Il suffit de demander à ses anges gardiens…

4 août 2012

Oh zut elle a détourné son beau regard de biche dès le déclic de la photo...

Oh zut elle a détourné son beau regard de biche dès le déclic de la photo...

J’aime ces coins paumés pour y poser ma tente. Un îlot où l’homme n’a pas encore tronçonné, bétonné, désinfecté, un endroit où je suis juste l’invité d’une nuit. Le vent ne semble pas avoir molli, il me faut encore 5km pour rejoindre le continent sous le vent. Je n’ai pas le choix je dois aller contre le Sud une fois de plus. A la sortie de l’anse, les bourrasques me font le baiser du matin sur le front. Je me courbe et j’avance, mon dos me fait souffrir mais j’avance. Je zigzag entre des îlots qui me protègent, je souhaite de tout cœur que les roseaux n’aient pas fermé les passages. Ouf, tout est libre ! J’arrive sous le vent du petit port de Herreng et finalement il s’en  est allé chatouiller d’autres nomades. Oui, je vous assure il doit y en avoir d’autres ! Quoi, on est le seul dans le secteur !!! Je reprends une cadence humaine, l’immense canal de Väddö est à 8km, enfin je peux regarder le paysage, savourer le ballet des oies toujours méfiante du « truc » rouge et noir qui glisse en silence sur l’eau. Une question me harcèle : Dois-je m’engager ce matin dans le canal ? Il est long de 20km et je ne suis pas du tout sur d’y trouver d’endroit accessible au milieu. Si je me lance il faut que je le passe d’un coup. Sur la carte dans l’angle à 3km je vois le hameau de Grisslehamn.  D’après la photo du quotidien suédois où je suis en photo, Véro et Dumé ont remarqué que j’avais perdu pas mal de poids et si je m’y arrêtais pour un séjour chez l’épicier du coin. Protéine à gogo ! Norra et Jo Zef leur donnent raison. Je suis à une encablure du canal et ne sais toujours que faire. Je demande à mes anges gardiens de m’envoyer un signe ! Du Nord une vedette sort de nul part, elle se dirige sur moi, où elle ira, ce sera ma route. En plein milieu de l’entrée du canal elle vire de 45° pour filer droit sur Grisselehamn. Ok, on va au port les copains. L’orage commence à gronder et la pluie reprend du service. A l’entrée du port je sens un doux regard, une biche nous observe. Je passe la digue et trouve une petite tache d’herbe me permettant de débarquer à l’abri des regards, je n’aime pas laisser Immaqa tout seul au milieu des hommes. La marina est minuscule et l’ambiance me fait penser à un port Corse un dimanche pluvieux de mars. Je pars à la recherche de mon épicier. J’ai fait une liste et je me régale déjà d’avance des repas qui vont s’en suivre. De retour j’en profite pour faire mon plein d’eau et reprends la mer. Mais où vais-je planter mon bivouac. En sortie de port un gros camping avec une centaine de camping-cars. J’ai repéré une tache d’herbe plate à son extrémité. Je tente une approche. Hum, hum ! Certes le coin est plat mais de me savoir cerné ne me réjouis pas trop. Puis j’essaie de me convaincre, une douche chaude, un point wifi, un coin pour cuisiner à l’abri du vent. Ma vraie petite voix  lui coupe la parole : Toi le « free man », entassé, englué, au milieu du bruit et des « moi j’ai fait la Suède » ! Ok, on se casse ! Je reprends la pagaie, puis pour la deuxième fois de la journée demande à mes anges gardiens un signe. Quelques secondes plus tard je vois deux kayakistes sur la rive opposée qui me saluent. Je traverse et repère un caillou qui semble avoir un replat à sa cime. Le gré est glissant et non sans mal je me hisse à son sommet, je dois trouver un système pour hisser mon matos sans peine, cela va être folklorique. Je traverse les dalles pour arriver sur une cabane de pêcheur qui semble abandonner et remarque un peu plus loin à
terre mes deux kayakistes. Je vais à leur rencontre et leur demande l’autorisation de monter mon camp ici. Ils me répondent en français, ils ont de la famille qui vit à Paris. Non seulement ils m’y autorisent mais en plus de ça me permettent de mettre mon bivouac sur une magnifique prairie pas très loin de chez eux avec vue le port. Je suis toujours ému de l’accueil qui m’est réservé, les personnes doivent sentir en moi une paix qui leur fait de suite ouvrir leurs portes. Comme d’habitude je remercie mes anges gardiens qui suivent avec tact et sagesse mon beau voyage de l’intérieur. Stockholm centre ville n’est plus qu’à 120km.
PS : Jo Zef sort moi de ces sacs de victuailles, va falloir que tu te comportes comme un gentleman avec Norra. Tu n’es pas un sauvage quand même !!!
A pluch’ !

Ce n’est qu’un au revoir à la mer de Botnie.

2 août 2012
Un coin planqué comme je les aime.

