Stage et Défi au menu de bout de vie
9 juin 2012Convoyage vers le Grand Nord…
4 juin 2012Arcticorsica; toujours des bras pour donner un coup de main!?!?
Les Bouches de Bonifacio ont retrouvé leur refrain habituel, le vent ! Pas une tempête mais un bon zef de force 7 à 8 sur l’échelle Beaufort. Éole est un Dieu au grand cœur, pour la semaine de stage juste quelques risées… Les stagiaires sont rentrés chez eux mais l’un d’eux à poursuivi avec le convoyage de tout mon barda pour mon raid Arcticorsica. Nicolas a traversé la méditerranée avec le fourgon, un bref arrêt chez lui dans le var et accompagné de Robin cap sur la Norvège. 4500 km pour me remettre le kayak à Mehamn sur la péninsule de Nordkinn. Ce soir les jeunes pour leur première étape ont planté leur tente à Chalon sur Saône. Mon départ par les airs est prévu samedi 9 juin pour arriver sur les bords de la mer de Barents. Une date qui ne m’est pas indifférente puisqu’elle est la date anniversaire de mon accident, 29 ans déjà !
Sur ce même billet tout les soirs je vous mettrais leur position et une photo de leur parcours.
PS : Jo Zef la mascotte se demande comment seront les omelettes ! Norvégiennes, pardi !!!

Chalon sur Saône, première nuit sous tente...

Après 800km de route arrêt à Gottingen (Allemagne)

Dragon tail: Passage entre le Danemark et la Suède...
Samedi 9 juin à 2h du matin Robin et Nicolas sont arrivés à Mehamn sur les bords de la mer de Barents… J’arrive!!!

Le parcours en fourgon de Robin et Nicolas...
Fin du 10éme stage de plongée…
2 juin 2012Au petit matin je contemple ce paysage apaisant, La Galiote à la droite du décor abrite mes stagiaires, c'est simple le bonheur...
Le dixième stage est déjà fini… Quelle semaine mes amis ! Tout d’abord un grand merci à Eole qui a su être clément et nous gratifier de condition exceptionnelle, la réputation venteuse des Lavezzi en a pris pour son grade, calme plat ! Les dauphins nous ont encore accompagnés, une escorte de rêve. Roselyne, Yann et leurs amis de la sécurité civile de Bonifacio ont permis aux stagiaires une visite guidée en mer des falaises de calcaire et le baptême d’hélicoptère qui est toujours un grand moment d’émotion. Le survol des bouches de Bonifacio donne encore plus la dimension du décor de rêve où la semaine s’est déroulée. Dernière soirée en intimité dans un restaurant spécialisé en poisson ouvert que pour nos marins et la dernière nuit sur la Galiote… Le départ à l’aéroport était silencieux mais je sais, que désormais dans les moments de doutes et de révoltes le chant des oiseaux marins des Lavezzi leurs donneront du courage pour continuer à faire ce pas parfois douloureux.
Que Dieu vous prothèse !
Je me demande si Jo Zef ne serait pas chouchou de Clara???
Une belle escorte...
L'hélico est une sorte de bouquet final, merci Yann...
Vie de mer…
31 mai 2012La magie des Lavezzi fonctionne à merveille, les visages s’ouvrent et les limites reculent. Le premier jour certains ne pensaient pas s’en sortir aussi bien, et pourtant ! Le temps est toujours idéal, le vent est en congé, chut, ne respirez plus vous pourriez le vexer. Habitude, manie de vieux garçon, je me réveille toujours très tôt. Quelle surprise de trouver déjà quelques stagiaires debout. J’ai rendez-vous avec un ami pêcheur qui, suivant, ses prises devrait nous alimenter de quelques belles pièces. 5 kilos de chapons prévus pour le dîner… La lagune n’est plus qu’un souvenir car chaque excursion nous amène vers le large. Exercices de sécurité en début de plongée pour donner la confiance à tout le monde et nous voguons à la rencontre des habitants des lieux. Mais les journées sont longues alors naviguons à la voile. Christophe skipper du catamaran « Nomade » nous rejoint, octobre 2013 il s’élancera pour un tour du monde à la voile, rien de mieux pour initier nos amis… Le vent est faible mais le dessin du bateau est conçu pour avancer de suite très vite. Hisser les voiles, border, barrer, la vie de marin est rude mais le silence de la mer en est la récompense… Croyez vous que ce soit fini ? Mais non ! Le bâtiment du DRASM (Département de Recherche d’archéologie sous-marine) est sur zone et sa nouvelle responsable pour le littoral en corse, Franca Cibecchini nous a proposé une visite de leur navire l’André Malraux. Définition de l’archéologie sous-marine, spécificité du bateau… Pirate, corsaire, épave… Jo Zef calme toi, on va finir par avoir des ennuis ! Le soleil tombe de sommeil, pas les stagiaires ! Dernier dîner aux Lavezzi qui ne signifie pas fin de l’aventure, demain est trop loin pour que l’on s’en préoccupe. Le bonheur est l’huile essentielle de ce stage pour une vie debout.
Larguez les amarres...
Le bâtiment André Malraux du DRASM
Briefing par Franca la responsable pour le littoral corse du DRASM.
Partage et émotion…
31 mai 2012
En bonne compagnie...

