Repartir pour revenir…

25 janvier 2010

VRAI

Juste un au-revoir, pour mieux nous étreindre…

Repartir pour revenir, ben voilà, j’ai repris mon p’tit Immaqa (nom de mon kayak) et suis reparti en bivouac ?!

Fatigué le garçon ?

Froid, pluie, vent, nuit infinissable !!!
Non, je veux aller vers ce que j’appréhende, ce qui me rend mal à l’aise et comme les conditions hivernales regroupent le tout, c’est le moment de me tester. Le vent d’est me permet de remonter jusqu’au cap Sénétose, muni de ma voile cerf volant je glisse vers mon destin.
Je me sens beaucoup plus serein mais pas encore à l’aise, la température a chuté et la brise du nord s’installe, je sais qu’un gros coup de vent est annoncé et je suis encore plus sur mes gardes. Le montage du camp est bien synchronisé et déjà le bois flotté a trouvé sa place dans mon brasier régénérateur. La lune a un énorme halo, rien de bon pour demain, mais demain c’est encore loin, vivre l’instant présent. Sur le coin du feu ma soupe fume et la sérénité m’envahit, le vent perd de la vigueur, un appel à ma « Vrai » et je m’enfouis dans mon duvet, la première nuit en bivouac me rend toujours un peu agité mais tant bien que mal, les démons de la nuit m’ont laissé tranquille. Vers 5h30 c’est la pluie qui me réveille, c’était prévu. Chaque chose en son temps, en premier je mets mon eau à chauffer pour ma collation ce qui permet à ma tente de prendre quelques degrés supplémentaires, je suis concentré tout doit être bien rangé dans les sacs étanches sans rien mélanger car quand le camp sera démonté il sera trop tard pour chercher le dernier « truc » indispensable.
Malgré la pluie fine le feu dehors n’est pas tout à fait mort et en réajustant quelques bois rescapés de la nuit il repart de plus belle.
Je m’élance, la lumière est blafarde et le vent dans le mauvais sens, les gouttes de pluie jouent sur mon visage et quand une est moins attentive je la gobe !
15 kilomètres me séparent de mon rendez vous mais je suis de plus en plus méfiant, au fur et à mesure que le jour se lève le vent va forcir, il vient de terre avec une consonante nord, juste dans mon nez, je me vide la tête, mes avant bras commencent à avoir l’habitude mais je sais que ma tendinite même si ça va beaucoup mieux ne va pas apprécier cette cadence ; je repars dans mon refrain habituel, je crois que vous mes fidèles lecteurs vous le connaissez aussi : se séparer du corps qui souffre et avancer avec l’esprit. Je chante, je ris, j’observe, je parle au vent, aux oiseaux, aux moutons ( les vagues pas les brebis !) je me remplis de la furie des éléments. Je sais que derrière le cap la partie va être musclée, mais je ne veux pas y penser : vivre l’instant présent.
Avant de passer le promontoire je dois faire un petit besoin naturel car je vais devoir utiliser toute mon énergie pour franchir ce mini cap Horn. A l’abri des rafales je trouve un caillou qui me laisse lui frapper un bout ( attacher une ficelle !) bien en sécurité je me soulage et prend le temps pour boire une gorgée d’eau chaude de mon thermos toujours à porté de main.
Je me lance sur mon dernier sprint et le vent a mis son costume blanc mouton pour me recevoir, les vagues se brisent sur le pont de mon kayak pour  finir sur mon torse bien protégé et je suis obligé de monter la puissance des coups de pagaies pour faire une timide progression. Je ferme les yeux pour me concentrer sur le vent qui single mon visage et d’un coup je décroche de nouveau je me sépare du corps qui est malmené et qui dit stop et avance en harmonie avec l’élément…
Finalement le lieu du rendez vous est devant moi et dans un ultime effort je pose « Immaqa » sur la plage de Campomoro, mes mains sont meurtries, ma tendinite refait un léger come in back mais mon esprit est heureux d’avoir su amener son fardeau de corps au rendez vous.
Ces expériences sont à chaque fois un petit grain de riz supplémentaire et quand je serai sur le Yukon j’espère avoir un gros sac de riz qui me comblera dans mes moments de « disette ».

