La rivière m’a dit…

17 mars 2011
Une sorte d'offrande de la rivière...

Une sorte d'offrande de la rivière...

Le Sirocco a perdu la partie, le Libeccu reprend le rythme, les rafales sont soutenues et la pluie ne cesse de rendre le mouillage couleur chocolat. Je quitte le bord pour une vallée perdue, pour un lieu oublié, là où une rivière doit être en furie de ces trombes d’eau que les Dieux du ciel lui envoient depuis plusieurs jours. La piste est défoncée mais prudemment mon véhicule se déjoue des ornières piégeuses. Je stoppe le moteur, les ondées se succèdent, elles se sont enrubannées de brouillard. Bien équipé j’endosse mon sac à dos étanche et part. Où ? J’ai envie de causer avec elle ! Qui ? Mais la patronne, Dame Nature…

Je sais qu’aujourd’hui je serais en paix, personne n’oserait venir se perdre dans ce coin si hostile. Le torrent est d’une violence que je ne lui avais jamais connue, je reste prudent. La pluie cesse mais je sais que cela sera éphémère. Je déplie ma canne et tente quelques lancés. J’avance dans un maquis dense, la pluie reprend de plus belle, je suis heureux, on dirait que les gouttes d’eaux veulent me dire des choses. Assis sur un tronc d’arbre mon thermos d’eau chaude me permet de déguster un chocolat chaud, une saveur d’enfance…

Là-bas dans un retour de flux du torrent monsieur et madame canard papotent, ils savent qu’avec moi ils ne risquent rien.

Je continue à longer la berge, mais c’est déjà l’heure de manger, je n’ai pas de montre mais l’estomac lui le sait.

Je fouille le sous bois et déniche le carburant, un peu de bruyère morte avec des copeaux d’écorce de pin sec. Je m’applique et fait un mini bucher. Je ne dois pas louper mon feu se serait une sorte d’offense. A genou devant lui je fais de mon mieux, soudain une petite fumée s’en dégage, je reste encore plus concentré car fait du hasard la pluie redouble de force. J’avais préparé du petit bois rouge et tout doucement j’en rajoute. La flamme est faible mais je suis là pour l’aider, à moins que se soit elle qui m’aide !

Quasiment couché devant le feu, juste derrière le bruit de la rivière en furie me réconforte, me met dans une sorte de cocon confortable. Au milieu de cette végétation si dense je me sens protégé.Ca y est le foyer est parti, mon eau chaude déshydrate ma semoule et mes mains se réchauffent. Un bonheur simple, facile sans artifice, puis soudain tout s’obscurcit ! Mes pensées me ramènent à la réalité, des soldats tuent pour la gloire d’un tyran, les nippons ont leur avenir qui s’envole en fumée, Haïti n’est plus qu’un restant d’île et moi je suis le plus heureux des hommes ! Paradoxe des vies, déséquilibre du Ying et du Yang. Quand je pense aux dernières catastrophes que les habitants de la planète ont subi, je me demande si Dame Nature ne réglerait pas ses comptes ?

Non, c’est sur que non, je raisonne avec mon petit cerveau d’homme. La Nature n’a pas de vindicte avec qui que se soit, elle fait sa vie c’est tout. C’est nous les fautifs et nous devrions prendre tous ces événements comme des leçons, au lieu de les prendre comme des fatalités. Mettriez-vous une friteuse  sur le rebord d’une  gazinière qui ne tient pas l’équilibre, déposeriez-vous vos documents les plus précieux au pied de votre douche, inciteriez-vous votre enfant à jouer à la roulette russe ? Non, bien-sûr !

Je ne juge pas, mais plus le temps passe et plus je trouve que nous ne sommes pas raisonnables…

Je reprends mon bol de semoule enfin prête et savoure cette journée absolument extraordinaire, je sais que le jour où j’ai eu la jambe broyée des gens faisaient l’amour, des enfants naissaient, des fleurs étaient offertes et un matelot lui se battait pour ne pas mourir.

