœur, ma moyenne est de 7,5km, je nepréfère pas y penser. Le bitume cède la place à la terre, tiens comme je m’habitue à l’effort goudronné, on me met de la piste. Les congères de neiges sont encore très hautes et les lacs croisés sont tous recouverts de glace grise. Le soleil des jours suivants promis leur tordra le coup pour laisser surgir le bleu-turquoise de l’eau, typique à ses latitudes.
Le plateau atteint, le vent a décidé de me pousser, les rennes se méfient du pédaleur corsé et mes passages ne sont que fuite vers le néant. J’avance tout doux et la moyenne remonte, la pluie cesse ainsi que le vent. Sur une route vallonnée j’avale les 60 km qui m’amènent à la fin de la traversée de la péninsule de Norkinn. Au loin le fleuveTana, il détient le record de passage de saumons en Europe. Un déjeuner sur ses bords et je reprends la route, le plat m’entraine dans des rêveries et finalement ce soir 105km !

J’ai fixé une journée de 6h de vélo, mon compteur s’arrête à chaque arrêt, donc 6h réel de vélo.
Normalement avec les casse-croutes, photo etc  etc, c’est une balade de 8h. A 5h59 d’effort précise, les jeunes sont justes derrière moi avec le fourgon, un renard traverse la route comme pour me saluer. En regardant d’où il vient je détecte une piste qui nous amènera sur un bivouac comme
je les aime. Le fleuve, du bois et surtout la paix. Nos tentes montées le feu allumé je me remémore cette incroyable journée qui commençaitsous de mauvais hospice. Les jeunes sont allés chercher un ciber-café pour une connexion, moi je me suis mis en wifi avec la nature !!!

Départ de Mehamn reporté…

13 juin 2012
Une gueule de teigneux le mecton!

Une gueule de teigneux le mecton!

Pluie, brouillard, 4 °, coup de vent annoncé, Tina et Ruan insistent : Demain c’est pire, reste ..! Ok ..!

J’avais prévu de rester jusqu’au 20 juin si le temps ne me permettait pas de traverser en kayak, pourquoi affronter les éléments, le soleil est bientôt de retour, Jo zef connait des chants athapascans pour ça !

La fenêtre de ma chambre domine le port naturel de Mehamn, un comptoir de pêche du bout du monde. J’imagine l’enfant né ici, pas d’arbre, des hivers de glace sans jour, et pourtant ceux que j’ai croisé ont les yeux qui pétillent. S’adapter, ils n’ont pas eu le choix ils se sont adaptés. Le nez collé au carreau je me laisse aller, je vous vois sourire. Oui ça m’arrive ! Je laisse faire mes émotions, je laisse vaquer mes sentiments, la brume m’embrume les idées. Pourquoi, comment, qui sommes nous… Les régions polaires ont la faculté de rendre l’homme petit, humble, quand les éléments se déchainent, le vantard se fera tordre, l’écervelé sera crucifié sur place… Ce matin j’ai eu de la visite, un journaliste norvégien. Ce brave homme ne parlait que très peu l’anglais mais avait une folle envie de connaître un bout de ma vie. Je l’ai déstabilisé en inversant les rôles et c’est moi qui lui ai posé les questions. Etait-il né ici ? Si ses enfants avaient quitté la région ? Que faisait-il de son temps de libre… Finalement il a griffonné son bout de papier et d’ici quelques jours dans le canard local on parlera d’un certain cabochard…

Recherche la vérité dans la méditation et non dans les vieux livres poussiéreux. Recherche la lune dans le ciel et non dans l’étang.

Proverbe persan que j’avais envie de partager…

Je vous ai joint une petite vidéo assez simple que j’ai tournée au moment de mon départ de Slettnes en kayak …

Arrivée dans le port de Mehamn...

Arrivée dans le port de Mehamn...

Photo qui illustrera l'arcticle dans la presse norvégienne...

Photo qui illustrera l'article dans la presse norvégienne...