La mer nous fait oublier le carcan du corps mutilé...

Guibol-land!

Réalité ou légende....

Après le passage de l'arche, le grand bleu nous attend...
Un pied dans l’eau!
29 mai 2012
Clara en action...

Rencontre d'une seiche...

Magie de la vie...

Silence, on rêve!
Aguerris, amarinés les termes manquent pour définir les marins du dixième stage. La nuit fût « lavezziene » ! Douce et bercée par les légendes du lieu. Un cadre que beaucoup connaisse, mais pour les autres imaginez un décor de cinéma mais ce n’est pas du théâtre. Entre vous et moi, ils le méritent bien. La vie nous afflige bien des défis mais elle est plus forte que tout. Un bout en moins c’est une sorte de renaissance. Alors profitons de ce temps présent. Le vent est nul et le soleil nous gratifie de ses douceurs, rejoignons le monde du silence. Dans la lagune l’eau est cristalline, une histoire d’eau nous tend un piège, sans que le « héro tique » ! A tour de rôle Gunther et moi promenons nos amis, l’aisance pointe le bout de sa nageoire. Thierry s’adonne à ses « palmeries » et Niko (Dubreuil) immortalise de quelques clichés les ébats de l’homodelfinus. Niko(2) le jeune de l’équipe est mon binôme, une seiche nous espionne, deux mecs, pour trois jambes et trois bras ? A l’école dans les cours sur les hommes on ne lui avait pas appris ça ! Je me demande si l’université de la vie ne prend pas le dessus sur celle obligatoire ! L’élève écoute le prof, mais le collège est celle des flots bleus, nous tentons le large. Une arche de granit nous barre la route, c’est la porte de la liberté, nous nous glissons sans bruit dans ses entrailles et rejoignons nos rêves. Niko est attentif, il n’a pas le choix, je le rabâche sans cesse : La plongée n’est pas un sport mais une discipline. 10 mètres, c’est différents, de la haut, ici le petit c’est nous. 15 mètres une petite femelle mérou nous bade, puis sorti des profondeurs un vieux mâle nous croise, nous-a-t-il vu ? Pas sur… La nature ne nous juge pas, elle vit sa vie… 50 ‘ de bonheur, de partage… Le soleil décline la Galiote est toujours bien seule au mouillage, vous avez dit handicapé, c’est dingue la plongée ça rend sourd.
Rencontre avec les dauphins…
28 mai 2012Encore un dauphin? Non Thierry!!!

A peine arrivé déjà le grand bain!
Je suis convaincu de la douceur de la vie, cela peut vous paraître étrange mais pourtant cette sensation ne cesse de m’envahir après l’orage le soleil ! Ce matin en fût encore la preuve. Toujours dans le golfe de Santa Manza une visite inattendue a surpris les stagiaires, une famille de dauphins est venue nous rendre visite. Le vent est nul, le soleil brille et nos amis un poil espiègle ont décidé de nous souhaiter bonne mer. Pour la plupart des participants cela représente une première qui restera longtemps gravée. Nous levons l’ancre direction les Lavezzi. Mais c’est qu’ils ont choisi de nous escorter les delfinus. Joueurs, curieux ils se collent à l’avant de l’étrave et entament un contact visuelle avec nos aventuriers. Que dire de plus, regarde et aime… Finalement le granit des Lavezzi s’offrent à nous, la cala de la Chiesa sera notre repaire de corsaire pour un bout de vie partagé…
Déjeuner de luxe pour un équipage hors « paire », mince encore un jeu de mots d’unijambiste un poil rebelle. C’est le grand bain, fini le poids de l’atmosphère, le regard de plomb qui blesse plus l’âme que le moignon. Chacun a amené ses ombres pourtant le soleil brille, et comme le passage d’une fée le passé est momentanément absent.
On a deux vies, la deuxième commence quand on s’aperçoit qu’on en a qu’une ! Confucius . Citation inspirée par mon « frère de glace » Niko Dubreuil…
Que le 10éme stage Bout de vie commence…
27 mai 2012
Clara...