Que puis-je y faire ? Y mettre ma pierre blanche, pour guider celui qui voudra. Moi-même j’en suis quelques unes, posées par un guide.

La gibecière avec trois belles truites et une grosse brassée d’asperges sauvages, je retourne aux pays des hommes retrouver en surprise ma « Vrai » pour lui remettre en partie ma récolte…

« Si vous pensez que vous êtes trop petit pour changer quoique ce soit, essayez donc de dormir avec un moustique dans votre chambre. »

Le livre sacré de chacun…

9 mars 2011
Danse de l'oie, juste avant la chasse. Alaska Eagle river.

Danse de l'oie, juste avant la chasse. Alaska Eagle river.

Il y a quelques jours une joute écrite s’est produite sur mon blog et elle m’a inspiré une histoire comme une légende athapascanne.

Dans une tribu holikachuk vivait 4 jeunes gens,  l’âge adulte pointait à l’horizon.

« Coyote fuyant » était le leader de la bande, plus grand, plus fort, il était un chasseur de grande qualité. Il détestait plus que tous les trappeurs blancs qui ne tuaient que pour le gain.

« Crocus des prairies » était intellectuel, toujours fourré auprès de l’homme médecine, il récoltait toutes sortes de plantes pour soigner ses oncles malades, en lui sommeillait un grand chaman.

« Flamme vacillante » naissait malade et sa jeunesse n’était qu’une succession de guérison entrainant d’autres maux.

« Pas qui s’efface » était certainement le plus faible du quatuor, il craignait la foudre et les combats, son cauchemar était de se retrouver seul  en forêt un jour d’ouragan.

A  l’aube de la quatrième lune Aigle Rusé le grand chef,  réunissait le village, un immense feu central était encerclé par toute la tribu et des chants ancestraux mélangés aux sons des tambours couvraient le hurlement des coyotes en quête de proies.

Les quatre jeunes savaient que c’était le moment du départ. Chacun reçut un paquet identique : un poignard, de l’amadou séché, une pierre à éclat et un parchemin à ne lire qu’en plein milieu de la forêt.

Pendant trois cycles de lune ils devront survivre avec peu, prier, jeûner, penser et surtout découvrir le monde des grands esprits.

Ils prirent leurs dotes et partirent le cœur serré aux quatre coins cardinaux.

La première nuit fût longue et brumeuse, la fatigue, la faim et le manque de compagnie les recroquevillaient sur eux mêmes. Plus les jours passaient et plus les corps s’affaiblissaient. Ce n’était que le début du printemps et à part des pissenlits la nature n’était pas encore généreuse.

Le grand chef en leur remettant le parchemin avait bien stipulé qu’ils ne devaient l’ouvrir qu’au moment où le doute s’installerait. Ce texte serait une sorte de guide, de conseilleur…

« Coyote fougueux » était sur une zone trappée par les visages pâles en abondance et il ne réussissait pas à piéger d’animaux pour se nourrir. Il était épuisé et perdait le moral en même temps que son poids, il fondait comme un glaçon au soleil. Il se mit à lire le parchemin. Le texte disait que l’homme blanc était supérieur aux athapascans, qu’ils étaient mieux organisés et que la forêt allait leur appartenir…Dans une rage noire il hurlait sa haine contre les visages pâles et maudissait le chef du village de lui avoir fait subir cet affront avec ce texte odieux.