Bivouac au phare de Slettnes

11 juin 2012
bivouac au bord de l'océan Arctique

nos petites tentes, doux refuges au bord de l'océan Arctique

Le décor a changé, le bivouac est installé au cap de Slettnes. Dans quelques jours c’’est Noël, non ! Pourtant avec les quatre petits degrés cela en donne la sensation, les rennes pullulent et avec un peu de chance le vieux barbu nous remplira les prothèses de ses petits joujoux ! Immaqa a retrouvé son élégance, ses 4500 km en fourgon l’’ont un peu
ankylosé et il était grand temps qu’’il s’ébroue un peu. Le ciel estchargé et le vent d’’Est qui frise les 20 nœoeuds augmente encore plus une sensation de froid. Nous nous activons à allumer un feu, et à rendre le camp confortable. La plage est encombrée de déchets, même ici l’’homme se fait remarquer par sa pollution. La météo me donne une bonne fenêtre
pour demain, je suis heureux, fébrile, mélancolique, il faut que je décroche que je rentre dans mon « pèlerinage ». Surtout je ne dois pas penser à ces mois d’’efforts qui m’’attendent, je ne dois vivre qu’’au présent. La baie choisie qui nous abrite me donne l’’envie de tenter un bref pagayage pour m’’apaiser, pour voir si tout va bien. Je m’élance, je
ne me suis pas asséché les mains, le froid est vif et mes anciennes gelures me font souffrir, je ne suis pas là pour me plaindre alors je pagaie. Je détecte l’’horizon, la houle est longue mais pas cassante, ça ira demain j’’en suis sur…. Le feu nous permet de griller de la viande de rennes, la pêche de quelques coquillages améliorera le repas du soir.
Robin et Nicolas découvrent la vie de nomade, je sens beaucoup de questions dans leurs regards mais par pudeur ils me laisseront tranquille dans ma minutieuse préparation. Sous nos tentes la pluie martèlent, le duvet est notre seul confort alors la rêverie polaire s’’invite, Jo Zef se glisse à mes côtés, notre princesse serait si bien blottie dans nos
bras….
Demain ce sera le grand départ Arcticorsica…… C’est quand qu’’on arrive !

Au pays des nuits blanches…

11 juin 2012
Retrouvaille sur les bords de l'océan Arctique...

Retrouvailles sur les bords de l'océan Arctique...

Le plafond est bas, le bimoteur Dash en a certainement vu d’autre, voler au-delà du 71° Nord par toutes les saisons ne doit pas être toujours de tout repos. L’escale de Vadso est annulée trop de brouillard. En rasant l’océan je détecte une forte houle, je rentre doucement dans le vif du sujet. Mehamn airport, je suis le seul passager à descendre ! Oui c’est la saison touristique qui commence, je crois ! Robin et Nicolas m’accueillent… De l’été je me retrouve subitement en hiver, 6° un vent de Nord-est pour 15, 20 nœuds et des beaux restes de névés. Le « bivouac » de ce soir est d’un grand luxe, nous sommes chez des potes, Tina et Ruan. Elle est suisse alémanique et lui sud-africains, de 2008 à 2010 ils ont traversé l’Europe de Mehamn au sud Thessalonique en Grèce. Trois ans de balade entre terre et ciel, pas de sponsor, pas de média, pas de bla bla, un vrai voyage de l’intérieur. Rêve accompli, Ils sont revenus s’installer à leur point de départ et tente d’attirer les « vacanciers » ! Le Cap Nord est à 450 km plus à l’Ouest, ce nid à touriste attire le monde entier, ici à Mehamn seul l’égaré passe. Pourtant si vous déployez une carte vous vous apercevrez assez rapidement que le  cap le plus nord de l’Europe continental est vraiment la péninsule du Nordkinn, où nous nous trouvons. Ma chambre donne sur le port et en face je devine la houle qui frappe, de toute les manières tout à l’heure nous allons monter nos tentes au pied du phare Slettnes situé à 25km d’ici. Doucement à pas de loup je vais rentrer dans mon rêve. 5h30 et la nuit n’est pas encore passée, je crois qu’elle a loupé le rendez-vous.