Proverbe de Jo Zef :

Pluie et vent en journée, mascotte mouillée et « kayakeur » épuisé…
A pluche

Seul face à moi même…

20 janvier 2010

Me voila de retour après quelques jours d’errance avec mon kayak et d’ailleurs une vidéo tournée le premier soir.

Comme les entraînements physique le mental se forme par des épreuves spécifiques et ces quelques jours m’ont permis de travailler en profondeur un côté très intime dans mon appréhension de la tombée de la nuit.

Je ne travaille pas avec des psy ou des médecins mais avec de l’écoute, de la découverte et une recherche intense sur la gestion des craintes. Chacun de nous avons des apprehensions et pour la plus part hélas c’est la fuite, j’en ai décidé autrement et essai de trouver un chemin plus lumineux dans mon parcours de vie quelques fois ombragé.

En journée je me sens invincible et arrive à gérer des situations très particulière mais dés que la nuit arrive je sens mes forces s’envoler disparaître. Le Yin et le Yang, la naissance la mort, la lumière la nuit, le bien le mal.

Sur ces quelques jours j’ai provoqué des situations pour me mettre en péril et découvrir mes réactions, au fil de ces exercices j’ai découvert des nouvelles portes.

Donc un terrain à travailler dans les prochaines semaines…

Aie Jo Zef est dans le noir!

Mais non la mascotte c’est une crêpe qui t’est tombé sur le visage!!!

A pluche

Mon pôte Vendredi…

19 janvier 2010

Ah si je croise vendredi je crois qu’il me serrerait la « paluche » !
Ce matin comme prévu la houle est forte et la petite passe de sortie déferle. Impossible de l’embouquer sans prendre d’énorme risque.
Je suis heureux d’être « prisonnier » je suis seul et j’ai pas mal de choses à me raconter !?
Non Jo Zef je n’ai pas une tendinite des neurones !
Les gestes deviennent basiques, trouver du bois flotté pour rallumer le feu, partir à la recherche de nourriture et penser sans rien autre qu’à soi et le pourquoi de son bref passage sur terre.
Ce matin après une escalade granitique pour essayer d’attraper un réseau j’ai ma »Vrai » au téléphone, je la rassure lui dit qu’elle me manque et que ce que je vis est apaisant.
Je décide de faire mon pain, le feu a repris vie et je m’affaire à façonner la « miche » :  de la farine de blé avec un peu de farine de châtaigne,  de la levure le tout pétri avec de l’eau de mer.
C’ est simple et tellement agréable, le soleil pointe le bout de son nez ce qui permettra à mes affaires humides de sécher. Pendant que ma galette lève je pars à la récolte d’oursins, une grapette avec un long manche et le seau trouvé sur une plage se rempli facilement.
Pendant que j’ouvrirai les piquants de mer, le pain trouve sa place au coin du feu, d’un œil je surveille la cuisson. Le soleil me donne l’occasion même d’être en « chandail »(comme y disent au Québec) et ma peau d’hiver se gorge d’ultra violet.

C’est tellement simple et pourtant on passe souvent à côté. Prendre le temps de vivre sans penser à demain ni à hier, le présent est tellement prenant qu’il nous accapare. Pas de parade ni de théâtre, un moment de connexion direct avec ceux que les Amérindiens appellent le « Grand esprit ».
D’ailleurs j’ai parlé avec l’esprit des peurs ! Il a bien souri de ma panique d’hier, il m’a dit qu’il me suivrait jusqu’au dernier jour et que ce n’était qu’a moi de l’héberger ou non. De rentrer dans sa demeure ou de la contourner. Il m’a dit que j’avais peur de ma solitude car elle me révélait qui j’étais et que les hommes ont bien des difficultés à voir qui ils sont. Pendant longtemps je donnais le courage aux hommes forts qui avaient fait les guerres du monde, mais avec le temps j’ai compris que c’étaient des grands peureux car si ils y avaient tué leurs frères c’était par peur.
J’ai juste poussé la porte des hommes valeureux et courageux aucune arme ni vanité ne sont posées dans le vestibule, juste des hommes qui se regardent dans un miroir sans fuir le regard, sans baisser les yeux et surtout qui trouvent la force pour aimer plutôt que tuer.
Je pense à voix haute et la sérénité m’envahit, je rejoins les gens qui m’ont entouré et aimé, ceux qui m’entourent et qui m’aiment et imagine ceux que je ne connais pas encore que je vais aimer et découvrir, la vie est ainsi faite croiser, décroiser à l’infini.
Je savais que ces jours de kayak seraient une excuse pour m’apaiser de pas mal de tension accumulée les années passées et je sais que le Yukon même si l’histoire est un « Everest » pour moi sera une espèce de retraite « monacale ».
Je vais redescendre de mon piton de granit car j’ai peur que Jo Zef en mon absence se soit « boulotté » ma belle galette de pain made in camp !