« Crocus des prairies » découvrait des plantes qu’il ne connaissait pas, il se perdait dans les théories qu’il avait cru apprendre mais ici loin de sa terre tout était différent. Il était temps de lire le manuel d’Aigle Rusé. Où que tu sois les plantes sont poisons, les rivières souillées et l’animal trop futé pour se laisser piéger, tout ce que je t’ai appris ne sert à rien… Il était abasourdi d’une telle nouvelle, pourquoi une si grande trahison alors qu’il commençait à appliquer sa médecine ?…

« Plume vacillante »n’était pas en meilleur état que ses autres frères, mais il encaissait pas trop mal cette immense épreuve. Les anciennes blessures bien-sûr prenaient de plus en plus de place et le moment de rentrer au village lui tardait. A son tour il ouvrait le parchemin : La maladie va te ronger comme le fleuve qui ravage une berge, loin des tiens tu va souffrir et dans le grand astre noir tu vas partir. Il se mit à sangloter et ne pouvait croire que le grand chef avait pu écrire cela…

« Pas qui s’efface » était celui des quatre qui était le plus mal en point, seul au milieu de la forêt tout le faisait sursauter. Un grizzli était venu croiser son chemin et il avait bien cru que c’était sa dernière heure. Chaque buisson, talus, arbre semblaient lui cacher un monstre. Il était temps pour lui de prendre du réconfort en lisant les écrits d’Aigle Rusé : Le grand vent du Nord qui porte la foudre et la grêle vont s’abattre sur toi, le tonnerre mettra le feu à la forêt que tu arpentes et comme tu es seul les grizzlis et les loups te dévoreront. Il se mit à hurler comme une bête féroce. Il se jugera de rentrer au village pour se venger…

Au matin de la troisième lune, quatre gars décharnés se présentaient au milieu du village, le feu était toujours allumé où du genévrier brulait pour éloigner les mauvais esprits. Le son du tambour lancinant rameutait la tribu et autour des jeunes disciples Aigle Rusé récitait de vieilles prières.

Le calumet était fumé à tour de rôle et les percutions de fémur d’orignaux sur les peaux tendues embrouillaient encore plus les esprits…

Soudain le vieux planta sa lance dans le sol et le silence glaça l’assistance.  Alors mes enfants avez vous rencontré le grand esprit ? Est ce que mes écrits vous ont guidé ? Le mutisme était pesant puis le plus courageux des quatre pris la parole. Il le regardait droit dans les yeux en tremblant de rage : Tu m’as trahi, tu m’as prédit de devenir un guerrier et sur tes écrits tu sublimes l’homme blanc. Les trois autres saisirent l’occasion pour vociférer contre le grand chef, tu es un vieux fou, tu nous as trahi, tu mérites l’exile…

Le sage saisit les parchemins et les déroula devant tout le monde, ils étaient vides de toute trace, vides d’écrit, vierges de peinture !!!

Les jeunes les reprirent en mains et hurlaient que ce n’était pas possible, qu’il y avait de la sorcellerie dans tout cela.

Les tambours reprirent  comme le battement d’un cœur qui bat au ralenti, le chef se mit à chanter en lançant du sel sur le feu. Puis de nouveau il planta sa lance dans le sol et s’approcha face contre face des quatre apprentis.

Ces parchemins étaient vierges !!! Il se mit à rire comme jamais ils n’avaient entendu… Ils sont vides, je n’ai jamais rien écrit dedans, ils ont juste un pouvoir, celui qui tente de le lire ne voit que ses faiblesses, ses rancœurs, son passé. Vous n’avez lu que ce que vous avez au plus profond de vous…

Voilà chers amis une petite histoire qui m’est venue en réflexion pendant une journée kayak en montagne en plein milieu d’une Corse hivernale paisible.

Il est dur d’écrire, mais encore plus de lire et d’interpréter. Si le cœur vous en dit vous pouvez bien-sur écrire un mot à Grand Aigle Rusé…

Ayeltgnu

Légende du chaman de la tribu des « Pieds perdus »…

21 février 2011

Il était une fois un chaman solitaire de la tribu des « pieds perdus » qui vivait seul dans le Grand Nord de la forêt boréale.