Léo...

Nicolas

Loup...

Briefing de vie à bord par Gunther...
Enfin tout le monde est arrivé, entier!!! Désolé, presque!!! Jeu de mots d’un raccourci en goguette avec des frangines et frangins d’infortune !!!
Éole tient sa promesse et a mis dans son outre les vents violents, ouf pourvu qu’il garde son souffle pour la semaine. Le dixième stage est lancé. Petite balade guidée avant de gagner le bord. La vue de la ville haute de Bonifacio est toujours un spectacle magnifique, la mer semble apaisée et les premiers sourires en disent déjà long. Nous récupérons le matériel de plongée à la taille de chacun et nous voilà à bord de la « Galiote ». Au mouillage le calme est de rigueur dans le golfe de Santa Manza. Gunther explique le fonctionnement du bord et j’enchaîne sur le bon comportement à avoir pour que la vie en communauté soit facile. La bateau n’est pas du tout adapté au handicap, d’ailleurs je ne vois pas de handicapés à bord mais juste des gens un peu « différents »! La rade à cette saison est encore calme et devant un « dring » chacun dévoile déjà un bout de sa vie. Diner à la hauteur de la classe de son équipage, quelques dauphins aux larges leurs souhaitent la bienvenue… La nuit va permettre à ces « aventuriers » de vie de se réveiller loin des cauchemars que notre existence peut parfois nous infliger…
Le présent est un cadeau…
A pluche
Dépeche AFP du 25 mai 2012 pour le projet Arcticorsica…
25 mai 2012Dépêche AFP du 25 mai 2012 ..//..
Depuis dix ans, de défis en expéditions sur tous les continents, il a parcouru sur une seule jambe plus de kilomètres que la moyenne des « bipèdes » en une vie: Frank Bruno, 47 ans, s’apprête à relier de juin à octobre le Cap Nord (Norvège) aux Bouches de Bonifacio (Corse) en kayak et vélo.
Pour le créateur de l’association « Bout de vie », l’infortune est survenue en 1983 quand, homme de pont sur le porte-avions Foch au large du Liban en guerre, il perdit sa jambe droite sous le train d’atterrissage d’un chasseur Crusader.
« J’ai cru que ma vie était foutue, se souvient-il. Le mot espoir était sorti de mon vocabulaire. Mais c’est lorsque j’ai cessé de ne penser qu’à ma petite personne que j’ai réalisé que j’avais des milliers de compagnons handicapés, amputés d’un bras, d’une jambe et qui eux aussi avaient perdu espoir, que j’ai créé +Bout de Vie+ » en 2003.
Et ne lui parlez pas de « handicap », sinon il vous en cuira: « Je ne suis pas handicapé, je suis juste différent… assure-t-il. A travers mes aventures, je veux démontrer à tous les amputés qui ont perdu le goût de la vie que nous sommes comme les autres, que nous ne sommes pas diminués même si nous devons en faire plus que les autres, à force de volonté et de rage de vivre ».
Sa rage, Frank Bruno l’a exprimée à de nombreuses reprises sur différents théâtres d’opération, sur mer et sur terre, à pied, à ski, à la rame, du Groenland à la Géorgie du Sud, de l’Alaska aux sommets de la Cordillère des Andes, des fonds marins de l’île de beauté à la banquise du pôle nord.
5.000 km du Nord au Sud
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Cet athlète complet et polyvalent a pris goût au kayak en 2010 lorsqu’il a descendu en solitaire les 3.000 km de la Yukon River, entre Canada et mer de Béring en Alaska.
Le 10 juin, c’est à bord d’un kayak de mer qu’il va affronter les violents courants de la mer de Barents, au départ du phare de Slettnes, pointe Nord de l’Europe continentale en Norvège.
Il troquera ensuite sa frêle embarcation contre un VTT pour traverser la Laponie et rejoindre le nord du golfe de Botnie en mer Baltique et s’embarquer de nouveau sur le kayak à destination de Stockholm.
Ce sera ensuite la traversée à vélo du Danemark, de l’Allemagne, des Alpes suisses et de l’Italie pour arriver à Piombino en bordure de la mer Tyrrhénienne.