Un coin planqué comme je les aime.

Ce petit îlot m’a refait une bonne santé, pas un bruit et une onde positive régénérant. Le plancher de bois que je me suis improvisé m’a permis de dormir enfin sur une surface plane et de faire une longue série d’étirement, ce matin mes douleurs de dos ce sont comme par miracle envolées. Encore et toujours du Sud, ce n’est pas grave il suffit de pagayer un peu plus fort ! Je me méfie des petits passages et préfère passer par les grandes îles, certes plus ventilées, que de me retrouver dans un cul de sac par des joncs ayant fermé le chenal. Encore un golfe à passer vent de travers, le dernier pour le golfe de Botnie, les vagues nous secouent pas notre travers tribord mais avec Immaqa nous
sommes coutumiers de ce fait. Un petit dernier puis devant  nous le village d’Öregrund. Je me retourne pour donner un dernier coup d’œil à la mer de Botnie, il y a 35 jours nous partions de Lulea, 906km effectuée en 27 étapes. Pour le restant de mes jours ces jours de mer vont être gravés à tout jamais. Je suis heureux d’avoir réussi cette performance, une sacrée école de vie. Patience, endurance, humilité, remise en question quotidienne, gestion des peurs, froid, humidité et surtout de belles rencontres seront les mots clés de ce périple. Je suis tombé sous le charme de cette mer si peu peuplée, si sauvage, si puissante. Une mer qui a du caractère, qui ne donne pas envie au jeteur de serviette sur sable d’y aller. Des projets sont nés au fil de ses heures de pagaies, je verrais si je les réaliserai. Au bout du petit cap Öregrund, un immense bac permet au véhicule de rejoindre la grande île toute proche de Gräsö, en gros le nom du bateau : Véronica !!! J’explose de rire encore un sacré clin d’œil de la vie. Je poursuis ma route, la géologie a changé du tout au tout, fini les tumultes de granit inaccessibles, la berge est composée de dalle immense de granit et semble laisser le débarquement plus aisé. Je sens comme hier un gros orage, devant moi une plage de sable, je n’hésite pas une seconde, je vais m’y arrêter. Effectivement le nuage se crève sur ma tête, moins fort qu’hier mais juste assez pour me refroidir. Une fois fini, avec une vieille pagaie de secours j’aplanis le terrain et y dépose un épais tapis de joncs secs posés par le vent du Nord. Je m’applique et monte mon bivouac. Ouah quel confort du 5 étoiles grand luxe ! Le soleil revient, je vais en profiter pour faire sécher mes affaires. L’œil en coin je déguste mes nouilles chinoises en bordure de la mer Baltique. Il me reste 130km pour rejoindre Stockholm, je vais naviguer dans un dédale d’îlots qui me permettront d’avancer sans souci de la houle du large. L’arrivée des jeunes sur la capitale est prévue le 14 aout en matinée, faites le calcul, je n’ai plus de raison de cravacher. Je me permets une énorme sieste, je m’aperçois que j’y ai laissé un paquet d’énergie mais j’ai tellement reçu que cela en valait la peine. L’orage revient, je referme tout, mes affaires sont sèches, je suis reposé. I’m a free man !

PS : Au menu ce soir omelette de patates, avec salades de tomates et pissenlits, polar kaka tartiné de beurre salé, riz au lait à la confiture de myrtille. Vous voulez venir ? Attendez, je demande au chef de service. « Jo Zef on peut faire venir du monde pour partager notre diner ? » «  Com-plet !!! » «  Ok dommage !!! » A pluche !

Cliquez sur ce lien pour découvrir l’article paru dans un journal suédois : Arbetarbladet.se

Jour de repos et rencontre…

30 juillet 2012
Encore et toujours un bel accueil chaleureux, quel bonheur !!!

Encore et toujours un bel accueil chaleureux, quel bonheur !!!