A pluche

Le doute que je redoute…

17 janvier 2010

P1160301

Depuis quelques heures, quelques jours, je suis parti avec mon Kayak, tout est chargé pour une autonomie d’au moins 15 jours. Mon embarcation se nomme « Immara » qui veut dire en Groenlandais: « Peut être » ! Est ce que je pars pour 15 jours, 15 heures, 15 minutes ou 15 ans je ne saurai vous le dire. La cote hivernale de la Corse m’accueille pour ma préparation.

Tout est prêt au niveau du matériel, l’homme lui ne l’est peut être pas, une tendinite du coude droit ne veut pas me lâcher et surtout un doute comme quoi je ne suis pas à la hauteur pour l’aventure du Yukon ! Je pense à très haute voix et mes peurs je vous les transmets autant que mes conquêtes.

Inconsciemment si j’ai cette tendinite ce n’est pas que physiquement que le mal existe. Hier j’ai pagayé un peu moins de 7 heures non stop et en arrivant sur mon lieu de bivouac j’ai eu comme une angoisse, une trouille, une envie de hurler…

Non je ne suis pas dingue ou en déprime mais j’étais mal à l’aise comme il est rare dans ma manière d’être. J’ai monté le camp, tente, feu, amarrage du kayak. C’est vrai je n’étais pas trop en confiance, la mer était très houleuse et le désalage de l’été dernier mine de rien a laissé des traces. Mais au fond de moi je sais que tout ça n’est rien et la face caché de l’iceberg est tout autre chose. L’expédition du Yukon m’effraie parfois, l’isolement, la faune, les natifs ???

Je suis souvent seul et jamais je n’ai eu à répondre de la moindre agression de la nature, je crois que ce qui m’effraie surtout : « c’est moi ». Je n’ai jamais été seul aussi longtemps que je le serai là bas et je crois que c’est ça qui me fait « flipper ». Je relativise et déjà de l’écrire je me sens mieux. Je suis honnête avec moi et du coup avec vous aussi, je suis lassé des grands reportages sur ces aventuriers qui avancent sans ciller sans trembler, la peur est un élément clé de l’aventure et de temps en temps elle vient rendre visite à celui qui avance sur son propre chemin pas encore « démaquisé ».

Magie de l’informatique je suis assis là haut sur un piton de granit pour capter un réseau et transmettre ce journal de bord. J’essaierai de revenir le plus souvent sur mon blog mais la cote ouest hormis les villes est très sauvage et du coup il n’y a pas de connexion.

Bien sur je reste réaliste et tous mes petits bobos sont vraiment des impostures par rapport à ce que vit le peuple Haïtien, une bougie dans mon cœur brule pour ceux qui ont perdu une partie de leur vie.

Pensée à la Jo Zef :

Pourquoi devez vous respecter tellement les amérindiens ?

Pour vivre ils ôtent l’écorce du bouleau !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Traduction pour les pas trop bons : Ils ôtent les Corses du boulot !!!

A pluche

Orage de grêle en kayak de mer

12 décembre 2009

Et dire que certain sont devant la cheminée en dégustant des crêpes…

Ah Jo Zef si tu savais!!!

A pluche

Yaka kayaker en kite !?

10 décembre 2009

Encore du kayak…

Une petite vidéo pour s’y croire.

Ouais Jo Zef  y manque plus que les « Nounours ».

A pluche

PS:  Sur l’ancien blog les commentaires étaient postés comme les abeilles sur le miel et là vous faîtes les timides ???

Ok c’est un peu plus protocolaire mais c’est pour éviter les SPAM (Sans Penser A Mal !)

Allez à vos claviers (pas Christian Clavier) et postez vos commentaires on a besoin d’avoir vos avis pour encore plus fignoler le site…

Mais pourquoi l’aventure?

9 décembre 2009
Aprés la pluie le beau temps

Après la pluie le beau temps

Pourquoi partir, pourquoi de telles aventures. C’est souvent la question que les adultes me posent ???
Certains croient que c’est une fuite, une marche en avant sans retour ! Rien de tout cela !