Merci à tous les messages que j’ai reçus suite à l’émission Échappées Belles en Corse.

PS : Jo Zef est démoralisé on ne l’a pas vu à l’image : « Soupiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir ! »

Du rêve vers la réalité…

9 juin 2012
Promis je reviendrais...

Promis je reviendrai...

Je caresse la coque de mon bateau, une dernière vérification du mouillage, je le sais, il le sait, on va se séparer quelques mois. Véro m’observe, elle le sait aussi ! Le vent d’Ouest est au rendez-vous, il ne pouvait ne pas être là. On se cause, on vibre ensemble depuis si longtemps ! Il me promet de ne pas trop secouer le Cabochard, je lui donnerai des nouvelles de son cousin éloigné en mer de Barents … Tout est en place, l’odeur des vernis tout frais, sera la fragrance de départ. Le rêve se réalise, quel privilège d’aboutir à mes plus forts désirs. L’aéroport a retrouvé son activité estivale, les scandales chaussettes sont de retour avec les « moi j’ai fait la Corse » saison 2012 ! Ma main ne peut  décrocher celle de Véro, encore de l’eau salée dans mes yeux ! Pourtant je me suis douché !!! Femme d’aventurier est un rôle pas donné à n’importe qui. Vivre l’adversité fait oublier l’angoisse, mais pour celle qui est la seule à communiquer avec moi, c’est un travail de grande sagesse. Depuis plus de dix ans elle a su décrypter ma voix qui tremblait, elle a su comprendre que mon corps était dans la lutte. Ses mots ont toujours étaient précis et mes maux se sont apaisés… Stéphanie, la stagiaire Bout de vie régionale est aussi au départ, une sorte de famille de bouts manqués…

Je suis au pied de l’avion, je touche une dernière fois la terre corse en lui promettant de tout lui raconter à mon retour. Le vol est toujours aussi merveilleux. Mon bateau, si petit de là haut, semble me faire un « coucou », sacré Cabochard ! La houle d’Ouest rend la côte majestueuse. Le phare des Moines, cap Sénétose, golfe du Valinco, les îles Sangunaires, la Scandola… A pied, en bateau, en kayak, sous l’eau, les souvenirs ressurgissent…  La phase A est bel et bien finie, j’y ai laissé moins d’énergie qu’avant, mais quand même encore un peu. Démarcher, « vendre » le projet, tout un programme que je gère pas trop mal. Par ce billet je tiens à remercier tous ceux qui ont accepté une fois de plus de me soutenir. Merci du fond du cœur. Merci à vous tous mes amis, de vos témoignages de sympathie. Du Canada à l’Ukraine, du nord au sud de la France, amis proches, connaissance d’un jour, vos témoignages m’ont énormément touché…

Robin et Nicolas qui ont traversé l’Europe avec le fourgon sont bien arrivés à Mehamn, il ne me reste plus qu’à être patient et de saut de puce en saut de puce je serai sur zone dimanche en fin de journée…

Ce n’est pas la destination qui compte mais le chemin qui y mène.

PS : Pour le fan club de la mascotte, vous risquez de l’apercevoir sur le petit écran dans l’Emission : Echappées Belles en Corse. A pluche.

Convoyage vers le Grand Nord…

4 juin 2012
Arcticorsica; toujours des bras pour donner un coup de main!?!?

Arcticorsica; toujours des bras pour donner un coup de main!?!?

Les Bouches de Bonifacio ont retrouvé leur refrain habituel, le vent ! Pas une tempête mais un bon zef de force 7 à 8 sur l’échelle Beaufort. Éole est un Dieu au grand cœur, pour la semaine de stage juste quelques risées…                                                                                                                                                                 Les stagiaires sont rentrés chez eux mais l’un d’eux à poursuivi avec le convoyage de tout mon barda pour mon raid Arcticorsica. Nicolas a traversé la méditerranée avec le fourgon, un bref arrêt chez lui dans le var et accompagné de Robin cap sur la Norvège. 4500 km pour me remettre le kayak à Mehamn sur la péninsule de Nordkinn. Ce soir les jeunes pour leur première étape ont planté leur tente à Chalon sur Saône.  Mon départ par les airs est prévu samedi 9 juin pour arriver sur les bords de la mer de Barents. Une date qui ne m’est pas indifférente puisqu’elle est la date anniversaire de mon accident, 29 ans déjà !