L’été suédois continue de sévir, pluie discontinue toute la nuit, il parait que c’est le pire depuis quelques décennies ! Je suis en avance sur mon programme de navigation, je décide de rester là aujourd’hui. Je sens que mon corps et surtout mon esprit ont besoin de calme, de reprendre un peu d’énergie. Hier soir j’ai appris que le village était à 5km et qu’il y a avait une épicerie. Tranquillement muni de mon sac à dos je pars en balade. Des fraises des bois grosses comme des cerises que personne ne ramasse, certainement la peur d’attraper la maladie transmise par les renards. A l’Ouest une barre bleue d’azur, certainement le retour du soleil. Au détour d’un virage une biche traverse, sans se soucier de moi, la route..  belle rencontre matinale. La route semble mener à nulle part, à la première maison habitée je m’informerais. Pour l’instant tout semble vide, puis une cabane blanche a la porte ouverte. Un homme en peignoir me sourit, je lui demande si je suis sur la bonne route pour le village et à quelle distance exacte est-il ? Encore 5 bornes mais il n’ouvre qu’à 9h, je dois y aller moi aussi me dit-il. Je le remercie mais je préfère un peu marcher dans ce cadre magnifique, la pluie fait ressortir toutes les fragrances de la forêt, je m’enivre de bon matin ! Un taxi me double et ralentit, il me demande ma destination, mais je ne veux pas de ses services. Il insiste, sa cliente derrière ne dira rien, elle a un lourd déficient mental, il l’amène dans un centre spécialisé. Entre vous et moi je crois surtout qu’il a surtout envie d’avoir une compagnie, sa cliente est très agitée et je le sens un peu perdu !!! Finalement il me déposera sans me demander quoi que ce soit devant la superette, ma casquette avait l’air de plaire à la jeune fille qui n’arrêtait pas de vouloir me la chiper.
Je fais mes courses en essayant de ne rien oublier, ma liste en main je salive déjà du festin de tout à l’heure. A la caisse je reconnais l’homme en peignoir, qui ne l’est plus d’ailleurs. Il discute avec moi et me propose de me ramener jusqu’à mon camp. Lars travaille au parlement à Stockholm et semble passionné par ma « croisade ». Il me demande si j’ai contacté les médias suédois ? Je ris en lui répondant, vous savez en ce moment je ne pense qu’à une seule chose, avancer en restant entier, façon de parler ! Il me propose de le faire pour moi. Je lui laisse mes coordonnées sans trop y croire. Alors que je me prépare un petit déjeuné pantagruélique, mon téléphone sonne, une journaliste veut me rencontrer. Ce matin je ne savais pas si je reprenais la mer et me voilà avec un agent en communication qui veut faire la promo de Bout de vie ! Jana, est attentive et demain dans le journal régional, Arcticorsica sera décrit en suédois. Mais Lars ne veut pas en rester là, il est convaincu qu’il faut que ce soit du national, il s’engage à le faire pour moi, pour vous, pour nous.
Tak Lars !

PS : Jo Zef reprend du poil de la bête, le lyophilisé ça nourrit pas la mascotte et puis il a une grosse excuse avec Norra…
A pluche !

Un jour gravé à tout jamais !!!

26 juillet 2012
Immaqa chasse neige à roseaux...

Immaqa chasse neige à roseaux...