Son abri était une cabane minuscule, il l’avait érigée en plein milieu d’une île située sur un grand fleuve boueux. Nul ne connaissait son passé et le mystère planait sur son parcours. Il vivait très isolé et avait appris au fil des hivers rigoureux à communiquer avec la nature. Le soir au son profond du tambour il chantait des cantiques dans une langue inconnue, les animaux connaissaient les refrains, il était devenu l’un d’eux. Un « qayaq » d’écorce de bouleau était toujours paré pour un départ soudain. Comme l’oie bernache il  pouvait partir en un battement d’aile. Sa vie de chaman, il la devait certainement à un passé lourd d’histoireses teinté de noir et de rouge !

Tous les 6éme jours de la lune montante un « qayaq » blanc venait se poser sur la berge, une squaw venait lui rendre visite. Il l’avait nommée «  Plume d’argent », elle venait l’apprivoiser, lui causer de la vie de village et lui prodiguer des soins sur ses plaies de vieux combats violents. Elle ne l’avait jamais questionné, son sourire l’apaisait et muni d’herbes médicinales elle tentait de lui refermer ses blessures.

Devant le feu, le soir de temps à autre, il lui parlait des batailles qu’il avait faites, des gens qu’il avait dû tuer de ses mains et de cet enfant qui vivait loin là-bas après la rivière salée et qu’il ne connaissait pas. Lui chaman, elle squaw, pourtant quelque chose de très fort les unissait. Les blancs appelaient ça l’amour, eux l’appelaient la « grâce de vivre »…

Pendant ses longs jours de solitude il s’entrainait encore comme s’il allait repartir au combat, mais il était devenu un guerrier de la lumière. Courir dans la forêt tapissée de  neige fraîche, remonter le fleuve à contre courant, manier l’arc et la trappe. Combien de fois devant la biche innocente il baissait sa garde pour la laisser repartir, en ce jour de grâce il se contentait de pissenlits et de baies. Un grizzli venait régulièrement le défier, sans arme à mains nues ils se livraient à des joutes périlleuses. L’ours brun savait que cet homme était différent, qu’il ne voulait absolument pas empiéter sur son territoire.

De temps à autres des trappeurs débarquaient sur son île,  amenant des offrandes, ils lui proposaient de prendre la tête d’équipe pour aller trapper; le commerce de la fourrure. Rien ne le déstabilisait de son choix de vie, l’homme blanc a les yeux aux reflets d’or et lui est libre comme l’aigle royale. Les contrats sont dépliés, mais jamais il n’apposait sa signature, il vit de rien, mais ce vide lui permet de se remplir de tout ce que la nature lui transmet. Pas besoin de fourrure superflue, de cabane chauffée, de squaw servante. Quand il a besoin, il se sert et ne gaspille jamais, il connait trop le prix de la vie. Quand il tue, un saumon, il lui demande pardon et rejette au fleuve toutes les parties non consommées, il sait que seulement comme ça son âme ne se perdra pas. Quand il cueille une fleur, il lui cause avant, lui demandant de le soigner… L’homme blanc ne peut pas le comprendre et repartira dépité de si peu d’intérêt pour le métal jaune.

Une fois par an au moment où le peuplier met sa robe de sang, il réuni sur son île un groupe d’hommes et de femmes de la tribu des  «pieds perdus». Pendant cette période il leur enseigne le combat pacifique, le maniement de l’arc et de la lance. Comme cadeau d’adieu il leur transmet le savoir de l’allumage du feu. Le frottement du bâton sur le tronc sec qui enflammera les brindilles et l’écorce de bouleau. Ce feu réparateur, qui réchauffe le nomade, qui éclaire l’égaré. Sans aucune explication après cet enseignement ils repartiront chez eux, certains garderont égoïstement le secret du feu pour eux, mais d’autres à leur tour, transmettront les enseignements du chaman.

L’hiver est proche, il reprend sa solitude et ses chants au son du tambour, le grand corbeau et le vieux castor créateur de l’univers à leurs tours lui enseigneront les sagesses divines…

Quand le tronc planté sur la rivière figée tombera cela signifiera le moment du dégel et il reprendra sa route en « qayak » à la découverte d’autres horizons, d’autres peuples, d’autres légendes… Son nom de chaman : « Ayeltgnu » chanceux en langue athapascanne…

Toutes ressemblances avec un personnage ou un événement ayant existé serait absolument fortuites…

1’35 » en compagnie d’un beau grizzli…

13 septembre 2010

Je suis en train de repérer les rush des images que j’ai ramené de ma « yukonnerie » et j’ai trouvé ceci.