Quand je pars sur de tels projets c’est cet élan de liberté qui m’attire, tout le superflu s’envole et les valeurs retrouvent leur sens : vivre.

Je suis certainement un peu particulier mais qui ne l’est pas, je me sens seul par moment car je vois qu’on ne comprend pas ma manière de vivre, ma douce compagne, elle l’accepte et m’aide dans mes préparations.
C’est tellement difficile de décrire ce que je ressens au milieu du néant, le passé et le futur deviennent « abstrait » car le présent est tellement intense qu’il occupe toute la place. Un oiseau qui me frôle, le soleil qui surgit après la furie de la tempête et c’est le bonheur retrouvé.
Quand je suis de retour tout le tourbillon m’enveloppe et je repars dans les considérations des « autres » ceux qui pensent à notre place. J’ai fait un choix de vie et je l’assume, vivre seul sur un petit bateau au confort minimum ça c’est mon bonheur. Si je refuse « une vie » classique c’est quelle ne me convient pas ou plus. Vivre dans un cube de béton me fait peur, même couvert de soie et de strasse ça reste pour moi une prison,
Partir à l’aventure ce n’est pas pour être reconnu par qui que se soi, je peux me regarder dans un miroir et je crois que c’est devenu peu commun. Mon destin je le prends en entier à bras le corps, le blanc et le noir, le ying et le yang. Je ne pense pas comme tout le monde je sais, on me le rabâche tout au long de l’année, ce qui est important pour certains est dérisoire pour moi et vis et versa.
Henri de Monfreid avait plaqué la vie parisienne et sa famille pour être pirate en mer Rouge et c’est son désir de « vraie » vie qui l’a poussé là bas à Djibouti. Ses lectures m’ont rassuré et quand les « autres » me blessent l’ange du grand pirate des Somalie me sourit et me réconforte dans mon choix de vie.
Tout à l’heure en revenant de  la capitainerie, l’ambiance hivernale du port est désertique, je sais qu’à moins de 2 kilomètres je suis tout seul, là bas sur le ponton en bois où est amarré le Cabochard malgré la nuit d’encre je vois deux chiens, enfin ça y ressemble.
Ils me voient et sonnent la retraite ; à ma grande surprise je m’aperçois que les canidés sont deux renards en vadrouille.
Je suis serein de cette rencontre insolite et elle me fait chaud au cœur, ce soir sur mon bateau de bois je pars déjà là bas sur le fleuve Yukon, la «grande rivière » comme l’appellent les indiens m’a envoyé deux de ses protégés. Je suis ce que j’ai toujours désiré, un oiseau libre, loin des cages urbaines et des graines si sucrées appelées sociétés.

A porté de main j’ai toujours le livre de Paulo Coelho, « manuel du guerrier de la lumiére », je pense à quelqu’un, à un événement, à un problème, à une situation tendue, j’ouvre une page au hasard et comme à chaque fois je souris, comme si mon ange gardien passait par ce livre pour me donner sa réponse:

Je viens d’ouvrir une page au hasard en pensant à tout ce que je viens de vous décrire :

Un poète a dit: « le guerrier de la lumière choisit ses ennemis. »

Le guerrier sait de quoi il est capable. Il n’a pas besoin de courir le monde en louant ses qualités et ses vertus. Cependant, à tout moment apparaît quelqu’un qui veut lui prouver qu’il est meilleur que lui.
Le guerrier sait qu’il n’existe pas de « meilleur » ou de « pire « : chacun possède les dons nécessaire à son chemin individuel.
Mais certaines personnes insistent. Elles le provoquent, l’offensent, font tout pour l’irriter. En cet instant, le cœur du guerrier dit: «  n’écoute pas les offenses, elles ne vont pas accroitre ton habilité. Tu vas te fatiguer inutilement. »
Un guerrier de la lumière ne perd pas son temps à écouter les provocations; il a un destin à accomplir.

Paulo Coelho

Etre libre c’est choisir ses contraintes…

Le Yukon à main nue…

8 décembre 2009

Sans titre

On ne savait pas que c’était impossible et c’est pour ça que nous l’avons fait !!!