Il y a des jours qui restent gravés à vie ! Qui ne se souvient pas de la date d’un grave accident, d’une rencontre qui bouleverse notre vie à tout jamais. Ce 26 juillet 2012 sera gravé à vie dans mon âme.
En plein milieu de la nuit un orage s’abat sur nous un déluge d’eau et surtout une subite rotation du vent au Nord, je n’arrive plus à retrouver le sommeil. 5h30 je sors de mon refuge, sans attendre j’envoie mon cerf-volant. Pour l’instant je suis protégé par la multitude d’îles, mais après ! Une petite demi-heure et je commence à comprendre que je vais une fois de plus prendre une sévère leçon d’humilité. Le vent n’est pas si violent 30 à 40 km dans le bon sens, mais la houle enfle de plus en plus. Je reçois le bulletin météo, cela devrais se calmer en fin d’après midi. Je poursuis, je n’arrive plus à avaler ma salive, je suis tendu mais je ne le dois pas. Je dois rester concentré ! La houle déferle, les rouleaux me doublent comme des TGV, il ne faut absolument pas que je me mette en travers. Le kayak est très lourd ce n’est pas un jouet de plage, je pagaie avec les oreilles toutes tendues. Je sais qu’à 15 km devant moi je passerai à l’abri d’un nouvel archipel, mais il faut y arriver. Cela fait deux heures que ça remue et depuis quelques instants la houle a encore pris du volume et commence à déferler de manière inquiétante. Soudain j’entends un bruit sourd monstrueux, je sens la catastrophe arriver, trois vagues successives  de trois mètres me prennent par la poupe. A la première je monte d’un étage, elle déferle je ne dois pas tomber dans son lit. Le cerf-volant prend une rafale, il fait un piqué vers la mer, s’il tombe à l’eau je suis foutu, ces suspentes vont s’enchevêtrer dans mon safran et je ne pourrai plus le diriger. Un miracle il frôle la crête d’une lame et repart vers le ciel tout aussi vite. La deuxième me projette comme un vulgaire chiffon, la troisième me submerge, mais Immaqa tient le cap. Je me retrouve dans une mousse d’écume, je suis encore de ce monde. Je poursuis de toute façon je n’ai plus le choix. Devant moi une barre blanche, c’est la passe que je dois franchir, mais par quelle « porte » passer ? Le cerf-volant me maintien bien mais je dois trouver l’issue de ce cauchemar ! J’écarquille tout grand mes yeux, je sais que je peux passer, j’ai étudié la carte hier soir. Il n’y a plus que cinq mètres d’eau en profondeur, je suis sur un manège grandeur nature, je décèle un trou, une passe de 10 mètres de large pas plus, je m’envole, je n’ai jamais été aussi vite de ma vie, 12km heure !!! Finalement je retrouve une mer calme et un vent portant. Je poursuis ma route, double quelques îles et le vent qui devait tomber ce soir faibli d’un coup, je continue sud, je ne veux pas laisser l’opportunité de louper une telle aubaine. 13H45 je rentre dans un chenal qui me fera couper un immense cap qui doit être bien secoué en ce moment. Le boyau se resserre, je sens un truc bizarre, comme si il allait se passer encore quelques choses ! Je passe une cabane qui m’annonce qu’il n’y a plus de passage !!! Non je ne peux y croire, têtu comme une bourrique j’avance, Immaqa devient un chasse neige à roseau. Je me retrouve coincé, empêtré. Mais ce n’est pas possible ça n’en finira jamais alors ! Je tente de m’approcher du bord, je sors du
kayak, de l’eau jusqu’à la taille. Ce n’est pas grave, ce n’est pas le moment de se plaindre. Je trouve un talus avec une route en terre. Je vide l’eau des bottes et de la prothèse et cherche la solution. La seule, un portage. Je retourne démonter mon barda une fois un peu allégé, je le tire jusqu’à la rive, je fais des allers et retours avec tout mon matériel, le terrain est escarpé, je tombe sans gravité. Je me gueule dessus : « Reste concentré Frank ! Concentré ! » Une fois tout monté j’entends une voiture arriver, un vieil homme ne parlant pas anglais me vois trempé au bord de son chemin. Il me baragouine des trucs que je ne cherche pas à déchiffrer et s’en va. Je continue de toute façon je n’ai pas le choix. Une fois tout monté, je cherche comment faire pour passer Immaqa sans le blesser, même à vide il pèse 48 kilos pour 5,40mts de long. Un jeune homme arrive à pied, il parle anglais c’est son père qui l’a appelé. Il sourit avec le flegme et la sérénité suédoise.  Il me demande de rebrousser chemin avec mon kayak vide, cela devrait passer facilement puis me récupérera. Je me retrouve devant sa ferme, sur une pente douce d’herbe. Immaqa est hissé à terre. Une grosse remorque agricole va le transporter. Nous passons récupérer mon matos sur le bord de la route pour faire les 1300mts de morceau de canal que la vase et les roseaux ont envahi. J’arrive sur le terrain d’une autre ferme, le propriétaire m’accuelle le sourire aux lèvres. Je décharge tout  ; le voisinage est au courant et me rend visite, la presse locale aussi, j’en ai le tournis. Je remets tout en place quand l’homme me demande où je pense passer ma prochaine nuit ? Je ne sais, et lui désigne l’îlot en face : un tas de cailloux. Il me dit que je pourrais dresser ma tente dans son jardin, puis malgré un faible anglais, il me pose des questions, puis me propose une cabane qui lui sert de débarras.
J’accepte à leur manière, sans joie exagérée, puis revient en me demandant si je veux bien diner avec lui et sa femme. Ils ne roulent pas sur l’or ce sera des patates, des œufs durs, un peu de harengs et des tartines beurrées. Toujours tranquillement, il m’indique que si je veux je peux prendre une douche chaude.
Ce soir je suis assis devant ce canal paisible, Immaqa est déjà chargé, demain je reprends le large.
I m a free man !
Jo Zef en comptabilité on en est où ? 48km plus 1300 en tracteur !!!
A pluche !

Une belle journée d’été !

25 juillet 2012
L'accueil chaleureux d'une suédoise chez qui je ferai le plein d'eau.

L'accueil chaleureux d'une suédoise chez qui je ferai le plein d'eau.

