un lieu encore imprégné de ma Vrai...
48h que je suis arrivé à Lulea, mais le voyage est loin d’être fini, alors, c’est décidé je pars. Je n’avais pas fait attention quand j’avais posé mon bivouac en bordure du fleuve Lule, la personne à qui je demandais l’autorisation de camper, m’avait dit que la chapelle était ouverte tous les jours ?! Seul à être sous tente je comprenais mais un peu tard que j’étais dans un centre protestant pour jeunes. La prêtresse venait à ma rencontre et me présentait à ses élèves, il passait trois semaines dans ce camp pour une sorte de communion. Hier un à un ils sont venus me voir et m’ont posé des tas de questions sur mon mode de vie. Ils m’ont même aidé à porter mon kayak sur la grève. Ce matin malgré la pluie, le vent et un petit 9° je suis prêt. Hier ils m’avaient demandé à quelle heure était prévue mon départ… à ma grande surprise, malgré le crachin il n’en manquait pas un. La prêtresse entonne un chant puis une prière, ils me saluent très chaleureusement, je suis touché au plus profond de mon âme. Pour rentrer dans le sujet immédiatement un grain s’abat sur moi, des trombes d’eau et des rafales d’une violence inouïe.
Immaqa est chargé à bloque, je pars pour 50 jours de mer et les embardés que provoque les vagues me font faire des soucis. Mais c’est mal connaître mon kayak, malgré les 100kg de charge il répond merveilleusement bien. La descente du fleuve me vaut un vent de travers,
je me demande si je ne vais pas arrêter ma journée. La carte m’indique que je dois virer à tribord, l’enfer sur l’eau, je pars dans tous les sens les vagues par deux fois me passe par dessus la tête. J’ai la boule au ventre mais je ne peux plus rien y faire je dois traverser. J’ai
réussi ! Je beach Immaqa et me remets de ces deux premières heures incroyables. Un café me réchauffe et je reprends la mer. 12h l’heure du casse croute, mes fatigues dues au vélo sont déjà bien loin et je me sens bien, je vais pousser encore un peu, le vent est dans la bonne
direction sauf dans quelques baies que je traverse, j’avance bien. 14H30 je suis devant le bivouac que j’avais prévu, mais une idée germe, continuons. 17h je bifurque l’île par son bâbord encore 8 km et j’arrive. Où ? Mais à la plage aux romantiques !!! 19h 08 je suis sur
son sable, je n’ai pas de voix, un phoque semble attendri par mon émoi, il y a un an avec Véro nous avions passé plusieurs jours dans ce repaire d’amoureux, cela valait bien ces 11heures de kayak. Pour une entrée en matière je ne pouvais rêver mieux !!! Le moral est au beau fixe et je
dédicace cette journée à la puissance de l’amour. Demain repos, pour organiser le kayak et faciliter mes journées, qui ne sont qu’au commencement.
A pluche !