Ça bouge c’est court mais j’ai fait avec les moyens du bord. Je négocie pour un reportage donc wait and see…

En attendant préparer le spray bear et courage je crois qu’ils vous a repéré…

Grey Owl

8 mars 2010

beaver and grey owl

Si hier je vous présentais un homme hors du commun, Thierry Corbalan, aujourd’hui aussi je voudrais vous faire découvrir encore un héros des temps passés?

Archibald Belaney, surnommé Grey Owl, est né en Angleterre en 1888. Élevé par deux tantes célibataires et sa grand-mère, Belaney connaît une enfance malheureuse. Durant sa jeunesse, il est fasciné par les autochtones d’Amérique du Nord et rêve d’en devenir un. À l’âge de dix-sept ans, il part pour le Canada.

Entre 1907 et 1927, il vit dans le Nord de l’Ontario et gagne sa vie comme trappeur, guide et garde forestier.Il se mari avec une native et devient l’un d’eux. Converti à l’écologie, il devient, peu à peu, un farouche défenseur de la nature. En 1931, Grey Owl est nommé par le gouvernement canadien « gardien des animaux » du parc national du Mont Riding, au Manitoba, puis du parc national de Prince Albert au Saskatchewan, où il écrit ses articles et ses livres, il tombe malade après une série de conférences en Angleterre, au Canada et aux États-Unis et meurt de retour chez lui le 13 avril 1938, à l’âge de cinquante ans.
Deux de ses livres ont été édités en français et il m’est difficile de le lâcher. Peu de bouquins peuvent se venter de m’absorber autant , Moitessier, De Monfreid, Kim Hafez, Gilles Elkaim sont des personnages qui me fascinent et leurs lectures m’apportent un réconfort incroyable dans mon système de vie qui est souvent considéré comme marginale, dans ces lectures j’y trouve une trame ressemblante à mon chemin un peu particulier, entre les lignes je lui trouve encore plus d’énergie nécessaire pour aller jusqu’au bout de mes rêves.
Si vous aussi vous désirez rentrer dans cette magnifique histoire voilà les titres de ses deux ouvrages:
La dernière frontière et un homme et des bêtes aux éditions Souffles
Pour ceux qui ne sont pas trop lectures un extrait d’un reportage d’époque et la présentation du film qui est sorti en 1999 avec Pierce Brosnan réalisé par Richard Attenborough



Chief Joseph par petit chef Jo Zef!

5 mars 2010

chief Joseph

Dans ma recherche sur les peuples natifs américains je suis tombé sur une pensée par le grand chef Joseph, la mascotte m’a menacé de me scalper ( du moins ce qui reste) si je ne vous transmettais pas  les paroles de son aïeul
( j’ai abandonné l’idée de lui démontrer que ce n’était que le hasard si ce brave indien s’appelait Joseph)

Sous un seul et unique ciel
Nous voulons seulement avoir les mêmes droits que les autres hommes, nous voulons être comme faisant partie de l’humanité. Et lorsque l’Indien sera traité par l’homme blanc comme tout autre être humain, alors nous ne connaîtrons plus la guerre. Nous aimerions être les enfants d’une même et seule famille sous un seul et unique ciel entouré du même pays, et nous prions pour que cela advienne.
Traitez tous les hommes pareillement. Donnez-leurs à tous une chance égale de vivre et de croître…
Vous pouvez aussi bien attendre des rivières qu’elles coulent à l’envers, qu’exiger de n’importe quel homme libre qu’il soit content d’être enfermé et que la liberté d’aller où bon lui semble lui soit refusée. Si vous attachez un cheval à un piquet, vous attendez-vous à ce qu’il grossisse ? Si vous parquez un Indien dans un coin de terre et que vous l’obligez à rester, il n’y sera pas content et il ne croîtra ni ne prospèrera.
… Rendez-moi ma liberté – liberté de voyager, liberté de m’arrêter, liberté de travailler, liberté de faire du commerce là où je le choisis, liberté de suivre la religion de mes pères, liberté de penser et d’agir pour moi-même – et j’obéirai à chaque loi ou je me soumettrai au châtiment.