Hier soir en me dérouillant les jambes j’ai découvert de grands murs en pierre sèche ainsi qu’une sorte de cercle fait avec des pierres d’au moins 1 tonne pièce, peut-être un ancien camp de viking ! Le vent est vraiment devenu une faible brise de sud et je peux vous dire que j’en suis ravi. La mer est d’huile, je me sens observer ! Une bouille à moustache détaille le kayak rouge et noir qui passe. Le quatrième en 700km cela n’est pas beaucoup, la race est en train de disparaître, jusqu’à il y a peu on avait le droit de les chasser. J’arrive sur un presqu’île si proche du continent que le passage ne fait que 8mts de large, un pont de bois l’enjambe. Des cabanes de chaque côté, le lieu est un paradis pour qui aime la nature et la quiétude. Je trouve une plage de sable blanc avec une table et des bancs, c’est le départ d’une randonnée pédestre qui permet de découvrir cette île sauvage. Je savoure mon café.  Le soleil brille est la température frise les 23°, l’été serait-il scandinave aussi ? Je poursuis ma navigation, il ne me reste plus que 3litres d’eau potable, il faudrait que je fasse le plein. Les maisons sont vides et je ne veux pas m’y aventurer comme un délinquant. Je trouverais bien quelqu’un quand même ! A la fin du canal, une dame est dans son jardin, je l’interpelle, elle vient à ma rencontre. Sans aucune hésitation elle accepte bien volontiers de me pourvoyer en eau. Mais avant nous nous présentons brièvement. J’attends patiemment qu’elle revienne, en plus de l’eau elle reviendra avec une tasse de café et un polar kaka skinka (Galette moelleuse avec beurre et jambon), je ne sais comment la remercier. Nous parlons, nous échangeons mais je dois repartir, ma journée n’est pas encore finie. Elle me sert chaleureusement la main et me lance : « Take care » qui me touche énormément. « Hej da Catarina Tack ! »
Je crois que je réalise la plus belle partie de mon voyage aujourd’hui, je navigue dans une myriade d’îles plus belles les une que les autres. J’en croise une qui ne doit pas dépasser les 100m2 et qui a une mini forêt. Un paradis à  kayak, j’en croiserais 3 qui me salueront de très loin. Je suis serein, cette belle rencontre plus la beauté du paysage, me remplisse de bonheur. Au détour du cap, je stopperais ma journée mais encore faut-il que je trouve un terrain plat. Une toute petite île me semble acceptable, j’accoste et y trouve un bon replat un peu caillouteux. En face une autre île un peu plus grande, je vois un homme qui semble m’observer, je suis à 200m de chez lui, je traverse pour lui demander l’autorisation. Un kayak est sur son ponton et de suite le courant passe. Il n’a jamais vu de Nautiraid qui pourrait être l’équivalent d’un camion du Paris-Dakar par rapport à une C1 ! Je lui demande la permission qui est de suite acceptée mais il demande à voir ma carte. Là-bas à 200mts tu as encore une autre île avec une plage de sable fin, tu seras mieux que sur ce tas de caillou. Encore une belle journée pour marquer ma quatrième semaine depuis Lulea. Sur un tapis quasi indécent de lichen et de mousse je dresse le camp, j’ai l’impression d’être sur un matelas plein d’air, ça change des derniers jours où l’on dormait sur de la « caillasse » . Un petit 27 km avec une brisette de sud dans le nez, c’est pas mal pour un handicapé !!!
PS : Norra apprend le suédois à Jo Zef, il m’impressionne ! « When arriven korsiken, pour crepen soiren ? » Chu pa sur que c’est du suédois !!!
A pluche !

Croquer la Vie !!!

23 juillet 2012
Aujourd'hui le vent avait l'accent du sud !

Aujourd'hui le vent avait l'accent du sud !

Hier en arrivant sur cet îlot perdu je m’y suis de suite senti bien. Physiquement je suis en pleine forme mais mentalement j’avais besoin d’une vraie coupure, les deux derniers caps franchis m’ont usé. Je ne disais rien mais n’en pensais pas moins. Le sud complice de la mer de Botnie m’ont fait ce cadeau : m’empêcher de reprendre la mer ce matin. Une île sans cabane, sans personne, moi et la nature. 4h44 je sors de mon refuge de toile, Immaqa est bien amarré et la bâche le protège de cette forte pluie. Un coup d’œil vers le sud, les moutons sont déjà au rendez-vous. Je repars me coucher. 6h38 le « sms météo » de Véro arrive, je ne regrette rien. Je paresse, ça fait du bien. 7h petit dej et enfin la pluie cesse. Je repars à la « chasse » aux fraises ! Des myrtilles seront dans mon axe de tire, pas de quartier ! Une journée de repos sans forcer le mental, sans remise en question permanente. Je m’occupe de moi, décrassage, lavage des affaires. Je trie les sacs étanches de nourriture et attaque un bon ménage de mon Nautiraid. Je vis au ralenti, je discute avec quelques sternes toujours aussi curieuses. Je me confie à la mer, je jette un coup d’œil au cap dépassé hier, ça ne doit pas être bon aujourd’hui en kayak là-bas ! Je me remémore le parcours déjà effectué sans me prendre au sérieux. Je déplie la carte de Scandinavie, ça fait un bon paquet de kilomètres déjà, je suis un peu fier, mais je sais que le dois aussi beaucoup à la chance. Je visualise la route qui me reste à faire, je serais plus protégé, plus d’îles et beaucoup moins de grandes traversées !?! Je ne suis plus qu’à 150km de la mer Baltique, l’eau jusqu’à présent presque douce prend un gout plus salé et surtout, oh désolation, plus souillé. En 700km je n’ai pas vu un plastique, un déchet aussi bien sur l’eau que sur les rives. Un coup de chapeau aux limitrophes de la mer de Botnie. Les finlandais et suédois ont une rigueur implacable et leur mer est vierge de toute « saloperie » en plastique. La Baltique, elle, est bordée de pays de l’ancienne URSS et le rejet en mer n’est pas un problème, les usines n’hésitent pas une seconde à  vidanger leurs cuves en mer. Le phoque gris est en train dedisparaitre et le poisson se raréfie. Voilà un point que je me dois de dénoncer. Une fois de plus l’homme ne réalise pas à quel point notre survie ne tient qu’à une seule règle, protéger son environnement sinon nous disparaitrons. L’arbre doit exister depuis environs 250millions d’années, l’homme depuis combien d’années ? Je souris une fois de plus à quel point nous nous prenons pour l’être suprême et indispensable. Une forêt qui meurt c’est un peu de notre avenir en moins. Les natifs Nord-Américains disent que la terre ne nous appartient pas elle nous a été prêtée par nos enfants. Vous voyez je pars dans mes réflexions, pas de parasite pour m’aveugler, je suis, donc je pense ! Le soleil revient nous voir, ici il n’est que de passage. Le feu me réchauffe et le vent siffle, et si je lui jouais un air d’harmonica ? Demain ? Je ne sais pas, c’est trop loin ! Maintenant c’est mieux. Hier ? Je ne m’en souviens déjà plus ! La vie est plus forte que tout, une seconde de perdue, c’est une insulte à celui qui nous a offert ce bref passage sur terre. Vivons dés maintenant. Dieu que c’est bon de respirer, de rire, de pleurer. Merci la vie, promis je te croque en entier !
PS : A chaque fois que je ne prends pas la mer, Véro m’envoie vos messages de soutien. Un grand merci à vous tous fidèles amis et lecteurs, je suis très touché. Un grand merci depuis le grand Nord.