Sur ce même billet tout les soirs je vous mettrais leur position et une photo de leur parcours.

PS : Jo Zef la mascotte se demande comment seront les omelettes ! Norvégiennes, pardi !!!

Chalon sur Saône, premiére nuit sous tente...

Chalon sur Saône, première nuit sous tente...

Aprés 800km de route arrét à Gottingen (Allemagne)

Après 800km de route arrêt à Gottingen (Allemagne)

Dragon tail: Passage entre le Danemark et la Suéde...

Dragon tail: Passage entre le Danemark et la Suède...

Samedi 9 juin à 2h du matin Robin et Nicolas sont arrivés à Mehamn sur les bords de la mer de Barents… J’arrive!!!

Le parcours en fourgon de Robin et Nicolas...

Le parcours en fourgon de Robin et Nicolas...

Fin du 10éme stage de plongée…

2 juin 2012
Au petit matin je contemple ce paysage apaisant, La Galiote à la droite du décor abrite mes stagiares, c'est simple le bonheur...

Au petit matin je contemple ce paysage apaisant, La Galiote à la droite du décor abrite mes stagiaires, c'est simple le bonheur...

Le dixième stage est déjà fini… Quelle semaine mes amis ! Tout d’abord un grand merci à Eole qui a su être clément et nous gratifier de condition exceptionnelle, la réputation venteuse des Lavezzi en a pris pour son grade, calme plat ! Les dauphins nous ont encore accompagnés, une escorte de rêve. Roselyne, Yann et leurs amis de la sécurité civile de Bonifacio ont permis aux stagiaires une visite guidée en mer des falaises de calcaire  et le baptême d’hélicoptère qui est toujours un grand moment d’émotion. Le survol des bouches de Bonifacio donne encore plus la dimension du décor de rêve où la semaine s’est déroulée. Dernière soirée en intimité dans un restaurant spécialisé en poisson ouvert que pour nos marins et la dernière nuit sur la Galiote… Le départ à l’aéroport était silencieux mais je sais, que désormais dans les moments de doutes et de révoltes le chant des oiseaux marins des Lavezzi leurs donneront du courage pour continuer à faire ce pas parfois douloureux.

Que Dieu vous prothèse !

Je me demande si Jo Zef ne serait pas chouchou de Clara???

Je me demande si Jo Zef ne serait pas chouchou de Clara???

Une belle escorte...

Une belle escorte...

L'hélico est une sorte de bouquet final, merci Yann...

L'hélico est une sorte de bouquet final, merci Yann...

Partage et émotion…

31 mai 2012
Entre-vous et moi c’est que les journées ne sont que de 24h à bord de la Galiote. Promis, juré, je vous détaillerai les activités… Jo Zef est sur les rotules.
A pluche
En bonne compagnie...

En bonne compagnie...

La mer nous fait oublier le carcan du corps mutilé...

La mer nous fait oublier le carcan du corps mutilé...

Guiboland!

Guibol-land!

 Réalité ou légende....

Réalité ou légende....

Aprés le passage de l'arche, le grand bleu nous attend...

Après le passage de l'arche, le grand bleu nous attend...

Que le 10éme stage Bout de vie commence…

27 mai 2012

Clara...

Clara...

Léo...

Léo...

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Nicolas

Loup...

Loup...

Briefing de vie à bord par Gunther...

Briefing de vie à bord par Gunther...

Enfin tout le monde est arrivé, entier!!! Désolé, presque!!! Jeu de mots d’un raccourci en goguette avec des frangines et frangins d’infortune !!!