Chief Joseph

Le Combat intérieur…

29 janvier 2010

monazimba

dessin de Monazimba: site à découvrir aussi bien pour ses textes, musiques et illustrations.

Le Combat intérieur

Un soir, un vieil Yupik parlait à son petit-fils du combat qui se
livre à l’intérieur de chacun de nous.
Il l’expliquait comme suit:

’Il y a deux loups en chacun de nous’ :

D’abord le loup sombre. C’est la colère, l’envie, la jalousie, la tristesse, le
regret, l’avidité, l’arrogance, l’apitoiement, la culpabilité, le
ressentiment, l’infériorité, le mensonge, l’orgueil, la supériorité et
l’ego.

Ensuite, le loup blanc. C’est la joie, la paix, l’amour, l’espérance, la
sérénité,l’humilité, la bonté, la bienveillance, l’empathie, la générosité, la
vérité la compassion .

Après être resté silencieux pendant un instant, le petit-fils demanda:

’Grand-papa, quel loup gagne?’

Le Grand-papa lui répondit simplement:

’Celui que tu nourris.’

Passez un bon week end

PS: Jo Zef est excité comme un castor devant un érable! c’est bientôt  la chandeleur!!!

A pluche

Chamanisme et pas intégrisme !

21 janvier 2010

xndeavenement

Depuis que j’ai décidé de larguer les amarres pour une nouvelle vie, je parcours le monde ; j’ai rencontré, échangé, partagé. L’homme peut être généreux, fraternel mais aussi destructeur et il a inventé la religion. Rome, Jérusalem, La Mecque, Katmandou … Les Grands Esprits peut être ne savent où sont ces villes de pèlerinage ?

On a inventé, sur certainement des faits réels, des histoires incroyables qui servent les hommes pour dominer et être servi par leurs propres frères. On déclare secte celle ci et religion celle là, on dit que celle ci est vraie et celle ci diabolique !

Certains peuples très proches de la nature abordent la spiritualité d’une manière qui me convient, entre autres les Natifs du grand nord. Dans notre vocabulaire on parle d’animisme ceux qui donnent une âme à tout objet, plante ou animal.

Serait il plus ridicule que de s’agenouiller devant une statue de plâtre ?

Chaque lieu sur terre est un espace divin dans le bon sens du terme, si la maladie s’empare de nous c’est peut être pour nous arrêter et pointer du doigt une partie de notre « moi » qui est obscure. En prenant le temps de se poser et d’observer autour de soi et un peu à l’intérieur de son âme on découvre d’où provient le mal, mais on n’a plus le temps !

Les enfants à amener à l’école, le match de foot de la dernière champion league et puis le dernier film à voir impérativement, les courses du samedi de toute façon on ne peut pas faire autrement et puis c’est vraiment des « tarés » ceux qui s’arrêtent et prennent le temps de penser …

Pourtant les réponses sont autour de nous, la France fait partie des pays ou il y a le plus de dépressifs : et une p’tite pastille pour dormir et une p’tite orange pour se réveiller le matin et un petit sachet de poudre magique pour perdre du poids et 160 kilos de nourritures comestibles jetées par an en France par habitant !!!

Attention je ne déclare pas la guerre à qui que se soit, je raisonne comme un Cabochard. Mais depuis que je me prépare à ma balade Yukonnaise je m’intéresse de plus près aux Amérindiens et leur manière ancestrale de vibrer. Bien sur leur décadence est bien réelle et l’alcoolisme a bien entamé le peuple des Natifs mais quand on gratte à peine en sort une étincelle d’une force chamanique.