Soleil et oeufs au plat !

18 juillet 2012
Un arrêt : de l'eau, des œufs et de vrais sourires, toute la gentillesse des suédois...

Un arrêt : de l'eau, des œufs et de vrais sourires, toute la gentillesse des suédois...

4H45 le soleil chauffe déjà la tente, pourvu que ça dure ! 5h30 ça y est je reprends ma route, c’est gris et froid ! Le canal m’offre un départ ventilé, l’effet de venturi accélère la brise de Nord-ouest et me donne un bon coup de main pour une autre belle journée de mer. Le soleil revient, il ne nous lâchera plus de la journée. Il me faudra une heure pour retrouver la beauté et la sauvagerie du golfe de Botnie. Je ne garderai pas un super souvenir d’Härnösand, ville triste, au citoyen peu accueillant. Pendant trois heures je longe une belle côte inhabitée et somptueuse. Au détour du cap Skarpudden je devine la route que je dois prendre. 6km à traverser avec un vent de travers, cela devient une mode, je m’applique à bien me calfeutrer dans mon hiloire et pagaie gentiment. Mes bras font l’effort, ma tête s’envole ailleurs. Je me demande pourquoi tout le monde s’obstine à l’appeler golfe alors que c’est une mer magnifique ! Je converse avec elle, comme à chaque fois, je lui pose des questions, elle me répond. Soudain devant moi le calme plat, plus un nœud de vent, je souris, je ris, elle m’offre une traversée pépère. Je suis déjà de l’autre côté. Je me tourne et vois la mer se couvrir de moutons, quelle délicatesse de sa part, elle a laissé filer son hôte. Je bifurque plein Nord-ouest entre le continent et l’île d’Ästön, l’effet venturi de nouveau lui, vient me faire faire une séance de muscu. A l’abri du large, j’avance tranquillement. De jolies maisons, ornent ce chenal, rien à voir avec les châteaux hideux de ce matin. Au milieu le passage ne doit faire que 10 mts de large et c’est là que je décide de faire ma pose « lunch ». Alors que j’hydrate ma semoule, un vieil homme vient me voir, sa maison est juste derrière où je me suis posé. Je suis encore sous l’effet d’hier où je me suis fait virer comme un pauvre voleur de chaussettes trouées. Il me souhaite la bienvenue et remarque mon « unijambité » puisque à la pause casse croute je l’enlève tout le temps. Il ne parle pas l’anglais mais nous arrivons à dialoguer, il me propose de l’eau de son puits. Je récupère quelques bouteilles vides au fond du kayak et pars avec lui. Je découvre un poulailler ; je lui demande comment survivent ces pauvres bêtes en hiver par des -40° ? Elles ont leur cabane chauffée ! Je reprends mon déjeuner quand toute la famille arrive pour me prendre en photo et surtout m’offrir quatre œufs. Heureux de ce retour à la gentillesse des suédois, je reprends la mer. Encore une traversée m’attend, 4km seulement mais avec un fond de fjord situé à 22km au nord. Autant dire que si ça souffle, je suis raide ! 10 nœuds de vent et une mer à peine agitée, je procède à ma « ramerie » quand pour la deuxième fois de la journée le vent tombe complètement. Décidément la mer de Botnie est vraiment très attentionnée avec l’équipage d’Immaqa.
Ce soir œufs au plat de poulette du coin.  Pour la comptabilité, 36km de plus.
A pluche !