Cette maxime est souvent reprise par Dume au sujet de notre traversée à la rame et depuis elle me suit en fil rouge.
Pour toute grosse aventure où ma vie est en jeu, je me prépare au mieux .
Depuis un moment je suis en contact avec les autorités Canadiennes et Américaines pour obtenir une détention d’arme, mais tout devient compliqué. Et de fil en aiguille ma réponse pointe le bout de son nez. J’irai sans arme !

Cette protection enlevée je vais devoir développer encore plus le côté instinctif, je crois que de tuer un animal parce qu’il m’attaque serai l’échec total, c’est à dire que je n’aurai pas mis la bonne fréquence en route. Je veux partir en guerrier pacifiste et le seul monstre à combattre se seront mes fantômes. En prenant cette décision je me sens léger et je crois que si je me montre humble le Yukon mettra ses habitants de mon côté.

Depuis ma naissance j’ai toujours eu un rapport privilégié avec les animaux et souvent à ma grande surprise ils m’ont permis des choses assez insolites.

En plein milieu de la Mer Rouge au large du Soudan sur le reef de Shab Rumi le bateau Aurora est au mouillage, malgré mes 15 ans j’accompagne mes parents sur un voyage de plongée au milieu des requins , après une forte appréhension tout le monde se surprend à nager au milieu des squales. Et bien sur fascinés par ses machines océaniques je réussi à en approcher un plus que d’autres avec la sensation d’avoir vu le détail de l’iris de son œil .

Un jour en pleine montagne pendant un hiver bien enneigé, je suis accompagné d’un reporter caméra au poing et à son grand étonnement une belette réputée pour sa crainte des hommes surgit de nul part pour finir dans mon cou !

Le jour de mes 25 ans je suis au large de Saint-Domingue aux Caraïbes avec un groupe de plongeurs américains, alors qu’ils décident de remonter, je reste seul sur 20 mètres à profiter de la clarté des eaux tropicales pour vider mon bloc. Soudain une ombre, une raie Manta vient me rendre visite, elle doit faire 3,50 mètres d’envergure nez à nez nous nous confions…

Des comme ça j’en ai plein mon disque dur, alors que je n ‘ai jamais eu la moindre arme avec moi.

Donc je crois que la vie une fois de plus m’a fait un clin d’œil et sans arme je m’en irai…

PS : Jo Zef au pire sera muni de sa fameuse poêle à crêpes et si un Grizzly s’approche trop prêt de la cambuse gare au revers de la mascotte !

Genocide…

25 novembre 2009

030
Dés que je le peux j’essaie de me documenter sur les peuples amerindiens que je vais certainement croiser sur ma « balade » au Yukon et au fil de mes lectures je ressens un vrai mal aise sur ce génocide qui a supprimé environs 15 millions de natifs!
Comment nous les européens avons nous pu faire un tel massacre sur l’excuse d’un savoir , d’une religion, d’une culture.
Quel gachi…
C’est sur que je me présenterais sur la pointe des pieds avec cette immense sensation d’être le descendant de sacrés « bouchers ».

Le Génocide des Indiens d’Amérique par Mumia Abu-Jamal

« Lorsque je pense à Thanksgiving, je ne ressent pas ce jour comme la fête par essence des Américains. Je ne rêve pas de dinde, de canneberge, de patates douces, je ne pense pas à un match de football, je ne vais jamais voir les matchs de football.
Je pense d’abord à ces gens que nous avons appelés les Indiens !

je pense à ces millions de gens qui ont vécu en Amérique et qui ont disparu, je pense aux quelques uns qui ont pu survivre et je me demande que peuvent-ils bien penser d’un jour comme celui-là…
Cette journée de la fraternité qui masque en fait ce qu’il nous faut bien appeler un génocide.
Il y a plusieurs années j’ai lu un texte particulièrement poignant qui était composé de remarques importantes provenant des premières tribus, qui ont accueillis il y a près de 400 ans les premiers arrivants comme des frères et qui ont été traitées par ces derniers avec traîtrise et cruauté.