En m’isolant comme je l’ai fait et comme je vais continuer à le faire je trouve des réponses à des questions qui semblent par moment insolubles et puis : « Boum » l’étincelle et la réponse arrive.

L’autre soir au coin du feu je m’étais allongé sur un vieille palette rejetée par une tempête et parcourais le ciel étoilé, je trouvais une étoile à chaque proche disparu, je trouvais une réponse à chaque point noir, je visualisais les personnes qui avaient voulu me blesser, m’écorcher me changer et me mettais à rire en leur envoyant de l’amour, j’essayais d’imaginer ma mort et me mettais à rire là aussi, je crois que rien n’est grave et c’est nous qui rendons tout compliqué, tout insurmontable. Je me disais et si mourir était une imposture et si après notre départ on était juste derrière une porte à espionner les « bons vivants » se mettre sur la gueule.

Les natifs savent trouver dans chaque élément qui nous entoure le Grand Esprit celui qui nous guide et nous prépare à passer derrière la porte, de la plus petite fleur au plus grand animal, de la plus basique des prairies à la plus vertigineuse des montagnes ; tout est là pour nous pour nous aider à mieux profiter du bref passage sur terre.

Je vous laisse à vos réflexions, en espérant que le pot de fleur devant vous, l’oiseau croisé sur votre balcon, que la goutte de pluie qui se pose sur votre cou vous donne la réponse à tous vos maux, le hasard n’existe pas. Cela fait bien longtemps que j’en ai la preuve quotidiennement.

Pour prolonger cette pensée…

Le repos du guerrier…

13 janvier 2010

Le grand blanc du Saguenay est déjà derrière mais je ne suis pas tout à fait revenu, heureux bien sur de retrouver mon île et sa paix hivernale, mais je suis nostalgique des grands espaces rencontrés…

La forêt, les animaux, la rivière, la candeur des gens me chantent encore à mes oreilles de Cabochard.

Ici je suis le plus heureux en hiver mais au beau jour déferle le  » n’importe quoi »:  le manque de respect urbain et je me renferme pour devenir un loup qu’on n’approche pas ou peu.

Dans se camp de base Québécois j’ai découvert un groupe de chanteurs qui se nomme mes Aïeux avec quelques chansons qui nous ont touchés,

entre autre celle-ci:

Le repos du guerrier:

Marcher des heures à travers la forêt
Respirer par le nez, se retourner jamais
Mettre un pied devant l’autre pour trouver le repos
Poser les balises d’un monde nouveau

À la tombée du jour, atteindre la clairière
Ermite volontaire évadé de l’enfer
Faire une prière et faire un feu de bois
Boire à la rivière pour la première fois

Déplier la toile pour s’en faire un abri
Briser le silence en poussant un grand cri
Crier à tue-tête pour entendre l’écho
Et compter les étoiles couché sur le dos

Baigné dans la lumière d’une aurore boréale
Réaliser que la beauté est sidérale
Ralentir le rythme de la course folle
Folâtrer un instant sans but, sans boussole

Sentir le vent caresser son visage
Ajuster sa mire, se fondre au paysage
Ajouter des secondes au film de sa vie
Vidanger son cerveau, tomber endormi

Plonger dans le lac du pays de Morphée
Féconder la terre où germent les idées
Débusquer dans le bois le grand caribou
Boucaner dans la pipe du bon Manitou

Chanter avec le lièvre, le renard et le loup
Louvoyer vers la cache du carcajou
Jouer de la vielle avec un farfadet
Descendre dans la grotte avec les feux follets
Laisser la poésie décider de son sort
Sortir au matin et accepter la mort
Mordre dans la vie sans penser à demain
Maintenir le cap tout droit vers son destin…

Je vous laisse à vos rêveries moi ce soir je repars retrouver mes tchoms des forêts…