Éole tient sa promesse et a mis dans son outre les vents violents, ouf pourvu qu’il garde son souffle pour la semaine.    Le dixième stage est lancé. Petite balade guidée avant de gagner le bord. La vue de la ville haute de Bonifacio est toujours un spectacle magnifique, la mer semble apaisée et les premiers sourires en disent déjà long. Nous récupérons le matériel de plongée à la taille de chacun et nous voilà à bord de la « Galiote ». Au mouillage le calme est de rigueur dans le golfe de Santa Manza. Gunther explique le fonctionnement du bord et j’enchaîne sur le bon comportement à avoir pour que la vie en communauté soit facile. La bateau n’est pas du tout adapté au handicap, d’ailleurs je ne vois pas de handicapés à bord mais juste des gens un peu « différents »! La rade à cette saison est encore calme et devant un « dring » chacun dévoile déjà un bout de sa vie. Diner à la hauteur de la classe de son équipage, quelques dauphins aux larges leurs souhaitent la bienvenue… La nuit va permettre à ces « aventuriers » de vie de se réveiller loin des cauchemars que notre existence peut parfois nous infliger…

Le présent est un cadeau…

A pluche

Le dixième stage en vue…

20 mai 2012
Stage 2003, ambiance chaleureuse à bord du catamaran Zigliara...

Stage 2003, ambiance chaleureuse à bord du catamaran Zigliara...

Le stage Bout de Vie va bientôt commencer et nous nous réjouissons de recevoir la dixième équipe  pour une fantastique semaine de découverte. Dans un billet précédent, je vous avais déjà relaté l’histoire de Pierre qui était avec moi sur le porte-avion Foch en 1983 ; quand un tragique accident devait faucher mon destin. Presque trente ans après, son fils Nicolas devait lui aussi rejoindre le monde des différents, il participera à la semaine de plongée et aura la lourde et stricte tâche d’être le « chef » logistique de mon prochain raid « Arcticorsica ». Pour continuer dans la saga des coïncidences, en 2003 lorsque le premier stage pointait son nez, je me retrouvais confronté à un problème de logistique. Yves et Christophe mettaient spontanément leurs voiliers à disposition, mais il me manquait le bateau de « base » celui qui ferait le rôle de tente messe. Mon école de plongée privée m’offrait une relation permanente avec tous les skippers professionnels de la région qui pour agrémenter leurs croisières, passaient par les îles Lavezzi pour quelques plongées « cabochardes » ! Dans le lot des amis de longue date, Annick et Georges du catamaran Zigliara. Une aubaine pour ce stage que j’inventais. Tout était compliqué mais pourtant j’étais persuadé que ce serai le départ d’une sacrée croisade. Georges, pied-noir d’origine était très méditerranéen et ses blagues oranaises me faisaient tordre de rire. Pendant des années il m’amenait du  beau monde et dans sa clientèle de luxe les diners étaient à la hauteur de son humour. Mais la vie n’est pas toujours tendre, il y a trois ans Georges était victime d’un très grave AVC. Plusieurs mois de coma pour le retrouver hémiplégique et muet. La vie nous afflige de sacré défi, Georges a pris sa nouvelle vie en main et a commencé l’ascension de son « Everest ». Travail, volonté, abnégation et détermination le feront se relever. Il parle de nouveau et remarche. J’en suis sur vous l’aurez deviné il fera parti du dixième stage. Ancien scaphandrier il ne pourra jamais plus replonger mais qui l’empêchera de remettre une combinaison et une bouteille de plongée pour effectuer dans un mètre d’eau quelques bulles.Nota : Bien-sur Bout de Vie est une association pour les personnes amputées mais à toute règle il y a une exception. Les chanceux cette année seront : Clara, Annick, Léo, Loup, Nicolas, Thierry, Georges, Patricia. Nicolas Dubreuil malgré la promotion de son livre « Aventurier des glaces » nous fera l’’honneur d’être parmi nous…Une petite bougie brûlera pour que le grand maître des lieux Eole » soit indulgent avec les abîmés de la vie.

Le présent est un cadeau.