La preparation c’est quoi?

4 novembre 2009 par webmaster Laisser une réponse »
Je sais qu'au Yukon je ne pourrai me laver que dans le fleuve à 6°, alors je commence déja ici en montagne...

Je sais qu'au Yukon je ne pourrai me laver que dans le fleuve à 6°, alors je commence déja ici en montagne...

Préparation

Souvent on me demande quel est mon préparateur physique, quel sont mes trucs et astuces ?

Le sujet est simple et complexe en même temps,je pense que chaque jour est une préparation !

Tout au long de notre vie nous traversons des évènements majeurs, certains nous les surmontons, d’autres nous les subissons. Avec du recul je m’aperçois que chaque épreuve est une préparation car tout est enseignement.

Dans mes préparations pour mes aventures je travaille sur un plan physique bien sur et surtout mental.

Il faut savoir quel objectif on s’est donné.

Ensuite, anticiper, puis se préparer.

Pour la descente du Yukon je sais que l’un des points à travailler est l’isolement. Mais ce qui va me servir c’est aussi mon passé, tous les coups que j’ai pris sur la tête ont été là pour me permettre de passer ce cap de solitude du moins je l’espère. Combien de fois la vie m’a mis devant un mur à franchir seul, envers et contre tous. Ces petites victoires m’ont permis de m’aguerrir et de pouvoir affronter d’autres murs encore plus haut .

L’important est d’être honnête avec soi même. Ma remise en question jusqu’à présent est l’essentiel de ma réussite. Je connais mes peurs et mes qualités et je les traite avec autant d’égard. Mes qualités j’essaie de les peaufiner et mes peurs de les transformer.

Combien de fois le matin je n’ai pas envie d’aller pédaler ou kayaker, mais je ne me laisse pas envahir par mon petit confort j’y vais et de mon mieux.

Je pense que si le monde occidental est si malheureux c’est que le « trop de confort » à tout sclérosé. Chacun a fait sa bulle et personne ne veut en sortir. La remise en question fait parfois mal, certains le vivent difficilement et du coup la fuient, mais un jour ou l’autre le mur est là juste en travers de la route et tout s’écroule. Manque de préparation, pas de dialogue avec l’inconnu, pas d’endurance et patatra !

Donc je suis mon instinct pour mes préparations : hygiène de vie parfaite, du moins j’essaie, temps de réflexion sur mon projet et du fond. Gainage tous les matins, vélo, kayak, marche en montagne et surtout je sais m’isoler et ça c’est très important.

J’essaie aussi de me mettre dans des situations un peu difficiles, sur des terrains que je ne connais pas forcément pour trouver l’équilibre le plus rapidement possible. Car si on prend l’habitude de casser les habitudes et les routines d’autre portes s’ouvrent beaucoup plus facilement.

Je fonctionne comme un loup solitaire, sur le qui vive continuel et prêt au combat (pacifique).

Les 7 mois qui me séparent de mon départ au Yukon tombent dans une période que j’adore ici en Corse, l’hiver. La nature est dépourvue de visiteurs et je peux pratiquer toutes sortes de « jeux » sans être débusqué.

Je sais aussi refuser beaucoup d’événements qui pourraient paraître alléchants mais me mettent dans un luxe mental qui pourrait me déstabiliser, ma phrase qui me suit depuis mon adolescence est « parlons utile ». Donc sur ces 7 mois qui me reste, j’ai refusé un grand nombre de rendez vous qui sont hors sujet à mon esprit. Le téléphone et les courriels au compte goutte et je rentre dans l’essentiel. J’aurai bien le temps de goutter aux paillettes à mon retour.

Voilà une petite réponse à un vaste sujet qui n’est que l’huile essentielle de mon parcours.

Chaque jour, chaque aventure, chaque épreuve est une sorte de préparation au jour final.

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