Il ne restera alors plus à Frank Bruno que 250 km à parcourir sur les eaux bleues pour arriver au terme de son expédition, le phare des îles Lavezzi, le plus méridional de France, à Bonifacio, en Corse, et boucler son périple inédit de 5.000 km.
Équipe logistique de 4 jeunes amputés
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Si le charismatique unijambiste entreprend son nouveau défi en solitaire et en autonomie, il le place sous le signe du partage et s’est entouré d’un groupe de 4 jeunes amputés de 16 à 27 ans, Nicolas, Rémi, Valentin et Steve pour assurer sa logistique et lui acheminer le vélo ou le kayak aux grandes étapes.
Il publiera aussi un journal de bord sur son site internet (www.boutdevie.org) pour être suivi par le plus grand nombre de ses compagnons d’infortune.
Son association « Bout de Vie » compte aujourd’hui un millier d’adhérents de par le monde qui échangent leurs expériences, s’encouragent, se redonnent de l’espoir, témoignent de leurs combats et s’entraident.
« Être unijambiste n’est pas une fatalité, mais juste un défi à relever ! », martèle Frank Bruno.
Patrick Filleux AFP Paris
Le dixième stage en vue…
20 mai 2012
Stage 2003, ambiance chaleureuse à bord du catamaran Zigliara...
Le stage Bout de Vie va bientôt commencer et nous nous réjouissons de recevoir la dixième équipe pour une fantastique semaine de découverte. Dans un billet précédent, je vous avais déjà relaté l’histoire de Pierre qui était avec moi sur le porte-avion Foch en 1983 ; quand un tragique accident devait faucher mon destin. Presque trente ans après, son fils Nicolas devait lui aussi rejoindre le monde des différents, il participera à la semaine de plongée et aura la lourde et stricte tâche d’être le « chef » logistique de mon prochain raid « Arcticorsica ». Pour continuer dans la saga des coïncidences, en 2003 lorsque le premier stage pointait son nez, je me retrouvais confronté à un problème de logistique. Yves et Christophe mettaient spontanément leurs voiliers à disposition, mais il me manquait le bateau de « base » celui qui ferait le rôle de tente messe. Mon école de plongée privée m’offrait une relation permanente avec tous les skippers professionnels de la région qui pour agrémenter leurs croisières, passaient par les îles Lavezzi pour quelques plongées « cabochardes » ! Dans le lot des amis de longue date, Annick et Georges du catamaran Zigliara. Une aubaine pour ce stage que j’inventais. Tout était compliqué mais pourtant j’étais persuadé que ce serai le départ d’une sacrée croisade. Georges, pied-noir d’origine était très méditerranéen et ses blagues oranaises me faisaient tordre de rire. Pendant des années il m’amenait du beau monde et dans sa clientèle de luxe les diners étaient à la hauteur de son humour. Mais la vie n’est pas toujours tendre, il y a trois ans Georges était victime d’un très grave AVC. Plusieurs mois de coma pour le retrouver hémiplégique et muet. La vie nous afflige de sacré défi, Georges a pris sa nouvelle vie en main et a commencé l’ascension de son « Everest ». Travail, volonté, abnégation et détermination le feront se relever. Il parle de nouveau et remarche. J’en suis sur vous l’aurez deviné il fera parti du dixième stage. Ancien scaphandrier il ne pourra jamais plus replonger mais qui l’empêchera de remettre une combinaison et une bouteille de plongée pour effectuer dans un mètre d’eau quelques bulles.Nota : Bien-sur Bout de Vie est une association pour les personnes amputées mais à toute règle il y a une exception. Les chanceux cette année seront : Clara, Annick, Léo, Loup, Nicolas, Thierry, Georges, Patricia. Nicolas Dubreuil malgré la promotion de son livre « Aventurier des glaces » nous fera l’’honneur d’être parmi nous…Une petite bougie brûlera pour que le grand maître des lieux Eole » soit indulgent avec les abîmés de la vie.
Le présent est un cadeau.