Et maintenant que signifie le jour de Thanksgiving pour les indiens…
Merci pour nous avoir volé nos terres,
Merci pour avoir tué les nôtres en grand nombre,
Merci pour nous avoir enfermés dans des réserves,
Merci pour avoir aboli la plupart de nos traditions,
Merci pour avoir empoisonné notre terre,
Merci pour nous avoir laissé combattre dans les guerres impliquant les Etats-Unis,
Merci…..
La véritable tragédie, c’est que la majeure partie ne connaissent pas et ne veulent pas connaître l’histoire et les traditions des Indiens,
Aujourd’hui pourtant le nom des régions, des rivières, des lacs, des principaux sites vient des Indiens de cette époque ; mais on ne parle des indiens qu’au travers des films et les vrais indiens ont été oubliés.
Plutôt que de profiter de Thanksgiving pour réfléchir à ce passé on ne pense en ce jour qu’à de bon repas et à des divertissements.

Mumia Abu-Jamal

La preparation c’est quoi?

4 novembre 2009
Je sais qu'au Yukon je ne pourrai me laver que dans le fleuve à 6°, alors je commence déja ici en montagne...

Je sais qu'au Yukon je ne pourrai me laver que dans le fleuve à 6°, alors je commence déja ici en montagne...

Préparation

Souvent on me demande quel est mon préparateur physique, quel sont mes trucs et astuces ?

Le sujet est simple et complexe en même temps,je pense que chaque jour est une préparation !

Tout au long de notre vie nous traversons des évènements majeurs, certains nous les surmontons, d’autres nous les subissons. Avec du recul je m’aperçois que chaque épreuve est une préparation car tout est enseignement.

Dans mes préparations pour mes aventures je travaille sur un plan physique bien sur et surtout mental.

Il faut savoir quel objectif on s’est donné.

Ensuite, anticiper, puis se préparer.

Pour la descente du Yukon je sais que l’un des points à travailler est l’isolement. Mais ce qui va me servir c’est aussi mon passé, tous les coups que j’ai pris sur la tête ont été là pour me permettre de passer ce cap de solitude du moins je l’espère. Combien de fois la vie m’a mis devant un mur à franchir seul, envers et contre tous. Ces petites victoires m’ont permis de m’aguerrir et de pouvoir affronter d’autres murs encore plus haut .

L’important est d’être honnête avec soi même. Ma remise en question jusqu’à présent est l’essentiel de ma réussite. Je connais mes peurs et mes qualités et je les traite avec autant d’égard. Mes qualités j’essaie de les peaufiner et mes peurs de les transformer.

Combien de fois le matin je n’ai pas envie d’aller pédaler ou kayaker, mais je ne me laisse pas envahir par mon petit confort j’y vais et de mon mieux.

Je pense que si le monde occidental est si malheureux c’est que le « trop de confort » à tout sclérosé. Chacun a fait sa bulle et personne ne veut en sortir. La remise en question fait parfois mal, certains le vivent difficilement et du coup la fuient, mais un jour ou l’autre le mur est là juste en travers de la route et tout s’écroule. Manque de préparation, pas de dialogue avec l’inconnu, pas d’endurance et patatra !

Donc je suis mon instinct pour mes préparations : hygiène de vie parfaite, du moins j’essaie, temps de réflexion sur mon projet et du fond. Gainage tous les matins, vélo, kayak, marche en montagne et surtout je sais m’isoler et ça c’est très important.

J’essaie aussi de me mettre dans des situations un peu difficiles, sur des terrains que je ne connais pas forcément pour trouver l’équilibre le plus rapidement possible. Car si on prend l’habitude de casser les habitudes et les routines d’autre portes s’ouvrent beaucoup plus facilement.

Je fonctionne comme un loup solitaire, sur le qui vive continuel et prêt au combat (pacifique).

Les 7 mois qui me séparent de mon départ au Yukon tombent dans une période que j’adore ici en Corse, l’hiver. La nature est dépourvue de visiteurs et je peux pratiquer toutes sortes de « jeux » sans être débusqué.

Je sais aussi refuser beaucoup d’événements qui pourraient paraître alléchants mais me mettent dans un luxe mental qui pourrait me déstabiliser, ma phrase qui me suit depuis mon adolescence est « parlons utile ». Donc sur ces 7 mois qui me reste, j’ai refusé un grand nombre de rendez vous qui sont hors sujet à mon esprit. Le téléphone et les courriels au compte goutte et je rentre dans l’essentiel. J’aurai bien le temps de goutter aux paillettes à mon retour.

Voilà une petite réponse à un vaste sujet qui n’est que l’huile essentielle de mon parcours.

Chaque jour, chaque aventure, chaque épreuve est une sorte de préparation au jour final.