Bout au vent…

16 juillet 2012
Il la protége, lui sussure le Sud, la Méditerranée, une île où les hommes sont rebelles mais ont un coeur gros comme le monde...

Il la protège, lui susurre le Sud, la Méditerranée, une île où les hommes sont rebelles mais ont un cœur gros comme le monde...

Encore et toujours une pluie fine, le soleil est certainement trop occupé à cramer la Méditerranée ! Un bon coup de Nord-ouest se prépare et à 5h25, heure de mon départ, il est déjà en forme. Le grand golfe d’Omnefjärden prend une allure moutonneuse, mais je passe sans problème.
Bien à l’abri je louvoie très prés de la côte pour m’éviter, les pires rafales. Hier j’étais  protégé du Sud-est ce matin planqué du Nord-ouest, ici le vent ne connait pas de répit. J’arrive à la deuxième baie du programme, je passe mais cela devient plus engagé, un poil sportif ! Je retrouve une côte sous le vent mais quelques grosses risées me plaquent au kayak, j’en ai failli perdre la pagaie. Au détour d’un cap je dois bifurquer cap au Nord-ouest sur 400 mètres, je ne dois surtout pas baisser la garde. Je mouline pour gagner du terrain, finalement je m’en sors pas trop mal. Le crachin ne cesse de jouer les supporters mais je crains la prochaine traversée, le Gaviksfjärden est profond de 6km et il aura assez d’espace pour lever un sacré clapot, cela va être dur à gérer. Je me cache derrière un gros caillou pour prendre un peu de répit et manger quelques bricoles qui vont m’aider à affronter cette épreuve. Je m’élance, branche la caméra et envoi les watts, je suis à fond, je ne peux pas donner plus. Je ne suis même pas sur que j’avance, une demi heure pour gagner 500mts et je sens que j’y passe une incroyable énergie. Sur mon tribord un fjord protégé apparait, je vais essayer de tirer un bord sur lui sans trop me mettre en travers des lames pour ne pas finir sans dessus dessous. Finalement je touche la plage, je crois que seule la pluie est mon témoin du jour, pourtant depuis un moment j’étais observé par un homme qui possède le cottage où j’ai beaché Immaqa. Je m’étire quelque peu, je m’extirpe avec peine du kayak et touche enfin la terre ferme. Je vois déjà où je pourrai monter ma tente, mais avant, ma conscience « professionnel » m’exige de comptabiliser la journée. 24km, il manque 6 pour faire mes 30 que je me suis imposé ! Mais hier j’en ai fait 42, ok, je reste !!! Oui je sais cela peut vous faire sourire, mais la rigueur et la discipline sont nécessaires dans des raids aussi long, si l’on passe sur certaines choses à la fin le projet avorte. Pendant que je me bois une tasse de café brulant, un homme apparait, il m’a surveillé à la jumelle et vient à ma rencontre. « Belle bataille, monsieur ! » Je souris et lui répond qu’avec la Botnie, il n’y a ni combat, ni lutte, juste une volonté d’avancer au mieux, aujourd’hui’hui je n’ai plus de jus pour continuer. Il m’invite dans sa maison et debout devant un feu de cheminée je me sèche de cette dure matinée pluvieuse et venteuse. Il m’offre un café et me propose une cabane voisine de la sienne. Je refuse gentiment, j’ai pris l’habitude d’être sous ma tente mais accepte d’aller prendre ma deuxième douche brulante en deux jours !!! En préparant ce projet, j’avais lu pas mal de bouquins sur les pays que j’allais traverser et souvent je remarquais que les suédois étaient froids sans accueil pour l’étranger !!! Je ne sais pas si c’est ma chance légendaire mais depuis que je suis dans ce beau pays je n’arrête pas d’être reçu comme un frère.
PS : La petite rescapée d’hier commence un peu à sécher et Jo Zef l’a prise en affection, je crois qu’elle va venir avec nous jusqu’au bout du voyage. Le Cabochard sera sa prochaine demeure, la mascotte partagera son coussin de bannette.
A pluche !

