Miss Ingrid…

16 mai 2009 par Frank Laisser une réponse »

Mademoiselle I se dévoile Miss Ingrid comme la surnomme sa famille.
Son papa m’a contacté pour me parler de son petit ange Ingrid qui a rejoint le ciel.
A travers vos paroles j’ai senti une force, une énérgie magnifique, je ne vous connais que par téléphone Monsieur mais entre vous et votre fille vos mots seront à tous jamais gravés dans ma tête, vous m’avez envoyé ces photos et un petit texte d’Ingrid avec l’accord de les diffuser.

Je n’ai rien à rajouter je n’ai pas encore suffissament grandi pour comprendre…

Je m’appelle Ingrid, j’ai 26 ans et je suis orthophoniste. Pour le moment rien de bien original me direz-vous. Je n’ai pas de talent artistique ni de grandes qualités sportives. Je ne suis pas d’une beauté à couper le souffle, ni même une surdouée. Non, ce qui me rend particulière c’est mon parcours. A 26 ans, j’ai survécu à deux cancers. Mais un troisième frappe à ma porte et je m’apprête à vivre le combat de ma vie.

Ma force et mon optimisme. Ces deux qualités ne se sont pas développées par hasard. Mon chemin de vie a été parsemé d’obstacles et ils ont eu pour effet, non pas de me déprimer et de me laisser au fond du gouffre, mais au contraire de développer ma joie de vivre. Et à qui je dois ces beaux cadeaux ? Mes cancers.

J’ai donc mes petites spécificités qui me rendent unique et singulière. J’ai survécu à deux cancers. Le premier m’a frappée à l’âge de 21 ans, le deuxième (une rechute) à l’âge de 24 ans. Trois ans de répit pendant lesquels j’ai commencé mes études d’orthophoniste. Suite à mon deuxième combat, j’ai dû subir l’amputation de ma jambe droite pour survivre. Le cancer est gourmand. Il attaque, ravage et laisse parfois d’importantes séquelles.

Il s’avère que je suis encore plus gourmande que lui. Mon envie de vie est débordante. Je me suis battue pour revenir à la surface. A cloche-pied, j’ai démarré ma nouvelle vie d’handicapée. J’ai progressivement repris confiance en moi. J’ai poursuivi et achevé mes études d’orthophonie. Le sport, notamment la natation, m’a aidé dans ma lutte pour réapprendre à aimer mon nouveau corps.

Alors que de nouveaux projets se dessinaient, le cancer est revenu. Et c’est aujourd’hui un troisième combat que je dois mener. Peut-être le dernier…peut-être pas…

J’ai décidé de témoigner pour montrer que même cancéreuse, amputée et jeune, on peut vivre la maladie avec le sourire et avec une certaine sérénité. Puisque nous ne pouvons contrôler l’heure fatidique de notre départ, j’ai décidé de lâcher prise, d’accepter mon destin.

C’est avec une lucidité terrifiante que j’appréhende les événements et leur possible tournure. Je ne peux pas ignorer la mort. En ce moment, elle vit avec moi : je me lève, je mange, je sors, je dors avec elle. En quelques jours, elle est devenue moi. C’est assez terrible quand j’y pense, parce qu’à 26 ans, je préfèrerais avoir un beau joueur de rugby à mes côtés.

Ps: Tu vois Ingrid ton texte est de la couleur que tu préfére.

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