La haute côte…

14 juillet 2012

P7140006.JPGweb

Depuis trois jours le baro chute de façon inquiétante, en Méditerranée cela annoncerait un sale coup de vent, ici c’est différent mais quand même. En effet ce matin le large avait déjà la couleur blanche version Sud, alors la sagesse me faisait rester où je suis. En analysant la situation tous les trois jours de mer, un coup de zef m’empêche de partir, une manière délicate de la mer de Botnie de me préserver en forme pour les mois qui viennent. Le rendez-vous est fixé à la mi-août pour reprendre mon vélo et sur mon timing je suis déjà à mi parcours à vol d’oiseau de ma « kayakerie botniene » ! Si j’ai du temps je filerai sur Stockholm sinon je m’arrêterai où je serai.  Entre vous et moi j’ai déjà fait 410 bornes en 16 jours il me reste 30 jours pour en  faire 580, mais restons au présent. La petite anse qui m’abrite, que vous pouvez voir sur l’onglet « mon parcours en direct » a sa cabane rouge.
Par éducation je suis allé demander l’autorisation d’y planter mon camp et à ma grande surprise Erna m’a répondu en français !!! Je peux vous dire que je fus surpris et ravi. Aves son mari musicien il réside là tout l’été dans la paix et la tranquillité. Pas d’eau courante ni électricité leur journées sont simples et sans stress. Nous avons beaucoup discuté et surtout j’ai beaucoup appris sur la « haute côte » qui commence ici. Sur 100km vers le sud la géographie prend du relief, le granit s’élève et des grands massifs apparaissent. Ce site spectaculaire est protégé par l’UNESCO elle est l’un  des joyaux  de la Suède. Les îles appartiennent à l’église et personne ne peut y construire. Les seuls cottages présents sont des anciennes cabanes de pêcheurs. Erna m’a raconté avec beaucoup de nostalgie son enfance ici, avec son père morutier. Ses différents métiers l’ont amené à vivre aux USA, en France et à Stockholm mais à la rencontre de son mari musicien ils ont choisi de tout quitter pour une vie plus saine et proche de leur manière d’être. Après une matinée consacrée au séchage et lavage de mon attirail, je suis allé en escalade pour contempler l’archipel balayé par un fort suroît. Là haut tous les arbres sont abattus, les tempêtes d’hiver doivent être terribles. Une vue à couper le souffle. Demain c’est dans ce labyrinthe que je vais louvoyer avec Immaqa. Ce soir je suis l’hôte de mes nouveaux amis.
Non Jo Zef j’insiste, tu dois rester au camp pour le garder. Non je n’amènerai pas des boites en plastiques pour remplir la cambuse et je ne reprendrai pas 5 fois du dessert !!!
A pluche !

You are a free man…

13 juillet 2012
Le passage d'un grand cap est toujours un soulagement. Cap Skaghallan

Le passage d'un grand cap est toujours un soulagement. Cap Skaghallan

Même décor, même heure, même météo, mais il y a un petit plus, le brouillard est d’une intensité que je n’avais jamais connu. J’avance dans le coton, le silence m’enveloppe, à 5km de là un trio d’îles que je dois pénétrer, toujours cap au sud. Compas, carte, je me retrouve nez à nez avec la passe. Large de 30 mètres il n’y a pratiquement pas de fond et les trois minuscules terre se réunissent quasiment. Je passe de l’autre côté et croise un patron pêcheur. Il est surpris de me voir là avec une si petite embarcation et de si bonne heure. Nielsen me pose plein de questions, il me fait voir ses prises du jour, de beaux saumons d’au moins dix livres pièce. Il veut m’en donner un mais je ne peux accepter pour plein de raisons. En un clin d’œil j’ai vu que cet homme ne roulait pas sur l’or et qu’un si beau poisson pour moi tout seul c’est trop. Ses silences me touchent, je revis le même moment qu’à Kallviken, on ne se connaît pas mais le golfe de Botnie nous rend frères de mer. Il me demande où je vais dormir ce soir, combien de kilomètres je fais par jour. Il sait que ma journée est loin d’être finie et me lâche l’amarre en me disant « take care, you are a free man ! » (Prend soin de toi, tu es un homme libre !) Je repars gonflé à bloc, je n’arrête pas de repasser en boucle cette phrase : « You are a free man »  yes I’m.
Les kilomètres sont avalés différemment aujourd’hui, je descends vers le sud, je descends vers le soleil. A propos, il tombe des cordes, des murs d’eau s’abattent sur moi mais je chante, je ris, je suis libre, comme les sternes arctiques que je croise. Libre de continuer, de m’arrêter.

Au détour d’un promontoire de granit, une centaine, d’oies bernaches me regardent un peu inquiètes, passer. Je stoppe mon pagayage et leur hurle : «  you know I’m a free man ! » Elles se jettent toutes à l’eau pour aller se planquer derrière de gros cailloux. Je suis euphorique, la vie est si belle. 14h j’ai la dalle et j’ai pas encore mis les pieds sous la table, allez Jo Zef au prochain restau on s’arrête !!! Je pénètre un archipel sous un rideau de pluie et  implore les Dieux des mers et des océans de me trouver un petit endroit bien sympa pour monter mon bivouac. A bâbord je détecte une échancrure, une sorte d’alcôve marine, allez la mascotte on va voir comment est le lieu ! Le paradis sur terre… je beach Immaqa et pars à la recherche du bon coin plat pour y monter la tente. Le tarp (toile qui sert d’abri) est aussi monté et en dessous je monte mon chalet de toile. Ce soir le soleil pointe son nez mais le vent du sud va envoyer certainement ces watts le baro qui est déjà bas vient de faire une rechute. I’m a free man !
Pour les comptables, 30km de fait quand même.
A pluche !